Mémoire relatif au projet de loi C-45 Présenté respectueusement au Comité permanent de la santé - Par : Jacqueline Binda
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Mémoire relatif au projet de loi C-45 Présenté respectueusement au Comité permanent de la santé Par : Jacqueline Binda
Le projet de loi C-45 soulève des questions dont je souhaite vous faire part. La première concerne évidemment la sécurité routière et la deuxième l’encouragement apparent à la consommation de cannabis, notamment chez les enfants et les jeunes adultes. Quelle sera la disposition qui fixera les limites légales de THC présent dans l’organisme au-delà desquelles il sera interdit de conduire un véhicule automobile? Comment mesure-t-on ces limites? D’après M. Mark Kleiman, professeur de politique publique : L’analyse des taux de THC dans le sang est tout à fait inadéquate pour déterminer un état de facultés affaiblies. Le mieux que nous puissions faire, étant donné la biologie du problème, est un frottis buccal qui mesurerait la consommation au cours des dernières heures. Le THC est liposoluble, ce qui fait qu’il pénètre dans les cellules adipeuses et réapparaît plus tard [a déclaré M. Kleiman dans une entrevue accordée à CTV News]. On peut donc être positif au THC dans le sang des jours après avoir consommé pour la dernière fois et à un moment nos facultés ne sont nullement affaiblies subjectivement. Si quelqu’un fume beaucoup puis ne fume pas pendant deux jours, son taux de THC sera relativement élevé et ce n’est, en fait, même pas prévisible. Je trouve cela troublant, surtout au vu de l’information contenue sur la page Web du gouvernement du Canada (https://www.canada.ca/fr/sante- canada/services/toxicomanie/drogues-illicites-et-reglementees/risques- sante-lies-consommation-marijuana.html) qui dit, entre autres : Le THC présent dans le cannabis peut réduire la capacité de conduire prudemment ou de faire fonctionner de l'équipement. De plus, il peut augmenter le risque de chute ou d'autres accidents alors qu'il affecte la coordination, le temps de réaction, la concentration, l'aptitude à prendre des décisions, la capacité d'évaluer les distances. Certaines études expliquent que la consommation de marijuana fait augmenter l’incidence des accidents de la circulation. Le Washington Post, par exemple, fait état d’une étude réalisée par l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) qui a :
[a]nalysé les demandes de règlement à la suite de collisions automobiles présentées entre janvier 2012 et octobre 2016. Les chercheurs de l’IIHS ont comparé des demandes présentées dans des États qui venaient de légaliser la marijuana (Colorado, Washington et Oregon) à des demandes présentées dans des États voisins similaires qui ne l’ont pas légalisée. Ils ont constaté qu’au cours de cette période, la fréquence des réclamations au titre de l'assurance-collision dans les États qui avaient légalisé la marijuana était de 3 % supérieure à ce qu’elle aurait été sans légalisation. Les chercheurs ont qualifié ce pourcentage de faible mais significatif. » https://www.washingtonpost.com/news/wonk/wp/2017/06/26/what- marijuana-legalization-did-to-car-accident- rates/?utm_term=.4e28daea050c Un taux de collisions supérieur de 3 % est, en effet, significatif, surtout pour les blessés. L’AAA déclare également que : • Le pourcentage de conducteurs impliqués dans des accidents mortels qui avaient consommé récemment de la marijuana a plus que doublé, passant de 8 à 17 % entre 2013 et 2014. • Un conducteur sur six impliqués dans des accidents mortels en 2014 avait consommé peu avant de la marijuana, telles sont les données les plus récentes dont on dispose. « L’augmentation significative du nombre d’accidents mortels où la marijuana entre en ligne de compte est alarmante », a déclaré M. Peter Kissinger, président-directeur général de l’AAA Foundation for Traffic Safety. « Ce qui se passe dans l’État de Washington ouvre les yeux sur les problèmes de sécurité routière que connaîtront peut- être d’autres États après la légalisation de cette drogue. » http://newsroom.aaa.com/2016/05/fatal-road-crashes-involving- marijuana-double-state-legalizes-drug/ Voudriez-vous être en train de rouler sur la route 401, alors que le conducteur derrière ou à côté de vous est sous l’effet de la marijuana? Pas moi. Ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’on est « déchiré » quand on est sous l’emprise de drogues.
La deuxième question, la plus importante sans doute, concerne l’effet du cannabis sur la santé et le bien-être de ceux qui en consomment. Ces effets sont dangereux et considérables. Le site Web du gouvernement du Canada en dit long sur le sujet, y compris sur les effets négatifs : Effets sur le cerveau • Confusion, somnolence (fatigue), anxiété, peur, panique • Capacité réduite de se souvenir, se concentrer, prêter attention • Capacité réduite de réagir rapidement La consommation de cannabis peut aussi engendrer des crises psychotiques caractérisées par : • de la paranoïa, des délires, des hallucinations Les effets à long terme du cannabis sur le cerveau peuvent augmenter les risques de dépendance ou de dommages se rapportant à : • la mémoire, la concentration, l’intelligence, la capacité de réfléchir et de prendre des décisions Ces effets semblent plus graves chez les jeunes qui ont commencé à consommer du cannabis à un plus jeune âge et qui en ont consommé de façon régulière et sur une longue période. Dans de tels cas, les effets pourraient ne pas être complètement réversibles malgré l'arrêt de la consommation de cannabis. Effets sur l'organisme Parmi les effets possibles à court terme du cannabis sur l'organisme, on trouve : • des vaisseaux sanguins endommagés par la fumée • une baisse de la pression artérielle pouvant provoquer un évanouissement • une hausse de la pression artérielle pouvant présenter un danger pour les personnes ayant des problèmes cardiaques et accroître les risques de crise cardiaque Incapacité Le THC présent dans le cannabis peut réduire la capacité de conduire prudemment ou de faire fonctionner de l'équipement. De plus, il peut augmenter le risque de chute ou d'autres accidents.
Les facultés peuvent être affaiblies durant plus de 24 heures après la consommation de cannabis, soit longtemps après que les autres effets se sont dissipés. Les personnes qui consomment du cannabis régulièrement peuvent éprouver des problèmes par rapport aux aptitudes requises pour conduire en toute sécurité, et ce, pendant des semaines suivant la dernière consommation. Effets à long terme sur la santé Les effets à long terme se font sentir graduellement au fil du temps lorsque la consommation est fréquente (quotidienne ou quasi quotidienne) pendant des semaines, des mois ou des années. Ces effets peuvent durer pendant plusieurs jours, voire plusieurs mois, et parfois plus longtemps, même après que la personne ait cessé de consommer du cannabis. Effets sur l'organisme Fumer du cannabis provoque certains des effets à long terme sur l'organisme qui ressemblent à ceux de la cigarette et comporte des risques de santé pulmonaire, dont notamment : • la bronchite, les infections pulmonaires, la toux chronique, l’accumulation de mucus dans la gorge Effets sur la santé mentale Chez certaines personnes, la consommation de cannabis augmente le risque de contracter des maladies mentales, notamment la psychose ou la schizophrénie, voire plus particulièrement chez ceux qui : • commencent à consommer à un jeune âge • consomment du cannabis fréquemment (quotidiennement ou quasi quotidiennement) • ont des antécédents personnels ou familiaux de psychose ou de schizophrénie La consommation fréquente de cannabis est aussi associée à un risque accru de suicide, de dépression et de troubles anxieux. Effets sur la santé des jeunes La consommation de cannabis qui commence au début de l'adolescence, est fréquente et perdure dans le temps est associée à un risque accru de dommages. Certains de ces dommages peuvent ne pas être complètement réversibles. L'adolescence est une période critique pour le développement du cerveau. Les recherches montrent que le cerveau n'est pas entièrement développé avant l'âge de 25 ans environ.
Les jeunes sont particulièrement vulnérables aux effets du cannabis sur le développement du cerveau et les fonctions cérébrales puisque le THC affecte les mécanismes biologiques du cerveau qui permettent le développement de ce dernier. Il est important pour les parents, les enseignants, les entraîneurs et les autres adultes auxquels les jeunes ont confiance d'être préparés pour pouvoir parler de la drogue avec les jeunes. Dépendance Contrairement à la croyance générale, les gens peuvent devenir dépendants du cannabis. En fait, les personnes qui consomment du cannabis peuvent développer un trouble lié à l'usage de cannabis qui, dans les cas extrêmes, peut entraîner la dépendance. Une forte consommation fréquente et prolongée de cannabis peut engendrer une dépendance physique et la toxicomanie. Des études ont démontré que le THC présent dans le cannabis augmente la concentration de dopamine (la substance chimique qui procure la sensation de plaisir) dans le cerveau. C'est ce qui incite les gens à consommer. La dépendance peut se développer à n'importe quel âge, mais les jeunes sont particulièrement vulnérables, car leurs cerveaux sont encore en développement. Certaines personnes sont plus sujettes à la dépendance. On estime qu'un consommateur de cannabis sur 11 (9 %) développera une dépendance. Dans le cas de ceux qui ont commencé à consommer du cannabis à l'adolescence, ce nombre peut augmenter jusqu'à une personne sur six (17 %). Si une personne fume du cannabis chaque jour, le risque de dépendance est de 25 à 50 %. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/toxicomanie/drogues- illicites-et-reglementees/risques-sante-lies-consommation- marijuana.html Je suis particulièrement frappée par le fait que les effets sur le cerveau « semblent plus graves chez les jeunes qui ont commencé à consommer du cannabis à un plus jeune âge et qui en ont consommé de façon régulière et sur une longue période. Dans de tels cas, les effets pourraient ne pas être complètement réversibles malgré l'arrêt de la consommation de cannabis. » Le gouvernement du Canada nous informe également que :
[l]a consommation de cannabis augmente le risque de contracter des maladies mentales, notamment la psychose ou la schizophrénie, voire plus particulièrement chez ceux qui : • commencent à consommer du cannabis à un jeune âge • consomment du cannabis fréquemment (quotidiennement ou quasi quotidiennement) • ont des antécédents personnels ou familiaux de psychose ou de schizophrénie La dépendance, les maladies mentales, les vaisseaux sanguins endommagés, les crises cardiaques, l’incapacité, les problèmes respiratoires. Est-ce vraiment ce que vous avez en tête pour les enfants de 12 ans de ce pays? Je ne vois pas en quoi ce projet de loi remplit son objectif déclaré de protéger la santé des jeunes en limitant leur accès au cannabis. Il rend le cannabis à la fois légal et facilement accessible pour les enfants. Je ne vois pas non plus en quoi il protège les jeunes et d’autres de l’incitation à consommer du cannabis quand notre gouvernement le légalise et le rend facilement accessible pour ces jeunes. Quant à réduire le fardeau du système de justice pénale, ce même raisonnement nous dicterait de légaliser les crimes contre la propriété qui, à en croire Statistique Canada, ont le taux d’incidence le plus élevé parmi les infractions non liées à la circulation routière (1 163 647 infractions, contre 95 417 infractions à la législation sur les stupéfiants qui comprennent, bien sûr, des drogues illégales autres que la marijuana). De toute évidence, nous ne légaliserons pas les crimes contre la propriété et leur nombre est plus de 12 fois celui des crimes liés aux drogues illégales, mais apparemment, la légalisation de la marijuana aiderait beaucoup à soulager le fardeau judiciaire. http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/legal50a- fra.htm Ne vous laissez pas influencer par la minorité bruyante qui n’a peut-être pas pris pleinement en considération les conséquences de la légalisation de la marijuana. Ce projet de loi est, à mon sens, destructeur et dangereux pour les Canadiens, et je vous demande de le mettre de côté.
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