MALDIVES-Jennifer Latheef - emprisonnée pour avoir exercé sa liberté d'expression

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MALDIVES-Jennifer Latheef - emprisonnée pour avoir exercé sa liberté d'expression
Amnistie internationale         Groupes Jeunes

    MALDIVES- Jennifer Latheef
         emprisonnée pour avoir exercé
            sa liberté d’expression

             Campagne Printemps 2006
MALDIVES-Jennifer Latheef - emprisonnée pour avoir exercé sa liberté d'expression
Présentation de la campagne
Les Maldives, destination touristique de rêve... les Maldives ses plages de sable fin, ses
lagons bleus géants… Mais les Maldives c’est aussi… des arrestations arbitraires, des
procès inéquitables, de la torture, des mauvais traitements et des homicides commis par
les forces de sécurité…

Jennifer Latheef, 32 ans, est l’une des victimes de la répression aux Maldives. Elle a été
condamnée à 10 ans de prison pour avoir exercé sa liberté d’expression!

Mobilisons-nous pour demander sa libération immédiate et inconditionnelle!

   n La situation aux Maldives                   p.3
   o Présentation de Jenny                       p.5
   p Les prisonniers d’opinion                   p.7
   q Suggestions d’actions                       p.9

Pour en savoir plus                              p.13

Annexes :
Entrevue avec Jennifer Latheef- Minivan News
Communiqué de presse d’Amnistie internationale
Feuille bilan
Pétition
Portrait de Jenny
Dépliant

                                                                                         2
MALDIVES-Jennifer Latheef - emprisonnée pour avoir exercé sa liberté d'expression
n République des Maldives

Présentation
                                                          La République des Maldives est
                                                          un pays d’Asie situé dans le
                                                          nord de l'océan Indien, au sud-
                                                          ouest de la pointe méridionale
                                                          de l'Inde.

                                                          « Maldives » vient du sanskrit
                                                          màlà ou « guirlande » et dvipa
                                                          « îles ». Les Maldives sont en
                                                          effet constituées de 1 196 îles,
dont une partie seulement est habitée.

La superficie totale est de 298 km², ce qui est minuscule pour un pays, quand on sait
que l’île de Montréal couvre à elle seule 512 km² !

La capitale et la plus grande ville des Maldives est Malé (80 000 habitants) dans le
centre du pays.

La seule religion acceptée et obligatoire est l’islam sunnite; elle est à la base de la
société.

Le Chef de l’état et du gouvernement est Maumoon Abdul Gayoom depuis le
11 novembre 1978. Il a été réélu le 17 octobre 2003 pour un sixième mandat avec plus
de 90 % des voix ! Il est à la fois chef des armées et gardien des principes religieux. Sa
famille et ses amis tiennent tous les postes-clés de l’État…

Le tourisme est, avec la pêche, la principale ressource des Maldives. Le nombre de
touristes est passé de seulement un millier en 1972, à près de 500 000 aujourd’hui, dans
90 îles transformées en hôtels.
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Un peu d’histoire

A l’origine, les Maldives étaient peuplées par des populations bouddhistes, en
provenance du sud de l’Inde et du Ceylan (Sri Lanka). Puis les Musulmans, les
Portugais, les Hollandais et enfin les Britanniques s’installèrent sur les îles des
Maldives. Ce n’est qu’en 1965 que les Maldives accédèrent à l’indépendance.

En 1968, un référendum permit d’abolir le sultanat et d'instaurer une république
dirigée par Ibrahim Nasir, qui instaura un pouvoir autocratique. 10 ans après, celui-ci
dut s'enfuir à Singapour, car la population menaçait de le lyncher.

Jusqu’en juin 2005, les Maldives ont vécu sous le régime de parti unique du président
Maumoon Abdul Gayoom. Depuis lors, d’autres partis politiques ont été légalisés, mais
la réforme démocratique promise se fait attendre.

Situation politique actuelle
Les violations répétées des libertés fondamentales ont donné lieu à des manifestations
sans précédent en septembre 2003.

Sous la pression populaire, le président a annoncé en juin 2004 un projet de réforme
constitutionnelle en vue de légaliser la création de partis politiques et de renforcer le
pouvoir judiciaire

Mais face à la lenteur du processus de réforme démocratique, de grandes manifestations
ont de nouveau été organisées dans la capitale, Malé, les 12 et 13 août 2004. Quelque
200 personnes ont été arrêtées et l’état d’urgence déclaré.

Des détenus ont été maltraités par la police pendant leur garde à vue. Des personnes
sont restées plus de deux mois en détention sans inculpation ni jugement.

Aux Maldives, des cas de torture et de mauvais traitements sont fréquemment
rapportés et des personnes continuent d’être emprisonnées arbitrairement.

                         Peine de mort: abolie en pratique
               Cour pénale internationale: Statut de Rome non signé
              Convention des Nations unies contre la torture. : ratifiée
                 Convention sur les femmes: ratifiée avec réserves

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o Jennifer Latheef
         emprisonnée pour avoir exercé sa liberté
                      d’expression

En septembre 2003, après la mort de quatre jeunes détenus tués par des gardiens de
prison, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Malé, la capitale de
la République des Maldives. Les manifestants, pacifiques, demandaient que cessent les
violations des droits fondamentaux et la répression politique dans le pays.

Jennifer Latheef, photojournaliste pour le quotidien Minivan News et militante de
l’opposition, était l’une d’entre elles.

Elle a été accusée de « terrorisme » pour avoir jeté une pierre sur un policier, ce qu’elle
nie fermement. Elle a été condamnée, en juillet 2004, à 10 ans de prison à l’issue d’un
procès inéquitable.

                                                                                          5
En 2003 et 2004, Jennifer a été détenue comme prisonnière d’opinion à maintes reprises
sans être inculpée, pendant des périodes allant de une à six semaines.

Jennifer est la fille d’un homme politique maldivien de premier plan qui vit en exil et
critique le gouvernement. Certains pensent que la campagne de harcèlement dont sa
fille fait l’objet vise à le réduire au silence.

Après son arrestation en août 2004, elle a eu les yeux bandés, a subi des agressions
verbales et physiques et a été emprisonnée dans des conditions assimilables à un
traitement cruel, inhumain et dégradant. Les responsables présumés de ces atteintes
n’ont jamais été traduits en justice.

Jennifer Latheef, incarcérée uniquement pour avoir exercé pacifiquement sa
liberté d’expression est considérée comme une prisonnière d’opinion par
Amnistie internationale. Elle doit être libérée immédiatement et sans conditions!

         Dernières nouvelles :

        Suite aux violences qu’elle a subi lors de son arrestation,
       l’état de santé de Jennifer s’est passablement dégradé. Elle
    souffre notamment de maux de dos permanents. Ce n’est qu’après
plusieurs interventions de sa famille et grâce à divers avis médicaux
  que les autorités lui ont permis de recevoir des soins et même de
 rentrer quelques temps chez elle pour se reposer. Le 6 mars, malgré
les promesses faites, les autorités pénitentiaires lui ont demandé de
 retourner à la prison de Maafushi... Au moment où nous écrivons ces
lignes, Jenny demeure toujours en liberté surveillée, chez elle, mais
                 sa situation demeure très incertaine.

   Pour les dernières mises à jour, visitez : www.amnistie.qc.ca/campagnes/maldives

A LIRE : l’entrevue du journal Minivan News avec Jennifer (voir annexe)

                                                                                          6
Article 19, Déclaration universelle des droits de l’homme
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression…»

    p Prisonniers d’opinion

                     Un grand nombre de personnes sont encore aujourd’hui
                     emprisonnées sans avoir jamais commis le moindre
                     crime. Ces gens sont uniquement incarcérés pour avoir
                     exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux :
                     liberté de pensée, de croyance, d’opinion et
                     d’expression. Ce sont des prisonniers d’opinion.
                     Personne ne peut savoir combien de prisonniers
                     d’opinion sont emprisonnés dans les geôles du monde.
                     Certains d’entre eux sont des personnes éminentes,
                     actives et connues dans la vie publique. Mais la plupart
                     sont des citoyens ordinaires : des femmes, des hommes,
                     et même des enfants. Ils sont issus de divers milieux
                     sociaux.

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On peut devenir prisonniers d’opinion pour toutes sortes de raisons, par exemple :

   ƒ La participation à des activités politiques non-violentes
   ƒ L’appartenance à une religion désapprouvée par le pouvoir
   ƒ La participation à des activités syndicales : grève, manifestation
   ƒ Pour avoir alerter l’opinion publique sur des violations
     des droits humains commises dans son propre pays
   ƒ Parce qu’un membre de sa famille est un opposant
     déclaré du pouvoir

Amnistie internationale demande la libération immédiate et
inconditionnelle de tous les prisonniers d’opinion.

                                                             Le saviez-vous ?

                    1961 : l’appel de Benenson pour « les prisonniers
                    oubliés » a conduit à la naissance d’Amnistie
                    internationale

                      En 1961, Peter Benenson, un avocat britannique fut
                      scandalisé après avoir lu qu’un groupe d’étudiants au
                      Portugal venait d’être arrêté pour avoir porté un toast à la
« liberté ». Il décida de lancer un appel dans The Observer pour une amnistie
des milliers de prisonniers oubliés, emprisonnés pour leurs opinions ou
croyances. Benenson les appela « prisonniers d’opinion ».

Plus d’un million d’individus le contactèrent : ils voulaient tous agir pour
lutter contre ces injustices. Bientôt Amnistie internationale était fondée et en
plein développement !

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q Suggestions d’actions

                       ACTIONS PROPOSÉES

1. La pétition au Président des Maldives

9 Reproduisez la pétition jointe en annexe (photocopiez-la ou encore retranscrivez-
  la sur des supports plus originaux comme un paréo, une carte postale géante que
  vous pourrez ensuite plier pour envoyer aux Maldives)
9 Faites signer votre pétition par un maximum de personnes
9 Envoyez le tout directement au Président des Maldives

                  Président de la République
                 President Maumoon Abdul Gayoom
                 The President's Office
                 Mulee-aage, Henvairu
                 Medhuziyaaraiy Magu
                 Malé 20-05
                 République des Maldives

                                                                                  9
2. La carte électronique à la mission permanente de la République des
   Maldives aux Nations unies

  Visitez le site de la campagne www.amnistie.qc.ca/campagnes/maldives et
  signez notre carte électronique. C’est un moyen simple et rapide de faire pression
  sur les autorités des Maldives. Invitez vos amis à faire pareil!

  Vous pouvez aussi écrire vous-même un courriel :

                Permanent Mission of the Republic of Maldives
               to the United Nations: maldives@un.int

3. Le message de soutien à Jennifer

  On le sait, les prisonniers apprécient toujours énormément de recevoir des mots
  d’encouragement!

  Écrivez à Jennifer!

 EN PRISON                                EN RÉSIDENCE SURVEILLÉE
Jennifer Latheef                          Jennifer Latheef
Maafushi Island prison                    M.Nedhunge,
South Male Atoll                          Muniya Magu,
République des Maldives                   Male, République des Maldives

                                                                                  10
SUGGESTIONS POUR SENSIBILISER VOTRE
                     ENTOURAGE
Si l’on veut que les gens passent à l’action, il nous faut user de toujours plus
d’imagination, voici quelques suggestions des jeunes présents lors de la « formation des
Jeunes » du 25-28 février dernier. Inspirez-vous en !

                            « Opinion aux Maldives,
                            répression maladives! »
                                                                     Suzanne, collège Bourget

Un kiosque qui attire l’œil!
   o   Une ambiance : musique des îles, bruit de vagues
   o   Une déco : palmiers, photos de paysages marins…
   o   Un concept : l’agence de voyage
   o   Préparez des colliers de fleurs et distribuez-les aux personnes qui viendront
       signer la pétition à votre kiosque!

« Maldives, formule tout inclus! »
   o Attirez l’attention des passants par des affiches promotionnelles du type de celles
     que l’on trouve dans les agences de voyage. « Une semaine sur une île
     paradisiaque : hébergement dans la prison locale,
     expérimentation des techniques de massages locales avec
     de vrais policiers expérimentés… »

   o Distribuez des dépliants avec des photos de rêve en
     couverture et la description de la situation réelle aux
     Maldives à l’intérieur avec la retranscription de la pétition pour libérer Jennifer
     (voir exemple en annexe). Vous pourrez ensuite les envoyer au Président des
     Maldives

   o Organisez un grand concours pour gagner un « voyage » aux Maldives…

                                                                                          11
Autres idées en vrac :
  - N’hésitez pas à faire appel aux autres jeunes de votre école, pour faire une mise
    en scène reproduisant l’histoire de l’arrestation de Jenny, pour créer des affiches
    originales…

  - Faites passer un message à l’intercom ou à la radio étudiante : « Nathalie,
    secondaire 4, vient d’être surprise en train de donner ouvertement son opinion.
    Si nous étions aux Maldives elle serait immédiatement jetée en prison. C’est en
    tout cas ce qu’il vient d’arriver à Jennifer Latheef... Rejoignez-nous ce midi au
    local XXX pour demander sa libération immédiate et inconditionnelle. »

  - Écrivez un article ou envoyez les
    photos de votre activité aux journaux
    de votre région, cela pourrait faire
    réfléchir certaines personnes qui
    planifiaient peut-être de partir aux
    Maldives cet été…

                                                                                        12
POUR EN SAVOIR PLUS

ƒ Rapport d’ Amnistie internationale: “Maldives Human rights violations
  in the context of political reforms » AI Index: ASA 29/001/2005
  http://web.amnesty.org/library/index/engasa290012005

ƒ Minivan News
  http://www.minivannews.com/

ƒ Reporters Sans Frontières- Jennifer Latheef
  http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15619

ƒ Maldivian Detainees –Jennifer Latheef
  http://www.maldiviandetainees.net/individuals/5jenny.htm

ƒ Article 19
  http://www.article19.org/

ƒ South Asia Analysis Group
  http://www.saag.org/

ƒ Asian Centre For Human Rights
  http://www.achrweb.org/

        Visitez aussi le site de la campagne:
  www.amnistie.qc.ca/campagnes/maldives

                                                                      13
Annexes
Terroriste ou combattante de la liberté ? – 15 minutes avec Jennifer Latheef
(EXTRAITS)
par Minivan News
8 mai 2005

Jennifer est photographe et réalisatrice de documentaires pour la télévision. Elle est également membre du
conseil du MDP et son père est porte-parole du MDP.

Jennifer est à l’heure actuelle en attente de sa sentence relativement à un chef d’accusation de
« terrorisme » à la suite des émeutes de Malé en septembre 2003. Les émeutes ont été déclenchées à la suite
du meurtre d’Evan Naseem à la prison Maafushi par un groupe d’officiers de la police dirigé par Adam
Mohamed (Fusfaru).

1) Quelle a été votre implication dans les émeutes et la manifestation qui a suivi la mort
d’Evan Naseem ?

Je m’y suis rendue pour voir. Je voulais voir, parce qu’avant cela, un autre jeune était également
mort en prison. J’ai pensé que je devais m’y rendre, et j’y suis allée, et l’endroit était bondé, tout
le secteur était bondé à l’extérieur du cimetière. Tout le monde ressentait la même chose, la
même rage parce qu’Evan avait été battu brutalement. Vous pouviez voir tout, toutes ses
blessures. Ils ont essayé de l’enterrer. Ils ne voulaient pas montrer son visage à sa mère
(Mariyam Manike) mais une fille qui était présente a enlevé la couverture qui recouvrait son
corps et la foule a vu son visage et les ecchymoses sur tout son corps.

Une véritable unité prévalait au sein de la foule présente. Tout le monde ressentait la même
chose. On était habité par la rage. Il y avait beaucoup de colère. Les gens avaient vécu dans le
cadre de ce système pendant 25 ans. Ils en avaient assez. Je pense que ce type d’événement
devenait plus fréquent aussi. La brutalité et les assassinats. Mais aujourd’hui l’information se
rend jusque dans la sphère publique. Des gens meurent, comme ça, mystérieusement. Seulement
dans mon quartier, cinq personnes sont mortes en prison, et Malé est une petite ville. Il y a
tellement d’agressions qui ne sont pas signalées, des gens avec des difformités et des douleurs
doivent souffrir pour le reste de leurs jours en raison de cela.

2) L’an dernier vous avez passé cent jours en prison. Pourquoi ?

Je pense qu’au départ, le 20 septembre, j’étais une cible facile parce que j’étais là, et je serais là
encore si ça se reproduisait. Je n’étais pas là pour inciter à la violence. Je ne cois pas en la
violence, J’étais là parce que je voulais voir le visage d’Evan. Puis au cimetière, nous avons
entendu qu’il y avait eu d’autres tirs de fusil à Maafushi et qu’il y avait d’autres personnes
mortes dans les hôpitaux. Donc j’y suis allée.

                                                   -1-
On m’a demandé au cours de l’enquête pourquoi je me trouvais là. Comment peuvent-ils me
poser une telle question ? Bien sûr que j’étais là. Est-ce qu’ils s’attendent à ce que je reste
tranquillement à la maison à regarder pendant que des gens sont assassinés ? C’est la raison
pour laquelle des gens étaient sortis ce jour là, parce qu’ils ne voulaient pas juste rester chez
eux.
(…)

3) On vous a accusée de terrorisme. Pouvez-vous expliquer un peu votre cas. Vous avez
accès à des avocats. À quoi ressemblait la preuve ? Avez-vous eu un procès équitable ?

Certainement pas, parce que s’il y avait eu un procès équitable, je n’aurais pas été emprisonnée.
Ils n’avaient aucune raison de m’arrêter au départ. Donc, on ne peut pas appeler ça la justice.

(…) Il n’y a pas de preuve. C’est pure frivolité. Le policier a dit que j’avais lancé une pierre qui
apparemment l’a heurté au menton. Il a dit m’avoir parlé, puis il s’est retourné et je lui ai lancé
une pierre. À moins d’avoir un boomerang, comment pouvais-je l’atteindre au menton avec une
pierre alors qu’il était tourné en direction opposée ? Si on veut fabriquer des preuves, le
gouvernement a au moins l’obligation des les rendre crédibles.

Pendant l’enquête, un policier a dit qu’on m’avait vue sauter sur un véhicule en flamme. Je leur
ai ri au nez. Je ne suis pas Abraham. Je brûle lorsque je me trouve à proximité des flammes. Il
n’est pas possible que je saute sur un véhicule en flamme. Si leur intention était de m’intimider,
c’était bien mal s’y prendre !

4) On a dit que vous étiez retenue en otage à cause de votre père.

Oui, je pense qu’au fond j’étais ça aussi.

Ils avaient neuf témoins. Six d’entre eux étaient des policiers, des flics, trois étaient des civils. Je
pense qu’ils sont copains et ils [les trois civils] étaient ensemble pendant la journée du
20 septembre. Ces gens ont fait des déclarations et lorsqu’ils sont venus au tribunal, ont dit
autre chose.

D’abord c’était surréaliste d’être là. C’était une plaisanterie. Je n’en croyais pas mes oreilles
lorsque j’ai entendu les témoins à charge. Ils changeaient leur version lorsqu’on leur posait la
même question à deux reprises. Ils disaient qu’ils : « ne m’avaient pas vu lancer une pierre »,
lorsque mon avocat disait : « Vous étiez très loin de Jennifer n’est-ce pas ? ». À ce moment le
parquetier leur posait la question et ils disaient qu’ils m’aient vue lancer une pierre.

5) Donc le chef d’accusation principal contre vous, c’est que vous avez lancé une pierre ?

Oui. L’un des policiers a dit que je lui avais lancé une pierre. Je suis allé jusqu’au policier ce jour-
là à l’extérieur de l’hôpital. Ils étaient là, alignés. Ces policiers n’avaient rien à voir avec la mort
d’Evan mais je savais que les gens qui étaient rassemblés là ne voulaient pas voir de policiers.
Les policiers mettaient les gens encore plus en colère simplement par leur présence. Je leur ai

                                                  -2-
dit : « Vous n’avez rien à voir là-dedans, vous ne faites qu’agiter la foule. » C’est tout ce que j’ai
dit. Je n’ai parlé à personne en particulier, je m’adressais à eux en général. C’est à ce moment
que les gens ont commencé à lancer des pierres et je suis partie. Je suis rentrée chez moi. Je ne
voulais pas être là. Je suis retournée plus tard pour documenter ce qui se passait et pour faire des
photos mais c’est tout.

6) Est-ce qu’il y a eu quelque preuve comme quoi vous avez tenté de mettre des bombes
dans des endroits, d’assassiner des gens ou de détourner des avions ?

Non.

7) Mais on vous a accusée de terrorisme ?

Oui.

8) Donc, le jet de pierre aux Maldives équivaut au terrorisme ?

Oui.

9) Quelle est la sentence pour terrorisme ?

Quinze ans de prison.

(…)

10) Vous êtes perçue par plusieurs comme le visage du jeune mouvement d’opposition.
Est-ce que ces accusations sont de nature à vous faire taire ?

Je ne crois pas que ça me fasse taire. Ça ne m’a pas intimidée. Bien sûr je ne voulais pas être
emprisonnée. Je pense qu’ils ont essayé de faire taire mon père et de mettre fin au travail qu’il a
entrepris. Je ne voudrais pas que mon père cesse de faire ce qu’il fait parce que je suis en prison
et ça je l’ai dit au régime. J’ai dit que s’ils croyaient qu’en me gardant, mon père allait se taire, ils
se trompaient. Il ne va pas s’arrêter, même s’ils me tuent, il ne va pas s’arrêter. Et s’ils me tuent,
mon souhait c’est qu’il ne s’arrête jamais.

(…)

Pour lire l’intégralité de l’entrevue en anglais :
http://www.minivannews.com/news/news.php?id=635

                                                  -3-
MALDIVES – La militante des droits humains Jennifer Latheef doit être remise en
liberté immédiatement et sans condition

18 October 2005

DÉCLARATION PUBLIQUE

Amnistie internationale et la Commission internationale de juristes (CIJ) ont demandé au
gouvernement des Maldives ce mardi 18 octobre 2005 d’ordonner la remise en liberté
immédiate et sans condition de Jennifer Latheef, condamnée plus tôt dans la journée à dix ans
d’emprisonnement pour terrorisme.

« Si le président Gayoom est réellement déterminé à mettre en œuvre des réformes
démocratiques aux Maldives, il faut cesser d’arrêter, d’inculper et de condamner pour leurs
activités pacifiques les personnes qui exercent leur droit à la liberté de réunion et à la liberté
d’expression », a déclaré Purna Sen, responsable du programme Asie-Pacifique d’Amnistie
internationale.

Amnistie internationale et la CIJ considèrent que Jennifer Latheef a été condamnée pour des
raisons politiques et qu’elle n’a pas bénéficié d’un procès équitable.

« Le système judiciaire maldivien n’est absolument pas indépendant, a déclaré le secrétaire
général de la CIJ, Nicholas Howen, ce qui constitue une violation manifeste du droit
international relatif aux droits humains. Le président Gayoom est à la fois chef de l’exécutif
et responsable du pouvoir judiciaire. Cette double fonction est tout à fait anormale et rend
encore plus improbable la tenue d’un procès équitable lorsque des personnes comparaissent
pour terrorisme ou actes séditieux. »

La décision de retenir le terrorisme comme chef d’accusation, et la condamnation à dix ans
d’emprisonnement qu’il implique, s’inscrivent en violation manifeste des normes
internationales garantissant la liberté d’expression. En outre, c’est sur la seule foi des
déclarations de témoins à charge - dont la moitié sont des policiers - que le juge a conclu que
Jennifer Latheef avait incité d’autres personnes à commettre des actes de terrorisme. On
relève de surcroît qu’aucun des témoins cités par l’accusée n’a été entendu.
On ignore où Jennifer Latheef a été conduite après le prononcé de sa peine. Elle a été
emmenée à bord d’une vedette, alors qu’elle se trouvait manifestement en mauvaise santé. La
CIJ et Amnistie internationale demandent aux autorités d’informer immédiatement sa famille
de l’endroit où elle se trouve et de lui fournir de toute urgence le traitement médical dont elle
a besoin.

Jennifer Latheef doit bénéficier du droit de faire appel de sa condamnation et disposer d’une
assistance juridique à cet effet. La procédure en appel doit être conforme aux normes
internationales en matière d’équité des procès. La CIJ et Amnistie internationale vont suivre
la procédure et examiner si elle respecte effectivement ces garanties.

Complément d’information

Jennifer Latheef fait partie des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue à Malé
en septembre 2003 pour protester contre les violations flagrantes des droits humains
commises dans le pays. Des actes de violence se sont certes produits durant le mouvement de
protestation, mais il n’existe aucun élément déterminant établissant son implication dans ces
faits. Le procès de Jennifer Latheef s’est achevé en juillet 2004. À la fin de l’année 2004, elle
a été maintenue en détention durant une période de plus de quatre mois et considérée comme
une prisonnière d’opinion par Amnistie internationale. Pendant sa privation de liberté, elle a
été soumise à des traitements cruels, inhumains et dégradants. Personne n’a eu à répondre de
ces actes devant la justice. Jennifer Latheef a également été la cible dans le passé d’actes de
harcèlement et d’intimidation.

Index AI : ASA 29/005/2005
Amnistie internationale                                                             Groupes Jeunes

                                    FEUILLE – BILAN

     JENNIFER LATHEEF- emprisonnée pour avoir exercé sa
                  liberté d’expression
                                      (Printemps 2006)

1.Activités de sensibilisation (joignez-nous des photos !!!!):
Avez-vous organisé un kiosque d’information dans votre école ? OUI NON
Racontez-nous : ________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________

Avez-vous imaginé une mise en scène ? OUI NON Racontez-nous : ______________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________

Autres idées originales (EX : article dans la presse locale):________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________

2.Agissez pour libérer Jenny !
Combien de signatures avez-vous récoltées pour libérer Jennifer ? _____________
Combien de lettres avez-vous envoyées à Jenny? _____________
Combien de courriels ou cartes électroniques avez-vous envoyés aux autorités ?___________

NOM DE L’ÉCOLE :                                                             No :

   Veuillez retourner cette feuille-bilan (avec photos si possible) au Secrétariat d'Amnistie
    internationale , au 6250, boul. Monk, Montréal, Qc, H4E 3H7, Fax : (514) 766-2088
                 ou envoyer un courriel à Mélanie à mbizet@amnistie.qc.ca
PÉTITION POUR LA LIBÉRATION DE
                    JENNIFER LATHEEF,
                  PRISONNIÈRE D’OPINION
Président de la République des Maldives,
Maumoon Abdul Gavoom,
The President’s office,
Mulee-aage, Henvairu, Medhuziyaaraiy Magu,
Malé 20-05, République des Maldives

                Nous, soussignéEs, demandons aux autorités de la République des
                Maldives, la libération immédiate et inconditionnelle de Jennifer
                Latheef, arrêtée en 2004 pour avoir pacifiquement exercé ses
                droits à la liberté d’expression et d’association. Madame Latheef a
                été condamnée suite à un procès injuste et a été soumise à des
                traitements cruels, inhumains et dégradants; violations manifestes
du droit international relatif aux droits humains. Nous requérons également que
Jennifer Latheef bénéficie immédiatement des soins médicaux requis par son état
de santé aussi longtemps que cela sera nécessaire, afin qu’elle se remette
complètement.

                     Nom                                  Signature
 1

 2

 3

 4

 5

 6

 7

 8

 9

10

     Merci d’envoyer cette pétition directement au Président des Maldives à
                          l’adresse indiquée ci-dessus!
Les Maldives Les Maldives Les Maldives

Le soleil, le sable blanc, un millier   Le soleil, le sable blanc, un millier   Le soleil, le sable blanc, un millier
d'îles à la « Robinson Crusoë »,        d'îles à la « Robinson Crusoë », des    d'îles à la « Robinson Crusoë »,
des lagons bleus géants, des            lagons bleus géants, des jardins de     des lagons bleus géants, des
jardins de coraux éblouissants !        coraux éblouissants !                   jardins de coraux éblouissants !

Mais les Maldives offrent aussi         Mais les Maldives offrent aussi         Mais les Maldives offrent aussi
d’autres surprises…                     d’autres surprises…                     d’autres surprises…
Des arrestations                                       Des arrestations                                       Des arrestations
arbitraires, des procès                                arbitraires, des procès                                arbitraires, des procès
inéquitables, de la                                    inéquitables, de la                                    inéquitables, de la
torture, des mauvais                                   torture, des mauvais                                   torture, des mauvais
traitements et des                                     traitements et des                                     traitements et des
homicides commis par les                               homicides commis par les                               homicides commis par les
forces de sécurité…                                    forces de sécurité…                                    forces de sécurité…

Aux Maldives, les droits                               Aux Maldives, les droits                               Aux Maldives, les droits
fondamentaux sont bafoués                              fondamentaux sont bafoués                              fondamentaux sont bafoués
et des personnes sont                                  et des personnes sont                                  et des personnes sont
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exprimé leurs idées !                                  exprimé leurs idées !                                  exprimé leurs idées !

                    Je, soussignéE, demande aux                            Je, soussignéE, demande aux                            Je, soussignéE, demande aux
                    autorités de la République des                         autorités de la République des                         autorités de la République des
                    Maldives, la libération                                Maldives, la libération                                Maldives, la libération
                    immédiate et inconditionnelle                          immédiate et inconditionnelle                          immédiate et inconditionnelle
                    de Jennifer Latheef, arrêtée                           de Jennifer Latheef, arrêtée                           de Jennifer Latheef, arrêtée
                    en 2004 pour avoir                                     en 2004 pour avoir                                     en 2004 pour avoir
                    pacifiquement exercé ses                               pacifiquement exercé ses                               pacifiquement exercé ses
                    droits à la liberté d’expression                       droits à la liberté d’expression                       droits à la liberté d’expression
et d’association. Madame Latheef a été                 et d’association. Madame Latheef a été                 et d’association. Madame Latheef a été
condamnée suite à un procès injuste et a été           condamnée suite à un procès injuste et a été           condamnée suite à un procès injuste et a été
soumise à des traitements cruels, inhumains et         soumise à des traitements cruels, inhumains et         soumise à des traitements cruels, inhumains et
dégradants; violations manifestes du droit             dégradants; violations manifestes du droit             dégradants; violations manifestes du droit
international relatif aux droits humains.              international relatif aux droits humains.              international relatif aux droits humains.

Nom :                                                  Nom :                                                  Nom :
Signature :                                            Signature :                                            Signature :
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