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Mémorandum FEDERAUTO A.S.B.L. Message au monde politique Le mémorandum ci-dessous formule les attentes de FEDERAUTO A.S.B.L. concernant les trois élections de 2014 : fédérales, régionales et européennes. FEDERAUTO est la porte-parole du Commerce et de la Réparation automobiles et des Secteurs connexes (pièces, outillage et équipement de garage, import et distribution de machines agricoles, engins de génie civil, manutention et secteur deux-roues). Elle regroupe 16 groupements professionnels représentant plus de 16.000 entreprises dont la plupart des petites et moyennes entreprises. Ces dernières réalisent un chiffre d’affaires de 103 milliards € et représentent par ailleurs plus de 89.000 travailleurs. Créer de l’espace & des opportunités pour la branche automobile et les secteurs connexes – points-clés Opter pour une politique fiscale et sociale consistante au niveau des PME, une vision durable pour les entreprises de distribution & réparation de véhicules à moteur/deux-roues/machinisme au détail et soutenir la croissance d’un marché de la mobilité durable et sûr. 1. Les secteurs de la mobilité ont besoin d’une vision à long terme précise, simple et durable sur le plan de la fiscalité automobile (y compris les redevances kilométriques intelligentes) pour les entreprises et les particuliers (au fédéral et au régional) tenant compte des nouveaux systèmes de propulsion (E-mobility, CNG, biogaz) et ITS (intelligent transport systems). 2. Les secteurs de la mobilité réclament de l’attention et de l’implication dans leurs PME, véritables fournisseurs de mobilité au cours de la transition vers la mobilité partagée durable de demain. En fixant des cadres réalistes et des budgets de mobilité réservant une place au transport individuel durable. 3. Les secteurs de la mobilité sont des employeurs demandeurs d’une structure de concertation sociale unique au sein de laquelle on peut négocier les conditions de travail de leurs travailleurs. Ils demandent la création d’une vaste commission paritaire unique pour la branche de la mobilité. 4. Pour les secteurs de la mobilité, la flexibilité du travail et la force de la compétence par rapport aux pays limitrophes forment des notions fondamentales et des points prioritaires. 5. La sécurité routière est directement liée à une politique de soutien qui accentue et affine l’entretien ainsi que le contrôle périodique. 6. Formation et enseignement – les opérateurs de l’enseignement et la formation doivent accorder plus efficacement tant les aptitudes techniques que celles de management aux besoins des entreprises de mobilité. 7. Les taxes et impôts environnementaux sur les flux de déchets soumis à l’obligation de reprise sont contreproductifs et doivent être supprimés. 8. Les Régions doivent conserver les conditions d’accès aux professions réglementées des diverses activités économiques de la branche de la mobilité, car elles sont des garanties pour la sécurité routière et la protection du consommateur. 9. Les secteurs de la mobilité demandent à être soutenus dans la mise en œuvre d’un véritable service de médiation. 10. Les contrats commerciaux des secteurs de la mobilité doivent être mieux équilibrés juridiquement, soutenir la rentabilité et faire en sorte que les PME se sentent à nouveaux des ”entrepreneurs”. 3 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
SOMMAIRE 6 • Introduction • PROJET DE PROGRAMME ELECTORAL • QUE PEUT FAIRE LE POUVOIR POLITIQUE? PROPOSITIONS D’ACTIONS POLITIQUES Fédéral : Approche générale • CHARGES SALARIALES & CONDITIONS DE TRAVAIL 7 • FISCALITE AUTOMOBILE : VOITURES DE SOCIETE • BONUS DE LIQUIDIDATION de 10 à 25 % • MOBILITE–DIV–CERTIFICAT D’IMMATRICULATION A DOUBLE VOLET • Mobilité – régionalisation – problématique de l’homologation 8 • MOBILITE-DIV-plaques commerciales • ENERGIE-Carburants alternatifs au niveau fédéral 9 • Economie • répression de la fraude (sociale et fiscale) • Paiements en liquidités ou paiements au comptant • Codex Droit économique – Service de médiation 10 • Justice • Droit de rétention et recouvrement direct pour les entreprises de dépannage-remorquage • Retard de paiement 11 • Prévention des faillites • Un point prioritaire pour le SPF Economie : contrats de concession équilibrés 13 Régional (Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale) • Accès à la profession – conditions 15 • Octroi de financements et crédits aux PME • Aménagement du territoire • ABROGATION générale des taxes économiques locales improductives • Infrastructure & Mobilité 18 • Les plans de mobilité et la régionalisation du domaine de la mobilité (contrôle technique & homologation véhicules) • Accidentologie & espace pour les entreprises de remorquage 20 • Formation et enseignement • Enseignement technique et professionnel – créer des synergies 21 • Management et formation après l’école • BUDGET DE LA MOBILITE: la fiscalité automobile intelligente 22 • Législation environnementale 23 • Assainissement du sol 24 • Région flamande • Région de Bruxelles-Capitale • Région wallonne • Taxe sur les déchets assujettis à l’obligation de reprise 25 • Décret relatif à la gestion du sol • Economie régionale • Politique des permis et aménagement du territoire • Subsides et Investissements • Problématique de la rentabilité • Fiscalité / Eco-fiscalité 26 • Politique du marché de l’emploi 27 EUROPE – Politique européenne • Directive Contrôle technique à l’échelon européen 28 • Livre vert européen à propos des pratiques commerciales déloyales entre entreprises • Appréhender la concurrence étrangère déloyale • Simplification et modernisation de la réglementation de la TVA • Directive comptable ( 2013/34/UE) 5 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
Introduction Les secteurs de la mobilité sont les fournisseurs des moyens de transport qui constituent le moteur de notre économie globale. La mobilité individuelle des personnes et des travailleurs, ainsi que celle du transport de biens touchent au tissu social et économique de notre société. Elle est fondamentale pour l’épanouissement individuel et le développement de l’homme comme de l’entreprise. Mais le secteur automobile est en crise. A l’heure actuelle la branche automobile et les secteurs connexes sont confrontés à plusieurs défis : social, économique et écologique. Le consommateur a changé de regard sur la voiture et la mobilité en particulier. Les dirigeants doivent toujours partir du principe qu’il faut préserver la croissance économique. Les mesures visant à appréhender les problèmes de mobilité ne peuvent pas avoir d’impact sur la compétitivité de la Belgique. PROJET DE PROGRAMME ELECTORAL FEDERAUTO réclame une réglementation optimale moyennant une concertation efficace entre les divers niveaux de pouvoir, en étroite concertation avec les organisations sectorielles ainsi qu’une communication claire envers ses secteurs. QUE PEUT FAIRE LE POUVOIR POLITIQUE ? PROPOSITIONS D’ACTIONS POLITIQUES Fédéral : Approche générale Pour FEDERAUTO la fiscalité automobile (tant la taxation de l’utilisation que le traitement des frais automobiles dans l’impôt des personnes et des sociétés en général) constitue le point principal. La complexité et l’attente prolongée d’une vision stratégique s’étalant sur plusieurs années fait grand tort au marché de la mobilité du transport individuel parce que l’incertitude règne et, par conséquent, les entreprises ne peuvent investir dans la mobilité durable. Ceci pour éviter par exemple que les signataires d’un contrat de leasing sur quatre ans ne se trouvent face à des surprises comme celle de l’introduction de l’avantage de toute nature (ATN) sur les voitures de société. Il convient d’aborder plusieurs aspects de la fiscalité avec les Régions si l’on veut élaborer une vision politique cohérente. CHARGES SALARIALES & CONDITIONS DE TRAVAIL Le deuxième point le plus important aux yeux de FEDERAUTO en tant qu’organisation patronale du secteur automobile et des secteurs connexes est la concertation sociale et dans ce chapitre les charges salariales et la position concurrentielle par rapport à l’étranger. Dans cette optique FEDERAUTO unit ses forces à celles de toutes les entreprises du marché de la mobilité individuelle pour examiner dans le cadre du statut unique et de l’évolution du secteur vers la mobilité intelligente et durable, le moyen de rassembler les fonctions professionnelles et les conditions de travail sous une même commission paritaire unique afin de soutenir au maximum le marché du travail sectoriel pour nos employeurs et l’emploi sectoriel. Des milliers de PME forment la colonne dorsale de la branche automobile, à plus forte raison après la diminution du nombre des constructeurs automobiles dans notre pays. FEDERAUTO réclame à titre de secteur automobile que le prochain gouvernement procède à une vraie 6
réduction des charges salariales d’au moins 5%, comme le demandent aussi les organisations des classes moyennes. Cette intervention d’environ 7 milliards d’euros servirait à stimuler la compétitivité des entreprises et ainsi soutenir la croissance et l’emploi. L’accent reposerait sur une combinaison entre le blocage de l’indexation et la réduction des charges patronales en plusieurs phases. Les indemnités de crédit-temps et de pause-carrière basées sur un congé non motivé sont devenues intenables pour nos PME et devront à l’avenir faire l’objet d’une restriction pour qu’une politique du personnel dans les PME reste envisageable. A fortiori dans des secteurs comme les nôtres où les services à la clientèle requièrent toujours davantage de flexibilité. L’économie ne peut continuer de tourner que si le plus grand nombre de travailleurs reste au travail. A l’heure actuelle, la réglementation sociale offre encore trop d’incitants aux travailleurs pour cesser de travailler ou travailler moins. FISCALITE AUTOMOBILE : VOITURES DE SOCIETE Dès l’introduction du nouveau système d’avantage de toute nature (ATN) sur les voitures de société, FEDERAUTO s’est opposée au mode de calcul et aux paramètres utilisés. La pratique a démontré que de nombreux utilisateurs et sociétés se sont sentis dupés par la rétroactivité de cette imposition. Le nouveau régime a en tout cas stoppé l’élan vers des véhicules écologiques dans une mesure telle que la vente des voitures électriques hybrides ou plugin et au CNG a chuté pour atteindre un seuil négligeable en 2013, tendance contrastant fortement avec ce qui se passe à l’étranger. En outre la composante de la dépense non admise dans la formule (1/7) crée de facto une nouvelle taxe puisque les sociétés et surtout les A.S.B.L. ne disposent d’aucune compensation de la dépense non admise. Ce dernier point empêche même diverses A.S.B.L. disposant d’une grande flotte (par exemple les soins à domicile) d’opter pour des véhicules écologiques. Il faudrait donc amender la loi en faveur de ces dernières. FEDERAUTO réclame expressément que la prochaine législature n’entreprenne plus rien qui alourdirait l’imposition des voitures de société sans un règlement ou une solution à la problématique des charges salariales concernant le volet « voitures de société pouvant être utilisées à des fins privées”. La tendance à introduire des budgets mobilité ou des plans cafétéria dans les grandes entreprises (politique de la Région flamande) ne peut être un prétexte à alourdir la fiscalité en la matière. La voiture de société représente une part importante du chiffre d’affaires de notre secteur et est sensible à la perte d’emplois et d’investissements du secteur auto. Une étude réalisée avec la collaboration de KPMG révèle d’ailleurs que les arguments classiques en défaveur des voitures de société ne tiennent pas la route et qu’au contraire le volume de voitures de société (à rotation accélérée tous les quatre ans) peut accélérer le verdissement du parc automobile. BONUS DE LIQUIDIDATION de 10 à 25 % Le gouvernement fédéral a introduit une mesure visant à imposer davantage l’épargne des indépendants dans leur société en cas de cessation d’activité. Il s’agit d’une hausse de l’imposition de pas moins de 150 %. Les entrepreneurs indépendants de notre secteur commencent seulement à prendre conscience de cette mesure. Ils envisagent de liquider leur société et le cas échéant de cesser leur activité. Il s’agit de petites entreprises de garage et d’entreprises des secteurs connexes. Si les PME parvenaient encore à survivre grâce aux réserves constituées, la hausse de la taxe les contraint désormais à sortir les réserves de leur société et à les verser sous forme de dividende. Et cela précisément au moment où la crise frappe durement notre branche. FEDERAUTO réclame le rétablissement du régime initial du boni de liquidation et du précompte professionnel de 10%. MOBILITE – DIV – CERTIFICAT D’IMMATRICULATION A DOUBLE VOLET Au 1er septembre 2013 la DIV a adopté le certificat d’immatriculation à double volet. Au départ, le secteur s’est réjoui de l’introduction de ce certificat mais son objectif principal consistant à promouvoir le double volet comme filtre et mesure de précaution lors de la reprise de véhicules sous financement, n’est pas réalisable pour l’instant. FEDERAUTO demande avec insistance de chercher un consensus avec les autorités fédérales (DIV) et le secteur bancaire pour que les voitures sous financement soient rapidement identifiées en cas de reprise. Une initiative législative s’impose d’urgence pour que les garages ne soient pas victimes de l’acquisition de véhicules encore sous financement. Mobilité – régionalisation – problématique de l’homologation En matière de transfert de compétences concernant l’homologation de véhicules, il convient d’agir avec circonspection. La sixième réforme de l’Etat manque absolument de clarté à ce propos. Dans tous les cas, la meilleure garantie de traiter les demandes de réception rapidement et efficacement, mais 7 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
aussi l’optimalisation du respect de la réglementation passent par un organe central interrégional. Les autorités, fédérations et instances de contrôle concernées pourraient unir leurs forces pour aboutir à une réalité économique plus favorable à l’instar des pays limitrophes. FEDERAUTO est disposée à partager ses compétences avec les Régions afin d’assurer la continuité des services à ses entreprises dans le cadre d’une collaboration des secteurs public et privé. MOBILITE-DIV-plaques commerciales FEDERAUTO plaide en faveur des plaques commerciales mais moyennant une adaptation visant à lutter contre les abus (comme la location illégale de plaques essai). La procédure de demande et de prolongation peut encore être améliorée en concertation avec la DIV. FEDERAUTO réclame également au prochain gouvernement qu’il œuvre à l’harmonisation de l’usage des plaques commerciales dans la zone euro. ENERGIE-Carburants alternatifs au niveau fédéral FEDERAUTO souhaite que le plan incitant à l’usage de carburants de transport alternatifs se concrétise en une concertation avec l’administration des finances et une stratégie pour les dix prochaines années plutôt que jusqu’en 2017 comme annoncé. La fiscalité dans le cadre de l’avantage de toute nature (ATN) doit être revue en faveur de certains types de véhicules et le gouvernement fédéral a son rôle à jouer dans la concrétisation de l’inter-opérationnalité de l’infrastructure de rechargement et des stations de remplissage de CNG dans notre pays, en réponse à la demande de la Commission européenne en la matière. 8
Dans le domaine législatif relatif aux CNG et LNG, il faudra être attentif aux points d’action suivants : 1. Action parkings souterrains : les véhicules au CNG ne sont pas plus dangereux que les autres 2. Prévoir une procédure claire d’octroi du permis d’environnement pour les stations de ravitaille- ment en CNG (plus spécifiquement en Wallonie). 3. Homologation poids lourds au CNG ou dual-fuel 4. Métrologie stations-service pour CNG/LNG 5. Besoin d’un cadre légal réglementant le biogaz en tant que carburant pour véhicules. Concernant les véhicules électriques, nous nous référons à la Commission européenne dont un projet de directive exige l’installation de 12.000 bornes de charge sur notre territoire. A l’échelon fédéral, il conviendra de coordonner l’inter-opérationnalité et le modèle de marché des bornes de charge (chargements lent et rapide) par le biais d’une commission d’experts. Economie - répression de la fraude (sociale et fiscale) Les membres de FEDERAUTO sont de plus en plus fréquemment confrontés aux inspections fiscales et sociales. Ces contrôles fiscaux ne se passent pas toujours bien. Dans le même temps on considère encore trop souvent la fraude fiscale et sociale comme une simple mesure pour boucher les trous du budget, surtout à la lumière des récentes impositions des voitures de société. On a le sentiment que les contrôleurs ne s’immergent pas pendant des mois dans les grands dossiers de fraude grave et organisée, mais ont dans le viseur les petits indépendants et les PME qui n’ont pas les moyens de recourir aux techniques de pointe pour réduire autant que possible la pression fiscale pesant sur leurs impôts ou de se lancer dans de longues procédures judiciaires contre les services d’inspection. Sur les plans de la TVA et de l’imposition fiscale telle que l’ATN, FEDERAUTO réclame les simplifications et assouplissements propres aux entreprises actives dans le commerce et la réparation automobiles. Paiements en liquidités ou paiements au comptant L’accord gouvernemental fédéral actuel stipule que le seuil en dessous duquel seront acceptés les paiements comptants seront fortement réduits. L’objectif était de mettre fin au blanchiment d’argent mais aussi à la fraude fiscale. Le plafond des paiements en liquidités a été limité à 3.000 euros en 2014, comme prévu dans la note politique du secrétaire d’Etat à la Répression de la Fraude, John Crombez, basée sur l’accord gouvernemental. Pour les négociants de motos, de voitures et de poids lourds, cette obligation demeure difficile à réaliser, particulièrement dans le cadre de ventes à l’étranger qui constituent une part importante du chiffre d’affaires du négoce de véhicules d’occasion. D’où le risque que le commerce migre vers les pays limitrophes dont les réglementations sont plus flexibles. FEDERAUTO est demandeur d’une solution pratique qui permettrait au secteur de concurrencer la situation dans les pays limitrophes. Codex Droit économique – Service de médiation Dans le contexte des cadres de médiation par secteur, FEDERAUTO est demandeur de l’élargissement de la commission de conciliation actuelle en matière de vente de véhicules d’occasion à la vente de véhicules neufs, en concertation avec les détenteurs d’enjeux concernés. 9 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
Justice Droit de rétention et recouvrement direct pour les entreprises de dépannage-remorquage Après les élections, FEDERAUTO compte rouvrir le projet de loi actuel, relatif au droit de rétention et au recouvrement direct des entreprises de dépannage-remorquage, qui a déjà été débattu en commission infrastructure. Sa préférence va à son incorporation dans l’accord gouvernemental ; l’importance sociétale des entreprises de dépannage (plus particulièrement lors du remorquage de poids lourds transportant des cargaisons dangereuses) a fortement augmenté proportionnellement à leurs investissements importants. L’absence de sécurité juridique que vivent ces entreprises quant à l’obtention du règlement de leurs interventions exige qu’on se penche d’urgence sur la question, ce qui ne pourra qu’être bénéfique pour la sécurité routière et la fluidité de la circulation. Le recouvrement direct ou le droit de rétention des véhicules et leur chargement fourniraient à ces entreprises un moyen de pression pour obtenir plus rapidement le paiement de leurs services. Un projet de loi aurait tout à fait sa place dans ce contexte. FEDERAUTO met ses compétences à disposition afin d’aboutir à une solution acceptable pour toutes les parties concernées. Les entreprises de dépannage-remorquage traditionnelles (notre pays en compte environ 250) sont confrontées à certains problèmes qui impactent directement leur rentabilité. La législation leur octroie une pertinence sociétale (service auxiliaire d’intervention rapide en vue de remorquer-dépanner rapidement et avec professionnalisme tant les voitures de tourisme que les poids lourds (et leur chargement) suite à une infraction, un accident ou une saisie) qu’elles ne parviennent pas à concrétiser comme il se doit. La perception de la rémunération (ou facturation) des services prestés se trouve parfois compliquée en raison du rapport spécifique avec le donneur d’ordre de l’enlèvement du véhicule d’une part et le contrevenant ou la victime de l’accident (conducteur, propriétaire du véhicule remorqué) d’autre part. Dans ce triangle, l’entreprise de dépannage-remorquage est dépourvue des outils nécessaires (droit de rétention et recouvrement direct auprès du détenteur et propriétaire du véhicule remorqué) pour recouvrer le paiement des services fournis. Il règne une grande confusion dans la jurisprudence et la doctrine concernant le droit de rétention et le recouvrement direct du paiement, ce qui justifie pleinement un initiative législative. FEDERAUTO et DETABEL réclament au gouvernement ou au parlement de la nouvelle législature qu’il prenne cette initiative législative. Lors de la précédente législature, un projet de loi avait été élaboré qui pourra être repris en vue de son peaufinage avec les parties concernées. 10
Retard de paiement Récemment, en 2013, la directive 2011/7/UE de lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales a été transposée en droit belge. Il n’a toutefois pas été tenu compte des besoins spécifiques des PME. Le problème vient surtout du fait que d’une part on impose aux autorités un délai de paiement maximal de 60 jours mais que d’autre part elles jouissent du droit de prolonger contractuellement le délai de vérification (c.-à-d. le délai dont les autorités disposent pour contrôler les factures entrantes avant que le délai de paiement ne commence à courir) à plus de 30 jours. Il conviendra de suivre de manière approfondie ce délai de vérification et le délai de paiement sous la prochaine législature. C’est capital pour nos entreprises de dépannage-remorquage dépendant des paiements effectués par le parquet. Le législateur a approuvé en 2013 une procédure d’ordre de paiement pour les créances non- contestées. Il faudrait en outre instaurer une procédure pour les créances mineures contestées afin que les entreprises puissent réagir plus rapidement et à moindre frais en cas de défaut de paiement. Prévention des faillites Il faut ouvrir un débat approfondi sur les fondements de la loi sur la continuité des entreprises (LCE). Malgré le bien-fondé de cette législation force est de constater qu’en pratique 70% des entreprises qui y recourent font faillite quand même. La loi ne parvient donc pas (encore) à concrétiser son objectif et à détourner les entreprises de la faillite. Certains points de cette loi ont été amendés récemment pour répondre aux nombreuses plaintes qu’elle générait concernant notamment des abus et le manque d’information approfondie des créanciers. Bien que ces amendements étaient indispensables, le législateur a voulu à tout prix éviter de toucher aux fondements de la LCE. FEDERAUTO reste partisan du maintien de la LCE mais étant donné que d’une part la loi passe pour l’instant à côté de son objectif et d’autre part qu’elle a des répercussions importantes sur les créances, elle demande l’ouverture d’un débat sur les fondements de la LCE et ses amendements et réclame d’autres adaptations là où cela s’impose. FEDERAUTO plaide notamment en faveur d’un accès plus strict de la procédure LCE en renforçant le contrôle des chances réelles de rétablissement de l’entreprise. Il faudrait également retravailler le principe de la réduction de la dette. A l’heure actuelle, il est fréquent que les PME doivent renoncer à 90% de leurs créances. Cette tendance doit être corrigée afin qu’elles puissent recouvrer une plus grande partie de leur créance, ce qui permettrait d’éviter l’effet boule de neige. Un point prioritaire pour le SPF Economie : Contrats de concession équilibrés FEDERAUTO lance un appel au futur ministre de l’Economie pour que, dans la continuité du Livre Vert de la Commission européenne en matière de pratiques commerciales déloyales entre entreprises situées en Europe, il prenne l’initiative législative interdisant les critères économiques abusifs dans les contrats de distribution qui découlent d’un rapport de force déséquilibré entre les parties (généralement l’importateur et le concessionnaire). Les PME et les indépendants sont les principales victimes de telles pratiques. Tout comme dans la concertation plus informelle de la chaîne, il est nécessaire et urgent de créer un cadre permettant à l’ensemble des acteurs d’un réseau de distribution d’exercer leurs activités dans des conditions de rétribution équitable au moyen d’accords contractuels équilibrés entre distributeurs et fournisseurs (constructeurs et/ ou importateurs). La liste indicative des formes les plus typiques de dispositions déséquilibrées présentes dans la plupart des contrats, et en vertu desquelles la partie la plus puissante tâche de faire endosser ses propres frais et risques usuels à la partie la plus faible, devrait être à la base de ces contrats de partenariat. FEDERAUTO souhaite, ensemble avec le SPF Economie, s’atteler à cette matière lors de la prochaine législature. FEDERAUTO est favorable à un cadre législatif posant la pierre angulaire qui servira à établir des contrats de concession et d’agent équilibrés dans lesquels les droits et obligations réciproques seront équitablement répartis et fixés dans le contrat de base (et pas dans les annexes comme c’est fréquemment le cas à l’heure actuelle). Les dernières années, les distributeurs finaux des divers secteurs de FEDERAUTO sont confrontés à des contrats d’adhésion irréalistes qui requièrent de lourds investissements de la part de nombreuses PME. La loi de 1961 en vigueur (loi sur la rupture unilatérale des contrats de concession) ne régit que le délai de préavis ou l’indemnité compensatoire de préavis équitable mais ne répond pas à la nouvelle tendance selon laquelle constructeurs et importateurs imposent de nouvelles conditions commerciales tellement dures qu’elles mettent à mal la rentabilité du vendeur final sans autre forme de protection. A l’instar de la protection du consommateur, une liste noire des clauses interdites pourrait servir de fondement à une meilleure protection juridique pour tout distributeur exerçant comme concessionnaire ou agent. 11 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
Régional (Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale) Une politique des PME forte devra garantir l’emploi et la rentabilité de nos PME moyennant des choix budgétaires clairs concernant la fiscalité automobile et l’éco-fiscalité, les incitants pour les entrepreneurs débutants et confirmés, la promotion de la formation pour se préparer aux évolutions technologiques futures des véhicules. Il faudra aussi une politique forte sur les plans de la simplification administrative, la sécurité routière et l’aménagement du territoire. En tant que fédération sectorielle, dans le cadre de la sixième réforme de l’Etat nous réclamons la création d’un modèle de concertation transparent fixant institutionnellement l’implication directe ou indirecte (par le biais de conventions précises avec les organisations interprofessionnelles) des secteurs dans le fonctionnement du Conseil socio-économique flamand (Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen (SERV)), wallon (CESW) et bruxellois (ESRBHG). Accès à la profession – conditions Depuis 2007 (lors de la modernisation des accès à la profession) les mêmes conditions s’appliquent à la plupart des activités professionnelles indépendantes du secteur auto : vente de véhicules à moteur d’occasion, entretien et réparation de véhicules à moteur neufs et d’occasion, vente et montage de pièces et accessoires etc. 13 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
Ces véhicules à moteur sont subdivisés en deux catégories : - Les véhicules légers : du vélomoteur et de la moto en passant par la voiture de tourisme jusqu’à la camionnette, d’un poids maximum de 3,5 tonnes ; - Les véhicules lourds : de la grosse camionnette de plus de 3,5 tonnes en passant par le poids lourd jusqu’aux véhicules de génie civil et tracteurs agricoles. Quiconque se limite exclusivement à des activités de réparation de carrosserie ou de négoce de véhicules à moteur d’occasion sans réparation ni entretien doit remplir une série de conditions générales en matière de technique automobile. Sans oublier les compétences administratives sectorielles dans les domaines de la fiscalité, l’environnement, les réglementations sociales, le contrôle des compteurs kilométriques, les plaques commerciales et la réglementation européenne. Tout un chacun qui procède à des travaux particuliers de mécanique automobile ou d’électricité- électronique doit dorénavant démontrer qu’il/elle dispose de compétences plus spécifiques. Pour certains les conditions d’accès à la profession sont désuètes mais pourtant ils transmettent au candidat indépendant le message qu’il/elle doit faire sienne un minimum de compétences professionnelles pour avoir une chance de réussite dans la vie professionnelle. Pour le public ce message sous-entend que l’homme ou la femme de métier doit être qualifié et disposer des compétences requises pour fournir un service de qualité au client. Il ne faut pas perdre de vue l’aspect “SECURITE” des véhicules, dont la responsabilitéincombe aux professionnels. L’entreprise moderne du futur qui exerce dans le commerce et la réparation automobiles ne pourra subsister qu’en tenant compte de l’indispensable professionnalisation de l’atelier et la possession des aptitudes de management pour gérer son affaire. La technologie des véhicules à moteur est en plein développement (voitures, poids lourds et machines) et requiert connaissance préalable et formation continue. L’unification européenne (voir aussi la nouvelle directive services) intensifiera la concurrence sur le marché et obligera les entreprises actuelles et qui se lancent à disposer de connaissances professionnelles et de gestion d’entreprise. L’accès à la profession doit aider à réduire le risque de faillite. Il n’est pas rare aussi que les entreprises qui se lancent sous-estiment les nouvelles technologies et soient sous-capitalisées. L’accès à la profession permet également de passer d’une sous-activité à l’autre ou de développer cette activité en tant qu’activité complémentaire (carrosserie, vente de véhicules d’occasion, réparation et entretien de véhicules à moteur). La matière a été régionalisée sous la sixième réforme de l’Etat et FEDERAUTO réclame avec insistance que l’accès actuel aux professions qu’elle représente et le fonctionnement actuel de la commission d’examen fassent partie intégrante de la réglementation régionale (y compris le fonctionnement d’un conseil d’accès à la profession). L’accès à la profession de mécanicien vélo doit toutefois être actualisée car en 2007 elle n’a pas fait l’objet d’une modernisation et est par conséquent fondée sur des conditions fondamentales dépassées (cf. évolution du vélo vers l’e-bike par exemple). Le cas échéant, les Régions pourront procéder ultérieurement à des corrections conformément à la politique. 14
Heureusement il ne manque pas de moyens à tout professionnel qui se respecte de se former et se qualifier adéquatement et de se préparer aux nouveaux défis qui l’attendent. L’offre de formations a littéralement explosé récemment et les responsables politiques, tant dans qu’en dehors des secteurs professionnels ont placé le principe de la formation à vie tout en haut de l’agenda de toute initiative engagée. Le fonds de formation sectoriel Educam en est le partenaire par excellence. Les établissements d’enseignement également, qu’il s’agisse d’enseignement à temps plein ou partiel, tels que les centres de formation Syntra (VL)/ IFPME(W)/ ZAWM (CG), mettent tout en œuvre pour assurer des formations qui s’inscrivent le plus étroitement possible dans l’objectif avancé : proposer au candidat entrepreneur du secteur automobile la base la plus large et adéquate possible pour se lancer dans la branche avec toutes les chances de réussite. Octroi de financements et crédits aux PME La branche automobile et les secteurs connexes ont un coefficient de capital élevé et les constructeurs et importateurs augmentent la pression à l’investissement sur nos vendeurs finals. La régionalisation du fonds de participation (sixième réforme de l’Etat) doit être l’amorce pour que les Régions prennent des initiatives ciblées, par exemple en matière de prêt lancement mais aussi d’autres crédits favorables à nos PME. Les Régions devront par ailleurs bien réglementer les nouveaux modes de financement tels que le crowdfunding (finance participative, prêt gagnant-gagnant etc.). A l’heure actuelle le Fonds de participation gère également l’indemnité compensatoire de revenu dans le cadre de travaux routiers de longue durée et cette compétence sera transposée aux Régions dans le cadre de la régionalisation. C’est une opportunité pour les Régions de participer à une politique intégrée dans le domaine des nuisances provoquées par des travaux publics dont nos entreprises sont régulièrement victimes (entreprises de garage, stations-service etc.). Aménagement du territoire Afin d’offrir suffisamment de terrains d’entreprise abordables et utilisables aux PME, les Régions doivent prendre les devants auprès des communes et intercommunales pour qu’elles n’imposent pas trop rapidement des conditions supplémentaires en matière d’emploi, environnement, accessibilité, mobilité etc. lors de l’aménagement de ces terrains. En effet ces conditions supplémentaires expliquent pourquoi les PME ne parviennent pas de facto à s’établir dans les zones accessibles aux entreprises de leur région. Le commerce et la réparation automobiles et leurs secteurs connexes demandent à continuer de bénéficier à l’avenir des moyens d’établissement, d’autant plus que comme c’est le cas actuellement la réglementation (principalement la législation environnementale) contraint ces entreprises à délocaliser dans des zonings économiques et pour PME. ABROGATION générale des taxes économiques locales improductives L’harmonisation de la fiscalité communale s’impose dans les Régions. Celles-ci doivent passer des accords concrets avec les communes et examiner avec les administrations respectives quelles taxes économiques locales improductives abroger, telle par exemple la taxation sur la force motrice. L’objectif consiste à harmoniser les taxes restantes et à les rendre plus clémentes pour les entreprises. Le secteur automobile est un tissu de petites PME et d’indépendants qui réclament tous cette mesure. Infrastructure & Mobilité L’aménagement du territoire et la réglementation environnementale influencent le lieu d’établissement ainsi que les moyens d’extension et de développement des entreprises. Mais les activités quotidiennes et l’expansion des entreprises, surtout les entreprises de nos secteurs, peuvent avoir un impact sur l’environnement immédiat. Les autorités doivent prendre les mesures afin de garantir aux entreprises qu’elles pourront s’établir et grandir dans un environnement sûr en disposant de l’espace physique indispensable pour entreprendre et être accessibles à leurs fournisseurs, clients et travailleurs. Une politique commerciale adaptée et la réduction des nuisances dues aux travaux publics sont des conditions préalables absolues. La solution aux problèmes de mobilité doit forcément être recherchée dans le domaine où ils se posent, c.-à-d. dans la circulation. C’est vrai tant pour les problèmes environnementaux que de capacité. Il est fondamental d’améliorer l’infrastructure des routes pour faciliter la circulation, le transport et la croissance économique. 15 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
L’introduction de la redevance kilométrique intelligente ne peut pas déboucher sur le renforcement de taxes qui n’ont rien à voir avec les coûts de la route. Les autorités ne peuvent pas continuer de taxer la circulation routière tout en dépensant les recettes ailleurs. Des taxes supplémentaires ne sont acceptables qu’à la seule condition que les recettes supplémentaires qu’elles génèrent soient consacrées au réseau routier. C’est pourquoi nous réclamons la révision du régime fiscal actuel de l’automobile et du financement des voies principales, la transition d’un système d’imposition à un système de taxation équitable de l’usage de la route. A nos yeux, le juste prix repose sur les coûts. L’introduction d’une tarification est d’après nous indissociable du développement du marché de la mobilité où l’offre et la demande se rencontrent. Le commerce et la réparation automobiles et les secteurs connexes regroupés chez FEDERAUTO sont disposés à mener une étude pour permettre aux entreprises de demain de se développer en de véritables centres de mobilité. Nous comptons sur le soutien des autorités pour y parvenir. L’infrastructure est un véritable fer de lance : FEDERAUTO demande aux autorités régionales de continuer à y investir pour favoriser la fluidité de la circulation. Pour FEDERAUTO les recettes générées par la taxation automobile doivent servir directement à l’amélioration de l’infrastructure. Nos secteurs, fournisseurs de mobilité, réclament la libération de moyens destinés à l’aménagement, l’extension et l’entretien de l’infrastructure routière mais aussi qui combleront les chaînons manquants. Comparé à d’autres Etats membres européens, notre score en matière d’investissements publics par rapport au PIB est faible. Si les Régions tiennent à se profiler en tant que plaque tournante économique en Belgique et en Europe, elles doivent se mettre au travail d’urgence. Il faut stimuler divers projets comme des travaux d’adaptation du RING autour de Bruxelles (séparer la circulation en transit de la circulation locale), aménager des parkings à proximité des transports en commun comme les gares, aménager des voies de circulation distinctes pour les poids lourds et revaloriser les routes régionales (centralisation sur leur fonction de circulation). Pour le deux-roues motorisé aussi l’infrastructure routière doit être aménagée (peinture à relief, couvercles de puits antidérapants, glissières de sécurité etc.). De manière générale les Régions doivent être attentives à la technologie moderne pouvant servir à la planification des aménagements routiers et qui doit les préparer à l’avenir (par exemple e-call). 16
Enfin FEDERAUTO encourage la mobilité et la qualité de la vie écologiques. FEDERAUTO est partisane de la différenciation fiscale en faveur des voitures et deux-roues écologiques à condition que son coût budgétaire soit neutre. FEDERAUTO réclame des incitants fiscaux sur les carburants à faible émission de CO2. FEDERAUTO demande qu’on s’attelle à un marché énergétique plus durable mais cette politique doit être fondée sur des solutions à long terme plutôt que sur le court terme. Le monde politique doit stimuler les initiatives de durabilité émanant du marché et ainsi rompre la paralysie de la politique de la mobilité actuelle. L’auto est et demeure le moyen de transport le plus populaire et représente 68% de tous les déplacements. Cette tendance s’explique parce que les gens ne parviennent à se tenir à leur agenda professionnel, familial, social et des loisirs que grâce à l’automobile. Mais FEDERAUTO est pleinement consciente que les effets néfastes tels que les embouteillages ou les files, les accidents de la route, les nuisances sonores et la pollution doivent être abordés de manière ciblée. A cet effet, il faut aménager de nouvelles routes et rénover le réseau routier actuel (y compris les pistes cyclables) et y associer la redevance kilométrique intelligente, qui ne trouvera d’écho que lorsque le gouvernement aura affirmé clairement qu’elle remplace toutes les autres taxes automobiles. L’introduction d’éventuelles nouvelles taxes afin de gérer la politique de la circulation ne peut pas mener à l’augmentation globale des taxes de circulation. La redevance kilométrique intelligente pour les poids lourds peut constituer une étape transitoire ou un début de solution mais son effet sur la mobilité demeurera restreint. Pour FEDERAUTO il faut également tenir compte de certains points de départ fixes : - Un système simple et faisable limité au réseau actuel de l’eurovignette ; - Le montant des tarifs doit être accordé à celui des pays limitrophes pour garantir une posi- tion concurrentielle optimale ; - Pas de différenciation des tarifs selon le lieu et l’heure tant qu’il n’a y pas de redevance kilo- métrique intelligente pour les voitures de tourisme. Concernant la redevance kilométrique intelligente pour les voitures particulières FEDERAUTO réclame que son introduction pour les poids lourds et les voitures de tourisme aille de paire avec la suppression de la fiscalité de la circulation. C’est logique puisque c’est l’usage et non plus la possession qui devra être imposée. Une politique cohérente qui tient compte de tous les facteurs et conséquences de la redevance kilométrique intelligente s’impose. FEDERAUTO souhaite que les Régions l’impliquent dans la préparation de la « redevance kilométrique intelligente modulée sur l’écologie » pour les poids lourds. Il faut sans tarder clarifier la question fiscale de la redevance kilométrique intelligente, le critère de localisation, le tarif et le taux d’imposition, la technologie, la réforme de la taxe de circulation, le contrôle du respect de la réglementation, le calendrier et la collaboration au sein des Régions. D’après des simulations du Bureau du Plan, la mise en application de la redevance kilométrique intelligente limitée aux poids lourds ne réduira ni la congestion des routes ni l’impact de la circulation sur l’environnement. Pour résoudre efficacement le problèmes des files, il faut introduire la redevance kilométrique intelligente pour tous les usagers de la route. Il sera important lors du lancement possible en 2016 de la redevance kilométrique intelligente pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes que les recettes supplémentaires générées soient affectées à des projets d’investissement dans la mobilité et les travaux publics. Ce n’est que de la sorte que l’introduction de cette taxe trouvera sa portance. FEDERAUTO plaide en faveur de normes environnementales et de sécurité adaptées et tournées vers l’avenir. En associant les normes à un délai d’introduction précis elles pourraient même s’avérer un stimulant pour les constructeurs automobiles et les automobilistes. Les gouvernements régionaux doivent aussi veiller à rendre les véhicules électriques et au CNG plus 17 Mémorandum FEDERAUTO asbl | Message au monde politique
attractifs, par exemple par le biais de réductions fiscales (une compétence héritée de la sixième réforme de l’Etat) ou d’une réglementation intelligente (telle que le parking gratuit ou l’ouverture des voies réservées aux autobus aux voitures électriques, comme c’est le cas en Norvège). Sur ce point FEDERAUTO renvoie au position paper qu’elle a fait parvenir avec les détenteurs d’enjeux au gouvernement flamand. FEDERAUTO y pourvoit en un plan en sept étapes où elle demande la création d’un E-team ou d’un détachement spécial chargé de donner forme, en concertation avec le fédéral, à la mise en œuvre des facilités indispensables aux carburants alternatifs dans notre pays, comme le veut l’Europe. Mais soyons clairs : le temps des études de faisabilité et des champs expérimentaux est révolu ; place à l’action et aux mesures concrètes pour générer une espèce de market-pull pour finalement atteindre les objectifs européens pour 2050 (livre blanc). En matière de CNG, nous aimerions que les Régions s’attellent à ce qui suit : 1. la fiscalité : cadre fiscal stable pour le gaz naturel à la pompe (bloqué pour 10 ans + ensuite révision annuelle en fonction des objectifs), fiscalité automobile fondée sur un éco-score affiné, soutien aux poids lourds au CNG/LNG afin de réduire l’écart par rapport aux poids lourds diesel. 2. Infrastructure : dresser la carte stratégique des stations-service, accorder des subsides fédéraux et régionaux aux points de remplissage CNG (cf. Prime écologique en Flandre – Agentschap Ondernemen étendue aux autres régions et intervention majorée), obligation carburants alternatifs dans les grandes stations-service. 3. Communication et rôle des autorités : exemple fonction gouvernement, synergie avec les communes/régions et projets-pilotes, communication institutionnelle avec le SFP/ l’ASBE/NGV Platform/FEDERAUTO. Les plans de mobilité et la régionalisation du domaine de la mobilité (contrôle technique & homologation véhicules) FEDERAUTO souhaite que les plans de mobilité des Régions s’accordent au maximum avec le passage aux carburants alternatifs et l’introduction des plans de mobilité. La stratégie globale pour l’avenir des citoyens et des entreprises se fait attendre, favorise l’insécurité juridique et freine le développement de la transition vers un parc automobile plus vert et durable. En outre FEDERAUTO compte bien être associée au débat autour de l’implémentation de la régionalisation du contrôle technique et de l’homologation. Le secteur possède un vaste savoir- faire lui permettant, le cas échéant, de jouer un rôle dans ces domaines et souhaite mettre en œuvre avec les Régions un guichet interrégional efficace au service de tous les particuliers et entreprises en quête d’un service rapide et qualitatif dans le domaine de l’homologation & des documents de conformité, en particulier pour les voitures de société et les machines. La périodicité du contrôle 4-2-2 doit être révisée et mieux accordée à la sécurité routière. De même il faudrait accélérer l’introduction du contrôle périodique des motos. Les régions devront élaborer une réglementation tenant compte de la vélocité des vélos électriques (speed pedelecs) dans les domaines de l’homologation, l’assurance, le code de la route etc. Accidentologie & espace pour les entreprises de remorquage FEDERAUTO tient à attirer l’attention sur le vœu du secteur automobile et des secteurs connexes (deux-roues (y compris la branche du vélo), machinisme agricole etc.) de suivre l’exemple de la Suède dans ce que nous pourrions généralement qualifier d’accidentologie et de voir les Régions s’atteler à cette question. A l’instar des pays scandinaves, dans l’analyse des accidents de la route, les Régions devraient à l’avenir tenir compte de l’état du véhicule (voiture de tourisme ou poids lourds) ayant provoqué l’accident. Il s’agit d’un des facteurs que nous tenons à souligner et qui devrait être repris par le BART, le “Belgian Accident Research Team”. Il peut en effet s’agir d’un élément complémentaire dans le calcul du coût des accidents de la route. La pratique nous apprend qu’on aurait pu éviter de nombreux accidents de la route si le véhicule avait été rigoureusement soumis à un entretien régulier. Nous pensons ici principalement aux composants de sécurité tels que les pneus, la suspension, les freins, la direction et l’éclairage. Par ailleurs, à l’instar des pays limitrophes, il convient de prendre des mesures concrètes de nature à favoriser immédiatement la sécurité routière telles que l’usage de pneus hiver. En matière de sécurité routière, FEDERAUTO réclame le soutien de la campagne annuelle “Pensez à votre santé”, 18
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