AFRIQUENVIRONNEMENT BIODIGESTEUR UNE TECHNOLOGIE INNOVANTE FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN AFRIQUE - AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS
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Membre du RECEIAC AfriquEnvironnement EDITION JANVIER-FEVRIER 2019 MAG A Z I N E BIODIGESTEUR une technologie innovante face aux changements climatiques en Afrique N° ENR. 054/MCRP/DGAI/DPE Les pays HFLD lancent un appel à la communauté internationale
Edito ‘‘ Autant des solutions pour lutter contre le changement climatique ‘‘ L a sauvegarde de notre planète s’avère indispensable pour tout le monde. D’où, la multiplication des conférences, réunions et colloques ainsi que d’autres initiatives dans le seul but de chercher et trouver des solutions adéquates pour lutter contre les changements climatiques causés par le réchauffement climatique. Face aux désastres provoqués par le phénomène des changements climatiques, il est indispensable que les solutions soient trouvées. Le Burkina Faso, pays du sahel a su trouver une solution innovante à plusieurs vertus salutaires, exportée du Rwanda, appelée « le biodigesteur. » L’Afrique, un des continents les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques à cause des stress multiples qu’il connaît et dont la capacité de réponse et d’adaptation demeure faible se déploie pour mettre des mécanismes de lutte contre les effets néfastes du changement climatique, mais aussi des menaces que sont victimes les espèces animales. C’est la raison de la tenue, à N’Djamena, au Tchad, de la Conférence internationale des Ministres en charge de la défense, de la sécurité et des aires protégées sur la lutte contre le braconnage et autres activités criminelles transfrontalières, sanctionnée par une Déclaration de N’Djamena. En dépit des efforts et combats menés à travers de différentes réunions, conférences et des déclarations par les pays en développement, premières victimes de ce changement climatique causé par l’industrie des pays développés, seul obstacle, la question du financement qui pose problème avec acuité. C’est ce qui a motivé la tenue de la 1ère édition de la conférence sur la mobilisation du financement de la lutte contre le changement climatique, qui a réuni les dirigeants des pays à forte forêt et à faible déforestation (pays HFLD), à Paramaribo (Suriname). Cette dernière a produit un document appelé « Krutu of Paramaribo Joint Déclaration » qui a été adopté par les conférenciers venus de toutes les régions de la planète. Laquelle Déclaration lance un vibrant appel à la communauté internationale de respecter les engagements pris en matière de financement au profit des pays en développement. Les questions environnementales et touristiques sont liées et ne peuvent faire l’objet de séparation. D’où, la tenue à Brazzaville, de la 1ère caravane de la Charte africaine du tourisme durable et responsable, afin d’œuvrer pour le développement d’un tourisme respectueux. L’Afrique a toujours été au premier plan dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique. Dans cette dynamique, le réseau des Experts africains pour les Forêts, l’agriculture, l’énergie et les changements climatiques (REFACC) organise courant mars, la 2ème édition des Journées Africaines de l’Ecologie et des Changements Climatiques, sous le Thème: Comment réussir les transitions Énergétique et Écologique en Afrique? Toutes ces initiatives concourent pour lutter contre le changement climatique qui dévaste le continent africain. Tous [africains], nous devons prendre conscience de la gravité des effets néfastes. . Raoul SIEMENI
SOMMAIRE Interview 10 M. Xavier Bambara, Coordonnateur du programme des Biodigesteurs au Burkina Faso 28 PFBC-COMIFAC : Un arsenal pour le plaidoyer ! Interview Interview Changement climatique 18 21 24 Un appel pressent Dr ARMSTRONG ALEXIS, Desiré Delano Bouters, pour la mobilisation du représentant résident Président du Suriname financement climatique du PNUD pour le Suriname EN T PLUS 03 Edito Autant des solutions pour lutter contre le changement climatique VIRONNEM Technologie du biodigesteur 06 le Burkina joue sa partition pour EN E AFRIQU juguler la crise climatique MAGAZINE BIMESTRIEL D’INFORMATION, DE FORMATION ET DE Changement climatique COMMUNICATION ENVIRONNEMENTALE 14 les pays HFLD lancent un appel à la communauté internationale à les financer Siège Brazzaville Congo Changement climatique Contacts : (+242) 05519 62 49 / 06806 05 29 21 Un appel pressent pour la mobilisation du financement climatique E-mail :afenvironnementplus@yahoo.fr contact@afriquenvironnementplus.info Tourisme durable : « La Charte offre à www.afriquenvironnementplus.info Directeur de la Publication Shamelie SAMA 26 l’Afrique une grande opportunité de ses ressources naturelles et culturelles » dixit Arlette Soudan-Nonault Raoul SIEMENI Eddy DJUIMOU Directeur des Projets Reine EVEMEKA 28 PFBC-COMIFAC : Un arsenal pour le plaidoyer ! Brice Severin PONGUI Représentant Cameroun Première Conférence des Chefs d’Etat et Directeur de Rédaction Dieudonné KAMGUIE Kameni Thierry 31 de gouvernement de la Commission Climat pour la Région du Sahel Wilfrid LAWILLA DIANKABAKANA Agir ensemble face au Représentante RDC changement climatique Directeur de la Communication Eugénie BIUMA Environnement /JFAC 2019 Marie Madeleine MBAZOA BOULI Représentant Gabon 34 la question des transitions énergétiques au cœur des débats à Abidjan Coordonnatrice déléguée Gildas Parfait DIAMONEKA Marie TAMOIFO IFDD - Fonds Bleu Secrétariat de Rédaction Partenaire : Energie 2050 Stéphane POUFFARY 36 les points focaux appelés à faire connaitre l’outil financier Celia MBOUKOU Vanissa BIAHOUA Mise en page et Graphisme Roberta BAYILAMANE Trésor NGANDU KABEYA tresorng7@gmail.com Chargé de la communication NGO NGUE Emma Bertille Photographe Carine OYOMA Rédaction générale Wilfrid Lawilla DIANKABAKANA Service Technique Antoine KAMTCHEU Bernard TCHOKOTE
Technologie du biodigesteur le Burkina joue sa partition pour juguler la ce continent comme « un des continents les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques à cause des stress multiples qu’il connaît et dont la capacité de Une technologie à multiples vertus une dizaine de vaches laitières bien dodues sont entretenues. La ferme de M. Thiombiano est spécialisée dans groupe électrogène adapté . Le biogaz sert aussi à la cuisson des aliments de la dizaine des travailleurs qui sont crise climatique réponse et d’adaptation demeurent faibles. la production, la transformation et la sur la ferme, ainsi qu’à l’éclairage des En rappel, le biodigesteur est un dispositif installations de la ferme. Aussi, le compost » Refusant de se résigner à ce constat commercialisation du lait de vache. Selon technique qui sert à la transformation produit sert à fertiliser les parcelles de s’apparentant à une fatalité, le Burkina le promoteur laitier, la moyenne de la des déjections animales (bouse de vache, production de fourrage. fait le choix en 2009 de vulgariser la production de lait varie entre 20 et 50 crottins de porcs) ou autres résidus technologie du biodigesteur que lui sera litres par jour avec huit vaches. Deux organiques en biogaz. Ce gaz est utilisable Le constat qui s’impose est l’état des transférée du Rwanda. biodigesteurs du modèle FasoBio-15 y Les désastres provoqués par le phénomène des changements pour la cuisson des aliments et l’éclairage. sont installés et fonctionnent parfaitement. plantes dans les différents champs. Les climatiques sont devenus évidents. Si des solutions ne sont pas Et l’effluent obtenu après la dégradation feuilles sont d’une verdure éclatante. Entre 2011 et 2015, les techniciens « J’utilise le biodigesteur pour accompagner trouvées et mises en œuvre, c’est la planète et son existence des matières peut être utilisé en l’état La grosseur des tiges et les épis laissent burkinabè, à leur tour, travaillent à ma production laitière parce que cela permet ou transformé en compost pour servir entrevoir la qualité du sol. Cette qualité est toute entière qui subiront l’apocalypse. améliorer ce modèle importé et mettent de gérer les déchets notamment les déjections d’engrais organique pour la fertilisation due, selon M. Thiombiano, à l’utilisation sur le marché en mars 2015 un modèle animales. C’est une technologie qui utilise la des champs. A Boassa, un quartier du compost issu du biodigesteur. La dénommé «FasoBio-15». Selon M. Xavier bouse de vache mélangée à l’eau pour produire périphérique de la ville de Ouagadougou, qualité et la grande quantité des récoltes Le Burkina Faso, pour parer à ce deux grandes batailles que nous devons livrer. Bambara, coordonnateur du Programme du biogaz ». a expliqué M. Thiombiano. réputé d’abriter de vastes exploitations permettent aux vaches d’être bien péril, s’est engagé dans l’utilisation et Si nous perdons la première, nous perdrons National de Biodigesteurs (PNB-BF), « la agricoles comme la ferme Yemboli la dissémination de la technologie du aussi la deuxième.» a déclaré le Dr Donald mise sur le marché du FasoBio-15 a permis Dans cette ferme qui manque d’électricité, nourries et leurs déjections sont par la appartenant à M. Sylvain Thiombiano, le biogaz y est utilisé comme source suite récupérées pour la production du biodigesteur. Une solution innovante à Kaberuka, Président du Groupe de la une baisse significative du coût de l’ouvrage de l’on appréhende mieux le fonctionnement plusieurs vertus salutaires. Banque africaine de développement. Ils l’ordre de 35% avec, pour effet, l’amélioration d’énergie pour alimenter le frigo à biogaz. Selon M. Thiombiano, l’un des d’une installation de biodigesteur. biogaz pour permettre la conservation avantages d’utiliser le biodigesteur est le gardent toute leur acuité principalement de l’accessibilité des ménages aux avantages « La lutte contre la pauvreté dans le monde sur l’Afrique quand on sait que de de la technologie. » de l’importante quantité de lait produit fait que le cadre où vivent les vaches est Sur la spacieuse ferme, sont cultivés du constamment propre, car leurs déjections et contre le changement climatique sont les nombreux rapports d’experts désignent ou transformé en électricité à travers un maïs et du sorgho. Dans leur enclos, 6 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 7
échange à bâton au siège et de conserver au maximum le peu d’eau du PNB. En effet, le pour la plante. Le peu d’eau qui tombe, le coordonnateur ne cessait compost le maintien comme une éponge à la de marteler et démontrer disposition de la plante. Et cette plante peu comment le biodigesteur davantage résister aux poches de sécheresse est un outil aidant à comparativement à une plante qui n’aurait lutter « contre l’insécurité pas reçu le compost du biodigesteur » a conclu alimentaire, nutritionnelle M. Xavier Bambara. et énergétique, la pauvreté et contribue à l’atténuation En effet, malgré la canicule, nous pouvons des effets des changements constater que les pourtours des plantes climatiques. » sont humides. En plus, en milieu rural les « ménages ont réalisé qu’avec le biodigesteur, La technologie du ils ont une usine d’engrais dans leur domicile et que la qualité du compost est telle que biodigesteur : un l’impact sur l’accroissement des rendements bouclier contre les se passe de commentaire » a soutenu M. Bambara. effets de la crise climatique Le Burkina mandaté Les échanges avec M. pour la dissémination du Xavier Bambara nous biodigesteur ont permis de noter une autre vertu fondamentale Dressant un bilan de l’état de de la technologie du dissémination de la technologie, notre biodigesteur : La capacité interlocuteur tire de façon générale, un de cette technologie à bilan satisfaisant avec des perspectives juguler les effets de la crise prometteuses. Il évoque l’engagement climatique. Le Burkina du gouvernement du Burkina, les Faso n’est pas un gros infrastructures mises en place et toutes pollueur à l’instar des les mesures prises pour permettre au pays industrialisés comme marché de se développer « même si le les Etats-Unis, la Chine, Programme venait à s’arrêter un jour ». l’Inde, etc. Mais, il doit Présentement, selon le coordonnateur, 11 participer à l’effort de 000 installations ont été réalisées avec un réduction de l’émission de taux de fonctionnalité d’environ 94%. Un gaz à effet de serre dans autre motif de satisfaction de M. Bambara l’atmosphère. En cela, le est l’agrément que le Burkina a reçu de Burkina matérialise son la Convention Cadre des Nations unies engagement par l’adoption pour les Changements Climatiques pour de la technologie du pouvoir bénéficier des premiers crédits biodigesteur. carbones. Ainsi, le pays pourra ventre sur le marché international de carbone « les Comment cette émissions certifiées de gaz à effets de technologie peut- serre». elle lutter contre le changement climatique ? Par ailleurs, pour permettre la Entre autres, M. Xavier dissémination de cette technologie, Bambara explique l’Etat burkinabè octroi une subvention que la technologie du de 160 000 FCFA à chaque ménage qui biodigesteur permet de souhaite avoir un biodigesteur. Aussi, « séquestrer le méthane et de lors de la conférence internationale sur le brûler à des fins de cuisson la technologie du biodigesteur qu’il a et d’éclairage ». Ce qui organisé, du 10 au 12 octobre 2017 à empêche le méthane qui Ouagadougou, le pays a reçu mandat est un gaz à effet de serre pour « assurer le processus de mise en place 25 fois plus dangereux de l’organe régional de coordination des que le gaz carbonique programmes nationaux de biodigesteurs « d’aller dans l’atmosphère dans les différents Etats… ». Et les pour réchauffer le climat ». autorités burkinabè jusqu’au plus haut Le Coordonnateur du niveau – notamment SEM le Président sont permanemment ramassées pour PNB-BF ajoute que la Roch Marc KABORE, font montre alimenter les biodigesteurs. technologie du biodigesteur contribue à d’une détermination pour assurer la « l’atténuation aussi bien qu’à l’adaptation popularisation de la technologie du Le promoteur et les travailleurs de la aux changements climatiques ». Il argue que biodigesteur au Burkina et dans la région ferme, de façon unanime, se réjouissent de cette technologie permet aux ménages africaine. Ainsi le Burkina a déjà transféré leur condition de vie qui s’est améliorée en milieu rural de mieux s’adapter au le modèle Faso bio-15 dans plusieurs pays du fait de l’utilisation du biodigesteur. phénomène du changement climatique. africains comme l’Ethiopie, la Guinée Ce qui confirme les propos de M. Xavier La pluviométrie étant erratique, « le Conakry, le Mali, etc. Bambara avec qui nous avons eu un compost du biodigesteur permet de gérer Hamidou TRAORE 8 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019
M. Xavier Bambara, « Le nombre d’installations Coordonnateur de biodigesteurs exploités au du programme des Burkina Faso est de 12000… » Biodigesteurs au Burkina Faso Le baliseur de l’initiative sur les biodigesteurs, cet expert en la manière nous retrace la genèse de cette procédée aussi capitale qu’elle soit dans cette interview qu’il a accordé à notre magazine. Vous êtes porteur de l’initiative sur les biodigesteurs en Afrique de l’ouest. Pourriez- vous nous dire en termes simples ce qu’est un biodigesteur et quels sont ses avantages pour justifier une telle initiative? noter dans le cadre de l’opérationnalisation et de A la mise en œuvre d’une telle vant tout propos, je initiative et comment pensez- voudrais vous remercier vous qu’au niveau des Etats pour l’occasion que vous africains on puisse implémenter m’offrez de m’adresser à vos lecteurs à travers les cette initiative dans les colonnes de votre journal. communautés rurales afin Pour revenir à votre question, je Comment appréciez-vous d’améliorer l’accès du plus grand dirais qu’un biodigesteur est une le développement de cette La politique d’expansion de cette nombre à cette technologie? installation comportant une partie initiative prend en compte le niveau A mon avis, les principales difficultés initiative dans le cadre de la national et régional. Sur le plan enterrée (digesteur et chambre de concernent la faible disponibilité de stockage de gaz) et des parties visibles mise en œuvre des initiatives national, l’initiative fait partie des ressources humaines qualifiées pour (bassin d’entrée, bassin de sortie, fosses de production des énergies priorités du gouvernement. A ce conduire ce type d’initiative. Il y a aussi à compost). Le digesteur est destiné propres? Quelle est d’après vous titre, elle est prise en compte par le la faible connaissance de la technologie à recevoir un mélange à part égale de la politique d’expansion d’une Plan National de Développement par les populations et les acteurs déjections animales fraîches (bouse de Économique et Social (PNDES) institutionnels. Il y a, enfin, la faiblesse telle initiative? qui est le référentiel des actions de vache ou crottins de porcs et eau). La Au Burkina Faso, cette initiative connaît des moyens financiers dont disposent fermentation de ce mélange produit développement sur la période 2016- les ménages ruraux qui constitue une un développement assez intéressant qui 2020. L’initiative figure aussi en bonne du biogaz majoritairement constitué est reflété par le nombre des installations barrière financière qui entrave leur accès de méthane (gaz à effet de serre). place dans le programme présidentiel à la technologie. construites et utilisées et par la mise qui prévoit la réalisation de 40 000 Dans notre contexte, le biogaz est en place des bases d’un secteur avec la essentiellement utilisé pour l’éclairage et biodigesteurs. participation des acteurs privés. A titre Il existe également, dans le pour la cuisson domestique. Le mélange dégradé appelé effluent est rejeté hors illustratif, le nombre d’installations Au niveau régional, une dizaine de cadre de la vulgarisation de cette de biodigesteurs exploités au Burkina pays se sont engagés à travers les initiative, une alliance que vous du digesteur et peut être utilisé en l’état Faso est de 12000 et le marché de ou après compostage comme engrais la technologie est animé par une Déclarations de Ouagadougou 1 et 2, avez mise en place. Quel est, à organique. C’est donc une technologie à mettre en place, d’ici à fin 2019, des ce jour, le niveau d’implication quinzaine d’entreprises de construction programmes nationaux de promotion de qui résout au sein des ménages ruraux de biodigesteurs et de fournitures de différents acteurs autour de et périurbains, à la fois, l’accès à une la technologie du biodigesteur. énergie propre et les questions de d’accessoires. Pour garantir la qualité cette alliance et comment est- des services et la satisfaction des clients elle développée tant au niveau sécurité alimentaire et bien d’autres de la technologie, ces entreprises sont Quels sont les difficultés besoins. soumises à un système de « franchise ». notables que l’on peut 10 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 11
sous régional qu’au niveau des autres régions que vous comptez atteindre? En octobre 2017, onze pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont participé à la 1ère Conférence Internationale sur la Technologie du Biodigesteur. Dans la Déclaration de Ouagadougou 1 qui a sanctionné cette conférence, ces pays se sont engagés à mettre en place un organe régional pour accompagner la vulgarisation de la technologie du biodigesteur. C’est dans ce cadre qu’en octobre 2018, huit pays tous de l’Afrique de l’Ouest (le Cameroun, la Guinée Bissau et le Tchad étaient absents) ont mis en place l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre (AB/AOC). Cette Alliance est un cadre pour fédérer leurs efforts, partager leurs expériences et savoir-faire et contribuer à la mobilisation des ressources. Le siège de l’Alliance est basé à Ouagadougou au Burkina Faso. Les textes fondateurs de l’AB/AOC sont dans le circuit de la ratification au niveau de différents États fondateurs. Le terme de ce processus est le 31 décembre 2019, ce qui permettra la mise en place des organes de l’Alliance au cours de la 3ème édition de la Conférence Internationale sur la Technologie du Biodigesteur qui se tiendra à Dakar cette année. Notre souhait est que tous les pays de l’Afrique centrale adhèrent à l’Alliance. Ensuite, nous souhaitons que les autres régions de l’Afrique créent à leur tour des Alliances. Enfin, nous rêvons d’une Alliance africaine pour le Biodigesteur. Quelles sont les perspectives en développement de l’initiative des biodigesteurs dont vous développez en termes de projet et comment les institutions contribuent-elles à son développement? La prise de conscience de plus en plus grandissante des différents acteurs par rapport au phénomène du changement climatique et par rapport à des défis comme la sécurité alimentaire, l’accès à des sources d’énergie propre pour ne citer que ceux-ci sont autant d’opportunités en faveur du développement de la technologie sur le continent. Par rapport à la contribution des institutions au développement de la technologie, je voudrais traduire toute ma reconnaissance et mes remerciements au gouvernement du Burkina Faso, du Royaume des Pays-Bas et à l’Africa Biogas Partnership Programme (ABPP) qui soutiennent le Programme National de Biodigesteurs du Burkina Faso depuis 2010. Je dois souligner aussi qu’un certain nombre d’institutions sous régionales et continentales comme la Commission de l’Union Africaine, la Banque Africaine de Développement et la BOAD entre autres sont fortement intéressées d’accompagner les différents États. Raoul SIEMENI 12 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019
Changement climatique financements devant servir à lutter limitation de la température moyenne gaz à effet de serre, ne reçoit que 3 % du les pays HFLD lancent un appel à la contre la déforestation dans ces pays. Les participants se sont concentrés du globe, etc. financement mondial de la lutte contre le changement climatique, bien qu’elle sur le défi d’un financement équitable Tous les pays présents à cette rencontre soit le continent le plus menacé par les communauté internationale à les financer pour l’adaptation au changement se sont engagés à travailler au sein du changements climatiques. En substance, L climatique et pour la préservation de ces nouveau groupement pour soutenir il a conclu que « L’Afrique, qui a été a conférence de trois jours écosystémiques qui seront utilisés écosystèmes précieux et vulnérables. un plaidoyer coordonné en faveur de lésée par le changement climatique, ne Paramaribo, la capitale de avait pour objectifs : - pour promouvoir le développement l’amélioration de l’accès. doit pas être lésée par le financement Renforcer la coopération, la durable tout en atténuant le risque de Au terme de cette rencontre, un climatique. » Suriname, a accueilli du 12 document appelé « Krutu of Paramaribo collaboration et l’échange destruction des forêts et de perte de Des déclarations tous azimuts au 14 février 2019, la 1ère de connaissances et biodiversité. Joint Déclaration » a été adopté par Selon Mme Ingrid Bouterse - Waldring, Conférence sur la mobilisation d’expériences entre les pays HFLD ;- les conférenciers venus de toutes les Au nombre des discours, l’assistance a Première Dame de la République Élaborer des stratégies et des positions Autant de sujets saillants pour lutter régions de la planète. Parmi les points suivi religieusement les déclarations de du Suriname, « l’Agenda pour le du financement de la lutte énumérés dans ce document : Soutenir communes pour aider à maintenir contre ce fléau de déforestation, mais la Banque africaine de développement, développement durable 2030 se concentre contre le changement le renforcement des connaissances, des du Président du Suriname et de la sur le fait que personne n’est laissé pour leurs forêts intactes et à préserver le surtout, mobiliser les financements pour climatique, qui a réuni les couvert forestier ; Sensibiliser davantage faire face à cette problématique qui compétences et des capacités nationales Première Dame du Suriname. compte et, en tant que tel, constitue la base dirigeants des pays à forte les communautés internationales à est l’une des causes du réchauffement des pays en développement HFLD de mon engagement à différents niveaux l’importance mondiale des pays HFLD climatique. en ce qui concerne la mobilisation Dans le message de la Banque africaine de la société. Elle m’oblige à promouvoir forêt et à faible déforestation internationale du financement le bien-être des nourrissons, des personnes et de leurs paysages productifs dans la de développement, prononcé par son (pays HFLD). climatique ; Encourager un meilleur président, M. Adesina a expliqué âgées et des autres groupes vulnérables lutte contre le changement climatique La question du financement accès aux financements publics et dans les zones côtières ainsi qu’à l’intérieur ; Partager les connaissances sur les que: « le continent africain, qui n’a mécanismes techniques et financiers au centre des débats privés internationaux pour les mesures presque rien contribué au problème du de notre République. » « La prévention disponibles ou en développement en d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, souffre de manière de l’exclusion de ces groupes vulnérables, Ces assises ont permis aux pays HFLD changement climatique conformément aiguë et disproportionnée de son impact. en soutenant les initiatives locales, matière de financement climatique de mettre en place des mécanismes pour les pays HFLD et Renforcer la à l’Accord de Paris et Contribuer Actuellement, l’Afrique, qui représente notamment l’autonomisation économique, qui devraient permettre à réunir des aux actions mondiales en faveur de la moins de 4 % des émissions mondiales de le développement communautaire, le structure de paiement pour les services 14 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 15
Les efforts de conservation contribuent- ils à notre développement économique ? Investissons-nous suffisamment dans notre propre capacité pour être un acteur sur la scène environnementale mondiale ? Utilisons-nous suffisamment les fonds et mécanismes financiers multilatéraux disponibles ? Et : Dans quelle mesure nos compatriotes surinamiens, hommes ou femmes, bénéficient-ils d’une réserve naturelle qui couvre 11% de leurs terres ? Voilà autant de questions qui méritent des réponses. Enfin, il a lancé un appel à la Communauté internationale : « Nous attendons de la communauté internationale qu’elle nous aide en nous fournissant les instruments financiers, la technologie et la formation appropriés, car ce n’est qu’ensemble que nous parviendrons à atteindre nos objectifs communs. » A noter que ce fut un événement rare pour le Suriname d’accueillir à la fois le ministre de l’Environnement du Guyana (voisin à l’ouest) et l’ambassadeur de France (voisin à l’est, département de la Guyane française). Les trois pays partagent le même système forestier du bassin amazonien et ont des frontières très poreuses souvent traversées par les tribus indigènes qui y vivaient bien avant la colonisation des zones par les Anglais (Guyane), les Hollandais (Suriname) et les Français (Guyane Française) qui doivent encore être ajoutés aux boîtes à lettres. Pourtant, la coopération officielle dans ce domaine n’a jamais vu dans le passé le format organisé aujourd’hui illustré par des organisations comme développement de la petite enfance et internationaux. Nous prenons cette mission la COMIFAC, pour mettre en œuvre l’éducation pour tous, est primordiale pour très au sérieux et nous nous engageons à des décisions au-delà des frontières moi, » a-t-elle conclut. nous dévouer.» arbitraires de la politique, pour englober la forêt dans son ensemble. Pour M. Désiré Delano Bouterse, Le Chef de l’Etat de Suriname a président de Suriname, «l’adoption de ce rappelé à l’assistance que son pays a été Les pays qui ont pris part à cette document est importante pour poursuivre le premier pays à réserver une grande conférence sont entre autres : conjointement nos efforts et nous concentrer partie de sa masse terrestre (11 %) à Bahamas, Bhoutan, Costa Rica, Fidji, sur les résultats pratiques, car elle nous des fins de conservation, en créant en Gabon, Ghana, Guyana, Malaisie, permet d’accroître notre coopération 1998 la Réserve naturelle du Suriname Nicaragua, Panama, Pérou, République aux mécanismes internationaux et central. Ainsi, il a demandé, 20 ans plus démocratique du Congo, République multilatéraux pertinents. J’attends avec tard, qu’une évaluation soit faite. « Nous démocratique du Congo, Samoa, Sao impatience une voix unie et des modèles nous devons d’évaluer et de remettre en Tomé-et-Principe, Seychelles et Zambie novateurs qui façonneront nos intérêts question les impacts de cette décision : Les et des partenaires au développement. mutuels. Le Suriname est honoré d’avoir écosystèmes de la Réserve naturelle sont- reçu le mandat d’amener les efforts des pays ils intacts ou améliorés comme prévu à Wilfrid Lawilla DIANKABAKANA. en développement HFLD dans les forums l’origine ? 16 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019
CÂBLE CLIMATIQUE DES CARAÏBES optimiste quant à la Déclaration communauté internationale, conjointe Krutu de Paramaribo quel message envoyez-vous en sur la mobilisation de HFLD ce moment ? Climate Finance ? DDB : Ce que je veux communiquer à DDB : Oui, il y a eu des déclarations, la communauté internationale, c’est que mais voici ce qu’il me semble nécessaire nous devons avant tout constater que de tirer de ce processus. Il y a un besoin notre planète est en danger et qu’elle de recherche scientifique précise qui appelle à une action commune. Si nous nous permettra d’avoir une image négligeons de nous unir pour faire véridique de ce que nous pouvons face à ce danger, nous risquons d’être « Notre engagement envers obtenir pour l’offre que nous faisons, confrontés à une situation très tragique de sorte qu’il y ait un calcul très précis. qui laissera notre planète pire que ce que Pour ainsi dire, nous n’estimons pas la nous avons connu, pour nos enfants et le monde est de maintenir un valeur de l’offre que nous avons faite, mais plutôt que nous la connaissions. leurs enfants. couvert forestier de 93 %. » IPS : Que signifie cette IPS : Maintenant que vous avez adopté la déclaration commune déclaration en termes de Krutu de Paramaribo, quelle est ressources financières et la prochaine étape ? d’avantages pour la population DDB : Tout d’abord, ce que nous du Suriname et d’autres pays Interview Inter Press Service (IPS): de maintenir le couvert forestier, d’une HFLD ? devons faire ou savoir, c’est que le groupe de pays a identifié le Suriname comme Quelle était votre vision part. D’autre part, il y a les défis du DDB : Tout d’abord, la déclaration est le chef de file pour communiquer ce Desiré Delano Bouterse, lorsque cette conférence a été conceptualisée ? développement avec des ressources financières limitées. En sus, il y a l’accès d’une importance telle que nous nous sommes rassemblés en tant que pays dont nous avons convenu lors de cette conférence. Et nous devons donc saisir difficile aux financements. Il faut donc Président du Suriname Desiré Delano Bouterse (DDB) : Cela fait plus de 30 ans que nous sommes que la communauté internationale partageant les mêmes idées pour faire face ensemble aux défis à venir et pour chaque occasion internationale pour faire savoir au monde ce dont nous confrontés à ce problème. Ce que comprenne cet engagement et cherche aborder la communauté mondiale d’une avons convenu et ce que nous attendons Le président du Suriname se fait le champion de la préservation des un mécanisme pour faciliter l’accès aux nous avons examiné, c’est que les pays seule voix afin de surmonter l’obstacle de lui. forêts du monde et pense que, pour le Suriname et d’autres pays à mécanismes financiers afin que nous qui sont confrontés au problème de que nous rencontrons tous. Vous devriez Nous devons raisonner, à partir d’une fort couvert forestier et à faible déboisement (HFLD), le maintien de la forte foresterie ont des difficultés à puissions donc obtenir une formation, donc voir la déclaration en ce sens, que un renforcement des capacités et un position commune, et, par conséquent, la couverture forestière contribue à sauver la planète des effets du obtenir des financements. C’est donc la nous avons rassemblé les nombreux accès aux financements pour maintenir nous devrions aborder notre position, et changement climatique, ce qu’ils n’ont pas provoqué. Ainsi, le Chef principale raison d’être de la conférence. Chefs d’Etat ayant des similitudes pour non du point de vue que les autres pays cet engagement. Il est donc crucial tirer parti de ce que nous offrons. de l’Etat de Suriname s’explique dans cette interview accordée à Nous avons un couvert forestier développés devraient prendre l’initiative. d’obtenir cet accès. notre confrère de l’IPS. d’environ 94,6 %. Notre engagement Non, nous devrions l’examiner de notre envers le monde est de maintenir un IPS : Vous avez été chargé de point de vue. couvert forestier de 93 %. C’est un IPS : Nous avons vu tant de défendre cette cause au nom Vous devriez le considérer comme tel, engagement que nous avons pris. déclarations faites auparavant, des Nations HFLD - Vous politiquement et économiquement, Ce que nous savons, c’est qu’il existe y a-t-il des raisons d’être vous adressez directement à la étant dans les Caraïbes et en Amérique un conflit entre l’intérêt et la volonté 18 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 19
du Sud, nous devrions l’aborder à partir d’une position commune. Permettez- moi de donner un exemple : quand on regarde la CARICOM, même si ce sont les États-Unis, la CARICOM ne fait qu’un. C’est la même chose en Chine, au Canada, en Inde ou même en Europe. Pourquoi ? Parce que nous sommes unis. Nous avons une stratégie commune. Donc, quand on est seul, c’est très difficile. Mais quand vous aurez votre seule structure, on vous prendra plus au sérieux. C’est pourquoi je donne l’exemple de la CARICOM. Il y a de petites Nations différentes, mais les grands pays - si c’est la Russie ou l’Inde - tout le monde veut parler avec les 14 pays de la CARICOM. IPS : Les jeunes ont-ils un rôle à jouer dans tout cela ? DDB : Oui, nous avons dans notre portefeuille à la CARICOM, l’inclusion des jeunes. C’est quelque chose dont nous sommes fiers. Ce que nous avons vu ici aujourd’hui, c’est que les jeunes sont intervenus et qu’ils ont fait entendre leur voix. Cependant, je crois aussi que nous devrions faire de l’espace et leur donner l’occasion d’assumer le leadership afin qu’ils puissent apprendre et à ne pas faire les mêmes erreurs que nous en tant que leaders avons fait. Car, avant que vous ne le sachiez, c’est à eux de devenir des leaders. Il est donc important de leur permettre cette Changement climatique expérience afin qu’ils puissent participer Un appel pressent pour la mobilisation du au processus. Réalisée par Desmond Brown, Le correspondant de l’IPS. financement climatique D ans ce document qui puits et réservoirs de gaz à effet de serre La première conférence du contient 20 articles visés à l’article 4, paragraphe d) de la L’ONU proclame 2021-2030 « Décennie pour la restauration des écosystèmes » HFLD sur la mobilisation parmi lesquels, ceux CCNUCC, y compris les forêts. qui réaffirment la du financement climatique reconnaissance parle La déclaration de Krutu de Paramaribo qui a réuni les chefs de Forum des Nations Unies sur les forêts met un accent sur les dispositions À l’unanimité, l’Assemblée générale a adopté, deux résolutions par lesquelles elle décide de (FNUF), qui appellent à la communauté délégation et représentants prises au cours de différentes réunions proclamer 2021-2030, « Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes internationale sur le financement et qui et décisions sur la question de la des pays en développement » et de réaffirmer « son appui ferme et constant au Système de certification du Processus de émettent les inquiétudes vis-à-vis de la mobilisation du financement climatique. à fort couvert forestier et léthargie dans le financement de la part Kimberley » qui a permis de passer des « diamants du sang » aux « diamants de la paix ». à faible déforestation s’est des partenaires. Les participants s’exprimant dans ce Préoccupée par le fait que la perte de biodiversité et des services écosystémiques due à la sanctionnée par l’adoption document réaffirmant les conclusions La déclaration rappelle l’importance du 4ème rapport d’évaluation du dégradation des terres représente plus de 10% du produit intérieur brut mondial, l’Assemblée d’un document appelé « de garantir l’intégrité des écosystèmes Groupe d’experts intergouvernemental générale a décidé de proclamer la période 2021-2030 « Décennie des Nations Unies pour Déclaration commune de et la protection de la biodiversité, ainsi sur l’évolution du climat (GIEC), Krutu de Paramaribo sur la que l’importance de l’action climatique Changements climatiques 2007: la restauration des écosystèmes ». Il s’agit d’appuyer et d’intensifier les efforts visant à en faveur des forêts, mentionné dans Atténuation, concluant qu’à long mobilisation du financement éviter, enrayer et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde et à sensibiliser à l’Accord de Paris, notamment en son terme, une stratégie de gestion durable climatique HFLD. » article 5 qui reconnaît que: - les Parties des forêts viserait à maintenir ou à l’importance d’une restauration réussie des écosystèmes. devraient prendre des mesures pour accroître les stocks de carbone forestier conserver et renforcer, selon le cas, les tout en produisant un rendement 20 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 21
annuel soutenu en bois, en fibres ou en réchauffement de la planète à l’horizon énergie issu de la forêt générera le plus 1.58. important avantage durable en matière d’atténuation pour lutter contre le Malgré leur contribution essentielle à la changement climatique. lutte contre le changement climatique, les pays en développement HFLD A cet effet, la cible 13.a sur la mise en ne reçoivent qu’une très petite partie œuvre de l’engagement de mobiliser du financement climatique, note la 100 milliards USD par an d’ici à 2020 déclaration. de toutes sources pour répondre aux besoins des pays en développement dans Le document souligne que de nombreux le contexte de mesures significatives pays en développement HFLD ont d’atténuation des changements cruellement besoin d’un financement climatiques a été mentionnée. international pour le climat, d’un transfert de technologie et d’un Appel pressent solennel renforcement des capacités adéquats pour soutenir la transition vers un S’agissant des questions de financement, développement résilient au changement le document rappelle le renforcement climatique et à faibles émissions et pour des moyens de mise en œuvre et la atteindre les objectifs énoncés dans revitalisation du Partenariat mondial l’Agenda 2030 pour le développement pour le développement durable grâce au durable. L’accord de Paris. financement énuméré dans les objectifs 17.1, 17.2, 17.3, 17.4 et 17.5. Il affirme le rôle important que jouent les forêts dans la contribution directe Se félicitant des initiatives multipartites à la réalisation des contributions impliquant les gouvernements, les déterminées au niveau national (CDN) participants ont attiré l’attention sur le pertinentes. Et appelle la communauté fait que nos pays contiennent environ internationale à trouver des moyens 24% des forêts restantes de la planète et pratiques de simplifier et de mieux sont donc les dépositaires d’une grande aligner les travaux du cadre financier et diversité d’écosystèmes, d’une riche les mécanismes permettant de répondre biodiversité et d’une grande partie du aux besoins urgents et spécifiques carbone forestier mondial au profit de des pays en développement HFLD, l’humanité tout entière. Aussi, sur la de manière à fournir des incitations valeur des forêts sur pied, sur la nécessité économiques à la préservation des urgente d’éviter à la fois le déboisement stocks de carbone forestier, et ainsi, et la dégradation des forêts et sur la reconnaissant la contribution historique nécessité que le prix du carbone reflète des pays en développement HFLD pour correctement les efforts déployés par les atténuer le changement climatique. pays HFLD pour maintenir et renforcer les stocks de carbone des forêts. Les participants invitent les institutions de financements et d’un soutien adapté par le biais d’une gestion durable des financières concernées, les donateurs à nos besoins et à leur situation unique, forêts, y compris la conservation, qui Les participants à travers cette des pays développés, le secteur privé, ce qui aidera les pays en développement atténuent le changement climatique déclaration réitèrent leur engagement en la philanthropie et les autres pays en HLFD à atteindre les objectifs de et augmentent la résilience des faveur de la gestion durable des forêts, mesure de le faire, à augmenter le développement durable et les objectifs communautés locales, et demander à la y compris la conservation, le maintien financement pour la gestion durable des de développement durable au niveau communauté internationale de fournir de la biodiversité et de l’intégrité des forêts, y compris la conservation, et à national. Ils ont demandé d’accroître un soutien financier adéquat pour nous écosystèmes et des stocks de carbone, en accorder une attention particulière aux la collaboration, la connaissance et aider à maintenir ce trésor. Le document soulignant la relation intrinsèque entre pays HFLD. l’échange des meilleures pratiques encourage un meilleur accès aux les actions, les réponses et les impacts entre les pays HFLD et développer des financements internationaux publics et du changement climatique avec un accès Ils félicitent, en outre, le soutien apporté stratégies et des positions communes privés pour les actions d’atténuation du équitable au développement durable et à par le Réseau mondial de facilitation pour conserver, maintenir et, le cas changement climatique et d’adaptation l’élimination de la pauvreté. du financement des forêts du Forum échéant, augmenter notre couverture en conformité avec l’Accord de Paris; des Nations Unies sur les forêts pour forestière au profit de nos peuples et de faciliter l’accès au financement forestier l’humanité toute entière. Nous nous félicitons du document Les inquiétudes exprimées intitulé «Une voie à suivre pour la de toutes les sources, y compris des institutions financières multilatérales La reconnaissance aux efforts mobilisation pour le financement de la Les participants sont, en outre, et d’autres sources pertinentes de des pays en développement lutte contre le changement climatique préoccupés par le fait que le rythme et financement de la lutte contre le au sein des HFLD», joint en annexe. l’ampleur de REDD Plus (réduction changement climatique, et donné aux HFLD des émissions dues à la déforestation et pays en développement HFLD comme Les participants à travers la Déclaration à la dégradation des forêts, et rôle de la Les participants demandent la le prévoit le Plan stratégique des invitent le système des Nations Unies, conservation, de la gestion durable des reconnaissance internationale suite à la Nations Unies pour les forêts. y compris le FNUF, à appuyer le suivi forêts et de la valorisation des stocks de contribution importante que les pays des résultats de cette conférence dans carbone des forêts) ne correspondent ni en développement HFLD apportent Les participons encouragent les pays en les limites des mandats et des ressources à la nécessité ni à l’ambition nécessaire. à la réponse mondiale au changement développement HFLD à coordonner existants. Répondre à l’appel à l’action lancé dans climatique en permettant à nos forêts le rapport spécial du GIEC pour le et à plaider en faveur d’une offre accrue de servir de puits de carbone vitaux, 22 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 23
pas totalement détruite, mais elle n’est pas aussi dense. Elle ne possède pas autant d’arbres et parfois les arbres sont beaucoup plus jeunes pour différentes raisons dont la production du bois. Ainsi, vous pourriez dégrader la qualité de la forêt mais, pas nécessairement la déboiser dans son ensemble. Les pays qui forment le HFLD se sont engagés auprès de la communauté internationale à poursuivre leurs objectifs de développement sans nécessairement détruire leurs forêts. Et détruire ici, c’est soit déboiser, soit Interview dégrader. C’est un défi parce qu’au Suriname, Dr ARMSTRONG ALEXIS, représentant par exemple, le secteur de l’exploitation résident du PNUD pour le Suriname minière de l’or à petite échelle est le principal moteur de la déforestation - « Ils [pays] ont besoin du soutien des pas la production de bois, pas d’huile de palme comme dans certains pays, ni les infrastructures. donateurs bilatéraux et des pays qui ont IPS : Alors, que dites-vous d’un d’argent en détruisant les forêts de cette région et en extrayant l’or et le minuterie. je voudrais insister est qu’une grande partie de ce travail ne peut pas être accompli par les seuls pays, car si vous y toujours investi pour protéger les forêts. » pays qui a de l’or dans le sol ? Qu’ils ne devraient pas exploiter Ainsi, les gouvernements doivent réfléchissez, le marché du bois et de l’or n’est pas le Suriname. cet or ? prendre des décisions conscientes et notre rôle en tant que PNUD est de Habituellement, les entreprises qui Alors que les pays à fort couvert forestier AA : C’est difficile de dire cela à un pays fournir au gouvernement les options viennent dans ces pays pour faire de et à faible déboisement se réunissent au dont l’économie en dépend. Comment politiques, qui sont généralement l’extraction ne sont même pas des Suriname lors d’une grande conférence, il AA : Le Suriname Ces pays se sont regroupés grâce à un dire à un pays de ne pas produire de bois appuyées par des recherches et de entreprises locales. Ce sont de grandes est évident que la décision prise par ces pays est le pays le plus effort de collaboration soutenu par le quand l’économie du pays en dépend ? données scientifiques solides pour leur multinationales. Un pays comme le de préserver leurs forêts a été difficile mais boisé du monde. PNUD et le Département des affaires indiquer quelles sont leurs véritables Suriname ou le Guyana - ces pays ne bonne. Environ 93% de économiques et sociales de l’ONU. Il existe des moyens de le faire options et comment ils peuvent intégrer peuvent pas se charger seuls de cette la masse terrestre [exploitation minière à petite échelle ou ces options dans les décisions qu’ils tâche gigantesque. Ils ont besoin de Au terme de ces assises, le Dr ARMSTRONG du Suriname est Nous avons réuni ces pays parce qu’ils production de bois] de manière durable. prennent. l’appui de la communauté internationale, ALEXIS, représentant résident du Programme couverte de forêts ont tous un but commun, qu’ils ont Il existe des moyens de s’assurer qu’en ils ont besoin de l’appui d’organismes des Nations Unies pour le développement amazoniennes tous une histoire commune et qu’ils accordant des concessions, que ce soit C’est donc un choix difficile, mais comme l’ONU, ils ont besoin de l’appui vierges. Ainsi, avec travaillent tous à trouver des solutions pour la production de bois d’œuvre ou c’est un choix que les gouvernements des Fonds qui ont été établis comme (PNUD) pour le Suriname, a répondu aux une couverture communes pour s’assurer qu’il y en a l’exploitation à petite échelle de l’or, doivent faire pour déterminer s’ils le Fonds vert pour le climat, le Fonds questions de l’IPS. vous tenez compte des moyens et des veulent continuer d’être les gardiens forestière de 93%, une : pour l’environnement mondial, le Fonds le Suriname a approches en matière de réhabilitation. de l’environnement ou s’ils veulent d’adaptation, et ils ont besoin du soutien traditionnellement, - Reconnaissance du fait que ces poursuivre des intérêts liés uniquement des donateurs bilatéraux et des pays qui pendant des siècles, été le gardien pays ont traditionnellement Il faut tenir compte de la biodiversité au progrès économique et à la croissance ont toujours investi pour protéger les Inter Press Service (IPS) : maintenu leurs forêts et ne les et de la sensibilité de certaines de ces économique. de ses forêts et a préservé ses forêts forêts. Pouvez-vous nous donner un tout en atteignant des objectifs de ont pas détruites au nom du forêts et se demander si l’on accorde bref aperçu du travail du PNUD développement importants pour sa développement ; plus d’importance à la biodiversité de Jusqu’à présent, ils ont fait du bon Réalisée par Desmond Brown au Suriname ? population. cette région ou si l’on peut gagner peu travail. L’un des domaines sur lesquels pour l’IPS. - Etant donné l’importance Armstrong Alexis (AA) : Le PNUD Étant donné le rôle des forêts dans des arbres et des forêts dans est un partenaire du développement les changements climatiques et en la lutte contre le changement au Suriname. Nous nous concentrons particulier dans la séquestration du climatique, ce sont, en fait, particulièrement sur les ressources. Nous carbone, le Suriname croit vraiment, les pays qui fournissent un couvrons tout un éventail de questions et la science le confirmera, qu’il est, bon exemple et la meilleure concernant le changement climatique, en fait, un pays à carbone négatif. Il opportunité pour servir la terre les énergies renouvelables, la réduction stocke beaucoup plus de carbone qu’il avec un couvert forestier élevé. des combustibles fossiles et les mesures n’en émet. Et il y a un certain nombre d’adaptation et d’atténuation. Nous nous d’autres pays dans le monde que l’ONU IPS : Quelle est la voie à suivre concentrons également sur la question a défini comme des pays à Forêt Forte pour la protection des forêts ? des forêts. Faible Déforestation. Ce sont des pays qui sont couverts à plus de 50% par des AA : Dans tous les pays où il y a des IPS : Pourquoi cette réunion forêts et qui ont, en même temps, un forêts, il y a des activités qui ont deux est-elle importante pour le taux de déforestation bien inférieur à la conséquences : la déforestation, où les moyenne internationale qui, je pense, est arbres sont abattus et généralement pas Suriname, et quel a été le rôle de 0,2% de déforestation par an. remplacés ; et il y a aussi ce qu’on appelle du PNUD dans la collaboration la dégradation des forêts où la forêt n’est avec les pays HFLD ? 24 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 AFRIQUE ENVIRONNEMENT PLUS Magazine EDITION JANV. - FEVR. 2019 25
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