ON M'A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES - conte urbain musical - Le Préau
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PROJET PARTICIPATIF PRODUIT PAR LE THÉÂTRE DU PRÉAU CDN DE NORMANDIE – VIRE POUR LA SAISON 2021/2022 Un projet imaginé par Najda Bourgeois, Mehdi Harad et Baptiste Mayoraz – Cette création ne peut exister que grâce à l’implication et au soutien de toute l’équipe du théâtre (troupe permanente, ateliers de construction, relations avec les publics) et de tous les outils publics mis à disposition. – Notre souhait est de coréaliser ce projet avec des partenaires culturels et sociaux de Vire et du Bocage : la MJC, la Mission locale, Le centre socio-culturel de la CAF, l’association Avar (aide aux réfugiés), le lycée Thomas Pesquet de Coutances, l’association Oxy-Jeunes de Flers (danse hip hop). – 3 comédiens professionnels pour accompagner un ensemble de jeunes artistes amateurs entre 15 et 25 ans et travailler sur une adaptation de la première tragédie de Racine, La Thébaïde. Pour inventer ce conte urbain musical, nous souhaitons raconter l’histoire d’un groupe de jeunes qui se retrouvent dans un city stade et s’emparent de l’œuvre classique La Thébaïde de Racine. Au cœur de ce projet, c’est bien la rencontre artistique entre la puissance de la tragédie, de la musique orchestrée et du hip hop qui est en jeu. Nous rassemblerons un groupe de musique, un groupe de breakeurs et un groupe de jeunes passionné·es de culture hip hop et de théâtre.
FAIRE ENTRER LA CULTURE DE RUE ET DU HIP HOP DANS L’ENCEINTE D’UN CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL Nous avons fait le constat que les théâtres sont encore des lieux hermétiques à la jeunesse des cités, des quartiers. Ces jeunes pensent encore que ce n’est pas un lieu pour eux, que leur culture n’y sera, au mieux, jamais représentée, au pire, qu’elle y sera méprisée comme une « sous-culture ». Ce constat n’est pas juste une idée mais une réflexion issue de nos expériences respectives et de discussions avec ces publics. Mehdi Harad, pour avoir grandi en banlieue parisienne et travaillé pendant dix ans avec des jeunes de sa ville dans une maison de quartier, où il était responsable d’un studio d’enregistrement. Moi-même après avoir donné des ateliers dans ces quartiers, et au cours de mes diverses expériences d’élèves dans des écoles de théâtre ou en tant que comédienne, dans des équipes où la mixité culturelle et sociale n’existait pas ! L’un comme l’autre aujourd’hui, nous avons envie de travailler sur cette problématique, en apportant nos expériences, notre culture et nos rêves ; faire entrer la culture de rue et du hip hop dans l’enceinte d’un Centre Dramatique National. La rencontre avec Baptiste Mayoraz, artiste suisse avec qui je partage la permanence au Théâtre du Préau, est une nouvelle étincelle pour ce projet. En effet, Baptiste est musicien et comédien, et apporte avec lui un autre monde social et culturel. Il partage également avec nous cet amour de la langue et de la musique. Najda Bourgeois
FACE A — inspiration « CETTE FAMEUSE HAINE » S’interroger sur les origines de la violence Le mot de Najda Bourgeois Je suis passionnée de tragédie, cette langue me transcende, j’y trouve des punchlines à tort et à travers et un flow extraordinaire qui s’appelle l’alexandrin. L’interprétation de cette écriture appelle pour moi quelque chose de très frontal, droit, incisif, vital : comme le sont les purs morceaux de rap. À ma première lecture de La Thébaïde, j’ai vraiment trouvé cette histoire absurde. Cette pièce met en scène la haine originelle et organique entre Etéocle et Polynice en lutte pour le trône de Thèbes, fruits de l’union incestueuse entre Jocaste et Œdipe et frères d’Antigone. Tout le développement de l’histoire est basé sur cette « guerre fratricide » et sur l’entêtement absurde de ces deux frères qui vont résolument vers la mort. Plus je traverse cette œuvre et plus je me sens attirée et perdue à la fois. Qu’est-ce qu’on essaie de me transmettre avec cette histoire de haine ? Qu’est-ce qu’on me raconte sur l’être humain et la haine ? Racine parle de La Thébaïde : « L'amour, qui a d'ordinaire tant de part dans les tragédies, n'en a presque point ici ; et je doute que je lui en donnasse davantage si c'était à recommencer, car il faudrait, ou que l'un des deux frères fût amoureux, ou tous les deux ensemble. Et quelle apparence de leur donner d'autres intérêts que ceux de cette fameuse haine qui les occupait tout entiers ? » La haine est ce sur quoi j’ai tout de suite eu envie de construire notre interrogation, notre travail. Une haine originelle, une haine à laquelle on ne peut échapper ? Très vite nous échangeons avec Mehdi sur la rage, la violence qui existe dans le rap et le hip hop. La haine est aussi un sujet de cette culture, elle est décriée, glorifiée, questionnée en fonction des artistes et des périodes… « Ils s’étouffent, Attale, en voulant s’embrasser » Créon « Je suis un pacifiste, quiconque me défie repose en paix » Damso « ET JE SUIS SON CAPTIF, JE NE SUIS PAS SON ROI » Les enjeux de territoire Dans La Thébaïde, les protagonistes justifient sans cesse leur haine et son développement, sa persistance dans le temps. Un des arguments avancés est Thèbes elle-même, la cité dans laquelle ils vivent, qui est personnifiée. C’est une autre thématique que nous souhaitons soumettre aux jeunes : que signifie appartenir à un territoire, et surtout, qu’est-ce que cela implique personnellement ? Mon pays, ma ville, mon quartier… Nous voulons faire un parallèle, sentir s’il y a un écho entre le rôle de Thèbes pour nos protagonistes et le rôle « du quartier », « de la rue » pour les personnages de la culture hip hop. Comme une partie de ping pong avec Mehdi Harad, nous avons échangé des textes sur ce sujet, des extraits de tragédie et des extraits de morceaux de musique.
– Extrait de La Thébaïde – Etéocle : « Thèbes m’a couronné pour éviter ses chaînes, Elle s’attend par moi de voir finir ses peines, Il la faut accuser si je manque de foi, Et je suis son captif, je ne suis pas son roi. » – Extrait de 93 mesures de Dinos : « J’peux pas aller chez l’bout-mara parce que j’ai peur du ciel J’peux pas aller chez l’psy parce que j’suis un mec de tess J’ai plein d’principes stupides que j’dois respecter Quand on m’demande pourquoi, j’réponds «parce que c’est comme ça au quartier» « OUI, MADAME, ON M’A DIT LA FUREUR DE MES FRÈRES » Questionner le rôle des femmes La troisième thématique que nous souhaitons aborder avec les jeunes participant·es est le rôle des personnages féminins dans cette œuvre. Jocaste et Antigone, mère et fille des frères ennemis, apparaissent comme des garde- fous, celles qui empêchent de faire des folies, des imprudences, luttant durant cinq actes pour le règlement du conflit. Est-ce que ces personnages mythiques ne sont pas toujours définis par rapport aux folies et à la brutalité masculine ? Est-ce qu’elles ne sont pas réduites au rôle de faire-valoir dans le développement dramaturgique de cette œuvre ? Sont-elles juste un contrepoint essentiel pour faire avancer la fiction ? La raison est-elle toujours du côté des femmes et la passion, du côté des hommes ? « Oui, madame, on m’a dit la fureur de mes frères » Antigone « Je les connais tous deux, et je répondrais bien Que leur cœur, cher Hémon, est plus dur que le mien » Antigone Dans la culture hip hop, la place de la femme est encore très minime et soumise à beaucoup de clichés. Nous aimerions approfondir ce sujet avec les jeunes amateur·rices qui vont participer à ce projet, et surtout mettre en valeur leur point de vue. « Plus je connais les hommes plus je risque de faire de la taule Donc moins je côtoie de monde et moins je compte d’hématomes J’aspire à être une femme exemplaire je l’avoue Pas pour autant que si tu me tapes je tendrais l’autre joue Non j’ai le sang chaud sans substance caribéenne J’ai juste un ego et une rage méditerranéenne Je suis juste la progéniture d’une sacrée guerrière Je suis la fille d’une armure La grand-mère du rap français » Si c’était le dernier, Diam’s
With them, Young Thug (pochette d’album) MUSIQUE QUI RASSEMBLE / MUSIQUE QUI OPPOSE : les clans musicaux Le mot de Mehdi Harad Le hip hop, la New Jack devenue R’n’B’, l’Afro, l’Afro Trap, la Trap, la Drill, la Pop Urbaine... Depuis les années 1990, le hip hop est monté en puissance et est devenu numéro 1 dans l’industrie musicale. On ne peut plus faire semblant et parler de sous-culture ! Nous voulons créer un projet hip hop et rap qui englobe beaucoup de références dansées, chantées et rappées. Le but est de mêler des textes rap, de la dance break, du voguing, du djing... Avec un texte de tragédie. Les textes de rap pourront être dits et les textes de théâtre rappés, mais pas slammés. Pas de slam, parce que je souhaite mettre aussi en avant les beatmakers, sans qui le rap n’existe pas. Un bon morceau est à 70% efficace grâce à l’instrumental après il faut du flow et des paroles. Nous travaillerons donc avec un jeune beatmaker amateur qui sera présent sur le plateau pour créer des sons en live. J’aimerais détailler l’insertion de la musique sous forme de clan, de famille ou de bandes différentes. Dans La Thébaïde, il y a le clan Etéocle et le clan Polynice mais aussi ceux qui sont entre les deux, comme Jocaste. Clan, famille, bande, crew, gang veulent dire la même chose dans le monde du hip hop et des quartiers populaires : ce sont nos repères. On vit tous ensemble, on s’engage tous ensemble, on partage le même territoire, les mêmes ressources. Pour ce projet, nous allons travailler sur différents styles de hip hop et construire des équipes avec des identités musicales différentes, qui seront attribuées à des personnages de notre tragédie. Le rap conscient d’un Kery James n’évoque pas le même personnage que le style autotuné et planant de PNL. Nous pouvons vraiment nous amuser avec la diversité des styles qui existent aujourd’hui et chercher avec les jeunes quelle musique correspond à chaque personnage, à la manière de Pierre et le Loup de Prokofiev.
Le mot de Baptiste Mayoraz L’intuition de Najda Bourgeois et Mehdi Harad de faire résonner Racine et les cités, de sublimer des patterns transgénérationnels dans le contenant d’un objet théâtral musical et chorégraphique m’a immédiatement enthousiasmé. Il m’a semblé particulièrement pertinent de l’inscrire dans le cadre d’un projet de territoire comme celui-ci et de le mettre en oeuvre dans la périphérie du Préau, à Vire. En collaboration étroite avec Mehdi Harad, dont l’oreille est précieuse et la culture de l’univers hip hop est vaste, nous allons définir une esthétique musicale globale, un instrumentarium cohérent. Nous baliserons le travail thématique et rythmique, afin de proposer aux jeunes partenaires musicaux des espaces de proposition cadrés et adéquats. La musique qui en résultera s’inscrira dans une recherche de moments de tensions, de contradictions, d’harmonie et d’appartenance. Au service de la dramaturgie, elle soutiendra les ruptures et créera des univers puissants. Mes expériences avec des musiciens amateurs m’ont conduit à envisager la création collective en partant du geste, du plateau ; et non d’une partition préalablement écrite à laquelle se conformer. Cela permet, avec peu de choses, de créer pour chacun un parcours puissant, ancré et incarné. Nous avons d’ores et déjà rencontré les musiciens avec lesquels nous travaillerons et nous avons été impressionnés par leur capacité de travail autonome et par leur envie de s’investir dans ce projet. Bien qu’il n’y ait pas de choeur dans la Thébaïde, nous avons pris le parti d’en inscrire un au nombre des forces dramaturgiques de notre plateau. Les raisons de ce choix sont nombreuses, j’évoquerai ici deux éléments : – Le travail d’un élément choral fort sera l’un des piliers de la construction du groupe. Les outils de la dramathérapie me permettront d’avoir des regards sur le processus, sur la place et le sentiment de sécurité de chacun, indispensables à une expression créative convaincante au plateau. L’équilibre des dynamiques reposera en grande partie sur la stabilité du nouvel ensemble, « le Crew », qui constituera la base de ce choeur tragique. – En outre, le travail avec le « Crew » serait amorcé bien en amont, dès le début de la saison, ce qui en ferait un noyau précieux et habitué aux entreprises collectives. J’aimerais que ce groupe puisse prendre part à différents projets dans la saison, à commencer par la Chorale qui serait mise en place lors des Feux de Vire. Il s’agira donc de construire un univers cohérent et ludique pour les interprètes qui contredira le texte ou l’appuiera, toujours en le soutenant le propos, à la manière du chant des aèdes antiques.
FACE B — réalisation « La haine que vous transmettez à vos enfants détruit le monde » 2Pac LE PROJET Alors que nous finalisons ce dossier, l’actualité nous rattrape. Fin février 2021, nous prenons connaissance de plusieurs affrontements meurtriers de bandes rivales dans l’Essonne, département où a grandi Mehdi Harad. Deux jeunes adolescent·es de villes différentes blessé·es au couteau meurent des suites de leurs blessures. Nous prenons aussi connaissance de la mort d’Aymen, 15 ans, tué par balle à l’espace jeune d’un quartier de Bondy en Seine-Saint-Denis. On s’entretue dans les lieux mêmes qu’on partage, au sein des groupes où l’on parle énormément de respect. Quel écho terrible avec cette tragédie de Racine où on s’entretue entre frères dans le lieu même où l’on a grandi, au cœur de cette communauté où l’on parle d’honneur. Cette violence originelle, ancestrale, presque héréditaire, on a parfois la sensation qu’on ne peut pas s’y soustraire, qu’elle fait partie intégrante de l’éducation, d’un héritage culturel, social. Pour ce projet, nous avons envie de questionner ce qui oppose et ce qui lie au sein d’une même génération. Pourquoi avons-nous encore cette sensation que plusieurs « mondes » s’opposent, s’affrontent et ne se rencontrent pas au cœur de notre jeunesse ? Sommes-nous prédestiné·es à la haine dès notre plus jeune âge ? Thug Life The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody (acronymes de Tupac, rappeur américain et activiste politique, tué par balles) Extrait de Jocaste : « Tu peux voir sans frayeur les crimes de mes fils, Après ceux que le père et la mère ont commis : Tu ne t’étonnes pas si mes fils sont perfides, S’ils sont tous deux méchants, et s’ils sont parricides » Pour créer ce spectacle de 1h maximum inspiré de La Thébaïde, nous allons donc réunir 4 groupes différents qui joueront avec 3 temporalités différentes : le temps de la fiction, le temps d’écriture de Racine, et notre temps, celui des interprètes et des spectateur·rices. Nous allons construire ce conte urbain musical et vous raconter comment une bande de jeunes qui se retrouvent dans un city stade s’emparent de l’œuvre classique La Thébaïde de Racine et créent leurs propres partitions.
PRÉSENTATION DES 4 GROUPES INTERPRÈTES LE LABEL Un groupe d’artistes professionnel·les Les comédien·es de la troupe permanente du Préau, Najda Bourgeois et Baptiste Mayoraz, et le comédien Mehdi Harad. Nous serons coresponsables de l’adaptation de cette tragédie, de l’accompagnement des artistes amateur·rices et partagerons la scène avec eux. LE CREW Un groupe hétéroclite de jeunes entre 15 et 25 ans, venant de Vire et du bocage, formé spécifiquement pour ce projet Il réunira une dizaine de personnes que nous aimerions recruter. Des jeunes qui n’appartiennent pas à des groupes déjà constitués comme des associations ou clubs, mais des passionnés de hip hop ou de théâtre qui sont restés jusqu’à maintenant éloignés de toute pratique et engagement collectif. Ce Crew sera le noyau d’interprètes du spectacle, nous souhaitons qu’ils puissent jouer, chanter et travailler l’écriture de plateau à base d’improvisations que nous construirons ensemble. A terme nous voudrions continuer à travailler en partenariat avec ce Crew, qu’il puisse participer à différents évènements organisés par le Préau tout au long de l’année (les Feux de Vire, le Festival À VIF…) LES DANSEURS Un groupe de 10 jeunes danseur·ses amateur·rices Ils seront issus de différents courants : smurf, robotique, Kpop, break, parcours urbain, street workout, climb. Ils seront recrutés et suivis par Mehdi Lechevallier, animateur hip hop et danseur de l’association Oxy-Jeunes, basée à Flers. LES MUSICIENS Un groupe de musique, 4days, formé à la suite du programme jeune Com’Potes de la MJC de Vire en février 2021 10 jeunes multi-instrumentistes qui seront présents sur le plateau. Baptiste Mayoraz travaillera avec eux les compositions musicales et leurs interprétations. En parallèle, un jeune beatmaker virois, Raphaël Bredeche, composera et mixera en direct sur le plateau ; Mehdi Harad travaillera avec lui sa musique et sa place d’interprète. Ces deux entités construiront ensemble l’identité musicale du spectacle.
MÉTHODE DE TRAVAIL Nous aurons donc une trentaine de jeunes artistes amateur·rices sur le plateau, accompagné·es de 5 artistes professionnel·les. Nous rencontrons d’abord chacun de ces groupes individuellement. Des rendez- vous au théâtre, sur leurs lieux d’activités, ou encore dans leurs quartiers. Des rendez-vous pour discuter du projet, mais aussi d’eux, de leurs vies et de leurs espérances, pour prendre le temps de les rencontrer humainement. Des temps éphémères d’ateliers pour s’appréhender artistiquement, commencer à jouer. Suivant le calendrier du projet que nous avons établi, le Label aura des temps de préparations, sans les jeunes, avant les temps de travail collectif. Un travail de recherche, de dramaturgie, d’organisation et de technique. Nous pourrons ainsi leur proposer à chaque rencontre des matériaux de jeu et d’inspirations scéniques basés sur les trois thématiques que nous souhaitons aborder (cf. Face A). Pour chaque temps de travail collectif, nous souhaitons partir d’improvisations sur un thème, une figure, un espace scénique, une musique, un extrait de texte que nous leur livrerons au début de la session de répétition. Ils auront ainsi la possibilité de s’exprimer sur la matière première que nous apportons ; la liberté de construire à partir de leurs intuitions et désirs. Nous les accompagnerons dans cette recherche scénique, chacun dans leur domaine d’expression (jeu, musique, danse, chant) et chercherons à la développer, pour qu’elle puisse être une des partitions de la forme finale. Enfin, entre chaque session de travail collectif, chaque groupe devra répéter et approfondir s’il le peut les propositions scéniques, les partitions, avant notre prochain atelier commun. Cette méthode de travail demande donc un réel engagement collectif et régulier pour aboutir à une forme de spectacle qui appartient à toutes et tous.
Recherche de «CITY STADE» dans Google Images SCÉNOGRAPHIE : LE CITY STADE LA RÉAPPROPRIATION DE L’ESPACE PUBLIC Nous réfléchissions à cet espace unique de la fiction tragique. Dans La Thébaïde, il s’agit d’une salle du palais de Thèbes. En poussant notre instinct de travailler sur les échos entre cette œuvre et la culture hip hop, nous avons fantasmé sur le city stade, point névralgique contemporain de la jeunesse. Dans chaque ville ou quartier, et même dans nos villages du Bocage, la jeunesse se retrouve au city stade. C’est un lieu où l’on échange, où l’on partage des histoires, des actualités, on vit un moment ensemble. Plusieurs émissions de rap, free style et concerts ont été organisés dans des city stade. C’est un des lieux de pouvoir de la culture hip hop ; comme les terrains de basket aux Etats-Unis. Les enjeux de territoire sont une des thématiques que nous souhaitons aborder dans ce projet, et le city stade est bien un lieu de réappropriation de l’espace public par une certaine jeunesse. Comme « la rue », le city stade est un territoire qu’on conquiert ou qu’on reconquiert. Nous voulons travailler sur les lignes du city stade comme des lignes fortes dramaturgiques de la tragédie. L’histoire des city stade ou de ces lieux, mobiliers publics urbains contemporains, est aussi une histoire politique. Chaque nouveau gouvernant y ajoute quelque chose pour répondre à l’appel des plus démunis, avant d’être laissé à l’abandon. Il ne reste alors que des traces d’une envie, d’une utopie, d’une époque, d’un mandat... Il serait intéressant de s’accorder un temps de travail d’immersion dans le city stade du quartier Léonard-Gille de Vire, en complicité avec le centre socio- culturel de la CAF.
PLANNING DU PROJET Printemps 2021 Temps de rendez-vous avec les partenaires. Automne 2021 Rencontres et temps éphémères d’ateliers avec les jeunes participant.es Décembre 2021 – 5 jours Temps de préparation de l’équipe artistique le Label 15 et 16 janvier 2022 – 22 et 23 janvier – 5 et 6 février 2022 Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs Recherches, échanges, explorations, et un jour bilan uniquement pour Le Label. Du 14 au 19 février 2022 – vacances scolaires Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs (construction de notre conte urbain, approfondissement de chaque partition, et 1 jour bilan uniquement pour Le Label) Mars 2022 – 3 jours Temps de préparation de l’équipe artistique Le Label Du 19 au 24 avril 2022 – vacances scolaires Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs (répéti- tions et finalisation de la construction de notre conte urbain musical et 1 jour bilan uniquement pour Le Label) Mai 2022 – 3 jours Temps de préparation de l’équipe artistique Le Label. Mai 2022 – 1 ou 2 week-ends Temps de travail collectif. Le Label, Le Crew, Les Musiciens, Les Danseurs (répétitions en conditions juste avant les représentations du Festival À VIF 2022 du 13 au 20 mai)
« LES COUDES SE SOUDENT » Nos partenaires et complices du projet à ce jour – Mission locale du Bocage au Bessin à Vire – Centre socio-culturel de la CAF de Vire – Association Avar de Vire (accueil de réfugié·es) – Association Oxy-Jeunes de Flers – MJC de Vire Normandie
LES ARTISTES Najda Bourgeois Mehdi Harad Comédienne issue du Conservatoire National Formé au conservatoire du XIVème arrondissement de Supérieur d’Art Dramatique avec Daniel Mesguich, Paris puis au Studio de Formation théâtrale de Vitry- Gérard Desarthe, Jean-Paul Wenzel et Mario sur-Seine, Mehdi Harad travaille notamment auprès Gonzales. Elle se forme également avec Jean-Claude de l’auteur Mohammed Kacimi, de Jean François Cotillard à l’ESAD, et lors de stages à l’Académie des Prévand et de la chorégraphe Nadia Vadori pour des Arts de Minsk en Biélorussie et à la Escuela Nacional performances comme Danse ! (1 et 2) au Théâtre de Teatro de Santa Cruz en Bolivie. Silvia Monfort. Depuis sa sortie d’école, Najda joue dans : Iliade et Il joue actuellement pour la compagnie Théâtre Odyssée de Pauline Bayle, La Chartreuse de Parme derrière le monde dans Le garde-fou mis en scène ou se foutre carrément de tout par la compagnie par Sophie Guibard et 1000 ans de prison mis Théâtre derrière le monde, La fin de l’homme rouge en scène par Sophie Guibard et Emilien Diard- et Les ponts mis en scène de Stéphanie Loïk, Tant Detoeuf. Toujours très intéressé par les écritures d’espaces entre nos baisers de Joël Dragutin, mise contemporaines, il a travaillé avec Chloé Simonneau en scène Sarah Capony. Elle travaille également sur le spectacle Fugue en l mineure de L. Casthel auprès du collectif Denisyak avec Solenn Denis et (prix du public théâtre 13). Il travaille aussi avec les Pierre-Marie Baudoin avec Le syndrome Karachi et auteur·rices Jérémie Fabre, Julie Ménard, et Céline Clea Petrolesi avec Enterre-moi mon amour. Pendant Lambert à la mise en scène de Nature morte dans trois ans, elle a fait les tournées d’été de TIM La un fossé de Fausto Paravidino. Il est le cocréateur parade, spectacles itinérants masqués dans l’Allier. du projet d’adaptation franco-bolivien du conte Peter Elle intègre le comité de lecteurs du Jeune Théâtre Pan et joue dans Morir sera una grande y terrible National, fait plusieurs lectures pour le Collectif aventura, qui a tourné dans les alliances françaises Traverse, assiste Julie Ménard à la mise en scène de Bolivie et pour le festival International de Santa de Vers où nos corps célestes, joue et collabore à Cruz. la création des courts-métrages et documentaires de Nicolas Montanari. Elle est à l’origine de Parallèlement à son travail de comédien, il a collaborations artistiques internationales et a travaillé toujours œuvré dans l’univers de la musique rap. Il auprès de l’école Thot et a donné des ateliers aux a commencé par cocréer 1er round 234 click, une primoarrivants venus d’Afghanistan, d’Érythrée, du mixtape multi artistes de rap français (Seth Gueko, Soudan. Nubi…). Il a accompagné l’artiste rappeur Smoker sur cinq projets différents, à la coréalisation et direction Depuis septembre 2019, elle est comédienne artistique de ses albums, mixtapes et clips. Il a aussi permanente au Préau et joue dans les différentes accompagné la jeunesse de son quartier à Chilly- productions ou coproductions du Préau : Le Montage Mazarin dans l’Essonne, notamment en organisant un des attractions, Plus belle la Vire, Un soir chez Victor concert avec et pour les jeunes artistes amateurs de H., Superlune, Au-delà du premier kilomètre, Capsule, la ville. Il a ensuite été le fondateur et responsable du La vie des bruits et Vanish, la dernière création de studio de musique HBZ dans la maison de quartier Lucie Berelowitsch. de Chilly-Mazarin. Pendant ces trois années, il a pu accompagner de jeunes rappeurs, de l’écriture jusqu’à l’enregistrement de leur musique. Certains ont aujourd’hui signé avec des labels indépendants de la scène hip hop française. Il a été le co-organisateur du Chill’hip hop #1 et #2, a travaillé à la programmation et aux répétitions des concerts rap de jeunes amateurs de la ville.
Baptiste Mayoraz Il entame à l’âge de 5 ans des études de violon puis de théâtre au conservatoire de Sion, explorant nombre de styles musicaux et acquérant en autodidacte une bonne maîtrise de plusieurs instruments. Il réalise et interprète les musiques originales du Cercle de Craie Caucasien de Brecht (2014), du Guillaume Tell de René Zahnd par la Compagnie Marin et Nova Malacuria (2015), de Dracula (2017) ainsi que de Don Quichotte (2019), tous deux pour Nova Malacuria. Il interprète la musique de Van Gogh si près de la nuit, avec la compagnie Hussard de Minuit (2018), créé à Sion et tourné en Suisse Romande. Il découvre le monde de la marionnette au sein de la compagnie Héros Fourbus et collabore en tant que musicien et marionnettiste à la reprise de Tiempos (2018) et à la création de Dream (2018). Il se forme au chant lyrique aux conservatoires de Sion et de Fribourg. On a notamment pu le découvrir en Ajax Ier dans La Belle Hélène (2018) avec Ouverture Opéra et on pourra l’entendre en Jésus dans la Johannes-Passion (2020) mise en espace par l’Ensemble Vocal de Saint-Maurice sous la direction de Charles Barbier. Sa recherche artistique et personnelle l’amène à découvrir la dramathérapie : l’utilisation des outils du théâtre à des fins psychothérapeutiques. Il a suivi une formation à l’Institut dramatherapie.ch, à Saint-Gall. La jonction de ses activités de comédien et de dramathérapeute l’amène à collaborer avec la compagnie CATATAC, notamment dans Alice revisited (2019), co-produit par le théâtre de VIDY-Lausanne et le TLH-Sierre. Il a rejoint le Préau en tant que comédien permanent au Préau en octobre 2020, et joue dans différentes productions ou coproductions du Préau : Au-delà du premier kilomètre, Superlune, J’aurais aimé que le monde soit parfait. Il créera Mobiles, la sieste musicale des Feux de Vire, avec Claire Bluteau en décembre 2021.
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