Patronymes des pionniers acadiens au XXe siècle
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Patronymes des pionniers acadiens au XXe siècle Processus et cadre de recherche des patronymes Le territoire de l’Acadie historique L’Acadie historique (1604-1713) s’étendait sur les territoires actuels de la Nouvelle-Écosse, de l’île du Cap-Breton, de l’île du Prince-Édouard, des îles de la Madeleine et du Nouveau-Brunswick. Après le traité d’Utrecht en 1713, l’Acadie et la Nouvelle-France sont sérieusement amputées. En Acadie, la France conserve la colonie de l’Île-Royale et l’Acadie continentale (Nouveau-Brunswick), mais elle cède à la Grande-Bretagne les colonies de Terre-Neuve, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, l'Acadie péninsulaire (Nouvelle-Écosse) et le territoire de la baie d'Hudson. Une ligne territoriale sépare désormais l’Acadie péninsulaire et la partie continentale de l’Acadie française dans l’Isthme de Chignectou. «…De 1713 à 1758, la colonie de l’Île-Royale (possession anglaise de 1745 à 1749) comprend l’île Royale (île du Cap-Breton), l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et les îles de la Madeleine.»1 «Au cours de l'histoire de la Nouvelle-France, l'Acadie française, celle qui constituait le noyau essentiel de la colonie, a juridiquement pris fin en 1713 en devenant la Nouvelle-Écosse transformée pour l'occasion en Acadie anglaise (ou Acadie péninsulaire).»2 La présence française dans le golfe du Saint- Laurent migre alors et est désormais articulée autour de la colonie de l’Île-Royale qui devient une partie importante de la Nouvelle-France. L’article 13 du premier traité d’Utrecht (11 avril 1713) spécifie d’ailleurs que la France a le droit « […] d’y fortifier une ou plusieurs places ».3 Plusieurs colons français et acadiens migrent aussi en Acadie continentale (le Nouveau-Brunswick actuel), alors peu peuplée et peu développée, et constamment contestée par la Grande-Bretagne jusqu’à la bataille de Ristigouche en 17604 5. Puis, en 1763 en application du Traité de Paris, l'Acadie est juridiquement disparue avec la Nouvelle-France.6 1 JOHNSTON, A. J. B., 1758 La finale, Promesses, splendeurs et désolation de la dernière décennie de Louisbourg, Presses de l’Université Laval, 2011; LECLERC, Jacques, «La colonie française de l’Île-Royale (Louisbourg), 1713-1758» dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, CEFAN, Université Laval, 15 avril 2015, [http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/Nlle-France-Louisbourg.htm], (24 jan 2020). 2 LECLERC, Jacques, «La colonie française de l’Acadie 1604-1755» dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, CEFAN, Université Laval, 15 avril 2015, [http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/Nlle-France-Acadie.htm], (30 jan 2020). 3 DROÜIN, François (2013), Je me souviens : le traité d’Utrecht, 1713, Cap-aux-Diamants, (113), 65-66. 4 La colonie de l’Île Royale capitule le 27 juillet 1758, Québec le 13 septembre 1759, Montréal le 8 septembre 1760 et Ristigouche le 29 octobre 1760. 5 Wikipédia, Bataille de Ristigouche, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Ristigouche], (31 jan 2020). 6 Op.cit., LECLERC, Jacques, «La colonie française de l’Acadie 1604-1755». 1
Processus de sélection des patronymes Les patronymes cités dans la liste ci-dessous sont ceux des pionniers acadiens, pour la période de 1636-17147, encore utilisés à la 1re moitié du 20e siècle (1900-1950); les patronymes des ancêtres sont transcrits dans leur graphie d’origine et actuelle. Tous les patronymes qui se prononcent de la même façon, mais s’écrivent différemment ou qui s’écrivent de la même façon, ne sont pas nécessairement d’origine acadienne. Par exemple il y a sept patronymes de pionniers Bergeron, dont un seul est d’origine acadienne : Barthélemy Bergeron dit d’Amboise, les autres pionniers Bergeron se sont installés dans la colonie du Canada en Nouvelle-France. Même chose pour les Hébert dont les seuls pionniers acadiens sont Antoine et Emmanuel Hébert. Certains patronymes d’origine se sont modifiés au fil de temps, par exemple, les Brun dit Le Brun sont devenus des Lebrun; les Mignot dit Châtillon sont devenus des Migneault et des Aubin; les Orillon dit Champagne sont devenus des Orion et des Champagne, etc. Plusieurs ancêtres venus de France utilisaient un nom précédé de la particule nobiliaire « de »8 pour indiquer leurs titres de noblesse, fiefs ou seigneuries. Par exemple, la particule nobiliaire des Damours (d’Amours) de Chauffours, de Freneuse et Jemseg, de Clignancour, etc. indiquait un titre de noblesse couplé au nom de fiefs en France9. Pour les « noms dits », l’exemple des familles Godin dit Châtillon, dit Beauséjour, dit Bellefontaine, dit Bellefeuille, dit Desrochers, etc. pouvait indiquer soit un lieu d’origine, de résidence ou un surnom militaire. Les « noms dits », en général, pouvaient également signifier le prénom de l’ancêtre, une caractéristique physique, un métier, etc.10 Il faut aussi mentionner que des patronymes ont complètement changé, par exemple Guedry dit Grivois, devenu Guildry dit Labine, Labine. La liste ci-dessous ne cite que le patronyme avec la particule nobiliaire ou le « nom dit » du 1er ancêtre acadien, patriarche de toutes les autres générations. Dans le cas des Damours, c’est Damours de Chauffours, même chose pour les Godin, c’est Godin dit Châtillon. Nous avons quand même effectué la recherche pour les « particules nobiliaires » et « noms dits » de 2e génération et il apparait que ces particules et surnoms, mis à part les Aubin, ne sont pas devenus des patronymes liés à l’ancêtre 7 WHITE, Stephen A., Dictionnaire généalogique des familles acadiennes 1636-1714(DGFA), 1999. 8 Wikipédia, «Particules en France, Familles» dans Particule (onomastique), [https://fr.wikipedia.org/wiki/Particule_(onomastique)], (3 fév 2020) 9 DROLET, Yves et LARIN Robert, La noblesse canadienne, regards d’histoire sur deux continents, p.22, Édition de la Sarracénie, 2019, p. (31 jan 2020) 10 Pour en savoir plus sur les «noms dits», consulter l’article «les surnoms et «les noms dits» des ancêtres canadiens- français» sur le blogue de Bibliothèque et Archives Canada, 30 jan 2014, [https://ledecoublogue.com/2014/01/30/les- surnoms-et-les-noms-dits-des-ancetres-canadiens-francais/], (28 jan 2020). 2
acadien, même si certains de ces patronymes existaient bel et bien au 19e siècle, par exemple, les Bellefeuille qui ne sont pas d’origine acadienne. Il existe au moins deux listes de patronymes acadiens (18e siècle) disponibles sur le web, mais elles ne font pas la distinction entre les personnes seules et les couples avec ou sans descendance identifiée et connue (ex. soldats, militaires, gouverneurs, personnes décédées ou de passage, hommes ou femmes). De plus, plusieurs pionniers acadiens n’ont eu qu’une descendance féminine, donc le patronyme a disparu au profit de celui de l’époux. Traditionnellement, les patronymes se transmettaient, jusqu’à tout récemment, par les hommes puisque les femmes en se mariant prenaient le nom de leur époux et perdaient donc leurs patronymes d’origine. De plus, ces listes ne se limitent pas aux patronymes des patriarches, mais citent également tous les patronymes avec des particules nobiliaire ou des «noms dits» qui appartenaient aux descendants (frères, sœurs, cousins, cousines, neveux, nièces, etc.). Nous avons supprimé ces patronymes de la liste pour faciliter la lecture, la compréhension et éviter la répétition excessive des patronymes venant de la même souche et qui n’existaient plus au 20e siècle. À la première moitié du 20e siècle, il ne reste qu’environ 150 patronymes acadiens si nous acceptons les doublons de la liste ci-dessous. Par exemple aux lettres C et Q, nous trouvons le patronyme homophone du pionnier acadien Roger Kriessy11 qui devient Caissie au N.-B., Caissy en Gaspésie et Quessy en Mauricie. Quant aux femmes d’aujourd’hui, malheureusement, elles devront faire les lignées matrilinéaires (remonter les générations d’épouses) pour savoir si certaines d’entre elles sont de descendance acadienne. Dans tous les cas, les patronymes sont à titre indicatif. Pour savoir si vous êtes de descendance acadienne ou autre, il est suggéré d’effectuer des recherches généalogiques avec des outils et des bases de données reconnus pour leur fiabilité. De plus, les conseillers du Centre de généalogie de la Société acadienne Port-Royal se feront un plaisir de vous guider dans vos recherches. Suzanne Caissy La recherche a été faite par Suzanne Caissy pour la Société acadienne Port-Royal en janvier 2020. Les sources utilisées sont le Dictionnaire généalogique des familles acadiennes 1636-1713 de Stephen A. White, les outils de l’Institut généalogique Drouin (IGD), le dictionnaire des patronymes du programme de recherche démographique historique de l’Université de Montréal (IGD-PRDH), la base de données de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) et la base de données de Généalogie du Québec et d’Amérique française. Note importante: les descendances fournies par la base de données Généalogie du Québec et d’Amérique française peuvent contenir des lacunes et des erreurs de descendance. Par lacunes et erreurs, nous entendons 11Je n’inscris pas dans les K le patronyme Kriessy, Kessy, Kessi ou Kuessy puisque le patronyme n’existe plus aujourd’hui. Recensement en Acadie 1671-1752, Bibliothèque et Archives Canada, Archives des colonies : Série G 1 – 2572 [http://heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_reel_c2572], (27 janvier 2020). 3
que la généalogie de l’ancêtre recherché ne se trouve pas dans la base de données, que le patronyme est écrit différemment ou que des erreurs se sont glissées dans les noms, dates et lieux de baptême, mariage et sépulture des descendants. Il n’en demeure pas moins, que c’est une bonne source d’informations pour débuter sa recherche généalogique. Si votre patronyme ne se trouve pas dans la liste ci-dessous et que vous croyez que votre nom de famille est d’origine acadienne, nous vous suggérons de fournir à la Société acadienne Port-Royal votre généalogie avec les sources primaires à l’appui et après vérification, nous l’ajouterons à la liste ci-dessous, lors d’une nouvelle édition. 4
Liste patronymique des pionniers acadiens au 20e siècle A Alain, Allain Amireau dit Tourangeau, Amireault, Mirault, Mireault Arbour, Harbour Arsenault, Arsenaux, Arseneau Arseneaux Aubert de la Chesnaye, Aubert Aubin, Mignot dit Châtillon, Mignault (cas particulier : certaines branches de la famille Mignot dit Châtillon se nomme Aubin du prénom du 1er ancêtre Jean-Aubin Mignot dit Châtillon. Aubois dit St-Julien, Aubois, Hautbois Aucoin B Babin Babinot dit Deslauriers, Babineau Barolet Baron dit Lupien, Baron, Lupien Barnabé Barriault, Barrilleaux, Barillot Bastarache dit le Basque, Bastarache Baudry, Beaudry Baudoin, Baudouin Belisle, Le Borgne de Beaulieu Belliveau, Béliveau, Bélliveau Benoit dit Labrière, Benoit Bergeron dit d’Amboise, Damboise 5
Bernard Bertrand Blanchard Blaquière dit Le Merle, Blaquière Blin, Blain, Habelin Boissel Boucher dit Desroches, Boucher Boudreau, Boudreaux, Boudrot Bourdages Bourg, Bourc, Bourk, Bourque Bourgeois Boutin Bradstreet Brasseur dit de la Citardy, Brasseur, Brazeau, Lebrasseur Breau Brault, Breaux, Bro, Brot Briard, Lejeune dit Briard Brun, Lebrun Bugeaud, Bujold C Caissie, Caissy, Quessy Caouette, Caillouette, Cahouet Carré, Carret Cellier dit Normand, Cellier, Desalliers Champagne (Orillon, Orion) Châtigny dit Lépine, Châtigny Châtillon, Godin dit 6
Chauvet dit La Gerne, Chauvet, Chauvette Cordeau dit Des Lauriers, Deslauriers Cormier Corporon Cosset, Cossette Coste, Côté Chiasson, Giasson, dit Lavallée Clouâtre Comeau Croteau Cyr, Sire D Daigle, Daigre Damboise, Bergeron dit d’Amboise D’Amours de Chauffours, D’Amours, Damours Deneau Denis, Denys (2 pionniers différents : Denis et Denys, DGFA p. 481, White; Jean Denis d. 1695, 3 filles. Dans GQAF, ils nomment le pionnier Jacques Denys : Jacques Denis, père de Nicolas Denys). D'Entremont (Mius) Desalliers, Cellier dit Normand, Cellier Deslauriers, Cordeau Des Lauriers Desroches Deveau dit Dauphiné, Devault, Deveaux Dihars (Diers) dit Beaulieu, Dierce, Beaulieu Doiron, Douaron Doucet 7
Dubois dit Dumont, Jean-Bte (ne semble pas avoir de descendance d’après le DGFA, p. 554, White. À vérifier : GQAF parle aussi d’un Jean-Bte Dubois, même père & mère, René Dubois dit Brisebois & Anne-Julienne Dumont de Montréal, mais ne sont pas les mêmes : dates de n, m & d/s GP différentes; déporté en France). Dugas Duon dit Lyonnais, Duon (tous déportés; aucune descendance masculine connue) Dupont de La Garde et du Vivier, Dupont (tous retournés en France, décédés ou descendance féminine) Dupuis, Dupuy F Fontaine Forest, Forest (de) G Gallant, Haché dit Gallant Garceau dit Tranchemontagne, Garceau Gaudet, Godet Gauthier Gautrot, Gautreau, Gottreau Genest dit Labarre, Genest Girouard dit La Varanne, Girouard Godin dit Châtillon, Godin Grandmaison Granger Guedry dit Grivois, Guildry dit Labine, Labine Guérin 8
H Habelin, Blin, Blain Haché dit Gallant, Gallant Harbour, Arbour Hautbois, Aubois dit St-Julien, Aubois Hébert Henry dit Robert, Henry Héon (arrivé en 1720, n’est pas mentionné dans le DGFA de White, S.A.) Hertel de Rouville, Hertel J Jeanson, Jeansonne, Johnson L Labine, Guildry dit Labine, Guédry dit Grivois Lagacé, Mignier dit Lagacé, Mignier Landry Langlois Lanoue Lapierre, Pouget dit Lapierre Laure, Lord dit Lamontagne Leblanc, LeBlanc Lebrasseur, Brasseur, Brazeau Lebrun, Brun Le Borgne de Belisle, Leborgne Lefevbre Leger dit La Rosette, Léger 9
Lejeune dit Briard, Briard Le Prince, Leprince, Prince Lereau, L’Héreault Lupien M Marchand Martin Mélançon, Melanson dit Laverdure Mercier dit Caudebec Mignault, Mignot dit Châtillon Mignier dit Lagacé, Mignier, Lagacé Miousse, Mius d’Entremont Mirand, Mirande, Myrand Mirault, Mireault, Amirault, Amireau dit Tourangeau Morin dit Boucher, Morin O Orillon dit Champagne, Orion P Parr, Part dit Laforest Pellerin Petit Petitot dit Saint-Seine (Sincennes) Petitpas Pineau, Pineault Pitre 10
Poirier Poitevin dit Parisien, Potvin Pothier, Poitiers, Poitier Porlier Pouget dit Lapierre Prince, Le Prince, Leprince R Rainville Raymond Richard dit Sansoucy, Richard Robichaud Roy dit La Liberté, Roy S Samson Saulnier, Saunier, Sonnier Savoie, Savoye Sire, Cyr Soulard Surette T Terriau, Terriot, Thériault, Thériot Thibodeau Trahan 11
V Vienneau Vigneau dit La Verdure, Vigneau, Vigneault Vincent TOTAL : 155 avec doublons et patronymes douteux 12
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