Mission 2015 San Francisco POLYFINANCES - FONDS D'INVESTISSEMENT ÉTUDIANT DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL - Polytechnique Montréal

 
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POLYFINANCES
FONDS D’INVESTISSEMENT ÉTUDIANT DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

San Francisco
Mission 2015
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Contributions
Auteurs                                      Mise en Page
  Mélik Bouhadra                               Émile Sylvestre
  Catherine Bourdeau-Laferrière                Julie Charron-Latour
  Julie Charron-Latour
  Paul Daigle                                Photographe
  Guillaume Digoin                             François Marcoux
  Mohamed-Amine El-Mohri
  Isabelle Fotsing
  Samir Khalfoun
  Pascal Laprise-Demers
  Romain Le Duc
  Lucas Iuliani
  François Marcoux
  Josiane Rivest
  Amine Sadki
  Émile Sylvestre

    En couverture:
    Le tableau montre la partie secondaire
    de la navette SpaceX Falcon 9.
    Plusieurs startups ont recours au
    financement en capital de risque dans
    le domaine émergent du tourisme
    spatial.
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« Think bigger, be confident. »
         Chris Albinson, Founders Circle

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Merci à nos
commanditaires
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Guide de lecture
L’équipe d’édition a essayé autant que possible de respecter les règles et les recommandations de
l’Office québécois de la langue française. Tout écart est involontaire et voudra bien être pardonné par
le lecteur.
Les informations rapportées proviennent des différentes conférences. Les textes ont été
préalablement envoyés aux conférenciers pour que les informations soient validées.
Finalement, l’ensemble des photographies de ce rapport ont été prises par des membres de l’équipe
de PolyFinances. Elles ont été obtenues dans tous les cas avec l’accord des personnes qui y
figurent.

 Les encadrés, tels que celui-ci, présentent des informations additionnelles à ceux obtenues
 à San Francisco. Le contenu y étant présenté a été obtenu dans le cadre de rencontres à
 Montréal et à Toronto. La liste complète des rencontres est présentée en page seize. Pour
 plus d’informations sur le contenu des visites, visitez la section Résumé de conférences sur
 notre blog à l’adresse suivante:
 https://blogpolyfinances.wordpress.com/
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Remerciements
Il y a maintenant 4 ans, PolyFinances naissait à Polytechnique, témoignant ainsi de l’intérêt
grandissant des étudiants de Polytechnique à élargir l’ampleur de la formation d’ingénieur. À
chaque année, l’équipe de PolyFinances a su dépasser les attentes et innover au niveau des
activités du comité. Tous ces succès n’auraient pas été possibles sans le support continu de
Polytechnique Montréal.

Ainsi, je tiens tout d’abord à remercier Pierre Baptiste, directeur du département de
mathématiques et génie industriel, pour son appui à PolyFinances. Dès les débuts du
comité, M. Baptiste s’est assuré que PolyFinances ait les moyens nécessaires pour se
développer. Je souhaite également souligner l’engagement de Line Dubé, directrice des
relations internationales, et Diane de Champlain, directrice de l’Association des diplômés de
Polytechnique, sans qui PolyFinances n’aurait pas accès au réseau formidable de professionnels
de Polytechnique. Je désire aussi remercier Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du conseil
d’administration de Polytechnique, et Christophe Guy, directeur de Polytechnique, de permettre
et de supporter la création de comités étudiants précurseurs tel PolyFinances.

Je désire particulièrement remercier Nathalie De Marcellis-Warin, professeure du département
de génie industriel, qui a accompagné les étudiants de PolyFinances tout au long du projet. Je
tiens aussi à souligner l’implication de Robert Normand pour avoir orchestré les cours offerts
aux étudiants. Un remerciement spécial doit aussi être fait à Thierry Warin pour avoir eu la
vision de créer PolyFinances il y a 4 ans.

PolyFinances n’aurait certainement pas connu les mêmes résultats sans l’implication des
membres de son conseil d’administration. Je souhaite donc remercier particulièrement Éric
Lemieux, président du conseil, Jacques Bernier et Jean Guilbault pour avoir grandement
contribué à l’organisation des visites à Montréal, Toronto et San Francisco.

L’équipe de PolyFinances remercie aussi ses commanditaires : Polytechnique Montréal, TD,
LOJIQ, Finance Montréal, Croesus, le CIRANO, Accenture, l’AEP et les départements de
génie industriel et génie chimique.

Un remerciement notable doit aussi être fait à toutes les organisations qui ont reçu PolyFinances
à Montréal, Toronto ou San Francisco. Les apprentissages faits lors de ces rencontres, dont le
rapport suivant est la culmination, ont marqué les étudiants de PolyFinances.

Finalement, je tiens à remercier l’implication remarquable de chacun des étudiants du comité. Ils
ont su mettre la barre haute pour les membres de la prochaine équipe de PolyFinances, mais je
suis confiant qu’ils sauront perpétuer les exploits du comité.

                              François Marcoux, Coordonnateur de PolyFinances 2014-2015

                                                                                                    7
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Table des matières
12 Mettre à profit la connaissance!
14 Introduction à la thématique 2015
18 Un écosytème hors du commun
     Consulat du Canada à San Francisco

22 Supporter l’innovation d’ici
     Visite du C100

24 Source de talent de la Valley
     Visite de l’université Stanford

26 Naviguer en sécurité
     Cabinet de droit des affaires Gunderson Dettermer

30 Plateforme de départ
     L’accélérateur Plug and Play

32 Prendre son envol
     Q&R avec deux membres de Band of Angels
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36 Soutenir un colosse
    Visite chez Intel Capital

38 De A à Z
    Google Ventures et Google Capital

41 De l’idée à l’entrée en bourse
    Visite du fonds Sierra Ventures

45 S’attaquer à la cyber-sécurité
    Alienvault chez Trident Capital

47 Investissement personnel
    Founders Circle

49 Mise au courant
    Battery Ventures

52 Conclusion
54 Campus 2016

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Polyfinances

PolyFinances a été fondé en 2011
conjointement par le professeur
Thierry Warin et par un groupe          PolyFinances a été mis sur pied pour permettre de faire
d’étudiants au baccalauréat et à la     le pont entre les compétences de l’élève-ingénieur et
maitrise à Polytechnique Montréal.      les secteurs industriels dans lesquels ses compétences
                                        s’exprimeront.

En se basant sur des concepts
d’économie industrielle, ils étudient
des méthodes d’évaluation des            PolyFinances contribue à former une nouvelle
entreprises menant à la gestion d’un     génération d’ingénieurs : au sommet de leur art
portefeuille d’actions boursières        en ingénierie, ils seront aussi capables d’analyser
d’entreprises technologiques.            les forces et faiblesses d’une entreprise dans son
                                         environnement économique et commercial.

                                                    Les     ingénieurs     ou    futurs
                 Après deux campus à New York       ingénieurs     souhaitent     aussi
                 et un campus à Washington,         mettre la technologie au service
                 c’est la ville de San Francisco    de la finance. Une équipe
                 qui a cette année été choisie      d’étudiants de PolyFinances a d’ailleurs
                 par le conseil d’administration    remporté un prix lors du Forum Fintech
                 et la nouvelle équipe.             2013 organisé par Finance Montréal. Un
                                                    étudiant du comité a également remporté
                                                    un prix lors du forum Fintech 2014.
Rapport PolyFinances 2015 - Avant-Propos

                                                 Le comité

De gauche à droite à partir du dernier rang : Paul Daigle, Mohamed-Amine El-Mohri, Lucas Iuliani,
Sahin Gasemi, Catherine Bourdeau-Laferrière, Amine Sadki, Julie Charon-Latour, Guillaume Digoin,
Samir Khalfoun, Romain Le Duc, Pascal Laprise-Demers, Isabelle Fotsing, Josianne Rivest, François
Marcoux, Mélik Bouhadra, Émile Sylvestre

                                                                                               11
12

Mettre à profit la
connaissance!
En tant que membre du conseil d’administration          pertinentes m’ont permis de constater leur vivacité
depuis la fondation de Polyfinances et comme            d’esprit. Je suis convaincu qu’ils seront mettre leurs
président du conseil durant la dernière année, j’ai     connaissances au profit de notre société.
pu apprécier le travail, la curiosité et l’engagement
des étudiants qui participent à Polyfinances. Ces       Finalement, j’aimerais remercier Madame Nathalie
futurs ingénieurs seront non seulement compétents       De Marcellis-Warin et Monsieur Robert Normand
grâce à leur formation d’ingénieur, mais ils pourront   pour leurs enseignements auprès des étudiants. Je
ajouter une dimension financière et économique          veux également remercier Monsieur Thierry Warin,
à leurs actions grâce à leur participation à            en tant que fondateur de Polyfinance et Monsieur
Polyfinance. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que    François Marcoux, étudiant coordonnateur de
certains d’entre eux décident de faire une carrière     Polyfinance ainsi que mes collègues du conseil
dans le domaine financier.                              d’administration. Je souhaite une longue vie à
                                                        Polyfinance et bon succès à tous les étudiants.
J’ai eu la chance de connaître la dernière cohorte
d’une façon plus particulière puisque je les ai         Cordialement,
accompagnés durant leur séjour à San Francisco
et dans la Silicone Valley. Ce programme de
visites d’une durée d’une semaine leur a permis
                                                        Eric Lemieux, MBA
de découvrir plusieurs fonds d’investissement et de     Président du conseil d’administration de
comprendre le fonctionnement de cette industrie.        Polyfinances pour l’année 2014-2015
Je tiens à féliciter tous les étudiants et étudiantes   Président et Associé principal, M2S Capital
pour leur volonté d’apprendre et de développer de
nouvelles connaissances. Leurs questions toujours
Rapport PolyFinances 2015 - Avant-propos

                   Avec cette nouvelle édition du           membres du CA de PolyFinances qui nous aident
                   rapport de mission PolyFinances          dans ces démarches en nous ouvrant leur carnet
                   2015, nous pouvons voir que              de contacts. Un grand merci à Jacques Bernier qui
                   le projet attire d’excellents            nous a ouvert les portes de la Sillicon Valley. C’est
                   étudiants, passionnés par le             un véritable mentor pour nos étudiants. Le Campus
                   génie et la technologie, qui             de San Francisco 2015 a été un succès! Vous
                   souhaitent explorer les horizons         pouvez imaginer nos étudiants parcourant les routes
                   de la Finance. C’est un plaisir          de la Sillicon Valley pour y découvrir le monde du
de voir nos étudiants analyser les stratégies               capital de risque et des fonds d’investissement mais
des     entreprises   technologiques    dans    leur        aussi des entreprises comme Apple et Google! Un
environnement en alliant leur expertise en génie et         monde où (presque) tout est possible. Les étudiants
leurs connaissances toute nouvellement acquises             sont revenus avec des étoiles dans les yeux.
en économie industrielle et en analyse financière
industrielle.                                               Et cette année, nous étions accompagnés de
                                                            mes collègues de Polytechnique Montréal Diane
Le succès de ce projet et de la mission                     de Champlain, directrice de la Fondation de
PolyFinances repose sur nos étudiants qui                   Polytechnique Montréal, Line Dubé directrice du
sont véritablement passionnés mais aussi sur                bureau des affaires internationales et du Président
l’implication de nombreuses personnes que je                du CA de PolyFinances Eric Lemieux. Je les
souhaite remercier. Je remercie tout d’abord le             remercie pour leur implication qui a contribué au
directeur du département de Mathématiques et                succès de la mission. Nous avons aussi profité
Génie industriel Monsieur Pierre Baptiste pour son          de la présence de notre directeur de la recherche
support et cela depuis la création de PolyFinances          Gilles Savard dans la Valley pour rencontrer des
en 2011 par le professeur Thierry Warin. Je tiens à         anciens de Polytechnique Montréal qui sont installés
remercie Robert Normand, chercheur au CIRANO                dans la région lors d’une soirée organisée avec
qui leur enseigne le cours d’Analyse financière             l’Association des diplômés de Polytechnique. Cela a
industrielle et qui anime l’atelier sur la gestion de       permis de beaux échanges avec nos étudiants.
portefeuille. Un portefeuille que nos étudiants gèrent
avec grand professionnalisme. C’est fascinant de            Et je veux finir en félicitant la cohorte 2014-2015.
les voir chercher des méthodes ou des outils pour           Leur esprit d’équipe et leur professionnalisme ont
systématiser et optimiser les processus de gestion.         aussi été des conditions du succès de la mission.
                                                            Ces «PolyFinanciers » seront d’excellents candidats
Cette année, les étudiants de PolyFinances ont              pour les entreprises technologiques, de génie-
alimenté un blog de grande qualité. Ils ont analysé         conseil, les banques d’affaires ou les banques
les tendances des marchés financiers, rédigé                d’investissement. Je souhaite donc beaucoup de
des notes sectorielles et fait le suivi de certaines        succès à cette nouvelle génération d’ingénieurs !
entreprises technologiques. Un autre regard sur
l’actualité financière, économique et technologique!        Respectueusement,
Et je les ai (fortement) incités à aussi utiliser Twitter
pour communiquer sur les réseaux sociaux. Un bon
début!                                                      Nathalie de Marcellis-Warin, PhD
De nombreuses rencontres ont eu lieu à Montréal             Professeure titulaire, Département de
                                                            Mathématiques et de Génie Industriel,
et ont permises aux étudiants de bien appréhender           Polytechnique Montréal
le rôle de Montréal dans le capital de risque et
le financement de l’innovation mais aussi dans              Vice-Présidente du CIRANO, Groupes Risques et
différents aspects de la Finance et du rôle qu’y            Développement durable
tiennent les ingénieurs. Je remercie sincèrement
tous les conférenciers qui ont pris de leur temps
pour rencontrer nos étudiants. Je remercie aussi les
                                                                                                           13
14

Introduction à la
thématique 2015
Le célèbre ingénieur Thomas Edison, fondateur de           pédagogiques ont principalement été des visites-
General Electric, l’une des premières puissances           conférences avec différents leaders du domaine.
industrielles mondiales, a déjà mentionné que
la valeur de l’idée est dans son usage. Selon lui,         Ce rapport de mission vise à présenter un aperçu
l’essentiel créatif de l’inventeur est de trouver          des connaissances acquises sur l’industrie du
un problème significatif, de le résoudre, et de            capital de risque durant ce campus à San Francisco
populariser la solution. Un processus ancré à la           et durant les visites à Montréal et à Toronto. Comme
manière de penser de l’ingénieur. Bien que le rôle         la thématique est vaste, le rapport est divisé en
principal de celui-ci soit de concevoir un produit,        quatre sections incluant les résumés des visites
d’évaluer sa viabilité technique et de stimuler son        effectuées. D’abord, l’écosystème entrepreneurial
développement à grande échelle, plusieurs autres           et financier de la Silicon Valley est présenté. Cette
facteurs sont essentiels à sa mise en marché d’une         première section permet de mettre le lecteur en
technologie afin d’atteindre un éventuel succès            contexte. Les trois parties suivantes exposent les
commercial.                                                principaux paliers d’investissement de l’industrie
                                                           du capital de risque : les accélérateurs et anges-
Par exemple, le développement d’une technologie            investisseurs, le capital de risque en entreprise et
est intrinsèquement lié à son financement en               les fonds privés en capital de risque.
capital et à l’implication des investisseurs dans le
développement du produit, à sa mise en usage.               Légende :
Pour l’investisseur, l’engagement personnel et
financier au développement d’une jeune entreprise
peut être à grande profitabilité, mais souvent à
                                                            Légende
haut risque, ce pourquoi on nomme cette catégorie           Figure 1: Échelle des investissements en
d’investissement le capital de risque.                      capital de risque
Popularisée récemment au Québec par la téléréalité          La diagonale présente la croissance d’une
«Dans l’Oeil du dragon», l’industrie du capital de          entreprise dans l’écosystème du capital de
risque apparait en Californie durant les années 1970        risque :
pour financer le développement de l’informatique,
précisément des semi-conducteurs. De nos jours, le          - Les incubateurs
capital de risque est l’outil financier derrière le boom    - Les anges investisseurs
technologique ayant transformé radicalement notre
mode de vie, et à coup sûr le métier d’ingénieur.           - Les fonds en capital de risque en entreprise et
                                                            privés
Lors de l’année 2014-2015, les étudiants de
Polyfinances, ont eu l’opportunité d’étudier                - L’introduction en Bourse
l‘investissement en capital de risque en rencontrant
                                                            En périphérie, on retrouve tous les acteurs qui
des acteurs clés du milieu à Montréal et à Toronto,
                                                            contribuent également à l’écosystème comme
puis en concluant l’expérience académique avec
                                                            les universités. Le cadran supérieur présente
un campus étudiant à San Francisco, en plein cœur
                                                            les entreprises visitées à San Francisco tandis
de cette industrie. Lors de ce campus, les activités
                                                            que le cadran inférieur présente les entreprises
                                                            visitées au Canada.
Rapport PolyFinances 2015 - Introduction à la thématique 2015

Figure 1: Échelle des investissements en capital de risque

                                                                        15
Visites-conférences 2014-2015
PolyFinances tient à remercier tous les acteurs       Toronto:
ayant participé à nos apprentissages sur le capital   - Scotia Bank
de risque et sur le monde de la finance. Les          - Groupe TMX
entreprises visitées au cours de l’année sont les     - RBC
suivantes:                                            - Bank of America/Merril Lynch
                                                      - Mawer
Montréal:                                             - Sun Life Financial
- McKinsey & Company
- Univalor                                            San Francisco:
- Inovestor                                           - Consulat du Canada
- BDC                                                 - C100
- iNovia                                              - Founder Circle
- Anges Quebec                                        - Sierra Ventures & Boomtrain
- NovaCap                                             - Université de Stanford
- Bourse de Montréal                                  - Battery Ventures
- Realventures                                        - Plug & Play
- RBC                                                 - Intel Capital
- Claridge                                            - Cisco systems
- Ivanhoé Cambridge                                   - Google Capital
- Teralys Capital                                     - Apple
- Banque nationale                                    - Band of Angels
- M2S                                                 - Alien Vault & Trident Capital
                                                      - Gunderson LLP
ECOSYSTÈME
SILICON VALLEY
18

Un écosytème hors
du commun
Consulat du Canada à San Francisco
        Mélik Bouhadra
        Étudiant à la maîtrise
        Génie industriel

Profil des conférenciers                                chercheur à l’université de Californie Berkeley.

PolyFinances a eu l’immense plaisir de                  Matt Pasiuk est aussi délégué commercial et son
rencontrer l’équipe commerciale du consulat du          secteur d’expertise est au niveau des sciences de la
Canada à San Francisco, qui a aussi un bureau           vie. Matt travaillait au consulat du Canada à Denver
à Palo Alto, au coeur de la Silicon Valley. Celle-ci    avant de se joindre à celui de San Francisco, il y
est notamment composée de John Zimmerman,               a environ 2 ans. Il a étudié à l’université Western
Daniel Matross ainsi que de Matt Pasiuk.                Trinity en gestion et leadership, programme qu’il
                                                        a terminé en 2008. Ensuite, de 2012 à 2015, il
M. Zimmerman est consul et délégué commercial           a suivi le programme en affaires internationales
principal au consulat du Canada à San Francisco. Il     de l’université de Denver. Il gère notamment un
est responsable du développement du programme           programme canadien d’accélération de technologies
commercial canadien dans le nord de la Californie,      en sciences de la vie.
incluant la Silicon Valley. Il possède également une
certaine expérience en développement d’affaires         Introduction
internationales, surtout avec des pays asiatiques,
en raison de son dernier emploi dans un holding à       L’équipe rencontrée nous a présenté l’écosystème
Hong-Kong. John a fait ses études universitaires        du capital de risque du nord de la Californie et nous
à l’université Western Ontario, en économie et          a fourni de l’information clé concernant les relations
en sciences politiques. Il a aussi suivi, en 2014, le   bilatérales entre les États-Unis et le Canada. Tout
Venture Capital Executive Program à l’université        d’abord, de manière à faciliter notre compréhension
Berkeley.                                               de l’environnement d’innovation de la Silicon Valley,
                                                        les différences géographiques ont été abordées.
Daniel Matross est délégué commercial, spécialisé       La ville de San Francisco est le lieu de prédilection
en sciences et technologies ainsi qu’en technologies    des entreprises de médias sociaux et de jeux
durables. Daniel se concentre sur les aspects           vidéo. Les grandes entreprises technologiques,
de la stratégie et de l’innovation dans le secteur      telles que Google et Facebook, se trouvent plus
de l’environnement. Il a complété un doctorat en        au sud, dans des petites municipalités. Près de
sciences atmosphériques en 2006 à Harvard. Avant        la ville de South San Francisco, on retrouve un
de se joindre au consulat, il a travaillé pendant 2     grand nombre d’entreprises oeuvrant en sciences
ans comme consultant en énergie. Il a aussi été         de la vie et en biotechnologies.Par exemple,
Rapport PolyFinances 2015 - Un écosystème hors du commun

Genentech, maintenant une entreprise phare en                 les 21 dernières transactions de capital de risque
biotechnologies, y a démarré ses activités. D’un              dans le monde, 15 d’entre elles impliquaient
point de vue académique, l’université Stanford                du capital provenant de la Silicon Valley. Cela
prend une position centrale dans l’écosystème.                montre à quel point les fonds de capital de risque
Cette dernière attire les meilleurs talents et ses            de la vallée peuvent investir à l’échelle globale.
diplômés se trouvent partout dans la région                   On peut également y observer un intérêt des
(startups, fonds en capital de risque, etc).                  entreprises étrangères, par exemple, il y a plus
D’ailleurs, selon l’équipe commerciale du consulat,           de 700 entreprises japonaises dans la région de
cette circulation des talents dans les différentes            la baie de San Francisco. Celles-ci s’y déplacent
organisations de la Silicon Valley contribue                  pour être à l’affût des nouvelles tendances et des
grandement à la culture d’affaires si spéciale que            technologies d’avenir. L’équipe commerciale a
l’on y retrouve. La plupart des ingénieurs travaillant        également mentionné que la «qualité» du capital de
dans cette région proviennent des universités                 risque était un élément de différenciation important
Berkeley, Stanford, mais aussi de l’Université de             pour les fonds. Par «qualité», on fait référence
Waterloo (Canada).                                            au levier donné à l’entreprise technologique par
                                                              l’ampleur des investissements en capital ainsi que
Données sur le VC                                             l’introduction des entrepreneurs dans les réseaux
                                                              d’affaire du domaine.
On retrouve à l’intérieur de la Silicon Valley la
                                                              Dans la vallée, les investisseurs sont souvent des
plus grande concentration de capital de risque au
                                                              entrepreneurs aguerris ou d’anciens dirigeants de
monde. Elle représente près de 48% des activités
                                                              compagnies technologiques. Ainsi, la valeur ajoutée
de capital de risque aux Etats-Unis, soit 28,6%
                                                              par ces individus expérimentés aux entreprises en
du capital de risque investi à l’échelle mondiale.
                                                              démarrage est inestimable.
À des fins de comparaison, le Canada représente
1,61% du capital de risque global. Selon un article
du Globe and Mail, paru en février dernier, parmi             Rôle du consulat
                                                              Le rôle de l’équipe commerciale du consulat est
                                                              varié. D’abord, leur but est de promouvoir l’accès
                                                              à de nouveaux marchés internationaux auprès des
                                                              entrepreneurs canadiens. Pour ce faire, l’équipe
                                                              aide les jeunes entreprises, établies au Canada,
                                                              dans leur phase de croissance en les exposant
                                                              à l’écosystème d’innovation unique se trouvant à
                                                              la Silicon Valley à l’aide de multiples programmes
                                                              d’accélération.

                                                              Dans ces programmes, les entrepreneurs ont
                                                              accès à du mentorat et reçoivent de l’aide des
                                                              délégués commerciaux dans leur développement
                                                              d’affaires. En d’autres mots, l’équipe commerciale
                                                              cherche des points d’entrée stratégiques en
                                                              Californie pour ces entreprises. Cette proximité
                                                              avec l’environnement de la région est essentielle
                                                              puisque la Silicon Valley demeure à ce jour le
                                                              meilleur endroit où valider une technologie ou un
                                                              modèle d’affaires innovant. Cependant, le consulat
 Figure 2: Position géographique des pôles d’investissement
 en capital de risque                                                                                       19
20
n’encourage pas les entreprises canadiennes                d’anciens leaders d’entreprises se trouvant dans la
à déménager en Californie et ne cherche pas à              Silicon Valley.
faciliter les fusions et acquisitions. En fait, protéger
les emplois au Canada et en augmenter le nombre            Finalement, Matt Pasiuk et Daniel Matross ont
est un de ses mandats premiers. Le consulat fait           expliqué les particularités du capital de risque
aussi la promotion du Canada auprès d’entreprises          reliées à leur domaine d’expertise, respectivement
américaines, comme endroit où étendre leurs                les sciences de la vie et les technologies vertes.
activités. Les avantages du contexte canadien pour         Le message primordial étant que le capital de
ces compagnies sont: les bas salaires comparés             risque n’est pas fait pour tous les secteurs. En
aux standards de la région de la baie de San               effet, les investissements dans les technologies
Francisco (environ le 2/3), le bon taux de rétention       vertes sont perçus comme un échec pour les
des employés et les avantages fiscaux (le faible           fonds de capital de risque. C’est en partie dû aux
taux d’imposition pour les entreprises et les crédits      grandes sommes requises pour ces projets et aux
d’impôts RSDE).                                            importantes périodes de temps nécessaires à leur
                                                           réalisation. C’est donc un secteur qui a besoin
La collaboration entre la Californie et le Canada est      d’un support gouvernemental et d’investissements
aussi un enjeu important pour l’équipe consulaire.         d’acteurs niches, comme les fonds de familles
Récemment, le nombre de brevets issus de travaux           fortunées qui peuvent se permettre d’être plus
collaboratifs entre les deux parties a augmenté.           patients. Concernant les sciences de la vie, le
Comme mentionnée précédemment, la circulation              Canada possède un écosystème vibrant dans cette
des individus est un élément critique du modèle            industrie. Par contre, le manque d’expertise dans
d’innovation de la Silicon Valley. Le Canada doit          certains domaines de pointe et les faibles montants
continuer à attirer des gens expérimentés et               de capital de risque disponibles font en sorte qu’il
talentueux afin de bénéficier de leur expérience. Par      est quasi-inévitable pour les entreprises ayant du
exemple, Blackberry et Opentext, deux entreprises          succès d’aller aux États-Unis afin de soutenir leur
technologiques canadiennes, sont dirigées par              croissance.
Rapport PolyFinances 2015 - Un écosystème hors du commun

La BDC et Investissement Québec - Aider les entrepreneurs
d’ici
La Banque de Développement du Canada (BDC) est une société de la couronne fondée
en 1944. C’est une banque d’affaires dont le mandat principal est de stimuler et soutenir
l’entrepreneuriat au Canada.

Son existence est importante pour l’économie canadienne et québécoise. En effet, à
travers ses activités, elle aide les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les
entrepreneurs, stimulant ainsi l’économie et créant des emplois.

Jouant dans la même cour que les banques à charte, elle se distingue par son approche
« Out-of-the-Box », finançant ainsi selon des critères différents. Elle se permet de financer
plus facilement l’intangible par exemple. Prenant donc des risques plus élevés, elle
demande des intérêts plus grands. Elle accompagne aussi les entrepreneurs avec des
services de consultation spécialisés.

Une autre manière de pousser l’économie canadienne se fait à travers le développement
de l’écosystème du capital de risque au Canada. Ainsi, la BDC est aussi un fonds de fonds,
tout comme l’est Teralys Capital. Elle investit donc dans des fonds d’équité privée ou de
capital de risque. L’écosystème du capital de risque est fragile au niveau canadien, et a
déjà été lacunaire. Cet apport fait donc partie des efforts du gouvernement pour le solidifier.
En adoptant une structure de fonds de fonds, elle se détache de l’implication à donner aux
start-ups. Ainsi, ce sont les fonds en capital de risque qui fournissent le « dollar value » de
qualité.

Avec sa contrepartie québécoise, Investissement Québec, la BDC forme un chaînon
important dans l’écosystème du capital de risque québécois. À des fins de comparaison,
l’écosystème américain est beaucoup plus développé et complet en grande partie grâce
aux nombreux investissements privés. Malgré cela, un programme d’aide aux PME
gouvernemental est aussi utilisé en Californie: le Small Business Investment Company
Program, sous la tutelle du Small Business Administration. La différence principale et
majeure est le modèle économique. En effet, les SBIC sont des entités privées qui utilisent
leur propre capital ainsi que celui du gouvernement pour aider les PME à travers des
investissements de dettes et d’équité.

                                                                              Par Paul Daigle

                                                                                                  21
22

Supporter
l’innovation d’ici
Visite du C100
        Pascal Laprise-Demers
        Finissant au baccalauréat
        Génie industriel

Des gens de partout à travers le monde                 du modèle d’affaires canadien. En effet, même
viennent dans la Silicon Valley pour démarrer          si l’industrie canadienne du capital de risque
leur entreprise ou pour travailler avec certains       est en croissance rapide, une grande partie de
entrepreneurs. C’est notamment le cas des              l’argent vient indirectement des États-Unis. Ainsi,
Canadiens qui prouvent leur implication par leur       il est d’autant plus bénéfique pour les entreprises
présence dans la plupart des grandes sociétés          canadiennes d’y être présent et de s’y faire
californiennes.                                        connaître. À l’inverse, plusieurs fonds californiens
                                                       de capital de risque ont un intérêt pour l’innovation
L’objectif du C100 est de lier ces Canadiens           canadienne, ce qui est également bénéfique
présents dans les environs de San Francisco avec       pour les échanges entre le Canada et la Silicon
les meilleurs entrepreneurs au Canada. Ainsi, les      Valley. Toutefois, des obstacles à la circulation
membres de la vallée pourront redonner à leur pays     des personnes, de l’argent et des connaissances
via divers services offerts aux jeunes entreprises     persistent toujours. Le C100 croit que ces règles
canadiennes. En effet, ce groupe de personnes          doivent être assouplies afin de rendre plus facile le
permet d’aider les nouvelles entreprises à trouver     partage des possibilités de la Silicon Valley avec le
des clients, des investisseurs, des professionnels     Canada.
ou tout simplement des contacts dans la vallée.
L’objectif est de créer des liens entre les bonnes     Au Canada, une autre source de capital
personnes. C’est pourquoi, le C100 fonctionne          considérable provient du gouvernement, qui est
comme un programme d’élite des deux côtés:             habituellement impliqué via des fonds de fonds. Il
uniquement les Canadiens les plus accomplis            a été discuté que cela constitue une faiblesse pour
dans la vallée peuvent être membre et seulement        le capital de risque, car cela encourage les fonds
les entrepreneurs canadiens les plus prometteurs       à vendre leurs investissements trop tôt, afin de
peuvent utiliser ce programme pour faire croître       prouver leurs réussites à l’investisseur institutionnel.
leurs entreprises. Ce club sélect est basé sur         Ainsi, avec un tel succès court-terme, cela permet
des initiatives similaires en provenance d’Israël      au gestionnaire de fonds de regagner cet argent
et de l’Inde favorisant les échanges entre les         institutionnel pour leurs prochains fonds. Ceci
entrepreneurs prospères de la Silicon Valley et leur   est un réel problème, car la plupart des fonds de
pays d’origine.                                        capital de risque deviennent normalement rentables
                                                       que durant la seconde moitié de leur vie. Cela
Tissant un lien entre le Canada et la vallée, le       signifie que les bons investissements sont moins
C100 a pour but de contourner certaines faiblesses     rentables qu’ils pourraient l’être pour un fonds de
Rapport PolyFinances 2015 - Supporter l’innovation d’ici

capital de risque aux États-Unis, ce qui réduit le        pistes d’amélioration sont fréquemment étudiés
rendement attendu. De plus, des raisons historique        procurant une formation toujours à jour avec la
et culturelle apportent les fonds canadiens à être        réalité du marché du travail. On peut ainsi dire
plus réfractaires au risque. En effet, l’industrie        que le programme d’enseignement de l’Université
canadienne du capital de risque a vécu plusieurs          de Waterloo est en amélioration continue et c’est
échecs d’investissement par le passé faisant en           pourquoi il permet de placer les étudiants dans
sorte que la plupart des gouvernements au Canada          les meilleurs postes disponibles de la Silicon
évitent d’investir directement.                           Valley. Le conférencier a également indiqué que la
                                                          culture entrepreneuriale y est développée durant la
D’autre part, le C100 fait la publicité d’une véritable   formation de l’étudiant ce qui favorisant la prise de
force du système d’éducation présente au Canada,          risque dans le cadre de leurs projets intégrateurs.
celle de l’Université de Waterloo. Les étudiants y
sont parmi les plus recherchés dans la vallée pour        Finalement, la conférence mit de l’avant le fait que
leur excellent bagage technique et leur mode de           les Canadiens devraient être moins préoccupés
pensée entrepreneuriale. Le programme coop de             par le risque d’échouer et ainsi M. Albinson
Waterloo encourage les étudiants à fournir une            recommande aux jeunes Canadiens à penser plus
rétroaction aux enseignants et aux directeurs de          grand et être plus confiant afin de viser les plus
programme par rapport à leurs expériences de              grands succès.
stage en entreprise. Ainsi, les points forts et les

                                                                                                         23
24

Source de talent de
la Valley
Visite de l’Université Stanford
         Paul Daigle
         Étudiant au baccalauréat
         Génie physique
PolyFinances a eu la chance de visiter l’une des universités les plus réputées dans le monde :
l’Université de Stanford. En plein cœur de la Silicon Valley, quel y est son rôle? Nous avons
rencontré deux professeures. La première, Élisabeth Paté-Cornell, nous a fait part de son expérience
aux États-Unis et de sa carrière. La seconde, Caroline Boudoux, professeure de Polytechnique de
Montréal qui y effectue un séjour d’une année, a apporté son expérience en tant qu’entrepreneure au
sein de Castor.
Élizabeth Paté-Cornell, Professeure à Standford University
Dr. Élisabeth Paté-Cornell est professeure à la faculté des sciences et de l’ingénierie de Stanford. Elle est
spécialisée en ingénierie du risque appliqué aux systèmes complexes (spatiales, médicaux, etc.). Durant
sa carrière, Dr. Paté-Cornell a été membre de plusieurs comités d’experts, dont le President’s Intelligence
Advisoriy Board des États-Unis de 2001 à 2008. Ses travaux récents portent sur la théorie des jeux et
son application dans le contexte du terrorisme et la propagation des armes nucléaires. Son domaine de
recherche s’est démontré énormément pertinent vis-à-vis de l’ingénierie en général, mais aussi par rapport
au capital de risque.
Caroline Boudoux, Professeure-chercheuse et entrepreneure 
Nous avons ensuite rencontré Caroline Boudoux une professeure de Polytechnique Montréal qui est
à Stanford pour une année en tant que protesseure invitée. Elle a développé une nouvelle sorte de fibre
optique innovante. Son but étant de développer le milieu biomédical et de faire face à une très forte
Rapport PolyFinances 2015 - Source de talent à la Valley

demande pour son produit qui est unique en son            un vide et répondre à une demande venant d’un
genre. Elle a donc décidé de lancer sa start-up,          problème concret.
Castor Optique. Cette start-up est une « joint-
venture » avec ThorLabs, une compagnie importante
en fabrication de pièces optiques, entre autres.           L’université Stanford
Cette compagnie produit ainsi la fibre optique
développée par Dr. Boudoux qui reste tout de même          L’université Stanford fut fondée en 1885
en contrôle du design et du développement de la            par Leland Stanford, ancien gouverneur
fibre à travers Castor Optique. Ainsi, elle nous a fait    de Californie. L’université est une des plus
part de son expérience en tant qu’entrepreneure.           réputées de la région avec Berkeley. Leur
Dans sa démarche, elle a surtout voulu mettre              portée est devenue mondiale.
en avant la garde du contrôle de sa compagnie. À
                                                           Par sa proximité géographique, l’université a
travers le progrès de la start-up, elle a eu recours à
                                                           naturellement participé à l’essor de la Silicon
du financement. Différents types de capitaux se sont
                                                           Valley et de l’entrepreneuriat. L’université
présentés à elle et son équipe, car sa réputation
                                                           réunit tous les domaines d’études, sous forme
dans le domaine et l’aide de Polytechnique a permis
                                                           de 7 écoles (ingénierie, gestion des affaires,
d’acquérir énormément de visibilité. Elle a ainsi
                                                           médecine, etc.). Elle attire aussi les meilleurs
choisi du capital stratégique (il s’agit de capital
                                                           étudiants à travers le monde entier de par sa
ajouté d’atouts importants) de la part de ThorLabs
                                                           réputation créant ainsi une grande diversité
qui a permis à Castor de voir le jour rapidement en
                                                           culturelle. Ce mélange des domaines et
mai 2014 et de fabriquer et livrer le produit aussi
                                                           des étudiants crée une synergie au sein de
vite, à partir de mars 2015. L’excellent succès du
                                                           l’université. C’est d’ailleurs un des atouts qui
premier modèle de la fibre a permis à Castor de
                                                           permet à l’université d’avoir un rôle majeur
prévoir des versions 4, 5 et 6 (2 et 3 étant prévus
                                                           dans la Silicon Valley. En effet, l’université
depuis la création de la compagnie) d’ici la fin
                                                           est une des meilleures sources de nouveaux
de l’année. Cependant ce succès est contrôlé
                                                           talents pour les start-ups et les compagnies
puisque la start-up veut garder une petite taille pour
                                                           technologiques. Elle génère aussi un grand
garder de l’agilité et de la liberté, financièrement
                                                           nombre d’entrepreneurs, qui redonnent à
et légalement. D’après Dr. Boudoux, il est aussi
                                                           l’université sous forme de dons ou en revenant
important pour la compagnie de garder en tête
                                                           enseigner et partager leur expérience aux
les différentes possibilités de sortie, comme un
                                                           étudiants. Cela forme ainsi une sorte de cycle
rachat par une grande multinationale. On voit
                                                           pour les entrepreneurs. Ainsi, l’université
donc ici une différente perspective de start-up où
                                                           occupe un rôle primordial et complémentaire au
l’entrepreneur ne tient pas à grossir son entreprise
                                                           sein de l’écosystème de la Silicon Valley.
le plus vite possible. Cependant, comme tous les
entrepreneurs, l’idée est toujours la même : combler       					Par Paul Daigle

                                                                                                       25
26

Naviguer en
sécurité
Visite chez Gunderson Dettermer
         Guillaume Digoin
         Étudiant à la maîtrise
         Génie industriel

                          Gunderson-Dettermer est un cabinet de plus de 200 avocats spécialisés en
                          capital de risque et en technologie. Leur principal objectif est d’aider les
                          entreprises sur des questions juridiques durant tous leurs processus de
                          développement, du financement d’une start-up à l’introduction en bourse
                          d’une entreprise. Ils sont actifs aux États-Unis (New York, Boston, San
                          Francisco) et en Chine (Beijing). M. Daniel Green, partenaire corporatif
                          chez Gunderson-Dettermer, nous a présenté un aperçu des processus de
                          financement dans la Silicon Valley et des aspects juridiques entourant ces-
                          dits processus.

Le processus de financement
Dans la première partie de son allocution, M. Green a fait une rapide introduction au processus de collecte
de fonds dans la Silicon Valley. Pour M. Green, la collecte de fonds nécessaire à la croissance d’une
entreprise débute avec la question: «Mais où pourrais-je trouver l’argent ? ». La première possibilité est
d’obtenir un financement direct de son entourage, généralement des amis ou de la famille. Le deuxième
choix pour un entrepreneur est de passer par des anges financiers et le dernier est de s’associer à une
société de capital de risque. Toutes ces possibilités ont leurs propres avantages et inconvénients, de sorte
que le choix dépendra principalement de l’entrepreneur et son entreprise.
M. Green a souligné que la collecte de fonds est un processus difficile et long (environ 6 mois) en particulier
pour les entreprises extérieures à la Silicon Valley, les anges financiers et les VC préférant souvent avoir
une emprise locale sur ses investissements, notamment en raison de la vitesse des transactions très élevée
dans la vallée. La présence physique est donc cruciale.

Les outils
M. Green, nous a ensuite présenté quelques outils d’analyses utiles pour les investisseurs dans des cas de
prises de décision d’investissement. Tout d’abord, le résumé exécutif de l’entrepreneur doit être une carte de
visite, une description de ses activités et de son entreprise. Il doit se concentrer sur des sujets significatifs
Rapport PolyFinances 2015 - Naviguer en sécurité

à l’investisseur pour capter son attention. Il a          Cette note lui donne le droit, à un moment donné
également mis en avant que faire une présentation         dans le temps, de convertir cette dette en équité
de quelques minutes sous forme de démonstration           dans l’entreprise. Ce montage peut s’avérer des
de son produit est le meilleur moyen d’obtenir l’itéré    plus intéressant pour les investisseurs puisque les
d’un investisseur.                                        détenteurs de dettes sont toujours payés avant les
                                                          détenteurs d’actions de telle sorte que cette note
Le pitch                                                  offre une forme d’assurance aux investisseurs.

Être en mesure de présenter une idée de façon             Les termes doivent être faciles et formatés pour être
organisée sur un court laps de temps est un atout         compréhensibles par les investisseurs.
indispensable pour un entrepreneur voulant
sécuriser un investissement selon le conférencier.        La clôture
Il explique en effet que le pitch doit montrer
l’unicité du produit et comment celui-ci peut être        Le principal défi pour sécuriser un investissement
perturbateur pour le marché actuel ou futur. Il doit      pour un entrepreneur est, selon M. Green, de
également connaître les chiffres clés entourant           trouver un investisseur principal ou « lead investor
son produit, tel que le nombre d’utilisateurs             ». Le principal investisseur est l’investisseur qui
potentiels pour, par exemple, une application             est prêt à investir la plus grande quantité d’argent.
mobile ou le marché potentiel d’un nouveau                Il est très important de trouver ce leader parce que
produit. Pour M. Green, il est essentiel que tout soit    les autres investisseurs auront tendance à ne pas
fait par l’entrepreneur (ou les entrepreneurs) en         investir sans être sûrs que l’un des investisseurs
personne pour que l’investisseur puisse sentir son        sera très impliqué dans la société. L’investisseur
engagement et sa confiance envers projet.

Les termes
L’activité principale de Gunderson-Dettermer est
d’aider ses clients dans la négociation des termes
d’un contrat et de s’occuper de tous les documents
juridiques. Que ce soit pour un investisseur ou
un entrepreneur, les termes représentent une
partie très importante d’un investissement. M.
Green nous a expliqué que, dans la Silicon Valley,
les anges financiers exigent habituellement de 5
à 20% d’équité d’une compagnie dans laquelle
ils souhaitent investir. Ce chiffre s’élève à 20 à
25% pour les entreprises de capital de risque,
dépendamment        du    modèle    d’investissement
de ladite société d’investissement. En effet,
les investisseurs font rarement des accords ne
correspondant pas à leur modèle, et ce pour veiller
à toujours rester dans leur zone de confort. Les
conditions d’un investissement sont généralement
rédigées avec des « notes convertibles » ou des
« tours de distribution d’équité » et se concentrent
surtout sur l’évaluation ou la capitalisation de
l’entreprise. Une « note convertible » est une forme
de dette contractée par l’une des parties prenantes.

                                                                                                         27
28
principal doit être très crédible. Il est aussi celui   en place une structure juridique et les termes
qui traite des termes avec l’entrepreneur.              de services et de politiques de confidentialité
                                                        le plus tôt possible. Il a également insisté sur
Les questions juridiques                                l’importance de toujours être très prudent avec
                                                        les contenus pour enfants et à tout ce qui touche
La deuxième partie de l’allocution de M. Green a        le domaine de la santé en règle général.
portée sur les questions juridiques rencontrées
par entrepreneurs et investisseurs induites par         Un conseil très utile qu’il donne habituellement
un investissement.                                      à ses clients est de mettre en place un système
                                                        de « vesting » pour ses employés. Un exemple
La propriété intellectuelle                             de « vesting » serait de contractualiser une
                                                        entente comme: «Vous devez travailler pendant
Les questions de propriété intellectuelle               quatre ans dans l’entreprise pour être en mesure
sont courantes dans les dossiers traités par            d’obtenir les 100% des stock-options nous vous
Gunderson-Dettermer. Pour M. Green, la                  avons donné». En utilisant le « vesting », les
première chose à faire est de protéger la               entreprises s’assurent d’éviter le découragement
marque en la déposant « trademark filing ». En          de leurs employés au travail et réussi même à les
particulier pour les entreprises d’e-commerce,          motiver à travailler encore plus fort.
qui occupent d’ailleurs une partie significative
dans la liste de clients de Gunderson-Dettermer.
La dénomination, la marque et le logo doivent
être protégés par l’utilisation de droit d’auteur
ou « copyright » par exemple. L’entrepreneur
doit également veiller à ce que tous les actifs
appartiennent bien à la société et non à des
individus au sein de l’entreprise pour éviter tout
problème au niveau de la propriété intellectuelle.

Les activités à l’international
Si une entreprise souhaite exercer son activité
à l’échelle mondiale, son corps exécutif doit
s’assurer de protéger la marque dans tous
les pays où la société souhaite s’implanter. M.
Green a souligné qu’il conseillait souvent aux
entrepreneurs monnayant ses services de mettre
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