LOCALISATION ET NAVIGATION DE ROBOTS - UFR DES SCIENCES, DÉPARTEMENT EEA M2 EEAII, PARCOURS VIROB
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Localisation et navigation de robots UFR des Sciences, Département EEA M2 EEAII, parcours ViRob Semestre 9, 2014/2015 Fabio MORBIDI Laboratoire MIS Équipe Perception et Robotique E-mail: fabio.morbidi@u-picardie.fr Jeudi, salle TP102, 14.00-17.00h
2 Évolution du cours au fil du temps Localisation et navigation des robots (ViRob) Localisation, navigation et asservissement 2011-2012 • Vision avancée (ViRob) 2012-2013 • Asservissement visuel (Opt.) 2014-2015
4 Exemple … Perception: Il y a un mur en face! Décision: Tourne à gauche Action: Régle la vitesse des roues, ex. ωG (t) = 0.5 rad/s, ωD (t) = 0.1 rad/s, t ∈ [ta , tb ]
5 Deux questions cruciales … Où suis-je? ? Localisation! Comment aller de A à B? B ? Navigation! A et aussi … • Comment détecter B? • Comment éviter les obstacles?
6 Plan du cours Chapitre 1: Localisation 1.1 Introduction et défis 1.2 Odométrie 1.3 Filtrage et fusion de capteurs 1.4 Autres techniques de localisation Chapitre 2: Navigation 2.1 Stratégies de navigation 2.2 Architectures de contrôle 2.3 Navigation vers un but 2.4 Evitement d’obstacles
7 Bibliographie • Introduction to Autonomous Mobile Robots R. Siegwart, I.R. Nourbakhsh, D. Scaramuzza, MIT press, 2ème éd., 2011 (Chapitres 4, 5 et 6) • Principles of Robot Motion: Theory, Algorithms, and Implementations H. Choset, K.M. Lynch, S. Hutchinson, G.A. Kantor, W. Burgard, L.E. Kavraki, S. Thrun, MIT press, 2005 • Robotics: Modelling, Planning and Control B. Siciliano, L. Sciavicco, L. Villani, G. Oriolo, Springer, 1er éd., 2009 (Chapitres 4, 12) • Estimation with Applications to Tracking and Navigation: Theory Algorithms and Software Y. Bar-Shalom, X.R. Li, T. Kirubarajan, John Wiley & Sons, 2001 (Chapitres 5, 6 et 12) Diapos du cours: http://home.mis.u-picardie.fr/~fabio/Teaching.html
8 Avant de commencer … Je suppose que vous avez une bonne connaissance: • Algèbre linéaire (vecteurs, matrices, valeurs et vecteurs propres, etc.) • Calcul multidimensionnel (gradients, matrice jacobienne, etc.) • Théorie des probabilités, variables et processus aléatoires • Théorie de l’estimation (ex. filtre de Kalman) • Notions de base de robotique … à réviser dans les prochaines jours !!! Note finale: 50% CC , 50% TP
Localisation et navigation de robots UFR des Sciences, Département EEA M2 EEAII, parcours ViRob Chapitre 1 : Localisation F. Morbidi 2014/2015
10 Plan du chapitre • Introduction et défis Partie 1 • Odométrie Partie 2 • Filtrage et fusion de capteurs Partie 3 • Autres techniques de localisation Partie 4
11 Partie 1 : Introduction et défis
12 Introduction • Localiser: “Déterminer la place de quelque chose, l'endroit où se situe quelque chose” (Dict. La Rousse) Vous êtes ici
13 Introduction Hypothèse: nous avons une carte de l’environnement Facile Difficile
14 Introduction • Robotique manipulatrice ▫ Robots sériels : où est l’effecteur ? Robot « fixe » L’intégration et/ou la combinaison des angles articulaires permet(tent) de déduire la pose 3D de l’effecteur Connaissance des longueurs des axes Plus un problème de calibrage que de localisation
15 Introduction • Robotique manipulatrice ▫ Robots parallèles : où est l’effecteur? Plus complexe que sériel Grande dynamique Plusieurs bases pour un même effecteur Mais zone/volume de mouvement limité et facilement identifiable
16 Introduction • Robotique mobile ▫ Environnement ouvert ▫ Pas de lien fixe avec l’environnement ▫ Pas de mesures directes de la pose (x, y, θ) ▫ Zone de mouvement « sans limite » Video ETHZ
17 Introduction • Objectif : la navigation ▫ A grande échelle : besoin de localisation ▫ Compétence importante et difficile d’un robot mobile ▫ Pour le succès de la navigation: Perception: le robot doit interpréter ses capteurs pour extraire des données pertinentes Localisation: le robot doit déterminer sa position dans l’environnement Décision: le robot doit décider de comment agir pour atteindre son but Commande du mouvement: le robot doit actionner ses moteurs pour réaliser la trajectoire désirée
18 Introduction • Localisation: il a reçu la plus grande attention de la recherche au cours de la dernière décennie
19 Où intervient la localisation ? Connaissance, Mission, base de données commandes Localisation « position » Cognition, Construction de carte carte globale planif. de trajectoire modèle d’environnement, trajectoire carte locale contrôle de mouvement Extraction Réalisation d’information et de chemin perception interprétation données brutes commande d’actionneurs environnement, Perception monde réel Action
20 Introduction • Schéma général de localisation d’un robot mobile position mise à jour de position (estimation ?) prédiction de Encoder position observations (ex. odométrie) appariées OK position prédite base de appariement données, carte données brutes des capteurs ou primitives extraites perception observation
21 Les défis de la localisation • Principalement ▫ Le bruit Perception (capteurs) Action (actionneurs) ▫ L’aliasing Perception: l’aliasing perceptuel définit le fait que deux lieux distincts peuvent avoir la même apparence
22 Les défis de la localisation GPS! • Intuitivement ▫ « GPS » précis : solution ultime pour la localisation Informe le robot de sa position exacte Intérieur et extérieur Réponse immédiate à la question « où suis-je ? » ▫ Mais… un tel capteur n’existe pas ! GPS précis à quelques mètres Inadapté pour des environnements à taille humaine et encore moins pour les micro- et nano-robots GPS ne peut pas fonctionner à l’intérieur ou dans environnement encombré (canyons urbains et gratte-ciel) GPS = Global Positioning System (constellation de 24 satellites orbitant à 20000 km)
23 Les défis de la localisation • Au delà des limitations du GPS ▫ Localisation est plus que la connaissance de position absolue Exemple : robot interactif Éventuellement besoin d’une position absolue Position relative aux humains aussi importante Sa tâche de localisation doit inclure: Perception (multi-capteurs) pour identifier les humains Calcul de sa position relative aux humains
24 Les défis de la localisation Atteindre un lieu particulier demande plus qu’une « simple » localisation Étape de décision Sélection de stratégie pour atteindre des buts Besoin d’acquérir ou de créer un modèle de son environnement : une carte (ex. SLAM) Aide le robot dans sa planification de trajectoire • En résumé, la localisation c’est plutôt ▫ Construire une carte de l’environnement ▫ Identifier la position du robot relativement à la carte
25 Les défis de la localisation • Éléments cruciaux de cette localisation ▫ Les capteurs du robot ▫ Ses actionneurs • Les capteurs et actionneurs sont inexactes et incomplets Une mesure parfaite n’existe pas Tout l’environnement ne peut être mesuré d’un coup
26 Le bruit des capteurs • Perception ▫ Capteurs : fondamentaux ▫ Leur degré de discrimination de l’environnement est donc critique • Le bruit des capteurs ▫ Inconsistance de mesures dans un même environnement ▫ Source: Primitives de l’environnement non perçues Négligence de ces primitives
27 Le bruit des capteurs • Exemple 1 ▫ Système de vision pour localisation à l’intérieur Utilisation des couleurs détectées par caméra CCD Soleil caché : illumination différente (fenêtres) Valeurs de teinte non constantes Couleurs CCD « bruitée » pour le robot Teinte inutilisable sauf si … Connaissance de la position du soleil Connaissance des nuages Autres : flou (mise au point, bougé), gain du signal, etc.
28 Le bruit des capteurs • Exemple 2 émetteur ▫ Sonar : télémètre à ultrasons récepteur Rapport signal sur bruit très pauvre Ultrasons émis vers une surface lisse, mal orientée Signal non reflété vers le capteur Pas d’écho de retour Une petite quantité d’énergie peut revenir malgré tout ▫ Si le seuil sur l’amplitude d’énergie reçue en est proche ▫ parfois le sonar permettra de détecter l’objet ▫ parfois non… ▫ Par conséquent : ▫ Pour le robot, un environnement inchangé peut donner deux lectures différentes pour un sonar : un long, un court!
29 Le bruit des capteurs ▫ Plusieurs sonars Interférences de l’environnement entre émetteurs d’ultrasons Sur les robots mobiles, en général Entre 12 et 48 sonars sur une même plateforme Dans certains environnements ▫ Interférences « multi-chemins » en émissions sonars ▫ Un signal émis par un sonar est reçu par un autre… Peut engendrer d’importantes erreurs de mesures (sous- estimation): ils se produisent rarement, moins de 1% du temps En résumé … • Le bruit de perception réduit l’information utile des mesures d’un capteur • La solution est de prendre en compte plusieurs mesures, en les fusionnant au cours du temps ou avec d’autres capteurs afin d’améliorer globalement l’information perceptuelle du robot
30 L’aliasing perceptuel • Second inconvénient des capteurs ▫ Le contenu informationnel des mesures peut être très faible ▫ Exacerbe les problèmes de perception et de localisation ▫ Problème peu intuitif pour les humains On ne rencontre que rarement ce phénomène La perception humaine, particulièrement la vision, tend à percevoir des informations uniques dans chaque état local unique Chaque lieu différent semble différent Mais pas facile: Se déplacer dans un bâtiment inconnu qui est complètement sombre Se déplacer dans un labyrinthe à taille humaine (pas unicité visuelle)
31 L’aliasing perceptuel • En robotique ▫ L’aliasing est la norme et non l’exception ! ▫ Exemple : sonars ou proximètres IR Champ de perception étroit Information de profondeur dans une seule direction Pas d’info comme couleur, texture, rigidité de surface … Même avec plusieurs de ces capteurs, plusieurs états dans l’environnement donnent les mêmes mesures Formellement : Env. 1 Il y a une association N à 1 des états de l’environnement Env. 2 vers la perception du robot Env. N
32 L’aliasing perceptuel Exemple de situation concrète Distinguer les humains des objets Le robot détecte un obstacle face à lui ▫ Doit-il dire « excusez-moi » car l’obstacle peut être un humain en mouvement ? ▫ Ou le robot doit-il planifier un chemin autour de l’objet car ce peut être un carton ? Pour le(s) sonar(s) seul(s), ces deux états souffrent d’aliasing et leur discrimination est impossible! humain ou objet?
33 L’aliasing perceptuel • L’aliasing perceptuel pose le problème suivant ▫ Supposons des capteurs non bruités La quantité d’information est trop faible pour identifier la position du robot à partir d’un seul percept ▫ « Solution » Localisation basée capteurs et mesures multiples
34 Le bruit d’actionnement • Les difficultés de la localisation ne reposent pas uniquement sur les capteurs • Les actionneurs sont aussi bruités ▫ À cause de la perception ou non ▫ Une même action ordonnée par le robot peut engendrer différentes réalisations … ▫ … même si du point de vue du robot, l’état initial avec l’action est parfaitement connu
35 Le bruit d’actionnement • Les actionneurs de robot mobile induisent une incertitude sur l’état futur • Pour un robot, se déplacer accroît son incertitude • La couche décisionnelle peut minimiser cet effet ▫ Planification et/ou interprétation adaptée ▫ Retour des capteurs dans la boucle de commande
36 Le bruit d’actionnement • Nature du bruit en robotique mobile ▫ Du point de vue du robot Impossibilité d’estimer sa propre position à partir de la connaissance de sa cinématique et de sa dynamique ▫ Vrai source d’erreur Modèle incomplet de l’environnement Type de surface non modélisé (rigidité, glissement …) Événements non envisagés (un humain pousse le robot)
37 Le bruit d’actionnement • Exemple : l’odométrie ▫ Capteurs sur les roues seuls ▫ Éventuellement couplée à un gyroscope/compas («dead reckoning») ▫ Position basée capteurs proprioceptifs ▫ Mouvement intégré pour déduire la position Intégration des erreurs de mesure Accumulation d’erreur en position au cours du temps ▫ Besoin d’une autre localisation de temps en temps Autre mécanisme de localisation Sinon, la position estimée n’a vite plus de sens L’odométrie est une technique permettant d'estimer la position d'un véhicule en mouvement. Le terme vient du grec hodos ("voyage") et metron ("mesure")
38 Le bruit d’actionnement • Odométrie pure d’un robot différentiel • Sources d’erreurs (environnement résolution): ▫ Résolution limitée pendant l’intégration (incréments de temps, résolution de mesure, etc.) ▫ Mauvais alignement des roues (déterministe) ▫ Incertitude sur le diamètre de la roue et/ou diamètre non constant (déterministe) ▫ Variation du point de contact de la roue ▫ Contact variable avec le sol (glisse, bosse, sol mou, déformation)
39 L'expérience du chemin carré unidirectionnelle [Borenstein 1996]
40 Le bruit d’actionnement ▫ Types de sources d’erreurs Déterministes (systématiques) Résolues par calibrage du système Non-déterministes (aléatoires) Erreurs résiduelles Mènent à des incertitudes de position au fur et à mesure
41 Le bruit d’actionnement • Types géométriques d’erreurs (robot différentiel) ▫ Erreur en distance Longueur du chemin intégré Somme des mouvements de roue ▫ Erreur en virage Similaire à l’erreur en distance Différence des mouvement de roue ▫ Erreur de dérive (drift) Une différence d’erreurs entre les roues mène à une erreur d’orientation angulaire du robot
42 Le bruit d’actionnement • Sur de longues périodes ▫ Erreurs de virage et dérive plus importantes des erreurs en distance Contribution non-linéaire à l’erreur de position ▫ Soit un robot de position initiale connue (x0, y0, θ0) Il se déplace en ligne droite selon l’axe x Erreur en y pour un mouvement de d mètres : dsin(Δθ) Devient très importante à mesure que l’erreur angulaire Δθ croît Au cours du temps, l’erreur d’orientation par rapport au repère d’origine croît rapidement et donc, la position estimée aussi Il faut alors alors établir un modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique et propager ces erreurs au cours du temps
43 Plan du chapitre • Introduction et défis Partie 1 • Odométrie Partie 2 • Filtrage et fusion de capteurs Partie 3 • Autres techniques de localisation Partie 4
44 Partie 2 : Odométrie
45 Notation a, λ, M scalaires u ∈ Rn vecteur colonne de dimension n A ∈ Rn×n matrice avec n lignes et n colonnes In ∈ Rn×n matrice identité n × n 0n×m ∈ Rn×m matrice de zéros n × m a1 0 ··· 0 0 a2 ··· 0 diag(a1 , a2 , . . . , an ) = .. matrice diagonale n × n 0 0 . 0 0 0 ··· an
46 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • Généralement la pose (position + orientation) d’un robot mobile est répresentée par le vecteur: p = [x, y, θ]T • Pour un robot de type unicycle, la position est estimée en partant d’une position connue en intégrant le mouvement (somme des incréments des distances parcourues) v Trajectoire y θ du robot ω Rm x
47 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • Dans un système discret avec une période d’échantillonnage fixée les incréments de distances parcourues sont: ∆x = ∆s cos(θ + ∆θ/2) ∆y = ∆s sin(θ + ∆θ/2) ∆sd − ∆sg t+1 ∆θ = L L ∆sd + ∆sg ∆s = t 2 (∆x, ∆ y, ∆ θ) Chemin parcouru pendant le dernier intervalle de temps ∆sd , ∆sg Distances parcourues pour la roue droite et gauche, respectivement L Distances entre les roues du robot
48 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • La mise à jour de la pose en p� se fait par: � x ∆s cos(θ + ∆θ/2) p� = y � = p + ∆s sin(θ + ∆θ/2) θ� ∆θ • En utilisant les relations pour ∆s et ∆θ vues précédemment, on obtient les équations de base de mise à jour de position odométrique pour un robot unicycle: ∆s +∆s � � ∆sd −∆sg d 2 g cos θ + 2L x y � � � p = f (x, y, θ, ∆sd , ∆sg ) = + ∆sd +∆sg sin θ + ∆sd −∆sg 2 2L θ ∆s −∆s d g L
49 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • Ces équations n’ont d’intérêt que pour de faibles déplacements • Plus le déplacement entre deux instants sera important, plus l’estimation de position sera grossière vis-à-vis de la réalité • A cause des erreurs d’intégration des incertitudes sur la pose et des erreurs de mouvement réalisées pendant l’incrément (∆sd , ∆sg ) l’erreur en position basée sur l’intégration de l’odométrie augmente avec le temps • Etablissons un modèle d’erreur pour la pose intégrée p� pour obtenir la matrice de covariance Σp� de l’estimé odométrique de position • Pour ce faire, on va supposer la connaissance d’une matrice de covariance Σp ∈ R3×3 initiale
50 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • Pour l’incrément de mouvement des roues (∆sd , ∆sg ) la matrice Σ∆ doit être connue aussi: � � kd |∆sd | 0 Σ∆ = cov(∆sd , ∆sg ) = 0 kg |∆sg | où kd , kg sont des constantes représentant les parametrès non déterministes du moteur et de l’interaction de la rue avec le sol • Deux hypothèses sont englobées dans l’équation précédente: • Les erreurs de chaque roue sont indépendantes • Les variances des erreurs sont proportionnelles à la valeur absolue des distances parcourues • Ces hypothèses, bien qu’imparfaits, sont satisfaisantes dans la plupart des cas en environnement structuré. Les sources d’erreur sur le mouvement sont: roue déformée, glissement, sol non lisse, encodeurs imprécis, etc. • Les valeurs des constants kd , kg dépendent du robot et de l’environnement et ils sont déterminées expérimentalement
51 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • En admettant que p et ∆dg = [∆sd , ∆sg ]T ne sont pas corrélés et que la dérivée de f est bien approximée par la décomposition de Taylor du premier ordre (linéarisation), on peut appliquer la loi de propagation d’erreur, obtenant: Σp� = ∇p f · Σp · (∇p f )T + ∇∆dg f · Σ∆ · (∇∆dg f )T • La matrice Σp est directement égale au Σp� précédent (et il peut être calculée en spécifiant une valeur initiale, ex. zéro) • Connaissant f on peut exprimer les deux jacobiens ∇p f , ∇∆dg f : � � 1 0 −∆s sin(θ + ∆θ/2) ∂f ∂f ∂f ∇p f = = 0 1 ∆s cos(θ + ∆θ/2) ∂x ∂y ∂θ 0 0 1 1 ∆s 1 ∆s � � 2 cos(θ + ∆θ/2) − 2L sin(θ + ∆θ/2) 2 cos(θ + ∆θ/2) + 2L sin(θ + ∆θ/2) ∂f ∂f ∇∆dg f = = 12 sin(θ + ∆θ/2) + ∆s 2L cos(θ + ∆θ/2) 1 2 sin(θ + ∆θ/2) − ∆s 2L cos(θ + ∆θ/2) ∂∆sd ∂∆sg 1/L −1/L
52 Modèle d’erreur pour l’exactitude odométrique • Les figures ci-dessous montrent typiquement comment croissent les incertitudes sur la position au cours du temps (l'incertitude de l'orientation n'est pas représenté dans l'image, bien que son effet peut être observé indirectement) • Les résultats ont été obtenu en appliquant le modèle de propagation d’erreurs précédent et en représentant la matrice de covariance par une ellipse d’incertitude (décomposition en valeurs propres de Σp� ) Mouvement linéaire Mouvement circulaire (rayon const.)
53 Remarques • L’incertitude dans la direction perpendiculaire au mouvement croît plus vite que dans le sens du mouvement. Ce résulte de l’intégration de l’incertitude en orientation • L’axe principal de l’ellipse d’incertitude ne reste généralement pas exactement perpendiculaire à la direction du mouvement Mouvement linéaire Mouvement circulaire (rayon const.)
54 Calcul des ellipses d'incertitude La decomposition d’une matrice carrée en valeurs et vecteurs propres est un outil de base que l’on trouve dans de nombreuses disciplines (ex. Google PageRank) Définition Un vecteur non nul u ∈ Rn est un vecteur propre d'une matrice A ∈ Rn×n si et seulement si il existe un scalaire λ tel que : Au = λu où λ est appelé valeur propre associée à u . L'ensemble constitué des vecteurs propres de valeur propre λ , et du vecteur nul, est appelé le sous-espace propre de u associé à la valeur propre λ On détermine les valeurs et vecteurs propres en résolvant l’équation: (A − λ In )u = 0 Remarque Les valeurs propres d'une matrice symétrique (c.-à.-d. A = AT ) sont réelles et tous ses vecteurs propres sont orthogonaux
55 Calcul des ellipses d'incertitude En définissant les deux matrices n × n suivantes: Λ = diag(λ1 , λ2 , . . . , λn ), U = [u1 u2 · · · un ] où λ1 , λ2 , . . . , λn valeurs propres de la matrice A agencées par ordre décroissant u1 vecteur propre associé à la valeur propre de A la plus forte (c.-à.-d. λ1 ) on peut écrire: AU = UΛ
56 Calcul des ellipses d'incertitude Exemple: 1 −2 4 A = −2 5 3 5 3 −1 Valeurs propres ordonnées: 6.2340, 4.5491, -5.7830 6.2340 0 0 −0.1305 −0.7832 −0.5494 Λ = 0 4.5491 0 U = 0.9445 0.2657 −0.3170 0 0 −5.7830 0.3015 −0.5621 0.7731 Commande Matlab: [U, Lambda] = eig(A)
57 Calcul des ellipses d'incertitude • Le façon commune de représenter l’incertitude de localisation en deux dimensions (plan du sol) mais à trois degrés de liberté (position 2D et orientation) est l’ellipse d’incertitude autour de la position estimée • La position réelle du robot, si les paramètres du modèle d’erreur ont été bien choisis, doit se trouver dans cette ellipse • En appliquant la décomposition en valeurs/vecteurs propres de Σp� , on obtient les deux matrices U et Λ d'où: Σp� U = UΛ • En prenant le vector propre u1 associé à la plus forte valeur propre λ1 de Σp� on obtient l’axe principale de l’ellipsoïde 3D d’incertitude Remarque Par définition, une matrice de covariance est une matrice symétrique et semi-définie positive (donc les valeurs propres sont réelles et non négatifs)
58 Calcul des ellipses d'incertitude • Les coordonnées u1,x et u1,y du vecteur u1 permettent de déduire l’orientation de l’ellipse dans le plan du sol: � � u1,y θ = arctan u1,x • En pratique, on préfèrera l’utilisation de la fonction atan2 , qui teste dans quel quart se trouve la position (u1,x , u1,y ) pour que θ ait un signe cohérent • La longeur des demi-axes de l’ellipse est définie par la racine carrée des deux valeurs propres de Σp� les plus fortes, c.-à.-d. λ1 et λ2 • Cependant, λ1 et λ2 représentant en fait des variances. Par exemple, si les paramètres du modèle d’erreur sont corrects, pour être sûr à 99.7% que la position réelle se situe dans � l’ellipse � d’incertitude, les demi-axes de celle-ci auront pour longeurs 3 λ1 et 3 λ2 , respectivement
59 � 3 λ2 � 3 λ1 Cf. TD1 θ Ellipse d’incertitude ( 3σ) u1,y Si x est une variable aléatoire qui suit la loi u1,x normale (ou gaussienne), µ est l’espérance de la loi de probabilité, et σ 2 est la variance: N (µ, σ 2 ) Pr(µ − σ ≤ x ≤ µ + σ) � 0.6827 Pr(µ − 2σ ≤ x ≤ µ + 2σ) � 0.9545 Pr(µ − 3σ ≤ x ≤ µ + 3σ) � 0.9973 .. . Pr(µ − 5σ ≤ x ≤ µ + 5σ) � 0.9999994
60 Odométrie … et les humains? • Nous “savons” la longueur de nos jambes et l’étendue du mouvement des nos articulations depuis notre adolescence • La longueur des notres étapes est donc “codée” dans notre cerveau (bien que nous ne sommes pas complètement au courant) • Nous pouvons estimer assez précisément la distance parcourue • Même sans rétroaction visuelle (et sans compter les étapes), on a une bonne précision avec distances jusqu'à 27 m [Andre et Rogers, 2006]
61 Plan du chapitre • Introduction et défis Partie 1 • Odométrie Partie 2 • Filtrage et fusion de capteurs Partie 3 2 octobre • Autres techniques de localisation Partie 4
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