Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
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Vue depuis Thollon-les-Mémises, février 2020. © Olivier Robert Avril 2020 Journal de l’Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires
Éditorial Valeur en 10 lettres : consonne, Éditorial voyelle, consonne, voyelle, consonne, voyelle, consonne, voyelle, consonne et voyelle, Est-ce que ce rituel de l’émission « Des Chiffres et des Lettres », créée il y a près de 50 ans par Armand Jammot vous dit quelque chose ? Peut-être pas, mais ce n’est pas grave. Le secrétariat de l’ASRIMM s’est réuni pour parler des valeurs qui devraient l’animer, guider son action et les prestations qu’elle déploie. Cette thématique a également réuni le Comité tout comme plus récemment encore, plusieurs de nos membres qui ont répondu à l’invitation de notre directrice, Monika Kaempf. Et banco ! Cette valeur en 10 lettres est l’une de celles qui a fait l’unanimité dans les trois rencontres. Le plus important reste à faire : identifier comment elle se manifeste dans notre petite communauté et ce que nous pouvons encore faire toutes et tous pour qu’elle ne reste pas lettre morte. Cette valeur, nous n’en avons bien évidemment pas l’exclusivité. Elle transcende les clivages et réunit nombres d’associations qui poursuivent des buts idéaux au service des personnes. C’est pour cela que nous avons choisi d’ouvrir nos pages à quatre associations et/ou à celles et celui qui les représentent, bienvenue à elles dans ce premier « Entre-Nous » de l’année 2020. Mireille Geiser, notre nouvelle – qui l’est de moins en moins – assistante sociale a choisi de se présenter à vous par une auto-interview. Finalement quoi de mieux pour se faire connaître que de se poser les bonnes questions ? Merci et bienvenue également. A l’heure où nos mouvements et déplacements sont limités par l’épidémie du Covid-19, Magalie et Tobias Weg- mann nous offrent généreusement un bol d’oxygène par le récit de leur voyage dans la « Belle-Province », où ils nous apportent leur regard sur ce pays très souvent reconnu comme le berceau de l’innovation de ce qui concerne le handicap et sa perception dans la société. Et votre association dans tout cela, elle va devoir adapter ses prestations et ses pratiques en fonction des direc- tives officielles de l’OFSP et des centres hospitaliers reconnus. C’est pour cela que vous trouverez une page internet spécifiquement dédiée au Coronavirus sur notre site internet - sous l’onglet « ASRIMM » - qui vous donnera des informations régulièrement réactualisées tant que cela s’avérera nécessaire. Comme le disait très justement le Professeur Panteilemon Giannakopoulos dans l’émission « Forum » du 14 mars sur RTS-La Première, nous sommes face à un dilemme : être à la fois solidaires et solitaires. S-O-L-I-D-A-I-R-E-S, cette valeur en 10 lettres qui est sur toutes les lèvres et dans tous les médias, soyons-le toutes et tous, « solidarisons-nous ». L’ASRIMM est là pour vous, vous pouvez compter sur nous. A bientôt et bonne chance. Olivier Robert Resp. du secteur « Loisirs » 2 entre nous 4.2020
Sommaire Éditorial Éditorial2 Par Olivier Robert Mireille Geiser 4 Bienvenue à notre nouvelle assistante sociale Parmi Nous 5 La recherche dans le domaine des maladies neuromusculaires Echos d’ailleurs 7 L’un des grands enjeux actuels dans le domaine des maladies rares, c’est la reconnaissance tangible de l’importance des mesures de soutien psychosocial. « Rien sur nous sans nous ! », la stratégie qui habite la SEHP9 - SExualité et Handicaps Pluriels – association active depuis plus de 25 ans. PluSport Antenne Romande, au service du sport-handicap,10 mais pas seulement : « 60 années de sport et même pas fatigués ! ». Il était une fois, un bus de la marque « Setra » …12 L’enthousiasme d’un travailleur social transporté par un projet destiné aux personnes à mobilité réduite. Téléthon Actualité 16 33e édition du Téléthon les 4 et 5 décembre 2020 Coronavirus18 Info ASRIMM 19 Impressum 3 entre nous 4.2020
Mireille Geiser, bienvenue à notre nouvelle assistante sociale Pouvez-vous nous dire en quelques Avez-vous des loisirs ? regard peut susciter des exclamations Bienvenue mots qui vous êtes ? de joie ou des questions telles que : Oui bien sûr ! Les randonnées, faire Comment sera le chemin ? La météo ? Née il y a un peu plus de 50 ans, je de la raquette ou du ski, ainsi que pra- Aurai-je besoin de quelqu’un pour tra- m’appelle Mireille Geiser-Liechti et tiquer le tandem me permettent d’ap- verser un passage périlleux ? j’ai grandi dans le pays de la Tête de précier la diversité de la nature. Moine. Les heureux évènements de la J’aime également faire des pâtisseries Quel est votre parcours professionnel : vie m’ont fait quitter le Jura bernois pour accompagner les moments pas- expériences et formation ? pour m’établir dans une autre belle sés entre amis. région, le Pied du Jura, dans le canton Ayant une formation d’infirmière en de Vaud. Pourquoi avoir choisi de travailler psychiatrie, j’ai, entre autres, travaillé pour l’ASRIMM ? dans les soins à domicile, pour les Qu’aimez-vous ? personnes souffrant de maladies chro- A la recherche d’un nouveau défi pro- niques. Je me suis également formée J’aime la vie ! J’apprécie vivre dans fessionnel j’ai pris connaissance de dans la relation d’aide, les assurances un pays aux diverses saisons car cela l’annonce du poste actuel un peu par sociales et le case management. reflète un peu nos vies. Ne peuvent- « hasard ». Correspondant parfaite- elles pas être comparées à des jours ment à mes attentes, j’ai donc postulé. Que souhaitez-vous dire de plus ? de canicule ou de grand frimas lors desquels le soleil, la pluie ou la neige Ayant travaillé de nombreuses années Je suis très contente de travailler pour donnent la couleur du ciel ? avec des personnes atteintes de la l’ASRIMM, avec une équipe pluridis- maladie aux 1’000 visages (la SEP), ciplinaire motivée et au service des Pouvez-vous nous en dire plus ? j’ai été interpelée par la maladie aux personnes. 1’000 adieux. J’aime être à l’écoute Très volontiers. Nous avons cha- des personnes et les accompagner Référente pour les cantons de Fri- cun un parcours de vie spécifique, dans leurs diverses attentes. bourg et Neuchâtel (sauf le district parfois très coloré. Considérant que de La Chaux-de-Fonds), je suis dispo- chaque personne est unique et a de Pourquoi avoir choisi cette photo ? nible les mardis, mercredis et jeudis, nombreuses ressources je ne sou- par courriel ou téléphone. haite pas faire à la place de l’autre Elle me rappelle des vacances (!) et mais l’accompagner dans son che- me parle de la vie. Au premier plan, Je me réjouis de faire votre connais- min de vie. En d’autres termes je le chemin représente ma marche sance, voire de faire un bout de che- peux dire que c’est comme pratiquer actuelle qui me permet d’apprécier min ensemble. A l’image de la nature le vélo tandem (sport que j’aime les beautés de la nature. Le second qui revit, je vous souhaite un nouvel pratiquer) car grâce à une bonne plan peut représenter mon « avenir », à élan pour affronter votre étape de vie. coordination « Ensemble nous allons découvrir au rythme parfois saccadé plus vite et plus loin ». de la marche. La direction de mon Mireille Geiser © Mireille Geiser 4
JOURNÉE À THÈME DU 9 NOVEMBRE 2019 La recherche dans le domaine des maladies neuromusculaires Le 9 novembre dernier, l’ASRIMM a Parmi Nous organisé une journée sur le thème de la recherche, soutenue par la FSRMM (Fondation Suisse de Recherche sur les Maladies Musculaires). Cette journée s’est faite en prolongement de celle du 17 novembre 2018 qui était axée en par- ticulier sur les maladies pédiatriques. Afin de répondre aux demandes expri- mées, cette fois-ci le point de mire a été mis principalement sur les maladies touchant les adultes. Changement de lieu, nous nous © André Würgler sommes retrouvés dans le bâtiment Geopolis, qui appartient à l’Université de Lausanne. De vastes espaces de plain-pied, un restaurant bien organisé et proposant un bon repas, des interve- importante présentation sur plusieurs peuvent être extrêmement élevés, nants de qualité, tout pour passer une maladies neuromusculaires : Myasthé- étant donné la rareté des pathologies agréable et instructive journée. nie, Myosite à Inclusions, Dystrophie concernées. Pr. Kuntzer s’est ensuite Facio-Scapulo-Humérale, Maladie de concentré sur chacune des maladies Après une ouverture avec un mot de Steinert, Charcot-Marie-Tooth. Il a listées plus haut, en présentant d’abord bienvenue de M. Sébastien Kessler, commencé par présenter le service de leurs manifestations, les symptômes vice-président de l’ASRIMM, Me Alain neurologie du CHUV, ainsi que les dif- qui peuvent en découler, puis les diffé- Pfulg a présenté la FSRMM, fondation férents réseaux de formation et de réu- rents axes de traitements existants et/ dont il est le président actuel. Après nions dans le domaine de la neurologie ou en cours de recherche. lui, Dr. Jacques Rognon, fondateur et et des maladies neuro-musculaires, au président d’honneur de la FSRMM, a niveau suisse et au niveau internatio- Sclérose Latérale Amyotrophique fait un rapide survol de l’application du nal. Il a ensuite présenté la KOSEK et (SLA) concept national des maladies rares. son rôle dans la prise en charge des maladies rares, ainsi que l’application Après le repas de midi, le Dr. Natha- Maladies neuromusculaires du CHUV comme centre de référence. lie Braun, qui est médecin-chef au Il a parlé de l’importance d’avoir un centre neuromusculaire de la Cli- Le Pr. Thierry Kuntzer, qui est entre- diagnostic précis et la difficulté qu’il nique SLA de l’hôpital de St-Gall, a autres responsable de l’unité nerf-mus- peut y avoir à l’établir. Puis, une fois présenté les actualités médicales et cle du CHUV, a ensuite assuré une un médicament trouvé, les coûts qui scientifiques concernant la Sclérose Latérale Amyotrophique. Après avoir décrit la maladie et ses symptômes, elle a décortiqué les différents axes de recherche et essais cliniques en cours actuellement dans le monde. Puis, elle a présenté les traitements proposés aux patients en Suisse. Ces derniers, bien qu’ils ne permettent pas de guérir de la maladie, peuvent améliorer la qualité de vie et en allonger l’espérance. Recherche fondamentale © André Würglers Dr. Stéphane König, collaborateur scientifique à la faculté de médecine de l’Université de Genève, a ensuite parlé de la recherche fondamen- 5 entre nous 4.2020
tale en Suisse dans le domaine des POUR ALLER PLUS LOIN : maladies neuromusculaires. Après quelques explications sur ce qu’est la Les présentations de cette journée peuvent être obtenues en PDF sur le site recherche fondamentale, il a présenté de l’ASRIMM (rubrique « prestations : journées à thèmes ») et en vidéo en les spécificités dans le domaine de contactant Carole Stankovic : 079 120 68 95, carole.stankovic@asrimm.ch ces maladies spécifiques. Il a ensuite www.orpha.net donné quelques exemples d’objets www.myobase.org Parmi Nous de recherche dans les laboratoires à Documents « Avancées de la recherche » de l’AFM-Téléthon : Genève (UniGE, HUG) et à Bâle (uni- https://www.afm-telethon.fr/actualites/avancees-recherche-2019-3847 versité de Bâle, département de biomé- decine, Biozentrum). www.kosekschweiz.ch ESSAIS CLINIQUES : Orphanet www.clinicaltrials.gov Enfin, M. Martin Arles, chef de projet « Essais cliniques et maladies neuromusculaires », à Orphanet-Suisse, a présenté l’ou- Repères : Savoir et Comprendre, AFM-Téléthon, Février 2016. til Orphanet, qui est un site Inter- « Informations essentielles sur les essais cliniques », net constituant une base de données Novartis Pharmaceuticals, Avril 2017. recensant les maladies rares. Celui-ci a été créé dans le but de mieux infor- En conclusion, la journée fut riche en suivi dans le cadre de sa maladie, l’ap- mer sur les maladies rares, leur appor- informations. La recherche avance, très privoiser, préserver un maximum d’au- ter une meilleure visibilité, permettre lentement mais beaucoup de personnes tonomie et continuer à avancer. aux patients de trouver les associa- travaillent à travers le monde dans le tions qui les concernent, répertorier but de trouver des traitements. Elle Un grand merci aux intervenants pour les projets de recherche, les registres est source d’espoir pour les personnes leur contribution à cette journée et de patients et faciliter le recrutement atteintes de maladies rares, mais nous leur investissement pour permettre pour des essais cliniques. Il en a pré- savons que le processus prend beau- au public de l’ASRIMM d’être mieux senté la structure, la nomenclature des coup de temps et lorsqu’un médicament informé. maladies, les différentes informations est trouvé, reste encore ouverte la ques- qu’il est possible d’y trouver, ainsi que tion du financement. En attendant, il Carole Stankovic-Helou la façon d’y accéder. faut vivre son quotidien au mieux, être assistante sociale Lecture : Une journée avec Zac Nous vous recommandons un joli livre, édité par Biogen et élaboré en collaboration avec les associations Cure SMA et SMA Europe, ainsi que les Drs Robert Graham et Crystal Proud, spécialistes de l’Amyotrophie Spinale. Les illustrations sont de Charles Santoso. Il raconte l’histoire de Zac, un jeune zèbre atteint d’amyotrophie spinale (AS), expliquant sa maladie à ses camarades. Une belle façon d’infor- mer et sensibiliser de façon simple les enfants mais aussi les adultes, sur cette affection, qui peut se mani- fester de diverses manières. Comme précisé dans la préface : « Une journée avec Zac illustre l’expérience d’un enfant atteint d’AS et n’est pas A consulter en ligne ou à télécharger en PDF sous ce lien : supposé refléter l’expérience de https://care.togetherinsma.ca/fr_CA/home.html Pour l’obtenir toutes les personnes atteintes de cette en version papier, n’hésitez pas à nous contacter, nous en avons maladie. » Bonne lecture ! (CSH) quelques exemplaires à l’ASRIMM. 6 entre nous 4.2020
L’un des grands enjeux actuels dans le domaine des maladies rares, c’est la reconnaissance tangible de l’importance des mesures Echos d’ailleurs de soutien psychosocial. A l’occasion du 10e anniversaire de ProRaris, sa présidente Anne-Françoise Auberson nous détaille les prochains défis majeurs dans le domaine des maladies rares. joliment dit « J’ai commencé ma car- qu’elles ne reposent pas uniquement rière à L’OFSP au moment de la créa- sur le bénévolat, ce qui est extrême- tion de ProRaris il y a dix ans, et j’au- ment fragile et précaire. Une grande rais infiniment souhaité être présent à partie de notre temps se passe dans cette manifestation… Puisque je quitte la recherche de fonds, c’est un non- l’OFSP. » sens et un gaspillage de compé- tences. Mais surtout, il était indispensable à nos yeux de faire la place belle aux • La relève : nous avons créé des asso- associations qui ont ouvert le chemin ciations qui fonctionnement bien, là où il n’existait encore rien dans le avec des réseaux et une organisation domaine des maladies rares ! Ce sont administrative efficiente. Mais nous elles qui nous ont donné le mandat de n’arrivons parfois pas à trouver cette travailler à ce que les maladies rares relève justement, quand nous sou- deviennent un enjeu de santé publique. haitons quitter ou tout simplement Il fallait surtout que la Suisse rattrape que nous sommes épuisés, c’est une son retard par rapport à l’Europe. catastrophe pour les personnes qui Deux de nos objectifs le résument bénéficient de nos prestations car bien : « faire connaître et reconnaître tout peut s’arrêter du jour au lende- les maladies rares auprès des pouvoirs main. publics et du grand public » et « sensi- biliser, informer et former les patients • Le fait que chaque association © ProRaris et les professionnels ». – ou presque – travaille seule se retourne contre elle. Les experts Quelles associations « ont été sur le reconnaissent que nous sommes Le 29 février dernier – eh oui, une podium » à cette journée ? très compétents, que nous nous date rare pour les maladies rares ! – débrouillons bien, et comme « cela a ProRaris a organisé la « 10e journée Le choix n’a pas été simple, il fallait toujours marché, il n’y a pas besoin internationale des maladies rares en penser représentativité, régions et lan- que cela change ». Notre proximité Suisse » aux Hôpitaux Universitaires de gues parlées, une des joies – parfois et notre connaissance approfon- Genève. C’était une façon pour notre une force aussi - du fédéralisme. Nous die de nos membres ne doivent pas association de marquer le coup et de ont donc rejoints : M. Iwan Heider, suppléer aux prestations publiques revenir sur les lieux où tout a com- président de « Syndrome de Williams auxquelles ces personnes ont droit mencé en 2010. Suisse », Dr Claudio Del Don, président comme tout le monde. de « Malattie genetiche rare », M. Ste- Comment avez-vous organisé votre phan Hüsler, secrétaire général de Vous partagez ces préoccupations ? « tour de table » des intervenants ? « Retina Suisse » et Mme Dorrit Novel, présidente de l’ « Association Suisse Tout à fait, et j’y reviendrai un peu plus Bien naturellement, nous avons convié contre la Sarcoïdose ». loin. Mais heureusement certaines un certain nombre de représentants avancées significatives ont eu lieu ces médicaux du milieu de la recherche, Nos différent(e)s intervenants se sont dernières années : les politiques et M. Pascal Strupler rejoints sur les préoccupations sui- • Une manifestation comme celle que directeur de l’OFSP. Ce dernier n’a mal- vantes : nous avons organisé le 29 février heureusement pas pu être présent car • Nous offrons des prestations de dernier a eu une très bonne média- il était retenu à Berne dans des séances soutien psychosocial qui doivent tisation. Nous constatons toutefois en lien avec la pandémie du Covid-19. être prises en compte – c’est-à-dire que nous devons encore « briefer » Nous le regrettons car comme il l’a très être reconnues et financées - pour complètement certain(s) journa- 7 entre nous 4.2020
liste(s) qui nous interviewe(nt) sur L’OFSP a récemment mené une enquête sonnes atteintes d’une maladie rare le sujet et leur détailler le « A à Z » auprès de structures qui devraient four- – tout comme nous en fait – puissent des maladies rares, ce que nous fai- nir des prestations à des personnes se ressourcer, prendre du plaisir, et sons par ailleurs bien volontiers ! atteintes de maladie rares. Ils ont tout permettre à leurs proches (… - aidants d’abord reçu très peu de réponses… mais souvent !) de profiter également du • Les Hôpitaux sont désormais partie quelques-unes quand même : « Ce sont temps ainsi libéré. Echos d’ailleurs prenante. Ils s’impliquent de plus des patients comme les autres… », « On en plus dans la recherche consacrée connaît mal… », « Ce sont les associa- Un petit message en guide de conclusion ? aux maladies rares, avec l’engage- tions qui ont l’expertise nécessaire… », ment de spécialistes pointus, sans etc. On tourne en rond, c’est clair. Il faut ProRaris est reconnue, c’est déjà une omettre la mise en place de consul- valoriser (reconnaître, financer) l’ac- bonne chose et nous sommes tou- tations interdisciplinaires au CHUV compagnement psychosocial : pourquoi jours aussi motivés par les défis qui et aux HUG notamment. les associations ont-elles autant de com- ne manquent pas. Comme je l’ai déjà pétences et doivent perdre leur temps dit, les grands centres de soins sont • Et pour la petite histoire, il y a une dans le fundraising ? Elles ont acquis fortement impliqués dans le domaine dizaine d’années, nous aurions dû une expertise qui doit être pérennisée, des maladies rares et les progrès de la batailler pour trouver une arrière- et non pas être exclusivement rattachée science dans le domaine de la génétique salle pour l’organisation d’une réu- à des personnes ou des associations, qui ouvrent des perspectives prometteuses nion sur le sujet, c’est aujourd’hui ont leurs cycles de vie. Toutes les com- qui se doivent d’être explorées sans terminé. Nous bénéficions de la pétences doivent être reconnues de santé relâche. Même si les compétences et reconnaissance suffisante des publique et être prise en charge financiè- la volonté sont là, il manque toujours centres médicaux pour qu’ils nous rement par la Confédération. le « nerf de la guerre ». Mais nous avons mettent à disposition les meilleurs spécialistes gracieusement leurs de Suisse et nous sommes structures – comme bien partis pour y arriver ! pour cette journée-anni- versaire par exemple. Ne l’oublions pas : « La santé est un droit de Vous parliez il y a l’homme, une thérapie quelques minutes de vos retardée est une thérapie préoccupations… ? refusée », ces maladies sont évolutives et le temps Oui. En matière de mala- presse dans tous les cas. Il dies rares, on ne peut tra- faut un accès rapide à de vailler chacun pour soi nouveaux médicaments à © ProRaris dans son canton. 600’000 des prix abordables. Les patients, une centaine d’as- personnes atteintes dans sociations et un très grand leur santé ne doivent pas nombre de patients sans diagnostic Qu’est-ce que vous entendez par devenir les pions des enjeux financiers ou avec des maladies ultra-rares, c’est « mesures de soutien social ? » des assurances et de l’industrie phar- impensable. maceutique. Ce que fait l’ASRIMM par exemple Pour les maladies rares, il faut impéra- dans le domaines des maladies neu- La journée des maladies rares a de tivement reconnaître l’importance des romusculaires ou maladies rares nouveau été un événement réussi cette mesures de soutien psychosocial qui apparentées ! Mais vous avez les année. Nous avons eu un large éven- soient financées et professionnalisées. moyens financiers qui le permettent. tail de participants et de nombreux Quand une personne doit par exemple Vos assistantes sociales guident les sujets passionnants ont été abordés. A se perdre dans les dédales de l’Assu- personnes qui font appel à vous, par l’année prochaine ! rance Invalidité avec 5-6 symptômes exemple : comment rester l’acteur de différents et peu connus – et évolutifs sa vie, entrevoir des perspectives qui Propos recueillis par Olivier Robert – pour faire valoir ses droits à des pres- agissent favorablement dans son quo- tations, c’est une galère sans nom. Il y a tidien personnel et familial, maintenir un grand manque d’informations, dans ses activités sociales et/ou profession- EN SAVOIR PLUS : le grand public – qui se dit sans doute nelles ; vos collaboratrices informent www.proraris.ch « maladie rare » = « je n’ai pas de risque également sur les démarches admi- williams-syndrome.ch de l’attraper » - mais aussi dans certains nistratives à entreprendre ou assistent www.malattiegeneticherare.ch services de l’état. Ce n’est pas parce les personnes qui en ont besoin dans retina.ch/fr/ qu’il y a une solide entraide entre les la recherche d’aides financières. Vous www.sarkoidose.ch/fr/ personnes atteintes dans leur santé que proposez également des activités de www.unirares.ch c’est suffisant ! loisirs, c’est important que les per- 8 entre nous 4.2020
« Rien sur nous sans nous ! », la stratégie qui habite la SEHP - SExualité et Handicaps Pluriels – association active depuis plus de 25 ans. Echos d’ailleurs L’association SEHP agit depuis plus Aussi, depuis 2018, l’association a Comment laisser la place à chacun et de 25 ans dans le domaine de la santé entamé un projet de ré-organisation chacune, avec ou sans handicap, pour sexuelle et de la reconnaissance des sur trois ans pour être reconnue dans s’enrichir ensemble dans ce domaine droits sexuels des personnes en situa- ce domaine spécifique, afin d’offrir lié à l’intime ? tion de handicap. Son engagement se un accompagnement de qualité et base sur le respect des droits des per- ainsi permettre à chacun et chacune L’association SEHP souhaite privilé- sonnes et la reconnaissance des droits l’exercice de ses droits sexuels jusqu’à gier des approches inclusives, par- sexuels pour tous et toutes. l’accomplissement de sa vie affective, ticipatives et engagées autour de sexuelle et relationnelle. ces questions pour tendre vers une L’association s’adresse à toutes les transformation de l’accompagnement, personnes en situation de handicap, Si le plan d’actions privilégie un axe des pratiques professionnelles et des quelles que soient la nature et l’origine positif de la santé sexuelle en visant le normes en vigueur dans ce domaine. de leur handicap, leur âge (enfants, bien-être, l’épanouissement et le plai- adolescents, adultes, personnes vieil- sir, toutes les prestations s’inscrivent En 2020, le SEHP, c’est : lissantes), leur orientation sexuelle ou parallèlement dans un axe de préven- • Un espace rencontres en ligne leur choix de vie (à domicile ou en ins- tion des risques, notamment liés aux • Des cafés sexo relax titution). violences sexuelles. • Une offre de formations • Un prix d’encouragement de 1000.– Aujourd’hui, malgré une avancée dans La stratégie SEHP est habitée par : pour un travail de Bachelor ou un ce domaine, les droits sexuels ne sont « Rien sur nous sans nous ! » Master encore qu’insuffisamment considérés • Un calendrier avec des événements comme des libertés fondamentales à Cette affirmation reste un défi lors de la ouverts à tous et toutes pour facili- respecter. La santé sexuelle reste un mise en œuvre de nos prestations, tant ter les rencontres domaine trop souvent négligé par une les personnes en situation de handicap • Le 4 novembre, une journée de col- mise à distance ou une non-reconnais- ont été dépossédées de leurs savoirs loque : La sexo-pédagogie spécialisée, sance des besoins individuels. expérientiels et de leur capacité d’agir, un accompagnement hors-normes. ce qui les place le plus souvent dans En effet, si l’accès à une vie faite d’ex- une position de retrait. A bientôt et merci de votre confiance ! périences relationnelles, affectives et sexuelles fait partie intégrante des Si l’intention du SEHP est d’être au Christine FAYET droits de tous et toutes, les personnes service des personnes concernées, Secrétaire Générale SEHP en situation de handicap sont encore pour les accompagner à gagner de la aujourd’hui trop souvent confrontées à maîtrise dans leurs désirs, leurs choix des obstacles dans la réalisation de leurs de vie et leur parcours de vie dans le droits sexuels. domaine de la santé sexuelle, les ques- tions autour de la place de chacun et C’est le cas notamment en termes d’ac- chacune restent toujours présentes : compagnement de projets individualisés dans le domaine de la santé sexuelle, Comment ouvrir des espaces d’accom- d’offre de prestations en éducation et pagnement en plaçant la personne information qui tienne compte de leurs avec des désirs, désirante et désirable réalités et de structures adaptées à leurs au cœur de la démarche ? possibilités tout au long de la vie. Comment pouvoir bénéficier de chaque La réalisation des droits des personnes histoire personnelle, comme une res- en situation de handicap et l’accès à source à la mise en œuvre de nos pres- EN SAVOIR PLUS : des prestations dans le domaine de la tations ? sehp.ch santé sexuelle restent donc des enjeux d’actualité. 9 entre nous 4.2020
PluSport Antenne Romande, au service du sport-handicap, mais pas seulement : « 60 années de sport et même pas fatigués ! ». Echos d’ailleurs PluSport est le centre spécialisé du sport-handicap en Suisse. En sa qualité d’organisation faîtière, PluSport soutient les personnes en situation de handicap, du sport de masse au sport d’élite. Pour tous les groupes-cibles, classes d’âge et types de handicaps, dans les disciplines sportives les plus variées et sans perdre de vue notre mission d’intégration et d’inclusion. Voilà pour l’information officielle avons choisi de vous parler de l’asso- nous animions conjointement avec relayée par le site internet de cette ciation au travers du parcours de Tho- les ergothérapeutes du service. association, c’est en cliquant sous mas Pavlick, footballeur vaudois qui l’onglet que l’on découvre que cette a rejoint PlusSport il y a un peu plus • La préparation de la sortie du cadre association suisse a une Antenne d’une année. hospitalier et la facilitation de l’accès à Romande. Celle-ci a ses bureaux à un club sportif – « construire un pont » l’avenue du Grey à Lausanne, juste à Thomas Pavlick, comment fait-on - pour poursuivre la convalescence, ou côté de ceux de « Sport Up » pour la pour réussir sa reconversion profes- tout simplement par intérêt du patient. petite histoire… C’est en passant le pas sionnelle ? Car il y a une vie après le A préciser que ces deux actions de la porte que l’identité de l’associa- sport de compétition… concernaient les enfants et adolescents tion se manifeste sans laisser de place qui pratiquaient déjà le sport régulière- au doute : une diversité incroyable de Bonne question ! C’est dans le cadre d’un ment, mais également ceux qui décou- matériels de sports meuble ces locaux. master universitaire en sciences du mou- vraient ce type d’activités. L’on y trouve également çà et là des vement et du sport (Activités Physiques moyens auxiliaires puisqu’ici, sport et Adaptées et Santé - APAS) que j’ai fait • La communication d’informations handicap font très bon ménage. plusieurs stages au CHUV, où j’ai travaillé pratiques à des familles de jeunes patients, par exemple atteints de spina bifida et se déplaçant en fau- teuils roulants, qui souhaitaient pouvoir offrir à leurs enfants des opportunités de faire du sport, de se socialiser et d’entretenir ainsi leur santé lors de leur retour dans le cur- sus scolaire ou spécialisé. Vous parlez sport « individuel », mais après avoir pratiqué les compétitions en équipe, vous ne vous sentiez pas un peu à l’étroit ? J’y arrive ! A l’occasion de mes stages © PluSport toujours, il s’est trouvé qu’il y avait une fois trois jeunes qui par chance habitaient la région lausannoise et j’ai dû réfléchir ce qui pouvait leur faire L’Antenne Romande de l’association étroitement avec les ergothérapeutes en plaisir à tous. En effet, il faut partir des se compose du responsable d’antenne, pédiatrie. J’ai constaté que souvent, les centres d’intérêts de chacun, et ne pas Nicolas Mani, d’Anne Mégroz Jobin, adolescents et jeunes adultes qui ont été leur dire « … tu feras du tennis, c’est en charge de l’organisation et de l’ad- atteints dans leur santé (maladie, acci- bien pour ce que tu as ! ». ministration et de Thomas Pavlik, qui dent, opération) ne savent pas auprès s’occupe depuis une année de la relève de qui s’adresser pour faire ou refaire Il y avait là de quoi construire un et de la promotion formation. Nico- du sport durant leur convalescence. projet collectif. J’ai contacté les clubs las Mani ne vous est sans doute pas J’ai donc travaillé avec plusieurs objectifs : sportifs pour personnes valides et en inconnu, en effet il avait participé en situation de handicap et les institu- 2017 à une journée à thème « Le sport • L’élaboration de programmes spor- tions, Tamara Strasser de l’Association à portée de tous » organisée par l’AS- tifs de remise en forme pour les Suisse des Paraplégiques m’a aiguillé RIMM au CERM de Martigny. Nous jeunes patients hospitalisés, que vers l’équipe de « Handibasket » 10 entre nous 4.2020
adultes de Pully. Cela a tout de suite port Sport Handicap Yverdon, Groupe dinatrice des sports Suisse Romande bien « matché » ! Nous avons pu monter Sportif des Handicapés de la Vue GSHV de l’Association Suisse des Paraplé- une équipe juniors de 4-5 joueurs qui Lausanne, FC Elan et ALOHA Sport giques, nous animerons cette activité est aujourd’hui entrainée par le même - Riviera Chablais. Et nous comptons pour les enfants et adolescents de coach que les adultes. 90 clubs en Suisse, dont 11 en Suisse l’ASRIMM au Centre Sportif de Couvet, Echos d’ailleurs Romande ! on vous attend nombreuses et nom- Comment avez-vous pu confirmer breux. Nous espérons que cette « pre- l’essai, et de vos passions en faire un L’une des problématiques communes à mière » sera suivie de bien d’autres. métier au sein de PluSport ? tous ces clubs, c’est le renouvellement. En effet, certains membres quittent les Un petit mot pour la fin ? Comme étudiant, je voulais trouver un équipes – pour des raisons d’âge ou job et pouvoir en vivre ! A la sortie de autres – et ne sont pas remplacés par Cette année, PluSport fête son 60e la structure hospitalière, l’accompa- des plus jeunes… Et c’est là que je peux anniversaire, de nombreuses activités gnement des jeunes s’arrête, et c’est un - grâce aux projets précédemment mis sportives sont organisées et vous sont problème de santé publique à mon avis. en place au CHUV - faire le lien entre proposées sur notre site internet. l’hôpital et les structures sportives, et Le stage terminé, je me suis donc ainsi faciliter leur rajeunissement. La Propos recueillis par Olivier Robert demandé comment je pourrais faire boucle est ainsi bouclée… de ce stage un métier. Je me suis tout d’abord tourné vers Pro Infirmis, A propos de renouvellement de nos mais il n’y avait pas d’opportunité à joueurs et nos équipes, j’appelle ce moment-là. Puis j’ai contacté Nico- bien volontiers tous les membres de las Mani, responsable de l’Antenne l’ASRIMM qui le souhaitent à rejoindre Romande de PluSport, il m’a répondu nos clubs sportifs ! Je fais également ceci cash : « Ecoute Thomas, pour l’ins- beaucoup de réseautage – le partena- EN SAVOIR PLUS : tant je n’ai pas de travail à te proposer, riat c’est essentiel - afin de pouvoir www.plusport.ch/fr/contact/ hormis des formations temporelles ! »… organiser des journées à thèmes spor- Coordonnées de Sophie Gnaegi Et puis à l’occasion d’un départ dans tifs, ce qui nécessite des recherches de de l’Association Suisse des l’équipe, j’ai pu sauter dans la brèche fonds et de partenaires. Paraplégiques : cutt.ly/itguV2u et j’ai été engagé à 50% à PluSport. Association suisse des profes- Le 10-11 octobre prochain, vous ani- sionnels en activités physique Et votre job au sein de l’association, merez le week-end « Multisports » adaptées : en quoi consiste-t-il ? avec l’ASRIMM ! asp-apa.ch/les-apa/ Oui, encore une occasion d’afficher Handibasket, Pully : Dans le canton de Vaud, 5 clubs sont notre volonté de travailler en partena- www.phoenixhandibasket.ch affiliés à PluSport : AS-FairPlay, PluS- riat, puisqu’avec Sophie Gnaegi, coor- © PluSport 11 entre nous 4.2020
IL ÉTAIT UNE FOIS, UN BUS DE LA MARQUE « SETRA »… L’enthousiasme d’un travailleur social transporté par un projet destiné aux personnes à mobilité réduite. Echos d’ailleurs C’était en mai 1968, la France traversait sa dernière révolution du siècle, l’Al- lemagne avait une industrie en plein essor. De ses ateliers sortit un autocar rutilant qui fut acheminé en Suisse où il parcourut de nombreux kilomètres et transporta beaucoup de passagers. Après de bons et loyaux services, il fut repris par un passionné de voyage – éducateur spécialisé travaillant dans le milieu de la déficience intellectuelle - qui le transforma en camping-car pour © Eric Huguenin les résidents de la Fondation de Ver- nand avec lesquels il était en contact quotidiennement. Idéaliste, il l’avait imaginé pour des personnes en situa- tion de handicap… ayant une bonne liaires pour se déplacer, seniors, etc.) voyage ou encore marketing et com- agilité. De nombreuses déceptions de pouvoir bénéficier d’une possibilité munication. Sans oublier tout ce qui furent à la hauteur des attentes créés, de déplacement avec ce véhicule. a trait à la gestion administrative de en effet il y avait un obstacle que ce l’association ! désormais détenteur du permis poids En ce début 2020, nous avons rencon- lourd avait sous-estimé : trois misé- tré Eric Huguenin pour savoir ce qu’il Est-ce que vous êtes soutenus dans la rables petites marches ! advenait de ce projet. démarche ? Le projet aurait pu en rester là, mais Le premier défi est de constituer le J’ai rencontré Bénévolat-Vaud qui met l’ouvrage fut remis sur le métier par comité de l’association, avec des com- à disposition ces compétences et qui Eric Huguenin, avec comme objectif pétences complémentaires dans les m’a indiqué plusieurs voies possibles cette fois-ci de de permettre à toutes pour démarrer le projet. Celle de personne en situation de handicap domaines juridiques, de la recherche démarrer en petit groupe m’a semblé (infirmité motrice, handicap mental, de fonds, de l’entretien et aménage- plus opportune, notamment pour créer personnes utilisant des moyens auxi- ments des véhicules, professionnels du rapidement des statuts et, plus triviale- ment, pouvoir facturer des prestations et rechercher officiellement des fonds ! En effet, il faut donner une légitimité à l’association… … Qui a déjà un nom, ou une raison sociale ? C’est en cours… Mais nous avons déjà un site internet « h-evasion.ch », « h » comme handicap bien naturelle- ment. L’association, c’est une chose, mais nous avons déjà deux bus qui EN SAVOIR PLUS ET REJOINDRE LE PROJET : © Eric Huguenin Eric Huguenin : infos@h-evasion.ch www.h-evasion.ch 12 entre nous 4.2020
sont eux tout à fait fonctionnels : un verselle, mais les coûts sont colossaux, partenariats pour s’assurer de la faisa- autocar de marque « Setra » - oldtimer même si l’on s’adresse dans les pays bilité du projet, mais également de son 1968 – qui peut accueillir sept per- limitrophes pour une acquisition. exploitation. sonnes pour déplacements, repas et logements. Ce véhicule est inaccessible Colossal, oui ? A cinq chiffres… Avez-vous prévu de vous appuyer sur pour les personnes à mobilité réduite l’expertise des principales personnes Echos d’ailleurs (se déplaçant en fauteuils roulants) et Vous avez le sens de l’humour, tout le concernées ? un camping-car traditionnel, avec une monde recherche des financements ! plate-forme, une large porte et la pos- Plus sérieusement… Oui, pour ce qui est déjà de la concré- sibilité de se déplacer à l’intérieur avec tisation de l’accessibilité, qui doit aller un fauteuil… manuel ! L’idée serait d’acquérir véhicule de au-delà des normes pour être utile – uti- base, avec deux extensions latérales, lisable de façon confortable et dans la Manuel, mais pour les personnes qui, puis de l’aménager intérieurement durée. Dans le comité de l’association, par exemple ont une maladie neuro- avec une équipe d’artisans et de volon- nous aurons besoin de « représentants » musculaire, et qui donc utilisent un taires « éclairés de tous horizons », pas- de potentiels utilisateurs – très au fait de fauteuil électrique pour leurs déplace- sionnés et ayant du temps à offrir et ce qui est du quotidien en fauteuils. Mais ments au quotidien… des compétences adéquates. L’objectif également de personnalités en situation serait de construire le bus dans un de handicap sachant fédérer, motiver et Pour l’instant, ils ne peuvent en béné- délai de deux – trois ans. Nous avons communiquer aux réseaux, à d’éven- ficier. D’où l’idée d’adapter un bus envisagé de nous approcher d’institu- tuels relais politiques et financiers. existant ou de construire un modèle tions et fondations de la région pour sur mesure pour une accessibilité uni- les intégrer au projet et développer des Propos recueillis par Olivier Robert L’informatique pour tous L’exposition Accessible souhaite montrer une face méconnue de l’informatique, une informatique utile et bienveillante offrant une aide précieuse. Du Telescrit à la synthèse vocale en passant par le clavier visuel, nombreuses sont les inven- tions, améliorées au fil des années, utilisées par des personnes avec un handicap auditif, visuel ou moteur. À travers trois portraits et divers objets, découvrez le quotidien technologique de ces personnes handicapées. MUSÉE BOLO Expositions accessibles de 8h – 19h du lundi au vendredi EPFL – Bâtiment INF Fermé actuellement pour cause Station 14 d’épidémie du Covid-19 1015 Lausanne - Suisse Entrée libre L’exposition est visible du 28 février au 29 novembre 2020. Notre page «Coronavirus» sera réactualisée régulièrement et vous indiquera des consignes des autorités sanitaires et des liens utiles dans cette période de confinement. N’hésitez pas de nous contacter si vous avez des informations utiles pour nos membres ! info@asrimm.ch & 024 420 78 00 13 entre nous 4.2020
L’appel de la Belle-Province Magalie Wegmann-Billod et son époux Tobias se sont pliés au jeu du récit de vacances. On accède au salon de leur appar- tement par un couloir – galerie habillé de très belles photos de leur voyage au Québec qu’ils nous racontent en toute simplicité. Libre à vous Le Québec a les plaques de voiture « Je me souviens », mais avant de s’en souvenir, il faut y aller ! Qu’est-ce qui vous a fait choisir cette destination ? Nous connaissions déjà les « Cowboys Fringants » qui seront en tournée à l’Arena de Genève le 14 novembre 2020. C’est un groupe de folk et country qué- bécois, originaire de Repentigny, au Québec qui s’est – pour la petite his- toire – beaucoup engagé dans les mou- vements favorables à l’indépendance de la Belle-Province. Et nous aimons beaucoup leurs textes qui sont riches en valeurs et qu’ils chantent avec généro- sité, d’où cette envie d’y aller en voyage. A tort ou à raison, le Québec a la réputation d’être avant-gardiste pour cela dépend de notre conception des vent accessibles. Celui des chutes de ce qui concerne le handicap, qu’en vacances et de notre état de santé. Montmorency est presque totalement pensez-vous ? accessible en fauteuil roulant en Quelques souvenirs marquants, prenant un téléphérique. Quand on Le Québec avant-gardiste pour le han- tuyaux ou conseils pour les voyageurs choisit son véhicule – non adapté - il dicap ? Nous avons été accueillis avec à mobilité réduite – et les autres bien faut faire attention car ils sont sou- chaleur, disponibilité et ingéniosité par évidemment ? vent très hauts, d’où une difficulté les habitants de la Belle-Province « qui se d’accès. En ville (Montréal notam- plient en quatre » - et ce n’est pas un vain • Un FOB (ou un fauteuil manuel), ment) par contre, on peut assez faci- mot - pour nous rendre service et nous cela peut toujours servir. Cela aug- lement trouver des véhicules acces- aider au quotidien. Mais pour se dépla- mente la sécurité pour monter à bord sibles avec lifts et rampes. cer avec un fauteuil électrique, cela reste d’un bateau – zodiac par exemple. A compliqué et il y a loin de la promesse du Tadoussac pour l’anecdote, on nous • Nous avions pris avec un nous un catalogue à la réalité du terrain. avait vendu qu’il était possible de E-Fix qui a été très facilitant, car rouler jusqu’au bateau pour embar- peu lourd et il trouve sa place dans Il y a là sans doute une différence quer, c’était sans compter une bonne n’importe quel coffre de voiture car avec la Suisse où l’on nous prévient dizaine de marches… Mais nous il est pliable. A l’avant, nous avons à l’avance que ce n’est pas possible – avons tout de même pu monter à ajouté une grande roue tout terrain ou pour le moins difficile – même si bord, le capitaine très fairplay a rap- appelée « Free Wheel » pour pouvoir au final on y arrivera. Durant notre pelé aux potentiels spectateurs de passer les seuils et faciliter le « tout voyage, nous avons rencontré une population altruiste, moins timide baleine que j’avais également droit à terrain ». Mais attention, toute per- que chez nous et bien dans l’entr’aide, ma part du spectacle et donc de faire sonne n’aura pas forcément le tonus peut-être un héritage de leur esprit attention à ne pas se mettre debout nécessaire pour une bonne utilisa- pionnier ? Une culture de l’accueil se devant moi. Il faut chaque fois s’ar- tion de cette mobilité. perçoit rapidement chez les habitants ranger, mais nous avons l’habitude ; des régions que nous avons traversées, nous avons même pu emprunter un • Les lois concernant la mobilité quand l’on demande « C’est adapté ? », hydravion pour survoler le Parc de la varient selon les états, il paraîtrait on nous répond toujours positivement, Mauricie, le clou du voyage ! que l’Ontario, c’est le graal ! mais « the question is pour qui ? ». Il faudrait chaque fois détailler et pré- • Beaucoup de parcs naturels de la • Presque chaque supermarché dispose ciser, c’est fastidieux ; et c’est diffé- région peuvent être vécus depuis la de moyens auxiliaires comme fau- rent pour chacun(e) : confort, sécurité voiture (celui du Bic, du Saguenay, teuils manuels, scooters électriques ou aventure, c’est très personnel et etc.). Les points de vue sont sou- qui sont en libre services pour celles 14 entre nous 4.2020
EN SAVOIR PLUS : magalie.billod@gmail.com www.quebecoriginal.com/fr/ decouvrir/tourisme-et- handicaps lequebecpourtous.com Libre à vous et ceux qui en ont besoin. Par contre, les WC sont un peu élargis… mais auront souvent une porte s’ouvrant vers l’intérieur. C’est probablement pensé pour une personne à mobilité réduite, qui a besoin de place pour se retourner et se mouvoir, mais quand le fauteuil est dedans, on ne peut plus fermer la porte. • Question cuisine, presque tout est gras. Même quand on mange de la • « Côté coteaux », il faut éviter les vins assourdissantes quand nous nous nourriture japonaise, il n’est pas rare québécois, par contre les bières sont sommes déplacés… Que du bonheur d’y trouver des éléments frits et de toujours au top et nous en avons après dix heures de vol, mais le fait la mayonnaise. Par contre, les pois- bien profité. de prendre les choses avec philoso- sons et fruit de mer sont toujours phie et tout s’est bien passé ! bons, avec une mention spéciale • A Cointrin, nous avons été très bien pour les homards de Gaspésie et les servis par Genève-Assistance. A l’ar- On vous recommande chaleureuse- pétoncles qui sont malheureusement rivée à Montréal, cela a été une autre ment… En été et lors de l’été indien en assez chers. Il faut également vivre paire de manches : en effet, le person- tous les cas ! la culture du barbecue, en particu- nel de l’assistance a vu que nous nous lier celle de la « côte levée », soit les débrouillions bien et nous ont oubliés Propos de Magalie Wegmann-Billod ribs de porc ou de bœufs qui sont des dans les passerelles d’accès à l’avion, et de son époux Tobias incontournables. ce qui a déclenché des alarmes recueillis par Olivier Robert 15 entre nous 4.2020
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