PANORAMA DE PRESSE - CGT 10/01/2018 08h17 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT Finances Publiques
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SOMMAIRE SYNDICALISME (4 articles) mardi 09 janvier 2018 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable 00:00 Page 6 confédéral emploi-chômage (1/2) mardi 09 janvier 2018 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable 00:00 Page 7 confédéral emploi-chômage (2/2) mardi 09 janvier 2018 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable 00:00 Page 8 confédéral emploi-chômage (texte) Laurent Berger : "Nous sommes critiques sur les ruptures mercredi 10 janvier conventionnelles" (1254 mots) Page 10 2018 06:32 Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affiche sa détermination à être entendu du pouvoir. Il souhaite "une codétermination à la française" en ent… ACTUALITE SOCIALE (12 articles) Les syndicats font plier Pimkie (616 mots) mercredi 10 janvier C'est une « demi-victoire » pour les salariés de chez Pimkie, selon les mots de la Page 15 2018 déléguée syndicale centrale CGT ,Valérie… Les ruptures collectives aux travaux pratiques (430 mots) Fin décembre, à peine son décret d’application paru, deux entreprises se Page 16 mercredi 10 janvier présentaient sur la ligne de départ, prêtes à en e… 2018 Chez PSA, des accords sans accroc (742 mots) La réunion de mardi matin entre la direction de PSA et les syndicats n’aura été Page 17 mercredi 10 janvier qu’une formalité. Presque pas de discussion… 2018 Chez Pimkie, les syndicats mettent leur veto (774 mots) Oubliés, les espoirs de mettre en place une rupture conventionnelle collective Page 19 mercredi 10 janvier (RCC) chez Pimkie (groupe Mulliez). Mardi, t… 2018
Pimkie : bataille en vue autour de la suppression de 208 postes (881 mots) mercredi 10 janvier Page 21 2018 Le couperet est tombé lundi 8 janvier dans l'après-midi. Lors d'un comité central d'entreprise (CCE) au siège social de Pim… La CFDT alerte sur le risque de " discrimination par l'âge " (777 mots) mercredi 10 janvier Page 23 2018 Pour Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT, il n'y a pas actuellement de " demandes massives " de rupt… Un nouveau cadre de droit pour l'entreprise (711 mots) Le gouvernement a annoncé une " réforme de l'entreprise ". Il s'agirait de prendre Page 24 mercredi 10 janvier 2018 en compte, dans l'objet social des socié… Pimkie : premier échec d'une rupture conventionnelle mercredi 10 janvier collective (473 mots) Page 25 2018 Les choses n'ont pas traîné chez Pimkie. Selon les syndicats, la direction a fait marche arrière dès mardi et a renoncé à sa propos… PSA vise 1.300 ruptures conventionnelles collectives en 2018 (391 mots) mercredi 10 janvier Page 26 2018 La direction des ressources humaines de PSA a saisi l'outil au bond. En s'appuyant sur le nouveau cadre des ruptures conventionnell… Donner du sens à la rupture conventionnelle collective (323 mots) mercredi 10 janvier Page 27 2018 La rupture conventionnelle collective, bien que moins brutale qu'un plan social, reste une expérience traumatisante. Il est donc im… Spartoo promet de conserver (presque) tous les magasins mercredi 10 janvier André (380 mots) Page 28 2018 Le chausseur André va bien être repris par l'e-commerçant Spartoo, comme « Les Echos » l'avaient annoncé lundi. L'information a été… Revenu universel : l'impossible expérimentation (701 mots) Huit présidents de département ont récemment affiché leur ambition Page 29 mercredi 10 janvier 2018 d'expérimenter un revenu universel sur leur territoire. Ils défe…
EUROPE ET INTERNATIONAL (1 article) Sept ans après la révolution, toujours une soif inextinguible de mercredi 10 janvier justice sociale (951 mots) Page 31 2018 Drôle de commémoration. La Tunisie s'apprête à célébrer, ce 14 janvier, dans un climat de fortes turbulences sociales, le s…
mardi 09 janvier 2018 00:00 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable confédéral emploi-chômage (1/2) Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage ↑ pas la responsabilité d’EDD 6
mardi 09 janvier 2018 00:00 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable confédéral emploi-chômage (2/2) Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage ↑ pas la responsabilité d’EDD 7
mardi 09 janvier 2018 00:00 L'Humanité - Tribune de Denis Gravouil, responsable confédéral emploi-chômage (texte) Emmanuel Macron et son gouvernement ont lancé une réforme de l'assurance-chômage et tra- vaillent entre autres à durcir les sanctions contre les chômeurs. Par ailleurs ils présentent les autres mesures étudiées comme une amélioration : mieux indemniser les démissionnaires et ouvrir des droits aux « indépendants ». Or une assurance-chômage réellement universelle, basée sur les prin- cipes de la Sécurité sociale telle que voulue par le programme du Conseil national de la Résistance, devrait assurer un revenu de remplacement à toutes celles et tous ceux qui sont privés d'emploi, donc à plus d'un chômeur sur deux ! Et les démissionnaires et les indépendants pourraient n'avoir droit qu'à des droits minorés, voire un forfait. On aura également noté qu'avant toute chose la CSG a remplacé la cotisation salariale. Cette réforme vise non pas à ouvrir des droits à plus de personnes, mais tout autre chose : quitter une protection sociale basée sur une cotisation ouvrant des droits pour un système de charité publique, avec une « morale » imposant des devoirs, quitter des droits proportionnels à des cotisations pour un forfait, un « filet de sécurité » minimal, prôné par les libé- raux, de Blair à l'OCDE. Fondamentalement, comme il s'agit non pas de répondre aux besoins des privés d'emploi mais d'avoir une main-d'œuvre docile, tout en évitant les jacqueries, le gouverne- ment avance à petits pas. Il suffit pourtant de regarder ce que les réformes Hartz IV ont produit en Allemagne, modèle du macronisme : les droits ont été réduits en durée, poussant les chômeurs vers un système où les contraintes sont maximales. Les Jobcenters, l'équivalent de Pôle emploi et de l'Unedic réunis, contrôlent les demandeurs d'emploi qui s'épuisent à trouver plus de preuves de recherche d'em- ploi que des emplois eux-mêmes. Leurs comptes sont contrôlés et l'épargne déduite des allocations Ainsi, en 2016, 760 000 chômeurs allemands (soit presque un sur trois !) ont vu leurs droits réduits ou supprimés, pour ne pas avoir « suffisamment » cherché un travail ou ne pas avoir accepté une « offre raisonnable d'emploi » et ne pas avoir pu prouver en quoi elle était déraisonnable. Des centaines de millions d'euros s'apprêtent donc à être pris sur les allocations. Pour justifier une telle ponction, il faut bien sûr culpabiliser les demandeurs d'emploi et distiller dans l'opinion la confusion entre chômeurs et fraudeurs. La fraude ne représente pourtant que 0,4 % des allocations, tandis que la fraude des entreprises, pardon, le « non-recouvrement » des cotisations représente, lui, 700 millions d'euros. Les chiffres mensuels du chômage montrent une augmentation de la précarité : depuis un an, la barre des 2 millions de chômeurs ayant travaillé dans le mois a été dépassée et cette catégorie de travailleurs en activité réduite ne cesse d'augmenter. Alors que certains représentants de la majori- té ressortent les poncifs sur les chômeurs partis aux Bahamas ou sur les emplois non pourvus, Gat- taz réclame un contrôle journalier. Les chômeurs ne demandent qu'à travailler, mais ne veulent pas se faire exploiter, le patronat et le gouvernement veulent un gros volant de travailleurs pauvres. ↑ 8
Les contrôles sont l'instrument du chantage à l'emploi précaire. Plutôt que des sanctions, récla- mons des moyens pour que le service public à l'emploi accompagne les personnes qui recherchent un emploi sans vouloir perdre leur dignité. Denis Gravouil Responsable confédéral emploi-chômage CGT Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage ↑ pas la responsabilité d’EDD 9
mercredi 10 janvier 2018 06:32 1254 mots : L'ALSACE VIP Laurent Berger : "Nous sommes critiques sur les ruptures conventionnelles" Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affiche sa détermination à être entendu du pouvoir. Il souhaite "une codétermination à la fran- çaise" en entreprise, et veut lutter contre les ruptures conventionnelles collectives. Une rentrée sous pression Rarement rentrée sociale aura été autant chargée, avec l’ouverture demain d’une négociation sur l’assurance chômage, et d’une autre vendredi sur la for- mation professionnelle. L’enjeu est double : trouver les meilleures solutions, bien sûr, mais aussi vé- rifier si patronat et syndicats sont encore en mesure de conclure des accords au niveau national, ou s’ils doivent passer la main au pouvoir politique. Lundi s’ouvre encore une concertation sur l’apprentissage, avec des présidents de ré- gion très réticents. Sans oublier la réforme des retraites, que Laurent Berger souhaite voir repor- tée à 2019, après "un grand débat"… et les élections syndicales dans la fonction publique, en décembre. Entre-temps, Laurent Berger aura sans doute été réélu pour six ans à la tête de la CFDT par le congrès réuni à Rennes, début juin. Votre état d’esprit, en cette rentrée 2018 ? Déterminé, parce qu’il y a beaucoup de combats à mener. Et serein, sur la ca- pacité de la CFDT à porter des propositions. Nous sommes face à de grands défis de transformation du travail, de l’emploi, du modèle social, de l’Europe, avec un gouvernement qui veut avancer vite… Trop vite ? J’entends des organisations qui se plaignent que tout aille trop vite, qu’on ouvre trop de dossiers à la fois : le chômage, l’emploi, la formation… Mais c’est un discours catastrophique pour le syndicalisme ! Notre cœur de métier, c’est bien de parler de tous ces sujets, et d’être capable de faire des propositions. La CFDT est prête à relever ce défi. La négociation sur l’assurance chômage s’ouvre jeudi. Un accord est-il vrai- ment possible entre patronat et syndicats ? Oui, je crois possible un accord. C’est aux partenaires sociaux de trouver les voies du maintien d’un bon niveau d’indemnisation, en montant et en durée, de trouver des solutions sur l’extension aux démissionnaires et aux indépen- ↑ 10
dants, avec une contribution des plateformes, et sur la réduction de la précari- té. L’enjeu est gros : si la négociation échoue, c’est le paritarisme qui sera en échec, et la CFDT… Il est sûr qu’un échec donnerait des gages à tous ceux qui préfèrent les affron- tements stériles, au patronat comme dans les syndicats, et aux politiques qui pensent que la démocratie n’a pas besoin de démocratie sociale… Nous devons assumer nos responsabilités, d’abord pour les chômeurs ! Je suis assez confiant du côté des organisations syndicales, et j’appelle le patronat à prendre ses res- ponsabilités. Quand Emmanuel Macron a été élu, vous lui avez demandé de « partager le pouvoir ». Il vous a écouté ? Ses vœux télévisés résumaient son état d’esprit : j’écoute, mais je suis déter- miné… Il nous reçoit, il nous associe aux réflexions, l’enjeu est maintenant de nous faire entendre. Le président a parfois une conception un peu étroite du pouvoir, mais je suis convaincu que, si nous sommes capables d’avancer des propositions, nous serons entendus, et donc utiles aux travailleurs. Philippe Martinez (CGT) a critiqué les ruptures conventionnelles collectives, comme il s’en prépare chez PSA. Vous le suivez sur ce point ? Nous sommes très critiques sur ces ruptures conventionnelles. Même si elles sont encadrées par un accord, elles ne favorisent pas l’emploi, mais les départs de l’entreprise, et dans des conditions moins favorables qu’un plan social. Elles représentent un vrai danger pour les seniors. Vous voulez aussi partager le pouvoir dans les entreprises. Vous pensez être entendus ? L’ouverture du dossier est une bonne nouvelle : dans l’enquête que la CFDT a menée l’an passé sur le travail, 72% des travailleurs disaient vouloir être da- vantage associés aux décisions de l’entreprise. Après, je vois bien le conserva- tisme d’un certain patronat, qui considère que toute discussion avec les sala- riés est une forme de remise en cause de sa souveraineté… Pour la CFDT, il faut redéfinir le rôle des entreprises qui ne peuvent plus être uniquement un lieu de recherche de la seule rentabilité à court terme. Il faut inventer une forme de codétermination à la française, pour un meilleur par- tage du pouvoir et une gouvernance plus coopérative. Cela suppose de donner plus de poids aux salariés et à ceux qui les représentent, notamment par une présence accrue dans les conseils d’administration. Je ne suis pas marxiste, mais je crois qu’il faut rééquilibrer les pouvoirs dans l’entreprise entre le capi- tal et le travail. Aujourd’hui, le travail est devenu trop invisible. Nicole Notat, qui vous a précédé à la tête de la CFDT, est chargée, avec Jean- Dominique Senard, d’un rapport préparatoire sur le sujet. Une gêne ou un avantage pour vous ? Ni l’un, ni l’autre. Nicole Notat a quitté ce bureau (devenu celui de Laurent ↑ 11
Berger, où se déroule l’entretien) il y a quinze ans, elle est libre, et la CFDT est indépendante. Et Jean-Dominique Senard, le PDG de Michelin, vous regrettez qu’il ne de- vienne pas président du Medef ? Ce n’est pas à moi de choisir le président du Medef ! La CFDT côtoie Jean-Do- minique Senard chez Michelin : tout n’est pas merveilleux, mais il a une vraie politique du dialogue social et il accepte d’écouter les autres… C’est quelqu’un de bien. La comédie de la succession de Pierre Gattaz au Medef a dû vous étonner un peu, non ? Je constate qu’hier à la CFDT, et maintenant à Force ouvrière, la transition se fait dans la clarté. Au Medef, cela fait deux fois que des gens qui nous expliquent tout connaître de l’entreprise et du management se prennent les pieds dans le tapis au moment de choisir leur président… Ils ont peut-être be- soin d’un coup de main. On ne leur donnera pas pour le Medef, mais dans les entreprises, nous sommes légitimes à le faire. Le gouvernement semble tenté d’inclure une désindexation du smic dans sa prochaine loi sur les entreprises, le Pacte… On nous explique que le smic pose des questions macro-économiques, mais j’aimerais qu’on pense davantage aux travailleurs qui touchent moins de 10 euros par heure pour vivre. Moi je sais ce que c’est, j’ai été payé au smic pen- dant trois ans... Le smic doit rester indexé. Et toute évolution ne peut interve- nir qu’après un vrai débat sur la politique salariale et les évolutions de carrière, pas sur le seul sujet de la désindexation. Sur les retraites, êtes-vous partisan d’attendre 2019 ? Nous sommes partisans d’un grand débat. Si l’on veut une vraie réforme de fond, qui maintienne le système par répartition mais le rende plus juste, plus pérenne et laissant plus de choix, il faut prendre le temps de la réflexion en 2018. Cela conduit à faire les choix au cours de l’année 2019. Ce délai n’est pas pour éviter la collision avec les élections de décembre dans la fonction publique, avec en toile de fond la fin du régime spécial ? Non, la CFDT a toujours dit les choses clairement. Et je reste persuadé qu’on peut avoir une réforme systémique des retraites très favorable aux fonction- naires, comme aux autres travailleurs, et notamment aux femmes et aux agents de catégorie C. La CGT reconnaît une baisse du nombre de ses adhérents en 2017. Et vous ? Nous publierons nos chiffres 2017 dans deux mois. Nous devrions être sur une légère progression, de 1%. C’est trop faible : ce n’est pas parce que les partis politiques sont en déliquescence que nous devons nous satisfaire de progres- ser lentement. Les salariés nous attendent, à nous d’aller les voir. Nous ferons des propositions assez fortes à notre congrès de Rennes, en juin. ↑ 12
Propos recueillis par Francis Brochet Tags Les plus par Francis Brochet Parution : Continue Tous droits réservés 2018 lalsace.fr Diffusion : 3 378 915 visites (France) - © OJD Internet sept. ef9ec3c781700d0545811680aa0861a232876703899b2d2c456cdff ↑ 13 2017
ACTUALITE SOCIALE ↑ 14
mercredi 10 janvier 2018 Page 9 616 mots SOCIAL-ECO EMPLOI Les syndicats font plier Pimkie L'enseigne de prêt-à-porter a dû abandonner hier, faute de syndicats prêts à signer un accord, son projet de « rupture conventionnelle collective » pour détruire 208 postes en France C 'est une « demi-victoire » pour kie, les syndicats en ont jugé autre- mince. C'est ce qui explique que la di- les salariés de chez Pimkie, se- ment. La CGT, FO et la CFDT, qui re- rection ait tout mis en œuvre pour lon les mots de la déléguée syndicale présentent une majorité des suf- tente la seconde. « Dans le plan de centrale CGT ,Valérie Pringuez. Mais frages salariés de l'entreprise, ont en départs volontaires, l'entreprise doit un énorme camouflet pour la direc- effet rejeté l'accord proposé par la di- accompagner les salariés dans leur tion de l'entreprise, propriété de la rection de l'entreprise. « La CGT avait projet de reclassement, ce qui n'est famille Mulliez, 4e fortune de France ouvert le bal, FO nous a suivis et, pas négligeable », détaille Valérie à la tête de l'empire Auchan, et en- quand la CFDT a clairement annoncé Pringuez. Mais la représentante du core plus pour le gouvernement, dont qu'elle ne négocierait pas, la direc- personnel n'entend pas en rester là. « l'encre du décret qui a créé, le 22 dé- tion a compris que c'était foutu. Elle Ce qu'on veut obtenir, ce sont les jus- cembre, les « ruptures convention- n'a pas voulu perdre la face et elle a tifications économiques de ces sup- nelles collectives », est à peine sèche. tenté un maximum, mais ses propo- pressions d'emplois. La direction Hier soir, l'enseigne de prêt-à-porter sitions étaient vraiment très faibles. clame haut et fort qu'il y en a, on a dû abandonner, contrainte et for- Ses représentants sont partis très en veut les voir, on veut connaître les cée, faute de syndicats représentant colère », rapporte Valérie Pringuez. motifs de la direction pour supprimer une majorité de salariés prêts à si- La discussion s'est poursuivie par des postes en France par rapport à gner un accord, son projet qui mena- l'entremise des avocats respectifs des des chutes de résultats en Alle- çait directement 208 emplois, une représentants des salariés et de la di- magne, en Espagne et en Italie », in- des premières tentatives d'applica- rection de Pimkie. Au final, la direc- dique-t-elle. tion en France de cette procédure in- tion devrait opter désormais pour un édite inventée par les ordonnances plus classique plan de départs volon- En attendant, la « demi-victoire » des Macron de réforme du Code du tra- taires (PDV). « C'est une victoire dans Pimkie résonne aussi comme un sa- vail. le sens où nous avons réussi à faire cré signal envoyé aux salariés reculer l'entreprise sur son projet de confrontés prochainement à des pro- Celle-ci permet aux employeurs de rupture conventionnelle collective, jets de ruptures conventionnelles procéder à des suppressions massives mais c'est une demi-victoire parce collectives, à l'instar de ceux de Car- d'emplois sans avoir à prouver leur que la direction entend toujours sup- refour ou de PSA (lire ci-dessous, et justification économique, ni à mettre primer 208 emplois au bout du l'Humanité d'hier). Le signal que en place les mesures d'accompagne- compte », mesure la déléguée syndi- leurs patrons, même soutenus par les ment social dans le cadre d'un plan cale centrale CGT. initiatives du gouvernement, n'ont de sauvegarde de l'emploi (PSE), cela pas pour autant gagné la partie. ■ afin « d'éviter le traumatisme du li- Entre le plan de départs volontaires cenciement », selon la ministre du et la rupture conventionnelle collec- par Sébastien Crépel Travail Muriel Pénicaud. Chez Pim- tive, la différence n'est toutefois pas Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 889B63698C00980915251F606C0181A235B7F80189CD24D009684FA 2017 ↑ 15 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 11391 mercredi 10 janvier 2018 Édition(s) : Principale Page 14 430 mots FRANCE Les ruptures collectives aux travaux pratiques Le dispositif prévu par les ordonnances travail intéresse déjà plusieurs groupes. Des négociations avec les syndicats ont débuté mardi chez PSA. F in décembre, à peine son décret pas vraiment effrayés par ce nouvel gations en matière de reclassement d’application paru, deux entre- outil d’«adaptation». Et, en face, une des salariés, et n’est pas condition- prises se présentaient sur la ligne de situation économique bien moins née à des difficultés économiques. départ, prêtes à en essuyer les rassurante, avec une réelle menace Plus flexible aussi, puisqu’elle peut plâtres. Deux semaines plus tard, la sur l’emploi, et des représentants être mise en place en quelques rupture conventionnelle collective syndicaux préférant passer par un réunions. Mais elle reste toutefois (RCC), dispositif né des ordonnances, classique plan de sauvegarde de soumise à la signature d’un accord est toujours à l’ordre du jour dans l’emploi (PSE), la RCC étant jugée majoritaire avec les syndicats, qui l’une d’entre elle : PSA. Mardi matin, moins favorable aux salariés. Moins peuvent, selon le rapport de force, le constructeur automobile a donc favorable, du moins en théorie. Car obtenir plus ou moins de garanties ouvert le bal, débutant, avec succès, en pratique, les contours du nouveau pour les salariés. Autre impératif : des négociations avec les syndicats dispositif permettant à un employeur une homologation par l’administra- en vue de rédiger un accord. Objectif de se séparer «à l’amiable» de plu- tion est nécessaire. Surtout, elle re- : supprimer, par ce biais, quelque 1 sieurs salariés restent pour l’heure pose sur le volontariat des salariés. 300 emplois (tout en promettant, en assez flous. Et pour cause : il n’a ja- De quoi donner assez de gages, selon parallèle, d’en créer d’autres). Mais mais été mis en œuvre. Tout juste Muriel Pénicaud, la ministre du Tra- pour le deuxième candidat, le spécia- peut-on tracer un parallèle avec sa vail, qui défend un outil permettant liste du prêt-à-porter Pimkie, établi à lointaine cousine : la rupture d’éviter «le traumatisme du licencie- Villeneuve-d’Ascq (Nord), c’est la conventionnelle individuelle qui ment». Sans convaincre le député de douche froide. Aux plans de la direc- existe depuis 2008 - et fortement uti- La France insoumise, Alexis Cor- tion, qui souhaitait négocier une RCC lisée depuis. Mais qui, comme son bière, pour qui le dispositif pourrait sur 208 postes en moins de deux nom l’indique, se fait de gré à gré au contraire «facilite[r] le licencie- mois, les syndicats ont répondu par avec chaque salarié. ment». Et créer le risque d’un «chan- la négative. tage au chômage». «Traumatisme» Cousine A lire aussiChez PSA, des accords Sur le papier, la RCC apparaît toute- sans accroc Chez Pimkie, les syndi- Deux entreprises, donc, et deux cas fois moins contraignante pour l’em- cats mettent leur veto ■ de figure. Celui d’un groupe plutôt ployeur que le PSE, puisqu’elle s’ac- solide d’un côté, avec des syndicats compagne de beaucoup moins d’obli- par Amandine Cailhol Parution : Quotidienne Tous droits réservés Libération 2018 Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017 629c73658ea01c0ca50411303e0161aa3a57c50b69b52bbff6c2b4a ↑ 16 Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 11391 mercredi 10 janvier 2018 Édition(s) : Principale Page 15 742 mots FRANCE Chez PSA, des accords sans accroc Le constructeur automobile, qui affiche de bons résultats, souhaite 1 300 ruptures collectives. Hormis la CGT, les syndicats en acceptent le principe. L a réunion de mardi matin entre faut pas oublier que PSA a failli passer change, donc, pour le salarié qui fait la direction de PSA et les syndi- l’arme à gauche en 2012», rappelle un le vœu de partir, la RCC offre surtout cats n’aura été qu’une formalité. porte-parole du groupe. Un quasi- un cadre légal à l’entreprise. «Il y a Presque pas de discussions houleuses crash industriel qui, à l’époque, avait aussi un côté sensationnel, l’effet nou- ni de rejet catégorique, mais plutôt provoqué un électrochoc, conduisant velle loi», concède l’un des porte-pa- une satisfaction affichée de part et à anticiper davantage l’évolution de role du groupe. d’autre à la sortie des négocia- certains métiers. «Nous allons de plus tions.«C’est même mieux que ce que en plus vers la transition énergétique, «Précaires corvéables» l’on prévoyait», concède Brahim Aït la fin du diesel et le passage à l’élec- Athmane, délégué syndical FO du trique. Certains métiers changent, sont Seul syndicat majoritaire à s’être éle- site de Poissy. sujets à la robotisation, il faut être ca- vé contre le recours à la RCC : la CGT, pable de s’adapter», justifie-t-on au qui y voit un moyen pour PSA de Cadre légal sein de PSA. La direction et les syn- «contourner la procédure de licencie- dicats parviennent en conséquence à ment économique». Déjà en 2012, le Les dirigeants y ont pourtant annon- signer un accord intégrant des plans syndicat avait refusé de signer le cé leur souhait de procéder à 1 de départ volontaires pour les sala- Daec. «Le débat avec la CGT a été 300 ruptures conventionnelles col- riés, appelé dispositif d’adéquation mouvementé», admet l’un des repré- lectives, auxquelles s’ajouteraient des emplois et des compétences sentants syndicaux. Interrogé par 900 congés senior. Soit 2 200 départs (Daec). France Info lundi matin, le secrétaire au total, alors que le groupe se porte général de la CGT, Philippe Martinez, bien et anticipe déjà un bilan pro- Depuis 2013, grâce à ce dispositif, résumait ainsi la position du syndicat metteur sur l’exercice 2017, avec le environ 2 000 employés quittent vo- : «Avec les ruptures conventionnelles succès de plusieurs modèles. Mais, en lontairement l’entreprise chaque an- collectives, on peut faire ce que l’on contrepartie, 1 300 personnes seront née, dans des conditions jugées veut, même lorsque le groupe se porte embauchées en CDI en 2018 (400 en «avantageuses» par la plupart des bien.» Il dénonce notamment une production, 200 en R & D et 700 dans syndicats. «C’est une mesure qui est mesure qui augmenterait la flexibili- le réseau commercial), et 2 populaire chez les salariés, ils y sont té dans un groupe qui compte déjà 000 jeunes seront recrutés en alter- favorables. Ils voient cela d’un bon œil, beaucoup d’intérimaires : «Chez PSA, nance. Une satisfaction pour FO qui, par rapport à un départ contraint», tous salariés confondus, on atteint 15 avant la tenue de la réunion, exigeait analyse Christine Virassamy, délé- % de précarité, et dans des ateliers de jusqu’à 1 700 embauches pour soute- guée syndicale CFDT. «Dans le cadre production, on dépasse les 50 %. Donc, nir notamment la production de la du Daec, un employé qui veut changer la volonté de la direction, c’est de 3008. Avec le regret, néanmoins, que d’entreprise peut, par exemple, tra- transformer les CDI en précaires.» Un les embauches ne se fassent pas «d’un vailler pendant vingt-quatre mois dans argument que l’un des porte-parole seul coup», afin de «soulager certains une autre entreprise. S’il change d’avis, de PSA estime irrecevable : selon lui, sites». il revient à PSA, à son poste, ou à un les départs volontaires tels que pré- poste similaire», poursuit-elle. PSA a sentés mardi par la direction ne De part et d’autre, on explique le suc- annoncé mardi matin que les condi- concernent pas la production. La cès des négociations par le fait que tions de départ prévues par le Daec CGT, elle, persiste dans un commu- la rupture conventionnelle collective étaient reconduites en l’état, ce niqué : «C’est un boulevard pour cer- (RCC) vient intégrer un dispositif dé- qu’exigeaient les syndicats avant la taines entreprises qui pourront se dé- jà existant au sein du groupe. «Il ne tenue de la réunion. Si rien ne barrasser à moindre coût de salariés ↑ 17
ayant de l’ancienneté et donc considé- syndicat doit se montrer intransi- Les syndicats ont jusqu’à mercredi rés comme trop payés, et recruter, en geant face à un groupe en bonne san- prochain pour signer, ou non, même temps, des précaires corvéables té : «Nous sommes prêts à signer un le texte proposé par la direction. ■ et jetables.» Pour Denis Bréant, res- accord dans la mesure où un départ est ponsable du secteur automobile à la remplacé par une embauche.» par Gurvan Kristanadjaja fédération CGT de la métallurgie, le Parution : Quotidienne Tous droits réservés Libération 2018 Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017 b09ed3ec8e00ec0ae51e1770150db18b3167af0f090a20a11bf7110 ↑ 18 Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
N° 11391 mercredi 10 janvier 2018 Édition(s) : Principale Page 15 774 mots FRANCE Chez Pimkie, les syndicats mettent leur veto Après le refus d’une RCC par les organisations de salariés, l’enseigne de prêt-à-porter devrait engager un plan social. O ubliés, les espoirs de mettre en là aussi, à l’inverse, qu’en cas de PSE, la CFDT. «Nous ne voulions pas de ce place une rupture convention- l’entreprise doit patienter un an plan social déguisé. Avec une RCC, les nelle collective (RCC) chez Pimkie avant de réembaucher. garanties ne sont pas suffisantes. Ce (groupe Mulliez). Mardi, trois des n’est pas qu’une affaire d’argent, nous principaux syndicats (CGT, FO et la «Pas de regret» défendons aussi l’emploi», pointe Ma- CFDT) de l’enseigne de prêt-à-por- ley Upravan, de FO. Selon la syndi- ter, basée près de Lille, dans le Nord, Problème : pour parvenir à un accord caliste, un PSE, parce qu’il permet ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient en vue d’une RCC, il fallait réussir d’obtenir plus de garanties en termes pas négocier un accord. La veille, la à convaincre les syndicats représen- de reclassement, est plus intéressant direction avait confirmé son souhait tant au moins 50 % des voix expri- pour les salariés. Autre inconvénient de supprimer 208 postes en utilisant mées lors des élections profession- de la RCC, selon elle : il expose le sa- ce nouveau dispositif né des ordon- nelles. Peine perdue, au vu du pay- larié sur le départ à un délai de ca- nances. Finalement, elle devra se ra- sage syndical éclaté. Un temps, la di- rence calculé par Pôle Emploi plus battre sur un - plus classique - plan rection a pu espérer persuader une long (jusqu’à 180 jours, contre 75 de départs volontaires (PDV), dérivé partie des représentants syndicaux pour un PSE), retardant d’autant le du plan de sauvegarde de l’emploi de la suivre. Si la CGT a tout de suite versement des allocations auxquelles (PSE). fermé la porte, FO et la CFDT, sans il a droit au titre de l’assurance chô- grand engouement, demandaient à mage. Même discours tranché de la Dans le détail, le projet de Pimkie, en savoir plus. Quant à la CGC, syn- CGT-Commerce, pour qui l’option qualifié de «restructuration» et s’ins- dicat des cadres, elle semblait plus RCC posée sur la table avait pour seul crivant dans «un projet plus large de ouverte. Mardi, lors de la première objectif «d’éviter toutes les contraintes transformation», concerne 83 emplois réunion de «négociation» de la RCC du PSE ou d’un PDV». en magasin, 41 en logistique et organisée par la direction, c’est 84 aux sièges international et France. d’ailleurs la seule organisation à «Lecture politique» Il doit en parallèle s’accompagner de avoir demandé au groupe de dévoiler la fermeture dans l’Hexagone ses propositions, selon un partici- De quoi agacer Michel Rességuier, à de 37 magasins sur 321 d’ici pant. Au programme des mesures la tête de Prosphères, cabinet de «re- deux ans. proposées : une indemnité supra lé- dressement» d’entreprises ayant pris gale calculée selon l’ancienneté, al- les commandes de Pimkie en sep- Pour atteindre cet objectif, Pimkie lant de 500 à 900 euros par année de tembre : «On est face à des positions avait donc opté pour une RCC, dont présence au sein de l’enseigne et pla- de principe et une lecture politique» de «la rapidité de mise en œuvre» devait fonnée à 18 000 euros. Mais aussi un la part des représentants syndicaux. lui permettre «de se réorganiser en congé dit de «mobilité» de deux mois Selon lui, ces derniers seraient pris deux mois». Là où, précisait le groupe pour que les salariés volontaires se en étau entre des centrales syndi- dans un communiqué publié lundi, préparent leur projet, ou encore une cales soucieuses d’«instrumentaliser» «la mise en place d’un PSE nécessite prise en charge de diverses forma- le cas Pimkie, quelques mois après la souvent près de six mois». Second ar- tions et un dispositif d’accompagne- bataille - perdue - contre la réforme gument avancé : «Si les résultats de ment. du code du travail, et des salariés qui, Pimkie se redressent rapidement, l’en- sur le terrain, ne seraient pas contre treprise aura la possibilité d’embau- Pas de quoi faire virer de cap les la RCC. Et auraient tout à y gagner, cher immédiatement les compétences trois autres organisations. «Pas de re- «car de toute façon, avec la RCC, ils ne dont elle aura besoin.» Et de rappeler, gret, c’est nettement insuffisant», note sont pas obligés de partir». ↑ 19
Si la direction ne se dit pas prête à fermaient le ban de la RCC. Reste de méthode» pour un plan de départs bouger sur le volet financier, en re- donc la possibilité du PSE. «S’il faut volontaires, en cours de finalisation. vanche, des avancées pourraient être aller vers ça, on ira», souffle le diri- Soit vers une version ante-ordon- proposées pour mieux accompagner geant pour qui il est «indiscutable» nances du code du travail. ■ les candidats au départ. «On est ou- que Pimkie est en difficulté et peut vert», assurait Michel Rességuier, donc s’inscrire dans ce dispositif. Cô- par Amandine Cailhol mardi en fin d’après-midi. Mais, au té syndical, on assurait qu’on même moment, les syndicats, eux, s’orientait désormais vers un «accord Parution : Quotidienne Tous droits réservés Libération 2018 Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017 a39c73a38b305b05059013b06c0df1ea32c7ee08190426ad88c1dbe ↑ 20 Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
mercredi 10 janvier 2018 Page 27 881 mots LE MONDE ECO ET ENTREPRISE Pimkie : bataille en vue autour de la suppression de 208 postes L'enseigne veut fermer 37 magasins en France. FO et la CGT, majoritaires, préfèrent négocier un PSE pour obtenir des congés de reclassement Le couperet est tombé lundi 8 janvier belle Laubouet, 52 ans, dont 27 pas- dit-il. Mais on attend les propositions dans l'après-midi. Lors d'un comité sés à Pimkie. Cette déléguée du per- de la direction pour voir si on continue central d'entreprise (CCE) au siège sonnel, vendeuse à Rennes, venue les négociations. " Pour cette organi- social de Pimkie, à Villeneuve-d'Ascq dans le Nord pour assister au CCE, est sation, qui représente principale- (Nord), les salariés de la marque de en colère : " Des filles se donnent à ment les agents de maîtrise et les prêt-à-porter féminin ont appris de fond pour des petits salaires, et on va cadres, la RCC pose notamment un quelle façon leur direction souhaitait les licencier. Et ce n'est que le début de problème de carence dans la couver- restructurer le groupe. L'enseigne de la première vague. " Les salariés n'ont ture de Pôle emploi (150 jours en cas la galaxie Mulliez souhaite recourir pas oublié la morosité des fêtes de de RCC contre 75 en cas de PSE) et de à la rupture conventionnelle collec- Noël 2009 : trois semaines de grève reclassement. tive (RCC) pour supprimer 208 em- n'avaient pas permis d'éviter le licen- plois sur les 1 900 que compte Pimkie ciement de 190 personnes dans le Les négociations devaient s'ouvrir en France (5 200 salariés dans le cadre d'un plan de sauvegarde de mardi, à 14 heures. Les quatre syndi- monde). Une première, qui ne va pas l'emploi (PSE). cats (CGT, CFE-CGC, FO, CFDT) ont de soi : la CGT et Force ouvrière, ma- " Un PSE caché " demandé à se faire assister par un ex- joritaires dans l'entreprise, n'y sont Qu'en sera-t-il cette fois ? Licencie- pert-comptable externe indépen- pas favorables. ments ou ruptures conventionnelles dant. " Pour nous, le chiffre d'affaires ? En milieu de journée, la question ne se tient, estime Mme Pringuez, de la Dès le 19 décembre 2017, veille de se posait déjà plus pour FO et la CGT. CGT. Pimkie scie la branche sur la- la promulgation par le gouvernement " On est écœurés par ces annonces, quelle elle se trouve en faisant payer des deux décrets d'application de ce lance Valérie Pringuez, secrétaire aux salariés français les mauvais résul- dispositif, la direction de Pimkie CGT du CE. On nous parle de volonta- tats du groupe en Allemagne, Espagne avait annoncé en comité d'entreprise riat pour les départs, mais des salariés et Italie. " son souhait de l'utiliser. Sur la base ne pourront pas être reclassés, il s'agit du volontariat, la RCC concernerait d'un PSE caché ! En CCE, il y a eu des Au niveau international, 95 magasins 41 postes en logistique et 84 postes menaces pour dire que si l'on n'accep- devraient fermer, dont 44 en Alle- au siège international ainsi que dans tait pas les ruptures conventionnelles magne, 17 en Italie et 10 en Belgique. les fonctions supports de France, Bel- collectives, il n'y aurait pas de plan de La marque lancée à Lille en 1971 gique et Luxembourg (à Neuville-en- départs volontaires, mais un PSE. " compte 754 magasins, pour l'essen- Ferrain, dans le Nord). Pour ces syndicats, majoritaires à eux tiel en Europe occidentale, dont 321 deux, pas question d'accepter cette en France, 150 en Allemagne, 120 en Pimkie souhaite aussi fermer en RCC. Ils préfèrent négocier un PSE Espagne, 100 en Italie et 30 en Bel- France 37 magasins déficitaires : " En afin de permettre aux salariés d'obte- gique. Depuis 2015, Pimkie présente cas de fermeture, une clause de mo- nir un congé de reclassement, " une des résultats déficitaires et un chiffre bilité s'appliquerait pour certains sa- nécessité ", selon eux. d'affaires 2017 en baisse de 10 % par lariés afin de leur permettre d'occuper rapport à l'année précédente, sur un poste équivalent à proximité, et 83 Guy Bouquet, représentant de la fond de -concurrence accrue des postes seraient concernés par la RCC ", CFE-CGC Pimkie, ne ferme pas com- champions du commerce en ligne. a précisé la direction. plètement la porte à la RCC. " C'est le choc, surtout pour la fermeture des " Il est de notre responsabilité de " Je suis déçue, dégoûtée. Ils se 37 magasins et le nombre important prendre des décisions difficiles ", a sou- moquent de nous ", livre, émue, Isa- de départs en logistique, 41 sur 108, ligné Eric Foucault, le directeur gé- ↑ 21
néral délégué de Pimkie, qui met en pide (deux mois contre six) et, si les Laurie Moniez ■ avant des avantages de la RCC par résultats se redressent rapidement, rapport au PSE : les départs se font l'entreprise pourra embaucher à nou- par Laurie Moniez sur la base du volontariat, la réorga- veau. nisation de l'entreprise peut être ra- Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2018 Diffusion : 278 790 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/ A69393988770AB09B5DF1570540351683027000AE96C265DEA3B75D 2017 ↑ 22 Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
mercredi 10 janvier 2018 Page 26 777 mots LE MONDE ECO ET ENTREPRISE La CFDT alerte sur le risque de " discrimination par l'âge " Les plans de départs volontaires, analyse Véronique Descacq (CFDT), " ciblent souvent les seniors ou les salariés ayant le plus d'ancienneté " Pour Véronique Descacq, secrétaire soutenu parce que cela nous semblait demander à revenir au dispositif plus générale adjointe de la CFDT, il n'y a plus sécurisant, à moyen et long classique du PSE. pas actuellement de " demandes mas- terme, pour les salariés. Ce n'est pas Faut-il s'attendre à un essor des sives " de ruptures conventionnelles le cas de la RCC. RCC dans les mois à venir ? collectives (RCC) de la part des entre- Craignez-vous que ces ruptures C'est un peu tôt pour répondre. prises. Mais celles-ci " regardent avec conventionnelles visent davan- D'après ce qui remonte de nos fédé- intérêt " un dispositif qui, craint la tage certaines catégories de sala- rations, il n'y a pas de demandes centrale syndicale, peut les aider à riés ? massives pour le moment. On sait faire partir les salariés les plus an- On sait que les plans de départs vo- néanmoins que les entreprises re- ciens. lontaires ciblent souvent les seniors gardent le dispositif avec intérêt. La Quelle est la marge de manœuvre ou les salariés qui ont le plus d'an- direction générale de l'emploi et de des syndicats en cas de rupture cienneté. Dans le cadre de la RCC, un la formation professionnelle (DGEFP, conventionnelle collective ? double contrôle s'exerce : celui des une des directions du ministère du Ils ont une vraie possibilité de peser. organisations syndicales lors de la travail) a reçu beaucoup d'appels. Les Il ne peut y avoir de RCC sans accord négociation, et celui de la direction DRH veulent davantage d'informa- entre la direction et les syndicats qui régionale des entreprises, de la tions. Mais cela ne se traduit pas, au- représentent au moins 50 % des sala- concurrence, de la consommation, du jourd'hui, par des actions dans les riés. Seulement, le dispositif favorise travail et de l'emploi (Direccte), char- entreprises. Le fait que ce soit stric- les départs et non le maintien dans gée de valider le dispositif. Cette der- tement encadré par la négociation et l'emploi. On se préoccupe moins de nière aura un rôle de garde-fou pour le contrôle de la Direccte refroidit l'avenir des salariés que dans un plan éviter que les ruptures convention- peut-être certaines ardeurs. de sauvegarde de l'emploi (PSE). Or, nelles collectives ne soient des plans ceux-ci sont parfois plus enclins à déguisés pour faire partir les anciens. Ce qui est certain, c'est que les sa- partir avec un chèque qu'à se lancer Le montant des chèques attribués lariés de l'enseigne Pimkie sont in- dans une formation ou à bouger au aux salariés permet de savoir si c'est quiets. Qui dit RCC, dit réduction sein d'une entreprise en laquelle ils le cas, même si leurs noms ne fi- d'effectifs. C'est un enjeu tant pour n'ont plus confiance. Pour les syndi- gurent pas dans les listes des person- ceux qui sont visés par le dispositif cats, ça peut compliquer la négocia- nels visés. Je doute, toutefois des ca- que pour ceux qui resteront dans tion. pacités de la Direccte à vraiment l'entreprise et verront leur charge de exercer son contrôle sur cette ques- travail s'accroître. A ce stade, la C'est d'autant plus problématique tion de la discrimination par l'âge. CFDT n'est pas rebutée par la discus- que cette priorité accordée aux dé- Les RCC remplaceront-elles, à sion. Si ce qui est proposé ne lui parts ne va pas dans le sens de l'ac- terme, les plans de sauvegarde de convient pas, elle pourra toujours cord de préservation ou de dévelop- l'emploi ? dire non et demander un PSE. pement de l'emploi (APDE) qui figure Non, parce que si les syndicats ont dans un autre volet des ordonnances le sentiment, lors de la négociation, propos recueillis par Élise Bar- de 2017. D'après ce dispositif, l'ac- qu'ils n'ont pas accès aux informa- thet ■ cord conclu entre les syndicats et la tions nécessaires et ne disposent pas direction l'emporte sur le contrat de des leviers suffisants pour obtenir propos recueillis par Élise Barthet travail. Il privilégie les reconver- des formations ou des reconversions, sions, la formation. Nous l'avons ils peuvent bloquer le processus et Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2018 Diffusion : 278 790 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/ 5F91C37D80F0FC0505A11CF00E0B61463C17130C792C296864E5BB8 2017 ↑ 23 Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
mercredi 10 janvier 2018 Page 29 711 mots LE MONDE ECO ET ENTREPRISE Un nouveau cadre de droit pour l'entreprise Le gouvernement a annoncé une " tématisation de l'invention de nou- vorisé la participation des salariés à réforme de l'entreprise ". Il s'agirait veaux produits par les ingénieurs et la gestion (codétermination). de prendre en compte, dans l'objet les créateurs. Entre 1890 et 1914, les social des sociétés anonymes, effets de cette mutation sont specta- Mais depuis les années 1980, ce cycle d'autres intérêts (salariés, fournis- culaires : développement de la chi- de développement s'est brisé. La so- seurs…) que ceux des associés, ainsi mie, de l'électricité, du téléphone, de ciété anonyme est devenue un outil que le respect des exigences environ- l'automobile, de l'avion, du cinéma, financier au service d'un actionnariat nementales et sociétales. Il y aurait des plastiques… mondialisé, organisé en fonds puis- aussi l'instauration de nouvelles sants, exigeant des dividendes éle- formes de sociétés qui, en plus du but A la différence de l'entrepreneur, qui vés, certains et rapides. Trop sou- lucratif, se doteraient d'une " mission organisait simplement la production vent, elle sert de leurre fiscal sans " engageant autant les actionnaires dans la vie habituelle des affaires, lien avec l'activité de l'entreprise. que les dirigeants. Une proposition l'entreprise forme un régime de créa- de loi (n° 476) ayant des objectifs si- tion de richesses sans précédent. Alors, les inégalités salariales ont ex- milaires a été déposée par un groupe Cette nouvelle puissance collective plosé ; l'emploi et les investisse- de députés de gauche. transforme les repères culturels au- ments n'ont plus suivi les profits. tant que les techniques et les Ainsi, tout en aggravant le conflit ca- Sans préjuger de ce que sera cette ré- connaissances ; elle bouleverse le pital-travail, la domination de la va- forme, il importe d'en comprendre monde universitaire et éducatif. Car leur pour l'actionnaire menace direc- les fondements car il s'agit de ques- sans la science, sans la conception tement le potentiel d'innovation et tions mal connues du public et qui industrielle, quelles richesses aurait d'engagement sociétal de l'entre- font l'objet de confusions persis- pu créer le capitalisme, même le plus prise, au moment même où l'huma- tantes, y compris dans les milieux dynamique ? nité doit impérativement engager scientifiques. Il y a d'abord l'usage Le conflit capital-travail des transformations énergétiques et indistinct des notions d'entreprise et D'où une seconde confusion : croire alimentaires majeures, où la réaction de société (anonyme). Car si la socié- que l'entreprise est l'enfant du capi- aux crises migratoires menace les dé- té est le véhicule juridique de l'entre- talisme et de la société anonyme. mocraties. prise, celle-ci est autre chose que le L'entreprise n'a pu exister qu'avec groupement des associés. des principes renouvelant profondé- La réforme nécessaire est donc bien ment le capitalisme : l'investisse- celle de la société anonyme afin que, Mais qu'est-ce que l'entreprise ? De- ment scientifique et la création col- dans un cadre de droit adapté aux puis l'Antiquité, il existe des mar- lective comme seules sources soute- problèmes de notre temps, l'entre- chands, des affaires commerciales et nables de profit ; un management au- prise, non seulement, crée des em- des associés. Mais l'entreprise telle tonome qui se fonde, en principe, sur plois, mais contribue à inventer les que nous la connaissons ne pouvait la compétence et la confiance des techniques, les modes de vie et les naître qu'à la fin du XIXe siècle, bien personnels ; un droit du travail qui formes de gouvernance du dévelop- après la loi de 1867 qui libéralisait impose à tous la protection sociale pement durable. le statut juridique des sociétés ano- des personnels. nymes. En effet, l'entreprise mo- par Armand Hatchuel ■ derne est née de l'impact de la dé- Partout, ces principes ont mis la so- marche scientifique sur l'activité pro- ciété anonyme au service de l'entre- par Armand Hatchuel ductive et commerciale, et de la sys- prise ; en Europe, ils ont souvent fa- Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Monde 2018 Diffusion : 278 790 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/ 8F94A37B81B05A0195A21070AA0B91DB3487DC0CD9502F5FFB6ADE0 2017 ↑ 24 Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
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