Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth

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Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Nutrition de l’enfant en situation
           d’agression
                P Nolent
   Réanimation néonatale et pédiatrique,
            CHU de Bordeaux
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
• Evaluation nutritionnelle
  – Pourquoi?
  – Comment?
• Besoins nutritionnels
  – En réanimation
  – En USC
  – Au bloc opératoire
  – Enfants brûlés
• Voies d’administration
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
EVALUATION
NUTRITIONNELLE
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Statut nutritionnel-prévalence

Bechard, Crit Care Med, 2016   Hubert, Arch Ped, 2016
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Statut nutritionnel-conséquences
• Dénutrition
  –   Durée de séjour
  –   Durée ventilation
  –   Infections acquises
  –   Mortalité
• Obésité
  – Durée séjour
  – Infections acquises
  – Mortalité

                            Bechard, Crit Care Med, 2016
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Statut nutritionnel-conséquences

             Journal of Pediatric Surgery 49 (2014) 823–830
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Evaluation nutritionnelle-outils
• Dépistage de la malnutrition
  – Dénutrition
  – Surpoids/obésité
• Mesures anthropométriques:
  – Poids, taille, IMC (z-score), PC, PB/PC
  – Courbes de croissance
• Scores
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Evaluation nutritionnelle-outils
• 1. Nutrition Risk Score (NRS)
• 2. Pediatric Nutritional Risk Score (PNRS)
• 3. Screening Tool for the Assessment of
  Malnutrition in Paediatrics (STAMP)
• 4. Subjective Global Nutritional Assessment
  (SGNA)
• 5. Pediatric Yorkhill Malnutrition Score (PYMS)
• 6. Screening Tool for Risk Of impaired Nutritional
  Status and Growth (STRONGkids)
• 7. Paediatric Nutrition Screening Tool (PNST)
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Evaluation nutritionnelle-outils
• STRONGkids pour évaluer le risque
  nutritionnel
• PYMS pour déterminer le statut nutritionnel
  actuel et le risque nutritionnel
• PNST pour sa simplicité (risque nutritionnel)

              Clinical Nutrition 33 (2014) 1-5
Nutrition de l'enfant en situation d'agression - P Nolent Réanimation néonatale et pédiatrique, CHU de Bordeaux - Reanesth
Evaluation nutritionnelle-outils:
                 STRONGkids
1.Évaluation clinique subjective (1 point).
   Le patient est-il dans un mauvais état nutritionnel?
    – jugé par évaluation clinique subjective (graisse sous-cutanée réduite et/ou masse
      musculaire et/ou visage creux)?
2. Maladie à haut risque (2 points).
    Existe-t-il une maladie sous-jacente avec un risque de malnutrition ou de
    chirurgie majeure prévue?
3.Apports et pertes nutritionnels (1 point).
    L'un des éléments suivants est-il présent?
    – Diarrhée excessive (5 par jour) et/ou vomissements (>3 fois/j)ces derniers jours?
    – Diminution de la consommation alimentaire au cours des derniers jours précédant
      l'admission (excluant le jeûne pour une intervention élective ou chirurgie)?
    – Intervention nutritionnelle diététique pré-existante conseillée?
    – Incapacité de consommer suffisamment à cause de la douleur?
4.Perte de poids ou faible gain de poids? (1 point)
   Y a-t-il une perte de poids ou pas de gain de poids suffisant (nourrissons < 1
   an) au cours des dernières semaines/mois?
Evaluation nutritionnelle-outils:
             STRONGkids
• score STRONGKids de 0 : faible risque de
  malnutrition
• score entre 1 et 3 :risque modéré
• score≥ 4 risque élevé de malnutrition.
Evaluation nutritionnelle-outils: PYMS
• IMC (0 ou 2)
• Perte de poids récente ou faible gain de poids
  ( 2: risque important
Evaluation nutritionnelle-outils: PNST
BESOINS
NUTRITIONNELS EN
RÉANIMATION
Besoins caloriques

            Cotting, Réanimation, 2012
Besoins caloriques
• Facteurs pouvant      dépense énergétique:
  – Analgésie, sédation, curarisation
  – Ventilation mécanique
  – Température corporelle contrôlée
  – thermogénèse alimentaire
  – Arrêt ou freinage croissance (??)
• Catabolisme
Besoins caloriques
• Déterminer la dépense énergétique
  – Calorimétrie indirecte
  – Équations de prédiction de la DE de repos (DER)
    (Schofield, OMS/FAO, Harris-Benedict…)
  – Équations de prédictions de la DE spécifiques à
    l’enfant sévèrement malade (White, Meyer, Mehta
    (mesure VCO2)…)
  – Tables
Besoins caloriques

            Jotterand Chaparro, J Pediatr, 2017
Besoins caloriques

            Jotterand Chaparro, J Pediatr, 2017
Besoins caloriques

            Jotterand Chaparro, J Pediatr, 2017
Besoins caloriques

• En pratique: Schofield avec           Age
                                                    Garçons              Filles
                                                    (kcal/j)            (kcal/j)
  le poids
• Quelques adaptations:
Besoins caloriques

    ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2309-2314
Apports protidiques
• Pertes azotées enfants gravement malade
• Apports > enfant sain
• Minimum 1 g/kg/j (la balance doit être +)
  – 0-2 ans: jusqu’à 2,5 g/kg/j
  – 2-13 ans: jusqu’à 2 g/kg/j
• Estimation pertes urinaires par dosage urée
  urinaire peu précise et chémoluminescence
  non faite en routine
                    ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2315-2323
Apports protidiques
• Guidage par urée sanguine et urinaire possible:

Urée sanguine   Urée urinaire   Diagnostic
  ou N                          Excès d’apport
                                Carence protidique
                                Carence énergétique
                                Trouble rénal (créat)
Apports glucidiques
• Pas de recommandation formelle claire:
   – 7-8 g/kg/j si instable (NP)
   – Adapter selon tolérance, âge, situation clinique…

         poids      Jour 1     Jour 2     Jour 3     Jour 4
                    (g/kg/j)   (g/kg/j)   (g/kg/j)   (g/kg/j)
         3-10 kg    8          12         14         16-18
         10-15 kg   6          8          10         12-14
         15-20 kg   4          6          8          10-12
         20-30 kg   4          6          8          30 kg     3          5          8
Apports glucidiques

Apports excessifs
      Hyperglycémie
        lipogenèse et dépôts tissulaires de lipides (stéatose hépatique,
      VLDL cholestérol
        production de CO2 et ventilation minute

Insuline si Glc > 10 mmol/l de façon répétée

                             ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2337-2343
Apports lipidiques
• Les lipides doivent représenter 25-40 % des
  calories non protéiques.
• Apports initiaux (minimaux) : 0,5-1 g/kg/j.
• Augmentation de 0,5-1 g/kg/j.
• Apports maximaux :
  – 3 g/kg/j chez les nourrissons
  – 2-2,5 g/kg/j chez les enfants
  – 1,5-2 g/kg/j chez les adolescents.
• Surveillance bilan lipidique
                    ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2324-2336
Apports hydro-éléctrolytiques

          ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2344-2353
Apports phosphocalciques

        ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2360-2365
Apports en vitamines/oligoéléments
• Indispensables
• Absents dans NP industrielles
• Solutions prêtes à l’emploi
Apports en électrolytes
• Na: 2-3 mEq/kq/j (3-5 chez nourrissons)
• K: 2-3 mEq/kq/j (3-5 chez nourrissons)
age           Ca (mg/kg/j)   P (mg/kg/j)   Mg (mg/kg/j)
0-6 mois      30             15            5
7-12 mois     20             15            4
1-13 ans      11             6             2,5
14-18 ans     7              6             2,5

• Surveillance ionogramme +++
BESOINS
NUTRITIONNELS EN
USC
En USC
• Situation intermédiaire (VNI, mobilité …)
  besoins
  Objectif calorique = objectif réa + 20%
    Enfant standard: Schofield + 20%
    Nourrisson < 6mois: Schofield + 40%
    Enfant polyhandicapé: Schofield
 Objectif protidique = fourchette haute
BESOINS
NUTRITIONNELS AU
BLOC OPÉRATOIRE
Au bloc opératoire
• Couvrir les besoins hydriques et glucidiques
  durant l’intervention.
• Eviter hyponatrémie et ses complications
  (œdème cérébral, pulmonaire…)
  Privilégier solutions isotoniques
  « équilibrées »
• Eviter hyper/hypoglycémie
  Apports modérés en glucose et surveillance++
BESOINS
NUTRITIONNELS DE
L’ENFANT BRÛLÉ
L’enfant brûlé
•    dépense énergétique
•    métabolisme protidique
• Insulino-résistance ⇒ hyperglycémie
• Lipolyse ⇒ acides gras libres ⇒ infiltration
  tissulaire
• « dette » prolongée sur plusieurs mois ou
  années
L’enfant brûlé

    Burns 32 (2006) 335–342
L’enfant brûlé
Galveston Shriners Burns Institute
    Age                        Calories (Kcal/j)
                         2                      2
0 à 1 an      2100 Kcal/m plus 1000 Kcal/m peau brûlée
                         2                2
1 à 11 ans    1800 Kcal/m plus 1300 Kcal/m peau brûlée
                         2                2
12 à 18 ans   1500 Kcal/m plus 1500 Kcal/m peau brûlée

       Curreri Junior          Age                  Calories (kcal/j)
                             0-1 an      108 kcal/kg + 15 kcal/% de brûlure
                             2 à 4 ans   100 kcal/kg + 25 kcal/% de brûlure
                             5 à 10
                                         90 kcal/kg + 40 kcal/% de brûlure
                             ans
                             11 à 15     H: 55 kcal/kg + 40 kcal/% de brûlure
                             ans         F: 47 kcal/kg + 40 kcal/% de brûlure

⇒Surestimation des besoins
                                     J Burn Care Rehabil. 1990 Sep-Oct;11(5):400-4.
L’enfant brûlé
• Objectif calorique: Schofield x 1,5 à 2 (selon %
  de surface brûlée)
• Protides entre 2,5 et 4 g/kg/j
• Glucides +++ (50% des calories totales)
• Pauvre en lipides (15% des calories totales)
• Insuline si besoin
• Vitamines C et A, Zinc, Cuivre, Sélénium
• Apports précoces et prolongés
L’enfant brûlé
• Lutter contre l’hypermétabolisme:
  – Température ambiante élevée
  – Excisions précoces
  – β bloquants
  – Oxandrolone
• Ajout de glutamine?
VOIES
D’ADMINISTRATION
Quelle voie?
• Privilégier la voie entérale précocement (24 à
  48 premières heures).
• Objectif: au moins 2/3 des apports à J7

                       JPEN, 2017; 41:706–742.
Nutrition entérale
• Contre-indications:
    Instabilité hémodynamique majeure
    Chirurgie digestive importante récente
    Occlusion/perforation digestive
    Saignement digestif haut actif
    Malabsorption majeure
• Ne sont pas des contre-indications:
    Amines vasopressives
    Curares
    ECMO                Intensive Care Med (2017) 43:380–398
Nutrition entérale
• Gastrique vs post-pylorique
  “Based on observational studies, we suggest
  the gastric route be the preferred site for EN in
  patients in the PICU.”

                        JPEN, 2017; 41:706–742.
Nutrition entérale post-pylorique
avantages                            inconvénients
• Objectifs caloriques atteints      • Mise en place peu aisée
  plus rapidement                      (radio, scopie, fibroscopie)
•    risque de PAVM (adultes)        • Nécessité de 2 sondes
                                     • Moins physiologique (NE
                                       continue)

Pas de différence de survenue des signes d’intolérance digestive

                                  Chest 2004 Sep;126(3):872-8.
Nutrition entérale
• Continue vs discontinue
  “Existing data are insufficient to make
  recommendations regarding the use of
  continuous vs intermittent gastric feeding.”
  Discontinue plus physiologique

                        JPEN, 2017; 41:706–742.
Nutrition entérale
• Intolérance digestive
    Ballonnement abdominal
    Diarrhée, constipation
    Nausées,
    Vomissements
• Signes fréquents peu significatifs
Nutrition entérale
• Dysmotilité gastrique
  ↔Morphiniques
  ↔Ventilation mécanique
  ↔Instabilité hémodynamique
  ↔Défaillance multi-viscérale
  ↔Troubles ioniques
• Pas de méthode d’évaluation
  simple
• Traitement: érythromycine (3
  mg/kg/8h pendant 72 heures)
                          Pediatr Crit Care Med 2015; 16:828–836
Nutrition entérale
• Résidus gastriques
    Habitude tenace
    Aucun bénéfice évident
       Le fait de ne pas mesurer régulièrement les résidus
      gastriques n' a pas augmenté la survenue de PAVM,
      ECUN ou vomissements.

                     Eur J Pediatr. 2017 Dec;176(12):1637-1644.
                     Nurs Crit Care. 2017 Sep;22(5):293-297.
Nutrition entérale
• Arrêts itératifs, décalages de la NE, …
  Rattrapage par période de 24 h

• Constipation
   Limiter morphine, alimentation avec fibres,
laxatifs, lavements…
Nutrition parentérale
• Si NE impossible ou insuffisante
• Quand débuter??
      Pas dans les 24-48 premières heures

“Based on a single RCT, we do not recommend the initiation of PN
within 24 hr of PICU admission.“

      Dans la première semaine pour patients à risque ou si NE
      impossible
      Après la première semaine pour les patients dont l'état
      nutritionnel de base est normal et qui présentent un faible
      risque de détérioration nutritionnelle
                         JPEN, 2017; 41:706–742.
                        ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2309-2314
Nutrition parentérale

      N Engl J Med. 2016 Mar 24;374(12):1111-22.
N Engl J Med. 2016 Mar 24;374(12):1111-22.
N Engl J Med. 2016 Mar 24;374(12):1111-22.
Nutrition parentérale
• Analyse plus en détails:

                     Lancet Respir Med. 2017 Jun;5(6):475-483.
Nutrition parentérale
• Analyse plus en détails:

                     Lancet Respir Med. 2017 Jun;5(6):475-483.
Nutrition parentérale
• Analyse plus en détails:
    “L'administration précoce d'acides aminés, mais
    pas de glucose ni de lipides, pourrait expliquer les
    dommages causés par une alimentation
    parentérale précoce chez les enfants gravement
    malades.”

                  Lancet Respir Med. 2017 Jun;5(6):475-483.
Nutrition parentérale
• NP industrielle en priorité
• Oligo-éléments et vitamines
  – Indispensables
  – Absents dans NP industrielles
  – Solutions prêtes à l’emploi
• Administration en IVC
• Sur VVC

                   ESPGHAN 2018 Clinical Nutrition 37 (2018) 2409-2417
Conclusion
•    dépense énergétique
•    perte azotée
• Évaluation individualisée des besoins
  caloriques selon âge, sexe et situation clinique
  (Schofield)
• Apports protidiques minimaux à 1 g/kg/j
• Cibles caloriques et protidiques prioritaires
• Voie entérale à privilégier
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