MÉDIATION ÉCOLES - Halles Saint Géry
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« La mémoire peut être un obstacle à l’histoire et par là même à la recherche d’une vérité historique, objectif certes controversé, mais toujours valable, de toute opération historiographique » Paul Ricoeur
POURQUOI CETTE EXPOSITION ? D ans le cadre de la saison des Halles Saint-Géry 2018 intitulée De l’Autre et de l’Ailleurs et dans le cycle dédié aux figures féminines historiques, les HSG présentent, en collaboration avec l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA), le parcours atypique d’une photographe allemande - Paula Deetjen. Elle a participé à la constitution d’un inventaire photographique de l’art et de l’architecture de la Belgique occupée suite à la demande du Kunstschutz, une organisation de protections des oeuvres d’art mise en place par l’occupant allemand. Cette exposition a pu être réalisée grâce au soutien de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine de la Région de Bruxelles-Capitale et du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de l’Appel à projets relatif au décret portant sur la transmission de la Mémoire – du Conseil de la transmission de la Mémoire - du plan d’action « Commémorer 14-18 » . L’exposition fait également partie du projet Horta Inside Out, organisé à l’initiative de l’agence de communication du tourisme de la Région de Bruxelles-Capitale visit.brussels et du Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage CIVA.
THÉMATIQUE DE C ette exposition se penche sur la problématique du patrimoine L’EXPOSITION artistique belge durant l’occupation, sur la place et le rôle des historiens de l’art allemands, ainsi que sur les rapports entre la Belgique et l’Allemagne. L’exposition relate l’histoire atypique de l’une d’entre eux : la photographe allemande Paula Deetjen*. Elle séjourna en Belgique de 1917 à 1918 afin d’y réaliser des photographies du patrimoine belge. Parmi celles-ci, de très nombreuses dédiées à des édifices contemporains de style Art nouveau. ART NOUVEAU Ce mouvement artistique nait à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Les formes des arbres, des fleurs, des animaux, servent d’inspiration aux artistes pour créer des édifices aux ornementations et courbes naturelles. REMISE EN CONTEXTE D urant les dix-huit derniers mois de la Première Guerre mondiale, l’occupant allemand a œuvré à un inventaire photographique du patrimoine belge tel qu’élaboré à l’initiative de Paul Clemen*, chef du Kunstschutz allemand. Pour ce faire, le professeur allemand d’histoire de l’art fait appel aux meilleurs photographes de son pays. Paula Deetjen reçoit, elle aussi, durant l’été 1917, une invitation de Paul Clemen. Entre octobre 1917 et novembre 1918, elle réalise pour lui des centaines de clichés du patrimoine belge. Ce travail l’amène dans plusieurs villes belges, dont Bruxelles.
POURQUOI PAULA DEETJEN ? P aula Deetjen s’intéresse tout particulièrement à l’art et à l’architecture contemporains, en particulier l’Art nouveau. À Bruxelles, Paula Deetjen réalise des dizaines de clichés des principaux immeubles de Victor Horta* et du Palais Stoclet de Joseph Hoffmann*, notamment sous l’impulsion de son neveu Karl Ernst Osthaus*. Les photos du Palais Stoclet ne se limitent de surcroît pas à l’extérieur, elles portent également sur l’intérieur et sur les nombreux objets de l’ancienne collection d’art d’Adolphe Stoclet*. Fig. 1 Paula Deetjen, Le vestibule de l’hôtel Edmond van Eetvelde à Bruxelles, 1917-1918. Gélatino- bromure d’argent sur verre, 13x18 cm, Bildarchiv Foto Marburg, numéro de négatif fm618041
Les photographies de Paula Deetjen témoignent d’une sensibilité particulière pour l’art de la photographie. Grâce à des angles soigneusement choisis, elle parvient à restituer de manière surprenante les sujets qu’elle photographie. L’œuvre de Paula Deetjen se caractérise également par une approche créative des éléments dans les environs directs de sa prise de vue, comme des piliers et des arbres. Elle les place devant son objectif de telle sorte qu’ils enrichissent le plan et contribuent à une composition singulière de l’image. Ce faisant, elle va bien au-delà de la simple documentation des nombreux monuments belges et bruxellois et ajoute une dimension poétique à ses images. L ’intérêt de Paula Deetjen pour l’Art nouveau bruxellois lui a été transmis par SES son neveu Karl Ernst Osthaus, influent mécène et collectionneur d’art allemand INFLUENCES et cheville ouvrière de l’Hagener Impuls: par le biais de divers projets culturels, Karl Ernst Osthaus souhaitait insuffler une nouvelle vie à l’art et à la culture de sa ville natale, Hagen. Un de ces projets portait sur la constitution d’une collection photographique. Les photographies sont alors utilisées pour des expositions et des conférences. Karl Ernst Osthaus espère ainsi éveiller l’intérêt du grand public à ses conceptions esthétiques. Les clichés servent également de source d’inspiration aux artistes contemporains afin de hisser leur travail à un niveau plus élevé. Lorsque Paula Deetjen se rend en Belgique durant l’automne 1917, Karl Ernst Osthaus l’invite à prendre des clichés au profit de sa collection photographique. C’est à cette initiative que nous devons aujourd’hui les remarquables photos d’Art nouveau que Paula Deetjen a réalisé à Bruxelles en 1917 et en 1918.
LE PORTRAIT DE PAULA DEETJEN >> 27 septembre 1879 Naissance de Paula Deetjen en Allemagne, à Hagen sous le nom de Paula Springmann. Aînée de trois enfants, elle grandit au sein d’une famille très aisée. Après son mariage avec le médecin allemand Hermann Deetjen, elle adopte, conformément à la coutume allemande, son nom de famille et son titre de médecin et se fait appeler « Frau Dr. Paula Deetjen ». Le couple déménage à Heidelberg, où Hermann >> 1908 Deetjen est nommé chercheur dans une institution universitaire spécialisée dans la recherche sur le cancer. Durant cette période, Paula Deetjen se lance dans la photographie, en étroite collaboration avec son neveu Karl Ernst Osthaus, un éminent mécène de l’avant-garde européenne. Son mari est mobilisé et part à la guerre. >> 1914 Hermann Deetjen meurt durant des >> 27 mars 1915 combats en Lorraine (FR).
Suite à l’invitation de Paul Clemen, directeur du Kunstschutz, dans les territoires occupés par l’Allemagne, Paula Deetjen entreprend divers voyages en Belgique pendant les deux dernières années de la Première Guerre mondiale. Elle y réalisera des prises de vue dans le cadre de l’inventaire photographique allemand du patrimoine artistique belge. À la fin de la guerre, Paula Deetjen retourne à Hagen. Décès de Karl Ernst Osthaus. Paula >> 1921 entame une collaboration similaire avec l’artiste et collectionneur néerlandais Wijnand Otto Jan Nieuwenkamp*. Paula Deetjen retourne définitivement >> 1928 à Heidelberg, où elle fait construire une villa par Ernst Trommler, un ancien collaborateur de Henry Van de Velde*. Elle change complètement de vie et ouvre dans les jardins de la villa une entreprise de floriculture spécialisée dans les fleurs exotiques. Elle décède à la suite d’un accident de >> 1er décembre 1949 la route, alors qu’elle se rendait à une exposition sur Picasso dans la ville Mannheim toute proche.
Fig. 2 La porte de la maison ‘L’éléphant’ à Hal. La numérisation à très haute définition du négatif et le traitement du scan (inversion négatif-positif et optimisation du cliché dans le respect de l’image) ont fait apparaître le reflet de la photographe Paula Deetjen en train d’opérer. Son assistant-opérateur, en tenue militaire, surveille le matériel à ses pieds. © KIK-IRPA, Bruxelles, 1917-1918, A009336
Fig. 3 Paula Deetjen, Grand magasin « Grand Bazar Anspach » à Bruxelles, 1917-1918. Gélatino-bromure d’argent sur verre, 13x18 cm, Bildarchiv Foto Marburg, numéro de négatif fm618047 Fig. 4 Paula Deetjen, Photo d’intérieur du palais Stoclet à Bruxelles, 1917. Gélatino-bromure d’argent sur verre, 18x24 cm, Bildarchiv Foto Marburg, numéro de négatif fm606450
LES KUNSTSCHUTZ Quel rôle ont joué les Kunstschutz? C e projet d’exposition permet de revisiter la guerre 14-18 sous un angle iconoclaste. L’objectif étant de sonder un pan de l’histoire de la Grande Guerre qui soulève de nombreuses questions – qui est celui de la « Kunstschutz » (à laquelle Paula Deetjen fut employée), de la constitution par l’occupant de fonds de photographies d’arts et d’architecture en Belgique. Sous la pression du Gouvernement général impérial allemand en Belgique - Das Kaiserliche Deutsche Generalgouvernement Belgien - le travail des historiens de l’art, architectes et photographes allemands eut pour intention de soutenir la propagande allemande. Dès septembre 1914, des historiens d’art et des conservateurs sont chargés de la protection des monuments et des œuvres d’art en Belgique et en France notamment. Les résultats de cette activité ainsi que de plusieurs projets de recherche serviront à la propagande culturelle. Certains monuments belges ont alors été sélectionnés afin d’illustrer les liens culturels et historiques communs de la Belgique et de l’Allemagne. A travers cela, les allemands essaient de se profiler tel un « bon » occupant, appréciant le patrimoine artistique belge qu’ils veulent conserver pour le futur. En outre, les Allemands veillent à la qualité de leurs prises de vues. Les plus grands experts allemands de la photographie d’œuvres d’arts réalisent cet inventaire. Certaines photographies sont exceptionnelles, d’un point de vue technique et esthétique. Parfois, les photographes vont plus loin en essayant de saisir, à travers leurs photographies, une ambiance. Cette dernière parvient à être captée par le décor ou la vie qui se déroule autour du bâtiment ou l’œuvre d’art. La photo de l’œuvre devient elle-même une œuvre également.
L’incendie de la bibliothèque de l’Université de Louvain du 25 au 28 août 1914, commis par les troupes allemandes et le bombardement de nombreux monuments historiques suscitèrent un émoi dans le monde entier. Ces événements contribuèrent à déclencher une guerre des esprits et une guerre de propagande sans précédent. Une commission - Kunstschutz - fut mise en oeuvre suite au non- respect des conventions internationales de La Haye sur les lois et les coutumes de la guerre sur terre qui avaient intégré, en 1899 et 1907, le principe de la protection des biens culturels. Cette unité avait pour mission de protéger le patrimoine culturel et de restaurer l’image de l’armée allemande ternie par les destructions. La question du patrimoine artistique et architecturale pendant l’occupation, celle de la place et du rôle des historiens d’art comme celle des rapports conflictuels et ambigus entre la Belgique et l’Allemagne est ainsi le fil conducteur de ce projet d’exposition. La question de ce qui est « préservé - conservé – valorisé » n’est jamais neutre ! Qui préserve, qui exploite, pourquoi tel enjeux plutôt qu’un autre – qui a autorité, qui ne l’a pas… »
CHRISTINA KOTT L a collection des clichés allemands appartenant à l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) et réalisés pendant l’occupation a été révélé en 2006 par Christina Kott, historienne à l’Université Panthéon-Assas de Paris. Elle est l’auteure d’un ouvrage sur ce sujet Préserver l’art de l’ennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918. Au sein de cet écrit, elle se penche sur les questions complexes que le patrimoine belge constituait pour l’occupant. L’existence du Kunstschutz et ses activités soulèvent de nombreuses questions de nos jours, dont celle de la motivation de sa création. Pourquoi, en effet, l’Allemagne créée-t-elle une telle organisation pour la préservation du patrimoine dans divers pays occupés, alors qu’en Allemagne même, la protection du patrimoine historique et artistique ne jouait pas un rôle prédominant ? Doit-on assimiler le Kunstschutz à un écran de fumée vis-à-vis du monde extérieur, donc simplement à de la propagande culturelle ? Ou sa création s’adresse-t-elle plutôt à une petite élite culturelle et scientifique souhaitant, par la mise en place du Kunstschutz, faire traverser la guerre à un réseau professionnel international d’avant la guerre afin d’être mieux préparé aux conditions d’une société d’après-guerre ?
L’INVENTAIRE PHOTOGRAPHIQUE : LES CLICHÉS ALLEMANDS DE L’IRPA C ette exposition est l’occasion d’évoquer l’inventaire photographiques élaboré par l’IRPA, regroupant les clichés pris sous l’angle de l’Occupant et auquel Paula Deetjen a contribué à travers ses réalisations photographiques. Qu’est-ce que l’IRPA ? L ’institut royal du Patrimoine Artistique, créé en 1948, fait partie des dix établissements scientifiques relevant des compétences du Secrétaire de l’État de la Politique scientifique. Il se consacre à l’inventaire, l’étude scientifique, la conservation et la valorisation des biens artistiques et culturels du pays. Trois départements associent historiens de l’art, photographes, chimistes, physiciens et conservateurs-restaurateurs. La confrontation de leurs observations donne la possibilité de rassembler des données de référence et d’étudier les oeuvres sous des angles divers : leur composition, leur évolution, le vieillissement des matériaux et les moyens d’y remédier. Tout traitement de restauration se basera sur cette pré- étude approfondie. L’Institut met également une impressionnante infothèque à la disposition du public. Centre de documentation sur le patrimoine artistique de toute la Belgique, il regroupe une photothèque qui compte un peu plus d’un million de photographies et une bibliothèque spécialisée en histoire de l’art, ainsi que le fonds documentaire du Centre des Primitifs flamands. En outre, les publications, l’inventaire photographique et l’organisation de cours, congrès et séminaires reflètent le rôle que joue l’IRPA dans la valorisation du patrimoine et la diffusion d’outils pour les chercheurs et pour le grand public. L’Institut abrite ainsi, en un seul endroit, des laboratoires, des ateliers de conservation-restauration, des ateliers photographiques et une infothèque ouverte au public.
Combien de photographies ont été réalisées et comment l’IRPA en est-il devenu le propriétaire ? P lus de 10 000 prises de vue d'églises belges, de béguinages, de châteaux, d'hôtels de maître, de monuments publics, d'intérieurs et de chefs-d'œuvre ont été réalisés en dix-huit mois, jusqu’à l’Armistice de novembre 1918. Avant la fin de la guerre, les négatifs, sur plaques de verre, sont emportés en Allemagne. L’Etat belge parvient à acheter la collection complète quelques années plus tard et sera confiée aux Musées royaux d’Art et d’Histoire. En 1948 une nouvelle institution indépendante émane des Musées royaux d’Art et d’Histoire : l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) de Bruxelles, devenant ainsi détentrice de la collection. Depuis lors, les « clichés allemands » sont gérés, conservés et valorisés par l'IRPA à Bruxelles. Les clichés allemands à l’heure actuelle D ans le cadre de la commémoration de la Première Guerre Mondiale, un vaste projet de recherche a débuté, grâce au soutien de la Loterie nationale, et a confirmé le très haut potentiel de cette collection. Christina Kott les a présenté dans la publication de sa thèse Préserver l’art de l’ennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918. A cette occasion, tous les négatifs ont pu être numérisée.
Identification des principaux photographes S uite aux recherches menées en Belgique et en Allemagne, les principaux photographes suivants ont été identifiés : Professeur à l’université de Marburg et >> Richard Hamann fondateur de sa prestigieuse photothèque (1879-1961) (Bildarchiv Foto Marburg). >> Franz Stoedtner Fondateur en 1895 de l’institut pour la Projection scientifique, ayant pour but (1870-1946) de fournir des photographies et des diapositives pour les conférences et publications. Veuve d’un médecin mort à Verdun en >> Paula Deetjen 1915 et photographe officielle du Musée (1879-1949) Folkwang fondé par son cousin Karl Ernst Osthaus (1874-1921) à Hagen. Photographe munichoix. >> Hanns Holdt (1887-1944)
Fig. 5 Jacques Dubroeucq (1505- 1584), Statue de la Charité, église Sainte-Waudru à Mons. Au moment de la mise au point, le photographe a certainement vu dans le verre dépoli de l’appareil que l’assistant qui venait de placer la toile de fond à l’aide d’une échelle restait dans le champ. Mais comme la toile de fond n’est pas suffisamment ample, un recadrage sera de toute façon nécessaire. © KIK-IRPA, Bruxelles 1917-1918, A008255.
Quels sont les apports de ces clichés allemands ? L es clichés allemands constituent une source d’informations pour les historiens de l’art et documentent le patrimoine artistique belge. La qualité technique des clichés allemands, aujourd’hui révélée par la numérisation à haute définition, est inestimable. Certains clichés ‘animés’ sont d’une richesse inouïe grâce aux détails qu’ils recèlent. Immortalisant des instants de vie durant la Grande Guerre, ils permettent de mieux comprendre la vie en Belgique sous l’Occupation : vie quotidienne, vie militaire, histoire du costume et de l’uniforme, moyens de transport…
A u-delà de leur valeur documentaire et esthétique, et de leur importance historique et sociologique, les clichés allemands sont d’une richesse iconographique inépuisable. Ils se révèlent très utiles pour l’étude du patrimoine artistique en Belgique et inspirants pour sa gestion aujourd’hui. Car à travers les décennies, les monuments historiques et les objets d’art ont souvent été l’objet de destructions, de disparitions, de modifications structurelles, de campagnes de restauration ou de modernisation. L’inventaire photographique de 1917-1918 nous permet de documenter et d’étudier cette évolution historique du patrimoine culturel. Une sélection de 500 monuments historiques et d’objets d’art belges photographiés par les allemands ont été rephotographiés en tenant compte de la position exacte du photographe et de la spécificité technique des images. Il en résulte une confrontation instructive entre la photo originale de 1917-1918 et son équivalent cent ans plus tard.
LES FIGURES HISTORIQUES Historien de l’art né en 1866 à Sommerfeld - >> Paul actuellement une partie du Leipzig - en Allemagne, et Clemen décédé le 8 juillet 1947 à Bad Endorf en Allemagne. Il a protégé le patrimoine allemand et est reconnu pour avoir créé un important inventaire des monuments historiques en Rhénanie, en Allemagne. Collectionneur d’art et mécène né en 1874 en >> Karl Ernst Allemagne, à Hagen, et décédé à Merano, en Italie, Osthaus en 1921. Architecte né en 1861 à Gand, en Belgique et décédé >> Victor à Bruxelles, en Belgique. Chef de file du mouvement Horta Art nouveau, il étudia à l’Académie royal des Beaux- Arts de Bruxelles. Architecte avant-gardiste né en 1870 à Pirnitz, en >> Joseph République-Tchèque et décédé en 1956 à Vienne, en Hoffmann Autriche. Il étudia à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, et, à travers ses oeuvres, il se situe entre le mouvement Art nouveau et l’Art déco. Amateur d’art, ce financier est né en Belgique en >> Adolphe 1871 et décédé en Belgique en 1949. Il est reconnu Stoclet pour être le commanditaire du Palais Stoclet. Artiste autodidacte exerçant de multiples activités, >> Wijnand né en 1874 au Pays-Bas, à Amsterdam et décédé Otto Jan à Fiesole, en Italie, en 1950. Il fut sculpteur, lithographe, peintre, dessinateur, graveur, écrivain, Nieuwenkamp ethnologue, architecte, et collectionneur d’art . Un des fondateurs du mouvement Art nouveau, au >> Henry Van côté de Victor Horta, né à Anvers, en Belgique, en de Velde 1863 et décédé en 1957 à Oberägeri en Suisse. Il étudia à l’Académie royal des Beaux-Arts d’Anvers et devint décorateur d’intérieur, peintre, architecte et enseignant.
RESSOURCES >> Extrait du texte de Christophe Bardin, « Christina KOTT, Préserver l’art de l’ennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918 » O utre ses grandes qualités (rigueur scientifique et clarté du propos entre autres), ce livre fait sens sur deux points d’égale importance. D’une part, il comble un manque sur un aspect singulier de la première guerre mondiale. En éclairant la posture et le travail des historiens d’art associés à cette aventure, l’auteur fait le constat d’un « oubli » dans la recherche, alors même que « d’autres groupes sociaux ou milieux intellectuels ont fait l’objet d’études, comme les artistes et écrivains avant-gardistes internationaux, les intellectuels et les philosophes français, ainsi que les universitaires, les écrivains, les professeurs de théologie et les évêques allemands » (p. 31). D’autre part, cette étude propose une histoire de l’histoire de l’art, propre à mieux cerner la discipline et ses enjeux. Comme le rappelle l’auteur, le Kunstschutz fut établi sur tous les fronts (France, Belgique, Italie, Bulgarie, Roumanie et Pologne), mais l’ouvrage ne prend en compte qu’une relation tripartie : l’Allemagne face à la Belgique et à la France. […] Les relations Allemagne/Belgique diffèrent de celles entre l’Allemagne et la France. Si la situation militaire joue un rôle important [...] c’est avant tout la perception qui change en fonction du passé et des contentieux existants : « En Belgique le projet politique tend vers la fusion des deux cultures en privilégiant les caractéristiques communes, il est construit en France sur les différences, l’adversité et la concurrence qui trouvent leur expression « dans de nombreux conflits qui échelonnent l’histoire des relations entre les deux cultures » (p. 210). Ainsi découvrons-nous, à partir de ces exemples, comment se mettent en place deux constructions et deux approches du Kunstschutz.
Une question transversale domine le livre, celle de la difficulté d’appréhender l’action du Kunstschutz. Dès l’introduction, Christina Kott explique les visions opposées des différents protagonistes : « Alors qu’en Allemagne persiste l’image de l’officier d’art (Kunstoffizier) ou expert artistique (Kunstsachverständig er) [...] c’est aujourd’hui encore l’image du militaire allemand, voleur et pilleur qui prédomine en France et en Belgique » (pp. 17-18). L’auteur expose largement tous les paradoxes et contradictions ainsi que les difficultés inhérentes d’une telle recherche : la distribution géographique complexe du corpus, répartie entre trois pays et au moins deux langues, une fiabilité des sources à vérifier, entre véritable argument scientifique et outil de propagande et enfin une étude qui s’inscrit dans plusieurs domaines (militaire, politique, historique, artistique et scientifique).
Pour approfondir... Références bibliographiques KOTT, Christina, Préserver l’art de l’ennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918, Bruxelles, P. Lang, coll., 2006 KOTT, Christina. Le «Kunstschutz» en 1939-1945 : une pierre dans la façade de l’Allemagne national-socialiste ?, Archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société [en ligne]. (2014), Disponible sur : https://halshs.archives-ouvertes.fr/ halshs-00950868 KOTT, Christina, Préserver l’art de l’ennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918, Beck Shop [en ligne]. (2006), Disponible sur : http:// www.beck-shop.de/fachbuch/vorwort/9789052013329_Intro_006.pdf KOTT, Christina, Le «Kunstschutz» en 1939-1945 : une pierre dans la façade de l’Allemagne national-socialiste ?, Isidore [en ligne]. (2011), Disponible sur : https://www. rechercheisidore.fr/search/resource/?uri=10670/1.zelp6l KOTT, Christina, Protéger, confisquer, déplacer : le service allemand de préservation des oeuvres d’art (Kunstschutz) en Belgique et en France occupées pendant la Première Guerre mondiale, 1914-1924, Theses [en ligne]. Disponible sur : http://www. theses.fr/2002EHES0112 LAUTERBACH, Iris, Der Central Collecting Point in München. Kunstschutz, Restitution, Neubeginn, Zentralinstitut für Kunstgeschichte [en ligne]. (2015). Disponible sur : http:// www.zikg.eu/publikationen/schriftenreihen/veroeffentlichungen-zi/lauterbach_ccp KOCKARTZ, Andy, »Kunstschutz» oder «Die deutschen Negative», Flandern info [en ligne]. (2017), Disponible sur : http://deredactie.be/cm/vrtnieuws.deutsch/I. WK/1.3003774 ROSS, Marvin C., Kunstschutz in Occupied France, Observatory illicitraffic [en ligne]. (1946), Disponible sur : https://www.obs-traffic.museum/%E2%80%9Ckunstschutz- occupied-france%E2%80%9D ANQUINET, Emma, CLAES, Marie-Christine, JANSSEN, Robrecht, KOTT, Christina, LEBRUN, Maud, Les clichés allemands de l’IRPA [en ligne], Disponible sur : http:// www.belspo.be/belspo/ScienceConnection/022/Cliches%20FR%20eSC.pdf Les clichés allemands, Institut Royal du Patrimoine Artistique, Balat [en ligne]. Disponible sur : http://balat.kikirpa.be/tools/14-18/indexfr.php
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