Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne

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Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
Direction de la communication,
du dialogue citoyen
et de l’attractivité territoriale
05 59 46 60 40
communication@bayonne.fr                                                    Le 18 juin 2018

                                   DOSSIER DE PRESSE

                                             Liu Bolin
                                  Hiding in the City
                         Au DIDAM, du 29 juin au 16 septembre 2018
                                Temps fort de l’été à BAYONNE
                                   LA CHINE À l’HONNEUR

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
La Ville de Bayonne et la Galerie Paris-Beijing présentent la programmation
estivale de deux lieux incontournables cet été à Bayonne : Liu Bolin au DIDAM, du
29 juin au 16 septembre 2018, pour une exposition inédite dans la région, et un
cycle cinéma chinois à l’Atalante.

Liu Bolin

Liu Bolin se rend invisible pour se faire remarquer. Il crée des œuvres mêlant photographie,
body art, art optique et sculpture vivante. Cet homme-caméléon pose pendant des heures
devant un mur, un paysage ou un monument pour arriver à se fondre dans le décor avec
l’aide de ses peintres-assistants sans aucun trucage numérique. À la fin du processus de
camouflage, il fige la performance grâce à la photographie.
Ses photographies sont ludiques mais dotées d’une forte charge symbolique, interrogeant la
politique et la censure, la tradition et la culture chinoise, la société de consommation et
l’environnement, la liberté de la presse… Caché devant un drapeau, il nous montre comment
l’individu se perd dans une identité collective. Noyé dans le rayon d’un supermarché devant
des canettes de boissons importées, il dénonce et nous questionne sur les dérives de notre
époque.

À travers la présentation d’un patrimoine culturel propre à l’artiste (patrimoine architectural
devant la Muraille de Chine, mémoire collective d’une famille devant les lanternes rouges
traditionnelles, création ancestrale des motifs de céramique chinoise), c’est un universalisme
contemporain que Liu Bolin met en question.
Dans une sélection d’une trentaine de photographies abordant les thèmes qui lui sont chers,
il interroge du regard le visiteur : comment censurons-nous ou défendons-nous ce
patrimoine séculaire ? Sommes-nous en train de basculer avec violence dans une société de
surconsommation entraînant des dérives multiples, culturelles comme environnementales ?
Dans la démultiplication des débats et des prises de position par réseaux sociaux interposés,
la parole du citoyen comme celle de l’artiste peut-elle encore être libre ?

Dans une démarche issue du Pop-Art et de l’Expressionisme, s’inscrivant à la suite d’une
peinture occidentale figurative -Liu Bolin est un fervent admirateur de Picasso, Modigliani,
Warhol ou encore Bacon-, la photographie de Liu Bolin porte à son apogée l’art du
camouflage, rendant l’artiste extrêmement présent dans son invisibilité. Par là-même, elle
incite le spectateur à porter son attention sur des problématiques contemporaines et
mondiales dont le photographe souhaite que nous gardions une vive conscience.

Proposant plus d’une centaine d’expositions par an dans le monde entier, Liu Bolin a connu
en quelques années une ascension extraordinaire dans le milieu de l’art contemporain
mondial.

Représenté par la Galerie Paris-Beijing en France, il a proposé une exposition remarquée à la
Maison Européenne de la Photographie en 2017 et réalisé une performance photographique
en partenariat avec la Surfrider Foundation et le réseau scolaire local l’an dernier à Biarritz.

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
Liu Bolin / Hiding in the City – Marine Litter 01 - Surfrider (Courtesy Galerie Paris-Beijing)

Ouverte au public pendant deux mois et demi, cette exposition proposera un programme de
médiation tous publics élaboré par l’équipe du DIDAM en partenariat avec l’École Supérieure
d’Art Pays Basque, le Cinéma l’Atalante, Surfrider Foundation et l’association L’Enfance de
l’Art. La Galerie Paris-Beijing assurera plusieurs visites commentées pendant la durée de
l’exposition. Une médiation en direction des scolaires sera également assurée avant les
congés d’été et sur la période de rentrée. L’exposition s’achèvera le 16 septembre sur le
week-end des Journées européennes du Patrimoine permettant ainsi une ouverture en
nocturne ainsi que l’organisation d’une soirée spécifique en collaboration avec le cinéma
l’Atalante avant la clôture.

              DIDAM, espace d’art contemporain
              6, quai de Lesseps - Bayonne
05 59 42 98 96 / didam@bayonne.fr

Ouvert au public du mardi au dimanche de 13h à 19h (jours fériés inclus), entrée libre.
Fermeture exceptionnelle du jeudi 26 au lundi 30 juillet, pendant les Fêtes de Bayonne.

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
SOMMAIRE

1. LE PROJET

2. AUTOUR DE L’EXPOSITION

3. POUR EN SAVOIR PLUS

4. L’ART CONTEMPORAIN CHINOIS

5. OUVRAGES, FILMS ET DOCUMENTAIRES

6. LIU BOLIN, BIOGRAPHIE

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
« L’humanité est engagée dans un processus de développement que l’on qualifie de progrès.
Or finalement, tous les problèmes actuels de la société sont la conséquence de cette
évolution. Il y a là un lien de cause à effet et une contradiction dont il me semble nécessaire
de prendre conscience : plus on se développe, plus il y a un impact sur notre développement
et plus, en réalité, celui-ci se dégrade. Les symptômes ne sont pas circonscrits à la Chine, ils
sont communs au monde entier. »
LIU BOLIN

    1. LE PROJET
Nombreux sont ceux dont la principale préoccupation est de se rendre plus visibles pour se
faire remarquer, dans le monde des hommes comme celui des animaux ou des plantes. Les
plus beaux exemples naturels donnent vie à des couleurs étonnantes, des chants inattendus,
des postures et gestuelles sensibles ou effrayantes. L’homme évolue quant à lui dans une
société du paraître, « liké » ou critiqué sur les réseaux sociaux, dans une connexion
médiatique toujours plus développée, noyant parfois l’individu pour le réduire à un produit
de son époque. Revient alors en contrepoint l’adage bien connu, « pour vivre heureux,
vivons cachés ». Par lassitude d’un monde trop visible, dans une volonté de repli sur soi ou
par stratégie sociale pour arriver à quelques fins, les techniques de dissimulation sont
pléthore dans la nature comme dans la vie sociale. N’étant pas caméléon, l’homme peut
alors porter des masques aux multiples visages, tenir des discours changeants ou prendre
des positions réversibles. Quel que soit l’objectif, le camouflage fait partie du mode de
fonctionnement de l’être humain depuis la nuit des temps : dans les milieux de courtisans,
sur les terrains de guerre, dans les costumes portés sur les scènes de théâtre ou celles de la
vie. Au paroxysme de cette démarche, le rêve d’invisibilité poursuivi par les scientifiques et
souvent imaginé dans les créations artistiques, au cinéma notamment où les vaisseaux
spatiaux de Star Trek traversent en un clin d’œil l’immensité spatiale et où le jeune Harry
Potter débusque ses ennemis caché sous une cape d’invisibilité.
Sculpteur, performeur et photographe, l’artiste Liu Bolin, surnommé « l’homme invisible », a
décidé quant à lui de se fondre dans son environnement : « Certains diront que je disparais
dans le paysage ; je dirais pour ma part que c’est l’environnement qui s’empare de moi ».
Liu Bolin naît en 1973 à Binzhou, dans la province du Shandong, à l’est de la Chine. Il étudie
à l’Académie des Beaux-Arts du Shandong avant d’obtenir son diplôme à Pékin en 2001. Il vit
et travaille à Pékin. Le 16 novembre 2005, le BIAC (Beijing International Art Camp - Suo Jia
Cun), village d'artistes dans lequel il vit, est détruit dans le cadre de la préparation de Pékin
aux Jeux Olympiques. Indigné par cette expropriation, Liu Bolin prend sa première
photographie, autoportrait immobile et recouvert de peinture, se confondant avec les
décombres de son atelier. Commence alors un important travail de protestation silencieuse
qui donnera lieu à sa première série Hiding in the City (Se cacher dans la Ville). Depuis, il
crée des œuvres mêlant photographie, body art, art optique et sculpture vivante. Cet
homme-caméléon pose pendant des heures devant un mur, un paysage ou un monument
pour arriver à se fondre dans le décor avec l’aide de ses peintres-assistants sans aucun
trucage numérique. À la fin du processus de camouflage, il fige la performance grâce à la
photographie.
Liu Bolin a connu en près de dix ans une ascension extraordinaire dans le milieu de l’art
contemporain et plus d’une centaine d’expositions lui sont actuellement consacrées chaque
année dans le monde entier. Représenté par la Galerie Paris-Beijing en France, il a ainsi fait
l’objet d’une exposition remarquée à la Maison Européenne de la Photographie en 2017 et
réalisé une performance photographique en partenariat avec Surfrider Foundation Europe et
le réseau scolaire local l’an dernier à Biarritz. La force de sa renommée et de son réseau

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
artistique permet d’attendre de l’exposition proposée au DIDAM une fréquentation
exceptionnelle sur la période estivale.
La Ville de Bayonne l’accueille pour une exposition inédite dans la région présentant une
trentaine d’images grand format interrogeant la tradition et la culture chinoise, la politique et
la censure, la société de consommation et la liberté de la presse. Rappelant les démarches
du Pop Art et de l’Expressionisme et se revendiquant d’une peinture occidentale figurative -
Liu Bolin est un fervent admirateur de Picasso, Modigliani, Warhol ou encore Bacon-, la
photographie de Liu Bolin porte à son apogée l’art du camouflage, rendant l’artiste
extrêmement présent dans son invisibilité. Par là-même, elle incite le spectateur à porter son
attention sur des problématiques contemporaines et mondiales dont le photographe souhaite
que nous gardions une vive conscience.

galerieparisbeijing.com/fr/artiste/liu-bolin/
Flore DEGOUL, responsable de la galerie PARIS-BEIJING : flore@galerieparisbeijing.com

          Liu Bolin, Hiding in the City, Forest - Courtesy Liu Bolin/Galerie Paris-Beijing

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
Liu Bolin, Hiding in the City, Balloons - Courtesy Liu Bolin/Galerie Paris-Beijing

LiuBolin, Hiding in the City, Dragon Serie - 9 photographies - Courtesy Liu Bolin/Galerie
Paris-Beijing

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Liu Bolin Hiding in the City - DDOOSSSSIIEERR DDEE PPRREESSSSEE - Ville de Bayonne
2. AUTOUR DE L’EXPOSITION
DIDAM, espace d’art contemporain
Ville de Bayonne
6, quai de Lesseps / 64 100 Bayonne

Entrée libre et gratuite
Renseignements : 05 59 42 98 96 - didam@bayonne.fr

SAMEDI 30 JUIN
DIDAM & ATALANTE

         11h : inauguration de l’exposition en présence de Flore Degoul, responsable de la
        Galerie Paris-Beijing. Vente d’ouvrages par la librairie Elkar.

         18h30: projection du film « Ai Wei Wei : Never Sorry » d’Alyson Klayman
(USA, 2012 – 1h31).
       Ai Weiwei, artiste dissident de l’ère numérique, inspire l’opinion publique
       internationale et brouille les frontières entre art et politique. Ce film est le portrait
       d’un artiste engagé qui affronte sans relâche l’Etat chinois et nous rappelle de
       manière essentielle notre besoin de liberté individuelle, politique et artistique.
       Renseignements et retrait des billets : Cinéma l’Atalante, 7 rue Denis
Etcheverry. 05 59 55 76 63 / atalante-cinema.org

JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE
CINÉMA L’ATALANTE

        Cycle cinéma chinois proposé pendant tout l’été dans le cadre de l’exposition :

          du 20/06 au 03/07 : Have a nice day, de Liu Jian

          du 27/06 au 03/07 : Les anges portent du blanc, de Vivian Qu

         du 27/06 au 10/07 : Les Petits Canards en papier, 3 courts métrages d’animation
        des Studios Shanghai réalisés par Yu Zheguang (à partir de 3 ans)

          du 8/08 au 21/08 : Une pluie sans fin, de Dong Yue

         Jeudi 30/08 à 20h30 : Bitter Flowers, de Oliviers Meys, projection unique en
présence du réalisateur.

      Renseignements : Cinéma l’Atalante, 7 rue Denis-Etcheverry - 05 59 55 76
63 / atalante-cinema.org

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LUNDIS 9 ET 16 JUILLET
DIDAM

        14h30-17h - Caméléons !
      Expérimentez la pratique de Liu Bolin à l’occasion d’ateliers camouflage et prises de
      vue devant les œuvres du photographe. Animation proposée par l’association
      L’Enfance de l’Art, en partenariat avec Surfrider Foundation Europe.
      À partir de 10 ans, enfants accompagnés.
      De 14h30 à 17h, ouvert à tous, venez en famille ! Inscription obligatoire au
05 59 01 95 86 (16 places par atelier).

DU MARDI 10 AU VENDREDI 13 JUILLET
DIDAM

         9h30-12h
       Ne faire plus qu’un avec le paysage – Atelier de l’École Supérieure d’Art
Pays Basque.
Intervenante Anne-Laure Garicoix. Dessin, peinture et photocollage. Cet atelier a pour
but de questionner le rapport que l'on entretient au paysage et comment celui-ci influe sur
nos états d'âmes.

        Objectifs :
        S'approprier les enjeux de l'exposition de Liu Bolin
        S'emparer du paysage
        Expériences de la couleur et du graphisme
        Varier les échelles
        Utilisation du photomontage

         Contenu :
Le premier temps de cet atelier sera un temps de regard posé sur l'exposition
(commentaires, analyses, ressentis, projections) pour s'approprier un langage faisant lien
avec les notions de camouflage, de disparition, de révélation ou encore d'absorption du
paysage. Suite à cela nous irons choisir des lieux autour du DIDAM pour se photographier,
ces photographies serviront ensuite de supports pour développer des travaux.
Le deuxième temps consistera à utiliser toutes les notions interprétées pendant la visite de
l'exposition et d'imaginer avec cette banque de mots des propositions graphiques et
picturales.
Nous travaillerons à l'aide d'images supports directement ou indirectement en lien
avec les photographies de Liu Bolin.
Nous utiliserons la forme ludique en mélangeant la photo avec des gestes picturaux et
graphiques, nous questionnerons aussi le motif comme ornement qui se répète et qui
s'inscrit dans ce que donne à voir un paysage.
Les différents paysages dessinés et peints seront des traces émotives, des tracés dans
lesquels nous nous inscrirons le temps de quelques jours.

De 7 à 12 ans, durée : 2h30. Stage payant (45 € pour les habitants de la
Communauté d’Agglomération Pays Basque, 48 € pour les personnes résidant
hors CaPB), dans la limite des places disponibles (10 participants par atelier).
Renseignements et inscription : Ecole Supérieure d’Art Pays Basque 05 59 59 48
41.

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JEUDIS 16 ET 30 AOÛT
DIDAM

           18h : visites commentées - Flore Degoul, responsable de la Galerie Paris-Beijing,
        vous présente le parcours de Liu Bolin et répond à toutes vos questions sur
        l’exposition !

SAMEDI 18 AOÛT
DIDAM

          20h : visite commentée de l’exposition par Flore Degoul, Galerie Paris-Beijing.

         21h30 : projection en plein-air du film The Grandmaster de Wong Kar-Wai
       (Chine, 2009 – 2h03).
       Chine, 1936. Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-
       fu) et futur mentor de Bruce Lee, mène une vie prospère à Foshan où il partage son
       temps entre sa famille et les arts-martiaux. C’est à ce moment que le Grand maître
       Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur…
       Séance gratuite offerte par la Ville dans le cadre de la programmation
estivale Paseo.
       En cas d’intempéries, repli au Cinéma l’Atalante - 7, rue Denis Etcheverry.

VENDREDI 14, SAMEDI 15 ET DIMANCHE 16 SEPTEMBRE
DIDAM / ATALANTE

        WEEK-END DE CLÔTURE - 35ème édition des Journées européennes du
                        Patrimoine : L’art du partage.

    -   vendredi 14 septembre
           18h-19h / DIDAM : visite commentée de l’exposition par Flore Degoul,
        responsable de la Galerie Paris-Beijing. Ouverture de l’exposition jusqu’à 20h30.

          20h / ATALANTE :
        Clôture du cycle de cinéma chinois / Évènement Wang Bing
        Avant-première du film Les âmes mortes (Chine, France, Suisse - 2018 - 8h26
        en VO - Réalisé par Wang Bing) en présence du cinéaste. Festival de Cannes
        2018. Dans la province du Gansu, les ossements d’innombrables prisonniers morts de
        faim il y a plus de soixante ans gisent dans le désert de Gobi. Qualifiés « d’ultra-
        droitiers » lors la campagne politique de 1957, ils sont morts dans les camps de
        rééducation de Jiabiangou et de Mingshui. Le film part à la rencontre des survivants.
        Projection en 2 parties : vendredi 14/09 à 20h et samedi 15/09 à 11h.
        Entrée payante. Renseignements et retrait des billets : Cinéma l’Atalante, 7
        rue Denis Etcheverry 05 59 55 76 63 / atalante-cinema.org

    -   samedi 15 septembre
          11h / ATALANTE : Les âmes mortes, deuxième partie. Rencontre avec Wang
        Bing à l’issue de la projection à 15h30.

          17h30 / DIDAM : De l’art du camouflage, conférence de Jean-Yves
        Roques, association L’Enfance de l’Art.

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
« La conférence débute par une présentation du succès international de Liu Bolin à
        travers ce qu’en dit la presse. Puis nous observerons son savoir-faire, en nous
        demandant s’il est le seul à pratiquer ce type d’art. Nous découvrons ensuite les
        circonstances de son 1er camouflage performé, sa formation de sculpteur auprès des
        maîtres et artistes chinois qui l’ont influencé. Ce sera l’occasion de rencontrer la
        scène artistique d’avant garde qui a émergé en Chine à la fin des années 1980. Notre
        perception des œuvres de la série « Hiding in the city » des années 2006-2011 en
        sera clairement approfondie. Un voyage dans l’histoire de l’art nous dévoile ensuite
        les origines du camouflage dans l’art : du monde primitif au trompe l’oeil, de la
        Renaissance au Surréalisme, en passant par le Pop Art et les performances
        contemporaines, sans oublier la dimension spirituelle visible au XVIIe chez le peintre
        Shi Tao. C’est dans le contexte de la guerre mondiale que nous retrouverons alors le
        camouflage moderne et ses motifs. Nous finirons par interroger les œuvres les plus
        récentes de Liu Bolin, dans leur dimension plastique et philosophique, pour en saisir
        la poétique en lien au marché international. »
        Jean-Yves Roques, poète, historien de l’art, pédagogue, réalise des cycles de
        conférences publiques sous le titre « ATTENTION A LA PEINTURE » depuis 2011.

    -   dimanche 16 septembre
        Dernier jour pour profiter de l’exposition :
          18h-22h, soirée de clôture / DIDAM : conférence sur le projet Riverine Input
        concernant la protection du littoral fluvial et présentation du protocole de Sciences
        Participatives par Surfrider Foundation Europe, suivie d’un apéro Zéro déchet.
        https://www.surfrider.eu/missions-environnement-education/proteger-oceans-mers-
pollution/dechets-aquatiques/riverine-input/

POUR LES PLUS JEUNES

   Visites commentées et ateliers gratuits à destination des établissements scolaires,
centres de loisirs et associations. Tous les lundis matin & après-midi et du mardi au vendredi
matin, du 29 juin au 3 août 2018.
    Atelier Caméléons ! : réservé aux centres de loisirs, lundis 9 et 16 juillet, de 9h30 à
12h (détails atelier p.8).

                             RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS :

                                           DIDAM médiation

                                             05 59 01 95 86

                                    stagiaire.didam@bayonne.fr

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
3. POUR EN SAVOIR PLUS
SE RENDRE INVISIBLE POUR SE FAIRE REMARQUER
De l’invisible dans l’histoire des arts
 Trompe-l’œil et camouflage :

Le camouflage est bien connu des animaux qui utilisent la
technique du mimétisme pour chasser, se fondre dans leur
environnement et survivre. Les hommes quant à eux ont maîtrisé
la pratique du camouflage très tôt pour devenir une menace
invisible ou bien se protéger.

A la Préhistoire, on utilise des peaux de bêtes pour chasser et
approcher les proies plus facilement. Par la suite, les vêtements
s’adaptent également pour passer inaperçus au milieu de la
nature.
                                                                                      Soldat utilisant la technique du
                                                                                     camouflage, SPC GERALD JAMES

A la guerre en revanche, les soldats utilisaient pendant longtemps des couleurs vives pour
impressionner les ennemis mais avec le développement des armes à feu, ces vêtements
devenaient des cibles. C’est lors de la Première Guerre Mondiale que les soldats adoptent
des tenues moins voyantes. On invente également des techniques, telles que l’embrouillé,
qui permettent de camoufler des armes, des hommes et des véhicules. Les artistes
cubistes sont sollicités pour par exemple peindre l’illusion de vagues sur les coques des
bateaux ou encore camoufler des canons.

Zeuxis.

                                                                                 Artistes de la section de camouflage,
                                                                                 Jean Courboulin, Paris, Musée de l’Armée.

                                                                    En Art, la pratique est connue depuis
                                                                    des millénaires. Les artistes ont très
                                                                    vite appris à tromper l’œil humain. On
                                                                    raconte en effet que dans la Grèce
                                                                    Antique, le peintre Zeuxis peint un jour
des grains de raisins si réalistes que des oiseaux vinrent les becqueter. Un de ses collègues, Parrhasius

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était persuadé qu’il pouvait le surpasser. Aussi, il présenta un tableau et Zeuxis demanda à ce qu’on
tire le rideau qui le cachait pour enfin le révéler. Mais ce rideau n’était que tromperie, la vraie peinture
de Parrhasius. Zeuxis s’avoua vaincu par l’illusion. Il avait réussi à tromper des oiseaux mais
Parrhasius, lui, pouvait tromper l’œil d’un artiste. Ici, l’illusion est un jeu où l’observateur peut
s’amuser à dénicher la supercherie. Pourtant, les illusions d’optiques et autres trompe-l’œil ont aussi
été un moyen pour les artistes de perfectionner leur technique picturale. Cette prouesse technique
nécessite en effet une maîtrise de la couleur, la lumière, les proportions, le relief, la perspective…

S’inspirant du travail de perspective de la peinture romaine antique, les peintres italiens de la
Renaissance ont beaucoup travaillé sur la représentation de la profondeur. Les murs des palais
devenaient les supports de merveilleux décors qui donnaient l’impression d’entrer dans un jardin. Le
plafond pouvait se transformer en un puit de lumière vers le ciel où des petits anges nous observaient.
Une porte pouvait s’ouvrir là où il n’y en avait pas. En dissimulant entièrement les murs et les angles
de la pièce, les peintres créaient des illusions semblables à la 3D.

Le trompe-l’œil peut aussi être un moyen de donner une
impression de luxe à moindre coût. On peut ainsi imiter les
matières les plus riches comme le marbre en le peignant sur
des simples panneaux de bois, ou remplir une pièce de statues
qui n’étaient que des peintures sur les murs. Ces décors
rappellent alors les plateaux de cinéma où les effets spéciaux
nous émerveillent tout en sachant que rien n’est réel.

                                                                       Fresque     représentant   une    porte,
                                                                       Cubiculum, Villa des Mystères, Ier siècle
                                                                       av. J.C., Pompéi, Italie.

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Andrea Mantegna, Oculus du plafond de
                                                                               la chambre des époux, 1473 – 1474,
                                                                               Mantoue Palazzo Ducale.

                                                                            L’observateur    est   alors    très
                                                                            important. C’est lorsqu’elle est
                                                                            découverte       que       l’illusion
                                                                            fonctionne      réellement.       Si
                                                                            personne ne s’en rendait compte,
                                                                            elle n’aurait pas grand intérêt. Les
                                                                            illusions les plus connues, les
                                                                            anamorphoses, comptent sur le
point de vue de l’observateur. Selon l’endroit où l’on se tient, on ne voit pas la même chose, et le
véritable dessin se révèle lorsqu’on se place exactement à l’endroit où l’artiste a voulu nous placer. Par
exemple, le collectif Truly Design a réalisé en Italie une fresque éparpillée que l’on ne peut distinguer
que par fragments. Une bouche, un œil, un serpent… On ne reconnaît la déesse Méduse que lorsqu’on
se déplace dans la pièce et lorsque les dessins s’alignent. L’observateur doit observer et participer à
l’œuvre pour trouver l’angle qui permet de reconnaître le personnage.

L’illusion permet aux artistes de glisser un sens caché dans leurs œuvres. Il dissimule une
réalité pour en révéler une autre plus personnelle, plus fantastique, et avec bien des
secrets que seul l’observateur attentif peut révéler.

                              Méduse, Truly Urban Artists, 2011, Turin, Italie.

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Sens cachés, doubles-messages et dissimulations iconographiques :
Destinés à éviter la censure, à se venger d’un mécène peu amène, à créer du mystère, à cacher ce
que le peintre ne souhaite plus montrer ou à simplement rendre la lecture plus ludique pour le
spectateur, les sens cachés et doubles-messages et
palimpsestes ne manquent pas dans l’histoire de l’art.
Début 2014, un lapin en bronze est découvert dans
l’oreille de la nouvelle statue érigée en l’honneur de
Nelson Mandela à Pretoria. Les autorités sud-
africaines ne goûtent guère cette vengeance des
sculpteurs Andre Prinsloo et Ruhan Janse van Vuuren
vexés des conditions de travail imposées. Leur
plaisanterie a en effet un sens caché : en afrikaans,
langue sud-africaine originaire du Néerlandais, le mot
« lapin » signifie également « hâte ».

Cette anecdote est loin d’être inédite dans l’histoire des arts, certains des plus grands artistes s’étant
livrés avec talent à des facéties de cet ordre. Dès la Renaissance, Michel-Ange est considéré
comme un maître en la matière : le bras de sa statue de Laurent de Médicis à la Basilique San
Lorenzo de Florence repose discrètement sur une tirelire : ce détail, qui passe facilement inaperçu car
la cassette est à moitié dissimulée par un masque monstrueux, est une allusion voilée à la richesse
indécente de la famille Médicis. Selon les propres dires de l’artiste, l’allégorie de la nuit dans le même
mausolée, exprime son désir de dormir jusqu’à la fin de la tyrannie des Médicis.
Titien, contemporain du précédent, savait également se prêter à ce jeu du double-
message : le collectionneur Jacopo Strada était connu pour sa cupidité. Titien l’immortalise dans un
portrait où Strada serre un peu fort la statuette qu’il tient dans sa main et plusieurs pièces de monnaie
figurent dans cette toile.
En 2015, Pascal Cotte, ingénieur français et fondateur de la société Lumière Technology, révèle à la
BBC que Léonard de Vinci a peint deux premières versions de La Dame à l'hermine avant
d'arriver à une troisième version, celle que nous connaissons. À chaque fois, Léonard De Vinci a
peint une nouvelle couche par-dessus la couche précédente. Le scientifique a travaillé trois ans sur
l'œuvre peinte entre 1489 et 1490 avec une toute nouvelle méthode appelée couche d’amplification
(LAM) pour découvrir ce secret. Sur la première version, la Dame n'avait pas d'hermine dans les bras.
Elle aurait été ajoutée pour symboliser l'histoire d'amour secrète entre Cecilia Gallerani et Ludovico
Sforza, duc de Milan et mécène de Léonard De Vinci et surnommé « l'hermine blanche ».

Le Bacchus signé par Le Caravage à la fin du 17e siècle, a été récemment analysé par
réflectographie infrarouge permettant de visualiser des couches de carbone cachées par des pigments
de peinture sans abîmer un tableau. Dans le reflet du pichet de vin du personnage, Le Caravage s'est

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amusé à dessiner un autoportrait. Le secret a été découvert en 1922 suite au nettoyage du tableau
par un restaurateur. Depuis, l'image s'était assombrie et le portrait était devenue invisible. Il a fallu
attendre que la technique progresse pour redécouvrir le clin d’œil du peintre italien.
Depuis 1968, on savait qu'un mystérieux portrait se cachait derrière Le vieil homme en
costume militaire de Rembrandt, une œuvre peinte par l'artiste vers 1630 et conservée au Getty
Museum (États-Unis). Mais l'image en noir et blanc peu détaillée et obtenue via l'analyse par rayons X
restait énigmatique. Grâce à la mise en œuvre d'une nouvelle méthode de spectroscopie, les
chercheurs dévoilent pour la première fois le profil en couleur d'un jeune homme vêtu d'une cape vert
olive qui pourrait, lui aussi, avoir été peint par le maître flamand.
D'après Anne Woollet, conservatrice au Getty Museum, le portrait est probablement lui aussi l'œuvre
de Rembrandt. À l'époque, il n'était pas rare que des supports (canevas ou panneaux de bois comme
c'est le cas ici) soient réutilisés plusieurs fois par les grands maîtres dans un souci d'économie ; on
parle de palimpseste pour désigner de pareilles œuvres.

Enfin, pour analyser La chambre bleue de Pablo Picasso, les scientifiques ont également passé le
tableau aux rayons infrarouges afin de ne pas abîmer la peinture. Dans la chambre de cette jeune
femme en train de se laver, ils découvrent un homme barbu portant nœud papillon apparaissant sous
la première couche de peinture. En 1990, grâce aux rayons X, on avait déjà détecté un flou étrange
sous la surface de la peinture. Mais c'est seulement en 2014 que Patricia Favero, conservatrice à la
Phillips Collection, a partagé une image définitive de l'œuvre cachée de Picasso. D'autres scientifiques
espèrent prochainement recréer une image digitale parfaitement colorisée de l'œuvre finale,
personnage inclus, grâce à la technique de la spectroscopie de fluorescence.

 Liu Bolin, Desiree Palmen et Cayetano Ferrer, l’art du camouflage :

Tout comme son invisibilité est parfaitement recherchée, rarement totale et très souvent décelable,
les messages transmis par Liu Bolin ne sont pas cachés. Au contraire, par la présence-même du
personnage de l’artiste au cœur du décor sciemment choisi, ils donnent à voir ce qui est montré du
doigt, interrogé ou dénoncé. À l’inverse des anecdotes citées précédemment, le photographe ouvre
clairement le débat sur les questions de censure, de consommation, d’agriculture intensive, de culture
de masse, de solidarité sociale ou de préservation patrimoniale tout en effaçant peu ou prou sa
personne de l’image.

Montrer tout en ne se montrant pas ou presque, suggérer sans rien affirmer, induire et provoquer le
débat. Une démarche qu’il partage avec la photographe Desiree Palmen, artiste Néerlandaise née en
1963, pratiquant également l’art du camouflage et s’interrogeant sur la possibilité ou pas d’échapper à
tous les systèmes de surveillances qui nous entourent.

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Desiree Palmen repère tout d’abord des lieux sous surveillance, elle les photographie puis les
reproduit par transfert sur vêtements. Ce n’est qu’une fois qu’elle estime que sa copie vestimentaire
du lieu est parfaite qu’elle met en scène son art du camouflage et le photographie.
Entre camouflage, trompe l’œil humain et performance, le travail de cette artiste est surprenant et
déconcertant selon les situations. Véritable questionnement sur le monde de la surveillance, quels
moyens aujourd’hui avons-nous d’échapper à tous ces yeux qui nous regardent ?

Elle photographie les lieux qui l'intéressent, souvent forts de signification dans le but de dénoncer une
société de plus en plus anonyme où la disparition sociale et physique de certains d'entre nous peut
être effrayante. Elle utilise Photoshop pour reconstituer une image qui sera imprimée sur une
combinaison et qui donnera lors de la performance l'illusion d'une continuité visuelle entre le décor et
le corps. Pour certains de ses projets, elle peint directement d'après observation à la peinture
acrylique sur une combinaison en coton.

Desiree Palmen considère son art comme une façon d'attirer l'attention sur l'augmentation des
systèmes de caméras de surveillance et sur le spectre de Big Brother induisant un besoin de
disparaître. En miroir, elle pointe du doigt un autre problème de société, l’oubli presque quotidien des
sans-abris qui font partie du décor et perdent progressivement leur identité au profit de l'anonymat.
Cette artiste engagée se photographie à Rotterdam, à Jérusalem ou à Berlin, s’appropriant les
problèmes de société propres à chacun de ces territoires dans une technique extrêmement précise.
                                    http://www.desireepalmen.nl/

Desiree Palmen
                                                    Desiree Palmen, Interior Camouflage / Bookcase 2004

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Pour Cayetano Ferrer, cacher devient le meilleur moyen de nous pousser à regarder. Cet artiste
dissimule des objets comme ce carton dans la rue. Il photographie tout d’abord l’endroit où il souhaite
le placer puis imprime cette photographie sur un autocollant qu’il colle sur le carton. Celui-ci
s’estompe magiquement. Le spectateur en aperçoit les contours, il doit scruter l’endroit pour découvrir
l’objet. Cayetano Ferrer ré-enchante des lieux auxquels on ne prête normalement pas attention. C’est
en nous forçant à regarder qu’il nous surprend.

                   Cayetano Ferrer, Série Western Imports, 2007-2008, Chicago, Etats-Unis.

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4. L’ART CONTEMPORAIN CHINOIS
En 1949, la République Populaire de Chine est proclamée. L’art est alors intimement lié au
pouvoir politique, les artistes n’ayant que le réalisme socialiste pour s’exprimer. La fin de la
Révolution culturelle et la mort de Mao ont permis le développement de nombreux groupes
d’avant-garde.
Ce mouvement débute dès la fin des années 1970 avec le groupe les Étoiles dans lequel l’on
retrouve de grands noms de l’art contemporain chinois (Huang Rui, Ai WeiWei, etc). En
1989, l’exposition China/Avant-garde constitue le sommet de cette période de liberté qui
s’estompera quelques mois plus tard à la suite des événements de Tian’anmen. La même
année, on retrouve Huang Yong Ping, Gu Dexin et Yang Jiechang à l’exposition Magiciens de
la terre au Centre Georges Pompidou.
         Cet événement marque un tournant dans la vision de l’art non-occidental en France,
c’est la première fois que des artistes chinois sont exposés en Occident. Ce sera le début
d’une présence ininterrompue sur la scène artistique mondiale, renforcée notamment par
l’exil de nombreux artistes chinois, ce qui crée une véritable diaspora chinoise.
Dans les années 1990, l’art en Chine se cache, devient plus underground mais garde une
grande force. Cette vitalité transparaît notamment à Pékin dans le quartier East Village qui
est investi par de nombreux artistes. Ils y installent leurs ateliers, organisent des
performances et des expositions.
Aujourd’hui l’art chinois s’est mondialisé. Il est devenu une force dynamique et influente
dans un monde de l’art globalisé. Pendant cinq ans, la Chine a ravi aux États-Unis la place de
numéro 1 sur le marché de l’art. De nombreux musées s’ouvrent en Chine et les ventes
d’artistes chinois atteignent des sommets.
Source : BNF.

« L’art confondant du camouflage – LIU BOLIN / DESIREE PALMEN, interview
parallèle de deux virtuoses. »
Pauline de La Boulaye, journaliste, historienne et commissaire d’expositions.

À première vue, [leurs] images se ressemblent. Elles ont pourtant été réalisées à des milliers
de kilomètres par deux artistes singuliers : Liu Bolin (37 ans) vit à Pékin et Desiree Palmen
(47 ans) vit à Rotterdam. Tous deux ont suivi des études de sculpture. C'est leur seul point
commun. Liu et Desiree sont les deux principales figures d'une mouvance émergente : l'art
du camouflage. Un mouvement sans frontières géographiques qui apparaît çà et là en
Europe comme en Asie. Un mode d'expression sans étiquettes. Sculpture, peinture,
performance, photographie, art de la rue, art engagé ? Cet art caméléon est infini et nous
allons voir à quel point les images de ce portfolio sont différentes.

Les entretiens ont été traduits en chinois et en anglais puis retraduits en français. Quelques
apports nécessaires ont été ajoutés entre-crochets, en restant autant que possible dans le
respect des propos des artistes.

Comment vous est venue l'idée de vous cacher dans vos photographies ?

Liu Bolin : À Pékin, le 16 novembre 2005, le BIAC - Beijing International Art Camp - Suo Jia
Cun, village d'artistes, a été démoli par le gouvernement. Les artistes ont été contraints de
quitter leurs studios (une centaine), des expositions ont été fermées. Ceci a eu un impact
direct sur mon travail. (Auparavant) m'étant orienté vers le travail social, j'avais découvert
son côté obscur, l'absence de liens sociaux et personne pour se soucier de votre destin. Je
me suis longtemps senti comme un extra-terrestre pour la société. (J'ai donc décidé que) ma
subversion se ferait au cœur de la société, par l'attachement (fusionnel).

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Desiree Palmen : Il s'agit moins de se cacher que de se replier sur soi-même. Le
camouflage est efficace pour attirer l'attention des gens. J'utilise cette attention de
différentes manières. En 2006, pour souligner l'absence de vie privée face à la propagation
des caméras de vidéo surveillance dans les espaces publics. En 2004, pour ajouter une
information qui serait, sinon, cachée, comme le livre que quelqu'un est en train de lire. En
2009 pour (montrer l'invisible) dans mon travail sur les réserves du Musée d'Ethnologie : des
objets exotiques semblent prendre possession d'un membre du personnel chargé de leur
conservation et littéralement s'animer à travers lui.

Quand avez-vous commencé ?

LB : À Pékin, le 18 novembre 2005.

DP : J'ai commencé à m'intéresser au concept d'adaptation en 1995 : dans deux muséums
d'histoire naturelle, j'avais amalgamé des objets et histoires personnels avec des objets
scientifiques. Puis, j'ai fabriqué des costumes : celui qui les portait se confondait avec des
objets. En 1999, j'ai fait mon premier vêtement de camouflage pour échapper au regard
d'une caméra de surveillance qui était équipée d'un immense écran, dans un bureau de
poste. Je ne tenais pas à me voir à chaque fois que j'allais acheter des timbres.

Connaissiez-vous le travail de l'un et de l'autre ?

LB : Non

DP : La première fois que j'ai entendu parler du travail de Liu Bolin, c'était en 2008.

Qu'est-ce qui vous différencie selon vous ?

LB : Mon travail trace une mémoire du processus de développement de la Chine. Il ne s'agit
pas d'une simple technique.

DP : Dans le travail de Bolin, le corps humain est debout et droit la plupart du temps. Le
visage est peint. De plus, je crois qu'il vise la perfection (technique). Pour moi, le concept de
chaque œuvre est plus important.

Comment procédez-vous pour transformer les vêtements ou le corps et obtenir
une telle illusion d'optique ?

LB : J'utilise de la peinture acrylique et du maquillage. Je suis comme un tireur d'élite : le
corps, le visage et les mains peints de la même couleur que l'arrière-plan.

DP : J'utilise des vêtements (parfois confectionnés par moi-même) et de la peinture
résistante à l'eau. Je travaille sur place avec un appareil numérique et un figurant, mais je
peins les costumes dans mon studio. Ensuite, je retourne sur les lieux avec un appareil
argentique (parfois une caméra vidéo) pour la prise de vue. J'ai souvent (recours à) l'aide
d'un photographe professionnel.

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Est-ce que vous retouchez les images sur ordinateur ?

LB : Seulement pour les erreurs exceptionnelles. 95 % du travail se fait lors de la prise de
vue.

DP : Non, les photographies sont faites de manière argentique et les tirages sont
directement imprimés à partir des négatifs.

Qui figure dans les photos ?

LB : Dans la plupart des images, je suis seul. Mais il peut y avoir d'autres personnes, comme
des ouvriers licenciés par exemple.

DP : Je préfère travailler avec des figurants, mais parfois c'est moi.

Pourquoi travaillez-vous principalement dans votre pays et dans l'espace public ?

LB : Je suis chinois, donc je suis d'avantage en mesure de montrer la Chine. Le
développement de la Chine est ma seule réalité. J'ai aussi fait des prises de vue ailleurs dans
le monde, à propos de la civilisation humaine et des bouleversements écologiques.

DP : La Hollande est le pays où je vis. C'est donc l'environnement naturel dans lequel je
trouve mon inspiration. J'ai fait une résidence d'artiste de 2 mois en Israël. À Jérusalem, j'ai
retrouvé, cette confiance exacerbée dans la vidéosurveillance qui caractérise notre société
occidentale. Je m'intéresse aux espaces publics et à leurs règles cachées. À Rotterdam, j'ai
fait une série sur les gens qui dorment ou s'embrassent sur les bancs publics. À l'époque, il
était interdit de dormir dans les espaces publics à Rotterdam. Mais je m'intéresse aussi au
regard contrôleur d'autrui ainsi qu'à certains aspects du self-control. Ces scènes ne se
déroulent pas nécessairement dans l'espace public.

Que voulez-vous dire de la relation entre le corps et son environnement ?

LB : Comme à la guerre, mon corps et mon visage sont maquillés pour mieux me protéger
de l'ennemi, en me cachant autant que possible. L'environnement affecte l'individu. Il occupe
progressivement le corps et l'esprit. Mon travail symbolise cette digestion, cette acceptation
passive. Mais je souhaite aussi exprimer la dissolution. Dans notre société, les corps sont en
train de disparaître lentement. Le développement de l'humanité va faire beaucoup de mal au
corps humain, et c'est ce que mon travail raconte.
DP : Mon visage était peint pour mon premier travail de camouflage au bureau de poste.
Puis j'ai rejeté cela car j'ai réalisé à quel point le visage détermine une image. Dans mes
images, le corps cherche à disparaître tout en étant (paradoxalement) mis en évidence.

Pensez-vous qu'il y ait un art du camouflage? Connaissez-vous d'autres artistes
de cette tendance ?

LB : Je sais que d'autres artistes ont ce genre de démarche, mais il y a beaucoup d'artistes
qui font des choses similaires, et plus d'un. Je souhaite que mes œuvres aient cette qualité
supplémentaire de transmettre un message sur la société.

DP : Il me semble qu'il s'agit de bien plus qu'une tendance. Dans notre société où le
contrôle sécuritaire a de plus en plus d'impact sur les vies individuelles, les gens réalisent
qu'il faudrait commencer à protéger la vie privée. J'ai été récemment confrontée à d'autres

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artistes utilisant le camouflage. En 2008, lors d'une exposition itinérante en Espagne intitulée
CAMUFLAJE. Sans oublier la publication de DPM Disruptive Pattern Material par Hardy
Blechman en 2004 : un livre encyclopédique sur le camouflage artistique mais aussi naturel
ou militaire.

« Tromper l’ennemi – L’invention du camouflage moderne en
1914-1918 »
par Cécile Coutin, conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France.

« En août 1914, les soldats français partirent au combat dans des tenues voyantes –
pantalon rouge, capote bleue – qui en firent des cibles faciles. Inadaptées à la guerre
moderne, elles provoquèrent une hécatombe. Contre toute attente, ce sont des artistes, et
non des ingénieurs militaires, qui trouveront des solutions et jetteront les bases d’une
nouvelle arme : le camouflage. Le bouleversement est considérable : il ne s’agit plus de faire
peur avec un uniforme impressionnant mais de disparaître grâce à une tenue qui se fond
dans le paysage. La guerre de position, qui maintient les troupes face à face, est pour
beaucoup dans cette évolution : pour ne pas être repéré par l’ennemi, et survivre, il faut être
invisible. Officiellement créée le 4 août 1915, la section de camouflage de l’armée française
regroupe des artistes de tous horizons, particulièrement des décorateurs de théâtre rompus
aux effets de trompe-l’œil, et des peintres cubistes aptes à la déformation de la réalité. Elle
emploie des milliers d’hommes et de femmes. Son organisation et ses techniques inspirent
celles des autres armées belligérantes qui les développent avec leur génie propre. Grâce à
plus de 300 documents rares ou inédits, Tromper l’ennemi fait revivre cette histoire
étonnante et méconnue, celles de ces artistes français qui inventèrent le camouflage
moderne et révolutionnèrent l’art de la guerre. »

Cécile Coutin est conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France, département
des Arts du spectacle, où, depuis 1990, elle est responsable du fonds de maquettes de
décors et costumes. Auparavant, elle a été conservateur du Musée d’Histoire contemporaine
(BDIC, Université de Paris) pendant 18 ans. Elle est l’auteur d’une thèse de doctorat en
histoire de l’art sur le peintre et dessinateur Jean-Louis Forain, l’un des fondateurs de la
section de camouflage, et de plusieurs articles, brochures et conférences sur le camouflage
en 1914-1918.

  pour en savoir plus : Tromper l’ennemi – L’invention du camouflage moderne en 1914-
1918, par Cécile Coutin. Éditions Pierre de Taillac, coédition Ministère de la Défense, 2015.

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5. OUVRAGES, FILMS ET DOCUMENTAIRES

  Bibliographie Liu Bolin, art chinois et camouflage
    - Liu Bolin, par Philippe Dagen. Éditions de La Martinière, 2015.

    -   Liu Bolin : caché dans la ville, Éditions Thirciuir, 2012.

    -   Liu Bolin, de Janet Batet, Galerie Paris-Beijing, 2013.

    -   Peinture et pouvoir en Chine, 1979-2009 : une histoire culturelle, par
        Emmanuel Lincot. Paris, Éditions You feng, 2010.
        Spécialiste de la Chine, Emmanuel Lincot nous propose une analyse de la société
        chinoise à travers ses artistes et étudie les liens qu’entretiennent le pouvoir politique
        et les arts visuels.

    -   Fragmented reality : contemporary art in 21st-century China, par Lü Peng.
        Milano: Charta, 2012.
        Lü Peng se concentre sur l’art en Chine entre 2000 et 2010. Il documente les
        bouleversements de ce début de siècle à la fois économiques, politiques et culturels.

    -   DPM-Disruptive Pattern Material : an Encyclopedia of Camouflage, Hardy
        Blechman & Alex Newman, en 2004.
        Un livre encyclopédique sur le camouflage artistique, naturel et militaire.

    -   Tromper l’ennemi. L’invention du camouflage moderne en 1914-1918, par
        Cécile Coutin. Éditions Pierre de Taillac, coédition Ministère de la Défense, 2015.
        L’art de la dissimulation en 14-18 ou comment des artistes français ont changé la
        manière de faire la guerre.

  Articles
   - Les Nouveaux récits de l’art contemporain chinois, par Peggy Wang, traduction
       Phoebe Clarke. Critique d’art [En ligne], 44 | Printemps/Été 2015 :
       http://journals.openedition.org/critiquedart/17107 ; DOI : 10.4000/critiquedart.17107

    -   Cubisme et camouflage, un mythe de l’histoire de l’art, par Patrice Peccatte,
        14 avril 2015 : https://dejavu.hypotheses.org/2220

  Romans

    -   Les Visages, de Jesse Kellerman. Éditions Sonatine, 2009.
        La plus grande œuvre d'art jamais créée dort dans les cartons d'un appartement
        miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d'exposer ces
        étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé, d'innocents visages d'enfants.

    -   Da Vinci Code, de Dan Brown. Éditions JC. Lttès, 2004.
        Enfermé dans la Grande Galerie du Louvre, Jacques Saunière n'a plus que quelques
        instants à vivre. Blessé mortellement, le conservateur en chef va emporter son secret

Attachée de presse : Claire Jomier - 05 59 46 63 01 - c.jomier@bayonne.fr
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