ÉNERGIE NUCLÉAIRE - Mediaplanet
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SUPPLÉMENT COMMERCIAL RÉALISÉ PAR MEDIAPLANET EN COLLABORATION AVEC LE FORUM NUCLÉAIRE ÉNERGIE NUCLÉAIRE DÉCEMBRE 2010 PHOTO: ELECTRABEL Remplacement Le nucléaire La Belgique des GV : un demantèle et recycle exporte son chantier colossal ! ses usines savoir nucléaire
2 · DÉCEMBRE 2010 TABLE DES MATIÈRES De plus en plus, il apparaît que le nucléaire fera partie de la solution énergétique future, notamment pour combattre le réchaufe- ment climatique. Sur le terrain, dans le monde entier, des investissements se multiplient dans de nouvelles centrales. Les mesures nécessaires sont adoptées pour prolonger en toute sûreté la durée d’exploitation des centrales existantes. Le domaine de la recher- che et celui des applications non énergétiques, notamment médicales, ne sont pas en reste. Bref, une véritable efervescence touche le secteur nucléaire. La Belgique, terre historique du nucléaire, n’y échappe pas. Au jour le jour, la sûreté y est un leitmotiv. Et les savoirs et expertises qui y ont été développés sont exportés et intéressent le monde en- tier. Bref, le pays conserve un rôle phare dans le nucléaire. Ce dossier est une démonstration très concrète, sur le terrain, de cette vitalité. Belgique, terre d’expertise nucléaire PRODUCTION EQUIPEMENTS, CYCLE DU D’ELECTRICITE MAINTENANCE, COMBUSTIBLE / SERVICES DECHETS ■■ BELGIQUE (SITES DE DOEL ET TIHANGE) Les centrales de Tihange ■■ FRANCE (CADARACHE) ■■ FRANCE / BELGIQUE 1 et Doel 1-2 ont été pas- Les entreprises technologiques voient des opportu- Areva, seul acteur mondial sées au crible d’audits nités d’afaires dans le sillage des projets nucléaires. actif dans l’ensemble des OSART. Les experts indé- Agoria les fédère et les représente, comme, récem- activités industrielles du pendants de l’Agence In- ment, à Cadarache. secteur nucléaire, est très ternationale de l’Energie Lire page 8 présent en Belgique. Atomique ont analysé Lire page 10 leur sûreté d’exploitation. ■■ FINLANDE (OLKILUOTO) / ETATS-UNIS / Les centrales belges sont BELGIQUE (WOLVERTEM) ■■ BELGIQUE (MOL – sorties avec honneur de C’est un titanes- DESSEL) cette comparaison avec que engin de leva- L’ancienne usine de Belgo- les meilleures pratiques ge belge qui a dé- nucleaire est en cours de mondiales. Elles y ont placé et posé le dô- démantèlement sur le si- puisé la motivation pour me de la premiè- te nucléaire de Mol-Des- continuer à s’inscrire re centrale EPR sel,. L’opération se déroule dans une logique d’amé- du monde, celle sans le moindre incident. lioration continue. de Olkiluoto 3, en L’industrie belge, dont Bel- Photo : Electrabel. Lire page 3-4 Finlande. Des cen- goprocess,y acquiert un sa- taines de tonnes voir-faire unique ! Photo : Areva - Joly Emmanuel ■■ BELGIQUE (SITE DE DOEL) soulevées et pla- Lire page 11 Le remplacement des générateurs de vapeur de la cen- cées par une grue trale de Doel constitue un exemple spectaculaire de la de Sarens, socié- ■■ BELGIQUE (MOL) / FRANCE (LA HAGUE) poursuite continue des investissements dans les cen- té belge qui vient Synatom termine le rapatriement en Belgique.des dé- trales nucléaires belges. Plus de plus de 100 millions d’acquérir une so- Photo : Sarens chets résultant du retraitement/recyclage de combusti- d’euros par an dans chacun des sites de Doel et de Ti- ciété américaine. bles irradiés belges. hange. Lire page 3 Lire page 9 Lire page 12 ■■ BELGIQUE ■■ BELGIQUE (NIVELLES) / FRANCE RECHERCHE SPE croit plus que jamais à un mix de production diver- Les premières pompes et moteurs de centrales nu- siié et peu générateur de CO2. cléaires françaises viennent d’arriver dans le tout ■■ BELGIQUE (MOL) Lire page 5 nouveau centre européen de Westinghouse à Nivel- Les yeux du monde nucléaire sont braqués sur le Centre les. Leur maintenance sera assurée dans un atelier d’étude de l’Energie Nucléaire, à Mol, et sur le projet de aux allures de clinique. réacteur de recherche Myrrha. Un milliard d’euros d’in- INGENIERIE Lire page 7 vestissement et 2 000 emplois de longue durée à la clef. ■■ COREE DU SUD (ULCHIN) / AFRIQUE DU Lire page 13 SUD ■■ CHINE (TAISHAN) / FRANCE (FLAMANVIL- Tractebel Engineering conseille des opérateurs coréens LE) / BELGIQUE (BRUXELLES) MEDECINE NUCLEAIRE et sud-africains pour le remplacement de générateurs BUTTING MPE, entreprise bruxelloise, équipe des de vapeur. centrales nucléaires chinoises et française. Elle dis- ■■ BELGIQUE Lire page 4 et 6 pose de l’expertise nécessaire à la fabrication d’outils (MOL ET FLEURUS) de manutention et de manipulation de combustible Des dizaine de milliers de ■■ JORDANIE (AQABA) / ROUMANIE nucléaire. patients dans le monde sont (CERNADOVA) Lire page 9 diagnostiqués ou soignés Les ingénieurs de Tractebel Engineering exportent leur grâce à des radio-isotopes expertise dans divers pays du monde. En Jordanie, ils ■■ JAPON / BELGIQUE (MOL - LOUVAIN-LA provenant de Belgique. No- étudient un site pour une future centrale. En Rouma- NEUVE - LIEGE) tre pays occupe une posi- nie, ils étudient l’ingénierie de préconstruction de Cer- Plusieurs entreprises belges contribuent au pro- tion clef dans la production nadova 3 et 4. gramme commun (Union européenne – Japon) de mondiale de ces produits ra- Lire page 6 recherche et développement sur la fusion nucléaire. dioactifs qui...sauvent ! Lire page 8 Lire page 14 et 15 Photo : IRE Rédaction: M. Ma. SCS.
DÉCEMBRE 2010 · 3 PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ Centrales de Doel et Tihange : sûreté et fiabilité avant tout Electrabel, Groupe GDF SUEZ, exploite les deux si- tes de production nucléaire de son groupe en Belgique, ceux de Doel et Tihange. Les sept unités, quatre sur la rive de l’Escaut et trois en bord de Meuse, ont été mi- ses en exploitation entre 1975 et 1985. Depuis lors, elles ont fourni et continu- ent à fournir plus de la moi- tié de l’électricité en Belgi- que. Leur mot d’ordre est l’amélioration continue. Jean Van Vyve, Directeur de la production nucléaire d’Electra- bel, explique : « Deux leitmotive guident notre exploitation et ex- pliquent nos performances.Nous accordons une priorité absolue à la sûreté. Il s’agit d’une condi- tion sine qua non en production nucléaire. De plus, nous investis- sons constamment dans la main- tenance et le renouvellement des équipements : plus de 100 mil- lions d’euros par an dans chacun de nos sites de Doel et de Tihange. Leur iabilité et la sûreté de leur exploitation vont de pair avec une Photos: Electrabel production plus eicace .» gie Atomique (AIEA). Jean Van teurs de vapeur (GV) à Doel 1.Jean Ces leitmotive sont Vyve : « Les évaluations ont été Van Vyve : « Désormais,les GV des ELECTRABEL constamment traduits en très favorables. Surtout, l’esprit sept centrales belges ont été rem- actions concrètes. OSART, qui préconise l’excellence placés. L’eicacité et la sûreté en ■■ Premier énergéticien du Benelux Ainsi, ces dernières années, Ti- et l’amélioration continue,perdu- sortent renforcées. Les autres in- Benelux avec un parc de pro- ■■ 1800 collaborateurs dans le hange et Doel ont été soumis à un re dans toutes nos unités .» vestissements se poursuivent à duction diversifié nucléaire des audits les plus exigeants en Autre illustration,in 2010,le si- un rythme soutenu. En 2009, par ■■ Vend de l’électricité, du gaz ■■ capacité nucléaire de 5 matière de sûreté (OSART) mené te nucléaire de Doel a été le théâ- exemple, les corps basse pression naturel et des services éner- 935 MW, représentant 52 % par des experts indépendants de tre d’un chantier exceptionnel : le de la turbine de Tihange 3 ont été gétiques de la production totale en Bel- l’Agence Internationale de l’Ener- placement de nouveaux généra- renouvelés .» ■■ 8750 collaborateurs en gique COLLABORATION Remplacement des GV : un chantier colossal ! Les investissements se vapeur (GV). D’autres colosses le compte de Tractebel Enginee- poursuivent continuel- identiques y étaient ensuite in- ring : « C’est un travail énorme lement dans les centra- troduits. qui doit être minutieusement les nucléaires belges. Le Après quatre années de pré- préparé. 35 sociétés spécialisées remplacement des géné- paration, ces pièces maîtresses ont participé au projet et jusqu’à rateurs de vapeur en est d’une centrale nucléaire étaient 350 personnes étaient mobili- un exemple spectaculaire. ainsi remplacées. Jan Deloor, sées.Le projet a donné la priorité Il montre également que chef de projet pour Electrabel: à la sûreté, sans négliger le res- l’expertise accumulée est « Malgré des conditions météo- pect du planning ain que la pé- ensuite exportée. rologiques défavorables, le rem- riode d’indisponibilité de la cen- placement des GV s’est déroulé Photo: Electrabel trale soit limitée .» En novembre 2009,à Doel,les cu- dans les délais prévus et sans du circuit primaire vers le cir- cacité et d’améliorer de 10 % la En la matière, et dans le cadre rieux ont pu assister à un spec- incident. De plus, les doses d’ir- cuit secondaire. Ils renferment puissance développée. de la collaboration avec Electra- tacle insolite : des grues géan- radiation pour le personnel – les plus de 6500 tubes où l’eau cir- Le remplacement des GV de la bel, Tractebel Engineering a ac- tes extrayaient,via des ouvertu- GV se situent dans la zone nu- cule.Les tubes risquent de se dé- centrale nucléaire de Doel clô- cumulé une belle expérience res pratiquées dans le dôme du cléaire de la centrale – ont été grader avec le temps. La sûreté turait une série : toutes les uni- qu’elle a pu valoriser à l’étran- bâtiment du réacteur de Doel 1, parmi les plus basses au monde étant la première priorité d’Elec- tés belges disposent désormais ger puisque l’entreprise belge d’énormes cylindres de vingt pour une telle opération .» trabel,le remplacement des GV a de nouveaux générateurs de va- conseille actuellement des opé- mètres de haut et quatre mètres Les générateurs de vapeur été décidé. De plus, cette opéra- peur. Xavier Delhaye, qui diri- rateurs coréens et sud-africains de diamètre : les générateurs de servent à transférer la chaleur tion permet de gagner en ei- geait l’ingénierie du projet pour pour un tel chantier.
4 · DÉCEMBRE 2010 PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ Photo : Electrabel OSART : cinq lettres qui rythment la vie d’Electrabel Après Tihange 1, Doel 1-2 a été passé au crible par les experts indépendants de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique dans le cadre d’un audit OSART. Les centrales sont sorties avec honneur de cette comparaison avec les meilleures pratiques mondiales. Mais, surtout, elles y ont puisé la motivation pour continuer à s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. Wim De Clercq, Directeur du si- poursuit .» Point de vue partagé phie d’amélioration continue .» domaine, vous êtes sur la bon- pour la centrale de Tihange 1. Jo- te de Tihange : « Nous avons été par Jan Trangez, Directeur du si- ne voie, mais des améliorations han Hollevoet était chef de ce pro- mobilisés par OSART pendant te de Doel : « Nous sommes dans Quinze experts sont possibles) et des bonnes jet : «Ce fut un travail de prépara- plus de trois ans,depuis l’annon- la dernière phase de l’audit : la vi- internationaux pratiques (Les autres centrales à tion de près de deux ans.Tout a été ce de l’audit en septembre 2005 site de suivi se tiendra début 2012. OSART (Operational Safety travers le monde devraient s’ins- passé au crible. OSART a nécessi- jusqu’à la visite de suivi réali- Mais, d’ores et déjà, nous savons Review Team) désigne un ser- pirer de votre pratique en telle té la mobilisation de tout le per- sée début 2009. Mais le plus im- que l’esprit OSART perdurera au- vice que l’Agence Internationa- matière et, à cette fin, nous l’in- sonnel .» Koen Van Beveren, qui portant est que la dynamique se delà et confortera notre philoso- le de l’Energie Atomique (AIEA, tégrons au référentiel OSART). est chef de projet à Doel,ajoute : « une des divisions de l’organisa- Une année plus tard, une mis- Nous sommes dans la deuxième tion des Nations Unies) met à la sion de suivi (follow up) vient phase puisque notre follow up est disposition de ses Etats mem- voir comment ont été prises en prévu début 2012. C’est aussi un bres. compte les recommandations et travail très important,car il s’agit A la demande d’un Etat,l’AIEA suggestions. de mettre en oeuvre un plan d’ac- mandate une quinzaine d’ex- tions tenant compte des sugges- perts internationaux sur un si- Un OSART à Tihange, tions et recommandations. Dans te nucléaire. Pendant trois se- l’autre à Doel notre centrale nucléaire, l’amé- maines, chaque expert passe au En Belgique, c’est en septembre lioration continue est devenue crible un domaine bien précis 2005 qu’un tel audit a été sollicité une seconde nature .» de l’exploitation (maintenance, radioprotection, lutte contre le OSART À LIVRE OUVERT feu, etc.). Il peut accéder à toute information utile et poser tou- ■■ Mené par l’organisa- d’abord constaté que la sû- te question. Il observe, il analy- tion internationale qu’est reté est absolument prio- se et se construit une opinion. l’AIEA, l’audit OSART est ritaire dans la gestion et Dans un audit OSART, l’objec- réalisé dans la plus tota- l’exploitation. Ils ont relevé tif n’est pas d’établir un bulletin le transparence. L’auto- des suggestions et recom- sur base de critères minimaux. rité nationale de contrô- mandations. A Tihange, la Au contraire, le but est de s’ali- le, l’Agence Fédérale de mission de suivi a déclaré gner sur les meilleures prati- Contrôle Nucléaire en Bel- sa satisfaction quant à la ques dans le monde. gique, reçoit les rapports réponse qui y fut apportée A l’issue de la mission, le col- et les tient publics. Synthè- (à Doel, cette mission est lège d’experts émet un rapport. ses, communiqués et rap- encore à venir). Le nombre Celui-ci comporte des recom- ports exhaustifs peuvent de bonnes pratiques rele- mandations (Vous devriez fai- aussi être consultés sur vées était élevé. Celles-ci re ceci pour vous aligner sur les son site web. sont donc prises en exem- meilleurs standards internatio- ■■ Tant à Tihange qu’à ple pour toutes les centra- Photo : Electrabel naux), des suggestions (Dans ce Doel, les experts ont tout les du monde entier.
DÉCEMBRE 2010 · 5 PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ A la fois producteur et fournisseur, SPE est le deuxième groupe énergétique du marché belge. L’entreprise vend de l’électricité et du gaz à plus de 1,6 millions de clients particuliers et professionnels. Sa capacité installée, 1985 MW, repré- sente 13 % de la production nationale d’électricité. SPE : pour un mix énergétique équilibré Entretien d’une centrale. Photo : SPE La stratégie du Groupe a pour en- mes amenés à adapter en per- nucléaire déjà évoquée, SPE dis- Nucléaire présent jeu de développer des solutions manence notre capacité de pro- posait historiquement d’un parc et à venir EDF POUR ACTION- énergétiques compétitives et duction. Dans cette perspective, dont les piliers sont des centrales Luc Sterckx : « Les sources NAIRE PRINCIPAL à faible émission de CO2 par la nous veillons depuis des années à thermiques au gaz naturel : d’une d’énergies renouvelables repré- construction d’un mix énergéti- constituer un ensemble équilibré part, des centrales turbines clas- sentent aujourd’hui 12 % de la ■■Depuis novembre que. Objectif : la rationalité éco- de nos diférents moyens de pro- siques « cycle ouvert » à Izegem et capacité de production totale 2009, EDF est l’action- nomique, la sécurité d’approvi- duction. En termes profession- Monsin ; d’autre part, et surtout, de SPE. Ce ratio est tout à fait re- naire principal de SPE. sionnement et un bilan CO2 fa- nels, nous parlons de ‘mix éner- des centrales gaz-vapeur (TGV) marquable dans notre pays. Pa- ■■Le Groupe EDF, un vorable. gétique’. Son équilibre va dans le à Angleur, Seraing, dans le cen- rallèlement, nous pensons que des leaders sur le marché sens de la rationalité économi- tre ville et dans le port de Gand. l’énergie nucléaire doit faire de l’énergie en Europe, Recherche d’un équilibre que, de la sécurité d’approvision- Les TGV sont les centrales recou- partie du mix énergétique grâce est un énergéticien inté- Les fondateurs de SPE se sont im- nement et d’un bilan CO2 favora- rant à des combustibles fossiles auquel nous pouvons répondre gré, présent sur l’ensem- pliqués de bonne heure dans l’ac- ble.Et,à ce titre,le nucléaire est et qui présentent le meilleur ren- aux déis énergétiques environ- ble des métiers : la pro- tivité nucléaire belge. Dans les doit être une partie intégrante de dement et le meilleur ratio pro- nementaux.Ainsi pour satisfai- duction, le transport, la années 80, ils ont acquis une par- notre mix énergétique .» duction d’électricité/émissions re, à l’échéance 2020, l’ambition distribution, le négoce et ticipation dans Doel et Tihange. Ainsi, outre la participation de CO2. européenne des ‘3X20’ - réduc- la vente d’énergies. Pre- SPE était également associée de Pour encore améliorer ces per- tion de 20 % de la production mier producteur d’électri- près au développement des cen- formances en matière d’émis- de CO2, amélioration de 20 % cité en Europe, le Grou- trales de Chooz B, à la frontiè- LES CHIFFRES sions de gaz à efet de serre, SPE de l’eicacité énergétique et 20 pe dispose en France de re belge. La participation de SPE a concentré ces dernières an- % d’énergies renouvelables -, il moyens de production dans le nucléaire a été renforcée ■■ EDF actionnaire majoritai- nées beaucoup d’eforts sur les nous faudra mobiliser toutes les essentiellement nucléai- en février 2009. SPE détient dé- re à 63.5 % ; 36.5 % action- sources d’énergies renouvela- ressources.Et le nucléaire en fait res et hydrauliques four- sormais un peu plus de 10% de la naires publics belges bles. Elle pouvait déjà compter partie ...» nissant à 95 % une élec- capacité des quatre centrales nu- ■■ Production d’électricité sur sept centrales hydroélectri- Ainsi,en 2009,SPE a porté à 7 % tricité sans émission de cléaires belges les plus récentes. et fourniture d’électricité et ques sur la Meuse. Son dynamis- sa participation globale dans CO2 Le Groupe participe Luc Sterckx, Directeur général de gaz naturel me et sa proactivité lui ont per- les centrales nucléaires belges. à la fourniture d’énergies de SPE : « Nous sommes un pro- ■■ 1000 personnes em- mis d’y ajouter une installation Le nucléaire représente donc et de services à envi- ducteur et fournisseur d’énergie ployées de biomasse et, depuis 2005, une aujourd’hui 21 % de ses moyens ron 38 millions de clients en croissance dans un pays où la ■■ 1985 MW de capacité de douzaine de parcs où tournent 53 de production totaux. dans le monde, dont près consommation électrique aug- production éoliennes (capacité installée de de 28 millions en France. mente structurellement de 1,3 % ■■ 418 MW de participations 107 MW) et alimentant plus de par année. Dès lors, nous som- nucléaires 60.000 familles en électricité.
6 · DÉCEMBRE 2010 INGÉNIERIE Tractebel Engineering exporte son savoir nucléaire De la Jordanie à la Rou- manie en passant par la Corée du Sud et – bien entendu ! – notre pays, les ingénieurs belges ex- ploitent cinquante ans d’expertise dans le nu- cléaire. Ce savoir-fai- re est au service de la croissance nucléaire dans le monde. En mission dans le désert jor- danien, à quelques encablu- res de la ville d’Aqaba, Tho- mas Mitchell, chef de pro- jet de Tractebel Engineering commente : « Il est clair que l’expertise de toute la ilière nucléaire développée en Bel- gique est un atout pour nous. En nous consultant, la Jor- dan Atomic Energy Commis- sion le savait, bien entendu .» La société d’ingénierie belge s’est en efet vu conier l’étu- de de sélection et de caracté- risation d’un site destiné à l’accueil d’une première cen- trale nucléaire jordanienne. Répondre à des besoins Effectivement, la Jordanie dépend fortement de ses im- portations énergétiques. Et elle entend s’afranchir en se Etudes sur le terrain en Jordanie. dotant de centrales électri- PHOTO: TRACTEBEL ENGINEERING ques nucléaires. Néanmoins, vu les spéciicités du risque, des règles strictes sont de mi- pos. Par exemple, ceux qui, pes qui participent aux étu- De formidables Luc Resteigne : « La mise en se, au niveau international, forts de l’expérience accumu- des de nouvelles centrales en marchés oeuvre de grands projets nou- pour tout projet nucléaire ci- lée en Belgique dans le rem- Roumanie : il s’agit, dans un Luc Resteigne, Executive Vice- veaux un peu partout dans le vil. Un site potentiel doit faire placement de générateurs de consortium que mène Trac- President de Tractebel Enginee- monde est une opportunité. Pour l’objet d’études poussées, ma- vapeur (GV) (voir page 3) as- tebel Engineering, de réali- ring : « Au il de notre histoire, en être partie prenante, nous dé- térialisées notamment par le sistent la société KOPEC dans ser l’étude d’ingénierie pour nous avons acquis une très gran- veloppons notre expertise sur les rapport environnemental et l’ingénierie du renouvelle- la phase de préconstruction de expérience. Nous avons du sa- unités nucléaires de nouvelle gé- le rapport d’analyse prélimi- ment des GV de la centrale des unités nucléaires 3 et 4 de voir-faire sur l’ensemble du cy- nération, comme l’EPR d’Areva naire. nucléaire d’Ulchin en Corée Cernadova (720 MW chacune, cle de vie nucléaire. Grâce à cela, ou l’AP 1000 de Westinghouse. Erna Van Echelpoel, géo- du Sud. Ou encore, les équi- de technologie Candu). nous ne sommes pas seulement Nous y contribuons déjà : étu- logue explique ainsi : « Nous des experts, mais surtout nous des d’implantation, de sûreté, avons l’expérience et connais- LIÉS À LA RECHERCHE sommes des partenaires qui met- du cahier des charges ; passation sons les informations qui tent à disposition de leurs clients et suivi des commandes ; sur- sont requises pour conce- ■■L’ingénierie belge en ma- ■■Comme il se doit, l’ingé- une réelle multidisciplinarité .» veillance des chantiers ; mise en voir une centrale sûre. Le dé- tière nucléaire est historique- nierie est à la fois très proche Et, actuellement, la société service ; etc.» i de notre travail est donc ment issue de la recherche et des milieux opérationnels mais d’ingénierie belge se retrouve de rassembler toutes ces in- du développement des pre- aussi de ceux de la recherche. donc idéalement placée pour bé- TRACTEBEL formations avec notre client miers réacteurs de recherche Tractebel Engineering est ainsi néicier des retombées d’un nou- ENGINEERING et de constituer le dossier de à Mol. Elle s’est ensuite nourrie directement associée au Centre vel essor nucléaire. Sur les trois base .» des chantiers de construction d’Etude de l’Energie Nucléaire dernières années, le chifre d’af- ■■ Filiale de GDF SUEZ Ces ingénieurs de Trac- des centrales nationales, puis belge (CEN) ou au Commissa- faires nucléaire s’est accru de ■■ Services de consultance tebel Engineering qui tra- des activités directement liées riat à l’Energie Atomique fran- près de 50 % et pas moins de 200 et d’ingénierie vaillent sur le dossier jorda- à leur exploitation et de toutes çais, avec lesquels l’entreprise ingénieurs ont été recrutés, ce ■■ 3000 personnes de hau- nien font igure d’exemples. les activités connexes (combus- participe à la mise au point des qui porte à 500 le nombre de per- te qualification Mais d’autres auraient tout tible,déchets,etc.). solutions du futur. sonnes mobilisées par les projets ■■ 500 personnes dans le aussi bien pu illustrer le pro- dans ce domaine. département nucléaire
DÉCEMBRE 2010 · 7 INGÉNIERIE ARRIVÉE DU PREMIER MOTEUR. LE NOUVEL ATELIER. PHOTO : WESTINGHOUSE PHOTO : WESTINGHOUSE Westinghouse ouvre Un marché croissant Le site de Nivelles est, au sein sa « clinique » nucléaire du groupe Westinghouse, le centre européen pour l’ingé- nierie et pour la maintenance des centrales. Autrement dit, une grande partie des 200 per- En ce mois de décem- velles Sud. Et il insiste, bien Plutôt qu’un atelier, Thierry se près, dans une salle d’opé- sonnes employées est très sou- bre, les premières pom- entendu, sur toutes ces spé- De Cooman préfère évoquer ration… vent dépêchée dans les centra- pes et moteurs de cen- ciicités qui font du nucléaire une « clinique » pour moteurs les elles-mêmes. C’est à Nivel- trales nucléaires françai- une industrie à part. et pompes. Au-delà de la dis- Zone chaude et les que sont préparées ces in- ses arrivent dans le nou- Dès l’abord, l’une d’elles sau- proportion des pièces et des surveillée terventions. Et c’est là aussi, veau centre européen de te déjà aux yeux. Les moteurs équipements, l’allusion porte Voire d’une salle blanche dans d’autres ateliers,qu’est as- Westinghouse à Nivelles. et pompes qui seront réparés bien entendu sur l’autre carac- étanche! En efet, les pièces surée la maintenance de tous Objectif ‘maintenance’ ici sont des mastodontes de téristique propre à l’industrie qui seront réparées à Nivel- les outillages sophistiqués. dans un atelier aux allu- respectivement 55 et 15 ton- nucléaire : la haute techno- les proviendront des zones La signature d’un contrat res de clinique... nes. L’atelier est à la taille de logie et la sûreté. Pas de cam- nucléaires des centrales. Dé- avec EDF a motivé l’investis- ces équipements qui provien- bouis ici, mais bien une pro- contaminées avant expédi- sement du groupe internatio- « Oui, bien entendu, pour l’as- dront des circuits primaires de preté cinq étoiles : sol en po- tion, transportées selon les nal à Nivelles. Yves Brachet, pect purement fonctionnel, diverses centrales nucléaires lyuréthane, murs peints avec exigences légales, elles peu- Vice-Président Régional de vous pouvez nous comparer à européennes. Les dimensions des couleurs epoxy et haro vent néanmoins (notamment Westinghouse : « Avec la pro- un quelconque atelier méca- du bâtiment sont à la hauteur sur les poussières et impure- dans les parties non démon- longation de l’exploitation des nique. Notre travail est d’ins- des ambitions qu’a Westin- tés. On est, à très peu de cho- tées des pompes) présenter centrales, la demande pour ce pecter, d’assurer la mainte- ghouse de pouvoir entretenir des résidus d’activité. C’est genre d’entretien et de main- nance et de réparer des mo- une vingtaine de moteurs et WESTINGHOUSE pourquoi le bâtiment est mis tenance de pièces constituti- teurs et des pompes. L’objectif une dizaine de pompes par an. ELECTRIC BELGIUM en dépression par rapport à ves va augmenter.D’où le choix est qu’ils puissent continuer Alors qu’il emploiera dans un l’extérieur, empêchant ainsi de concentrer ce travail sur à remplir leur tâche. Mais, premier temps une vingtaine ■■ Membre du Groupe Toshiba toute fuite de particule. un site spécialisé plutôt que convenez-en, on est ici dans de personnes, l’atelier couvre ■■ Centre d’excellence PWR Thierry De Cooman : « Du- de le réaliser en centrale. Nous un contexte bien diférent .» 2600 mètres carrés et sa hau- du Groupe en Europe rant tout le projet, l’Agence espérons décrocher d’autres teur sous plafond frise les 20 ■■ Ingénierie et services de Fédérale de Contrôle Nucléai- contrats et rapidement accroî- Plus une clinique qu’un mètres. Le pont roulant est à la maintenance re nous a accompagnés et tre cette activité.Dans l’absolu, atelier mesure des pièces manipulées ■■ 200 ingénieurs et techni- contrôlés. Pour l’exploitation, avec la renaissance du nucléai- Et pour cause ! C’est Thierry De et peut soulever jusque 65 ton- ciens à Nivelles nous sommes bien entendu re et les marchés qui y sont liés, Cooman qui parle. En tant que nes alors que les tours, un tour ■■ Westinghouse a contribué soumis à toutes les règles de notre activité va croître. Nous facility manager, c’est lui qui a vertical et un autre horizontal, à la construction de 18 réac- protection des travailleurs imaginons que nous double- supervisé l’investissement de sont dimensionnés pour pou- teurs en Europe (dont quatre (chacun est équipé d’un do- rons notre personnel dans les huit millions d’euros de Wes- voir rectiier les composantes en Belgique pour lesquels elle simètre) et de l’environne- dix années à venir .» tinghouse sur son site de Ni- de tels moteurs. a piloté le consortium) ment .»
8 · DÉCEMBRE 2010 ÉQUIPEMENTS, MAINTENANCE, SERVICES Fortes de leur expérience ou d’expertises nouvelles, les entreprises techno- logiques se développent dans le sillage du nucléaire. Agoria les fédère pour consolider l’image d’une industrie nationale de pointe dans ce secteur. Les entreprises d’Agoria dans le sillage international du nucléaire Récemment, à Cadarache, en des savoir-faire très pointus et dustrie technologique belge. Ces entreprises sont les hé- Pour en revenir à Carada- Provence, Agoria représentait sont conscientes que des op- Elle représente environ 1 600 ritières de l’expertise belge, che,Christian Dierick conclut: ses membres à une séance d’in- portunités se créent sur le mar- entreprises et 300 000 emplois. forgée depuis plus d’un de- «Il ne faut pas négliger les op- formation des industriels inté- ché.Ici,par exemple,la réunion Les entreprises ailiées à son mi-siècle. Dès les années cin- portunités qui se présentent ressés par une participation au portait sur la construction de groupe nucléaire représentent quante, elles ont proité de la dans les grands projets dans le projet de recherche européen 34 bâtiments et leurs systèmes à elles seules 11 600 emplois, recherche puis des grands in- domaine de la recherche, tels sur la fusion ITER. Christian auxiliaires et de manutention dont environ 30 % sont directe- vestissements dans les sept qu’ITER, le CERN, MYRRHA en Dierick, du groupe sectoriel (ponts roulants, par exemple). ment liés à l’activité nucléaire réacteurs nucléaires belges. Belgique bientôt, etc. Agoria d’Agoria « Nuclear equipment Ces contrats sont réservés à des proprement dite. On y retrouve Christian Dierick : « Ensuite, s’eforce, par exemple d’être and services », explique : « Cer- sociétés européennes .» notamment des grands noms elles ont assuré la fournitu- très présente sur le dossier de taines de nos entreprises dis- de l’histoire de l’industrie éner- re d’équipements matériels la fusion nucléaire .» posent d’une expertise ancien- Une expérience gétique et nucléaire belge (Als- et services nécessaires à l’ex- Exemples de contrats bel- ne, liée à l’histoire nucléaire historique tom ACEC Energie, Cegelec, Fa- ploitation des centrales .» Une ges récents ? La société de Lou- belge. D’autres entreprises ont Agoria est la Fédération de l’In- bricom GTI, etc.). entreprise comme la socié- vain-la-Neuve, IBA, et les Ate- té bruxelloise BUTTING MPE liers de la Meuse (Liège) ont (voir encadré) illustre bien été sélectionnés par le Centre la position de ces industriels d’étude de l’Energie Nucléaire De l’ambition pour BUTTING MPE qui ont développé un acquis et sont, aujourd’hui, à l’afût de Mol pour la conception et la réalisation d’équipements d’opportunités liées à la re- très pointus (un ampliicateur BUTTING MPE, entre- Jorina Helgers, Sales Direc- qualité et d’équipements sophis- naissance du nucléaire. de fréquence pour la premiè- prise bruxelloise spéci- tor : « Nous avons 35 ans d’expé- tiqués (dont une salle blanche et re; un cryostat pour la secon- alisée dans une niche rience dans le secteur nucléaire. une autre de métrologie clima- Des nouveaux, très de) à fournir dans le cadre de nucléaire, équipe des Nous avons collaboré avec les ac- tisée avec moyens de contrôles demandeurs la contribution belge au pro- centrales nucléaires teurs les plus importants dans le en 3D) pour fournir ces ensem- Christian Dierick : «L’intérêt gramme commun de recher- chinoises et entend ne monde. Nous sommes très spé- bles mécaniques de grande pré- d’entreprises qui n’ont pas né- che et développement sur la pas en rester là ! cialisés dans les divers équipe- cision. cessairement de passé nucléai- fusion nucléaire entre l’Union ments utilisés au long du cycle Cette expertise a par exem- re se renforce lui aussi. La pro- européenne et le Japon. Les ateliers de l’entreprise de vie du combustible, depuis ple permis à BUTTING MPE de longation des durées d’exploi- Le cryostat (grand réservoir BUTTING MPE, en face de l’Hô- l’amont et sa préparation pour collaborer à la mise au point des tation des centrales existantes en acier inoxydable capable pital Militaire de Neder-over- l’utilisation en centrale jusqu’à équipements de stockage des et la construction de nouvelles de maintenir une tempéra- Heembeek.Des ouvriers très spé- son démantèlement .» combustibles à Tihange et Doel. unités créent des marchés qui ture intérieure extrêmement cialisés sont en train de travailler En l’occurrence, la capacité de Dr.Gerhard Kaster,directeur gé- se chifrent en dizaines de mil- basse tout en conservant une sur des équipements très sophis- BUTTING MPE à proposer des so- néral : « La renaissance du nu- liards d’euros. Les entreprises température extérieure am- tiqués,mis au point ici même par lutions complètes est fortement cléaire, la prolongation de vie technologiques peuvent trou- biante), qui sera construit par le bureau d’études. Ces outils de appréciée par ses clients. Le bu- des centrales existantes et l’in- ver des débouchés considéra- les Ateliers de la Meuse, servi- manutention et de manipulation reau d’études et de dessin de la vestissement dans de nouvelles bles dans les projets nucléaires ra à efectuer des essais à froid de combustible nucléaire sont société bruxelloise étudie la de- unités ouvrent des perspectives qui nécessitent la combinai- de puissants aimants supra- destinés aux futures centrales mande des ingénieurs nucléai- et marchés très importants. Au son de nombreuses activités conducteurs pour le réacteur EPR de Flamanville en France et res et élabore en partenariat des sein et avec le groupe BUTTING, .» L’entreprise Sarens en est un à fusion japonais. de Taishan 1 et 2,en Chine.Même équipements complets, méca- nous avons clairement vocation exemple parmi d’autres (voir Autre exemple, Vinçotte est si elle fait depuis deux ans partie no-soudés, usinés et assemblés à être un centre d’expertise pour article), elle qui a perçu très tôt actif dans le servicing et as- du groupe allemand BUTTING en unités prêtes à fonctionner. développer ces activités et,donc, que ses capacités en levage et sure tous les contrôles de la (1300 personnes), BUTTING MPE Bien entendu, ses ateliers dis- nous visons à un important ac- manutention de hauts tonna- construction du coeur de la est pourtant une petite PME,em- posent de toutes les compéten- croissement du volume d’afai- ges pouvaient être précieuses structure de Tokamak. ployant 45 personnes. ces humaines, d’un système de res dans les années à venir .» sur des chantiers nucléaires.
DÉCEMBRE 2010 · 9 Grues belges en Finlande C’est un titanesque en- est que le besoin reste très fort gin de levage belge qui a car la consommation électri- déplacé et posé le dôme que continue à croître. La se- de la première centrale conde, notamment pour mini- EPR du monde, celle de miser les impacts, est de cen- Olkiluoto 3, en Finlande. traliser la production dans de Des centaines de tonnes très grandes unités. Nous par- à bout de... grue ! ticipons au chantier de la cen- trale au charbon de Neurath Olkiluoto, Finlande. Un des si- en Allemagne. Elle sera consti- tes nucléaires les plus obser- tuée de deux blocs de 1100 MW. vés au monde. Et pour cause : Ce sera la plus grosse au mon- c’est ici qu’est construit le tout de .» premier réacteur EPR. Ces cen- trales de la nouvelle (troisiè- Des modules plus me) génération nucléaire dis- grands poseront d’une capacité de Ce gigantisme nécessite des 1600 MW. Autant dire que ce moyens de levage toujours sont des titans. Les réacteurs plus grands et spécialisés. belges, par exemple, ne dispo- D’autant plus que la construc- sent que d’une puissance uni- tion se conçoit et s’efectue de taire de l’ordre de 1000 MW. plus en plus comme un assem- blage sur site de modules pré- Des composants fabriqués. Sarens est, bien en- énormes tendu, tout désigné pour ces Les composants à déplacer et travaux de titan. positionner sur le chantier Yannick Sel : « Ces tendan- sont à la mesure de ce gigan- ces expliquent que nous som- tisme. Si bien qu’il y a encore mes de plus en plus actifs quelques mois à peine, le site dans le secteur de la produc- d’Olkiluoto 3 s’apparentait sur- tion d’électricité. Dans le nu- tout à une forêt d’engins méca- cléaire, les opportunités sont niques géants. En plein centre, également très grandes. Olk- un monstre en son genre : une iluoto le montre, les nouvel- grue ‘Demag PC9600’, capable les centrales nécessitent d’im- de lever jusqu’à 2000 tonnes. portants moyens de levage car Outre une infinité d’autres elles sont de très grande capa- choses ‘bien plus petites’, c’est cité. De plus, un nouveau mar- elle qui a soulevé et déplacé sur ché se conirme, celui du pro- une distance appréciable les longement de la durée d’ex- 213 tonnes du dôme de la cen- ploitation .» trale et les 371 tonnes de son Efectivement, un peu par- pont polaire. En y regardant de tout dans le monde, les auto- plus près, il apparaît que cette rités accordent cette prolon- énorme grue appartient à une gation de vie aux centrales nu- société belge, Sarens. Cette en- cléaires. Conditionnée par des treprise de Wolvertem s’est études de sûreté, cette exploi- spécialisée, dès le milieu des tation plus longue implique- années cinquante, dans la lo- ra des remplacements d’équi- cation de grues et dans la ma- pements souvent très lourds, nutention et le levage de poids comme, par exemple, des gé- très lourds. Se déinissant vo- nérateurs de vapeur ou des lontiers comme ‘spécialiste de couvercles de cuve ou de réac- l’extraordinaire’, Sarens Group teurs. opère dans plus de 35 pays et Yannick Sel : « Sarens a emploie plus de 2800 person- d’ailleurs acquis une socié- nes pour un chifre d’afaires té américaine, Rigging Inter- de 400 millions d’euros. national qui, depuis quarante Yannick Sel, Area Sales Ma- ans, est active dans le rempla- nager chez Sarens : « En matiè- cement des générateurs de va- LEVAGE DU DÔME re de grandes centrales électri- peur et autres travaux dans le DE LA CENTRALE FINLANDAISE. ques, on observe deux tendan- domaine nucléaire .» PHOTOS : SARENS ces principales. La première
10 · DÉCEMBRE 2010 Contrôle visuel des as- semblages combustibles AFA 3G, usine FBFC Des- sel (BELGIQUE) PHOTO: AREVA AREVA, partenaire de l’industrie nucléaire belge AREVA est le seul acteur renouvelables – éolien ofsho- ve du réacteur. AREVA a éga- ments sont fabriqués par une Un constructeur mondial présent dans re, solaire, bioénergies et hy- lement contribué aux études iliale d’AREVA à Dessel, ainsi demandé l’ensemble des activi- drogène - pour devenir d’ici d’augmentation de puissance que les services d’enrichisse- Dans le cadre des projets de tés industrielles du sec- à 2012 l’un des trois leaders de plusieurs tranches. ment associés. Il fournit éga- nouvelles constructions de teur nucléaire. Il n’est mondiaux de ce secteur. La Aujourd’hui, le groupe lement des solutions pour la centrales,AREVA associe les en- donc pas étonnant que conjonction de ces deux pôles continue à ofrir ses services gestion et l’entreposage des treprises du secteur nucléaire le groupe soit présent en d’activité permet à AREVA de dans le cadre de l’inspection combustibles usés en collabo- belge. C’est ainsi que les ingé- Belgique où il développe fournir à ses clients des solu- et de la maintenance des uni- ration avec Synatom. nieurs de Tractebel Enginee- des partenariats. tions pour produire de l’élec- tés nucléaires belges. AREVA Par le passé AREVA a réalisé ring participent à certains vo- tricité faiblement carbonée. fournit, par exemple, le com- le recyclage d’éléments com- lets d’ingénierie dans les réac- AREVA propose aux entrepri- bustible dont certains des élé- bustibles usés belges dans ses teurs EPR™ en construction ses productrices d’électricité Partenariats et installations de La Hague. en Finlande, en France et en une ofre intégrée unique qui collaborations AREVA Enin, AREVA exploite éga- Chine. En assurant le levage du couvre toutes les étapes du cy- AREVA a des liens historiques lement à Maubeuge, près de la dôme de la centrale d’Olkiluoto cle du combustible, de la pro- avec la Belgique. Le groupe a ■■ Leader mondial de l’éner- frontière belge, un atelier de 3 (Finlande) ou en fournissant duction d’uranium au recycla- participé à la construction de gie nucléaire maintenance nucléaire (SO- des équipements de manuten- ge en passant par la concep- trois des sept unités nucléaires ■■ 48 000 collaborateurs MANU), permettant l’entre- tion du combustible pour celles tion et la construction de réac- belges et est intervenu lors de ■■ environ 400 personnes tien et la réparation de cer- de Flamanville (France) et de teurs, les services associés et la grandes opérations de rempla- en Belgique, dont 200 dans tains composants nucléaires, Taishan (Chine), les entreprises fourniture de combustible. Le cement de composants lourds l’usine FBFC en dehors de leur installation belges sont directement ou in- groupe développe également que sont les générateurs de va- ■■ bureau de représentation d’origine. directement associées à AREVA, des activités dans les énergies peur et le couvercle de la cu- Areva à Bruxelles qui en est le constructeur.
DÉCEMBRE 2010 · 11 CYCLE DU COMBUSTIBLE / DÉCHETS Le nucléaire démantèle et recycle ses usines Sur le site nucléaire Nucléaire, Belgoprocess et de Mol-Dessel, l’usine Tecnubel (iliale de Belgonu- de Belgonucleaire est cléaire, est spécialisée dans en cours de démantè- les technologies de déman- lement. Objectif ‘ta- tèlement et de décontamina- ble rase’. Préfinancée, tion). sont les opérateurs in- l’opération se déroule dustriels. Bart Thieren, por- sans le moindre incident. te-parole de Belgoprocess : L’industrie belge, dont «Avant de pouvoir se mettre Belgoprocess, y acquiert au travail, plusieurs mois de un savoir-faire unique ! formation et de qualiication du personnel ont été néces- Site de Mol-Dessel, berceau saires. Une dizaine de per- du savoir-faire nucléaire bel- sonnes ont été engagées et ge.Achilles Debacker, Chef du formées. Certaines ont suivi personnel de Belgonucleaire, jusqu’à plus de 120 jours de reçoit les visiteurs: « Le dé- training .» mantèlement a commencé en mars 2009 et devrait se Tout démanteler, sans terminer au début de 2014. exception Objectif : réafecter le terrain Pas question de lésiner sur la et recycler 90 à 95 % des ma- sûreté pour ce chantier tita- tériaux. Pas le moindre inci- nesque. Caricature : il s’agit dent : les doses d’exposition de fractionner en petits élé- du personnel sont largement ments toute une usine, de en dessous des seuils .» trier tous ses morceaux et de leur assurer le traitement Une usine très adéquat. Tout d’abord, le ma- prévoyante tériel de production de l’ex- De 1986 à 2006, l’usine a em- usine, fortement contaminé. ployé 250 personnes. Elle pro- Les manipulations étaient duisait du combustible MOX réalisées dans des boîtes à (avec de l’uranium et du plu- gant. Il s’agissait de caissons tonium récupérés lors du étanches munis de gants per- traitement du combustible mettant de manipuler des usé). Pour diverses raisons, matières sans être en contact en in 2005, la décision fut avec elles (voir la photo). Il y prise de fermer l’usine. en avait dans l’usine au total Achilles Debacker : « Au il 180 tonnes. Les boîtes à gants Photos: Belgoprocess de l’exploitation, l’usine a été sont démontées dans des... - Fotografie Bonsai - Publicatiebureau gérée en fonction du long ter- tentes à gants. Tous leurs me. Au moment de la ferme- morceaux sont mis dans des ture, nous disposions de pro- fûts spéciaux de 200 litres (il visions financières de 300 y en aura 1500 à l’issue du dé- millions d’euros .» Dans un mantèlement). Un tiers de ce premier temps, un plan so- travail est réalisé. cial est mis en place (tout le Pour le reste, la majorité INFO personnel a été reclassé) et des infrastructures de l’usine trente personnes restent ac- tives sur le site. Les procédu- res administratives et légales (ventilation, systèmes élec- triques, plateformes, etc) ne sont pas contaminées. Pour Une expertise précieuse démarrent pour obtenir la li- 90 %, ces 1300 tonnes de ma- Il n’est pas surprenant que tèlement et de décontamina- trale nucléaire de Kozloduy en cence de démantèlement et tières seront recyclées (bé- Belgoprocess participe au dé- tion d’installations nucléaires Bulgarie. La technologie plas- le blanc-seing de l’autorité de ton broyé, câbles électriques mantèlement de Belgonucleai- sont uniques et mondialement ma ofre une série d’avantages surveillance (Agence Fédéra- broyés, métaux fusionnés, re. Belgoprocess démantèle en reconnues. particuliers, notamment un le de Contrôle Nucléaire). etc). Il reste un solde consti- efet l’ancienne usine de re- Belgoprocess est également important facteur de réduction Le travail est conié à qua- tué de déchets légèrement traitement nucléaire Euroche- devenu un important parte- et un produit ini idéal pour le tre entreprises, une alleman- radioactifs qui suivront la i- mic, située sur le site de Belgo- naire en tant qu’opérateur in- stockage. de et trois belges. Côté belge, lière de traitement/stockage process. A l’époque, il s’agissait dustriel pour le traitement, le De tels investissements dans le Centre d’étude de l’Energie adéquate. de la première installation qui conditionnement et le stocka- les nouvelles technologies et les Achilles Debacker : « Réelle- recyclait des matières issiles ge de déchets radioactifs en pre- nouvelles techniques dans le BELGOPROCESS ment, je crois qu’on peut di- en Europe et c’est également la nant part à un nombre crois- domaine du démantèlement et re que, quand Belgonucléai- première usine de retraitement sant de projets internationaux du traitement des déchets sont ■■ Traitement, conditionne- re cessera déinitivement ses à être démantelée dans le mon- innovants et fructueux. Ainsi, indispensables pour garantir ment et stockage de déchets activités, il ne restera aucun de. Les connaissances et l’expé- Belgoprocess participe à l’heure une politique eicace et dura- radioactifs, démantèlement passif. Je ne sais pas si toutes rience que Belgoprocess a ainsi actuelle à la construction d’un ble en matière de déchets. d’installations nucléaires les autres industries peuvent acquises en matière de déman- four à plasma destiné à la cen- ■■ 285 personnes en dire autant ! »
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