Mission 2015 San Francisco POLYFINANCES - FONDS D'INVESTISSEMENT ÉTUDIANT DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL - Polytechnique Montréal
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Contributions Auteurs Mise en Page Mélik Bouhadra Émile Sylvestre Catherine Bourdeau-Laferrière Julie Charron-Latour Julie Charron-Latour Paul Daigle Photographe Guillaume Digoin François Marcoux Mohamed-Amine El-Mohri Isabelle Fotsing Samir Khalfoun Pascal Laprise-Demers Romain Le Duc Lucas Iuliani François Marcoux Josiane Rivest Amine Sadki Émile Sylvestre En couverture: Le tableau montre la partie secondaire de la navette SpaceX Falcon 9. Plusieurs startups ont recours au financement en capital de risque dans le domaine émergent du tourisme spatial.
Guide de lecture L’équipe d’édition a essayé autant que possible de respecter les règles et les recommandations de l’Office québécois de la langue française. Tout écart est involontaire et voudra bien être pardonné par le lecteur. Les informations rapportées proviennent des différentes conférences. Les textes ont été préalablement envoyés aux conférenciers pour que les informations soient validées. Finalement, l’ensemble des photographies de ce rapport ont été prises par des membres de l’équipe de PolyFinances. Elles ont été obtenues dans tous les cas avec l’accord des personnes qui y figurent. Les encadrés, tels que celui-ci, présentent des informations additionnelles à ceux obtenues à San Francisco. Le contenu y étant présenté a été obtenu dans le cadre de rencontres à Montréal et à Toronto. La liste complète des rencontres est présentée en page seize. Pour plus d’informations sur le contenu des visites, visitez la section Résumé de conférences sur notre blog à l’adresse suivante: https://blogpolyfinances.wordpress.com/
Remerciements Il y a maintenant 4 ans, PolyFinances naissait à Polytechnique, témoignant ainsi de l’intérêt grandissant des étudiants de Polytechnique à élargir l’ampleur de la formation d’ingénieur. À chaque année, l’équipe de PolyFinances a su dépasser les attentes et innover au niveau des activités du comité. Tous ces succès n’auraient pas été possibles sans le support continu de Polytechnique Montréal. Ainsi, je tiens tout d’abord à remercier Pierre Baptiste, directeur du département de mathématiques et génie industriel, pour son appui à PolyFinances. Dès les débuts du comité, M. Baptiste s’est assuré que PolyFinances ait les moyens nécessaires pour se développer. Je souhaite également souligner l’engagement de Line Dubé, directrice des relations internationales, et Diane de Champlain, directrice de l’Association des diplômés de Polytechnique, sans qui PolyFinances n’aurait pas accès au réseau formidable de professionnels de Polytechnique. Je désire aussi remercier Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du conseil d’administration de Polytechnique, et Christophe Guy, directeur de Polytechnique, de permettre et de supporter la création de comités étudiants précurseurs tel PolyFinances. Je désire particulièrement remercier Nathalie De Marcellis-Warin, professeure du département de génie industriel, qui a accompagné les étudiants de PolyFinances tout au long du projet. Je tiens aussi à souligner l’implication de Robert Normand pour avoir orchestré les cours offerts aux étudiants. Un remerciement spécial doit aussi être fait à Thierry Warin pour avoir eu la vision de créer PolyFinances il y a 4 ans. PolyFinances n’aurait certainement pas connu les mêmes résultats sans l’implication des membres de son conseil d’administration. Je souhaite donc remercier particulièrement Éric Lemieux, président du conseil, Jacques Bernier et Jean Guilbault pour avoir grandement contribué à l’organisation des visites à Montréal, Toronto et San Francisco. L’équipe de PolyFinances remercie aussi ses commanditaires : Polytechnique Montréal, TD, LOJIQ, Finance Montréal, Croesus, le CIRANO, Accenture, l’AEP et les départements de génie industriel et génie chimique. Un remerciement notable doit aussi être fait à toutes les organisations qui ont reçu PolyFinances à Montréal, Toronto ou San Francisco. Les apprentissages faits lors de ces rencontres, dont le rapport suivant est la culmination, ont marqué les étudiants de PolyFinances. Finalement, je tiens à remercier l’implication remarquable de chacun des étudiants du comité. Ils ont su mettre la barre haute pour les membres de la prochaine équipe de PolyFinances, mais je suis confiant qu’ils sauront perpétuer les exploits du comité. François Marcoux, Coordonnateur de PolyFinances 2014-2015 7
Table des matières 12 Mettre à profit la connaissance! 14 Introduction à la thématique 2015 18 Un écosytème hors du commun Consulat du Canada à San Francisco 22 Supporter l’innovation d’ici Visite du C100 24 Source de talent de la Valley Visite de l’université Stanford 26 Naviguer en sécurité Cabinet de droit des affaires Gunderson Dettermer 30 Plateforme de départ L’accélérateur Plug and Play 32 Prendre son envol Q&R avec deux membres de Band of Angels
36 Soutenir un colosse Visite chez Intel Capital 38 De A à Z Google Ventures et Google Capital 41 De l’idée à l’entrée en bourse Visite du fonds Sierra Ventures 45 S’attaquer à la cyber-sécurité Alienvault chez Trident Capital 47 Investissement personnel Founders Circle 49 Mise au courant Battery Ventures 52 Conclusion 54 Campus 2016 9
10 Polyfinances PolyFinances a été fondé en 2011 conjointement par le professeur Thierry Warin et par un groupe PolyFinances a été mis sur pied pour permettre de faire d’étudiants au baccalauréat et à la le pont entre les compétences de l’élève-ingénieur et maitrise à Polytechnique Montréal. les secteurs industriels dans lesquels ses compétences s’exprimeront. En se basant sur des concepts d’économie industrielle, ils étudient des méthodes d’évaluation des PolyFinances contribue à former une nouvelle entreprises menant à la gestion d’un génération d’ingénieurs : au sommet de leur art portefeuille d’actions boursières en ingénierie, ils seront aussi capables d’analyser d’entreprises technologiques. les forces et faiblesses d’une entreprise dans son environnement économique et commercial. Les ingénieurs ou futurs Après deux campus à New York ingénieurs souhaitent aussi et un campus à Washington, mettre la technologie au service c’est la ville de San Francisco de la finance. Une équipe qui a cette année été choisie d’étudiants de PolyFinances a d’ailleurs par le conseil d’administration remporté un prix lors du Forum Fintech et la nouvelle équipe. 2013 organisé par Finance Montréal. Un étudiant du comité a également remporté un prix lors du forum Fintech 2014.
Rapport PolyFinances 2015 - Avant-Propos Le comité De gauche à droite à partir du dernier rang : Paul Daigle, Mohamed-Amine El-Mohri, Lucas Iuliani, Sahin Gasemi, Catherine Bourdeau-Laferrière, Amine Sadki, Julie Charon-Latour, Guillaume Digoin, Samir Khalfoun, Romain Le Duc, Pascal Laprise-Demers, Isabelle Fotsing, Josianne Rivest, François Marcoux, Mélik Bouhadra, Émile Sylvestre 11
12 Mettre à profit la connaissance! En tant que membre du conseil d’administration pertinentes m’ont permis de constater leur vivacité depuis la fondation de Polyfinances et comme d’esprit. Je suis convaincu qu’ils seront mettre leurs président du conseil durant la dernière année, j’ai connaissances au profit de notre société. pu apprécier le travail, la curiosité et l’engagement des étudiants qui participent à Polyfinances. Ces Finalement, j’aimerais remercier Madame Nathalie futurs ingénieurs seront non seulement compétents De Marcellis-Warin et Monsieur Robert Normand grâce à leur formation d’ingénieur, mais ils pourront pour leurs enseignements auprès des étudiants. Je ajouter une dimension financière et économique veux également remercier Monsieur Thierry Warin, à leurs actions grâce à leur participation à en tant que fondateur de Polyfinance et Monsieur Polyfinance. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que François Marcoux, étudiant coordonnateur de certains d’entre eux décident de faire une carrière Polyfinance ainsi que mes collègues du conseil dans le domaine financier. d’administration. Je souhaite une longue vie à Polyfinance et bon succès à tous les étudiants. J’ai eu la chance de connaître la dernière cohorte d’une façon plus particulière puisque je les ai Cordialement, accompagnés durant leur séjour à San Francisco et dans la Silicone Valley. Ce programme de visites d’une durée d’une semaine leur a permis Eric Lemieux, MBA de découvrir plusieurs fonds d’investissement et de Président du conseil d’administration de comprendre le fonctionnement de cette industrie. Polyfinances pour l’année 2014-2015 Je tiens à féliciter tous les étudiants et étudiantes Président et Associé principal, M2S Capital pour leur volonté d’apprendre et de développer de nouvelles connaissances. Leurs questions toujours
Rapport PolyFinances 2015 - Avant-propos Avec cette nouvelle édition du membres du CA de PolyFinances qui nous aident rapport de mission PolyFinances dans ces démarches en nous ouvrant leur carnet 2015, nous pouvons voir que de contacts. Un grand merci à Jacques Bernier qui le projet attire d’excellents nous a ouvert les portes de la Sillicon Valley. C’est étudiants, passionnés par le un véritable mentor pour nos étudiants. Le Campus génie et la technologie, qui de San Francisco 2015 a été un succès! Vous souhaitent explorer les horizons pouvez imaginer nos étudiants parcourant les routes de la Finance. C’est un plaisir de la Sillicon Valley pour y découvrir le monde du de voir nos étudiants analyser les stratégies capital de risque et des fonds d’investissement mais des entreprises technologiques dans leur aussi des entreprises comme Apple et Google! Un environnement en alliant leur expertise en génie et monde où (presque) tout est possible. Les étudiants leurs connaissances toute nouvellement acquises sont revenus avec des étoiles dans les yeux. en économie industrielle et en analyse financière industrielle. Et cette année, nous étions accompagnés de mes collègues de Polytechnique Montréal Diane Le succès de ce projet et de la mission de Champlain, directrice de la Fondation de PolyFinances repose sur nos étudiants qui Polytechnique Montréal, Line Dubé directrice du sont véritablement passionnés mais aussi sur bureau des affaires internationales et du Président l’implication de nombreuses personnes que je du CA de PolyFinances Eric Lemieux. Je les souhaite remercier. Je remercie tout d’abord le remercie pour leur implication qui a contribué au directeur du département de Mathématiques et succès de la mission. Nous avons aussi profité Génie industriel Monsieur Pierre Baptiste pour son de la présence de notre directeur de la recherche support et cela depuis la création de PolyFinances Gilles Savard dans la Valley pour rencontrer des en 2011 par le professeur Thierry Warin. Je tiens à anciens de Polytechnique Montréal qui sont installés remercie Robert Normand, chercheur au CIRANO dans la région lors d’une soirée organisée avec qui leur enseigne le cours d’Analyse financière l’Association des diplômés de Polytechnique. Cela a industrielle et qui anime l’atelier sur la gestion de permis de beaux échanges avec nos étudiants. portefeuille. Un portefeuille que nos étudiants gèrent avec grand professionnalisme. C’est fascinant de Et je veux finir en félicitant la cohorte 2014-2015. les voir chercher des méthodes ou des outils pour Leur esprit d’équipe et leur professionnalisme ont systématiser et optimiser les processus de gestion. aussi été des conditions du succès de la mission. Ces «PolyFinanciers » seront d’excellents candidats Cette année, les étudiants de PolyFinances ont pour les entreprises technologiques, de génie- alimenté un blog de grande qualité. Ils ont analysé conseil, les banques d’affaires ou les banques les tendances des marchés financiers, rédigé d’investissement. Je souhaite donc beaucoup de des notes sectorielles et fait le suivi de certaines succès à cette nouvelle génération d’ingénieurs ! entreprises technologiques. Un autre regard sur l’actualité financière, économique et technologique! Respectueusement, Et je les ai (fortement) incités à aussi utiliser Twitter pour communiquer sur les réseaux sociaux. Un bon début! Nathalie de Marcellis-Warin, PhD De nombreuses rencontres ont eu lieu à Montréal Professeure titulaire, Département de Mathématiques et de Génie Industriel, et ont permises aux étudiants de bien appréhender Polytechnique Montréal le rôle de Montréal dans le capital de risque et le financement de l’innovation mais aussi dans Vice-Présidente du CIRANO, Groupes Risques et différents aspects de la Finance et du rôle qu’y Développement durable tiennent les ingénieurs. Je remercie sincèrement tous les conférenciers qui ont pris de leur temps pour rencontrer nos étudiants. Je remercie aussi les 13
14 Introduction à la thématique 2015 Le célèbre ingénieur Thomas Edison, fondateur de pédagogiques ont principalement été des visites- General Electric, l’une des premières puissances conférences avec différents leaders du domaine. industrielles mondiales, a déjà mentionné que la valeur de l’idée est dans son usage. Selon lui, Ce rapport de mission vise à présenter un aperçu l’essentiel créatif de l’inventeur est de trouver des connaissances acquises sur l’industrie du un problème significatif, de le résoudre, et de capital de risque durant ce campus à San Francisco populariser la solution. Un processus ancré à la et durant les visites à Montréal et à Toronto. Comme manière de penser de l’ingénieur. Bien que le rôle la thématique est vaste, le rapport est divisé en principal de celui-ci soit de concevoir un produit, quatre sections incluant les résumés des visites d’évaluer sa viabilité technique et de stimuler son effectuées. D’abord, l’écosystème entrepreneurial développement à grande échelle, plusieurs autres et financier de la Silicon Valley est présenté. Cette facteurs sont essentiels à sa mise en marché d’une première section permet de mettre le lecteur en technologie afin d’atteindre un éventuel succès contexte. Les trois parties suivantes exposent les commercial. principaux paliers d’investissement de l’industrie du capital de risque : les accélérateurs et anges- Par exemple, le développement d’une technologie investisseurs, le capital de risque en entreprise et est intrinsèquement lié à son financement en les fonds privés en capital de risque. capital et à l’implication des investisseurs dans le développement du produit, à sa mise en usage. Légende : Pour l’investisseur, l’engagement personnel et financier au développement d’une jeune entreprise peut être à grande profitabilité, mais souvent à Légende haut risque, ce pourquoi on nomme cette catégorie Figure 1: Échelle des investissements en d’investissement le capital de risque. capital de risque Popularisée récemment au Québec par la téléréalité La diagonale présente la croissance d’une «Dans l’Oeil du dragon», l’industrie du capital de entreprise dans l’écosystème du capital de risque apparait en Californie durant les années 1970 risque : pour financer le développement de l’informatique, précisément des semi-conducteurs. De nos jours, le - Les incubateurs capital de risque est l’outil financier derrière le boom - Les anges investisseurs technologique ayant transformé radicalement notre mode de vie, et à coup sûr le métier d’ingénieur. - Les fonds en capital de risque en entreprise et privés Lors de l’année 2014-2015, les étudiants de Polyfinances, ont eu l’opportunité d’étudier - L’introduction en Bourse l‘investissement en capital de risque en rencontrant En périphérie, on retrouve tous les acteurs qui des acteurs clés du milieu à Montréal et à Toronto, contribuent également à l’écosystème comme puis en concluant l’expérience académique avec les universités. Le cadran supérieur présente un campus étudiant à San Francisco, en plein cœur les entreprises visitées à San Francisco tandis de cette industrie. Lors de ce campus, les activités que le cadran inférieur présente les entreprises visitées au Canada.
Rapport PolyFinances 2015 - Introduction à la thématique 2015 Figure 1: Échelle des investissements en capital de risque 15
Visites-conférences 2014-2015 PolyFinances tient à remercier tous les acteurs Toronto: ayant participé à nos apprentissages sur le capital - Scotia Bank de risque et sur le monde de la finance. Les - Groupe TMX entreprises visitées au cours de l’année sont les - RBC suivantes: - Bank of America/Merril Lynch - Mawer Montréal: - Sun Life Financial - McKinsey & Company - Univalor San Francisco: - Inovestor - Consulat du Canada - BDC - C100 - iNovia - Founder Circle - Anges Quebec - Sierra Ventures & Boomtrain - NovaCap - Université de Stanford - Bourse de Montréal - Battery Ventures - Realventures - Plug & Play - RBC - Intel Capital - Claridge - Cisco systems - Ivanhoé Cambridge - Google Capital - Teralys Capital - Apple - Banque nationale - Band of Angels - M2S - Alien Vault & Trident Capital - Gunderson LLP
ECOSYSTÈME SILICON VALLEY
18 Un écosytème hors du commun Consulat du Canada à San Francisco Mélik Bouhadra Étudiant à la maîtrise Génie industriel Profil des conférenciers chercheur à l’université de Californie Berkeley. PolyFinances a eu l’immense plaisir de Matt Pasiuk est aussi délégué commercial et son rencontrer l’équipe commerciale du consulat du secteur d’expertise est au niveau des sciences de la Canada à San Francisco, qui a aussi un bureau vie. Matt travaillait au consulat du Canada à Denver à Palo Alto, au coeur de la Silicon Valley. Celle-ci avant de se joindre à celui de San Francisco, il y est notamment composée de John Zimmerman, a environ 2 ans. Il a étudié à l’université Western Daniel Matross ainsi que de Matt Pasiuk. Trinity en gestion et leadership, programme qu’il a terminé en 2008. Ensuite, de 2012 à 2015, il M. Zimmerman est consul et délégué commercial a suivi le programme en affaires internationales principal au consulat du Canada à San Francisco. Il de l’université de Denver. Il gère notamment un est responsable du développement du programme programme canadien d’accélération de technologies commercial canadien dans le nord de la Californie, en sciences de la vie. incluant la Silicon Valley. Il possède également une certaine expérience en développement d’affaires Introduction internationales, surtout avec des pays asiatiques, en raison de son dernier emploi dans un holding à L’équipe rencontrée nous a présenté l’écosystème Hong-Kong. John a fait ses études universitaires du capital de risque du nord de la Californie et nous à l’université Western Ontario, en économie et a fourni de l’information clé concernant les relations en sciences politiques. Il a aussi suivi, en 2014, le bilatérales entre les États-Unis et le Canada. Tout Venture Capital Executive Program à l’université d’abord, de manière à faciliter notre compréhension Berkeley. de l’environnement d’innovation de la Silicon Valley, les différences géographiques ont été abordées. Daniel Matross est délégué commercial, spécialisé La ville de San Francisco est le lieu de prédilection en sciences et technologies ainsi qu’en technologies des entreprises de médias sociaux et de jeux durables. Daniel se concentre sur les aspects vidéo. Les grandes entreprises technologiques, de la stratégie et de l’innovation dans le secteur telles que Google et Facebook, se trouvent plus de l’environnement. Il a complété un doctorat en au sud, dans des petites municipalités. Près de sciences atmosphériques en 2006 à Harvard. Avant la ville de South San Francisco, on retrouve un de se joindre au consulat, il a travaillé pendant 2 grand nombre d’entreprises oeuvrant en sciences ans comme consultant en énergie. Il a aussi été de la vie et en biotechnologies.Par exemple,
Rapport PolyFinances 2015 - Un écosystème hors du commun Genentech, maintenant une entreprise phare en les 21 dernières transactions de capital de risque biotechnologies, y a démarré ses activités. D’un dans le monde, 15 d’entre elles impliquaient point de vue académique, l’université Stanford du capital provenant de la Silicon Valley. Cela prend une position centrale dans l’écosystème. montre à quel point les fonds de capital de risque Cette dernière attire les meilleurs talents et ses de la vallée peuvent investir à l’échelle globale. diplômés se trouvent partout dans la région On peut également y observer un intérêt des (startups, fonds en capital de risque, etc). entreprises étrangères, par exemple, il y a plus D’ailleurs, selon l’équipe commerciale du consulat, de 700 entreprises japonaises dans la région de cette circulation des talents dans les différentes la baie de San Francisco. Celles-ci s’y déplacent organisations de la Silicon Valley contribue pour être à l’affût des nouvelles tendances et des grandement à la culture d’affaires si spéciale que technologies d’avenir. L’équipe commerciale a l’on y retrouve. La plupart des ingénieurs travaillant également mentionné que la «qualité» du capital de dans cette région proviennent des universités risque était un élément de différenciation important Berkeley, Stanford, mais aussi de l’Université de pour les fonds. Par «qualité», on fait référence Waterloo (Canada). au levier donné à l’entreprise technologique par l’ampleur des investissements en capital ainsi que Données sur le VC l’introduction des entrepreneurs dans les réseaux d’affaire du domaine. On retrouve à l’intérieur de la Silicon Valley la Dans la vallée, les investisseurs sont souvent des plus grande concentration de capital de risque au entrepreneurs aguerris ou d’anciens dirigeants de monde. Elle représente près de 48% des activités compagnies technologiques. Ainsi, la valeur ajoutée de capital de risque aux Etats-Unis, soit 28,6% par ces individus expérimentés aux entreprises en du capital de risque investi à l’échelle mondiale. démarrage est inestimable. À des fins de comparaison, le Canada représente 1,61% du capital de risque global. Selon un article du Globe and Mail, paru en février dernier, parmi Rôle du consulat Le rôle de l’équipe commerciale du consulat est varié. D’abord, leur but est de promouvoir l’accès à de nouveaux marchés internationaux auprès des entrepreneurs canadiens. Pour ce faire, l’équipe aide les jeunes entreprises, établies au Canada, dans leur phase de croissance en les exposant à l’écosystème d’innovation unique se trouvant à la Silicon Valley à l’aide de multiples programmes d’accélération. Dans ces programmes, les entrepreneurs ont accès à du mentorat et reçoivent de l’aide des délégués commerciaux dans leur développement d’affaires. En d’autres mots, l’équipe commerciale cherche des points d’entrée stratégiques en Californie pour ces entreprises. Cette proximité avec l’environnement de la région est essentielle puisque la Silicon Valley demeure à ce jour le meilleur endroit où valider une technologie ou un modèle d’affaires innovant. Cependant, le consulat Figure 2: Position géographique des pôles d’investissement en capital de risque 19
20 n’encourage pas les entreprises canadiennes d’anciens leaders d’entreprises se trouvant dans la à déménager en Californie et ne cherche pas à Silicon Valley. faciliter les fusions et acquisitions. En fait, protéger les emplois au Canada et en augmenter le nombre Finalement, Matt Pasiuk et Daniel Matross ont est un de ses mandats premiers. Le consulat fait expliqué les particularités du capital de risque aussi la promotion du Canada auprès d’entreprises reliées à leur domaine d’expertise, respectivement américaines, comme endroit où étendre leurs les sciences de la vie et les technologies vertes. activités. Les avantages du contexte canadien pour Le message primordial étant que le capital de ces compagnies sont: les bas salaires comparés risque n’est pas fait pour tous les secteurs. En aux standards de la région de la baie de San effet, les investissements dans les technologies Francisco (environ le 2/3), le bon taux de rétention vertes sont perçus comme un échec pour les des employés et les avantages fiscaux (le faible fonds de capital de risque. C’est en partie dû aux taux d’imposition pour les entreprises et les crédits grandes sommes requises pour ces projets et aux d’impôts RSDE). importantes périodes de temps nécessaires à leur réalisation. C’est donc un secteur qui a besoin La collaboration entre la Californie et le Canada est d’un support gouvernemental et d’investissements aussi un enjeu important pour l’équipe consulaire. d’acteurs niches, comme les fonds de familles Récemment, le nombre de brevets issus de travaux fortunées qui peuvent se permettre d’être plus collaboratifs entre les deux parties a augmenté. patients. Concernant les sciences de la vie, le Comme mentionnée précédemment, la circulation Canada possède un écosystème vibrant dans cette des individus est un élément critique du modèle industrie. Par contre, le manque d’expertise dans d’innovation de la Silicon Valley. Le Canada doit certains domaines de pointe et les faibles montants continuer à attirer des gens expérimentés et de capital de risque disponibles font en sorte qu’il talentueux afin de bénéficier de leur expérience. Par est quasi-inévitable pour les entreprises ayant du exemple, Blackberry et Opentext, deux entreprises succès d’aller aux États-Unis afin de soutenir leur technologiques canadiennes, sont dirigées par croissance.
Rapport PolyFinances 2015 - Un écosystème hors du commun La BDC et Investissement Québec - Aider les entrepreneurs d’ici La Banque de Développement du Canada (BDC) est une société de la couronne fondée en 1944. C’est une banque d’affaires dont le mandat principal est de stimuler et soutenir l’entrepreneuriat au Canada. Son existence est importante pour l’économie canadienne et québécoise. En effet, à travers ses activités, elle aide les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les entrepreneurs, stimulant ainsi l’économie et créant des emplois. Jouant dans la même cour que les banques à charte, elle se distingue par son approche « Out-of-the-Box », finançant ainsi selon des critères différents. Elle se permet de financer plus facilement l’intangible par exemple. Prenant donc des risques plus élevés, elle demande des intérêts plus grands. Elle accompagne aussi les entrepreneurs avec des services de consultation spécialisés. Une autre manière de pousser l’économie canadienne se fait à travers le développement de l’écosystème du capital de risque au Canada. Ainsi, la BDC est aussi un fonds de fonds, tout comme l’est Teralys Capital. Elle investit donc dans des fonds d’équité privée ou de capital de risque. L’écosystème du capital de risque est fragile au niveau canadien, et a déjà été lacunaire. Cet apport fait donc partie des efforts du gouvernement pour le solidifier. En adoptant une structure de fonds de fonds, elle se détache de l’implication à donner aux start-ups. Ainsi, ce sont les fonds en capital de risque qui fournissent le « dollar value » de qualité. Avec sa contrepartie québécoise, Investissement Québec, la BDC forme un chaînon important dans l’écosystème du capital de risque québécois. À des fins de comparaison, l’écosystème américain est beaucoup plus développé et complet en grande partie grâce aux nombreux investissements privés. Malgré cela, un programme d’aide aux PME gouvernemental est aussi utilisé en Californie: le Small Business Investment Company Program, sous la tutelle du Small Business Administration. La différence principale et majeure est le modèle économique. En effet, les SBIC sont des entités privées qui utilisent leur propre capital ainsi que celui du gouvernement pour aider les PME à travers des investissements de dettes et d’équité. Par Paul Daigle 21
22 Supporter l’innovation d’ici Visite du C100 Pascal Laprise-Demers Finissant au baccalauréat Génie industriel Des gens de partout à travers le monde du modèle d’affaires canadien. En effet, même viennent dans la Silicon Valley pour démarrer si l’industrie canadienne du capital de risque leur entreprise ou pour travailler avec certains est en croissance rapide, une grande partie de entrepreneurs. C’est notamment le cas des l’argent vient indirectement des États-Unis. Ainsi, Canadiens qui prouvent leur implication par leur il est d’autant plus bénéfique pour les entreprises présence dans la plupart des grandes sociétés canadiennes d’y être présent et de s’y faire californiennes. connaître. À l’inverse, plusieurs fonds californiens de capital de risque ont un intérêt pour l’innovation L’objectif du C100 est de lier ces Canadiens canadienne, ce qui est également bénéfique présents dans les environs de San Francisco avec pour les échanges entre le Canada et la Silicon les meilleurs entrepreneurs au Canada. Ainsi, les Valley. Toutefois, des obstacles à la circulation membres de la vallée pourront redonner à leur pays des personnes, de l’argent et des connaissances via divers services offerts aux jeunes entreprises persistent toujours. Le C100 croit que ces règles canadiennes. En effet, ce groupe de personnes doivent être assouplies afin de rendre plus facile le permet d’aider les nouvelles entreprises à trouver partage des possibilités de la Silicon Valley avec le des clients, des investisseurs, des professionnels Canada. ou tout simplement des contacts dans la vallée. L’objectif est de créer des liens entre les bonnes Au Canada, une autre source de capital personnes. C’est pourquoi, le C100 fonctionne considérable provient du gouvernement, qui est comme un programme d’élite des deux côtés: habituellement impliqué via des fonds de fonds. Il uniquement les Canadiens les plus accomplis a été discuté que cela constitue une faiblesse pour dans la vallée peuvent être membre et seulement le capital de risque, car cela encourage les fonds les entrepreneurs canadiens les plus prometteurs à vendre leurs investissements trop tôt, afin de peuvent utiliser ce programme pour faire croître prouver leurs réussites à l’investisseur institutionnel. leurs entreprises. Ce club sélect est basé sur Ainsi, avec un tel succès court-terme, cela permet des initiatives similaires en provenance d’Israël au gestionnaire de fonds de regagner cet argent et de l’Inde favorisant les échanges entre les institutionnel pour leurs prochains fonds. Ceci entrepreneurs prospères de la Silicon Valley et leur est un réel problème, car la plupart des fonds de pays d’origine. capital de risque deviennent normalement rentables que durant la seconde moitié de leur vie. Cela Tissant un lien entre le Canada et la vallée, le signifie que les bons investissements sont moins C100 a pour but de contourner certaines faiblesses rentables qu’ils pourraient l’être pour un fonds de
Rapport PolyFinances 2015 - Supporter l’innovation d’ici capital de risque aux États-Unis, ce qui réduit le pistes d’amélioration sont fréquemment étudiés rendement attendu. De plus, des raisons historique procurant une formation toujours à jour avec la et culturelle apportent les fonds canadiens à être réalité du marché du travail. On peut ainsi dire plus réfractaires au risque. En effet, l’industrie que le programme d’enseignement de l’Université canadienne du capital de risque a vécu plusieurs de Waterloo est en amélioration continue et c’est échecs d’investissement par le passé faisant en pourquoi il permet de placer les étudiants dans sorte que la plupart des gouvernements au Canada les meilleurs postes disponibles de la Silicon évitent d’investir directement. Valley. Le conférencier a également indiqué que la culture entrepreneuriale y est développée durant la D’autre part, le C100 fait la publicité d’une véritable formation de l’étudiant ce qui favorisant la prise de force du système d’éducation présente au Canada, risque dans le cadre de leurs projets intégrateurs. celle de l’Université de Waterloo. Les étudiants y sont parmi les plus recherchés dans la vallée pour Finalement, la conférence mit de l’avant le fait que leur excellent bagage technique et leur mode de les Canadiens devraient être moins préoccupés pensée entrepreneuriale. Le programme coop de par le risque d’échouer et ainsi M. Albinson Waterloo encourage les étudiants à fournir une recommande aux jeunes Canadiens à penser plus rétroaction aux enseignants et aux directeurs de grand et être plus confiant afin de viser les plus programme par rapport à leurs expériences de grands succès. stage en entreprise. Ainsi, les points forts et les 23
24 Source de talent de la Valley Visite de l’Université Stanford Paul Daigle Étudiant au baccalauréat Génie physique PolyFinances a eu la chance de visiter l’une des universités les plus réputées dans le monde : l’Université de Stanford. En plein cœur de la Silicon Valley, quel y est son rôle? Nous avons rencontré deux professeures. La première, Élisabeth Paté-Cornell, nous a fait part de son expérience aux États-Unis et de sa carrière. La seconde, Caroline Boudoux, professeure de Polytechnique de Montréal qui y effectue un séjour d’une année, a apporté son expérience en tant qu’entrepreneure au sein de Castor. Élizabeth Paté-Cornell, Professeure à Standford University Dr. Élisabeth Paté-Cornell est professeure à la faculté des sciences et de l’ingénierie de Stanford. Elle est spécialisée en ingénierie du risque appliqué aux systèmes complexes (spatiales, médicaux, etc.). Durant sa carrière, Dr. Paté-Cornell a été membre de plusieurs comités d’experts, dont le President’s Intelligence Advisoriy Board des États-Unis de 2001 à 2008. Ses travaux récents portent sur la théorie des jeux et son application dans le contexte du terrorisme et la propagation des armes nucléaires. Son domaine de recherche s’est démontré énormément pertinent vis-à-vis de l’ingénierie en général, mais aussi par rapport au capital de risque. Caroline Boudoux, Professeure-chercheuse et entrepreneure Nous avons ensuite rencontré Caroline Boudoux une professeure de Polytechnique Montréal qui est à Stanford pour une année en tant que protesseure invitée. Elle a développé une nouvelle sorte de fibre optique innovante. Son but étant de développer le milieu biomédical et de faire face à une très forte
Rapport PolyFinances 2015 - Source de talent à la Valley demande pour son produit qui est unique en son un vide et répondre à une demande venant d’un genre. Elle a donc décidé de lancer sa start-up, problème concret. Castor Optique. Cette start-up est une « joint- venture » avec ThorLabs, une compagnie importante en fabrication de pièces optiques, entre autres. L’université Stanford Cette compagnie produit ainsi la fibre optique développée par Dr. Boudoux qui reste tout de même L’université Stanford fut fondée en 1885 en contrôle du design et du développement de la par Leland Stanford, ancien gouverneur fibre à travers Castor Optique. Ainsi, elle nous a fait de Californie. L’université est une des plus part de son expérience en tant qu’entrepreneure. réputées de la région avec Berkeley. Leur Dans sa démarche, elle a surtout voulu mettre portée est devenue mondiale. en avant la garde du contrôle de sa compagnie. À Par sa proximité géographique, l’université a travers le progrès de la start-up, elle a eu recours à naturellement participé à l’essor de la Silicon du financement. Différents types de capitaux se sont Valley et de l’entrepreneuriat. L’université présentés à elle et son équipe, car sa réputation réunit tous les domaines d’études, sous forme dans le domaine et l’aide de Polytechnique a permis de 7 écoles (ingénierie, gestion des affaires, d’acquérir énormément de visibilité. Elle a ainsi médecine, etc.). Elle attire aussi les meilleurs choisi du capital stratégique (il s’agit de capital étudiants à travers le monde entier de par sa ajouté d’atouts importants) de la part de ThorLabs réputation créant ainsi une grande diversité qui a permis à Castor de voir le jour rapidement en culturelle. Ce mélange des domaines et mai 2014 et de fabriquer et livrer le produit aussi des étudiants crée une synergie au sein de vite, à partir de mars 2015. L’excellent succès du l’université. C’est d’ailleurs un des atouts qui premier modèle de la fibre a permis à Castor de permet à l’université d’avoir un rôle majeur prévoir des versions 4, 5 et 6 (2 et 3 étant prévus dans la Silicon Valley. En effet, l’université depuis la création de la compagnie) d’ici la fin est une des meilleures sources de nouveaux de l’année. Cependant ce succès est contrôlé talents pour les start-ups et les compagnies puisque la start-up veut garder une petite taille pour technologiques. Elle génère aussi un grand garder de l’agilité et de la liberté, financièrement nombre d’entrepreneurs, qui redonnent à et légalement. D’après Dr. Boudoux, il est aussi l’université sous forme de dons ou en revenant important pour la compagnie de garder en tête enseigner et partager leur expérience aux les différentes possibilités de sortie, comme un étudiants. Cela forme ainsi une sorte de cycle rachat par une grande multinationale. On voit pour les entrepreneurs. Ainsi, l’université donc ici une différente perspective de start-up où occupe un rôle primordial et complémentaire au l’entrepreneur ne tient pas à grossir son entreprise sein de l’écosystème de la Silicon Valley. le plus vite possible. Cependant, comme tous les entrepreneurs, l’idée est toujours la même : combler Par Paul Daigle 25
26 Naviguer en sécurité Visite chez Gunderson Dettermer Guillaume Digoin Étudiant à la maîtrise Génie industriel Gunderson-Dettermer est un cabinet de plus de 200 avocats spécialisés en capital de risque et en technologie. Leur principal objectif est d’aider les entreprises sur des questions juridiques durant tous leurs processus de développement, du financement d’une start-up à l’introduction en bourse d’une entreprise. Ils sont actifs aux États-Unis (New York, Boston, San Francisco) et en Chine (Beijing). M. Daniel Green, partenaire corporatif chez Gunderson-Dettermer, nous a présenté un aperçu des processus de financement dans la Silicon Valley et des aspects juridiques entourant ces- dits processus. Le processus de financement Dans la première partie de son allocution, M. Green a fait une rapide introduction au processus de collecte de fonds dans la Silicon Valley. Pour M. Green, la collecte de fonds nécessaire à la croissance d’une entreprise débute avec la question: «Mais où pourrais-je trouver l’argent ? ». La première possibilité est d’obtenir un financement direct de son entourage, généralement des amis ou de la famille. Le deuxième choix pour un entrepreneur est de passer par des anges financiers et le dernier est de s’associer à une société de capital de risque. Toutes ces possibilités ont leurs propres avantages et inconvénients, de sorte que le choix dépendra principalement de l’entrepreneur et son entreprise. M. Green a souligné que la collecte de fonds est un processus difficile et long (environ 6 mois) en particulier pour les entreprises extérieures à la Silicon Valley, les anges financiers et les VC préférant souvent avoir une emprise locale sur ses investissements, notamment en raison de la vitesse des transactions très élevée dans la vallée. La présence physique est donc cruciale. Les outils M. Green, nous a ensuite présenté quelques outils d’analyses utiles pour les investisseurs dans des cas de prises de décision d’investissement. Tout d’abord, le résumé exécutif de l’entrepreneur doit être une carte de visite, une description de ses activités et de son entreprise. Il doit se concentrer sur des sujets significatifs
Rapport PolyFinances 2015 - Naviguer en sécurité à l’investisseur pour capter son attention. Il a Cette note lui donne le droit, à un moment donné également mis en avant que faire une présentation dans le temps, de convertir cette dette en équité de quelques minutes sous forme de démonstration dans l’entreprise. Ce montage peut s’avérer des de son produit est le meilleur moyen d’obtenir l’itéré plus intéressant pour les investisseurs puisque les d’un investisseur. détenteurs de dettes sont toujours payés avant les détenteurs d’actions de telle sorte que cette note Le pitch offre une forme d’assurance aux investisseurs. Être en mesure de présenter une idée de façon Les termes doivent être faciles et formatés pour être organisée sur un court laps de temps est un atout compréhensibles par les investisseurs. indispensable pour un entrepreneur voulant sécuriser un investissement selon le conférencier. La clôture Il explique en effet que le pitch doit montrer l’unicité du produit et comment celui-ci peut être Le principal défi pour sécuriser un investissement perturbateur pour le marché actuel ou futur. Il doit pour un entrepreneur est, selon M. Green, de également connaître les chiffres clés entourant trouver un investisseur principal ou « lead investor son produit, tel que le nombre d’utilisateurs ». Le principal investisseur est l’investisseur qui potentiels pour, par exemple, une application est prêt à investir la plus grande quantité d’argent. mobile ou le marché potentiel d’un nouveau Il est très important de trouver ce leader parce que produit. Pour M. Green, il est essentiel que tout soit les autres investisseurs auront tendance à ne pas fait par l’entrepreneur (ou les entrepreneurs) en investir sans être sûrs que l’un des investisseurs personne pour que l’investisseur puisse sentir son sera très impliqué dans la société. L’investisseur engagement et sa confiance envers projet. Les termes L’activité principale de Gunderson-Dettermer est d’aider ses clients dans la négociation des termes d’un contrat et de s’occuper de tous les documents juridiques. Que ce soit pour un investisseur ou un entrepreneur, les termes représentent une partie très importante d’un investissement. M. Green nous a expliqué que, dans la Silicon Valley, les anges financiers exigent habituellement de 5 à 20% d’équité d’une compagnie dans laquelle ils souhaitent investir. Ce chiffre s’élève à 20 à 25% pour les entreprises de capital de risque, dépendamment du modèle d’investissement de ladite société d’investissement. En effet, les investisseurs font rarement des accords ne correspondant pas à leur modèle, et ce pour veiller à toujours rester dans leur zone de confort. Les conditions d’un investissement sont généralement rédigées avec des « notes convertibles » ou des « tours de distribution d’équité » et se concentrent surtout sur l’évaluation ou la capitalisation de l’entreprise. Une « note convertible » est une forme de dette contractée par l’une des parties prenantes. 27
28 principal doit être très crédible. Il est aussi celui en place une structure juridique et les termes qui traite des termes avec l’entrepreneur. de services et de politiques de confidentialité le plus tôt possible. Il a également insisté sur Les questions juridiques l’importance de toujours être très prudent avec les contenus pour enfants et à tout ce qui touche La deuxième partie de l’allocution de M. Green a le domaine de la santé en règle général. portée sur les questions juridiques rencontrées par entrepreneurs et investisseurs induites par Un conseil très utile qu’il donne habituellement un investissement. à ses clients est de mettre en place un système de « vesting » pour ses employés. Un exemple La propriété intellectuelle de « vesting » serait de contractualiser une entente comme: «Vous devez travailler pendant Les questions de propriété intellectuelle quatre ans dans l’entreprise pour être en mesure sont courantes dans les dossiers traités par d’obtenir les 100% des stock-options nous vous Gunderson-Dettermer. Pour M. Green, la avons donné». En utilisant le « vesting », les première chose à faire est de protéger la entreprises s’assurent d’éviter le découragement marque en la déposant « trademark filing ». En de leurs employés au travail et réussi même à les particulier pour les entreprises d’e-commerce, motiver à travailler encore plus fort. qui occupent d’ailleurs une partie significative dans la liste de clients de Gunderson-Dettermer. La dénomination, la marque et le logo doivent être protégés par l’utilisation de droit d’auteur ou « copyright » par exemple. L’entrepreneur doit également veiller à ce que tous les actifs appartiennent bien à la société et non à des individus au sein de l’entreprise pour éviter tout problème au niveau de la propriété intellectuelle. Les activités à l’international Si une entreprise souhaite exercer son activité à l’échelle mondiale, son corps exécutif doit s’assurer de protéger la marque dans tous les pays où la société souhaite s’implanter. M. Green a souligné qu’il conseillait souvent aux entrepreneurs monnayant ses services de mettre
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