Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine

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Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine
Lettre Jacques Cœur n°17
Décembre 2017

L’année 2018 en perspective, le choc des géants:
               Etats-Unis, Europe et Russie, Chine

21 boulevard Montmartre    Tél : +33 1 83 95 41 91
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Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine
FRANCOIS-XAVIER BOUIS
                   Président
                   Cie Financière Jacques Cœur

                     ALEXANDRA DE HOOP SCHEFFER                                       MICHEL FOUCHER, Senior Advisor
                     Directrice du bureau de Paris du                                 Titulaire de la chaire de géopolitique
                     German Marshall Fund of the                                      appliquée au Collège d’études mondiales
                     United States1                                                   (Fondation de la Maison des sciences de
                                                                                      l’homme), ancien ambassadeur

Synthèse
             Quels sont les éléments importants à garder à l’esprit pour une lecture raisonnée et anticipée de l’année qui
s’ouvre ? L’imprévisibilité du président américain est une donnée prévisible dans un pays où l’écho du trumpisme est
profond et durable. La Chine de l’après XIXème Congrès sera gérée de manière encore plus centralisée par le parti-
Etat, qui devra néanmoins prêter attention à la situation économique, sociale et environnementale interne tout en
poursuivant sa stratégie de projection extérieure. La Russie confirmera son régime autocratique lors des élections de
mars 2018 et son impossibilité à moderniser son mode de croissance économique et ses institutions. Avec le partiel
retrait américain de la scène internationale et le repli sur les seuls intérêts nationaux, le monde devient plus
multipolaire et moins multilatéral. Et les alliés stratégiques sont des rivaux économiques (Etats-Unis face au Japon, la
Corée du sud et en partie l’Europe) tandis que les partenaires économiques (Chine / USA) sont des rivaux
stratégiques. C’est une situation inédite et instable.

             L’Europe de l’Union est en position de force face à des Brexiters de plus en plus divisés sur leur objectif final
(sortie complète de l’Union européenne ou alignement maximal sur l’existant ?), en mouvement pour le
renforcement de l’eurozone et en attente d’un nouveau gouvernement allemand (avant Pâques). Le Président
français devra donc redoubler d’effort pour convaincre ses partenaires des 27 sur son projet de relance de la
construction européenne, dans une fenêtre d’opportunité qui va jusqu’au printemps 2019, date des prochaines
élections du Parlement européen.

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    Voir la présentation du German Marshall Fund of the United States en annexe

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Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine
LES ETATS - UNIS EN 2018
Le facteur Trump et le Trumpisme : décrypter les évolutions sociétales et politiques aux
Etats-Unis
Pour comprendre l’élection de Donald Trump il y a un an, il est nécessaire d’appréhender le président Trump comme :
   a) Le symptôme d’une transformation beaucoup plus profonde et durable de la société américaine (voir tribune
                                                              parue dans Le Monde, le 7 novembre 2017) : croissance
                                                              des inégalités et de l’insécurité économique ; le rejet de
                                                              l’establishement   politique   et    des   institutions,   en
                                                              particulier le Congrès ; l’anxiété culturelle exacerbée par
                                                              les évolutions démographiques ; le moindre appétit des
                                                              jeunes adultes américains de 18-34 ans pour un rôle actif
                                                              des Etats-Unis dans les affaires internationales. Toutes ces
                                                              dynamiques internes à la société américaine auront des
                                                              implications durables pour le lien transatlantique et
       l’action extérieure des Etats-Unis.

   b) Le reflet du changement de la culture politique américaine : la campagne électorale de 2016 a signalé un
       changement dans la culture politique américaine, dans le sens où les candidats n’avaient rien à gagner
       politiquement à se prononcer en faveur d’une politique internationaliste et en faveur du libre-échange, bien
       au contraire. Le slogan « America First », appelant à un recentrage sur les intérêts nationaux des Etats-Unis et
       à une remise du statu quo international, l’a emporté. Même Hillary Clinton a dû se prononcer contre le TPP
       bien qu’elle ait personnellement œuvré à le négocier lorsqu’elle était secrétaire d’Etat.

   c) L’accélérateur de tendances déjà existantes sous l’administration Obama qui avait déjà opéré un recentrage sur
       les intérêts nationaux des Etats-Unis : l’erreur européenne a été de fantasmer Obama en « président
       européen », alors qu’il était en réalité le premier président américain « post-européen », opérant un retrait
       partiel de l’Europe et du Moyen-Orient pour se tourner vers l’Asie-Pacifique et demandant à ses alliés
       européens de mieux partager le fardeau militaire au sein de l’Alliance (cf. Libye, 2011). Le « nation-building at
       home » d’Obama trouve sa version plus radicale dans le slogan trumpiste « America First » qui s’appuie sur
       deux principes :
                   1. la remise en cause du statu quo politique et des alliances traditionnelles ;
                   2. la défense vigoureuse des intérêts nationaux.

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Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine
Le réveil ou la crise des contre-pouvoirs ? Implications pour la diplomatie américaine

           Il n’y aura pas de « normalisation » du Président Trump, il faut l’accepter ; une deuxième chose est certaine
et vérifiée depuis l’élection de Trump : le président des Etats-Unis est le président le plus contraint du monde en
raison de l’équilibre des pouvoirs inscrit dans la Constitution américaine.

           La méthode Trump et ses politiques parfois à contre-courant du parti républicain et de l’opinion publique
américaine, ont contribué au réveil des contre-pouvoirs ; les institutions américaines restent fortes et les cours
fédérales américaines sont le meilleur moyen de préserver la démocratie américaine, sans toutefois toujours parvenir
à infléchir la position du président. Ainsi, le décret anti-immigration2 visant sept pays à majorité musulmane, s’est
trouvé bloqué à plusieurs reprises par des juges fédéraux, pour finalement être approuvé par la Cour suprême des
Etats-Unis le 4 décembre 2017, donnant son accord à l’application intégrale de la dernière version du décret anti-
immigration. La composition de la liste fait également débat, en France surtout. A l’occasion du déplacement de la
ministre des armées française, Florence Parly, à Washington, en octobre, la France avait attiré l’attention sur le fait
que le Tchad est un allié précieux dans la lutte contre le djihadisme au Sahel.

           Sur le climat, la décision de Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris, a été contournée par un
certain nombre de villes et d’Etats américains qui ont multiplié les alliances et les initiatives, y compris en matière de
financement de la lutte contre le réchauffement climatique, poursuivant l’engagement pris sous l’administration
Obama. La Californie avait déjà marqué sa différence en étant l’un des principaux acteurs de l’initiative "We Are Still
In" ("Nous sommes toujours dans l’Accord de Paris"), dont Jerry Brown est co-président. Cette coalition de 9 États, 125
villes, 902 entreprises et investisseurs, et 183 universités assure que les États-Unis respecteront leurs engagements de
réduction d’émissions de CO2. Jerry Brown est devenu le leader de la résistance écologique face à Trump et espère
combler le vide politique laissé par le retrait américain. Il a directement signé des traités climatiques avec Pékin et
Berlin.

Sur les questions de sécurité internationale, on assiste à un rééquilibrage des
prérogatives de l'exécutif au bénéfice du Congrès.
Deux exemples frappants :
          En juin, le Sénat a réitéré à l'unanimité son soutien à l'article 5 du traité de l'OTAN, que Trump avait vertement
           critiqué pendant la campagne et ignoré lors de sa première visite à Bruxelles en mai.
          En juillet 2017, les parlementaires américains ont forcé la main du président Donald Trump au moment où il
           voulait tendre à Vladimir Poutine, en adoptant à une quasi-unanimité de nouvelles sanctions contre la Russie,

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 Ce texte interdit de manière permanente l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays jugés, soit hostiles aux Etats-Unis ou bien considérés
comme liés ou menacés par le terrorisme (Corée du Nord, Iran, Libye, Somalie, Syrie, Tchad et Yémen). Les populations de ces pays sont majoritairement de
confession musulmane.

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voulant en premier lieu infliger des représailles à la Russie après une campagne de désinformation et de
        piratage attribuée à Moscou durant l'élection présidentielle américaine. Surtout, la loi votée prévoit un
        mécanisme donnant au Congrès un délai de 30 jours pour examiner tout changement au régime des sanctions
        décidé par la Maison-Blanche. Le président ne pourra plus lever ou suspendre les sanctions sans l’aval du
        Congrès.

Sur l’Iran, le Congrès américain n’a pas rétabli les sanctions contre l’Iran. Il a finalement suivi l’avertissement selon
lequel un retour des sanctions aurait détruit un accord assurant le caractère pacifique du programme iranien. Le
secrétaire d’État, Rex Tillerson, a toutefois rappelé la demande de Donald Trump au Congrès d’étudier l’accord en vue
d’« exigences supplémentaires » vis-à-vis de l’Iran.
Enfin les contre-pouvoirs se manifestent à l’intérieur même de l’administration Trump : les généraux qui entourent le
président, Mattis, Secrétaire à la défense, Kelly, chef de cabinet de la Maison blanche, et McMaster, conseiller à la
sécurité nationale auprès du président ou le secrétaire d’Etat Rex Tillerson (sur l’Iran et la Corée du Nord), jouent à
leur manière un rôle de « modérateurs » des déclarations de Trump, notamment en ce qui concerne les relations avec
les alliés traditionnels des Etats-Unis. Le seul dossier de politique étrangère qui fédère l’ensemble des membres de
l’administration Trump et du parti républicain, est l’Iran, ou plutôt, le sentiment anti-Iran.

    L’éventuel remplacement de Rex Tillerson par Mike Pompeo, actuel directeur de la CIA, ancien militaire, fervent
trumpiste, critique virulent de l’administration Obama et de l’accord nucléaire iranien, pourrait radicalement changer
la donne diplomatique ainsi que les relations avec l’Europe. Nikki Haley, actuelle représentante des Etats-Unis auprès
des Nations unies et omniprésente au point d'être devenue de facto la voix de la diplomatie américaine, aurait
« refusé » la proposition de poste de secrétaire d’Etat.

Les priorités de la politique étrangère des Etats-Unis
    La National Security Strategy (NSS) qui vient de paraître le 18 décembre 2017, donne la direction générale de la
politique étrangère qui sera menée par l’administration Trump durant les quatre années de son mandat, aussi bien
sur le plan économique que militaire.

    Si la vision générale se structure essentiellement autour du principe de « America First », il est frappant de
constater que le document présente très peu de nouveauté par rapport aux administrations précédentes. La
nouveauté réside surtout dans les actions annoncées pour faire face aux menaces. L’idée qu’une « Amérique forte »
se définit avant tout sur le plan intérieur, a toujours été formulée ainsi. Toutefois, sa vision d’une Amérique forte
passe par le durcissement des frontières, avec un nouvel appel à construire un mur à la frontière avec le Mexique, et
la fin d'un certain nombre de programmes de visas.

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Lettre Jacques Coeur n 17 - L'année 2018 en perspective, le choc des géants: Etats-Unis, Europe et Russie, Chine
La principale différence réside dans le fait que le climat n’est plus cité comme une menace à la sécurité nationale
des Etats-Unis et que les principes de « souveraineté » américaine et de « coopération avec réciprocité », dominent le
document, notamment en matière de politique commerciale. Toutefois, les priorités stratégiques et la hiérarchisation
des menaces demeurent similaires à celles évoquées sous l’administration G.W. Bush, avec toutefois une insistance
sur l’importance de la menace nucléaire. La NSS mentionne trois catégories de menaces : la Chine et la Russie sont
qualifiées de puissances rivales et révisionnistes : ils «défient la puissance, l'influence et les intérêts des Etats-Unis»,
souvent «en opérant sous le seuil de conflits ouvertement armés et aux limites de la loi internationale». La Chine est
qualifiée de «concurrent stratégique», augurant d'un durcissement américain sur le déséquilibre commercial et les
transferts de technologie, tout en s'efforçant de ménager sa coopération sur le dossier nord-coréen. La fermeté du
document envers la Russie tranche avec les amabilités échangées entre Trump et Poutine, y compris dimanche lors
d'un appel du chef du Kremlin pour remercier son homologue de l'aide de la CIA, qui a permis d'éviter un attentat à
Saint-Pétersbourg. L’Iran et la Corée du Nord sont qualifiées d’ « Etats voyous », et les organisations transnationales,
en particulier le « terrorisme djihadiste », sont perçues comme une menace directe à la sécurité des Etats-Unis. La
coopération avec les alliés européens en matière de lutte contre le terrorisme est décrite comme particulièrement
importante. Les régions prioritaires sont classées par ordre d’importance pour les Etats-Unis : la région indo-pacifique,
l’Europe, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et le Canada, et l’Afrique principalement perçue au travers du prisme de
la lutte anti-terroriste.

    «L'Amérique d'abord ne signifie pas l'Amérique seule», selon Trump, mais sa nette préférence pour les coalitions
ad hoc et les accords bilatéraux par rapport aux alliances traditionnelles, est notable. L'ONU et l’OTAN sont priées de
se réformer pour un meilleur «partage du fardeau».

Implications pour les relations avec la France et l’Europe : quelle(s) stratégie(s)
américaine(s) pour les alliés européens ?

    Les sujets de friction entre les Etats-Unis et l’Europe sont nombreux : climat, Iran, réforme fiscale, pour ne citer que
quelques exemples, et l’unilatéralisme pragmatique des Etats-Unis se poursuivra, avec peu d’intérêt pour une
concertation avec les alliés européens. C’est donc aux Européens de trouver des moyens de faire en sorte que les
Etats-Unis restent engagés dans un dialogue transatlantique direct et régulier, pour limiter les risques de rupture,
quitte à explorer ou à renforcer certains canaux de coopération, avec le Congrès, avec les Etats et les villes
américaines, les think tanks et les universités, notamment celles qui ont la capacité à atteindre les Américains qui ont
voté Trump.

    Les États-Unis seront un partenaire moins fiable pour l’Europe, agissant de fait plus comme un « disrupteur » que
comme un leader sur les questions internationales et au sein des forums multilatéraux ; les conseillers de Trump

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invitent leurs alliés européens à tourner cette disruption à leur avantage. Cela pourrait donner lieu à trois approches
complémentaires :

    a) Les gouvernements européens devraient renforcer leurs relations avec le Congrès américain (très demandeur)
        sur des questions particulièrement pertinentes pour les intérêts européens (l’Iran, la Russie, le réchauffement
        climatique) ainsi qu’au niveau infra-national, avec les gouverneurs, les maires, les représentants de la société
        civile et les think tanks afin de maintenir et de poursuivre la coopération transatlantique sur des sujets pour
        lesquels les politiques mises en place par la Maison Blanche viennent contredire les intérêts et les valeurs
        européens, ou là où le leadership américain est en retrait.

    b) Tandis que la puissance diplomatique américaine tend à diminuer, la France, avec l’Allemagne, devraient
        (re)prendre le leadership sur la scène diplomatique, notamment auprès des pays avec lesquels les États Unis
        ont cessé de coopérer ou avec lesquels leurs relations se sont détériorées, en particulier au Moyen Orient. De
        ce point de vue, le rôle de médiateur joué par la France au Moyen Orient, et son engagement auprès de la
        Chine sur le climat, sont deux illustrations de la manière dont la France réaffirme son leadership à défaut
        d’une politique américaine, mais où le soutien d’autres pays européens va se révéler de plus en plus
        nécessaire, pour pouvoir véritablement peser.

    c) La France, soutenue par l’Allemagne et d’autres partenaires européens devra renforcer la coopération avec les
        États-Unis dans des domaines où ils coopèrent déjà et où les capacités américaines se sont avérées
        indispensables (ex. les opérations antiterroristes dans le Sahel, ou le partage de renseignements), tout en
        renforçant la coopération européenne en matière de défense et de sécurité, en particulier dans le domaine de
        la gestion de crise. De ce point de vue, la coopération bilatérale franco-américaine s’est renforcée depuis
        l’élection de Trump ce qui permet à la France de s’en servir comme un moyen de pression sur d’autres
        dossiers, et les progrès en matière de défense européenne ont été remarqués à Washington.

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LA CHINE EN 2018
        Lors du 19ème Congrès du Parti communiste chinois, le Président Xi Jinping a présenté une vision à horizon de
2049 pour un « pays socialiste moderne qui se hissera au premier rang du monde, avec une plus grande fierté », sous
la conduite d’un parti-Etat. Le « rêve chinois » passe par l’accès à une situation économique et sociale de « moyenne
aisance » entre 2020 et 2035. L’objectif de « Renaissance de la nation » est confirmé, par un président dont les
pouvoirs sont renforcés et dont la pensée a été élevée au rang de celle de deux de ses prédécesseurs illustres, Mao
Tsétoung et Deng Xiaoping. Comme l’a indiqué une chansonnette diffusée sur l’internet : « Mao a remis la Chine
debout, Deng l’a rendue riche et Xi forte ».

                                                                                           Xi entame son deuxième
                                                                                   mandat. La composition du comité
                                                                                   permanent du bureau politique du
                                                                                   PCC ne permet pas d’identifier un
                                                                                   successeur, de sorte que l’hypothèse
                                                                                    d’un nouveau mandat n’est pas
                                                                                    exclue par certains analystes. La
                                                                                    concentration      du    pouvoir     est
                                                                                    extrême.       Durant    le    premier
                                                                                    mandat, le rôle du PCC a été
                                                                                    réaffirmé ; il contrôle l’Etat afin
                                                                                    d’éviter toute dérive idéologique.

                                                                                            Les     décideurs     suprêmes
                                                                                   sont   au      nombre    de sept :     le
                                                                                   président Xi Jingping, le premier
                                                                                   ministre Li Keqiang, Wang Yang en
charge de l’économie et d’orientation réformiste, Li Zhanshu qui prendra la présidence du Parlement, Wang Huning,
l’intellectuel du PCC qui a inventé le concept de « rêve chinois », Zhao Leji qui prolongera l’effort de lutte contre la
corruption qui a été la marque du premier mandat de Xi, Han Zheng, futur vice-premier ministre. Le bureau politique
compte 25 membres, issu d’un comité central de 207 membres, désignés par le congrès (2200) qui représente un
parti fort de 83 millions d’adhérents et dont la présence s’est renforcée partout (y compris les entreprises privées).

        Il convient de relever la capacité du système chinois à organiser sa relève générationnelle (la 6ème depuis
1949), même si, dans un pays relevant du mono-partisme, la dimension dynastique n’est pas absente. Les princes

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rouges sont les fils de dirigeants et compagnons des fondateurs de la République populaire en 1949. Ils occupent des
positions éminentes dans le monde des affaires. Au plan politique, on relève dans la composition des instances
dirigeantes élevées au pouvoir lors du 19ème Congrès (novembre 2017) la place particulière des « jeunes instruits »
(zhiqing) - huit sur quinze nouveaux membres du Comité Central) – qui sont ceux contraints de s’exiler à la campagne
pendant la « révolution culturelle », comme l’actuel président Xi Jinping. La limite d’âge de 68 ans s’appliquera-t-elle
lors du 20ème congrès ou bien le président Xi passera-t-il outre au principe d’une durée maximale de deux mandats ?

        Le groupe dirigeant entend porter la Chine au rang de puissance scientifique d’ici 25 ans dans des domaines-
clés de l'économie du futur : intelligence artificielle, robotique, énergies renouvelables, biotechnologies, ordinateur
quantique. Le scénario de l’usine du monde n’est qu’une étape pour y parvenir.

        Il reste que la structure de l’économie chinoise doit faire face à trois contradictions:
        - celle de l’articulation entre la place des sociétés d’Etat (bras armé de la projection extérieure de Pékin) et la
revendication d’un statut d’économie de marché (qui est récusé par Washington et Bruxelles) ;
        - celle entre une politique de l’offre (fondée sur l’innovation et l’amélioration de la productivité) et
l’orientation vers un modèle de soutien de la croissance par la demande intérieure, qui semble moins prioritaire ;
        - celle qui oppose la rhétorique du Congrès d’une grande puissance moderne et la réalité d’une économie qui
en est au début de sa transformation (la consommation intérieure ne représente que 40% du PNB et les services
52%).

        Enfin, il convient de pointer le fait que la présidence Xi est la première à avoir placé son action sous une
double slogan : rêve chinois à l’intérieur et projection à l’extérieur, exprimée par la formule Yidai Yilu (une ceinture,
une route). C’est la fin de la diplomatie de la retenue et au Nations Unies, la Chine a des positions désormais plus
autonomes par rapport à la Russie et plus engagées, à la mesure de l’ampleur de ses intérêts internationaux.

        En conclusion, il est utile de rappeler que la Chine a besoin d’une interaction forte avec les Etats-Unis, au-delà
de la rivalité stratégique qui est mentionnée plus souvent à Washington qu’à Pékin. Les Etats-Unis sont un marché, un
lieu de placement en bons du Trésor, de formation des élites scientifiques. C’est une situation de « co-dépendance ».
Quant au déficit commercial qui obsède la Maison Blanche, Yukon Huang (ancien directeur pour la Chine à la Banque
mondiale), estime que « L’enjeu n’est pas le déficit commercial US mais l’accès au marché chinois », ajoutant que les
Etats-Unis consomment plus qu’ils ne produisent. Une partie des importations américaines sont en réalité des
produits américains assemblés en Chine (les deux-tiers de l’emploi de la chaîne de valeur d‘un iPhone sont hors des
USA, d’abord en Chine, avec Foxconn et Pegatron, deux géants du « manufacturing » à la demande mais les deux-tiers
des salaires sont versés aux Etats-Unis) (voir Pierre Veltz, La société hyper-industrielle, La République des idées, 2017.
Prix du Livre d’économie 2017).

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LA RUSSIE EN 2018
        « La Russie n’est pas un pays pour les débutants » aime à rappeler Alexander Dynkin, président de l’Institut
d’économie mondiale et de relations internationales (IMEMO), à Moscou. Et il conseille de (re)lireTolstoï, Dostoïevski
et Soljenitsine pour se forger une opinion, plus complexe que l’image simpliste qu’il paraît projeter.

        Vladimir Poutine est donc candidat à un 4ème mandat, qui lui permettra de rester au pouvoir jusqu’en 2024. Il
l’a annoncé le 6/12/17 à Nijni-Novgorod, devant les ouvriers de l’usine GAZ (qui produit la Volga), ville centrale
également dans le VPK (complexe industrialo-militaire). Sa popularité est forte car il a sorti son pays du chaos de la
période de Boris Elstine et a restauré la voix et la puissance de la Russie sur la scène internationale (Crimée, Syrie). Il
sera donc réélu au premier tour, son opposant principal Alexeï Navalny ayant été jugé inéligible. L’enjeu de la
campagne sera le taux d’abstention (et le niveau de fraude, provoquée par la zèle de gouverneurs de provinces
adeptes de la « ressource administrative »)

        Ce 4ème mandat devra se porter vers la politique intérieure, dès lors que les « succès » de politique extérieure
(Crimée, Syrie) ne suffisent plus à assurer la confiance des gouvernés. Si l’économie a su résister aux sanctions (2% de
croissance, en 2016 ; hausse de la production agricole), la pérennité d’un modèle rentier, la fuite des capitaux et la
corruption demeurent, dans un pays peu mondialisé (1,5% du PIB mondial, contre 19% à l’époque soviétique ; un
écart de 1 à 6 avec la Chine contre une parité de 1955 à 1995) : certains évoquent un scénario argentin. L’accord
Russie/OPEP de maîtrise de la production pétrolière a été renouvelé pour six mois : il tient et permet un prix moyen
de 60$/b mais ce niveau favorable ne peut qu’encourager les producteurs d’hydrocarbures non conventionnels des
Etats-Unis à augmenter leur production et donc à influer sur les prix à la baisse.

        Les tenants de la réforme et d’un nouveau modèle de développement sont minoritaires. Les experts les plus
ouverts s’interrogent sur l’avenir des travaux d’Alexeï Koudrine, ancien ministre de l’économie, et font le constat
d’une « économie encore sous-développée avec des institutions faibles qui sont des menaces plus grandes pour la

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souveraineté du pays que les risques militaires. Il est impossible de les dépasser de manière isolée » (Andreï Kortunov,
Conseil Russe des Affaires Internationales, juin 2017).
        Lors de la World Policy Conference (organisée par l’Institut français de relations internationales, novembre
2017), les participants russes ont estimé que la Russie était marquée par une double polarité : à l’intérieur, entre
autocratie et le couple réforme/démocratie, à l’extérieur entre Chine et Etats-Unis. Le risque de prise de contrôle de
l’Eurasie par la Chine (via son projet Une ceinture/ une route) inquiète. L’option européenne reste donc valable, qui
représente plus des 2/5 des échanges et reste le premier marché de la Russie.

        Lors de la réunion à Moscou du Conseil d’échange économique bilatéral (18-19/12/) Bruno Le Maire a
proposé à son homologue, Maxime Orechkine, un renforcement des relations économiques, notamment dans les
secteurs des lanceurs spatiaux récupérables et des énergies renouvelables, tout en critiquant les sanctions
extraterritoriales imposées par les Etats-Unis (sur les banques et les firmes de l’aéronautique).

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LE BREXIT EN 2018
L’accord signé le 8/12/17 entre Londres et Bruxelles est ambigu ...
        - cet accord a permis l’ouverture de la phase II (négociations sur la période de transition et l’accord
                                                 commercial), confirmée par le Conseil européen des 14 et 15
                                                 décembre 2017,
                                                         - il indique une sortie du marché unique sans rétablir de
                                                 frontière en Irlande (Dublin) et entre Ulster et GB (Belfast),
                                                         - selon Teresa May, « En l’absence de solutions acceptées, le
                                                 RU maintiendra un alignement complet sur les règles du marché
                                                 unique et de l’union douanière ». Elle aurait donc opté pour un Brexit
« modéré », voire un quasi-statu quo déguisé en Brexit dans lequel le Royaume Uni suivrait les règles de l’UE sans en
faire partie.

... et ambivalent car approuvé par les deux courants (favorables au « hard » et « soft »
Brexit)

        - David Davis, le négociateur, y a vu « une déclaration d’intention, conditionnelle » (ajoutant que le règlement
de la facture britannique de sortie (55 Md€) dépendrait de l’accord commercial) « no deal means that we won’t be
paying the money »
        - Philip Hammond, chancelier de l’Echiquier, y a vu « un coup de fouet pour l’économie »
        - Teresa May (11/12) a commenté : « the pledge to have a post-Brexit UK in "full alignment" with the EU's
rules of the internal market and the customs union was a "last resort". « C’est une bonne nouvelle pour les personnes
qui ont voté en faveur de la sortie (de l’UE), qui craignaient que nous ne nous enlisions […] mais également pour les
gens qui ont voté pour le maintien (dans l’UE), qui redoutaient un naufrage ».

La ligne politique Brexit, dure ou non, n’est toujours pas arrêtée au sein du parti
conservateur et du gouvernement :
        - Michael Gove, Boris Johnson sont en faveur d’une politique de dérégulation, c’est à dire un paradis fiscal
gigantesque et d’un « Global Britain » ;
        - Philip Hammond plaide pour un alignement maximal sur les règles de l’UE ;
        - Michael Gove défend l’option d’un accord de type « Canada-plus plus plus » « What we want is a bespoke
outcome » (« the best of Canada, Japan, S Korea + what is missing, which is services »

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Rappelons que le CEFTA (accord Canada-UE) exclut les services (qui forment 80% PIB britannique)

Calendrier: début des négociationq sur le statut à partir de février 2018 pour une conclusion en octobre 2018
« pour négocier un arrangement transitoire et le cadre de nos futures relations » (Donald Tusk, président du Conseil
européen)

          Catherine Mc Guiness, présidente de la corporation de la City (Le Monde, 14/12/17) indique que la City
réclame la mise en place d’une période de transition de 2 ans entre la date officielle du Brexit, mars 2019, et son
entrée en vigueur réelle. Le Royaume Uni ne serait plus membre de l’UE mais resterait dans le marché unique et
l’union douanière, en conservant toutes les réglementations actuelles. Ce délai offrirait une visibilité de 3 ans pour
avoir le temps de l’adaptation. Mais, selon elle, il importe de décider rapidement sur cette transition ; sinon les
institutions commenceront à activer leurs plans de secours sur le Brexit : il faut un an pour déménager et il reste 15
mois.

          Même position pour Miles Celic, de TheCutyUK, autre grand lobby.

          L’UE a donné son accord pour une transition de deux ans. Il ne faut donc attendre un exode massif d’emplois
depuis la City. Les chiffres de Nomura sont de l’ordre de 10000 emplois à transférer (dans une fourchette de 4000 à
75000).

          Le scénario porté par la City est celui d’un arrangement sur mesure permettant une reconnaissance mutuelle
des régulations et l’accès mutuel aux marchés financiers : serait négocié un système d’équivalence des régimes
financiers européens et britannique, avec, en cas de désaccord, recours à un système d’arbitrage international. A
l’objection de Bruxelles d’un refus d’accès sans respect des règles, la réponse de la City est qu’elle a aucun appétit
pour un moins-disant réglementaire pour celles qui sont dans la finance internationale (pas intérieure ni politiciens) et
qu’une régulation raisonnable et proportionnée est requise pour éviter répétition de la crise financière. Elle est
également que l’UE a besoin de la City, seul centre financier international d’Europe.     Michel Barnier a rappelé que
Londres devait reconnaître que le maintien du passeport financier impliquait le respecte de la juridiction de la CJE
(accès au marché).

Peu à peu, le coût du Brexit se fait jour.

          Ainsi dans le secteur automobile, 55% des véhicules fabriqués au RU sont exportés vers l’UE et 77% de ceux
vendus au RU sont importés de l’UE. Pour une Honda Civic fabriquée au RU, 9 composants sont locaux, 12 importés
de l’UE et 4 d’ailleurs (Le Monde, 7/12/17, L’automobile britannique, grande perdante du Brexit).

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Les recherches conduites par les économistes du Financial Times (19/12/17) indiquent que le PIB britannique
est d’ores et déjà 0,9% plus bas que si l’électorat avait voté pour le statu quo (« remain »). L’immigration a baissé de
40% dans les 12 premiers mois suivant le référendum de juin 2016. Le coût est déjà plus élevé que ce qui serait
économisé avec la fin des contributions nettes au budget européen.

        Enfin, les « rebelles tories » menés par le député conservateur Dominic Grieves viennent d’imposer (par 389
voix contre 385, le 14/12, à la veille du Conseil européen) que l’accord final conclu par Londres soit approuvé (ou
non) par le Parlement, qui pourra donc imposer une renégociation. Ce vote pourrait lever les inhibitions des électeurs
qui craignent les effets négatifs du Brexit sur leur nivau de vie.

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L’ALLEMAGNE EN 2018
                                                          La formation d’une nouvelle grande coalition est en cours de
                                                  négociation après le quitus donné à Martin Schulz, président du SPD,
                                                  lors du congrès de début décembre : une solution logique car « le
                                                  pays passe avant le parti » (Willy Brandt). Un débat a été lancé par le
                                                  président Steinmeier (SPD) sur la « responsabilité » des partis dans un
pays où l’on craint les incertitudes politiques

        Les partis de la « GroKo » ont remporté 53% des voix le 24/9/17 (moins 13% par rapport aux élections
précédentes). L’option d’une « KoKo » (coopération en coalition à la carte) n’est pas jugée viable.

        Dès lors que le nouveau gouvernement ne sera formé qu’au cours du prochain trimestre (avant Pâques), la
chancelière Angela Merkel doit en référer au Bundestag sur tous les sujets UE (dont celui du budget).

        Les négociations vont porter sur les points suivants :
        -le SPD de Martin Schultz a deux priorités, la lutte contre les inégalités et la relance de la construction
européenne dans un sens fédéraliste (alors que le contexte européen n’est pas favorable) ;
        -SPD et CDU prêts à considérer les propositions de Paris sur: budget, ministre des finances de la zone €, fonds
d’investissement + défense, frontières extérieures, migrations

        L’Allemagne, puissance économique centrale, a besoin de stabilité politique. La percée de l’AfD (Alternativ für
Deutschland) doit-elle être analysée comme un échec politique d’Angela Merkel ou comme une poussée du
populisme ? Les libéraux du FDP se sont repliés sur la radicalité de leurs origines: libéralisme eurosceptique et
national. Un rapprochement avec l’AfD n’est pas exclu, sur le modèle autrichien. Ce refus de participer à une coalition
a été mal vu de l’opinion, en quête de stabilité. Il est vrai que Mme Merkel a pris des décisions unilatérales (nucléaire,
migrants) et a recentré la CDU (Die Mitte), tout en faisant le vide autour d’elle.

        La course à la succession de la présidence de la CDU a déjà commencé, en coulisses : sont cités Jens Spahn (37
ans, secrétaire d’Etat aux finances, conservateur), Annegret Kramp-Karrenbauer (ministre-présidente de la Sarre),
Julia Klöckner (vice-présidente de la CDU), Ursula von der Leyen (ministre de la défense), Peter Almaier (ministre des
finances et conseiller le plus proche de la chancelière), Armin Laschet (ministre-président de Rhénanie du Nord-
Westphalie).

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A noter les propos de Joe Kaeser, PDG de Siemens (Les Echos, 24-25/11/17)
        - (à propos du gouvernement français) « Je ferai tout ce qui est possible de mon côté pour l’aider à réussir »
(Pourquoi ?) « Parce qu’il s’agit de l’avenir de l’Europe. Il s’agit de bâtir une autre puissance mondiale, aux côtés des
Etats-Unis, de la Chine et bientôt de l’Inde. L’Allemagne seule est trop petite pour cela. La France aussi. Jusqu’ici,
l’Europe a été bien occupée par elle-même... sans prendre suffisamment en compte le monde extérieur ».

        et ceux de Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre des affaires étrangères : « Emmanuel Macron est une
chance pour les Allemands » : « La France a droit à une réponse autre que le sourire las qui accueille ses propositions
(sur l’Europe) actuellement à Berlin » (op.cit. 15 et 16/12/17)

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L’EUROPE (UE) EN 2018
        L’enjeu majeur de 2018 est la négociation du cadre financier pluriannuel 2021-25 (dans le contexte du Brexit,
qui va réduire le budget de 15mds€).
Trois scénarios sont étudiés par la Commission européenne
                                                    Un scénario « de référence » = baisse des crédits de 15% (effet
                                     sur la PAC 39% - et la politique de cohésion 26%) = fin des crédits vers les
                                     contributeurs (France : 26,7Mds€ entre 2014 et 2020, infrastructures) (PAC:
                                     France= -9%)
                                                    Un scénario de baisse de 30% du budget
                                                    Un scénario de statu quo.
                                             Il faut s’attendre à un vif débat entre Etats membres contributeurs et
                                     Etats membres bénéficiaires: l’idée franco-allemande de conditionner l’octroi des
fonds européens au respect des valeurs. C’est le « new deal » de Gunther Oettinger (commissaire en charge des
budgets).
Sur proposition de la Commission (6/12), le Conseil (15/12) a discuté des points suivants :
                Un plan pour un Fonds monétaire européen en 2019 à partir du Mécanisme de stabilité (2012)
                La création d’un ministre des finances de la zone euro (président de l’Eurogroupe et commissaire)
                L’ouverture d’un budget séparé de 30Mds€ (Paris) ou ligne budgétaire (Commission) ou les deux
                 (Berlin) ?

        Une fenêtre d’opportunité se fait jour, entre la mise en état de marche du prochain gouvernement allemand
et les élections au Parlement européen (printemps 2019). Paris et Berlin sont convenus de présenter leur position
commune pour une réforme de la zone euro en mars 2018, avec l’espoir de convaincre les partenaires les plus
réticents (Pays Bas, Finlande).

Pour mémoire : le Plan Juncker (fonds de garantie de 21 Mds€ (soit 241Mds€ d’investissements en 2 ans) a vu la
France se placer comme deuxième bénéficiaire: 36 Mds€ dont 7,6 BEI (R&D des ETI et du numérique et rénovation
énergétique)

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TABLEAU DE BORD 2018

   ETATS-UNIS: deux dates-clés
            11-12 juillet : sommet de l’OTAN – les alliés européens devront arriver avec des résultats (en matière
             d’augmentation des budgets de défense) et des propositions concrètes. L’Allemagne subit une
             pression particulièrement forte de la part de Washington pour qu’elle renforce ses contributions
             militaires au sein de l’OTAN.
            6 novembre : Elections de mi-mandat aux Etats-Unis – les élections de mi-mandat sont
             traditionnellement conçues comme un « référendum » sur le président et son parti. L’enquête sur
             l’affaire russe sera terminée avant les élections de mi-mandat et les conclusions pourraient influencer
             les résultats. Tous les sièges de la chambre des représentants et 33 sièges sur 100 du Sénat seront
             renouvelés. Il n’est pas certain aujourd’hui que le parti démocrate parvienne à gagner la majorité à la
             chambre des représentants : il faudrait qu’ils conservent l’ensemble de leurs sièges et en gagnent 24
             pour contrôler la chambre. Le sénat est plus à leur portée, devant remporter 3 sièges pour obtenir la
             majorité.
   CHINE
            Le grand bénéficiaire de la globalisation et de la présidence Donald Trump
            Croissance et sujets intérieurs; péninsule coréenne
   RUSSIE
            Après les élections russes : réforme ? succession ? sécurité ?
            Prix du pétrole (accord avec OPEP mais jeu des producteurs US)
   EUROPE (UE)
            Des avancées institutionnelles
            Une monnaie solide
            Le « trumpisme » survivra à DT: laboratoire politique américain (populisme et perception d’un déclin);
             Brexit et Jeremy Corbin, AfD, Autriche, …
            BREXIT : vers un accord de transition (mars 2019 – 30 décembre 2021), à l’exclusion du secteur
             financier ; accord final après plusieurs années de négociation
   PROCHE ET MOYEN ORIENT
            Contenir l’Iran ? (démission de Rex Tillerson ?)
            Enjeux de la modernisation de l’Arabie saoudite
            Risques de conflit plus ouvert entre Ryad et Téhéran ?

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France

                       Italie

                    Belgique
                  Luxembourg

               Europe du Nord

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 21, Boulevard Montmartre - 75002 Paris - www.cfjc.fr
    Tel. +33 1 83 95 41 91 - e-mail : contact@cfjc.fr

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