ON M'A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES - conte urbain musical - Le Préau

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ON M'A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES - conte urbain musical - Le Préau
ON M’A DIT LA FUREUR
DE MES FRÈRES
conte urbain musical
ON M'A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES - conte urbain musical - Le Préau
PROJET PARTICIPATIF PRODUIT PAR LE THÉÂTRE DU
PRÉAU CDN DE NORMANDIE – VIRE POUR LA SAISON
2021/2022

Un projet imaginé par Najda Bourgeois, Mehdi Harad et
Baptiste Mayoraz

– Cette création ne peut exister que grâce à l’implication et au soutien de toute
l’équipe du théâtre (troupe permanente, ateliers de construction, relations avec
les publics) et de tous les outils publics mis à disposition.

– Notre souhait est de coréaliser ce projet avec des partenaires culturels et
sociaux de Vire et du Bocage : la MJC, la Mission locale, Le centre socio-culturel
de la CAF, l’association Avar (aide aux réfugiés), le lycée Thomas Pesquet de
Coutances, l’association Oxy-Jeunes de Flers (danse hip hop).

– 3 comédiens professionnels pour accompagner un ensemble de jeunes artistes
amateurs entre 15 et 25 ans et travailler sur une adaptation de la première
tragédie de Racine, La Thébaïde. Pour inventer ce conte urbain musical, nous
souhaitons raconter l’histoire d’un groupe de jeunes qui se retrouvent dans un city
stade et s’emparent de l’œuvre classique La Thébaïde de Racine. Au cœur de ce
projet, c’est bien la rencontre artistique entre la puissance de la tragédie, de la
musique orchestrée et du hip hop qui est en jeu. Nous rassemblerons un groupe
de musique, un groupe de breakeurs et un groupe de jeunes passionné·es de
culture hip hop et de théâtre.
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FAIRE ENTRER LA CULTURE DE RUE ET DU HIP HOP
DANS L’ENCEINTE D’UN CENTRE DRAMATIQUE
NATIONAL
Nous avons fait le constat que les théâtres sont encore des lieux hermétiques
à la jeunesse des cités, des quartiers. Ces jeunes pensent encore que ce n’est
pas un lieu pour eux, que leur culture n’y sera, au mieux, jamais représentée, au
pire, qu’elle y sera méprisée comme une « sous-culture ».

Ce constat n’est pas juste une idée mais une réflexion issue de nos expériences
respectives et de discussions avec ces publics. Mehdi Harad, pour avoir
grandi en banlieue parisienne et travaillé pendant dix ans avec des jeunes
de sa ville dans une maison de quartier, où il était responsable d’un studio
d’enregistrement. Moi-même après avoir donné des ateliers dans ces quartiers,
et au cours de mes diverses expériences d’élèves dans des écoles de théâtre
ou en tant que comédienne, dans des équipes où la mixité culturelle et sociale
n’existait pas !

L’un comme l’autre aujourd’hui, nous avons envie de travailler sur cette
problématique, en apportant nos expériences, notre culture et nos rêves ; faire
entrer la culture de rue et du hip hop dans l’enceinte d’un Centre Dramatique
National. La rencontre avec Baptiste Mayoraz, artiste suisse avec qui je partage
la permanence au Théâtre du Préau, est une nouvelle étincelle pour ce projet.
En effet, Baptiste est musicien et comédien, et apporte avec lui un autre monde
social et culturel. Il partage également avec nous cet amour de la langue et de la
musique.

Najda Bourgeois
ON M'A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES - conte urbain musical - Le Préau
FACE A — inspiration

                       « CETTE FAMEUSE HAINE »
                       S’interroger sur les origines de la violence
                       Le mot de Najda Bourgeois

                       Je suis passionnée de tragédie, cette langue me transcende, j’y trouve des
                       punchlines à tort et à travers et un flow extraordinaire qui s’appelle l’alexandrin.
                       L’interprétation de cette écriture appelle pour moi quelque chose de très frontal,
                       droit, incisif, vital : comme le sont les purs morceaux de rap.
                       À ma première lecture de La Thébaïde, j’ai vraiment trouvé cette histoire absurde.
                       Cette pièce met en scène la haine originelle et organique entre Etéocle et
                       Polynice en lutte pour le trône de Thèbes, fruits de l’union incestueuse entre
                       Jocaste et Œdipe et frères d’Antigone. Tout le développement de l’histoire est
                       basé sur cette « guerre fratricide » et sur l’entêtement absurde de ces deux frères
                       qui vont résolument vers la mort. Plus je traverse cette œuvre et plus je me sens
                       attirée et perdue à la fois. Qu’est-ce qu’on essaie de me transmettre avec cette
                       histoire de haine ? Qu’est-ce qu’on me raconte sur l’être humain et la haine ?
                       Racine parle de La Thébaïde :
                        « L'amour, qui a d'ordinaire tant de part dans les tragédies, n'en a presque point
                       ici ; et je doute que je lui en donnasse davantage si c'était à recommencer, car il
                       faudrait, ou que l'un des deux frères fût amoureux, ou tous les deux ensemble.
                       Et quelle apparence de leur donner d'autres intérêts que ceux de cette fameuse
                       haine qui les occupait tout entiers ? »

                       La haine est ce sur quoi j’ai tout de suite eu envie de construire notre
                       interrogation, notre travail. Une haine originelle, une haine à laquelle on ne peut
                       échapper ? Très vite nous échangeons avec Mehdi sur la rage, la violence qui
                       existe dans le rap et le hip hop. La haine est aussi un sujet de cette culture, elle
                       est décriée, glorifiée, questionnée en fonction des artistes et des périodes…
                       « Ils s’étouffent, Attale, en voulant s’embrasser » Créon
                       « Je suis un pacifiste, quiconque me défie repose en paix » Damso

                       « ET JE SUIS SON CAPTIF, JE NE SUIS PAS SON ROI »
                       Les enjeux de territoire
                       Dans La Thébaïde, les protagonistes justifient sans cesse leur haine et son
                       développement, sa persistance dans le temps. Un des arguments avancés est
                       Thèbes elle-même, la cité dans laquelle ils vivent, qui est personnifiée.
                       C’est une autre thématique que nous souhaitons soumettre aux jeunes :
                       que signifie appartenir à un territoire, et surtout, qu’est-ce que cela implique
                       personnellement ? Mon pays, ma ville, mon quartier…
                       Nous voulons faire un parallèle, sentir s’il y a un écho entre le rôle de Thèbes pour
                       nos protagonistes et le rôle « du quartier », « de la rue » pour les personnages
                       de la culture hip hop. Comme une partie de ping pong avec Mehdi Harad, nous
                       avons échangé des textes sur ce sujet, des extraits de tragédie et des extraits de
                       morceaux de musique.
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– Extrait de La Thébaïde – Etéocle :
« Thèbes m’a couronné pour éviter ses chaînes,
Elle s’attend par moi de voir finir ses peines,
Il la faut accuser si je manque de foi,
Et je suis son captif, je ne suis pas son roi. »

– Extrait de 93 mesures de Dinos :
« J’peux pas aller chez l’bout-mara parce que j’ai peur du ciel
J’peux pas aller chez l’psy parce que j’suis un mec de tess
J’ai plein d’principes stupides que j’dois respecter
Quand on m’demande pourquoi, j’réponds «parce que c’est comme ça au
quartier»

« OUI, MADAME, ON M’A DIT LA FUREUR DE MES
FRÈRES »
Questionner le rôle des femmes
La troisième thématique que nous souhaitons aborder avec les jeunes
participant·es est le rôle des personnages féminins dans cette œuvre. Jocaste
et Antigone, mère et fille des frères ennemis, apparaissent comme des garde-
fous, celles qui empêchent de faire des folies, des imprudences, luttant durant
cinq actes pour le règlement du conflit. Est-ce que ces personnages mythiques
ne sont pas toujours définis par rapport aux folies et à la brutalité masculine ?
Est-ce qu’elles ne sont pas réduites au rôle de faire-valoir dans le développement
dramaturgique de cette œuvre ? Sont-elles juste un contrepoint essentiel pour
faire avancer la fiction ? La raison est-elle toujours du côté des femmes et la
passion, du côté des hommes ?

« Oui, madame, on m’a dit la fureur de mes frères » Antigone
« Je les connais tous deux, et je répondrais bien
Que leur cœur, cher Hémon, est plus dur que le mien » Antigone

Dans la culture hip hop, la place de la femme est encore très minime et soumise
à beaucoup de clichés. Nous aimerions approfondir ce sujet avec les jeunes
amateur·rices qui vont participer à ce projet, et surtout mettre en valeur leur point
de vue.

« Plus je connais les hommes plus je risque de faire de la taule
Donc moins je côtoie de monde et moins je compte d’hématomes
J’aspire à être une femme exemplaire je l’avoue
Pas pour autant que si tu me tapes je tendrais l’autre joue
Non j’ai le sang chaud sans substance caribéenne
J’ai juste un ego et une rage méditerranéenne
Je suis juste la progéniture d’une sacrée guerrière
Je suis la fille d’une armure
La grand-mère du rap français »
Si c’était le dernier, Diam’s
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With them, Young Thug (pochette d’album)

MUSIQUE QUI RASSEMBLE / MUSIQUE QUI OPPOSE :
les clans musicaux
Le mot de Mehdi Harad

Le hip hop, la New Jack devenue R’n’B’, l’Afro, l’Afro Trap, la Trap, la Drill, la Pop
Urbaine... Depuis les années 1990, le hip hop est monté en puissance et est
devenu numéro 1 dans l’industrie musicale. On ne peut plus faire semblant et
parler de sous-culture !

Nous voulons créer un projet hip hop et rap qui englobe beaucoup de
références dansées, chantées et rappées. Le but est de mêler des textes rap,
de la dance break, du voguing, du djing... Avec un texte de tragédie. Les textes
de rap pourront être dits et les textes de théâtre rappés, mais pas slammés. Pas
de slam, parce que je souhaite mettre aussi en avant les beatmakers, sans qui
le rap n’existe pas. Un bon morceau est à 70% efficace grâce à l’instrumental
après il faut du flow et des paroles. Nous travaillerons donc avec un jeune
beatmaker amateur qui sera présent sur le plateau pour créer des sons en live.

J’aimerais détailler l’insertion de la musique sous forme de clan, de famille
ou de bandes différentes. Dans La Thébaïde, il y a le clan Etéocle et le clan
Polynice mais aussi ceux qui sont entre les deux, comme Jocaste. Clan, famille,
bande, crew, gang veulent dire la même chose dans le monde du hip hop et des
quartiers populaires : ce sont nos repères. On vit tous ensemble, on s’engage
tous ensemble, on partage le même territoire, les mêmes ressources. Pour ce
projet, nous allons travailler sur différents styles de hip hop et construire des
équipes avec des identités musicales différentes, qui seront attribuées à des
personnages de notre tragédie. Le rap conscient d’un Kery James n’évoque pas
le même personnage que le style autotuné et planant de PNL. Nous pouvons
vraiment nous amuser avec la diversité des styles qui existent aujourd’hui et
chercher avec les jeunes quelle musique correspond à chaque personnage, à la
manière de Pierre et le Loup de Prokofiev.
Le mot de Baptiste Mayoraz

L’intuition de Najda Bourgeois et Mehdi Harad de faire résonner Racine et les
cités, de sublimer des patterns transgénérationnels dans le contenant d’un
objet théâtral musical et chorégraphique m’a immédiatement enthousiasmé. Il
m’a semblé particulièrement pertinent de l’inscrire dans le cadre d’un projet de
territoire comme celui-ci et de le mettre en oeuvre dans la périphérie du Préau, à
Vire.

En collaboration étroite avec Mehdi Harad, dont l’oreille est précieuse et la culture
de l’univers hip hop est vaste, nous allons définir une esthétique musicale globale,
un instrumentarium cohérent. Nous baliserons le travail thématique et rythmique,
afin de proposer aux jeunes partenaires musicaux des espaces de proposition
cadrés et adéquats.
La musique qui en résultera s’inscrira dans une recherche de moments de
tensions, de contradictions, d’harmonie et d’appartenance. Au service de la
dramaturgie, elle soutiendra les ruptures et créera des univers puissants.

Mes expériences avec des musiciens amateurs m’ont conduit à envisager
la création collective en partant du geste, du plateau ; et non d’une partition
préalablement écrite à laquelle se conformer. Cela permet, avec peu de choses,
de créer pour chacun un parcours puissant, ancré et incarné.

Nous avons d’ores et déjà rencontré les musiciens avec lesquels nous
travaillerons et nous avons été impressionnés par leur capacité de travail
autonome et par leur envie de s’investir dans ce projet.

Bien qu’il n’y ait pas de choeur dans la Thébaïde, nous avons pris le parti d’en
inscrire un au nombre des forces dramaturgiques de notre plateau. Les raisons de
ce choix sont nombreuses, j’évoquerai ici deux éléments :
– Le travail d’un élément choral fort sera l’un des piliers de la construction du
groupe. Les outils de la dramathérapie me permettront d’avoir des regards sur
le processus, sur la place et le sentiment de sécurité de chacun, indispensables
à une expression créative convaincante au plateau. L’équilibre des dynamiques
reposera en grande partie sur la stabilité du nouvel ensemble, « le Crew », qui
constituera la base de ce choeur tragique.

– En outre, le travail avec le « Crew » serait amorcé bien en amont, dès le début
de la saison, ce qui en ferait un noyau précieux et habitué aux entreprises
collectives. J’aimerais que ce groupe puisse prendre part à différents projets dans
la saison, à commencer par la Chorale qui serait mise en place lors des Feux de
Vire.

Il s’agira donc de construire un univers cohérent et ludique pour les interprètes qui
contredira le texte ou l’appuiera, toujours en le soutenant le propos, à la manière
du chant des aèdes antiques.
FACE B — réalisation
                       « La haine que vous transmettez à vos enfants détruit
                       le monde » 2Pac

                            LE PROJET

                            Alors que nous finalisons ce dossier, l’actualité nous rattrape. Fin février 2021, nous
                            prenons connaissance de plusieurs affrontements meurtriers de bandes rivales
                            dans l’Essonne, département où a grandi Mehdi Harad. Deux jeunes adolescent·es
                            de villes différentes blessé·es au couteau meurent des suites de leurs blessures.
                            Nous prenons aussi connaissance de la mort d’Aymen, 15 ans, tué par balle à
                            l’espace jeune d’un quartier de Bondy en Seine-Saint-Denis.

                            On s’entretue dans les lieux mêmes qu’on partage, au sein des groupes où l’on
                            parle énormément de respect. Quel écho terrible avec cette tragédie de Racine
                            où on s’entretue entre frères dans le lieu même où l’on a grandi, au cœur de cette
                            communauté où l’on parle d’honneur. Cette violence originelle, ancestrale, presque
                            héréditaire, on a parfois la sensation qu’on ne peut pas s’y soustraire, qu’elle fait
                            partie intégrante de l’éducation, d’un héritage culturel, social.
                            Pour ce projet, nous avons envie de questionner ce qui oppose et ce qui lie au sein
                            d’une même génération. Pourquoi avons-nous encore cette sensation que plusieurs
                            « mondes » s’opposent, s’affrontent et ne se rencontrent pas au cœur de notre
                            jeunesse ? Sommes-nous prédestiné·es à la haine dès notre plus jeune âge ?

                            Thug Life The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody
                            (acronymes de Tupac, rappeur américain et activiste politique, tué par balles)

                            Extrait de Jocaste :
                            « Tu peux voir sans frayeur les crimes de mes fils,
                            Après ceux que le père et la mère ont commis :
                            Tu ne t’étonnes pas si mes fils sont perfides,
                            S’ils sont tous deux méchants, et s’ils sont parricides »

                            Pour créer ce spectacle de 1h maximum inspiré de La Thébaïde, nous allons donc
                            réunir 4 groupes différents qui joueront avec 3 temporalités différentes : le temps de
                            la fiction, le temps d’écriture de Racine, et notre temps, celui des interprètes et des
                            spectateur·rices.

                            Nous allons construire ce conte urbain musical et vous raconter comment une
                            bande de jeunes qui se retrouvent dans un city stade s’emparent de l’œuvre
                            classique La Thébaïde de Racine et créent leurs propres partitions.
PRÉSENTATION DES 4 GROUPES INTERPRÈTES
LE LABEL
Un groupe d’artistes professionnel·les
Les comédien·es de la troupe permanente du Préau, Najda Bourgeois et Baptiste
Mayoraz, et le comédien Mehdi Harad. Nous serons coresponsables de l’adaptation
de cette tragédie, de l’accompagnement des artistes amateur·rices et partagerons
la scène avec eux.

LE CREW
Un groupe hétéroclite de jeunes entre 15 et 25 ans, venant de Vire et du bocage,
formé spécifiquement pour ce projet
Il réunira une dizaine de personnes que nous aimerions recruter. Des jeunes qui
n’appartiennent pas à des groupes déjà constitués comme des associations
ou clubs, mais des passionnés de hip hop ou de théâtre qui sont restés jusqu’à
maintenant éloignés de toute pratique et engagement collectif. Ce Crew sera le
noyau d’interprètes du spectacle, nous souhaitons qu’ils puissent jouer, chanter
et travailler l’écriture de plateau à base d’improvisations que nous construirons
ensemble. A terme nous voudrions continuer à travailler en partenariat avec ce
Crew, qu’il puisse participer à différents évènements organisés par le Préau tout au
long de l’année (les Feux de Vire, le Festival À VIF…)

LES DANSEURS
Un groupe de 10 jeunes danseur·ses amateur·rices
Ils seront issus de différents courants : smurf, robotique, Kpop, break, parcours
urbain, street workout, climb. Ils seront recrutés et suivis par Mehdi Lechevallier,
animateur hip hop et danseur de l’association Oxy-Jeunes, basée à Flers.

LES MUSICIENS
Un groupe de musique, 4days, formé à la suite du programme jeune Com’Potes de
la MJC de Vire en février 2021
10 jeunes multi-instrumentistes qui seront présents sur le plateau. Baptiste Mayoraz
travaillera avec eux les compositions musicales et leurs interprétations. En parallèle,
un jeune beatmaker virois, Raphaël Bredeche, composera et mixera en direct sur le
plateau ; Mehdi Harad travaillera avec lui sa musique et sa place d’interprète. Ces
deux entités construiront ensemble l’identité musicale du spectacle.
MÉTHODE DE TRAVAIL
Nous aurons donc une trentaine de jeunes artistes amateur·rices sur le plateau,
accompagné·es de 5 artistes professionnel·les.
Nous rencontrons d’abord chacun de ces groupes individuellement. Des rendez-
vous au théâtre, sur leurs lieux d’activités, ou encore dans leurs quartiers. Des
rendez-vous pour discuter du projet, mais aussi d’eux, de leurs vies et de leurs
espérances, pour prendre le temps de les rencontrer humainement. Des temps
éphémères d’ateliers pour s’appréhender artistiquement, commencer à jouer.

Suivant le calendrier du projet que nous avons établi, le Label aura des temps
de préparations, sans les jeunes, avant les temps de travail collectif. Un travail
de recherche, de dramaturgie, d’organisation et de technique. Nous pourrons
ainsi leur proposer à chaque rencontre des matériaux de jeu et d’inspirations
scéniques basés sur les trois thématiques que nous souhaitons aborder (cf. Face
A).

Pour chaque temps de travail collectif, nous souhaitons partir d’improvisations
sur un thème, une figure, un espace scénique, une musique, un extrait de texte
que nous leur livrerons au début de la session de répétition. Ils auront ainsi la
possibilité de s’exprimer sur la matière première que nous apportons ; la liberté de
construire à partir de leurs intuitions et désirs. Nous les accompagnerons dans
cette recherche scénique, chacun dans leur domaine d’expression (jeu, musique,
danse, chant) et chercherons à la développer, pour qu’elle puisse être une des
partitions de la forme finale.

Enfin, entre chaque session de travail collectif, chaque groupe devra répéter
et approfondir s’il le peut les propositions scéniques, les partitions, avant notre
prochain atelier commun.
Cette méthode de travail demande donc un réel engagement collectif et régulier
pour aboutir à une forme de spectacle qui appartient à toutes et tous.
Recherche de «CITY STADE» dans Google Images

                      SCÉNOGRAPHIE : LE CITY STADE
                      LA RÉAPPROPRIATION DE L’ESPACE PUBLIC
                      Nous réfléchissions à cet espace unique de la fiction tragique. Dans La Thébaïde,
                      il s’agit d’une salle du palais de Thèbes. En poussant notre instinct de travailler sur
                      les échos entre cette œuvre et la culture hip hop, nous avons fantasmé sur le city
                      stade, point névralgique contemporain de la jeunesse.
                      Dans chaque ville ou quartier, et même dans nos villages du Bocage, la jeunesse
                      se retrouve au city stade. C’est un lieu où l’on échange, où l’on partage des
                      histoires, des actualités, on vit un moment ensemble. Plusieurs émissions de rap,
                      free style et concerts ont été organisés dans des city stade. C’est un des lieux de
                      pouvoir de la culture hip hop ; comme les terrains de basket aux Etats-Unis.

                      Les enjeux de territoire sont une des thématiques que nous souhaitons aborder
                      dans ce projet, et le city stade est bien un lieu de réappropriation de l’espace
                      public par une certaine jeunesse. Comme « la rue », le city stade est un territoire
                      qu’on conquiert ou qu’on reconquiert. Nous voulons travailler sur les lignes du city
                      stade comme des lignes fortes dramaturgiques de la tragédie.

                      L’histoire des city stade ou de ces lieux, mobiliers publics urbains contemporains,
                      est aussi une histoire politique. Chaque nouveau gouvernant y ajoute quelque
                      chose pour répondre à l’appel des plus démunis, avant d’être laissé à l’abandon.
                      Il ne reste alors que des traces d’une envie, d’une utopie, d’une époque, d’un
                      mandat...

                      Il serait intéressant de s’accorder un temps de travail d’immersion dans le city
                      stade du quartier Léonard-Gille de Vire, en complicité avec le centre socio-
                      culturel de la CAF.
PLANNING DU PROJET
Printemps 2021
Temps de rendez-vous avec les partenaires.

Automne 2021
Rencontres et temps éphémères d’ateliers avec les jeunes participant.es

Décembre 2021 – 5 jours
Temps de préparation de l’équipe artistique le Label

15 et 16 janvier 2022 – 22 et 23 janvier – 5 et 6 février 2022
Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs
Recherches, échanges, explorations, et un jour bilan uniquement pour Le Label.

Du 14 au 19 février 2022 – vacances scolaires
Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs
(construction de notre conte urbain, approfondissement de chaque partition, et 1
jour bilan uniquement pour Le Label)

Mars 2022 – 3 jours
Temps de préparation de l’équipe artistique Le Label

Du 19 au 24 avril 2022 – vacances scolaires
Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs (répéti-
tions et finalisation de la construction de notre conte urbain musical et 1 jour bilan
uniquement pour Le Label)

Mai 2022 – 3 jours
Temps de préparation de l’équipe artistique Le Label.

Mai 2022 – 1 ou 2 week-ends
Temps de travail collectif.
Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs (répétitions en conditions juste
avant les représentations du Festival À VIF 2022 du 13 au 20 mai)
« LES COUDES SE SOUDENT »
Nos partenaires et complices du projet à ce jour

– Mission locale du Bocage au Bessin à Vire

– Centre socio-culturel de la CAF de Vire

– Association Avar de Vire (accueil de réfugié·es)

– Association Oxy-Jeunes de Flers

– MJC de Vire Normandie
LES ARTISTES

Najda Bourgeois                                             Mehdi Harad
Comédienne issue du Conservatoire National                  Formé au conservatoire du XIVème arrondissement de
Supérieur d’Art Dramatique avec Daniel Mesguich,            Paris puis au Studio de Formation théâtrale de Vitry-
Gérard Desarthe, Jean-Paul Wenzel et Mario                  sur-Seine, Mehdi Harad travaille notamment auprès
Gonzales. Elle se forme également avec Jean-Claude          de l’auteur Mohammed Kacimi, de Jean François
Cotillard à l’ESAD, et lors de stages à l’Académie des      Prévand et de la chorégraphe Nadia Vadori pour des
Arts de Minsk en Biélorussie et à la Escuela Nacional       performances comme Danse ! (1 et 2) au Théâtre
de Teatro de Santa Cruz en Bolivie.                         Silvia Monfort.

Depuis sa sortie d’école, Najda joue dans : Iliade et       Il joue actuellement pour la compagnie Théâtre
Odyssée de Pauline Bayle, La Chartreuse de Parme            derrière le monde dans Le garde-fou mis en scène
ou se foutre carrément de tout par la compagnie             par Sophie Guibard et 1000 ans de prison mis
Théâtre derrière le monde, La fin de l’homme rouge          en scène par Sophie Guibard et Emilien Diard-
et Les ponts mis en scène de Stéphanie Loïk, Tant           Detoeuf. Toujours très intéressé par les écritures
d’espaces entre nos baisers de Joël Dragutin, mise          contemporaines, il a travaillé avec Chloé Simonneau
en scène Sarah Capony. Elle travaille également             sur le spectacle Fugue en l mineure de L. Casthel
auprès du collectif Denisyak avec Solenn Denis et           (prix du public théâtre 13). Il travaille aussi avec les
Pierre-Marie Baudoin avec Le syndrome Karachi et            auteur·rices Jérémie Fabre, Julie Ménard, et Céline
Clea Petrolesi avec Enterre-moi mon amour. Pendant          Lambert à la mise en scène de Nature morte dans
trois ans, elle a fait les tournées d’été de TIM La         un fossé de Fausto Paravidino. Il est le cocréateur
parade, spectacles itinérants masqués dans l’Allier.        du projet d’adaptation franco-bolivien du conte Peter
Elle intègre le comité de lecteurs du Jeune Théâtre         Pan et joue dans Morir sera una grande y terrible
National, fait plusieurs lectures pour le Collectif         aventura, qui a tourné dans les alliances françaises
Traverse, assiste Julie Ménard à la mise en scène           de Bolivie et pour le festival International de Santa
de Vers où nos corps célestes, joue et collabore à          Cruz.
la création des courts-métrages et documentaires
de Nicolas Montanari. Elle est à l’origine de               Parallèlement à son travail de comédien, il a
collaborations artistiques internationales et a travaillé   toujours œuvré dans l’univers de la musique rap. Il
auprès de l’école Thot et a donné des ateliers aux          a commencé par cocréer 1er round 234 click, une
primoarrivants venus d’Afghanistan, d’Érythrée, du          mixtape multi artistes de rap français (Seth Gueko,
Soudan.                                                     Nubi…). Il a accompagné l’artiste rappeur Smoker sur
                                                            cinq projets différents, à la coréalisation et direction
Depuis septembre 2019, elle est comédienne                  artistique de ses albums, mixtapes et clips. Il a aussi
permanente au Préau et joue dans les différentes            accompagné la jeunesse de son quartier à Chilly-
productions ou coproductions du Préau : Le Montage          Mazarin dans l’Essonne, notamment en organisant un
des attractions, Plus belle la Vire, Un soir chez Victor    concert avec et pour les jeunes artistes amateurs de
H., Superlune, Au-delà du premier kilomètre, Capsule,       la ville. Il a ensuite été le fondateur et responsable du
La vie des bruits et Vanish, la dernière création de        studio de musique HBZ dans la maison de quartier
Lucie Berelowitsch.                                         de Chilly-Mazarin. Pendant ces trois années, il a
                                                            pu accompagner de jeunes rappeurs, de l’écriture
                                                            jusqu’à l’enregistrement de leur musique. Certains ont
                                                            aujourd’hui signé avec des labels indépendants de la
                                                            scène hip hop française. Il a été le co-organisateur du
                                                            Chill’hip hop #1 et #2, a travaillé à la programmation
                                                            et aux répétitions des concerts rap de jeunes
                                                            amateurs de la ville.
Baptiste Mayoraz
Il entame à l’âge de 5 ans des études de violon
puis de théâtre au conservatoire de Sion, explorant
nombre de styles musicaux et acquérant en
autodidacte une bonne maîtrise de plusieurs
instruments. Il réalise et interprète les musiques
originales du Cercle de Craie Caucasien de Brecht
(2014), du Guillaume Tell de René Zahnd par la
Compagnie Marin et Nova Malacuria (2015), de
Dracula (2017) ainsi que de Don Quichotte (2019),
tous deux pour Nova Malacuria. Il interprète la
musique de Van Gogh si près de la nuit, avec la
compagnie Hussard de Minuit (2018), créé à Sion
et tourné en Suisse Romande. Il découvre le monde
de la marionnette au sein de la compagnie Héros
Fourbus et collabore en tant que musicien et
marionnettiste à la reprise de Tiempos (2018) et à la
création de Dream (2018).

Il se forme au chant lyrique aux conservatoires de
Sion et de Fribourg. On a notamment pu le découvrir
en Ajax Ier dans La Belle Hélène (2018) avec
Ouverture Opéra et on pourra l’entendre en Jésus
dans la Johannes-Passion (2020) mise en espace
par l’Ensemble Vocal de Saint-Maurice sous la
direction de Charles Barbier. Sa recherche artistique
et personnelle l’amène à découvrir la dramathérapie :
l’utilisation des outils du théâtre à des fins
psychothérapeutiques. Il a suivi une formation à
l’Institut dramatherapie.ch, à Saint-Gall. La jonction
de ses activités de comédien et de dramathérapeute
l’amène à collaborer avec la compagnie CATATAC,
notamment dans Alice revisited (2019), co-produit par
le théâtre de VIDY-Lausanne et le TLH-Sierre.

Il a rejoint le Préau en tant que comédien permanent
au Préau en octobre 2020, et joue dans différentes
productions ou coproductions du Préau : Au-delà
du premier kilomètre, Superlune, J’aurais aimé que
le monde soit parfait. Il créera Mobiles, la sieste
musicale des Feux de Vire, avec Claire Bluteau en
décembre 2021.
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