Formation de facilitateurs SPIRAL 11 et 12 juin 2015
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Direction Régionale de l'Environnement,
de l'Aménagement et du Logement
Affaire suivie par : Renée FARAUT
05 61 58 65 99
renee.faraut@ developpement-durable.gouv.fr
Formation de facilitateurs
SPIRAL 11 et 12 juin 2015
Salle du Conseil de la Mairie de Ramonville
Prise de notes :Zita Tugayé, mairie de Blagnac
Relecture et mise en forme : Renée Faraut, DREAL Midi-Pyrénées
Cité administrative – 1, rue de la cité administrative - 31074 TOULOUSE CEDEX 9 – Tél. 05 61 58 50 00
http://www.midi-pyrenees.pref.gouv.fr
Stagiaires
30 personnes issues principalement de collectivités territoriales, membres de comité de développement
(CODEV), mais aussi d’associations et de bureaux d’études
Programme
1ère journée : 9h – 17h
Introduction à la notion de bien-être :
• Bien-être : mieux répondre aux aspirations sociales
Présentation de la démarche SPIRAL
• Historique, objectifs, les cycles de la démarche
Mise en pratique de SPIRAL
• Exercices en sous-groupes sur la définition des critères de bien-être et de mal-être
• Classification des critères dans la grille des composantes
Wikispiral
• Présentation du wikispiral
• saisie des critères
• Présentation des résultats statistiques
Mise en pratique de SPIRAL (suite)
• Exercice en sous-groupes sur la question : « au regard des critères de bien-être et de mal-être,
que faites-vous ou que pouvez-vous faire pour améliorer votre bien-être et celui de tous ? »
• Codification des réponses sur la grille des composantes et saisie dans le wikispiral
2ème journée : 9h – 17h
Mise en pratique de SPIRAL (suite)
• Hiérarchisation des critères de bien-être et de mal-être : exercice de synthèse progressive
• Réflexion sur une action démonstrative
Témoignage et partage d’expérience :
Le Codev de Toulouse métropole a réalisé 10 ateliers SPIRAL avec plus d’une centaine de participants au total
et des publics très variés :
• Dans quelles conditions se sont déroulés les ateliers ?
• Comment s’adapter aux différents publics ?
• Quelles sont les points forts et les points de vigilance ?
Intervenants :
Fabrice Escaffre, (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Mélissa Chadée et Natacha Souillard (CODEV Toulouse Métropole)
Renée Faraut (DREAL Midi-Pyrénées) et Anne-Claire Not (mairie de Ramonville)
1, Place Saint Etienne 31038 TOULOUSE CEDEX 9 – Tél. 05 34 45 34 45
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Introduction par Valérie Letard et Sylvie Dufour
Sylvie Dufour : « Si la DREAL soutient très fortement le
rapprochement des Agendas 21 et de SPIRAL, cette
journée de formation s’adresse exceptionnellement à
tous puisque travailler collectivement au mieux vivre
ensemble est devenu, plus que jamais, à la fois une
évidence et une nécessité. »
Valérie Letard : « La mairie de Ramonville est très
heureuse d’accueillir, aujourd’hui, dans ses locaux
cette formation SPIRAL. Engagée depuis 2009 dans un
Agenda 21 qui est maintenant en pleine évaluation,
nous sommes très intéressés par cet outil qui permet
d’allier cohésion sociale et développement durable.
Nous espèrons l’utiliser lors de la construction de notre
prochain programme d’action en 2016. »
Introduction à la notion de bien-être : Fabrice Escaffre
Définition du bien-être :
une tentative de maximiser les situations de bien-être ressenti :
• une vie moins conflictuelle plus confortable,
• ressentir de la sécurité et de la sérénité.
• dimension individuelle et situations sociétales.
L'acte d'habiter ne se réduit pas à l'occupation d'un
logement seulement, mais permet de tisser à partir de
ce lieu un réseau relationnel, un rapport à l'environnement.
Cela se rapproche fortement de la notion de bien-être.
Habiter, c'est être en sécurité, puis en sérénité, enfin
dans le confort.
Chronologie du bien-être
• Période industrielle (fin XIXe s.) : la recherche du bien-être est plus l'exception que la norme.
Le quotidien est fait de contraintes dans les relations sociales pour une très grande majorité de la
population. Seule une toute petite minorité a une maîtrise de son lieu d'habitation. Il y a de très fortes
inégalités dans l'accès à cet habitat maîtrisé.
• Un basculement se produit à la période des 30 glorieuses.
Période de progrès social, sécurité sociale. Un certain nombre des difficultés qui pesaient sur la
population vont se détendre : retraite, accès au logement, ascension sociale et résidentielle (accès à
la propriété). L'accès au bien-être se généralise. C'est aussi la période où va se développer le temps
hors travail, qui va devenir un élément structurant de nos modes de vie, de notre rapport au territoire.
Notre rapport au temps change. L’accès au bien-être se généralise.
• Depuis les années 80 : érosion de la sécurité sociale :
Fin du plein emploi, remise en cause des retraites, de l'accès au logement, inquiétudes
environnementales. On a perdu les éléments de sécurisation, avec un mal être latent.
On a eu tendance à mettre en avant le bien-être sur le plan individuel ; il y a une injonction à avoir un
projet de vie, synonyme de bien-être. Un faisceau d'injonctions (performance professionnelle, à être
heureux, socialement et écologiquement responsable) pèsent sur les individus.
Le territoire, l'endroit dans lequel on habite, est alors mis en avant comme vecteur prépondérant de
bien-être, comme un levier, une réponse à la recherche du bien-être. Ce contexte a favorisé
l’étalement urbain. Certains territoires permettent d'accéder au bien-être et d'autres non.
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Diversité des lieux et des pratiques des habitants
Diversité des individus.
Il est difficile de séparer la notion de bien-être de celle des modes de vie : le facteur individuel est très
important. Les grandes catégories de territoire (périurbain, campagne, métropole…) nous enferment et nous
empêchent de voir la notion de mobilité résidentielle. Les individus changent de territoires. Les personnes
autochtones sont de plus en plus rares. Mais il y a aussi des quartiers dont les populations n'arrivent pas à
sortir.
Au Xxème siècle, les gens parcouraient en moyenne 5 km / jour, aujourd'hui 45 km / jour en moyenne. Il y a
donc un enjeu de connexion des territoires et qu’on ne sait pas très bien traiter.
En même temps, on constate que nos mobilités quotidiennes se font à 2 échelles
• le territoire du proche (territoires d'habitat, commerciaux… → homogénéisation sociale) construit par
l'individu
• les territoires de la mobilité lointaine (métropole…) : par exemple les rapports que les périurbains
entretiennent avec le centre-ville, les grands espaces de nature en périphérie…
Comment prendre en compte les habitants : leur rapport au territoire ?
Le bien-être ne se réduit pas à quelques indicateurs. Les individus sont capables d’accommodements. Il faut
être attentif à ne pas imposer une vision du bien-être.
La méthode spiral est une tentative d'articuler ces enjeux, pour positionner le bien-être en tant qu'individu et
être social, sans être dans une démarche descendante comme cela a été le cas avec la politique des grands
ensembles, avec les limites qu’elle a produit.
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Présentation de la démarche SPIRAL : Renée Faraut et Anne-Claire Not
Spiral a été créé par le Conseil de l'Europe, et plus particulièrement Samuel Thirion, et est maintenant porté
et diffusé par une association : Together.
La méthode est appliquée dans des pays très différents, y compris dans les pays en développement.
300 territoires dans 15 pays ont adopté cette démarche.
Définition : la cohésion sociale est la capacité de la société (coresponsabilité) à assurer le bien-être
de tous ses membres.
Cette définition souligne la nécessité d’impliquer l’ensemble de la société pour assurer les droits humains et
une vie digne pour tous.
Avant le bien-être était pris en charge par les institutions. Aujourd'hui avec Spiral, on est dans une démarche
ascendante et descendante.
Contexte :
• La commission Stiglitz a travaillé sur des indicateurs alternatifs au PIB à la demande du président
de la république, Nicolas Sarkozy.
• Loi du 14 avril 2015 sur les nouveaux indicateurs de richesse, inclus dans le rapport
gouvernemental de la Loi de finances un document présentant l’évolution des nouveaux indicateurs
de richesse.
• L’idée s’impose qu’il faut sortir du paradigme de Rostow (ressources et croissance illimitées, les
pays pauvres rattrapent les riches et le développement social suit le développement économique).
Aujourd'hui : il est nécessaire réduire les inégalités et donner la priorité à la cohésion sociale, d’assurer le bien-
être de tous, d’exercer une pression minimale sur les ressources naturelles. Le bien être individuel et collectif
sont indissociables.
Les principes de SPIRAL :
- Coresponsabilité : le changement d’orientation vers l’objectif de bien-être ne peut être une
décision venant du haut. Il ne peut se faire que s’il est partagé par tous : citoyens, institutions
politiques, entreprises, associations.
- La méthode SPIRAL est une démarche ascendante partant directement des habitants et qui
s’inscrit dans la stratégie du Plan d’actions pour la cohésion sociale du Conseil de l’Europe.
- SPIRAL premet de créer des passerelles entre bien-être individuel et bien-être collectif.
- La parole de chacun est égale.
Méthodologie :
3 cycles :
• préparation : un groupe local et hétérogène (pour obtenir une diversité de regard sur le territoire)
construit la plateforme multi-acteurs qui va réaliser les actions structurantes et rencontrer les
habitants. Les participants deviennent des « facilitateurs ».
• mobilisation : Les facilitateurs créent ensuite des groupes homogènes (personnes ayant un point
commun) pour travailler avec eux sur le bien-être
• consolidation : élargissement de la plateforme aux échelons supérieurs, aux acteurs qui ont un
impact sur le territoire.
1er temps de travail
Les facilitateurs animent un groupe homogène (une
dizaine de personnes) autour de 2 questions dans un
premier temps:
Qu'est-ce qui fait pour vous le bien être ?
Qu'est-ce qui fait pour vous le mal être ?
Les participants inscrivent une réponse / post-it →
post-it de couleurs différentes selon les questions.
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Au fur et à mesure que la méthode SPIRAL a été expérimentée, une grille de 9 familles et de 68
composantes a été élaborée. La grille a été stabilisée sur la base des 100 000 premiers critères .
SPIRAL
Les post-it produits sont classés sur la base de cette grille :
• Les post-it sont mis en commun puis redistribués aléatoirement à chaque participant afin qu’ils
attribuent une composante de la grille des 9 dimensions du bien-être. C’est un travail individuel.
• Chaque participant partage ensuite ses résultats avec l’ensemble du groupe pour discuter de
l’emplacement de chaque post-it .
• Les post-it sont replacés sur le poster au fur et à mesure.
Une fois l’exercice terminé, on obtient un instantané de ce qui fait bien-être et mal-être au sein du groupe.
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Possibilité de saisir les post-it sur le logiciel : www.wikispiral.org afin d’obtenir des réprésentations
graphiques. Cette étape n’est pas nécessairement conduite en animation du groupe homogène. Elle peut
être réalisée par la suite par le facilitateur.
Un tutoriel de l’outil wikispiral est téléchargeable à l’adresse suivante :
https://wikispiral.org/tiki-index.php?page=Tutoriels
2ème temps de travail : Que pouvez-vous faire pour votre bien être ?
Une troisième question est posée : Que pouvez-vous faire pour votre bien être ? Les participants
répondent individuellement sur une nouvelle couleur de post-it. Puis les post-it sont mis en commun,
redistribués aléatoirement pour y attribuer une composante. Ils sont affichés sur le poster.
A l’issue de cette étape, nous avons sur le poster un instantané complet de ce qui fait bien-être, ce qui fait
mal-être et ce que les membres du groupe peuvent faire pour améliorer la situation. En creux, nous avons
donc également une analyse des critères de bien-être et mal-être sur lesquels personne autour de la table
n’a de levier.
Les données peuvent être saisies dans l’outil wikispiral afin d’obtenir différentes restitutions graphiques :
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3ème temps : l’ action démonstrative » :
Objectif : Essayer de trouver une action qui fédère le groupe et où chacun peut faire sa part. C’est une
« action démonstrative ». Il faut essayer de dépasser le cap de la déclaration d'intention, montrer qu'on peut
agir.
Les caractéristiques principales d’une action démonstrative sont :
• leur faisabilité immédiate permettant d’obtenir des résultats à court terme
• le caractère novateur et démonstrateur de la capacité à agir à plusieurs
• leur pertinence et efficience par rapport aux critères de bien-être et mal-être produits
• leur visibilité et facilité de compréhension par tous
• leur soutenabilité, durabilité en veillant à la non prédation des ressources naturelles, énergétiques...
On peut partir de l'existant et regrouper plusieurs post-it, ou créer l'action de toute pièce
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http://www.midi-pyrenees.pref.gouv.frMéthodologie :
2 questions :
• quels sont les critères de bien-être que je souhaite consolider ?
• quels sont les critères de mal-être que je souhaite réduire ?
Chacun sélectionne 3 critères de bien-être et mal-être. En groupe de 2 ou trois, on regroupe les critères et on
réduit la sélection à 3 critères bien-être et mal-être, puis même travail au niveau du groupe afin d’obtenir une
priorisation de 5 à 6 critères de bien-être et de 5 à 6 critères de mal-être sur lesquels le groupe souhaite un
progrès.
Une fois les critères validés collectivement, un nouvel exercice de partage des propositions d’actions est
effectué : quelles sont les propositions d'action que je souhaite consolider ?
En vérifiant que :
1) chacun trouve sa place à hauteur des enjeux
2) les actions apportent une amélioration des critères de bien-être et de mal-être définis
3) une attention est portée aux situations extrêmes les plus urgentes
4) chaque action aura un effet bénéfique en terme de durabilité et favorise effectivement le bien-être de tous
aujourd'hui et demain.
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http://www.midi-pyrenees.pref.gouv.frMise en œuvre de SPIRAL par le CODEV : Mélissa Chadée et Natacha Souillard
Le CODEV est une assemblée participative constituée de bénévoles représentatifs de la société civile. 10
groupes de travail réfléchissent sur des thématiques proposées par Toulouse Métropole ou sur des
thématiques sur lesquelles le CODEV s'auto-saisit.
Contexte :
En 2014, le CODEV s'est autosaisi sur les indicateurs
de bien-être. Une conférence a été organisée puis en
2015, le groupe a décidé de travailler avec l’outil
SPIRAL.
Mars : Organisation d'une journée de
sensibilisation sur SPIRAL
Avril : Benchmark territorial et organisation des
ateliers
Avril – mai : Phase de 2 mois d'animation des
ateliers par Mélissa et Natacha.
Juin : (actuellement) phase de traitement des
données.
Mise en œuvre :
• Le CODEV s'est plus particulièrement intéressé à la question des indicateurs dans la démarche
spiral, car l'objectif était de savoir ce qui constituait le bien-être pour les individus.
Il n’y a pas eu de production d'actions démonstratives car ce n'est pas le rôle du CODEV,
Les questions n’ont pas été contextualisées.
• La méthode a été testée sur des communes extérieures à Toulouse, et notamment sur un quartier
prioritaire → Villeneuve Tolosane et Cugnaux (quartier du Vieux Maçon).
• La plateforme s'est montée rapidement avec un noyau dur de 6 personnes (équipes municipales de
Villeneuve et Cugnaux, Natacha, Mélissa, Renée, Observatoire Toulouse Métropole.) Ce sont les
communes qui ont monté les groupes homogènes de 8 à dix personnes : usagers des mêmes
équipements, groupes générationnels (club du 3e âge, jeunes…).
• 70 participants au total, des ateliers d'environ 1h45, parfois plus longs. Natacha et Mélissa ont à la
suite saisit les post-it dans la grille des 9 dimensions.
• La méthode a parfois été adaptée :
◦ Reformulation de la question pour les jeunes (pourquoi te sens tu bien ? Mal?).
◦ La grille n'a pas servi pour les groupes de jeunes et personnes âgées (moyenne d'âge 80 ans).
◦ La grille a servi uniquement pour deux groupes sur 9.
◦ Lorsque la grille n’a pas été utilisée, les groupes ont rassemblé leurs post-it par catégories qu'ils
ont créées.
◦ un groupe a fait un nuage de mots
Premiers traitements et résultats
Analyse statistiques des post-its sur le wikispiral :
65 composantes citées sur 67.
Mais 11 composantes qui ressortent très fortement.
Permet de faire des analyses par genre, par classe d'âge.
Analyse lexicométrie des données (post-it)
C’est l’usage statistique des données textuelles pour identifier les contours de nos représentations du bien-
être. La statistique textuelle a pour objet l’analyse des discours, sans en considérer la forme mais bien en
s’intéressant au lexique, aux mots qui la composent.
Cette analyse a été réalisée grâce au logiciel libre Iramuteq. Elle a permis notamment de produire des
nuages de mots, une analyse de similitude (graphique montrant les relations que les mots entretiennent les
uns avec les autres), de se pencher sur les différences et les similitudes des définitions de bien-être.
La suite :
Les données seront croisées avec celles de l'Observatoire. Une contribution du CODEV sur les indicateurs
alternatifs sera produite d'ici fin 2015.
L'objectif est de proposer aux élus de Toulouse Métropole une méthode et des indicateurs plus proches de la
réalité et du vécu des habitants de Toulouse Métropole.
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