NOUVELLES THÉRAPIES D'ÉPILEPSIES DE L'ENFANT
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Formation continue NOUVELLES THÉRAPIES D’ÉPILEPSIES DE L’ENFANT Judith Kröll, Alexandre N. Datta Traduction: Rudolf Schläpfer Introduction L’objectif de tout traitement anticonvulsif ou pré- Malgré le développement de nouveaux médicaments ventif de crises consiste en première ligne à empê- au cours de ces dernières décennies, le nombre de cher de nouvelles crises. En outre on souhaite un ef- patients avec une épilepsie pharmaco-résistante n’a fet dit anti-épileptogène précoce, afin d’éviter une guère changé. La compréhension croissante de l’étio- chronicisation de l’épilepsie. Bien que cet effet ait été logie des épilepsies, y compris les causes génétiques mis en évidence dans le modèle animal pour certains et structurelles, permet d’identifier chez certains pa- antiépileptiques, il n’a jusqu’ici pas été possible de le tients des cibles moléculaires spécifiques et de pro- reproduire chez l’homme. Ces médicaments devraient poser des traitements qui dépassent la suppression aussi exercer un effet neuroprotecteur, afin d’éviter Judith Kröll des crises en traitant la cause de l’épilepsie. Le grand les répercussions négatives des convulsions récidi- défi reste toujours et encore l’identification précoce vantes ou de l’activité épileptique continue sur le dé- des causes afin de garantir au patient le meilleur choix veloppement et la cognition. La mise en évidence de https://doi.org/ thérapeutique. cet objectif thérapeutique est difficile car dépendante 10.35190/f2021.3.3 de nombreux facteurs confondants. Pendant l’enfance et l’adolescence le choix de l’an- tiépileptique devrait être fait, en fonction du mode La sélection de la meilleure thérapie ou de la thé- d’action (figure 1), aussi individuellement que possible, rapie la plus personnalisée peut se faire en 3 phases: en tenant compte de la pharmacocinétique et -dyna- mique spécifique pour l’âge ainsi que spécifique du Phase 1 Thérapie anticonvulsive (choix de l’antié- type de crise ou du syndrome épileptique, tout en pileptique de manière empirique selon considérant dans le cas idéal aussi des causes molé- le type de convulsion, focale, généralisée culaires et génétiques, donc fonctionnelles au niveau ou inconnue) cellulaire de l’épilepsie. Cette dernière approche ouvre Phase 2 Thérapie spécifique d’un syndrome épi- des perspectives pour un traitement individualisé, en leptique agissant non seulement sur les crises mais p.ex. aussi Phase 3 Thérapie génospécifique (approche théra- sur les troubles du développement associés. peutique individualisée ou personnalisée) INHIBITORY NEUROTRANSMITTER SYSTEM and antiepileptic drugs Synaptic vesicle GABA Succinic Semialdehyde GABA Tiagabine Neurotransmitter Reuptake GABA transaminase GABA pump (GABA transporter) Vigabatrin Valproate (+other modes of action) Barbiturate Benzodiazepine, Topiramated (+ other modes of action) GABA receptor Correspondance: judith.kroell@glkn.de Vol. 32 | 3-2021 7
Formation continue EXCITATORY NEUROTRANSMITTER SYSTEM and antiepileptic drugs Carbamazepine/Oxcarbazapine High voltage CA Phenytoin channel Lamotrigine Topiramate (+ other modes Phenytoin Voltage Voltage of action) Lacosamide (slow gated Na Gated Ca Zonisaminde inactivation of voltage channel channel alpha2delta gated Na channel) (L-type) subunit: Valproate (+ other modes of action) Pregabalin Gabapentin Synaptic vesicle Synaptic vesicle protein 2A Glutamate Glutamate Levetiracetam Glutamate Brivaracetam K+ K+ Topiramate Perampanel K+ (+ other modes of action) Ca ++, Na + Ca ++, Na + Ca ++, Na + NMDA receptor AMPA receptor Kainate receptor Figure 1: Possibles modes d’action de médicaments antiépileptiques ou de prévention de crises15). A) Nouveaux traitements spécifiques zam notamment peut augmenter de près de 50%, le d’un syndrome épileptique dosage doit donc être réduit lorsqu’on observe un ef- En 2020 et 2021 ont été admis deux nouveaux «mé- fet sédatif. dicaments orphelins » ou «orphan drugs» pour le trai- tement de syndromes épileptiques pédiatriques rares Une étude placebo contrôlée en double-aveugle, en Suisse et/ou l’UE: comprenant 120 enfants, adolescents et jeunes adultes (âge moyen 9.8 ans, écart 2.3 à 18.4 ans) avec 1. Cannabidiol syndrome de Dravet, a montré que chez 43% les L’effet préventif de convulsions du cannabinoïde non convulsions ont diminué d’au moins 50%, contre 27% psychoactif cannabidiol (CBD) est décrit depuis plu- dans le groupe placebo, 3% n’ayant plus du tout ma- sieurs décennies. Les expériences sur l’animal ont nifesté de convulsions. Vu la maladie sous-jacente, ce entre-temps permis d’identifier plusieurs cibles mo- résultat est à considérer positif pour les patients. Les léculaires par lesquelles le CBD agit sur l’hyperexci- effets indésirables les plus fréquents étaient fatigue tabilité neuronale. Un possible effet anticonvulsif pour- et diarrhée3). rait entre autres se baser sur le fait que la sécrétion de glutamate, un neurotransmetteur stimulant, est diminuée au niveau de la synapse (antagonisme sur Le syndrome de Dravet (SD) est un syndrome un récepteur couplé aux protéines G)1). épileptique pédiatrique rare, touchant 1/15’700 à 1/40’000 enfants4). Les convulsions du SD Après plusieurs études contrôlées par placebo en classique apparaissent typiquement entre 4 et double aveugle, la monopréparation de cannabidiol 8 mois. Elles sont cloniques, généralisées ou Epidyolex® est autorisé dès 2 ans et disponible en unilatérales et le risque de convulsions prolon- Suisse, depuis août 2021, en tant que traitement gées voire d’un état épileptique est élevé. Les complémentaire pour les crises épileptiques dues à convulsions sont souvent déclenchées par une un syndrome de Lennox-Gastaut (SLG) ou un syn- fièvre (légère). À l’âge de 2 à 5 ans peuvent drome de Dravet (SD). Les deux syndromes sont très apparaître des convulsions myocloniques ou rares et les convulsions sont pharmaco-résistantes focales et des absences (atypiques). En para- chez la plupart des patients. lèle les fonctions motrices se détériorent et les troubles cognitifs deviennent apparents. Il s’agit d’une solution huileuse (100mg/ml), le CBD étant lipophile; après ingestion l’effet de premier On trouve des mutations de novo du gène passage hépatique est élevé avec une biodisponibilité SCN1A chez 75-85% des patients. Le gène d’environ 6%. Le CBD interagit avec plusieurs enzymes SCN1A code la sous-unité α du canal sodique CYP et a une demi-vie de 18-32 heures2). Lors de thé- voltage-dépendant type 1 (NaV1.1) le plus rapies combinées il faut tenir compte de l’interaction important du cerveau, localisé dans les inter- avec les enzymes CYP; le métabolite actif du cloba- 8 Vol. 32 | 3-2021
Formation continue les semaines 21 et 96 la dose médiane de CBD se si- neurones inhibiteurs, spécifiquement GABA- tuait entre 21 et 25 mg/kg/j. Après 112 semaines ergiques. Les convulsions du SD son réfrac- cette thérapie complémentaire réduisait les crises taires aux anticonvulsifs conventionnels. motrices mensuelles en moyenne de 50% et le Le traitement du SD ne peut donc viser que nombre total de convulsions de 44%, la réduction des la réduction des convulsions, surtout des convulsions étant constante pendant 96 semaines. convulsions prolongées et états épileptiques, 20% des patients avec un SLG ou SD ont interrompu la prévention des effets négatifs du (sur) le traitement surtout en raison d’un manque d’effi- traitement anticonvulsif, la réduction du risque cacité5,6,8). de mort subite et inexpliquée en épilepsie (SUDEP) ainsi que le rétablissement des comor- 2. Fenfluramine bidités. La fenfluramine fait partie des amphétamines et aug- mente la sécrétion de sérotonine. À l’origine la fenflu- ramine était utilisée en tant que coupe-faim. En rai- Deux études randomisées et contrôlées avec des son d’effets indésirables cardiovasculaires sévères patients avec un SLG ayant reçu un traitement com- (hypertension artérielle pulmonaire, épaississement plémentaire de CBD (10 et 20 mg/kg/j pendant 14 des valves cardiaques) la substance a été retirée du jours comparé à placebo), ont montré que le nombre marché en 1997. Pendant la période où elle était au- de convulsions (toniques, atoniques ou de nature in- torisée en tant que coupe-faim, un effet antiépilep- connue) entraînant une chute ont diminué. La réduc- tique a été observée chez des patients souffrant d’une tion moyenne de la fréquence des convulsions pen- épilepsie. dant la période de traitement a été de 41.9% dans le groupe avec 20 mg CBD, de 37.2% dans le groupe Le médicament Fintepla® contient une solution orale avec 10 mg CBD et de 17.2% dans le groupe placebo de fenfluramine (2.2 mg/ml). Il a été autorisé le (p=0.005 pour le groupe avec 20 mg de CBD)5,6). 18.12.2020 dans l’UE en tant que médicament orphe- lin pour le traitement adjuvant du SD dès l’âge de 2 ans. Deux études contrôlées par placebo en double- Le syndrome de Lennox-Gastaut (SLG) est aveugle ont montré que la flenfuramine réduit le un parmi les encéphalopathies épileptiques nombre de crises chez des enfants et jeunes adultes et liées au développement les plus sévères. avec un SD, traités avec au moins un autre antiépilep- Il représente 1-10% des épilepsies de l’enfant tique. L’efficacité a été évaluée chez au total 206 pa- et peut se manifester par différents types de tients avec un SD (étude 1 avec 119 et étude 2 avec 87 convulsions: chutes soudaines (courtes convul- patients), en prenant comme indicateur principal la ré- sions toniques ou atoniques) avec un risque duction du nombre de convulsions mensuelles. Dans élevé de blessure, absences atypiques, débou- la première étude avec une dose de 0.7 mg/kg/j de chant en état épileptique non convulsif, ainsi fenfluramine, la fréquence moyenne mensuelle de que d’autres types de crises, focales, générali- crises pendant la phase d’entretien a diminué, par rap- sées, tonico-cloniques ou unilatérales clo- port à la phase de référence, de manière significative niques. Le type de convulsion prédominant de 62.3% (IC 95% [47.7-72.8] p
Formation continue B) Thérapies moléculaires L’étude multicentrique EXIST 3 montre que pour les et génospécifiques individualisées crises réfractaires au traitement chez des patients Les thérapies individualisées moléculaires et gé- pédiatriques avec une STB, la thérapie adjuvante par nospécifiques permettent une approche personnali- l’inhibiteur mTOR évérolimus a réduit durablement la sée. L’identification de gènes dits épileptogènes pen- fréquence des crises après une année et était bien dant les dernières décennies a rendu progressivement tolérée13,14). possible le décodage des mécanismes moléculaires à l’origine des tableaux cliniques. Ainsi ne s’est pas seu- Normalisation de la conduction lement améliorée la compréhension de ces épilepsies de canaux ioniques mais deviennent aussi possibles des traitements Parmi les épilepsies du groupe des maladies de la ciblés. conduction de canaux ioniques, surtout des canaux sodiques et potassiques, on trouve des canalopathies On peut distinguer trois sortes de thérapies ci- à l’évolution spontanément favorable mais aussi des blées pour le traitement des épilepsies: premièrement encéphalopathies épileptiques à l’évolution catas- les traitements de substitution, deuxièmement les trophique. thérapies inhibant les voies de signalisation et finale- ment les traitements normalisant la conduction de Les canaux sodiques voltage-dépendants génèrent canaux ioniques11). ou transmettent la formation et la propagation de po- tentiels d’action. De nombreux médicaments antiépi- Les traitements de substitution jouent un rôle leptiques sont des antagonistes de cette fonction. Les lors d’épilepsies et encéphalopathies métaboliques. mutations occasionnant une épilepsie concernent en Des exemples sont le régime cétogène pour le Syn- fréquence décroissante les gènes des canaux sodiques drome du déficit en transporteur de glucose de type SCN1A, SCN2A et SCN8A. L’activation des canaux po- 1 ou le traitement des épilepsies pyridoxino- ou pyri- tassiques réduit l’excitabilité neuronale, les épilepsies doxal-phosphate dépendantes (d’autres maladies voir associées aux canaux potassiques étant de ce fait la aussi tableau 1). Le diagnostic précoce et le traite- plupart des fois dues à des mutations avec perte de ment de substitution ciblé ne se limitent pas à une fonction (tableau 1). thérapie anticonvulsive, leur objectif est aussi d’amé- liorer le pronostic développemental des enfants. À titre d’exemple nous présentons ici les épilep- sies associées à SCN1A et SCN2A. Une mutation avec La céroïde-lipofuscinose neuronale infantile tar- perte de fonction hétérozygote du gène SCN1A se dive de type 2 (CLN2), appelée aussi démence infan- trouve dans le syndrome de Dravet classique (men- tile, débute typiquement à l’âge de 2-4 ans par des tionnée plus haut). Il se produit un déséquilibre entre convulsions et va de pair avec une régression rapide inhibition et excitation, entraînant une prédisposition du développement cognitif et moteur. Il s’agit d’une aux convulsions. La mutation avec perte de fonction maladie lysosomale, due à une mutation du gène TPP1, touchant surtout les interneurones inhibiteurs, il n’est pour laquelle a été développée un traitement de subs- pas surprenant que les inhibiteurs des canaux titution enzymatique. Cerliponase alpha (Brineura®), sodiques (p.ex. carbamazépine, oxcarbazépine ou phé- une proenzyme recombinante de la tripeptidyl trans- nytoïne) entravent le contrôle des convulsions. férase 1 humaine, est appliquée toutes les deux se- maines sous forme de perfusion intraventriculaire. Le gène SCN2A code également un canal sodique Chez 23 enfants âgés de 3 à 16 ans on a montré que voltage-dépendant. On peut diviser les maladies as- ce traitement ralentit la détérioration motrice et des sociées au gène SCN2A en trois groupes: fonctions langagières, comparé à des contrôles his- toriques. Le traitement reste réservé à des cliniques 1) Encéphalopathies épileptiques infantiles, les con- spécialisées12). vulsions se manifestant déjà pendant les 3 pre- miers mois de vie, suivies de troubles sévères du Un exemple pour les thérapies bloquant les voies développement. de signalisation est l’utilisation d’évérolimus, un in- hibiteur du système mTOR. 2) Crises néonatales ou infantiles bénignes/auto-li- mitantes (familiales), caractérisées par l’apparition Le système mTOR joue entre autres un rôle clé de convulsions pendant la période néonatale ou dans le développement cérébral. Son hyperexpression avant l’âge de 12 mois, l’évolution de l’épilepsie engendre des troubles du développement du cortex étant spontanément favorable jusqu’à l’âge de 2 cérébral dans la sclérose tubéreuse de Bourneville ans, sans conséquences décelables à long terme. (STB), mais aussi dans les dysplasies corticales fo- cales ou la hémimégalencéphalie. Entre temps ont été 3) Troubles du spectre autistique/handicap mental identifiées de nombreuses mutations de gènes impli- avec/sans épilepsie. Le groupe avec début précoce qués dans cette voie de signalisation (gènes MTOR, peut profiter des inhibiteurs du canal sodique. Cer- PIK3CA, TSC1, TSC2 et PTEN ainsi que les gènes tains indices laissent présumer qu’il s’agit d’une DEPDC5, NPRL2 et NPRL3 du complexe GATOR1). mutation gain de fonction. Les épilepsies se mani- festant plus tard (groupe 3) sont plutôt dues à des Un traitement étiologique est possible pour les mutations perte de fonction; convulsions réfractaires au traitement dues à une STB. 10 Vol. 32 | 3-2021
Formation continue Syndrome épileptique Gène Traitement Troubles des canaux sodiques Éviter les inhibiteurs des canaux sodiques: Syndrome de Dravet, GEFS+ SCN1A CBZ, OXC, PHT, LTG BFNE, BFNIE SCN2A CBZ, OXC, PHT, (LTG) BFNE, BFNIE SCN8A CBZ, OXC, PHT, (LTG) Troubles des canaux potassiques BFNE KCNQ2 CBZ, OXC, PHT, (LTG) BFNE KCNQ3 CBZ, OXC, PHT, (LTG) BFNIE PRTT2 CBZ, OXC, PHT, (LTG) Troubles des canaux sodiques DEE, Epilepsy in infancy with migrating focal s. SCN2A CBZ, OXC, PHT, LTG DEE, Epilepsy in infancy with migrating focal s. SCN8A CBZ, OXC, PHT, LTG Troubles des canaux potassiques DEE KCNQ2, KCNQ3 CBZ, OXC, PHT, LTG; rétigabine (LoF) DEE, Epilepsy in infancy with migrating focal s. KCNT1 Quinidine (GoF), brome DEE, Epilepsy in infancy with migrating focal s. KCNT2 Quinidine (GoF), brome Épilepsie idiopathique généralisée, Troubles des canaux calciques DEE, Syndrome de West CACNA1A ETX, LTG (GoF) GEFS+, DEE HCN1 LoF LTG, GBP GEFS+, DEE HCN1 GoF Kétamine, Propofol Insuffisance hépatique associée à VPA POLG1 Pas de valproate Carbamazépine et syndrome de Steven Johnson HLAB*1502 Pas de carbamazépine/ Oxcarbazépine Déficit en transporteur de glucose de type 1 SLC2A1 régime cétogène (KD) Épilepsie pyridoxine-dépendante ALDH7A1, ALDH7A Pyridoxine Convulsions sensibles au phosphate de pyridoxal PNPO Pyridoxale-5 phosphate Convulsions sensibles à l’acide folinique FOLR1 Acide folinique Syndrome de déficience en créatine 1 SLC6A8 Créatine + L-Arginine et L-Glycine Syndrome de déficience en créatine 2 GAMT Créatine Syndrome de déficience en créatine 3 AGAT Créatine Déficience en CDA, déficience de la synthèse CAD Monophosphate d’uridine de pyrimidine Déficit en cofacteurs du molybdène (MOCOD) MOCS1 Pyranoptérine monophosphate cyclique Céroïde-lipofuscinose infantile tardive CLN2 TPP1 Cerliponase alfa Épilepsie focale familiale à foyer variable, DEPDC5, sous-unité du complexe Rapamycine et dérivés de la rapamy- épilepsie familiale mésio-temporale, GATOR1 cine (p.ex. évérolimus, sirolimus, syndrome de West temsirolimus, ridaforolimus Épilepsie focale familiale à foyer variable NPRL2 et 3, sous-unité du complexe Rapamycine et dérivés GATOR1 de la rapamycine Sclérose tubéreuse de Bourneville, TSC1, TSC2 Rapamycine et dérivés de la rapamy- dysplasie corticale focale cine, VGB, KD GEFS+: Generalized epilepsy with febrile seizures + BFNE: self-limiting (benign) neonatal epilepsy BFNIE: self-limiting (benign) neonatal infantile epilepsy DEE: Developmental and epileptic encephalopathy LoF: Loss of function Mutation GoF: Gain of function Mutation CBZ = Carbamazepin, ETX = Ethosuximid, GBP = Gabapentin, LTG = Lamotrigin, OXC = Oxcarbazepin, PHT = Phenytoin, VPA = Valproat, VGB = Vigabatrin Tableau 1: Traitement génospécifique des épilepsies15) On privilégiera alors les antiépileptiques tels le lé- Perspectives vétiracétam, les benzodiazepines et le valproate, qui Par des mécanismes d’action étendus, de nouvelles n’inhibent pas le canal sodique. substances comme l’eslicarbazépine16) et le cénoba- Vol. 32 | 3-2021 11
Formation continue mate17) amélioreront la tolérance et élargiront les op- tions thérapeutiques à l’avenir aussi pour les en- fants. Pour les épilepsies monogéniques on teste actuel- lement, sur le modèle animal, les thérapies par oligo- nucléotides antisense (ASO). Pour les mutations SCN1A perte de fonction, SCN8A gain de fonction ou KCNT1 gain de fonction de premiers résultats positifs ont été obtenus chez la souris. Ces nouveaux traite- ments visent à rétablir la fonction des canaux io- niques, afin de ne pas seulement mieux contrôler les crises mais d’agir aussi sur les comorbidités, comme p.ex. les troubles du développement cognitif. Des pro- grès encourageants sont également faits avec la thé- rapie génique par des vecteurs sur des souris avec le syndrome de Dravet18), le syndrome d’Angelman19) et d’autres épilepsies génétiques. En résumé, l’identification de la cause et donc du trouble fonctionnel sous-jacent des épilepsies n’est pas seulement décisive pour le diagnostic et le pro- nostic mais aussi la prémisse à une approche théra- peutique aussi individualisée que possible. Pour la bibliographie, veuillez consulter notre version en ligne de l’article. Auteurs Dr. med. Judith Kröll, Sozialpädiatrisches Zentrum Konstanz Dr. med. Alexandre N. Datta, Abteilung Neuro- und Entwicklungspädiatrie, Universitätskinderspital beider Basel (UKBB), Basel und Consultant für die Firmen Neurocrine, Idorsia und Epilog und in Advisory Boards von Eisai und Idorsia Les auteurs n’ont déclaré aucun lien financier ou personnel en rapport avec cet article. 12 Vol. 32 | 3-2021
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