Mexique : rapport économique 2017
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Représentation suisse à : Mexico City Formulaire CH@WORLD : A754 Pays : Mexique Date de la dernière mise à jour : 02/10/2017 Réf. 512.0 – TEJ / ZUL / TOL Mexique : rapport économique 2017 Executive Summary Contexte ème Puissance du G20, 15 économie mondiale en 2016, le Mexique est un pays émergent qui prend de plus en plus de poids sur la scène internationale, tant sur le plan politique qu’économique. Cependant, le pays fait encore face à de gigantesques défis internes que sont l’insécurité, la corruption et l’impunité, minant non seulement les performances de son économie, mais également l’Etat de droit et ses institutions. Lors de son entrée en fonction en décembre 2012, le président Enrique Peña Nieto a entamé de profondes réformes structurelles visant à améliorer la productivité et la compétitivité de l’économie mexicaine. Alors qu’il ne lui reste plus qu’un an de mandat, les effets réels des réformes se font toujours attendre. Cependant, la morosité qui caractérisait l’environnement économique international depuis fin 2014 semble céder la place à une croissance plus dynamique ; et si les incertitudes demeurent dans le contexte actuel, la première moitié de l’année a été moins turbulente sur le plan économique et commercial que ne laissait présager beaucoup d’annonces politiques et médiatiques lors des élections étatsuniennes – reste à voir ce qu’il adviendra notamment de l’ALENA dans ce qui reste de l’année. Evolutions en 2016 et 2017 En 2016, la croissance de l’économie a été de 2.3% et ne devrait pas être bien meilleure en 2017. Et même si se sont éloignés les risques de récession annoncés par bon nombre de spécialistes lors de la victoire surprise de Donald Trump, les prévisions de croissance ont tout de même été revues à la baisse suite à son élection. La dette publique ne fait qu’augmenter depuis quelques années, ayant dépassé le seuil symbolique des 50% du PIB à la fin 2016. Bien que ce niveau d’endettement soit raisonnable en comparaison internationale, sa spirale ascendante est inquiétante compte tenu du faible taux d’imposition des sociétés et des personnes (un taux très faible en comparaison internationale, bien qu’en nette augmentation sous l’actuelle présidence). Le commerce extérieur du Mexique s’est encore ralenti durant l’année 2016, les importations ayant baissé de 2.07% et les exportations de 1.76% par rapport à 2015, – mais ces dernières présentent au contraire un fort dynamisme en 2017. Les flux d’IDE se sont montés à US$26.7 milliards en 2016, soit une baisse de 5.8% par rapport à l’année précédente ; mais là encore 2017 enregistre une nette augmentation (+9% au premier semestre). Enfin, côté emplois, le taux de chômage continue de baisser (autour de 3.5% en 2016 contre 4.3% en 2015), mais la majorité de la population active continue d’être employée dans le secteur informel (autour de 57%). Conséquences pour la Suisse Le Mexique représente pour la Suisse un marché potentiel gigantesque de plus de 120 millions d’habitants. Sa proximité avec les Etats-Unis et sa politique économique libérale sont des atouts pour ème les entreprises suisses qui décident d’investir dans ce pays. La Suisse est le 9 investisseur au Mexique, malgré le fait que le volume des investissements helvétiques évolue en dents de scie depuis plusieurs années. Quant au commerce bilatéral, il n’a pas augmenté de manière très significative malgré l’accord de libre-échange (ALE) en vigueur avec les Etats membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) depuis 2001. L’actuelle modernisation de l’accord, si elle est menée à son terme, devrait donc permettre d’accroître les échanges commerciaux entre les deux pays.
Table des matières 1. Problèmes et enjeux économiques ............................................................................................ 3 2. Accords économiques internationaux et régionaux ................................................................ 6 2.1. Politique, priorités du Mexique ................................................................................................ 6 2.1.2. Accord global UE-Mexique .............................................................................................. 7 2.1.3. Association européenne de libre-échange ...................................................................... 7 2.1.4. Alliance du Pacifique ....................................................................................................... 7 2.2. Perspectives pour la Suisse (potentiel de discrimination) ...................................................... 7 3. Commerce extérieur ..................................................................................................................... 8 3.1. Évolution et perspectives générales ....................................................................................... 8 3.1.1. Commerce des marchandises ........................................................................................ 8 3.2. Commerce bilatéral ................................................................................................................. 9 3.2.1. Commerce des marchandises ...................................................................................... 10 4. Investissements directs ............................................................................................................. 10 4.1. Évolution et perspectives générales ..................................................................................... 10 4.2. Investissement bilatéraux ...................................................................................................... 12 5. Promotion commerciale, économique et touristique ............................................................. 13 5.1. Instruments de la promotion économique extérieure ............................................................ 13 5.2. Intérêt du Mexique pour la Suisse comme lieu de villégiature, d’éducation et autres services, potentiel de développement .............................................................................................................. 13 5.3. Intérêt du Mexique pour la Suisse comme lieu d’investissement, potentiel de développement ................................................................................................................................. 14 5.4. Intérêt du Mexique pour la place financière suisse, potentiel de développement ................ 14 6. Annexes ....................................................................................................................................... 14
1. Problèmes et enjeux économiques Depuis son entrée en fonction en décembre 2012, le Président Enrique Peña Nieto (EPN) a réussi ce qu’aucun président n’était parvenu à faire depuis la révolution, soit générer des alliances entre les trois principaux partis politiques afin d’adopter de profondes réformes structurelles (travail, télécommunications, éducation, fiscalité, finance, énergie, justice, anticorruption, etc.). Le but de ces réformes est de permettre de libérer le potentiel de croissance du pays qui s’est trouvé jusqu’à présent muselé par les conditions structurelles et institutionnelles (clientélisme, corporatisme et arrangements personnels) du système politique postrévolutionnaire en place jusqu’en 2000, début de l’alternance au pouvoir. Les lois secondaires qui découlent de ces réformes ont pour la plupart été adoptées et leur mise en œuvre a débuté, mais les effets concrets sur la croissance, la compétitivité et la productivité de l’économie mexicaine se font toujours attendre – à l’exception près de la réforme des télécommunications, qui a permis de faire baisser substantiellement les prix de la téléphonie. Loin de l’emporter sur le terrain de la croissance, EPN peut cependant se féliciter d’une nette amélioration des chiffres du travail, tant en termes de création que de formalisation d’emplois (5% de chômage à son arrivée au pouvoir en décembre 2012 contre moins de 3.5% aujourd’hui). Dans ce contexte, les problèmes et les enjeux économiques actuels du Mexique sont les suivants : CROISSANCE. Malgré un environnement Figure 1. Croissance annuelle du PIB du Mexique, 2013- économique international morose marqué par un 2016, en points de pourcentage. faible prix du pétrole et une grande volatilité des marchés financiers (volatilité en forte diminution toutefois depuis 2016), l’économie mexicaine 6 5.11 continue de croître à un relativement bon rythme 5 en comparaison régionale. La croissance du PIB 4.04 4.02 a été de 2.3% en 2016, contre 2.6% en 2015. 4 Cependant, ces facteurs conjoncturels externes n’expliquent pas à eux seuls le fait que la 3 2.63 croissance du PIB se situe en dessous de son 2.27 2.30 potentiel. En effet, plusieurs facteurs 2 1.36 structurels internes musèlent ce potentiel : 1) des coupes budgétaires à répétition ; 2) un 1 secteur informel de presque 60% et une main d’œuvre peu qualifiée ; 3) une faible inclusion 0 financière des PME ; 4) le peu de transparence et 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 l’inefficacité de nombreuses institutions étatiques ; et 5) la faiblesse d’un Etat de droit Source : Banque mondiale gangrené par la corruption et l’impunité, minant l’environnement des affaires. Néanmoins, le Mexique est l’une des économies latino-américaines qui a le plus crû en 2016 avec un taux de 2.3%, alors que la croissance a été de 1.1% en moyenne pour la région. Et si les perspectives pour 2017 suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis étaient d’abord assez sombres, l’image globale s’est à présent éclaircie et les prévisions d’août 2017 augurent une croissance d’entre 2 et 2.5% pour 2017 (chiffres de la Banque Nationale du Mexique). Le Mexique bénéficie d’une gestion prudente des politiques monétaires et fiscales, tout comme une confiance encore relativement bonne des investisseurs étrangers. Le PIB par habitant a par contre souffert de la dépréciation de la devise mexicaine (-18% face au dollar en 2016), passant de US$9'143 en 2015 à US$8'201 par tête en 2016, soit une diminution de 10.3%. Notons toutefois que, si l’élection de Donald Trump a dans un premier temps accéléré cette tendance qui avait déjà été enregistrée l’an passé, la dépréciation du peso face au dollar s’est pour le moment arrêtée, le premier récupérant actuellement sur le second. PETROLE. Des développements importants ont eu lieu dans le secteur énergétique. La faiblesse des prix du baril depuis fin 2014 a des conséquences importantes sur le budget de l’Etat mexicain et sur la santé financière de l’entreprise pétrolière nationale PEMEX. D’une part, la production de brut mexicain est passée de 3.4 millions de barils par jour en 2004 à 2.2 millions de barils en 2016. La chute des prix a eu pour effet de réduire drastiquement la valeur des exportations de brut mexicain. Celles-ci ont atteint US$15.6 milliards en 2016 contre US$42.7 milliards en 2013. Le Mexique est désormais un importateur net de combustibles, une situation qui ne s’était pas observée depuis 1992. Alors que de 2009 à 2014 les revenus pétroliers ont représenté un peu plus
de 30% des revenus totaux du secteur public, ce chiffre s’est drastiquement réduit en 2015 et 2016 pour désormais se situer aux alentours de 15%. La faiblesse des prix de l’or noir affecte profondément PEMEX. L’entreprise avait déjà subi une perte de US$38.2 milliards en 2015, supérieure de 168% à celle enregistrée en 2014. En 2016, cette perte s’est élevée à US$15.9 milliards. Et pour ne rien arranger, la dette de l’entreprise atteint des sommets, puisqu’elle a presque atteint les US$100 milliards à la fin 2016 (US$78 milliards en 2014 et US$87 milliards en 2015). Notons toutefois qu’au cours du dernier trimestre de 2016 et deux premiers trimestres de 2017 l’entreprise publique a renoué avec les bénéfices – trois trimestres positifs consécutifs, du jamais vu en onze ans. AUSTERITE. Afin de faire face au ralentissement de l’économie globale, à la chute des prix de l’or noir et à la volatilité des marchés financiers internationaux, le Mexique s’est mis à l’heure de l’austérité en 2015. Deux coupes budgétaires on eut lieu pour un montant total de US$9 milliards, dont la moitié a été imposée à PEMEX. Une troisième coupe a eu lieu en février 2016 pour un montant total de US$7 milliards, US$5.5 milliards ont été imposés à l’entreprise pétrolière. Puis une quatrième a été annoncée le 24 juin 2016, un jour après le vote du Brexit, pour un montant de US$1.7 milliards. Les principales victimes de ces coupes ont été les Ministères de l’Education et de la Santé, deux domaines où le Mexique est déjà à la traîne en comparaison internationale. Les infrastructures publiques sont également touchées. Malgré les efforts de rigueur budgétaire, le gouvernement n’a cependant pas réussi à s’ajuster au nouveau budget établi, enregistrant à la fin 2016 un excès dans les dépenses publiques de près de US$30 milliards. Au cours des débats concernant le budget de 2017, de nouvelles mesures de rigueur cette fois préventives ont été adoptées pour le contrôle des dépenses. En lien avec l’augmentation du prix de l’essence applicable à partir de janvier dernier qu’une grande part de la population a fortement décriée (la fin des aides de l'Etat sur les prix à la pompe), différentes institutions publiques ont en outre décidé de s’imposer à elles-mêmes une plus stricte discipline budgétaire. Le ministère des Finances a proposé de nouvelles coupes en septembre 2017 à hauteur de US$13,5 milliards. POLITIQUE MONETAIRE. Avec l’arrivée au pouvoir de Trump aux Etats-Unis, la dépréciation du peso face au dollar s’était accentuée (atteignant son paroxysme lors de l’investiture du nouveau président, avec un maximum de presque 22 pesos pour un dollar au 20 janvier 2017), sur fond de grandes incertitudes quant à l’avenir des relations économiques et commerciales entre le Mexique et son grand voisin du Nord ; précisons toutefois que l’effet « Trump » en particulier sur les taux de change s’est pour l’heure estompé. Le gouverneur de la Banque centrale du Mexique (Banxico), Agustín Carstens, qui a jusqu’ici conduit une politique monétaire exemplaire, quittera cependant ses fonctions en novembre 2017 pour occuper le poste de directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle. Notons en tout cas que de nombreux développements ont eu lieu depuis 2016 sur le plan d’une politique monétaire prudemment menée par la Banque centrale mexicaine dans un contexte économique et financier particulièrement hostile. L’institution avait déjà relevé ses taux d’intérêt à cinq reprises en 2016, passant de 3% à 5.75% pour combattre une inflation qui était légèrement repartie en hausse et pour contrer la dépréciation du peso face au dollar. En 2017, Banxico a relevé ce taux à quatre nouvelles reprises pour atteindre les 7%, un record depuis 2009 – dans le contexte d’une inflation à des niveaux plus vus depuis 2008, ayant atteint les 6.8% dans la première quinzaine de juillet. Celle-ci est survenue à la suite de la dépréciation du peso face au dollar fin 2016 et de la forte augmentation du prix de l’essence à la pompe décidée par le gouvernement début 2017. Enfin, il est a noté que le Fonds monétaire international (FMI) a décidé en mai 2016 d’augmenter la ligne de crédits (Flexible Credit Line) que l’organisme alloue au Mexique, passant de US$67 milliards à US$88 milliards. Pour le FMI, cette mise-à-jour s’explique par l’excellente gestion des politiques budgétaires et monétaires que mène le pays depuis plusieurs années et par la solidité de son cadre macroéconomique. COMMERCE EXTERIEUR. Le commerce extérieur du Mexique s’est encore ralenti durant l’année 2016. Les exportations totales ont baissé de 1.7% par rapport à 2015, pour un montant total de US$73.9 milliards. Quant aux importations, elles ont baissé de 2.1% par rapport à 2015, pour un total de US$387 milliards. Ainsi, en 2016, la balance commerciale du Mexique a présenté un solde négatif d’environ US$13.1 milliards (US$2.4 milliards en 2014). Notons toutefois que la tendance est d’ores et déjà à une très nette hausse des exportations pour 2017. Le Mexique se trouve actuellement dans un processus de ratification et de négociations de plusieurs traités de libre- échange qui, s’ils sont conclus, ont le potentiel d’augmenter encore son niveau d’intégration dans l’économie mondiale : l’Accord Global (AG) avec l’Union européenne (UE), l’accord de libre-échange
avec les quatre pays membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) dont fait partie la Suisse et l’accord de partenariat transpacifique (TPP). Néanmoins, les chances de voir le TTP entrer en vigueur sont compromises suite au retrait des Etats-Unis et sa réalisation se ferait de toute façon sans le voisin du nord. DETTE PUBLIQUE. La dette publique du Mexique ne fait qu’augmenter depuis 2007, celle-ci étant passée de 27.6% du PIB à 50.2% fin 2016. La dynamique ascendante de la dette est particulièrement marquée depuis 2012. Une part importante des ressources de la dette a permis de financer le déficit budgétaire du pays. Bien que le niveau de la dette soit gérable et d’un niveau raisonnable en comparaison internationale, sa tendance ascendante depuis quelques années est néanmoins préoccupante. INFLATION. Au cours des vingt dernières années, il est reconnu que le Mexique a conduit une politique macro-économique prudente et stable, ce qui coïncide avec la création d’une banque centrale autonome. L’inflation pour 2016 a été de 2.97%, soit un niveau presque égal aux objectifs de la banque centrale (3%). Néanmoins, le taux d’inflation est de nouveau à la hausse depuis plusieurs mois, et si en 2015 il atteignait son plus bas niveau jamais enregistré, en juillet 2017 il enregistrait au contraire son niveau le plus haut en huit ans. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS (IDE). Les flux d’IDE se sont montés à US$26.7 milliards en 2016, soit une légère baisse de 5.8% par rapport à l’année précédente. Les bons chiffres de 2015 étaient principalement dus à l’arrivée du géant américain des télécommunications AT&T sur le marché mexicain, qui a acquis les actions de Iusacell et Unefon pour une valeur de US$2.37 milliards, et à la vente d’une partie des activités de Vitro (fabricant de récipients en verre pour aliments et nourriture) à l’américain Owens-Illinois pour US$2.15 milliards. En 2016 c’est une opération de US$2,01 milliards correspondant à l’acquisition de l’entreprise mexicaine Rimsa par le laboratoire pharmaceutique israélien Teva que l’on retiendra plus particulièrement. En comparaison régionale, le Mexique se trouve toujours en deuxième place derrière le Brésil (US$58.7 milliards en 2016) comme pays récipiendaire d’IDE. La capacité du Mexique à attirer les IDE est pourtant bien plus élevée, mais le climat d’insécurité, la corruption et l’impunité générale qui y règnent dissuadent de nombreux investisseurs à investir dans ce pays émergent. MARCHE DU TRAVAIL. Le taux de chômage poursuit sa tendance à la baisse, passant de 4.3% en 2015 à 3,5% en 2016. Toutefois, la croissance économique n’a pas suffi à elle seule à pallier le problème latent des 29 millions d’emplois informels, chiffre qui a beaucoup augmenté jusqu’en 2012 pour atteindre des sommets. En effet, 57.3% de la population active se trouve toujours dans le secteur informel, malgré une nette tendance à la formalisation depuis l’arrivée d’EPN au pouvoir et la réforme du travail que celui-ci a porté (EPN s’est récemment félicité d’un record de 2.7 millions d’emplois formels créés depuis le début de son mandat). Les entreprises rencontrent en outre de réelles difficultés à trouver la main d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin. COMPETITIVITE. Selon l’indice de compétitivité globale 2016-2017 du World Economic Forum, e le Mexique se trouve à la 51 place (sur 138 économies étudiées), gagnant 6 places par rapport à l’année précédente. En comparaison avec les pays latino-américains, le Mexique se retrouve e e relativement bien classé, derrière le Chili (33 ) et le Panama (42 ), mais devant son grand concurrent e e e brésilien (81 , 75 l’année dernière) et depuis cette année devant le Costa Rica (54 ). Le pays doit encore affronter de grands défis pour améliorer significativement son niveau de compétitivité, notamment celui de la productivité (de loin la plus faible des pays de l’OCDE) et la qualité de son marché du travail (informalité). Il faut également souligner que la corruption, l’impunité, la criminalité, la bureaucratie et l’insuffisance d’infrastructures sont d’autres éléments qui minent la compétitivité et qui ne semblent pas faire partie des vraies priorités du gouvernement actuel. PRODUCTIVITE. L’économie mexicaine poursuit sa transition de pétrolière à manufacturière avancée. Elle souffre pourtant d’une faible productivité qui n’a pas augmenté ces dernières années. On observe une importante fracture structurelle qui sépare le nord et le centre du pays du sud ; et les grandes entreprises d’un côté des petites et moyennes entreprises (PME) de l’autre. Les spécialistes parlent d’une économie à deux vitesses, où la croissance du pays est uniquement tirée par les bonnes performances des premières, au nord et au centre du pays.
2. Accords économiques internationaux et régionaux 2.1. Politique, priorités du Mexique L’ouverture de l’économie mexicaine entamée dans les années 80 se poursuit. Actuellement, le Mexique compte 12 accords de libre-échange, couvrant 46 pays. Malgré ce réseau étendu de traités, le pays continue de diriger plus de 80% de ses exportations vers les États-Unis. 2016 s’est distingué par de fortes incertitudes entourant le TPP et l’Accord de libre-échange nord- américain (ALENA) à la suite des annonces de Donald Trump. Avec le retrait américain début 2017 du TPP, celui-ci a été pour ainsi dire enterré, quand bien même une mise en œuvre du volet « accès au marché » sans les États-Unis est toujours en discussion entre les autres parties. L’année 2017 sera une année clé pour le Mexique, puisque le résultat de la renégociation ou modernisation de l’ALENA ne sera connu qu’à la fin de l’année et qu’un retrait américain ne peut pas être exclu. S’en suit beaucoup d’incertitudes et d’éventuels effets négatifs sur les investissements directs ainsi que sur la croissance économique du Mexique à moyen terme. Le pays a par ailleurs entamé en 2016 la modernisation de ses traités de libre-échange avec l’UE (Accord Global) et avec les pays membre de l’AELE. D’autre part, le Mexique (tout comme le Canada, les Etats membre de l’AELE et la Turquie) surveille de près l’évolution des négociations du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP pour son acronyme anglais) entre les Etats-Unis et l’UE. De même, l’Alliance du Pacifique (AdP), dont le Mexique est membre fondateur, suscite de plus en plus d’intérêts au sein de la communauté internationale et devrait donc être appelé à jouer un rôle toujours plus important. A cet égard, le Mexique presse de façon croissante ses partenaires pour que le volet économique de l’Alliance devienne un accord de libre-échange de deuxième génération (c’est-à-dire incluant les services, la propriété intellectuelle, les marchés publics, etc.) et fonctionne comme une plateforme vers l’Asie et l’Océanie – la création du nouveau statut d’État associé, lors du dernier sommet de l’AdP en juin 2017, semble poursuivre cette stratégie. Par ailleurs, des négociations sont toujours en cours pour établir deux nouveaux accords de libre-échange avec la Turquie et avec la Jordanie, et des discussions se poursuivent avec la Corée du Sud. 2.1.1. Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) e Pour les Etats-Unis, le Mexique est le 2 marché le plus important pour leurs exportations (US$179.5 milliards en 2016) derrière le Canada. Pour le Mexique, les Etats-Unis sont de loin le premier marché avec plus de 80% des exportations mexicaines vendues aux Etats-Unis (US$302.6 milliards en 2016). Du côté américain, ce sont la machinerie électrique, les pièces automobiles détachées, les minéraux et plastiques qui représentent les exportations les plus importantes au Mexique. Non seulement les Etats-Unis et le Mexique échangent des produits finis, mais ils partagent également des chaînes de production. Au-delà de l’aspect commercial, les relations entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada sont intenses dans tous les secteurs. Les thèmes sur lesquels les deux premiers coopèrent et se disputent ont évolué à travers le temps et les événements. Au cours des dernières années le dialogue a tenté de se focaliser plus intensément non seulement sur les questions économiques, mais aussi sur la recherche, l’éducation et le développement, en se basant sur des partenariats forts. Et si, pour les Etats-Unis, les questions sécuritaires (y compris liées au trafic de drogue) et de migration restent les sujets principaux, la nouvelle administration a ajouté à la liste des différends la question de la balance commerciale bilatérale, à l'avantage du Mexique. Trump n’a en effet de cesse de présenter l’ALENA comme un mauvais accord qu’il faudrait revoir de fond en comble, ou auquel sinon renoncer. La renégociation ou modernisation a donc formellement initié le 16 août 2017 ; dans ce contexte, les États-Unis défendent différentes priorités : le changement du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, des règles d’origine plus sévères, un renforcement des règles en matière de propriété intellectuelle, de droit du travail et de protection de l’environnement, la lutte contre la corruption, sans oublier la question des interventions sur le marché des changes. Le Mexique, quant à lui, faisant de nécessité vertu, y voit l’opportunité d’y intégrer de
nouveaux volets (télécommunications, énergie, e-commerce et économie digitale, services, PME), d’autant plus souhaitables suite au retrait des É.-U. du TPP. 2.1.2. Accord global UE-Mexique L’UE et le Mexique entretiennent des relations bilatérales approfondies qui touchent de nombreux domaines. Depuis 2000, ces relations sont institutionnalisées dans l’AG, lequel se compose de trois piliers, tous trois en cours de modernisation depuis juin 2016 : commerce, concertation politique et coopération. Précisons à ce stade que l’AG ne comprendra plus d’aides au développement, puisque le Mexique est entré depuis quelques années dans le club des pays à revenu intermédiaire (middle income country). Les deux parties espèrent voir les négociations en vue de cette modernisation aboutir positivement d’ici décembre 2017 après seulement six rondes, ce qui consisterait un record de vitesse pour l’UE. Des rencontres techniques ont actuellement lieu presque mensuellement en sus des cycles ordinaires. 2.1.3. Association européenne de libre-échange Le Mexique est entré depuis 2014 dans un rythme de négociations très soutenu (TPP, Turquie, Jordanie) qui a eu pour effet de surcharger son équipe de négociateurs et de retarder le début des négociations avec l’AELE. La première ronde de négociations a eu lieu en mai 2016 à Genève, et trois autres ont suivi jusqu’ici. L’objectif de la modernisation du traité en vigueur est simple : sa mise- à-jour pour obtenir un accord de deuxième génération. Cependant les discussions sont actuellement suspendues car achoppant sur la question de la libéralisation du marché agricole. Il faut espérer l’éventuelle révision du mandat de négociation du Mexique concernant l’agriculture pour que reprennent les pourparlers. 2.1.4. Alliance du Pacifique En 2011, le Chili, la Colombie, le Pérou et le Mexique ont lancé une initiative d’intégration régionale appelée Alliance du Pacifique. Pour bon nombre d’observateurs, elle est vue comme le contre-projet libéral du Mercosur. Ensemble, les quatre pays de l’Alliance forment la neuvième plus grande économie du monde, avec un PIB supérieur à celui de l’Inde. Forts de leurs 220 millions d’habitants, ils représentent 40% du PIB de la région. L’AdP ne suspend pas les traités bilatéraux de libre-échange en vigueur, et a pour but de créer un bloc d’intégration régionale économique et politique et, par conséquent, une libre-circulation des biens, services, capitaux et personnes. Sur le plan de la coordination politique, ses Etats membre cherchent à l’étendre à d’autres domaines tels que le changement climatique et la transparence financière. Le Protocole additionnel à l’Accord cadre de l’AdP est entré en vigueur le 1er mai 2016. Il prévoit que 92% du commerce entre les quatre Etats membre sera libre de barrières tarifaires d’ici à 2022. Les discussions en vue d’une négociation d’accession à l’Alliance du Costa Rica sont toujours suspendues depuis environ trois ans dû à un blocage politique interne dans ce pays. Le Costa Rica remplit le critère principal d’adhésion, à savoir celui de posséder un accord de libre-échange en vigueur avec les quatre pays membre de l’Alliance. Par ailleurs – et c’est là un important développement des derniers mois – le Mexique est, dans le contexte de la sortie des E.-U. du TPP et des incertitudes entourant la renégociation de l’ALENA, plus que jamais intéressé à positionner l’Alliance comme une plateforme centrale du libre-échange et de l’intégration économique des Amériques et du Pacifique. C’est en ce sens qu’un nouveau statut d’État associé vient d’être créé sous la présidence colombienne, et auquel l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et Singapour pourront prochainement accéder : des pays acceptant de signer un accord de libre-échange avec l’AdP comme bloc sans avoir à négocier un tel accord avec chacun des quatre pays fondateurs individuellement. Notons enfin que l’AdP compte désormais 52 Etats observateurs, dont la Suisse. 2.2. Perspectives pour la Suisse (potentiel de discrimination)
Malgré l’accord de libre-échange en vigueur, les échanges commerciaux entre la Suisse et le Mexique ne semblent pas avoir su profiter à son plein potentiel de la marge de manœuvre donnée par l’accord et, par conséquent, n’ont pas augmenté de manière significative – elles ont même fortement baissé en 2016. C’est pour cette raison que le Mexique et la Suisse avec les autres membres de l’AELE sont en train de renégocier l’accord de libre-échange et d’en faire un de deuxième génération. 3. Commerce extérieur 3.1. Évolution et perspectives générales En 2016, le commerce extérieur du Mexique a légèrement baissé pour la deuxième année consécutive, un « doublet » inédit depuis que des chiffres sont disponibles (1991). En effet, les exportations mexicaines ont enregistré une baisse de 1.76%, pour ainsi s’élever à US$373.9 milliards. La dépendance envers les États-Unis reste très forte, avec une proportion de 80.9% des exportations mexicaines, en légère diminution par rapport à 2015 (81.2%). D’autre part, en 2016, la valeur des importations se sont également taries par rapport à 2015, avec une diminution de 2.07% pour atteindre les US$387.1 milliards. Enfin, le déficit commercial du Mexique a légèrement diminué par rapport à l’année précédente, passant de US$14.6 milliards en 2015 à US$13.1 milliards en 2016. Cette baisse générale du commerce extérieur du Mexique s’explique en partie par la baisse des exportations de produits manufacturés, elle-même imputable à une baisse dans la production étatsunienne, et en partie également par la baisse des exportations pétrolières. D’un autre côté, les importations ont pu souffrir de la dépréciation d’environ 20% du peso face au dollar. Il convient cependant de mentionner ici la nette hausse des exportations mexicaines depuis début 2017. 3.1.1. Commerce des marchandises Les exportations mexicaines vers leur principal partenaire, les Etats-Unis, ont encore baissé de 2% pour atteindre une valeur totale de US$302.6 milliards. Cela n’empêche pas le Mexique de rester fortement dépendant commercialement de son grand voisin (80.9% du volume total de ses exportations en 2016). Côté importations, elles ont diminué de 3.8%, représentant 46.4% du total pour un volume de US$179.6 milliards. Le solde de la balance commerciale est ainsi de US$123 milliards en faveur du Mexique. Le Canada quant à lui reste le deuxième pays de destination des exportations mexicaines, avec 2.8% des exportations totales (chiffre égal à 2015) pour un montant de US$10.4 milliards. Quant aux importations, elles ont connu une baisse de 3.1% pour atteindre les US$9.6 milliards, représentant toujours 2.5% du total. Le solde commercial est en faveur du Mexique à hauteur de US$795 millions. En 2016, les exportations destinées à l’ensemble des pays de l’UE ont représenté 5.2% du total, en augmentation de 0.4% par rapport à 2015, pour un total de US$19.4 milliards. L’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni en sont les principaux destinataires, avec respectivement US$3.9 milliards (+12%), US$3.3 milliards (-2.1%) et US$3.2 milliards (+64%). Les importations de produits européens au Mexique sont bien plus importantes en termes de volumes, représentant 10.9% du total, pour un montant de US$42.4 milliards. Le solde de la balance commerciale est ainsi de US$23 milliards en faveur de l’UE. En 2016 comme en 2015, les mauvais résultats de croissance de la majorité des pays de l’Amérique du Sud se sont fait ressentir sur les performances des exportations mexicaines. Le volume des exportations y ont encore baissé de 17% (comme l’année précédente), passant de US$15.1 milliards à US$12.5 milliards. Le Brésil (US$3.1 milliards), la Colombie (US$3.1 milliards) et le Chili (US$1.7 milliards) en sont les principaux destinataires. Les importations sont d’un volume moins important, celles-ci ayant atteint US$9.5 milliards, en légère baisse de 1.1% par rapport à 2015. Toujours en se focalisant sur la région, il est intéressant de noter que le commerce entre le Mexique et ses trois partenaires de l’Alliance du Pacifique que sont le Chili, la Colombie et le Pérou n’a pas encore pleinement profité des opportunités créées par la zone de libre-échange depuis sa création en 2011, comme le montre le tableau suivant :
Table 1. Volume des échanges commerciaux entre le Mexique et ses trois partenaires de l’Alliance du Pacifique, en millions de dollars USD. 2000 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Exportations Chili 431.3 1'863.4 2'072.0 2'251.5 2'084.7 2'148.0 1'861.4 1'745.0 Colombie 461.8 3'757.1 5'632.6 5'592.3 4'735.2 4'733.8 3'668.0 3’066.5 Pérou 210.0 973.6 1'286.4 1'527.6 1'770.5 1'730.2 1'650.8 1'404.0 Importations Chili 893.7 1'952.3 2'101.4 1'502.6 1'438.4 1’397.6 1'480.4 1'335.4 Colombie 273.4 795.3 824.5 877.1 911.8 934.5 922.5 1'097.9 Pérou 176.7 337.1 582.3 440.0 585.3 1'106.3 681.3 556.3 Source : Ministère de l’Economie mexicain Quant aux relations commerciales avec les deux principales économies asiatiques que sont la Chine et le Japon, la balance commerciale continue d’être fortement déséquilibrée pour le Mexique. En effet, les importations de produits chinois et japonais se sont chiffrées à respectivement US$69.6 milliards et US$17.8 milliards en 2016, tandis que les exportations mexicaines vers ces pays se sont élevés à seulement US$5.4 milliards et US$3.8 milliards, soit malgré tout une hausse de 11% vers la Chine et de 25.3% vers le Japon par rapport à 2015. La valeur des exportations du Mexique vers la Chine est donc 13 fois moins élevée que ses importations, et près de 5 fois moins vers le Japon. Après les Etats-Unis, la Chine occupe donc une part importante du marché mexicain, représentant 18% du total de ses importations. 3.1.2. Commerce des services Le Mexique a exporté des services pour une valeur de US$24.1 milliards en 2016, en augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. Le Mexique importe par contre plus de services qu’il n’en exporte, puisque la valeur de ces importations a atteint US$29.5 milliards en 2016, même chiffre qu’en 2015. 3.2. Commerce bilatéral Les statistiques mexicaines indiquent des chiffres substantiellement plus élevés que les statistiques suisses, tant pour les exportations que pour les importations. Ainsi, selon les statistiques mexicaines de 2016, les exportations du Mexique vers la Suisse s’élèvent à US$709 millions, en baisse de 60% en relation avec 2015, représentant 0.2% des exportations totales. Quant à elles, les exportations suisses vers le Mexique ont représenté US$1.6 milliards, soit une très légère diminution de 2% par rapport à l’année antérieure, représentant 0.4% des importations totales du Mexique. Le solde de la balance commerciale entre les deux pays est donc désormais et nettement en faveur de la Suisse. Figure 2. Commerce bilatéral Suisse-Mexique (en millions de dollars USD, sans or et métaux précieux) Commerce bilatéral Suisse-Mexique (en millions de USD) 2500 2000 1500 Suisse > Mexique 1000 Mexique > Suisse 500 0 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 Source : Ministère de l’Economie mexicain
Côté statistiques suisses et sans compter l’or et les métaux précieux, les chiffres de l’Administration fédérale des douanes indiquent que les importations mexicaines vers la Suisse se sont élevées à US740 millions, en baisse de 35.2%. Enfin, les exportations suisses vers le Mexique ont été de US1.3 milliards, en baisse de 8.9%. La balance commerciale reste ici toujours en faveur de la Suisse. Et si l’on prend maintenant en compte le commerce de l’or et des métaux précieux, les relations économiques entre la Suisse et le Mexique prennent encore un peu plus d’ampleur. En effet, alors que les exportations suisses vers le Mexique restent à US1.4 milliards, les importations mexicaines vers la Suisse y sont de US981 millions (en baisse de 44.1% tout de même par rapport à 2015). En d’autres termes, la Suisse importe du Mexique US240 millions d’or et de métaux précieux, ce qui représente 24.5% du total. 3.2.1. Commerce des marchandises Selon les statistiques suisses pour l’année 2016, les principaux produits suisses importés par le Mexique sont : - Produits des industries pharmaceutiques et chimiques : 43.6% - Machines, appareils, électronique : 22.7% - Instruments de précisions, horlogerie et bijouterie : 19.5% - Métaux : 5.3% - Véhicules : 4% Les principaux produits mexicains exportés vers la Suisse sont: - Métaux précieux et pierres gemmes : 24.5% - Produits des industries pharmaceutiques et chimiques : 23.8% - Produits énergétiques : 15.6% - Machines, appareils, électronique : 11.2% - Véhicules : 9.9% En observant les chiffres de l’administration fédérale des douanes, plusieurs tendances intéressantes ressortent. Les exportations suisses de produits des industries pharmaceutiques et chimiques ont baissé de 11.3%, passant d’une valeur de US672 millions à US597 millions. Les importations des mêmes produits depuis le Mexique ont encore plus fortement diminué (-61.2%), passant de US600 millions à US233 millions (en 2014 la Suisse importait encore pour US908 millions de ces produits). Les importations de produits énergétiques depuis le Mexique ont baissé de -27.6, passant de US211 millions à US153 millions. Pour l’horlogerie, les exportations suisses y ont baissé de 4.5%, passant de US205 millions à US195 millions. Enfin, l’importation de machines, appareils et produits électroniques depuis le Mexique a diminué de 7.2%, passant de US119 millions à US110 millions. Notons enfin que les importations d’huiles brutes de pétrole et de minéraux bitumineux ont diminué de 27.6% en 2016, passant de US211 à US153 millions. 4. Investissements directs 4.1. Évolution et perspectives générales Avant de rentrer dans les chiffres, il s’agit de mentionner un fait important : les statistiques officielles du Ministère de l’Economie mexicain contiennent des données qui varient chaque année, parfois de façon totalement disproportionnée. Cette Ambassade suppose qu’il s’agit de corrections prenant en compte des omissions de l’année précédente, tout comme une actualisation des chiffres en tenant compte de l’inflation et de l’évolution du taux de change entre le peso mexicain et le dollar américain. En tenant compte de ces ajustements qui s’observent dans les statistiques mexicaines, seront uniquement prises en considération les données figurant dans le rapport couvrant l’année 2016 pour mentionner notamment les variations observées entre les différentes années. Les statistiques mentionnées peuvent donc être sensiblement différentes de ce qui a été mentionné dans le rapport économique de l’année dernière. En 2016, les flux d’IDE se sont chiffrés à US$27.4 milliards, soit une diminution de 17.6% par rapport à l’année précédente. Les autorités s’attendent à ce que les flux d’investissements augmentent
encore dans les prochaines années à mesure que les réformes énergétiques et des télécommunications poursuivent leur mise en œuvre. La distribution sectorielle des flux d’IDE a passablement fluctué au cours des dernières années (voir table 2). Alors que le secteur industriel attirait plus de 80% des IDE en 2013, cette proportion est passée à 60% en 2015, au profit du secteur des services, passant lui de 18% à presque 40% du total durant la même période. Concernant leur répartition géographique, la figure 3 (page suivante) montre que les Etats-Unis restent sans surprise et de loin le principal fournisseur d’IED au Mexique en générant la moitié du total des investissements reçus, bien que leurs investissements au Mexique aient légèrement baissé de 10% par rapport à l’année précédente. Et si les principaux investisseurs (l’Espagne, l’Allemagne, et le Canada notamment) n’ont pas vraiment changé au cours des 10 dernières années – à quelques fluctuations près –, on notera tout de même la présence inhabituelle d’Israël en quatrième place en 2016, et ce du fait de l’acquisition de l’entreprise mexicaine Rimsa par le laboratoire pharmaceutique israélien Teva l’année dernière. Table 2. Comparatif de la distribution sectorielle des IDE entre 2010 et 2016 (en pourcentage du total) SECTEURS 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Agricole 0.4 0.5 0.7 0.4 0.6 0.5 0.3 Industriel 61.2 54.0 71.4 80.7 75.5 61.9 73.5 Industrie minière 5.1 3.5 14.4 11.6 9.1 3.3 4.6 Électrcité et eau 2.4 -0.1 5.4 2.1 2.2 2.2 4.2 Construction 1.4 6.3 8.0 2.2 3.8 7.2 3.6 Manufactures 52.4 44.3 43.5 64.7 60.4 49.1 61.0 Services 38.4 45.5 27.9 18.9 23.9 37.7 26.2 Commerce 10.9 13.5 12.6 3.2 7.1 7.2 2.6 Transports 2.4 1.6 6.6 3.1 6.0 8.8 6.4 Inform. dans médias de masse 9.4 4.8 5.6 5.6 -14.9 8.7 3.4 Services financiers 8.7 10.9 -11.7 -0.5 17.7 7.9 9.3 Services immobiliers et de location 2.5 3.6 3.7 1.2 1.9 0.9 1.4 Services professionnels 0.1 3.2 3.6 1.9 1.6 1.2 0.5 Services d'aide au commerce 0.4 3.0 1.2 1.1 0.7 0.6 0.2 Services éducatifs 0.0 0.1 0.0 0.0 0.0 0.1 0.0 Services de santé 0.0 0.1 0.2 0.1 0.0 0.0 0.1 Services de loisir 0.1 0.4 0.0 0.1 0.4 0.4 0.2 Services de logement temporaire 3.6 4.1 6.0 2.9 3.4 1.9 2.1 Autres services 0.1 0.1 0.1 0.1 0.0 0.0 0.0 TOTAL 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 Source : Ministère de l’Economie mexicain
Figure 3. Origine géographique des IDE (en %) 2000-2016 2015 2016 Source : Ministère de l’Economie mexicain 4.2. Investissement bilatéraux La Suisse figure toujours parmi les principaux investisseurs étrangers au Mexique avec des investissements accumulés depuis 2000 de l’ordre d’environ de US$9 milliards, soit le neuvième pays investisseur au Mexique, derrière les Etats-Unis (US$1197.5 milliards), l’Espagne (US$53.2 milliards), les Pays-Bas (US$51.1 milliards), le Canada (US$25.1 milliards), la Belgique (US$16.8 milliards), l’Allemagne (US$11 milliards), le Japon (US$10.7 milliards) et le Royaume-Uni (US$10.3 milliards). Selon les statistiques mexicaines, les IDE suisses vers le Mexique se sont élevés à US$264.6 millions en 2016, soit une diminution de 18.1% par rapport à 2015 (US$323 millions). Figure 4. Flux d’IDE suisses au Mexique (en millions de dollars USD)
IDE suisses au Mexique (en millions de dollars USD) 2584.9 1156.7 1217.1 603.0 618.9 461.8 323.9 242.6 160.8 288.5 298.8 319.9 412.9 323.0 264.6 147.5 -161.4 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source : Ministère de l’Economie mexicain 5. Promotion commerciale, économique et touristique 5.1. Instruments de la promotion économique extérieure En mars 2014, un Swiss Business Hub a été inauguré par la Secrétaire d’Etat Marie-Gabrielle Ineichen – au terme de son projet pilote, lequel a affiché des résultats très encourageants –, au Mexique, le deuxième d’Amérique latine après celui du Brésil. Il existe un intérêt marqué pour le Mexique afin d’offrir une gamme de services spécialisés aux PME suisses désireuses de faire des affaires ou de s’installer dans le pays. Le potentiel existe pour des produits de niche (mécanique par exemple). En contrepartie, il faut souligner que ProMéxico, l’institution mexicaine qui fait la promotion du Mexique à l’étranger, avait également inauguré un guichet régional en Suisse afin de promouvoir les exportations mexicaines en Suisse et d’attirer de potentiels investisseurs suisses au Mexique; ledit guichet a cependant fermé depuis. Enfin, sous l’impulsion de cette Ambassade, la Chambre Helvético-Mexicaine du Commerce et de l’Industrie a été créée et inaugurée le 3 novembre dernier en présence du Président de la Confédération Johann Schneider-Ammann et du Ministre mexicain de l’Economie Ildefonso Guajardo. Composée de 38 membres fondateurs représentant plus de 34'000 employés sur les 52'000 qu’emploient les firmes helvétiques au Mexique, la chambre est entrée en fonction durant le premier trimestre de l’année 2017. 5.2. Intérêt du Mexique pour la Suisse comme lieu de villégiature, d’éducation et autres services, potentiel de développement Il existe au Mexique un intérêt certain pour les institutions d’éducation suisses, synonymes de qualité et de prestige. Quoique plus onéreux que d’étudier aux États-Unis ou au Canada, il existe un public cible aisé prêt à payer la différence. Par ailleurs, les associations et les conglomérats d’écoles privées suisses organisent des événements de promotion. Depuis 2016 et particulièrement depuis la fondation de l’Alliance Suisse pour l’Éducation Duale et la signature d’une lettre d’intention entre le Ministère de l’Éducation et le SEFRI en présence du Président de la Confédération Johann Schneider-Ammann et du Ministre mexicain de l’Education publique Aurelio Nuño, c’est la formation duale qui suscite le plus d’intérêt dans le domaine de l’éducation. Notons en outre que le Mexique compte trois collèges suisses, dont l’un est le plus grand du monde en dehors de la Confédération ; le récent Accord sur les collèges biculturels signé le 24 août 2017 lors de la visite du Vice-Président du
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