PLAN STRATÉGIQUE DU CODESRIA - 2017-2021 Vers de nouvelles frontières dans la recherche en sciences sociales et la production de connaissances ...
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PLAN STRATÉGIQUE DU CODESRIA 2017–2021 Vers de nouvelles frontières dans la recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation de l’Afrique
PLAN STRATÉGIQUE DU CODESRIA 2017–2021 Vers de nouvelles frontières dans la recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation de l’Afrique CONSEIL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES EN AFRIQUE
© CODESRIA 2018 Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique Avenue Cheikh Anta Diop, Angle Canal IV BP 3304 Dakar, 18524, Sénégal Site Web : www.codesria.org ISBN : 978-2-86978-811-4 Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne doit être reproduite ou transmise sous aucune forme ou moyen électronique ou mécanique, y compris la photocopie, l’enregistrement ou l’usage de toute unité d’emmagasinage d’information ou de système de retrait d’information sans la permission au préalable du CODESRIA. Mise en page : Daouda Thiam Couverture : CODESRIA Distribué en Afrique par le CODESRIA Distribué ailleurs par African Books Collective www.africanbookscollective.com Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) est une organisation indépendante dont le principal objectif est de faciliter et de promouvoir une forme de publication basée sur la recherche, de créer plusieurs forums permettant aux chercheurs africains d’échanger des opinions et des informations. Le Conseil cherche ainsi à lutter contre la fragmentation de la recherche dans le continent africain à travers la mise en place de réseaux de recherche thématiques qui transcendent toutes les barrières linguistiques et régionales. Le CODESRIA publie une revue trimestrielle, intitulée Afrique et Développement, qui est la plus ancienne revue de sciences sociales basée sur l’Afrique. Le Conseil publie également Afrika Zamani qui est une revue d’histoire, de même que la Revue Africaine de Sociologie ; la Revue Africaine des Relations Internationales (AJIA) et la Revue de l’Enseignement Supérieur en Afrique. Le CODESRIA co-publie également la Revue Africaine des Médias; Identité, Culture et Politique : un Dialogue Afro-Asiatique ; L’Anthropologue africain, la Revue des mutations en Afrique, Méthod(e)s : Revue africaine de méthodologie des sciences sociales ainsi que Sélections Afro- Arabes pour les Sciences Sociales. Les résultats de recherche, ainsi que les autres activités de l’institution sont aussi diffusés à travers les « Documents de travail », le « Livre Vert », la « Série des Monographies », la « Série des Livres du CODESRIA », les « Dialogues Politiques » et le Bulletin du CODESRIA. Une sélection des publications du CODESRIA est aussi accessible au www.codesria.org Le CODESRIA exprime sa profonde gratitude à la Swedish International Development Cooporation Agency (SIDA), à la Carnegie Corporation de New York (CCNY), à l’Open Society Foundations (OSFs), à la fondation Andrew Mellon, à la Fondation Oumou Dilly ainsi qu’au Gouvernement du Sénégal pour le soutien apporté aux programmes de recherche, de formation et de publication du Conseil.
Table des matières Acronymes ........................................................................................................................................................ 5 Résumé exécutif ............................................................................................................................................................. 7 Introduction ........................................................................................................................................... 9 Repositionner le CODESRIA dans une Afrique en mutation au XXIe siècle : Leçons de quarante-quatre ans de recherche ..................................................................................................... 9 Passé et avenir : réalisations et défis de la période du Plan stratégique 2012–2016 ........................... 13 Expliquer les réalisations ...................................................................................................................... 15 Défis et renouvellement institutionnel interne ......................................................................................... 17 Menaces et opportunités ...................................................................................................................... 21 Renforcement du CODESRIA comme contribution à la construction de l’avenir de l’Afrique : le Plan stratégique 2017–2021 ....................................................................................... 23 Objectifs du Plan stratégique 2017–2021 ................................................................................................. 25 Priorités thématiques ..................................................................................................................................... 27 Programmes et activités ................................................................................................................................. 31 Recherche .............................................................................................................................................. 33 Lier la recherche à la construction des futurs afriains ................................................................................ 33 Améliorer la qualité de la recherche : un engagement renouvelé envers la théorisation et l’enquête critique ........................................................................................................................................ 34 Formation à la recherche et renforcement des capacities ................................................................... 39 Publication et diffusion ......................................................................................................................... 43 Documentation, information, communication et rayonnement ....................................................... 45 Développement institutionnel ............................................................................................................. 49 Références .................................................................................................................................................................... 51
ACRONYMES ACBF Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique AG Assemblée générale BAD Banque africaine de développement BRICS Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CESA Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique CODESRIA Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique CODICE Centre de documentation et d’information du CODESRIA CUA Commission de l’Union africaine DANIDA Agence danoise pour le développement international EVD Maladie à virus Ebola EWIC Encyclopédie des femmes dans les sociétés islamiques FBS Formation, bourses et subventions GGTTI Global Go-To Think Tanks Index GMT Groupe multinational de travail GNT Groupe national de travail IAD Initiative appréhension-dépassement IDEP Institut africain pour le développement économique et la planification IUCN Union internationale pour la conservation de la nature MOOC Massive Open Online Courses NORAD Agence norvégienne de coopération pour le développement ODD Objectifs de développement durable ONG Organisation non gouvernementale OSC Organisation de la société civile OSF Open Society Foundations OSI Open Society Institute
6 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique OSISA Open Society Initiative for Southern Africa OSIWA Open Society Initiative for West Africa PNUD Programme des Nations unies pour le développement RFGI Initiative de gouvernance forestière réactive RRC Réseaux de recherche comparative S&E Suivi et évaluation SIDA Agence suédoise de développement international SSH Sciences sociales et humaines TIC Technologies de l’information et de la communication UA Union africaine UIUC University of Illinois at Urbana-Champaign UNECA Commission économique des Nations unies pour l’Afrique UNESCO Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la cultur
RÉSUMÉ ÉXÉCUTIF Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) célèbre son 44e anniversaire le 1er février 2017. Quarante-quatre ans de recherche, de production de connaissances et de renforcement de capacités pour le développement de l’Afrique, c’est très important. Après les évaluations exhaustives de son agenda intellectuel, de ses membres, de sa gouvernance et de sa gestion, le Plan stratégique 2017–2021 présente les différentes manières de se réformer et se repositionner du Conseil afin de mieux remplir son mandat de promotion de la recherche sociale pour la transformation et le développement dans un environnement mondial et régional en pleine mutation. Le Plan s’appuie sur les réalisations des précédents plans stratégiques. Il se définit par la continuité et le changement, la consolidation et l’innovation dans son agenda intellectuel, ses véhicules de recherche et ses modes opérationnels, et sa gestion. Il met l’accent sur l’importance et la pertinence de la politique et l’engagement avec les communautés politiques et la société civile. Il entreprend délibérément de renseigner et de soutenir le programme de développement de l’Afrique en se connectant avec, mais aussi en abordant de manière critique, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Agenda mondial pour le développement durable 2030. Le tableau ci-dessous présente les continuités et les innovations : Plan stratégique 2012–2016 Plan stratégique 2017–2021 Priorités thématiques, 2012–2016 Priorités thématiques, 2017–2021 Thèmes principaux : Thèmes principaux (nombre réduit ; lisibilité améliorée) 1. Enseignement supérieur, TIC, internationalisation : évolution 1. Democratic Processes, Governance, Citizenship des paysages, changement de modes, nouvelles tendances and Security in Africa 2. Dynamique de l’enseignement supérieur dans une Afrique 2. Processus démocratiques, gouvernance, citoyenneté en mutation et sécurité en Afrique 3. Changement climatique, ressources et développement : 3. Dynamique de l’enseignement supérieur dans nouvelle ruée ; transformation et ajout de valeur en Afrique une Afrique en mutation 4. Intégration régionale ; mobilité ; Diaspora africaine Questions transversales : a. Genre 5. Formes contemporaines de rencontres africaines avec la b. Générations mondialisation – Puissances émergentes et Afrique ; c. Memoire de l’histoire évolution dans les relations avec l’Occident ? d. Futurs et alternatives e. Inégalité Recherche Groupes nationaux de travail ; réseaux de recherche Initiatives de construction du sens(nouveau) dont comparative ; groupes multinationaux de recherche ; GNT, RRC, GMT, bourses et subventions réseaux transnationaux de recherche postdoctoralesAccent sur l’analyse et l’interprétation ; Subventions de recherche postdoctorale la théorie ; l’interrogation des récits et contre-récits
8 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique Plan stratégique 2012–2016 Plan stratégique 2017–2021 Priorités thématiques, 2012–2016 Priorités thématiques, 2017–2021 Formation à la recherche et renforcement des capacités • Instituts, écoles d’été • Instituts, écoles d’été • Ateliers de méthodologie • Ateliers de méthodologie (organisés par les universités) • Petites subventions pour la rédaction de thèses • Petites subventions pour la rédaction de thèses • Collège des Mentors (créé) • Collège des Mentors (développé) • Ateliers de formation des formateurs • Mise à niveau du corps professoral • Diffusion sur internet de conférences des instituts • Campus virtuel ; MOOC • Soutien aux écoles doctorales • Soutien aux écoles doctorales • Centres d’excellence Publications and diffusion • Le CODESRIA publie tout manuscrit positivement • Principe du droit de premier refus (les auteurs évalué par les pairs pourraient publier ailleurs, avec la reconnaissance • Les revues publient des articles non sollicités de la contribution du CODESRIA • Recherche financée par le CODESRIA • Priorité aux revues du CODESRIA • Notes de politique • Développement systématique de notes d’orientation • Documents de travail • Documents de travail • Publication électronique Documentation, communication, information et rayonnement • Accès libre • Accès libre • Numérisation de thèses et de livres rares • Indice africain des citations • Communications – médias, médias sociaux • Meilleure utilisation des médias modernes et traditionnels Développement institutionnel • Évaluations exhaustives du CODESRIA • Mise en œuvre des réformes (plan d’action) • Nouvelle charte et documents de politique • Mise en œuvre des réformes (plan d’action) • Nouveau comité scientifique (reconstitué) (avec un • Comité scientifique activement engagé nouveau mandat) • Décentralisation – centres de partenariats régionaux • Développement d’un manuel de procédures avec les universités • Terrain pour le nouveau siège du Conseil • Mise en œuvre du Manuel de procédures • Mise en œuvre du Manuel de procédures Rayonnement • Développement de partenariats • Développement de partenariats • Développement de partenariats • Développement de partenariats
INTRODUCTION Repositionner le CODESRIA dans une Afrique en mutation au XXIe siècle : leçons de quarante-quatre ans de recherche La mission du CODESRIA est de promouvoir la recherche en sciences sociales en Afrique en vue de produire des savoirs qui améliorent la compréhension de la dynamique sociale et les transformations structurelles en cours sur le continent et dans le monde qui nous entoure, et éclairent les politiques et l’action sociale. Le CODESRIA est « conçu comme l’un des moteurs indispensables de promotion d’idées africaines indépendantes et audacieuses sur les défis du monde contemporain ». Le Conseil soutient la recherche d’individus et de réseaux sur les priorités thématiques identifiées par la communauté des chercheurs et penseurs africains du monde universitaire et en dehors, en tenant compte des préoccupations des communautés politiques, de la société civile et des organisations communautaires du continent. La promotion de la recherche sociale intègre également la formation à la recherche de nouvelles générations de chercheurs, la publication et la diffusion des résultats de recherche, et l’engagement avec les politiques (décideurs, société civile et autres utilisateurs et bénéficiaires potentiels de la recherche). Une partie de cet engagement prend la forme de dialogues multipartites associant chercheurs, politiques et décideurs, et leaders de la société civile. Le CODESRIA célèbre son 44e anniversaire le 1er février 2017. Au cours de ces 44 ans, la recherche du CODESRIA a couvert un large éventail de thèmes et de questions qui sont au cœur des agendas politiques mondiaux, régionaux et sous-régionaux, et des préoccupations des mouvements sociaux en Afrique et dans d’autres parties du Sud global. Le Conseil a également formé et renforcé la capacité de recherche de milliers de jeunes chercheurs, et publié des centaines d’ouvrages et numéros de revues. Le Conseil a donc imprimé sa marque sur toutes les parties du continent et au-delà. Il a également contribué à façonner la manière dont les Africains pensent la gouvernance et le développement en Afrique et dans le reste du monde. Ce faisant, il a accumulé une expérience précieuse dans la conception de la recherche et de véhicules de recherche, ainsi que dans le réseautage, l’organisation et la tenue de réunions. Il a en outre acquis une expérience adéquate dans le développement et la gestion d’une institution panafricaine de recherche qui transcende régions, disciplines, langues, genres, générations et cultures. Le CODESRIA opère dans un contexte où l’étude de l’Afrique est devenue une entreprise mondiale. Mais le centre de gravité de cette entreprise est maintenant sur le continent. Cependant, la manière dont l’Afrique est prise en compte dans les sciences sociales et humaines
10 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique (SSH) en Occident, et la question de l’impact de l’Afrique sur les SSH sont encore d’importantes préoccupations du Conseil. En évitant les « ghettos intellectuels », le CODESRIA a, au fil des ans, traité des hiérarchies épistémiques et des « fractures des savoirs » présentées dans le Rapport mondial sur les sciences sociales 2010, dans une quête de compréhension de leur mode de reproduction dans le temps et dans des contextes différents. En effet, l’idée de définir un agenda intellectuel pour l’Afrique découle du fait que les problèmes ne sont pas abordés de la même façon dans le Nord et dans le Sud, tout comme ils sont rarement abordés avec la même urgence dans différentes régions du Sud. Ceci est expliqué en partie par l’existence de relations de pouvoir. En outre, les nouvelles connaissances produites dans différents domaines sur l’Afrique ne sont pas facilement accessibles aux Africains. Combler le fossé des connaissances, transcender les frontières disciplinaires et trouver des moyens pour les chercheurs africains d’accéder aux connaissances sur l’Afrique et le reste du monde, où qu’elles soient produites, a donc été et continuera d’être une préoccupation majeure du CODESRIA. Au-delà de l’accès, il est nécessaire de créer des espaces de réflexion et de production de connaissances sur l’Afrique pour les nouvelles générations de chercheurs. Les chercheurs africains doivent également continuer à comprendre comment les relations Sud-Sud sont en train de changer l’Afrique et les relations économiques mondiales. Par exemple, les BRICS permettent-ils à l’Afrique de se transformer structurellement ou, au contraire, enferment-ils l’Afrique dans de nouvelles relations d’inégalités ? L’Afrique court-elle le risque de « perdre une seconde fois » avec l’avènement des BRICS ? Les Africains devraient- ils continuer à être aussi critiques des relations Sud-Sud qu’ils le sont des relations Nord-Sud ? De toute évidence, la nécessité pour la recherche africaine de transcender les préoccupations générales est peut-être plus pressante aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été. Le discours dominant a une manière particulière de concevoir l’Afrique comme un problème de politique à résoudre plutôt qu’une réalité à comprendre. Au contraire, il est plus nécessaire d’apporter une réflexion critique et progressiste, en tenant dûment compte, entre autres domaines d’étude, de l’économie qualitative. Le Plan stratégique 2017–2021 s’appuie sur les réalisations de plus de quatre décennies de recherche et de production de connaissances. Il poursuit le travail commencé pendant les périodes des précédents plans stratégiques et explore les moyens de faire que la recherche africaine réponde adéquatement aux communautés politiques, à la société civile et aux mouvements sociaux œuvrant sur ou avec le continent. En faisant cela, par implication, il prêtera, mais dans une perspective africaine, attention aux défis mondiaux de développement et à l’agenda conçu pour les aborder. Ladoption récente du Programme de développement pour l’après 2015, dont les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 (ODD 2020), les résultats de la Conférence de financement du développement tenue à Addis-Abeba en 2015, les résultats des COP21 et COP22, et l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) est une indication claire, non seulement de sensibilisation accrue, mais aussi de la volonté de s’attaquer à d’importants défis mondiaux/régionaux tels que le changement climatique. À un niveau régional, les
Plan stratégique du CODESRIA 2017–2021 11 discussions sur le développement en Afrique portent sur les dix premières années de l’Agenda 2063 de l’UA qui recoupe en partie le programme de développement post -2015. Ceci, parce que l’Afrique a adopté une « position commune » sur les ODD largement renseignée par l’Agenda 2063. La vision de l’Union africaine exposée dans l’Agenda 2063 est celle d’une « Afrique intégrée, prospère et paisible, conduite par ses propres citoyens et qui incarne une force dynamique sur la scène mondiale ». La réalisation de cette vision exige beaucoup d’efforts dans les contextes africain et mondial actuels. Aujourd’hui, le continent africain est sujet à de multiples transformations. La pauvreté, l’insécurité, la surexploitation des ressources naturelles et la violence (physique et structurelle) y sont encore largement répandues. Mais il y a également eu des améliorations notables dans les performances de nombreuses économies, à la fois en raison de la forte demande pour les matières premières produites par le continent et d’une créativité et d’un dynamisme nouveaux impulsés par des initiatives publiques et privées qui ont produit de nouvelles niches et opportunités économiques. La recrudescence des luttes pour la démocratie menées par les jeunes et organisées de nouvelles manières, comme Balai Citoyen au Burkina Faso et Filimbi en République démocratique du Congo, qui ont repris celles d’anciens acteurs, y compris les mouvements de femmes et d’autres acteurs de la société civile, mène à des changements résumés dans le soi-disant « Printemps arabe ». Tout cela a conduit à une évolution des récits dominants, d’abord négatifs, sur l’Afrique, vers un discours beaucoup plus positif capturé dans des termes tels que « renouveau de l’Afrique » et « renaissance africaine ». Les conditions structurelles qui minent les progrès de l’Afrique sont toutefois restées largement inchangées. L’Afrique continue de produire et exporter des matières premières et d’importer des produits manufacturés. L’Afrique est probablement parmi les régions les plus vulnérables au changement climatique. Le continent ne joue pas un rôle de premier plan dans la gouvernance mondiale et est toujours dans la position de récipiendaire dans les relations de pouvoir mondiales. L’effondrement de l’État en Libye et la propagation d’attentats terroristes dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est s’ajoutent à une longue liste de cas de désintégration des institutions politiques et sociales. Des ressources précieuses qui auraient, autrement, dû contribuer à l’amélioration des services sociaux et au développement sont perdues à travers des mécanismes légaux et illégaux allant de la fuite des capitaux à la corruption, en passant par divers trafics. Sont toujours non résolues les questions portant sur la manière d’inverser les tendances négatives, d’atténuer leurs effets négatifs, d’améliorer la résilience des sociétés et de renforcer les institutions. Les projections démographiques indiquant une augmentation massive de la population et une rapide croissance urbaine ainsi que les défis qu’elles poseront appellent à une action proactive fondée sur des connaissances solides. Ces transformations, à la fois proposent des défis politiques et posent une gamme embarrassante d’énigmes épistémologiques à la recherche en sciences sociales et humaines.
PASSÉ ET AVENIR : RÉALISATIONS ET DÉFIS DU PLAN STRATÉGIQUE 2012–2016 L’action du CODESRIA dans le Plan stratégique 2012–2016 s’est exercée sous le thème « Repous- ser les frontières de la recherche en sciences sociales et porter la recherche sociale dans les enjeux publics ». Durant cette période, le Conseil a effectué d’importants progrès dans la poursuite de ses principaux objectifs. Par exemple, le CODESRIA a obtenu les réalisations suivantes au cours de la période du Plan (qui comprend le cycle programmatique (2013–2015) : • Le Conseil a créé 56 groupes de recherche : Groupes nationaux de travail (GNT), Réseaux de recherche comparative (CRN), Groupes multinationaux de travail (GMT) et Réseaux transnationaux de recherche lancés dans le cadre du Programme d’appui de la diaspora africaine aux universités africaines (14), et équipes-pays de recherche mises en place dans le cadre de l’Initiative de gouvernance forestière adaptative (RFGI) (6). Soixante-dix projets de recherche individuels ont également été soutenus au cours de cette période. Ils comprennent des travaux de chercheurs engagés dans les projets RFGI et les bourses postdoctorales. Le CODESRIA a publié de nombreux ouvrages et revues qui ont été très bien reçus par les communautés académiques et les décideurs, et ont été utilisés comme matériel didactique dans les universités. Le Conseil a organisé 34 conférences, séminaires et ateliers et publié 88 livres, 34 documents de travail et 7 documents de politique. Quarante- quatre groupes, dont certains créés durant le cycle programmatique précédent, ont terminé leurs travaux au cours de la période du Plan. Trois compétitions de petites subventions pour la rédaction de thèses ont été lancées, chacune attirant entre 600 et 750 candidatures ; 87 doctorants et 65 candidats en masters ont été récipiendaires de petites subventions pour la rédaction de thèses pendant la période et 95 doctorants et candidats en masters bénéficiaires de petites subventions ont obtenu leur diplôme au cours du cycle. • Le travail du Conseil a eu une influence significative sur le travail scientifique et l’élaboration de politiques ainsi que sur les pratiques politiques en Afrique. Trente des 47 enseignants d’universités africaines interrogés ont indiqué qu’ils utilisaient les publications du CODESRIA à des fins d’enseignement et 21 des 23 décideurs politiques et praticiens interrogés ont affirmé utiliser ces publications dans leur travail. • L’investissement du Conseil dans l’éducation de jeunes chercheurs en sciences sociales africains, en leur fournissant des compétences méthodologiques, en améliorant leur capacité à prendre part à des débats théoriques critiques et en achevant leurs études de maîtrise, de doctorat et de postdoctorat a été couronné de succès. Cinquante-sept des 58 anciens participants aux instituts thématiques du CODESRIA interrogés ont indiqué que les instituts
14 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique avaient amélioré leur capacité à mener des recherches universitaires, et 20 des 21 anciens participants ayant répondu à un questionnaire pensent que les ateliers avaient amélioré leur capacité à mener des recherches académiques. • Bien que l’engagement du CODESRIA soit destiné à la recherche fondamentale, son travail a eu une influence notable sur la politique. Cette influence sur la politique se reflète dans les protocoles d’accord signés par le Conseil au cours du précédent cycle programmatique avec, entre autres, la Commission de l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, et sa collaboration avec des institutions travaillant sur les questions de développement et de paix et sécurité en Afrique. Son pouvoir de mobilisation a lui aussi grandi comme en atteste la participation d’au moins 110 fonctionnaires de haut niveau (présidents, en fonction et anciens ; premiers ministres ; ministres ; ambassadeurs ; autres hauts fonctionnaires d’État ; de très hauts fonctionnaires d’institutions régionales, etc.) à des événements du CODESRIA, dont le Sommet sur l’enseignement supérieur en Afrique tenu à Dakar en mars 2015, qui a enregistré les participations de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, de la présidente de la Commission de l’Union africaine, le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma et du président du Sénégal, M. Macky Sall. En outre, le pouvoir de mobilisation grandissant du CODESRIA était évident dès lors que le Conseil a coorganisé et accueilli, avec Human Sciences Research Council d’Afrique du Sud et le Conseil international des sciences sociales, la troisième édition du Forum mondial des sciences sociales à Durban, en Afrique du Sud, en septembre 2015, événement qui a réuni 1 040 participants du monde entier. • L’indice Global Go To Think Tanks 2015 et le rapport Think Tanks and Civil Societies Program de l’Université de Pennsylvanie classent le CODESRIA parmi les trois meilleurs think-tanks d’Afrique, les 120 meilleurs think-tanks du monde (sur plus de 6 600), et parmi les 30 meilleurs think-tanks sur le développement international du monde et parmi les think- tanks qui ont le plus d’impact sur les politiques publiques dans le monde. Les Perspectives de l’éducation de l’Union africaine (UA) (2014) mentionnent le CODESRIA comme l’une des principales institutions de recherche en Afrique, dont les travaux de recherche qui portent sur l’enseignement supérieur, l’intégration régionale, le changement climatique et la gestion des ressources, le genre, la politique et la gouvernance ont influencé l’articulation du corpus politique en 2012-2013. Manifestement, l’investissement dans la recherche fondamentale peut être un moyen très efficace d’influencer, en aval, la politique et la pratique.
EXPLIQUER LES RÉALISATIONS Trois raisons principales expliquent les résultats obtenus au cours du cycle précédent. La renaissance du secteur de l’enseignement supérieur en Afrique semble avoir joué un rôle clé dans le rétablissement de la recherche et de la publication en tant que critères clés de promotion des universitaires. Cependant, le secteur n’a pas créé l’environnement et les instruments nécessaires aux chercheurs pour faire de la recherche et publier. Cela a alimenté la forte demande pour les activités du CODESRIA qui aident les chercheurs à mener des recherches et à publier. Cet environnement a également suscité un intérêt croissant pour la collaboration avec le CODESRIA, y compris de la part de plusieurs grandes universités du continent et d’autres régions du monde qui cherchent à améliorer la capacité de leurs professeurs et étudiants à effectuer des recherches, publier et intégrer les réseaux savants internationaux. Deuxièmement, l’investissement du CODESRIA dans la formation et la recherche de chercheurs qui, ensuite, deviennent des décideurs et des praticiens de premier plan donne au Conseil une influence considérable sur les politiques. Beaucoup de ces personnes utilisent des idées qu’ils ont développées dans des travaux soutenus par le Conseil dans leur action politique. En outre, leur association continue avec le CODESRIA donne au Conseil un accès relativement facile à ces personnes et fournit de bons canaux d’influence politique. Le fait que beaucoup continuent de lire les travaux publiés par le CODESRIA et même à publier avec le Conseil assure la percolation du travail du Conseil dans les cercles politiques. Cela a renforcé la nécessité d’optimiser l’engagement du CODESRIA à développer les programmes à la croisée de la recherche fondamentale et de l’engagement politique que ce plan stratégique propose. En troisième lieu, les importants progrès dans le renforcement des structures de gouvernance nationales, sous-régionales et régionales amorcés depuis le début du XXIe siècle signifient que nombre de ces institutions prennent maintenant conscience de l’importance de la recherche dans leur travail et utilisent cette recherche lorsqu’elle est disponible. Ce n’est donc pas étonnant que l’UA et le Parlement panafricain, ainsi que les gouvernements de plusieurs pays africains aient tous manifesté un intérêt de partenariat avec le CODESRIA dans le cadre de leur travail. Le CODESRIA faisait partie du groupe restreint d’organisations académiques invitées à participer aux dialogues USA-Afrique, Chine-Afrique, Inde-Afrique et Turquie- Afrique, ainsi qu’à d’autres dialogues internationaux tenus au cours des cinq dernières années. Le Conseil est continuellement invité à participer et contribuer à l’élaboration et à l’orientation de partenariats de recherche entre les universités africaines et celles d’Europe et d’Amérique du Nord.
DÉFIS ET RENOUVELLEMENT INSTITUTIONNEL INTERNE Les succès énumérés plus haut ont été obtenus en dépit des défis qui continuent de limiter la capacité du CODESRIA à réaliser son plein potentiel. De nombreux pays africains sont encore confrontés à des crises économiques et/ou de gouvernance et de sécurité. La baisse des prix des produits de base et la perturbation des moyens de subsistance, des écosystèmes, des économies et des institutions de gouvernance provoquée par le changement climatique, les épidémies et les pandémies telles que le VIH/SIDA et, plus récemment, la maladie à virus Ebola (EVD), les attaques terroristes, et les conflits en Afrique occidentale et centrale, ainsi que dans la Corne de l’Afrique, le Soudan et le Soudan du Sud, et en Libye, et les défis économiques et de gouvernance en Égypte sont des illustrations des difficultés du contexte dans lequel le Conseil exécute ses programmes. • Deuxièmement, les universités africaines, qui sont à la fois membres et partenaires du CODESRIA, ont peut-être surmonté certains aspects des crises de l’enseignement supérieur, mais affrontent de nouveaux défis en raison de l’expansion extrêmement rapide du secteur. Pauvres et sans perspective claire des vrais défis auxquels l’Afrique est confrontée, de nombreuses universités sur le continent voient dans le CODESRIA une source de financement pour leurs « projets de recherche », et ceux de leurs facultés, indépendamment de la pertinence ou de l’importance de ces projets. Il y a donc un risque que le CODESRIA soit réduit à être le « réceptacle » des demandes de financement, ce qui lui ferait perdre sa véritable fonction de promotion, à travers ses propres initiatives, d’un débat sur les grands défis des temps modernes. • Troisièmement, la nature du régime de financement par rapport à la flexibilité nécessaire pour la programmation. La crise en Afrique force le Conseil à centrer son travail sur ses défis, en accordant une attention particulière à la manière dont ils se manifestent ou sont abordés à travers des questions transversales telles que le genre, l’économie, la culture, les institutions et la politique. Comme l’expérience du dernier cycle programmatique l’a montré, cela confirme encore plus l’importance de la flexibilité programmatique et de la capacité à répondre à des situations inattendues. Cependant, les régimes de financement ne laissent pas toujours place à la flexibilité et à l’adaptation. Les problèmes sont aggravés par le fait que les demandes de soutien au CODESRIA sont largement supérieures aux ressources à sa disposition. • Le quatrième défi concerne l’achèvement, dans les délais, des projets. Les groupes et réseaux de recherche ainsi que les chercheurs individuels qui reçoivent des subventions du Conseil
18 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique ne terminent pas toujours leur travail à temps. C’est un domaine qui préoccupe le CODESRIA et les nombreux chercheurs impliqués dans ces réseaux. La modicité des subventions de recherche offertes, le non-rachat par du temps d’enseignement des chercheurs impliqués et la capacité limitée du personnel du Secrétariat à suivre les groupes aussi efficacement qu’il le devrait sont autant de questions d’importance majeure qui devront être abordées dans la nouvelle période du Plan. • Un cinquième défi concerne la capacité du Conseil à communiquer de manière efficace sur son action. Les cadres de reporting contribuent à limiter notre capacité à communiquer efficacement sur notre travail. Cela réduit l’impact possible des publications et des conférences du Conseil, et par conséquent la visibilité du CODESRIA, affectant ainsi sa capacité à lever des fonds. • La levée de fonds constitue le sixième défi du Conseil. Le contexte économique et politique difficile a conduit certains donateurs à réduire leur aide à la coopération en matière de recherche. Les fonds disponibles ont également tendance à être spécifiquement affectés, rendant difficiles les investissements du Conseil dans des thèmes qui, après de vastes consultations et discussions au sein de la communauté africaine des sciences sociales, sont considérés comme très importants. Le développement institutionnel est l’une des principales victimes de cette situation. Rares sont les partenaires disposés à investir un soutien de base dans ceux qui gèrent et mobilisent le processus de recherche, ce qui transforme le personnel en missionnaires de la recherche. De plus, le fait que le CODESRIA ait choisi de promouvoir la recherche fondamentale signifie que les projets et les programmes peuvent ne pas être immédiatement liés aux politiques. Cela a amené certains donateurs à percevoir certains projets comme ne méritant pas de financement et constituant, par conséquent, un problème important. Pourtant, en l’absence de recherche fondamentale de haute qualité et d’un investissement dans ceux qui la rendent possible sur le plan administratif, la qualité des politiques, la recherche appliquée ou la résolution de problèmes ne peuvent être maintenues. Il est possible de tirer des leçons très importantes de mise en politique et en pratique des résultats de la recherche fondamentale. Le défi d’atteinte des objectifs de collecte de fonds a des conséquences profondes sur la capacité du Conseil à mettre pleinement en œuvre ses plans stratégiques. Les défis mentionnés ci-dessus renforcent le besoin de renouveau institutionnel. Atteindre le nécessaire renouvellement institutionnel dont toutes les organisations ont besoin pour éviter une atrophie progressive n’a cependant pas été facile. Le renouvellement institutionnel du CODESRIA entrepris en interne a requis la mise en place de trois comités d’évaluation interne en 2014 pour examiner la gouvernance et l’adhésion du Conseil, l’agenda intellectuel et sa gestion. Pendant plus de trois ans, ces comités ont mené une réflexion approfondie et animé des débats sur le programme intellectuel et la capacité de l’agenda intellectuel à renforcer les contributions africaines aux débats mondiaux tout en s’attaquant aux défis auxquels le continent est confronté ; mais aussi sur son efficacité en tant qu’organe continental et son
Plan stratégique du CODESRIA 2017–2021 19 niveau de préparation aux défis à venir. Les rapports produits par les trois comités permettent une lecture convaincante, appréciant les réalisations de l’institution, les problèmes qu’elle rencontre et les manières de surmonter ces défis. Les principales recommandations des trois rapports d’évaluation sont les suivantes : • Le maintien du choix stratégique du CODESRIA d’être une institution focalisée qui « promeut des réflexions africaines indépendantes et audacieuses sur les défis du monde contemporain ». Il est nécessaire d’affiner davantage l’agenda intellectuel et de l’organiser autour de quelques grands domaines et thèmes pour faciliter une plus grande lisibilité ; • Le redimensionnement du portefeuille de programmes directement mis en œuvre par le Secrétariat du CODESRIA afin qu’il soit plus gérable et un renforcement des mécanismes des activités de recherche et de publication pour plus d’efficacité et d’efficience ; • Le recrutement et le perfectionnement du personnel, la gestion des transitions au niveau du personnel de direction requièrent plus d’attention ; • Le développement de mécanismes de suivi et d’évaluation plus efficaces et la collecte régulière et continue de données sur les résultats du travail du CODESRIA ; • Une amélioration de la gouvernance du Conseil afin qu’elle devienne mieux adaptée à une institution savante et véritablement panafricaine ; • Une meilleure garantie du financement du Conseil par la diversification des sources de financement, l’augmentation des sources et la taille du financement de base. Les recommandations des comités d’évaluation ont été débattues lors de la 14e Assemblée générale tenue à Dakar en juin et ont été prises en compte dans la préparation du nouveau cycle programmatique et de ce Plan stratégique. Étudier de près et mettre en œuvre les recommandations de ces comités en vue de positionner le CODESRIA comme contributeur essentiel au développement de l’Afrique jusqu’en 2063 et au-delà est un objectif principal du CODESRIA dans le Plan stratégique 2017–2021.
MENACES ET OPPORTUNITÉS Le contexte mondial est plein d’incertitudes, non seulement en raison de la rapidité des changements à différents niveaux, mais des priorités changeantes des principaux acteurs mondiaux. Les fortunes instables de l’État africain rendent les incertitudes pour la recherche africaine encore plus grandes. Les budgets de recherche sont faibles, et il existe une fascination croissante pour les sujets STEM qui sont considérés comme les véritables clefs de développement. Les ressources allouées par les gouvernements africains à la recherche en sciences sociales pourraient donc baisser, rendant plus inquiétantes les perspectives de changement de priorités des donateurs. Parmi les autres menaces à la liberté de parole et de pensée figurent l’instabilité politique, le terrorisme et l’intégrisme. Il existe cependant de nombreuses possibilités de recherche, et plus particulièrement pour le CODESRIA. Les transformations en cours plaident pour l’augmentation des investissements dans la recherche en SSH, car ces disciplines sont bien placées pour améliorer la compréhension des transformations et en faciliter l’appréhension à tous les niveaux, y compris celui des politiques. Il y a beaucoup plus de poches d’excellence dans le système africain d’enseignement supérieur et de connaissances que quelques décennies auparavant. Les gouvernements africains et les leaders d’opinion, la société civile et les communautés sont davantage conscients de l’importance de l’enseignement supérieur et de la recherche, et du travail effectué par le CODESRIA. L’intérêt pour les publications du Conseil augmente. La décision des gouvernements africains de consacrer 1 % de leur PIB à l’enseignement supérieur et à la recherche et l’adoption de la Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique (CESA) offrent également des possibilités d’engagement mutuel entre chercheurs et politiques et suscitent plus de soutien à la recherche à l’intérieur du continent. L’accroissement du nombre de fondations africaines qui commencent à s’intéresser à la recherche et les progrès démocratiques dans un nombre croissant de pays créent également des conditions favorables à la recherche, et à la mise en œuvre du présent Plan stratégique.
RENFORCEMENT DU CODESRIA COMME CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE L’AVENIR DE L’AFRIQUE : LE PLAN STRATÉGIQUE 2017–2021 De ce qui précède, les orientations stratégiques suivantes seront les caractéristiques du nouveau Plan : • Le CODESRIA réaffirme son engagement à promouvoir une réflexion africaine indépendante sur toutes les questions intéressant l’Afrique, le Sud et le reste du monde ; à promouvoir la recherche fondamentale comme service à un secteur de l’enseignement supérieur renaissant en Afrique, base solide pour les réflexions politiques et l’élaboration de politiques en Afrique, et outil d’autonomisation par la connaissance des citoyens africains de tous les genres, générations et classes ; • Le CODESRIA augmentera à la fois la taille et le nombre de ses subventions aux chercheurs et entreprendra, au Secrétariat, des réformes en matière de suivi qui accéléreront la complétion et la publication des travaux des chercheurs ; • Le CODESRIA impliquera plus systématiquement les communautés politiques (en particulier les gouvernements africains et les institutions régionales), la société civile et les autres parties prenantes au développement de l’Afrique ; • Le Conseil travaillera à consolider sa base de financement et œuvrera aux efforts continus de réforme institutionnelle. Le CODESRIA du futur sera : • Une organisation toujours orientée vers la recherche fondamentale qui joue un rôle de premier plan dans le développement de l’agenda intellectuel du continent, un agenda qui contribue à façonner les agendas intellectuels mondiaux et à repousser les nouvelles frontières en matière de recherche sociale ; • Une organisation dans la catégorie des institutions de recherche les plus avancées du monde ; • Une organisation qui continue à mobiliser la pensée indépendante et créative en Afrique sur les questions africaines et mondiales et dont la recherche est pertinente pour la résolution de problèmes africains et la recherche de solutions à la gouvernance mondiale et aux défis de développement ;
24 La recherche en sciences sociales et la production de connaissances pour la transformation en Afrique • Une organisation bien connectée, et travaillant en étroite collaboration avec les communautés, les politiques et les mouvements sociaux engagés dans la transformation et la promotion de l’Afrique et des pays du Sud ; • Une organisation dotée d’infrastructures modernes et utilisant le plein potentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
OBJECTIFS DU PLAN STRATÉGIQUE 2017–2021 Résumé de l’énoncé du problème : Il existe une production insuffisante de recherche de haute qualité en sciences sociales et humaines en Afrique qui aborde les défis prioritaires de développement du continent, et un engagement inadéquat dans cette recherche. Objectif général : L’objectif global du plan est d’accroître la production de recherches de haute qualité en sciences sociales et humaines répondant aux défis prioritaires de développement de l’Afrique et de renforcer l’engagement dans cette recherche. À partir de ce postulat, six objectifs spécifiques se détachent : • Objectif spécifique 1 : Accroître la production de travaux de recherche en sciences humaines et sociales de haute qualité portant sur les domaines prioritaires de recherche du Plan 2017–2021 et renforcer l’engagement avec cette recherche ; • Objectif spécifique 2 : Améliorer la visibilité de la recherche en sciences sociales produite par les chercheurs africains et renforcer l’engagement avec une telle recherche ; • Objectif spécifique 3 : Veiller à la liberté académique, renforcer la bonne gouvernance et contribuer à l’amélioration des performances des universités africaines ; • Objectif spécifique 4 : Accroître le volume et améliorer la qualité des résultats de la recherche des jeunes chercheurs en sciences sociales en Afrique ; • Objectif spécifique 5 : Améliorer l’efficacité et accroître le financement du CODESRIA ; • Objectif spécifique 6 : Améliorer la prise en compte du genre dans la vie et le travail du CODESRIA.
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