No 3 Automne 2008 - Paraît 4 fois par an Economie Lausannoise - Le m2, nouvelle colonne vertébrale des tl - Economie Région Lausanne
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Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 1 E conomie No 3 Automne 2008 – Paraît 4 fois par an L ausannoise Le m2, nouvelle colonne vertébrale des tl
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 3 Editorial Demain, le City Management ! L’animation des centres-ville implique une gestion concertée entre tous les acteurs urbains: politiques, administratifs, commerçants, habitants, milieux culturels par exemple. Il s’agit de construire, de créer et de mettre en scène une identité dans le souci de créer l’événement en exprimant une diffé- rence susceptible de séduire, en premier lieu ceux qui font la ville, en première ligne ses habitants. Il s’agit de mettre en place une stratégie capable de Michel Berney, président de la SIC répondre aussi bien aux attentes des utilisateurs actuels que de susciter l’intérêt de nouveaux usa- gers dans le cadre d’une politique de revitalisation des centres-ville apportant une réponse au problème de la perte de substance com- Sommaire merciale et sociale. Comment le m2 va galvaniser la prospérité A Lausanne, le projet suscite, depuis plusieurs mois déjà, de nom- lausannoise (Photo Jean-Paul Maeder) 4 breuses prises de positions et une opposition virulente concrétisée par Sauver Lausanne de l’athérosclérose 11 l’aboutissement d’une initiative populaire qui sera soumise au peuple Plus de 7700 places de parc vous tendent les bras 13 lausannois dans un délai de 9 à 15 mois. Actions concrètes en faveur Deux axes semblent focaliser particulièrement l’attention et concentrer de l’apprentissage 15 les critiques des opposants: premièrement un problème d’écoute, prin- Le City Management se bat avec cipalement des autorités en place; je cite: « Les petits commerçants les armes de la raison 16 avouent avoir été « maltraités » par l’exécutif de la capitale vaudoise… Le Comptoir ouvre une saison animée à Beaulieu 18 On prétend nous aider sans connaître la réalité de notre travail, etc. » Goutte fête ses 125 ans de « désoucieur » 21 Deuxièmement un problème de taxe jugée par certains inéquitable et Premières estimations des retombées par trop imposée. de l’Euro 2008 25 Pourtant, déclare Christian Masserey, ces trente dernières années, 3e Forum économique Rhodanien les relations ont été difficiles entre la Ville de Lausanne et les com- à Lausanne 27 merçants. Et lorsque l’on arrive enfin, après six ans d’efforts patients, Espace culturel des Terreaux, saison 2008-2009 prometteuse 29 à renouer le dialogue et à chercher ensemble des solutions aux pro- blèmes des commerçants, la plupart des opposants rejettent le dia- Revue de la Société industrielle logue. Alors, doit-on baisser les bras, ne rien faire et admettre un retour et commerciale de Lausanne à la situation précédente jugée peu satisfaisante? Doit-on se conten- et environs et de l’Association des commerçants lausannois ter, en spectateur critique et immobile, de voir le centre-ville perdre de son attractivité économique et sociale? Paraît 4 fois par an Pour moi, la réponse est clairement non. Secrétariat SIC et régie des annonces: Nous devons poursuivre la construction déjà entamée et profiter, Rue du Petit-Chêne 38 pourquoi pas, de la situation actuelle pour inverser la tendance. Je Case postale 1215 pense que les autorités doivent proposer un contre-projet en adap- 1001 Lausanne tant la réglementation actuelle du City Management et en profitant Tél. 021 796 34 06 de l’occasion pour engager un nouveau dialogue avec les mécontents Fax 021 796 34 74 et les responsables de l’initiative populaire. e-mail: info@sic-lausanne.ch Alors, demain, le City Management poursuivra sa mission dans le Rédacteur: cadre d’un centre-ville dynamique et animé. Georges-Marie Bécherraz «24 heures» Michel Berney Avenue de la Gare 33 Président SIC Lausanne 1003 Lausanne Tél. 021 349 44 44 Impression: Imprimeries Réunies Lausanne s.a. Chemin du Closel 5, 1020 Renens 3
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 4 Transports E conomie L ausannoise 3/2008 Comment le m2 va galvaniser la prospérité lausannoise La construction du métro lausannois a déjà développé ses premiers effets positifs sur l’économie locale avant même son inauguration. L’impulsion est donnée et ce n’est qu’un début. La mise en service d’un transport public aussi efficace et moderne va redonner l’envie de venir en ville pour y tra- vailler, y faire ses achats et y habiter. La seule crainte réside dans la capa- cité réelle du m2 à faire face au succès qui l’attend. Les doutes quant à l’adéquation d’un tel système dans une commune de taille si modeste sont désormais balayés. Reste au contraire à savoir si l’on a vu suffisamment grand… Station Croisettes. Toutes les surfaces sont louées. L’impressionnant bâtiment de Bio- pôle à Epalinges avait pratiquement trouvé tous ses locataires avant même la fin de sa construction. Une construction menée tam- bours battant, puisqu’il n’a fallu qu’une année pour faire sortir de terre un immeuble à la fois impressionnant et plutôt harmonieux offrant près de 75 000 m2 de surface. Porté par une fondation cantonale, le concept du Biopôle est le repère visuel immanquable de la station Croisettes, terminus nord du m2. Comme son appellation l’indique, le Biopôle est destiné à abriter des activités en lien avec la recherche scientifique et médicale ou encore le centre de transfusion sanguine du CHUV. Mais pas seulement. Un restaurant, PHOTO JEAN-PAUL MAEDER une banque et une fiduciaire complètent le tableau, en faisant ainsi une interface plus attirante pour le grand public. Vennes nerf de la guerre Station Vennes, trois cent mètres en aval. Drôle de chantier. Les espèces de tours de béton des ascenseurs d’accès à la gare souterraine semblent plantés au milieu de Le passage du m2 sous le pont Bessières d’ores et déjà nouvelle carte postale de la Lausanne. nulle part. Cela ne va pas durer. C’est ici que s’implantera le projet AquaEcopôle, après tera 30 millions de francs, à charge de la Ville doise. Mais une ville moderne ne se construit bien des péripéties. Ainsi qu’un parking de de Lausanne. pas en un jour... 1200 places considéré comme indispen- Lausanne-Flon, c’est ce drôle de bâtiment, sable pour l’attrait de la ligne. Le Tribunal Troisième gare romande unique en son genre, recouvert de milliers fédéral a en effet rejeté en juillet dernier Lausanne-Flon. Le cœur de la ligne ou du de plantes vertes figurant la partie émergée le recours d’un voisin contre ce futur com- moins, son centre de gravité. Ici se trouve de la station de métro. Baptisé la « Maison plexe financé par des fonds privés et qui l’interface de trois lignes en site propre – m1, des TL », l’immeuble est le nouveau centre accueillera notamment un musée sur le LEB et m2 – qui valent à cet endroit l’affec- d’accueil de la clientèle et remplace notam- thème de l’eau douce sur quelque 5000 m2, tueuse critique de « musée des transports » ment le point de Saint-François. De nom- Un bâtiment commercial, un hôtel, un centre en raison des trois standards qui s’y ren- breux agents travailleront ici, contrebalan- médical figurent aussi au programme de contrent, ou plutôt qui s’y frôlent, en totale çant en quelque sorte l’absence de person- l’aménagement de cette vaste zone. incompatibilité technique. Rançon d’un nel dans ce métro automatique donc sans Nerf de la guerre, la construction du parking développement lent, progressif et pas tou- conducteur. d’échange devrait avancer à grands pas à jours coordonné des transports publics effi- l’heure où vous lisez ces lignes. Il en coû- caces en site propre dans la capitale vau- (Suite en page 7) 4
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 7 E conomie L ausannoise 3/2008 Transports (Suite de la page 4) Quelque 60 000 personnes transiteront chaque jour par ce nœud de lignes de transport sur rail. Ce qui fait de la station Lausanne-Flon la troisième gare de Suisse romande en termes de fréquentation, derrière celles de Genève et de Lausanne. Déjà galvanisée par son nouveau plan de développement, la plate-forme du Flon va connaître un nouvel essor. La demande ne cesse de croître de la part de multiples par- tenaires commerciaux désireux de s’instal- ler près d’une clientèle potentielle d’une telle PHOTO JEAN-PAUL MAEDER ampleur. Concrètement et pour l’instant, il est ainsi prévu l’ouverture d’un supermar- ché à moins de 200 mètres de la station. Les premiers arrivés seront les mieux servis. Dynamique économique Croisettes, Vennes et Lausanne-Flon sont les stations où la dynamique de dévelop- pement engendrée par le m2 est la plus Les premiers bâtiments du Biopôle d’Epalinges, au terminus des Croisettes, sont sortis de terre visible, puisque partie de rien ou presque. en un an. Elles ne représentent toutefois que la par- tie émergée de l’iceberg. Le marché du logement, par exemple, devrait littérale- ment décoller en misant sur la proximité de la ligne de métro. Quant à l’activité com- merciale au centre ville, les signes annon- ciateurs d’une embellie sont multiples. L’exemple de Rennes, cité par 24heures qui est allé voir sur place, est éloquent. De taille comparable à Lausanne, la ville bre- tonne s’est elle aussi dotée d’un métro automatique. Après six ans de fonctionne- ment, le constat est des plus enthousias- PHOTO JEAN-PAUL MAEDER mants. Les commerces du centre ville de la cité française constatent un net retour de la clientèle ainsi qu’une hausse de leur chiffre d’affaires. Talon d’Achille Plébiscité par les Vaudois en votation popu- laire, le m2 est maintenant au pied du mur. Sera-t-il à la hauteur de tous les espoirs de Difficile d’imaginer qu’ici, à Vennes, prendra place la futur AquaEcopôle flanqué de son parking prospérité mis en lui? Seul l’avenir le dira bien d’échange géant. sûr, mais quelques voix s’élèvent déjà pour émettre quelques craintes sur la formule telle savoir entre Lausanne-Flon et Croisettes. ques craintes auprès des commerçants de que proposée. C’est ainsi qu’une rame sur deux effectuera cette rue marchande. Premièrement, pour des raisons budgé- un rebroussement à Lausanne-Flon au lieu Troisième point, et non des moindres: le drai- taires, le m2 ne possède pas la double voie de descendre jusqu’à Ouchy. Cela n’a l’air nage du trafic pendulaire motorisé. La stra- qu’il aurait méritée sur l’entier de sa ligne. Le de rien, et pourtant c’est toute la gestion tégie s’appuie essentiellement sur le parking tunnel de l’ancienne Ficelle sous la Gare CFF du fonctionnement automatique du m2 qui d’échange de Vennes. Mais force est d’ad- n’a pas été élargi. Il en aurait coûté dix mil- s’en trouve compliquée. Il a fallu en effet inté- mettre que 1200 places ne pèsent pas si lions de francs supplémentaires. Une paille grer cette caractéristique dans des pro- lourd qu’on l’imagine. Or toute autre possi- peut-être lorsqu’on rappelle que la facture grammes déjà très délicats à mettre au bilité de laisser sa voiture à proximité pour s’élève actuellement à 736 millions. Il faut point. Et il n’est pas exclu que les utilisateurs prendre le métro est verrouillée par des poli- rappeler que les Vaudois s’étaient cepen- des premiers mois essuient quelques plâtre tiques communales de stationnement dra- dant prononcés favorablement pour une de ce côté-là. coniennes à Lausanne comme à Epalinges. dépense de 590 millions. Dix de plus pour Les bus qui prendront le relais aux Croisettes la double voie sous la Gare CFF auraient eu Trop vite à l’étroit ? pour filer vers le Jorat permettront certes aux pour conséquence d’atteindre le seuil psy- Un deuxième souci se profile déjà. Les automobilistes de tirer parti des places de chologique de 600 millions considéré à stations du m2 sont certes décemment stationnement au Chalet-à-Gobet, mais l’époque comme quasiment suicidaire. Mais dimensionnées, mais l’on craint que celles l’obstacle psychologique demeure. rien n’est jamais définitif. de la Gare CFF et de La Sallaz n’explosent Le m2 malgré toutes ses promesses appa- rapidement sous la demande. Et entre la raît ici comme un chef-d’œuvre inachevé. Tour de force Gare CFF et Lausanne-Flon, c’est même la Son prolongement jusque vers le Chalet-à- Ce goulet de 200 mètres sous la Gare CFF capacité tout court du métro qui semble cal- Gobet semble inéluctable à la lecture des oblige l’exploitation a réaliser un véritable culée un peu trop juste. Au point d’envisa- projections démographiques pour la région tour de force pour assurer la cadence pro- ger la construction d’un escalier roulant sous lausannoise. mise de trois minutes aux heures de pointes la rue du Petit-Chêne comme alternative au sur la partie la plus sollicitée de la ligne, à métro, ce qui, on l’imagine, faut naître quel- (Suite en page 9) 7
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 9 E conomie L ausannoise 3/2008 Transports (Suite de la page 7) Mise au point délicate En quatre ans de travaux, Lausanne est devenue la première ville de Suisse à se doter d’un véritable métro et la première au monde à lui faire gravir des pentes atteignant 12%. Elle était déjà à l’avant-garde avec la Ficelle qui avait la couleur et l’odeur d’un PHOTO JEAN-PAUL MAEDER métro, mais là, le saut technologique est tel que l’Office fédéral des transports a dû adapter ses réglementations pour permettre l’homologation du m2. Près de 90% du tracé de six kilomètres est couvert ou profondément enfoui dans le sous-sol. Mais si le percement des tunnels aura été laphase la plus spectaculaire et la plus photogénique de ce vaste chantier, L’accès aux rames est sécurisé par des portes automatiques qui ne laissent aucun interstice entre c’est dans un autre domaine que les ingé- quai et le métro. nieurs se sont arraché les cheveux. L’automatisme intégral du m2 impose un programme d’exploitation sans faille. Il est théoriquement possible d’assurer une fré- quence de 90 secondes entre les rames si celle-ci sont en nombre suffisant évidem- ment. Si le système vient à perdre la trace d’une des quinze rames le long du parcours, c’est simple, tout s’arrête le temps de remettre le compteur à zéro. Pas de quoi cependant susciter de craintes envers un automatisme qui fonctionne parfaitement sur plusieurs lignes de ce type à travers le monde. Très vite, l’absence de conducteur PHOTO JEAN-PAUL MAEDER n’apparaît pas plus désécurisante que la suppression des garçons d’ascenseurs dans les immeubles de jadis. Sécurité tou- jours, trois cents caméras vidéo sont dispo- sées le long de ligne afin de permettre la plus grande rapidité d’intervention en cas d’inci- dent, mais aussi de jouer un rôle dissuasif envers les vandales ou agresseurs en puis- sance. Spartiates, les rames offrent une capacité de 220 places, dont 60 assises seulement. Le m2 en chiffres Longueur de la ligne: de 220 places dont 60 assises. Voitures 55 km/h à la descente. 6 km entre Ouchy et Epalinges montées sur pneumatiques, alimentées Temps de parcours: 20 minutes Déclivité maximale: 12%, dénivellation en courant continu de 750 volts par un entre Ouchy et Epalinges. de 338 m entre Ouchy (373 m) troisième rail. Nombre de voyageurs escomptés: et les Croisettes (711 m) Fréquence: 25 millions par an. Nombre de stations: 14 3 minutes aux heures de pointe. Tarif: le même que pour l’ensemble Rames: 15, d’une capacité maximale Vitesse maximale: 60 km/h à la montée, de la collectivité. 9
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 15:59 Page 11 E conomie L ausannoise 3/2008 Analyse Comment sauver Lausanne de l’athérosclérose Malgré les réticences récemment manifestées par le Parlement fédéral, on ne fera pas l’économie de péages urbains autour de l’agglomération lausannoise. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la autres grandes villes du pays. Il est quand consommation mondiale de pétrole s’élevait même invraisemblable de devoir continuer à 6 millions de barils par an. Soixante ans à se fracturer le coccyx à bord de trolleybus plus tard, ces 6 millions de barils couvrent âgés, pour une part, de vingt-sept ans et la consommation suisse pendant… vingt- dans des remorques vieilles de plus de trente cinq jours. Ce préambule donne le ton de ans. ce commentaire: la problématique de Lau- Quand Lausanne et sa région disposeront sanne face au trafic privé se réglera d’elle- d’un réseau de transports publics adapté même par la pénurie d’énergie fossile qui aux besoins et d’un parc de véhicules plus s’annonce d’ici dix ou quinze ans. séduisant que les antiquités lentes, mal- Hormis Los Angeles, les villes ne sont pas odorantes, sales et bruyantes qui sont trop faites pour la voiture. Mais Los Angeles est- souvent le lot des usagers, alors les accros elle une ville? Avec ses 4 millions d’habitants de la voiture à tout prix n’auront plus d’ex- sur 1300 km – presque la superficie du can- cuse pour continuer d’encombrer la chaus- ton de Fribourg – L.A. a été construite autour Gian Pozzy sée avec leurs deux tonnes de ferraille. Et de la voiture reine. Au point qu’un piéton sur Chroniqueur économique l’on pourra passer à la phase deux: le « road un trottoir, disent les Angelins, ne saurait être pricing », en d’autres termes le péage rou- qu’un délinquant ou un SDF. Dans le reste du monde, force est de constater que les tier. Il n’y a pas lieu de pousser, à l’ouïe de villes n’ont pas été configurées pour un tra- Alors j’entends déjà la Municipalité seriner ces mots, les mêmes cris d’orfraie que l’on fic automobile intense. En Europe en parti- comme une incantation: « Le m2, le m2, le entendit au Parlement fédéral lors de la ses- culier, où elles ont été édifiées au Moyen m2! » Le m2, c’est juste la moindre des sion de juin. Le péage routier existe déjà en Age, à l’époque où les chevaux et les chars choses. Dès le jour de sa mise en service – Suisse: la vignette autoroutière à CHF 40.– à bœufs constituaient l’essentiel des on ne sait plus quand l’espérer, désormais en est un et la RPLP en est un autre. Certes, moyens de transport; elles se sont étendues – il sera bondé. On peut imaginer qu’un cer- ces deux prélèvements ne sont pas tant des au XIXe siècle, quand la calèche et le fiacre tain nombre des 12 000 véhicules pendu- moyens de reporter une part du trafic sur les tenaient le haut de pavé; elles ont atteint leur laires qui franchissent actuellement le Cha- transports publics que des sources de finan- capacité d’absorption maximale dans les let-à-Gobet n’iront pas plus loin que Vennes cement. N’empêche qu’ils sont acceptés. années 1970, quand le trafic était encore et que leur conducteur, généralement seul A Singapour en 1975 déjà, à Bergen (Nor- fluide et que les places de stationnement foi- au volant, empruntera le beau joujou que les vège) dès 1986, à Oslo en 1990, Londres sonnaient en surface. Vaudois ont offert à leur chef-lieu; on peut en 2003, Stockholm et dans bien des villes Petit coup d’œil chiffré dans le rétroviseur. s’attendre à ce que la zone de détente de plus petite taille il a certes fallu batailler En 1975, 172 000 véhicules à moteur étaient d’Ouchy, à nouveau accessible en quelques ferme pour en imposer l’idée mais une majo- immatriculés dans le canton. Leur nombre minutes, retrouve bientôt tout son attrait; rité des usagers et des résidents s’en dit avait doublé à 348 000 vingt ans plus tard mais il faut aussi craindre qu’un moyen de désormais satisfaite. Entrer dans Oslo coûte et on en est aujourd’hui à 430 000, dont transport aussi efficace que le m2 n’incite CHF 2.80.– ou, à l’abonnement, CHF 770.– 358 000 voitures privées. En 1985, le les Lausannois à avoir la bougeotte, ne par an. Londres est beaucoup plus chère: contournement de Lausanne absorbait serait-ce qu’en allant jusqu’au Do-It des 5 livres, soit une douzaine de francs le 43 900 véhicules, il bouchonne aujourd’hui Croisettes acheter la boîte de clous qu’on passage du lundi au vendredi entre 7 h et allègrement à 85 000 véhicules par jour. Or, ne trouve plus ailleurs. Et, surtout, il est illu- 18 h 30. Un péage urbain devient accep- tous ces véhicules ne font hélas pas que de soire d’estimer l’apport du m2 à la mobilité table à partir du moment où les heures per- contourner Lausanne, une bonne partie y urbaine lausannoise dans le contexte actuel. dues dans les bouchons, la vaine quête entre, s’additionnant aux dizaines de milliers Il faut le considérer à l’horizon 2020, quand d’une place de parc, les nuisances sonores d’autres qui pénètrent en ville depuis la l’agglomération aura gagné 70 000 habi- et la pollution atmosphérique constituent un Maladière, Lutry, le Chalet-à-Gobet, la route tants et quelques dizaines de milliers d’em- coût excessif. d’Oron, Renens et Crissier. plois. Cet accroissement se produira pour Il tombe sous le sens que, dans le cas qui Depuis deux décennies, la politique munici- une grande part dans la partie ouest de nous occupe, c’est toute l’agglomération pale consiste à décourager les pendulaires l’agglomération et suppose – les TL le pla- de recourir à leur véhicule privé pour se lausannoise qu’il faudra impliquer, du moins nifient déjà – une ligne de tram reliant dans la partie qui est raisonnablement desservie rendre en ville. Et ce ne sont pas les astuces un premier temps Renens au Flon, puis qui manquent: limitation de la vitesse, voies par les transports publics. Politiquement, la Bussigny à la Blécherette. difficulté est donc notable, puisque c’est une de circulation resserrées, gendarmes cou- De nos jours, les TL transportent environ bonne dizaine de communes qu’il faut inci- chés et autres modérateurs de trafic, phases 75 millions de personnes par an. Le chiffre ter à tirer à la même corde. Reste que le prioritaires aux feux pour les TL, cases de paraît impressionnant. Il ne l’est pas tant que Conseil fédéral a donné son aval en stationnement raréfiées en surface, tarifs de stationnement prohibitifs, limitation autori- ça comparé aux mouvements de voitures décembre 2007 à l’idée des péages urbains taire du nombre de places de parcs enter- individuelles en ville et à ses abords. Alors, en décidant d’édicter les bases légales pour rées sous les immeubles des entreprises. on ne le répétera jamais assez, pour rendre se livrer à des essais. Confronté à des Tout cela est bien beau mais ça ne marche les transports publics plus attrayants il embouteillages croissants, le Parlement pas. Parce que tant que l’infrastructure de devient urgent de mettre en circulation sur devrait se laisser convaincre bientôt malgré transports publics sera aussi déficiente on les grandes lignes des véhicules modernes, son refus de juin, lui qui siège à Berne, une voit mal le trafic privé se reporter sur l’offre efficaces, confortables et de grande capa- ville dont le centre historique a été presque des TL. cité. Comme on en trouve dans toutes les complètement purgé du trafic automobile. 11
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 12 Pour vos problèmes de toiture Avenue des Oiseaux 13 Téléphone 021 646 78 12 Case postale 107 Téléfax 021 646 76 37 1000 Lausanne 18 E-mail info@bie-sa.ch
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 13 E conomie L ausannoise 3/2008 Stationnement Tous ces parkings lausannois qui vous tendent les bras La difficulté croissante et programmée de l’accès en voiture au centre de Lausanne masque un potentiel des plus intéressants en matière de par- kings couverts. La ville en recense quinze sur le territoire communal. On peut certes faire mieux, mais ils totalisent plus de 7700 places la plupart du temps à un tarif inférieur à celui du stationnement sur la voie publique et cela mérite d’être mieux connu. « Un piéton, c’est un automobiliste qui a trouvé une place de parc ». Emprunté à un bon mot de Pierre Dac, le slogan du Parking de la Riponne ne laisse personne indifférent. Surtout pas les milliers de visiteurs motori- sés qui font vivre la ville en y travaillant, en y effectuant des achats ou en y passant leurs loisirs. Fort heureusement, les obstacles mis en place pour dissuader l’accès en voiture n’ont pas coupé ce courant de communi- cation routière indispensable à la respiration économique de la commune. Reste à battre en brèche une idée solidement ancrée, selon laquelle Lausanne est incapable de répondre à la demande en matière de sta- tionnement. Police toujours plus sévère La réputation d’extrême sévérité de la capi- tale vaudoise envers l’utilisation des places sur la voie publique y est sans doute pour beaucoup. Et elle n’est pas une légende. L’an dernier, les agents du stationnement ont dressé 179 153 contraventions – près de 500 par jour! En 2004, ce chiffre n’était encore « que » de 119 559. Dégradation de la discipline ou tolérance zéro sur tous les fronts? La seconde hypothèse semble la plus plausible depuis que la police se livre à une véritable chasse aux infractions de sta- tionnement de nuit. Derrière ce sombre tableau, la vérité, c’est que la ville dispose d’une offre plus que cor- recte en parkings couverts, quand bien même tout le monde ne sera jamais d’ac- cord sur ce point. On ne peut regretter qu’une chose. Pratiquement tous dus à l’ini- tiative privée, ces parkings n’apparaissent PHOTO JEAN-PAUL MAEDER jamais dans la globalité de leur offre et de leur disponibilité. La faute à l’inaboutisse- ment de l’idée d’un affichage de la situation en temps réel par panneaux aux portes de Lausanne. La commune recense sur son site internet quinze parkings couverts totalisant 7769 places, donc cinq de ces installations pro- Les visiteurs motorisés à Lausanne disposent de plus de 7700 places de stationnement dans des posent plus de 500 places. La Ville en four- parkings couverts, dont une majeure partie sont remarquablement situés au centre-ville et plus nit les coordonnées sommaires, mais ne économique que le stationnement payant sur la voie publique. donne elle-même aucune indication pour ce qui est des tarifs. Cela se comprend aisé- règnent en maîtres absolus. Selon deux sys- ment publicitaire de premier choix, au ment lorsqu’on se penche sur les barêmes tèmes principaux de tarification: CHF 2 .– demeurant vendu plutôt timidement. On pratiqués et qu’on les compare à ceux du de l’heure dans le centre, et CHF 2.50.– stationne en effet 60 minutes pour CHF 2.– stationnement sur la voie publique dans le ailleurs. Un prix évidemment plus politique dans la plupart d’entre eux, notamment centre. qu’en rapport avec quelque coût d’utilisa- dans le plus grand de tous, celui de la tion que ce soit – les Veveysans, Morgiens Riponne (1190 places.) C’est moins cher Faites vos comptes ! ou Yverdonnois s’en tirent à bien meilleur que le parcmètre de la rue voisine. Le stationnement gratuit ou de durée illimi- compte allez savoir pourquoi. tée a été pratiquement rayé de la carte du Les parkings couverts lausannois ont rapi- territoire communal. Les parcmètres dement compris qu’ils avaient là un argu- (Suite en page 14) 13
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 14 Stationnement E conomie Lausannoise 3/2008 (Suite de la page 13) place directement à l’interface de charge- vous tendent les bras: Riponne, Rôtillon, ment du parking. Et que cela permet depuis Montbenon, Centre, Saint-François, Valen- Et surtout, c’est moins stressant, dans la maintenant dix ans d’effectuer ses courses tin. mesure où le paiement s’effectuant à la sor- les mains dans les poches, et même de faire Les tarifs plus qu’abordables qu’on y pra- tie, tout dépassement de la durée prévue ne l’acquisition d’articles encombrants qu’on tique n’empêchent pas de bénéficier d’ins- se solde que par un paiement proportion- irait sans cela rechercher auprès d’en- tallations à la pointe de la technique et du nellement augmenté, non par une amende seignes établies en périphérie. confort. Au point que plusieurs d’entre eux d’ordre. s’enorgueillissent du label « European Stan- Rappelons au passage que le parking de la Disctinction européenne dard Parking Award » décerné lorsqu’un Riponne est aussi le lieu du service unique La grande force des parkings couverts lau- ensemble de critères très sévères sont satis- qu’est le Riponnexpress. Que ses petits sannois est leur remarquable situation. faits. Après le Parking du Centre en 2003, véhicules électriques transportent plusieurs Depuis la place Pépinet, par exemple, pour ce sont ceux de la Navigation, de Bellefon- fois par heure gratuitement les achats de la peu que l’on accepte de marcher dix taine et des Hôpitaux qui ont accédé en caisse de plusieurs grands magasins de la minutes, ce sont cinq voire six parkings qui mai dernier à ce club très fermé. 14
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 15 E conomie L ausannoise 3/2008 Formation Les actions qui redorent le blason de l’apprentissage Bonne nouvelle: le nombre de contrats d’apprentissages signés dans le canton cet été dépasse allégrement la barre des 5000. Cette hausse réjouissante démontre la pertinence des actions d’information et de moti- vation initiées à la fois par les pouvoirs publics et par les milieux patro- naux. Le Prix SIC-Ville de Lausanne 2008 attribué en juin à deux entre- prises de la place en est l’une des démonstrations les plus concrètes. La scène se passait en juin dernier, dans le du prix de consolation offert à celles qui Ce regain d’intérêt met cependant en évi- Caveau de l’Hôtel de Ville, en présence d’un n’ont finalement pas été élues. dence l’ampleur de la tâche restant à accom- représentant de la Municipalité et du secré- plir pour faire connaître la vaste palette des taire général de la SIC-Lausanne. Les entre- Nombre record de contrats signés métiers. La distorsion demeure très marquée prises Borio SA et Schaefer Gym à Lau- La remise de ce prix Ville de Lausanne – SIC entre l’offre et la demande. C’est ainsi que si sanne ont reçu le prix instauré à la fois par s’inscrit dans le vaste regain d’intérêt que la hot line mise en place cet été par l’Etat de les pouvoirs publics et la Société industrielle suscite la formation professionnelle duale. Au Vaud en liaison avec sa bourse aux places et commerciale de Lausanne et environs 14 août dernier, le nombre de contrats signés d’apprentissage a obtenu un joli succès, elle destiné à encourager et soutenir deux entre- dans le Canton était en effet supérieur de a dû bien souvent prises par année qui emploient, pour la pre- 13% à celui comptabilisé l’an dernier à affronter des demandes impossibles à satis- mière fois, une apprentie ou un apprenti, ou pareille période. On en a compté 5400, alors faire, que ce soit de la part de l’employeur ou qui s’engagent de manière significative pour qu’en 2007 il n’y en avait eu « que » 4772. du jeune. Le problème n’est plus quantitatif, la formation professionnelle. La collectivité Ce bon en avant découle des nombreuses mais qualitatif. et les milieux économiques s’associent actions de promotion et de recherches de Les métiers de la vente ou de bureau demeu- donc pour encourager et valoriser une filière places d’apprentissage conduites par l’Etat rent les plus prisés alors que près d’une cen- où les intérêts publics et privés ne font qu’un. auprès des entreprises durant ces deux der- taine de formation débouchent sur un CFC. nières années. Mais aussi de l’énergie consa- Et c’est évidemment aux futurs apprentis de Une aide financière crée par les milieux patronaux à revaloriser faire preuve de souplesse s’ils veulent décro- Récompense on ne peut plus concrète, cette filière de formation tant auprès des cher un contrat. Les conseillers en orienta- puisqu’elle se traduit par un soutien finan- entreprises que des jeunes gens. tion professionnelle se refusent à suggérer cier de CHF 300.– par mois durant toute la Le bon résultat obtenu par le démarchage une place à tout prix, quelque soit le métier, durée de l’apprentissage. Les apprentis direct auprès des entreprises indique que juste pour décrocher un CFC, quitte à chan- eux-mêmes ne sont pas oubliés. A la réus- pour une bonne part le marasme dans lequel ger de direction par la suite. Aujourd’hui, la site de leurs examens finaux, ils se verront se trouvait la filière de l’apprentissage en meilleure manière d’appréhender le pro- remettre une récompense de CHF 500.–. Suisse romande – la situation est meilleure blème, c’est de guider le jeune vers des Le choix en faveur de Borio SA et de Schae- en Suisse alémanique – découlait pour beau- métiers voisins présentant les mêmes quali- fer Gym ne fut pas facile étant donné les coup soit du manque d’informations, soit de tés, tel le contact avec le public. Et puis, la nombreuses candidatures de valeur pré- mauvaises expériences passées. Il demeure montée en puissance de la HES a désormais sentées – treize dossiers soumis en tout. que l’engagement d’un patron dans cette fait la preuve que la voie de l’apprentissage Toutes ces entreprises démontrent en effet voie constitue toujours une responsabilité et peut s’accompagner d’une maturité profes- un fort engagement dans la formation pro- un geste financier parfois important, du sionnelle et déboucher sur des formations fessionnelle, largement méritoire en tout cas moins dans les deux premières années. supérieures très demandées. PHOTO JEAN-PAUL MAEDER Les lauréats du prix SIC-Ville de Lausanne, entourés de Christian Masserey, secrétaire général de la SIC (à gauche) et d’Oscar Tosato, Municipal. 15
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 16 Commerçants Lausannois E conomie L ausannoise 3/2008 Le City Management se bat avec les armes de la raison Portée par la véritable machine de guerre déployée par Coop Retail, l’ini- tiative réclamant l’abolition du nouveau concept de City Management lau- sannois a abouti sans surprise étant donné les arguments trompeurs exposés. Il s’agit maintenant de rétablir quelques vérités pas toutes agréables à entendre sur les tenants et les aboutissants de cette vaste mentreprise de promotion économique avant la votation populaire qui se profile. Ce n’est un secret pour personne. La presse quotidienne en a fait ses gros titres au début de l’été: c’est Raymond Léchaire, directeur de Coop Retail pour la Suisse romande, qui a diabolisé le City Management en lançant une armada de sympathiques étudiants rémunérés à la signature pour récolter des paraphes demandant l’abolition de ce sys- tème par voie d’initiative communale. Le résultat est à la mesure des moyens engagés et des arguments avancés sur la rue et sur le pas de porte de ses magasins. Les 8000 signatures nécessaires au déclen- chement d’une votation populaire ont été largement dépassés. Le hic, c’est que les raisons invoquées pour réclamer la sup- pression de ce concept de City Manage- ment, par ailleurs démocratiquement approuvé par les autorités lausannoises, relève du débat passionnel bien plus que rationnel. Avec tout ce que cela engendre comme imprécisions et erreurs sur la pré- sentation des faits eux-mêmes. Vérités déterminantes L’ACL, par la voix de sa présidente Martine Fiora-Guttmann, conseillère communale et PHOTO JEAN-PAUL MAEDER députée, tient à rétablir quelques vérités qui ne sont pas toutes bonnes à entendre. Elles seront néanmoins déterminantes pour la suite de cette affaire, qu’elle débouche sur une contre-proposition de la Ville ou qu’elle soit soumise en l’état à l’appréciation du corps électoral. Pas besoin de faire un dessin, c’est la contestation à la perception d’une taxe pour L’animation de la ville à travers la dynamisation de son commerce peine curieusement à convaincre l’animation de la ville qui galvanise les oppo- ceux qui en ont pourtant un grand besoin. sants. Cette contribution étant déterminée en fonction du nombre de collaborateurs Caroline, sont du ressort de Coop Retail. Or Le nerf de la guerre attachés à la vente en équivalent temps son patron refuse de croire aux atouts du Si l’argent est le nerf de la guerre, l’incom- plein, sans les apprentis. Il est évident que City Management hors de l’hyper-centre et patibilité entre les intérêts de l’économie pri- les grands distributeurs avec leur nombreux n’a pas envie de s’acquitter d’une taxe qui vée et ceux de la collectivité en serait le personnel passent le plus lourdement à la à son avis ne serait versée qu’en pure perte, muscle. Les opposants, par la voix de Ray- caisse. Et qu’ils pourraient donc avoir le plus ne profitant qu’à ceux du centre dont il n’est mond Léchaire, estiment en effet que ces de raisons de rouspéter. La réalité est loin pas responsable de la marche. deux mondes sont animés par une dyna- d’être aussi simple. Pas facile à expliquer au citoyen à qui l’on mique si différente qu’ils sont incapables de Première observation: si Coop Retail met les demande une petite signature en passant. s’entendre, que tout partenariat est voué à pieds au mur, ce n’est pas le cas de Migros Pas facile non plus d’expliquer pourquoi, au l’échec. L’histoire nous enseigne une leçon Vaud ou encore de Manor ou de Globus printemps 2007, ce même directeur donnait sensiblement différente. pour prendre ses alter ego à Lausanne. son accord par écrit pour une collaboration D’abord de manière très concrète. La CCT En outre, il est intéressant de relever que la à hauteur de 20 000 francs à titre d’essai validée par les pouvoirs publics a permis structure de la Coop est ainsi faite que Coop pour une durée d’une année, dans l’espoir l’amélioration des conditions sociales et Retail, dirigée par M. Raymond Léchaire de mesurer pendant un temps si bref des salariales du personnel de la vente ainsi que pour la Suisse romande et les Coop City, retombées concrètes et durables sur la l’ouverture des magasins le samedi jusqu’à entre les mains d’un autre dirigeant, sont marche des affaires. Pas facile enfin de com- 18 heures. Autre bénéfice de la collaboration deux entités totalement séparées. Lausan- prendre cette opposition alors que la Coop, entre le privé et le public: la mise sur pied de ne compte deux Coop City, situées dans en qualité de membre du Trade Club, a suivi BD Fil. l’hyper-centre comme leur nom l’indique. et validé toutes les étapes de l’élaboration Couper les ponts reviendrait à retrouver la Les onze autres magasins, dont celui de du projet. situation lamentable qui prévalait jusqu’en 16
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 17 E conomie L ausannoise 3/2008 Commerçants Lausannois 2001, au sortir de pratiquement trente ans Facilités concrètes mond Léchaire. Les quarante commerces de guerre des tranchées avec la Ville avec De manière plus générale, le City Manage- qui y sont installés paient ensemble 800 000 pour conséquence un immobilisme dont on ment a organisé six manifestations et nour- francs par an pour l’animation des lieux. n’a peut-être pas fini de payer les consé- rit de nombreux projets sur le terrain. Sur le A Lausanne, cette contribution se monte à quences. Qui aurait pu imaginer à cette plan associatif, les facilités qu’il offre pour les 1,2 million pour… 1850 commerces. Une époque la Commune de Lausanne consa- regroupements de commerçants désireux simple extrapolation de ces chiffres donne crer un seul franc de son budget pour la pro- de mettre en commun sur pied des événe- le vertige! En effet la taxe imposée par la motion du commerce local? Or en 2003 ce ments promotionnels ont fait leur preuve. On Coop à ses commerçants locataires rame- furent 300 000 francs municipaux qui vinrent est passé de 13 à 19 associations en l’es- née au nombre de commerçants lausan- adoucirent la facture des décorations de fin pace de neuf mois alors qu’il s’en était créé nois pousserait le budget de la taxe City d’année – pose, dépose et stockage – assu- qu’une seule en l’espace de sept ans. Le Management à plus de 37 millions. Et si cela mée jusqu’alors par les commerçants. Enfin, City Management apporte dans ces cas-là devait se répercuter sur les prix de vente, il convient de souligner que Lausanne s’est un soutien complet au développement des alors Léman Centre décrocherait sans doute engagée à mettre 500 000 francs par an projets des commerçants. Il ne s’agit pas de le pompon puisque ses commerçants sont dans la caisse du City Management. les considérer comme incapables de le faire proportionnellement taxés trente fois plus Last but not least, contrairement à certaines eux-mêmes, mais de leur proposer les ser- lourdement qu’à Lausanne. affirmations tenaces, le City Management ne vices d’une véritable centrale d’achat, en résulte pas d’une idée lancées par la Ville. matière publicitaire notamment. On ne pèse Tout se paie Ce sont l’ACL, le Trade Club et Déclic qui en effet pas le même poids à 15 ou à 1850 Il demeure que le City Management lausan- ont développé le projet, les autorités com- pour négocier des tarifs auprès de Lausanne nois a certes la particularité d’être pour le munales s’y étant ralliées, convaincues de FM, Lausanne Cité ou TVRL. C’est ainsi moment le seul à être financé par une taxe sa pertinence en terme de prospérité pour qu’ont été obtenus des rabais de 30% pour directement prélevée auprès des commer- l’ensemble de la collectivité. les associations et de 20% pour les indivi- çants. D’autres villes suisses devraient lui duels. Ce n’est pas le petit commerçant qui emboîter prochainement le pas. Drôles de chiffres s’en plaindra, pas plus qu’il ne s’opposera On ne fait pas d’omelette sans casser des L’argent, toujours. Les opposants se trom- à un coaching lui évitant de passer trop œufs, et si la France, par exemple, est citée pent ou veulent tromper en affirmant que le d’heures à préparer lui-même l’événement en exemple pour son marketing urbain non budget de la taxe payée par les commer- promotionnel projeté. facturé aux commerçants, la réalité est sen- çants se monte à deux millions de francs. siblement différente. En effet, c’est l’Etat qui Pour 2008, les rentrées sont estimées à L’argument qui effraie perçoit l’ensemble des taxes puis en 1,2 million, destinées à financer des projets Les effets de la taxe ne tarderaient pas, selon retourne une partie aux Chambres de com- pour dynamiser le commerce lausannois. les opposants, à se répercuter sur les prix merces chargées de mettre en œuvre l’ani- Quant à la distorsion reprochée entre le de vente. On ne peut s’empêcher ici d’évo- mation et la promotion locale. bénéfice escompté par les enseignes de quer la situation d’un centre commercial l’hyper-centre et celles de sa périphérie, il proche de Lausanne dépendant de M. Ray- convient de rappeler que le City Manage- ment a adopté une forme juridique qui l’oblige à verser 50% de cet argent aux associations de commerçants de la péri- Quelques apports concrets phérie et 20% à ceux du centre de la com- Un cadre mune. Répartition au demeurant dépassée offrant la possibilité de prendre soi-même les choses en main. puisqu’à ce jour ce sont 60 000 francs de plus que prévu qui ont été payée pour des animations dans les quartiers qui en font la Une plate-forme d’échanges demande. afin de rechercher ensemble avec les autorités de la Ville des solutions A cette étonnante inexactitude sur les res- aux problèmes quotidiens. sources financière du City Management s’en joint une autre. On l’accuse de consacrer La garantie près d’un tiers de son budget en frais admi- que les intérêts des commerçants seront pris en compte dans l’organisation nistratifs. En réalité, ce sont 15% de la de manifestations d’intérêt général comme l’inauguration du m2. somme globale qui constituent son poste « ressources humaines ». Une proportion Un gain de temps considérable parfaitement raisonnable pour une société pour les associations de quartier qui devront moins s’engager dans la recherche de service, sachant que ce type de frais de financement. représente généralement entre 4 et 60% du budget d’une telle organisation. Un soutien financier supplémentaire à disposition des associations de commerçants de quartier pour organiser Demandez le programme une manifestation particulière. Mais le pire est ailleurs. Les opposants sou- tiennent que le City Management à Lau- Un outil de promotion sanne ne dispose d’aucun programme à moindre coût grâce aux partenariats négociés parle City Management. d’action. Et de hurler avec les loups pour fustiger l’action la plus spectaculaire, le Un pôle de compétence gigantesque lâcher de ballons biodégrada- au service des commerçants. bles du 17 mai dernier dans les rues de Lau- sanne. L’opération n’aurait pas rapporté un Un outil de travail sou à les entendre. Ce que démentent les favorisant la diversité du commerce tout en maintenant une saine directeurs des magasins eux-mêmes, ainsi concurrence. qu’un sondage réalisé le jour même, selon lequel plus d’un tiers des personnes inter- La dynamisation du commerce lausannois rogées ont déclaré avoir profité de cet évé- à travers l’animation de la ville. nement pour effectuer des achats en ville. 17
Mise_EL_3_2008_irl 8.9.2008 16:00 Page 18 Evénement E conomie L ausannoise 3/2008 Le Comptoir suisse ouvre une saison animée à Beaulieu Le Comptoir suisse du 19 au 28 septembre ne sera pas une édition tout- à-fait comme les autres. La manifestation entre une fois de plus dans l’his- toire pour célébrer, de concert avec la Ville, le Canton et la Confédération, l’inauguration du métro m2 sous la thématique de la mobilité et des trans- ports. Evénement phare pour un Palais de Beaulieu qui sera par ailleurs particulièrement animé. L’inauguration du m2, premier véritable l’Université de Saint-Gall réputée métro de Suisse, coïncide avec le premier loin à la ronde pour la qualité de son week-end du Comptoir suisse. Impossible enseignement en matière écono- pour la grande foire généraliste d’automne mique notamment. Suivent une de ne pas surfer sur cet événement majeur sélection de vidéos délirantes de en matière de transports publics. Elle le fait Pipilotti Rist ainsi qu’une incon- de belle manière. D’abord en offrant la gra- tournable exposition de dentelles tuité de l’entrée pour ce week-end, ce qui et broderies fines de ce canton de est une riche idée dans la mesure où miser Suisse orientale. Côté loisirs, le sur une affluence payante alors que la ville centre historique des transports offre une foule de divertissements à grand ViaStoria ainsi que le programme spectacle serait décevant. Ensuite en se touristique Voies culturelles suis- voulant le prolongement en quelque sorte ses font découvrir les multiples de la fête au m2 par une exposition dyna- facet-tes de ce canton loin des mique sur le thème de la mobilité et des yeux donc loin du cœur des Rom- transports. ands. Et les visiteurs qui éprouvent Une quinzième station – virtuelle – de la ligne un petit creux à l’issue de ce par- du m2 a été aménagée au Comptoir pour cours pourront toujours le combler mettre en valeur les atouts de la nouvelle en dégustant des spécialités régio- mobilité urbaine lausannoise. Une quin- nales comme les saucisses, le fro- zième station qui ne manquera pas de rap- mage de couvent et le célèbre peler la cruelle absence d’une liaison de Biber fourré. transports publics moderne entre le centre A noter que le Canton de Vaud sera de la ville et le site de Beaulieu. à son tour l’hôte d’honneur de Si le m2 est incontestablement la vedette de Saint-Gall lors de l’édition 2008 ce Comptoir suisse, les CFF en sont l’hôte de l’Olma (foire nationale de l’agri- d’honneur. Les passionnés de chemin de fer culture et de l’alimentation qui se mais aussi tous les curieux devraient être tient du 9 au 19 octobre. comblés par l’exposition spéciale et les Pas de Comptoir suisse digne de ce nom professionnels de l’hôtellerie, de la restau- nombreux événements proposés dans le sans une ouverture sur le monde. Cette ration et de tous les métiers de bouche qui cadre du 150 e anniversaire de la ligne Lau- année c’est l’Algérie qui met la culture médi- se tient toutes les années paires à Beaulieu. sanne-Genève. terranéenne à l’honneur. Précieuse occasion, pour les dirigeants les A l’image des CFF, le Comptoir suisse est spécialistes de la branche de débattre des l’un des ciments reliant les Confédérés d’ho- Fin d’année chargée tendances et des mutations du secteur, de rizons géographique et culturel fort diversi- Des que les portes du Comptoir suisse se découvrir des nouveautés et bien sûr de fiés. Bien des grandes foires populaires en refermeront commenceront les préparatifs nouer de précieux contacts. Suisse lui envient ce rôle. C’est ainsi désor- pour une série impressionnante de mani- Du 20 au 23 novembre, c’est Creativa qui mais une tradition que de faire découvrir au festations programmées jusqu’à la fin de investit Beaulieu pour une 7e édition de ce Comptoir un canton non seulement sous l’année. salon de la créativité textile, bijoux, déco, ses facettes les plus kitsch, mais aussi sous Cela commence du 3 au 5 octobre avec etc. ses réalités économiques et sociales sou- Baby Planet, le salon suisse pour futurs et Enfin, l’année 2008 des salons et expo- vent à des années-lumière de l’idée qu’on jeunes parents à la recherche de conseils et sition à Beaulieu se terminera par la s’en fait sur l’arc lémanique. produits en matière d’alimentation, de soins, 39 e édition du Salon des antiquaires, du de sécurité, de droit et d’éducation de bébé. 22 au 30 novembre. Une manifestation dont Pleins feux sur Saint-Gall Deux semaines plus tard, le week-end du la réputation n’est plus à faire auprès de Cette année, c’est le Canton de Saint-Gall 18 et 19 octobre, branle bas de combat pour ceux qui sont à la recherche de meubles ou qui est invité se présenter sous toutes ses accueillir Animalia, le salon des animaux de d’objets anciens haut de gamme. coutures, au propre comme au figuré compagnie avec concours de beauté et Autant d’événements qui font grandir l’im- puisque la dentelle de Saint-Gall demeure d’agilité. Un rendez-vous immanquable patience devant les grands projets de réno- un must chez les élégantes de toutes les lati- pour tous les amis des animaux domes- vation du site de Beaulieu. Après la réalisa- tudes. tiques, chiens, chats oiseaux, poissons, tion d’un centre de congrès moderne et La découverte de Saint-Gall à Beaulieu se serpents, cochons d’Inde, lapins et poules, digne de ce nom et parfaitement opération- veut à la fois instructive, ludique et… appé- entre autres animaux domestiques. Cela nel, ce doit en effet être le tour d’importantes tissante. Les visiteurs sont invités à suivre un agrémenté de nombreuses démonstrations constructions sur le front Jomini et de la circuit original, guidés par un iPod. Audio- de chiens-guides d’aveugles, d’handicapés transformation des halles sud. Cela sans guide. le parcours commence par une ou de sauvetage. parler du futur complexe de 15 000 m2 com- dégustation des fameuses petites gaufret- Et la fête reprend du 9 au 12 novembre avec prenant restaurant, hôtel, résidence et busi- tes Kägi-Fret. Il se poursuit par une halte à Gastronomia, le grand rendez-vous des ness center. 18
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