PAUL LOMBARD Une vie pour sa ville - JUIN 2020 - Ville de Martigues
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Le magazine de la ville de Martigues JUIN 2020 N°54 Reflets PAUL LOMBARD Une vie pour sa ville
ESPACE PUB
ÉDITORIAL
N°54
LA CHRONIQUE
VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE DE GABY CHARROUX
04
IL AVAIT MARTIGUES
PAUL LOMBARD une vie pour sa ville 04
[ DOSSIER ] UNE MARTIGUES résistante
et moderne 06
ÉDUCATION « Bisous de loin ! » 14
[ REPORTAGE ] LES COMMERCES lèvent
AU CŒUR
le rideau 28
Maire de Martigues
Ce mois de juin 2020 portera en lui une amertume et une
tristesse difficiles à décrire. Il est une certitude, Martigues est
VIVRE endeuillée par la perte de celui qui l’a façonnée. Maire courage,
LES QUARTIERS
ENSEMBLE bâtisseur et visionnaire, Paul Lombard aura su faire gravir à notre
32 ville des sommets que les meilleurs alpinistes auraient jugés
infranchissables. Avec le gout de l’effort et du travail bien fait, il aura
permis à Martigues de s’inscrire durablement dans la modernité
DES PRIORITÉS dans les quartiers 33 sans jamais se départir de son identité. Tout chez nous évoque les
LES MAISONS DE QUARTIER ont rouvert 35
quarante années que Paul a passées à la tête de notre commune.
L’aménagement ambitieux et raisonné de notre territoire, la
sauvegarde d’espaces naturels profitables à tous, le développement
de politiques familiales novatrices, sont autant d’aspects à mettre
au crédit de celui qui a mis tout son temps, toute son énergie pour
satisfaire l’intérêt général. L’histoire entre Paul et Martigues était
VIVRE LES
TEMPS FORTS fusionnelle. L’amour qu’il portait à sa ville pouvait sembler presque
ENSEMBLE
36
irrationnel, quasi mystique serait-on tenté de dire. Mais c’est cet
amour indéfectible qui nous aura permis de grandir, d’évoluer et
d’être ce que nous sommes. En se penchant sur l’action de Paul,
les nouvelles générations verront tout ce que nous lui devons.
MUSIQUE ET DANSE à l’infini 37
DEUX FOIS PLUS DE SPECTACLES aux Salins 38 Elles y trouveront des sources d’inspiration immenses pour tracer
FIGUEROLLES ET JULIEN OLIVE il était temps 40
à leur tour des perspectives heureuses, à l’instar des équipes
ÉTAT CIVIL 42
municipales qui se sont succédées depuis 2009. Au-delà du
REFLETS LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES - MENSUEL
parcours politique hors norme de Paul, nous nous souviendrons
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : GABY CHARROUX
CO-DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : CAMILLE DI FOLCO
de l’ami qu’il était pour chacun d’entre nous. Un ami bienveillant
SERVICE COMMUNICATION : VILLE DE MARTIGUES
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qui ne mâchait pas ses mots mais dont la présence était
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sauf autorisation expresse du directeur de la publication apaisante. Un ami qui fit passer l’intérêt des Martégales et des
CONCEPTION : SEML MARITIMA MEDIAS
LE BATEAU BLANC BT C - CH. DE PARADIS Martégaux avant toute chose et dont la probité était la marque de
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DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : THIERRY DEBARD
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Tél : 04 91 03 18 30 - DÉPOT LÉGAL : ISSN 0981-3195
Ce numéro a été tiré à 27 200 exemplaires
Reflets est imprimé sur papier Pefc, avec encres végétales
Couverture : © François Déléna
03
VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE
UNE VIE
POUR SA VILLE © François Déléna
Pour Paul Lombard, Martigues était une passion. Il y a consacré
tous ses efforts, et les habitants l’ont véritablement plébiscité pour
cela, lui offrant une longévité politique hors normes
« Je crois qu’on a réussi », disait s’engage en politique au sortir de Cela alors que l’industrialisation le rayonnement. Une ville qui a
Paul Lombard en 2009, après la guerre. Dirigeante de l’Union de l’ouest étang de Berre est en vécu un véritable état d’urgence
avoir été maire de Martigues des Femmes Françaises, elle pleine croissance. Paul Lombard durant une trentaine d’années :
durant quarante années. figure sur la liste d’Union patrio- évoquait ainsi cette période : « On de 17 000 habitants en 1959, sa
Devant des milliers de personnes, tique républicaine et antifasciste. avait la “ gnaque ” comme on dit population est passée à 28 000
réunies à La Halle au soir du 17 Mais la mère de Paul Lombard ne aujourd’hui. Cette jeunesse, cette en 1969, puis à 38 000 en 1976.
avril 2009, il cédait la place à va pas tarder à passer le relais à volonté de travailler, ont changé En 1983, quand la nouvelle mai-
Gaby Charroux, recevant une son fils, qui en 1953 travaille aux l’ordre des choses. Les gens nous rie est inaugurée sur les terrains
ovation pour l’œuvre accomplie. savonneries Astra Calvé (site de voyaient sur le terrain, et ils ont d’anciens salins, Martigues
Son parcours avait débuté au Caronte), et a repris le flambeau : vu les premières réalisations. On compte 42 000 habitants. Pour se
lendemain de la seconde guerre syndicaliste, membre du PCF, il s’était fixé trois objectifs : rattraper faire une idée de la pression vécue
mondiale, à laquelle sa famille devient conseiller municipal le temps perdu, mettre Martigues à par ses élus, signalons qu’en
avait payé son tribut. Son père, dans l’opposition. Le maire est l’heure de son temps et lancer des moyenne, entre 1959 et 1977,
Paul Baptistin Lombard, fut l’un alors le socialiste Paul Pascal, programmes d’équipements pour s’y construisait une classe par
des chefs de file de la CGT à la jusqu’en 1959 où la liste du Parti préparer son avenir ». mois. Mais les équipes menées
raffinerie BP (plus tard devenue communiste, menée par Francis par Paul Lombard ne veulent
Inéos), ce militant communiste Turcan, l’emporte aux élections UNE CLASSE CONSTRUITE pas se contenter de répondre
fonda, durant l’Occupation, le municipales. Une jeune équipe CHAQUE MOIS aux besoins ; il s’agit de moder-
réseau FTPF (Francs tireurs et est en place, et le chantier est En 1968, Francis Turcan décède niser Martigues, oui, mais tout
partisans de France) local. Il fut colossal : la ville est en retard et Paul, qui est son premier en préservant son identité, ses
fusillé par les Allemands, ainsi sur tout, elle n’a pas de tout à adjoint, lui succède. Il restera atouts environnementaux, sa
que d’autres patriotes en juin l’égout, elle manque d’équipe- maire jusqu’en 2009, vouant sa qualité de vie. Un véritable défi
1944. Sa veuve, Césarie Lombard, ments, d’écoles, de logements… vie à Martigues dont il a assuré qui se traduit par une maîtrise
04 j u i n 2 0 2 0 Reflets
VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE
TÉMOIGNAGES
de l’urbanisme qui aujourd’hui
encore porte ses fruits, et par DE MARTÉGAUX
un développement harmonieux « C’est une page
du territoire communal. Ce suc- de l’histoire de
cès, les Martégaux le plébiscite- Martigues qui se
ront à plusieurs reprises, ce qui tourne. Il était
assurera à Paul Lombard et ses accessible, on
© R.R.
équipes une longévité politique l’appelait par son
exceptionnelle. prénom, Paul. C’était un brave homme. »
Député de 1988 à 1993, officier de
la Légion d’honneur en 2011, il ne « Je n’étais pas de
s’est jamais écarté de la ligne de son bord, mais je
conduite qu’il s’était fixée. dois reconnaître que
À propos du grand parc de c’était un très bon
Figuerolles, qu’il a fondé et qui maire. Il avait tout
© R.R.
porte son nom, Paul Lombard pour lui. »
© DR
disait : « Je veux que tous les
enfants de la ville, quels qu’ils soient, Favoriser l’accès au sport et à l’éducation était, pour Paul Lombard, une priorité. « Oui, j’ai eu
puissent en profiter ». Quel regard de la peine
portait-il sur son bilan ? Voici ce la population et moi, une compré- plupart de mes collègues. Il ne faut d’apprendre le
qu’il répondit en 2009 : « J’ai hension réciproque, une affection. pas ramener ce palmarès au maire, décès de Paul
conscience d’avoir un parcours hors Nous avons travaillé pour notre ville, certes c’est le chef d’équipe, mais ceux Lombard. Je suis
normes. Huit mandats… quand j’ai nous sommes sur le plan de la probité qui mettent le charbon dans la chau- née à Martigues
© R.R.
commencé, à 26 ans, je ne l’aurais pas inattaquables. J’ai toujours habité dière ont autant de mérite que lui ». et je sais qu’il a
imaginé ! Ça a eu l’avantage, je pense, la même maison, mené la même vie, Michel Maisonneuve beaucoup fait pour sa ville. »
d’établir une certaine complicité entre sans esbrouffe. C’est aussi le cas de la
« C’était une
figure locale, il a
L’HOMMAGE DE GABY CHARROUX
marqué l’histoire
de Martigues. Il
a transformé cette
ville. Il a bâti des
« Avec Paul, nous perdons un amoureux de sa ville et de constructions d’écoles, de notre hôpital, de logements ou bien nouveaux quartiers,
l’intérêt général qu’il faisait prévaloir sur ses propres intérêts encore d’infrastructures sportives et culturelles sont autant grâce à lui et à son
© R.R.
personnels. Son parcours politique fut hors normes et mar- de concrétisations à mettre à son actif. Son action politique équipe on a pu
qué par le soutien indéfectible des habitants de Martigues. aura puisé toute sa singularité et toute son originalité dans s’installer dans un logement neuf. »
Un soutien qui s’est établi dans une véritable relation de un choix idéologique qu’il s’était fixé avec sa formation poli-
confiance entre le maire qu’il était et la population. Une tique de toujours : le Parti Communiste Français. La gestion « Paul Lombard,
population qu’il chérissait et pour laquelle son affection était de l’eau et de l’assainissement par une régie publique en est c’est quelqu’un
que je connaissais
sans limite. De ses propres aveux, ses premières années de d’ailleurs une forte illustration, tout comme son engagement
personnellement et
mandat ont été les plus palpitantes. Dans des journées de pour les familles avec la création du centre Eugénie Cotton
que j’estimais. Il
travail interminables et éreintantes, il a mis toutes ses forces, ou sa vision novatrice pour préserver nos espaces naturels, © R.R.
était aimé. »
toute son âme pour permettre à Martigues de ne pas rater symbolisée aujourd’hui par le Grand parc de Figuerolles
le train de l’histoire. Les réalisations furent immenses, telle- auquel j’ai tenu à donner son nom. Paul était un bâtisseur « C’est une triste
ment nombreuses qu’il serait presque impossible de toutes les au caractère fort qui mêlait pugnacité et détermination. nouvelle, c’était
citer sans en omettre une. Le développement de la voirie, les Des atouts qui lui permirent d’œuvrer pour le bien com- un ami de mon
mun pendant 40 ans en tant que maire mais aussi en père. Ils étaient à
qualité de député de 1988 à 1993. Pour ma part, ce fut un l’école ensemble. Il a
privilège d’être à ses côtés pendant 20 ans. Une expérience énormément compté
formatrice qui m’a été profondément précieuse pour prendre pour la ville. Pour
moi, c’est quelqu’un
sa suite et ainsi poursuivre l’œuvre progressiste entamée
© R.R.
de la famille qui est
en 1959 par Francis Turcan. Et si nous nous sommes
parti. »
parfois éloignés, nous avons toujours eu l’intelligence
et la hauteur nécessaire pour toujours nous retrouver « J’ai toujours
dans l’intérêt de notre ville et de ses habitants. Paul a entendu parler de Paul
été, jusqu’au bout, jusqu’aux dernières élections muni- Lombard, c’était un
cipales, à nos côtés pour m’accompagner et me soutenir homme très aimé.
au poste de maire. À ses proches, à sa compagne, et Il a été maire pendant
au nom de l’ensemble des Martégales et des Martégaux, plus de quarante ans,
© R.R.
© Frédéric Munos
je tiens à exprimer notre immense tristesse et notre c’est une belle longévité.
compassion la plus sincère. Aujourd’hui, nous ne lui Il a transformé la ville et Gaby Charroux
en est le digne successeur. »
Pose de la première pierre au Vallon de l’Eurré. disons pas adieu, mais simplement merci. »
Reflets j u i n 2 0 2 0 05
VIVRE LA VILLE Reflets
ENSEMBLE
LA CONFIANCE
RENOUVELÉE
06 j u i n 2 0 2 0 Reflets
VIVRE LA VILLE
[ DOSSIER ] ENSEMBLE
UNE MARTIGUES
RÉSISTANTE ET MODERNE
C’est dans des conditions particulières que le Conseil municipal a
réélu le maire Gaby Charroux. Avec ses 36 conseillers, la majorité
municipale nourrit d’ambitieux projets pour Martigues
« Martigues s’engage !
Il est nécessaire de
soutenir les plus fragiles.
C’est pourquoi nous
mettons en place une
Allocation municipale
de solidarité. » Gaby Charroux
© Frédéric Munos
La réélection de Gaby Charroux s’est déroulée dans La Halle afin de respecter les règles de sécurité sanitaires.
Avec près de 61 % de voix obtenues programme de la majorité prévoit Martigues durable. » Un projet qui
dès le premier tour des élections quatre axes majeurs de travail : place en son cœur la biodiversité et
municipales, Gaby Charroux s’est Martigues durable, Martigues de dont les objectifs, concrets, se défi-
imposé haut la main. Un score qui toutes les égalités, Martigues du vivrenissent par les termes « sanctuariser,
lui donne également deux sièges ensemble et Martigues innovante. préserver et développer ».
supplémentaires au conseil muni- Gaby Charroux l’a annoncé, le pre-
cipal, passant ainsi le nombre de UNE VILLE QUI RÉSISTE mier grand dossier sur lequel va
conseillers de la majorité à 36. Le 27 « Cette résistance, c’est aujourd’hui plancher la municipalité dans ce
mai dernier, dans La Halle et sans que nous devons la conforter […] C’est domaine est la mise en place d’un
public, respect des règles sanitaires aujourd’hui que nous devons lancer la Conseil local de la Ville durable
oblige, Gaby Charroux a officielle-
ment été réélu maire. « Je continue-
rai ainsi à être le maire de toutes les L’ALLOCATION MUNICIPALE DE SOLIDARITÉ
Martégales et de tous les Martégaux,
attentif aux attentes et aux préoccu- Afin d’aider les plus fragiles dans cette période de crise sanitaire et écono-
pations, soucieux des enjeux et des mique, la Ville a créé l’Allocation municipale de solidarité en remplacement de
défis qui nous attendent. » l’Allocation municipale de logement qui ne sera pas reconduite en 2020 en rai-
Des défis justement, Gaby Charroux son de la disparition de la taxe d’habitation. Elle s’adresse aux bénéficiaires des
et son équipe municipale sont prêts à RSA, ASS, ASPA et AAH résidant à Martigues au 1er juin 2020. Son montant est
en relever ces six prochaines années. de minimum 100 euros. Les documents à fournir : photocopies de la quittance
À travers un programme ambitieux ou de l’avis de paiement de loyer de moins de 3 mois pour les locataires, de la
et résolument moderne, la liste taxe foncière 2019 pour les propriétaires, de la carte d’identité, les attestations
« Ensemble toujours plus loin » CAF ou Pôle emploi ASS ou de la Caisse de retraite ASPA, un relevé d’identité
entend faire de Martigues une ville bancaire IBAN. Attention, tous les documents doivent être au même nom. Ils
« forte, incontournable qui symbolise doivent être mis sous enveloppe marquée « Allocation municipale de solida-
des choix audacieux, courageux et cohé- rité » avec au dos les noms et numéro de téléphone. Ils peuvent être déposés
rents », sans oublier, bien entendu, dans les Maisons de quartier, accueils de proximité, foyers restaurants et clubs,
© Frédéric Munos son âme de « résistante ». Ainsi, le et à l’Hôtel de Ville. L’Allocation se demande sur dossier, pas de rendez-vous.
Reflets j u i n 2 0 2 0 07
VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE [ DOSSIER ]
composé d’élus et d’habitants. « Nous que sont Henri Cambéssedès,
allons aussi amplifier la Martigues Camille Di Folco, Gérard Frau,
de toutes les égalités, a-t-il poursuivi, Nathalie Lefebvre, Stéphane
comme l’époque l’exige. Egalité de trai- Dalahaye, Sophie Degioanni,
tement et égal accès aux droits. » Florian Salazar-Martin, Linda
Pour cela, une commission extra-mu- Bouchicha, Pierre Caste, Annie
nicipale qui abordera la question de Kinas, Frédéric Grimaud et
l’égalité femmes– hommes verra Charlette Benard. « Je sais que les
le jour. Durant ce mandat, l’équipe élus de la majorité sauront être, eux
municipale souhaite aussi renfor- aussi, ces élus de proximité, à l’écoute,
cer le vivre ensemble. En l’inscri- dans l’action et dans l’engagement. »
vant dans son programme, la Ville Certains de ces adjoints auront
marque ainsi un acte fort et inédit. aussi la double fonction de conseil-
« Cela n’a jamais été intégré dans les lers métropolitains. Là encore,
volontés, inscrit dans les projets. » Cela il s’agit d’un enjeu majeur pour
devrait se concrétiser par la mise la Ville qui entend lutter contre
en œuvre du Référendum d’initia- « une métropolisation inhumaine
tive citoyenne. Enfin, c’est une ville […] Les Martégales et Martégaux
© Frédéric Munos
particulièrement innovante qui se pourront compter sur nous pour
dessine à l’horizon de ce mandat. défendre le territoire et continuer à
« Martigues devra être la ville de toutes proposer un autre chemin. » Parmi
Les tables de dépouillement, le soir du 15 mars.
les innovations, celle qui allie technolo- les projets phare portés au sein de
« Résister c’est aussi continuer gies nouvelles et méthodes novatrices. » la Métropole, celui du classement
de l’étang de Berre au patrimoine
à lutter, à défendre les intérêts DOUZE ADJOINTS
Pour mener à bien ce vaste pro-
mondial de l’Unesco se poursuit.
Une conseillère, Sigolène Vinson,
tout autant qu’à construire. » gramme, Gaby Charroux sait pou-
voir compter sur ses douze adjoints
est même désormais en charge de
ce dossier. Gwladys Saucerotte
Gaby Charroux
UN RÔLE ÉLARGI
POUR HENRI CAMBESSÉDÈS
Le 1er adjoint a en charge de nouvelles missions, mais il a l’appui
d’autres élus constituant avec lui un groupe de travail. Une nouvelle
méthode dont il nous explique les grandes lignes
Ancien professeur des écoles, et conseillers municipaux vont coopérer au développement durable, une ville
directeur de celle de Saint-Pierre avec moi. Chantal Habastida pour de toutes les égalités et de toutes les soli-
puis de celle de La Couronne, la commande publique, Jean-Marc darités. Ce que nous cherchons, c’est
Henri Cambessédès est devenu Villanueva pour la sécurité et Christian être davantage dans la proximité des
1er adjoint au maire en 2009. Mais il Deprez pour les travaux dans les quar- habitants, par exemple pour ce qui est
avait déjà une solide expérience en tiers et Allô Martigues. On entre donc des travaux, les élus de notre groupe
tant que conseiller municipal depuis dans une nouvelle logique qui n’est de travail suivront les grands projets,
95. Comme il le dit lui-même : plus la répartition habituelle un élu/ mais aussi ceux du quotidien, qu’il
« L’enseignement c’est mon métier une direction de services, mais selon s’agisse de routes, de pistes cyclables,
qui est aussi une passion, la politique un schéma moins étanche, avec des d’éclairage public, du portail d’une © Frédéric Munos
c’est l’engagement dans ce en quoi je élus qui vont constituer des groupes de école, de façon à être en prise avec la
crois ». Sa mission de 1er adjoint est quotidienneté des habitants. Dans la
travail, ce qui facilitera l’échange entre
donc reconduite aux côtés de Gaby différents secteurs ». relation entre les services municipaux,
Charroux et de toute l’équipe muni- même si chacun conserve son savoir-
cipale, mais pour ce nouveau man- ALLER VERS LA TRANSVERSALITÉ faire, son domaine de compétence, mette les bouchées doubles. C’est pour
dat elle a été modifiée : « J’ai toujours « L’objectif de ce décloisonnement on impulse une méthode de travail cela que quatre conseils municipaux
la fonction administrative, le juridique est d’être plus en phase avec la réa- plus transversale, en favorisant le sont programmés en deux mois, dont
et le funéraire, mais je vais avoir aussi lité du terrain et de réagir avec plus dialogue. » le premier a eu lieu le 27 mai. Cela
en charge la sécurité, la commande de promptitude. Cela correspond au Henri Cambessédès évoque les dif- représente beaucoup de travail, mais
publique et les travaux. C’est dire programme conçu par l’équipe muni- ficultés créées par la crise sanitaire : heureusement, nous sommes adossés
que le rôle du 1er adjoint est nettement cipale et aussi avec les habitants, qui « Nous sommes en phase de redémar- à une direction générale des services
élargi. Mais je ne suis pas seul puisque répond aux quatre grandes théma- rage, la crise nous a fait perdre à tous qui est rompue à l’exercice ».
dans la nouvelle organisation, d’autres tiques : une ville qui innove, une ville beaucoup de repères, il va falloir qu’on Michel Maisonneuve
08 j u i n 2 0 2 0 Reflets
VIVRE LA VILLE
[ DOSSIER ] ENSEMBLE
UNE VILLE AUX PORTRAIT
VALEURS AFFIRMÉES DU SOLITAIRE
AU COLLECTIF
La ville de toutes les égalités et le sport font partie des Rencontre avec Sigolène
délégations de l’adjoint Gérard Frau Vinson, élue déléguée à
l’étang de Berre
« Notre tâche est d’être opération- et à sa candidature au
nels le plus tôt possible. D’ores et patrimoine mondial de
déjà, je travaille le mardi matin avec l’Unesco
la Direction des sports, puis nous Écrivaine, Sigolène Vinson
sommes en train de mettre en place est aussi chroniqueuse
des rencontres avec le secteur santé à Charlie Hebdo. Après
ville. Quels enseignements tire-t-on de avoir arpenté les tribunaux
la période qu’on vient de vivre ? Des prud’homaux parisiens,
© Frédéric Munos
problèmes graves ont été posés, pas cette ancienne avocate,
seulement en termes de santé mais spécialisée en droit du
aussi de paupérisation. Le confine- travail, a pris le large pour
ment a révélé des situations drama- la Corse, avant de poser ses valises à Martigues, en face de
tiques, des familles n’avaient même l’étang de Berre, il y a quelques années. Elle est aujourd’hui
plus de quoi manger, et le recours au élue en charge de l’avenir et de la préservation de ce plan
chômage partiel n’a fait qu’aggraver d’eau. « L’Étang de Berre est un territoire complexe et contradictoire,
les choses. Et c’est au niveau local qu’il estime-t-elle. Jamais rien n’est tout blanc ou tout noir. La nuance
© Frédéric Munos
a fallu répondre aux urgences, la mai- et le doute sont importants... Et puis, n’est-elle pas belle cette vue ?
rie, l’hôpital, les associations ont été La Sainte-Victoire qui se détache dans le lointain… »
en première ligne dès les premières L’engagement politique de Sigolène Vinson ne date
heures de la crise. Oui, les inégalités pas d’aujourd’hui. Étudiante déjà, elle militait au parti
sont à réduire en permanence, mais publique il y a augmentation des communiste. « Je me souviens avoir collé bon nombre d’affiches
notre ambition est d’aller plus loin : inégalités. Ce n’est évidemment pas de Robert Hue pour les élections présidentielles de 1995.
de produire de l’égalité. C’est un défi le choix qui est fait à Martigues, et Je suis ensuite devenue avocate en droit du travail. »
fort, que nous devons structurer et cela depuis longtemps. La force des C’est donc tout naturellement qu’elle a accepté de s’engager
décliner dans tous les secteurs. La dif- services publics locaux l’a montré. Ce auprès de cette nouvelle équipe municipale. « Le bilan et le
ficulté, c’est que toutes les politiques qui me donne confiance, c’est d’être programme de la liste portée par Gaby Charroux sont empreints
menées par l’État ont été conduites un élu municipal dans une ville où les d’idéaux et hérités de pratiques fortes, éprouvées et approuvées,
dans un souci de réduction de la valeurs sont affirmées et concrètement confie-t-elle. Solitaire dans l’âme et la pratique, j’espère me mettre
dépense publique, et on le sait, chaque mises en action. » Propos reccueillis au service du collectif, de la chose publique. » Caroline Lips
fois qu’il y a réduction de la dépense par Michel Maisonneuve
« Ce qui me
donne confiance, APPRENDRE À VIVRE
c’est d’être un ENSEMBLE
élu municipal La ville du vivre-ensemble est l’un social. « On devra aller plus loin que
dans une ville où des axes forts que la majorité muni-
cipale entend développer au cours
les travaux de proximité. Ce sera aux
habitants, accompagnés des élus, de
les valeurs sont de ces six prochaines années. Sous
la houlette de l’adjointe Nathalie
décider de l’utilisation de ce budget par
rapport à la situation de leur quartier. »
concrètement Lefebvre, de nombreux projets en Des états généraux sur un sujet
précis, comme par exemple le déve-
mises en action. »
ce sens vont voir le jour. Le premier
© Frédéric Munos
d’entre eux : la création d’un référen- loppement des pistes cyclables, vont
Gérard Frau dum d’initiative citoyenne. « Notre également être mis en place.
ambition est d’interroger les habitants « L’idée est de construire l’avenir de la
sur un enjeu précis, explique l’ad- ville avec les habitants. » La ville du
jointe. Ils seront alors amenés à voter. vivre-ensemble, c’est aussi le droit redistribuer les moyens financiers. Les
La ville du vivre-ensemble a plusieurs des familles et le service public. CIS gratuits, le conservatoire gratuit
axes. Avant tout, celui de renforcer « Se pose notamment la question de pour les plus jeunes, l’allocation muni-
la démocratie. On veut davantage de l’égalité femmes-hommes, souligne cipale de solidarité, nous y sommes
participants à la vie des quartiers et Nathalie Lefebvre. C’est un enjeu très profondément attachés et notre sou-
de la cité. » Pour cela, des budgets important, l’échelon local a son rôle à hait est que tous les habitants puissent
participatifs seront attribués par la jouer. Quant aux services publics, c’est bénéficier de ces services publics. »
Ville aux cinq quartiers d’habitat notre ADN. C’est notre manière de Gwladys Saucerotte
Reflets j u i n 2 0 2 0 09
VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE [ DOSSIER ]
« LA CULTURE N’A PAS
DE FRONTIÈRES »
Pour Florian Salazar-Martin, qui a en charge un axe majeur du pro-
gramme municipal, la ville durable et la culture, Martigues a tous
les atouts pour construire une alternative
Florian Salazar-Martin pose d’em- y compris par les salariés dans leur l’aménagement on peut développer
blée la problématique : « Les ques- combat contre les maladies pro- l’utilisation des deux-roues, faire recu-
tions économiques, industrielles, envi- fessionnelles. Nous sommes sur ler la présence de la voiture, favoriser
ronnementales et culturelles sont liées. une terre d’industrie mais avec un les transports en commun ».
La culture, c’est la manière de vivre, patrimoine écologique très impor-
et la ville est l’espace commun où cela tant, qui a malgré tout été préservé. « IL S’AGIT DE FAIRE
se construit ». L’équilibre est fragile, si l’on veut une ENSEMBLE »
Pour cet ancien professeur de ville durable, il faut trouver com- Ces préoccupations, qui brassent
musique, conseiller municipal ment harmoniser le développement des secteurs très larges, forment
depuis 1995, la notion de déve- industriel, la protection de l’environ- l’un des axes majeurs du pro-
loppement durable trouve, à nement, l’aménagement urbain et gramme porté par l’équipe muni-
Martigues, des champs d’appli- les diverses activités économiques et cipale : la ville durable. Florian
cation précis : « Si la moitié du de loisirs. Tout cela fait partie de la Salazar-Martin y travaille aux côtés
territoire communal est aujourd’hui vie culturelle. Il y a ici des ressources de Jean-François Mauffrey pour
propriété publique, c’est parce que importantes, techniques mais aussi l’industrie et l’environnement.
depuis 60 ans, la Ville cherche à pré- artistiques ; on a vu que même pen- Concernant la culture, l’adjoint
server ces terrains de la spéculation, dant le confinement, les gens ont mis sera accompagné de Marceline
de tout excès. Grâce à cela, Martigues en place des solidarités individuelles Zéphir pour le carnaval et le festi-
possède de vastes espaces naturels et associatives ». L’adjoint inclut val Fadas du monde, Anne-Marie
qui sont à la disposition de tous. La aussi dans son action la mobilité : Sudry pour les droits culturels et
problématique environnementale, « Il faut redonner plus de place Caroline Rimbault Minot pour
elle a été prise en compte très tôt ici, aux piétons dans la ville. À travers Ville d’art et d’histoire. Avec,
comme leitmotiv, le souci de une dynamique des habitants, une
« On sent à Martigues une susciter la participation des habi-
tants : « C’est avec les citoyens que
envie d’être partie prenante. Face
au pessimisme, dans une société où
le programme de notre équipe a été l’on a l’impression que le profit est la
dynamique des habitants, une élaboré, c’est avec eux que tout est à
construire. Plus qu’une concertation,
seule motivation, on peut construire
une alternative, donner les moyens
envie d’être partie prenante. » il s’agit de faire ensemble, d’être à
l’écoute des propositions des gens, de
aux personnes de reprendre pied,
d’avoir confiance en elles ».
Florian Salazar-Martin leurs initiatives. On sent à Martigues Michel Maisonneuve
© Frédéric Munos
© Frédéric Munos
© Frédéric Munos
Lors du conseil municipal du 27 mai, 43 conseillers municipaux (deux de plus que dans le précédent mandat), ont voté pour élire le maire.
10 j u i n 2 0 2 0 RefletsVIVRE LA VILLE
[ DOSSIER ] ENSEMBLE
PORTRAIT... en tant que praticien hospitalier,
Patrick Courtin, élu à la santé et au je n’avais aucun levier d’action.
handicap Récemment, la retraite m’a donné
l’opportunité de me pencher sur
certains dossiers comme les dif-
ficultés d’accès aux soins et les
renoncements, les maladies pro-
fessionnelles et environnementales
dues à notre tissu industriel. Je
suis convaincu que l’on peut faire
baisser les pollutions et préserver les
emplois en même temps. Il m’ap-
paraît nécessaire aussi de créer une
interface entre les professionnels de
santé hospitaliers et ceux de la ville,
dans l’intérêt d’une prise en charge
coordonnée de nos malades. C’est
© Frédéric Munos
ce qui explique mon engagement
auprès de cette nouvelle équipe
municipale qui va devoir relever des
« J’ai passé toute ma carrière à défis environnementaux, sociaux
l’hôpital public car je suis très et démocratiques. Convaincu du
attaché au service public, d’abord rôle de la culture dans le bien être
en centre universitaire, puis au physique et mental d’une société, je
centre hospitalier de Martigues où suis également administrateur de
j’ai été chef de service de réanima- la MJC et adhérent au collectif soli-
tion et d’anesthésie pendant 20 ans. darité Palestine de Martigues, où
Je me suis toujours intéressé aux j’ai participé à plusieurs missions
© Frédéric Munos
problèmes de santé identifiés sur médicales. » Propos reccueillis par
mon territoire. Malheureusement, Caroline Lips
« Ce programme PORTRAIT urbaine, à Aix-en-Provence, elle
est un projet DES ÉCHANGES
apporte son aide au Secours
populaire. C’est lors d’un stage
ambitieux, réaliste DES ENVIES à la mairie de Martigues, au
Service développement des
et réalisable. » Rencontre avec Camille
Di Folco, 2 adjointe e quartiers, qu’elle prend la
mesure de l’importance de
Henri Cambessédès
C’est la cadette des adjoints s’investir pour sa ville et ses
de cette nouvelle équipe habitants. Camille Di Folco
municipale. À trente ans, est, actuellement, référente
Camille Di Folco a déjà famille à la Maison de quartier
un passé de conseillère de Carro et se voue totalement
municipale. Depuis 2014, elle à sa mission de service public
est chargée de la vie associative. qui lui apporte les échanges
© Frédéric Munos
Le maire lui a renouvelé sa humains qu’elle recherche
confiance en lui octroyant un tant. Le monde associatif est
autre secteur qui sied à sa aussi, pour elle, une source
jeunesse, les manifestations, d’interactions sociales. Lors
les grands événements, la de son précédent mandat, elle amène une réflexion commune,
vice-présidence de Maritima a porté de nombreux projets une dynamique. » Des idées et
médias et la communication. tels que le concert solidaire des envies Camille Di Folco
Son engagement ne date pas ou encore la création de la en a. Elle imagine déjà les
d’hier. Après l’obtention de son Maison de la vie associative : prochaines saisons estivales
bac éco, Camille prend sa carte « Les associations sont la richesse pleines de couleurs, de créations
du Parti communiste : « J’avais d’une ville. Nous avons pu le et de musique : « L’été dernier le
envie de m’engager, dit-elle, et de constater pendant le confinement festival a été une vraie réussite. Il
lutter contre les dérives d’une société avec la force de leurs actions. Elles y a encore plein de choses à réaliser
© Frédéric Munos
qui me déplaisait, les inégalités, apportent beaucoup aux habitants comme impliquer davantage les
l’individualisme croissant... » et le lien qu’elles entretiennent avec quartiers et les habitants dans les
Pendant ses études en gestion la Ville est très important. Cela manifestations ». Soazic André
Reflets j u i n 2 0 2 0 11VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE [ DOSSIER ]
PORTRAIT
© Frédéric Munos
ACTION, INSERTION
Rencontre avec Olivier
Mauruc, élu à l’emploi
et à la formation
Ce professionnel du social,
aujourd’hui conseiller en
insertion professionnelle dans
un centre d’hébergement pour
femmes à Marseille, a décidé
de s’installer à Martigues avec
son épouse et ses enfants il y
a une dizaine d’années. Une
ville « proche de ses habitants, où
la question de l’école publique ne
© Frédéric Munos
se pose pas, où la mixité sociale
est une réalité et où les services
publics sont toujours présents
Les douze nouveaux adjoints ont pris la pose aux côtés du maire fraîchement élu par le conseil municipal.
pour les habitants », estime
Olivier Mauruc. Il s’est engagé
en politique pour passer
des idées à l’action et, dit-il,
« défendre des convictions sociales
et écologiques que je retrouve
L’ESSOR NUMÉRIQUE
au sein d’Europe Écologie Les L’adjoint à la fibre écologique, doit devenir un pôle attractif en la
Verts, mais aussi et surtout au Stéphane Delahaye, est en charge matière. » De la même manière, les
sein de la majorité de gauche, de la délégation de la ville inno- Espaces publics numériques vont
menée par Gaby Charroux. Les vante. Cela comprend le déve- prendre de l’ampleur. Ils seront
élus EELV y ont été très bien loppement du numérique et délocalisés dans ce campus et le
accueillis. » Olivier Mauruc, l’économie locale. Deux axes com- matériel du Fablab va être déployé,
également administrateur dans plémentaires que l’adjoint veut en partenariat avec le lycée Lurçat.
un chantier d’insertion depuis ambitieux. « Nous allons poursuivre « Ce campus doit devenir un lieu
plusieurs années, va s’occuper le travail de la Ville sur la redyna- de croisement des publics sur des
des questions d’emploi et de misation du centre-ville. Et la renfor- projets communs. » Se pose aussi
formation sur notre territoire. cer avec la présence du numérique. la question de la fibre optique.
« Qu’il s’agisse des jeunes, La première action sera la création « Nous avons les premières prises
des personnes en reconversion d’une appli mobile avec les commer- dans les écarts, annonce Stéphane
ou des plus précaires, comme çants pour permettre aux habitants Delahaye. D’ici le 1er trimestre 2021,
les réfugiés, l’emploi est un d’acheter en ligne et se faire livrer. » 80 % du territoire sera couvert.
© Frédéric Munos
formidable levier d’insertion et Autre mesure phare : la création Depuis le mois de mars, le numérique
d’appartenance, explique-t-il. d’un campus des innovations. « Il s’est imposé. De nouvelles pratiques
J’ai hâte de pouvoir rapidement y a une dimension éducative dans ce sont nées. Mais il existe toujours cette
me mettre au travail au projet, explique-t-il. Il devrait démar- fracture d’usage et d’équipement. Il
service des citoyens. D’autant rer cette année. On va essayer de faut que nous soyons présents. »
que le monde entre dans une développer un laboratoire du service Quant à la question de la 5G,
crise économique, politique et public et de travailler avec un centre l’adjoint est ferme : « Ce n’est pas du
climatique inédite. » de formations diplômantes. On s’est tout urgent ni la priorité. D’autant
Caroline Lips aperçu que l’offre était quasi inexis- que son innocuité n’a pas été démon-
tante à l’ouest de l’étang de Berre. On trée ». Gwladys Saucerotte
12 j u i n 2 0 2 0 RefletsVIVRE LA VILLE
[ DOSSIER ] ENSEMBLE
© Frédéric Munos
Lors du scrutin du 15 mars, 61 % des voix ont été pour Gaby Charroux.
« Il est temps de refaire du service public le porte-
drapeau du principe de précaution qui nous a
tellement fait défaut ces derniers jours. » Gaby Charroux
DÉLÉGATIONS 3e adjoint : Gérard Frau
n Ville de toutes les
6e adjointe :
Sophie Degioanni
10e adjointe :
Annie Kinas
ÉLU.E.S égalités n Tourisme n Éducation et enfance
DU MANDAT n Sports
n Emploi et formation 7e adjoint : 11e adjoint :
2020-2026 n Santé, handicap Florian Salazar-Martin Frédéric Grimaud
n Hospitalité, culture n Ville durable n Éducation populaire,
1er adjoint : Henri de Paix n Biodiversité Centres sociaux et
Cambessédès n Environnement Maisons de quartier
n Affaires 4e adjointe : et développement
métropolitaines Nathalie Lefebvre écologique 12e adjointe :
n Administration n Ville du vivre n Culture Charlette Benard
Générale ensemble n Seniors
© DR
n Affaires civiles et n Démocratie et 8e adjointe :
funéraires participation citoyenne Linda Bouchicha
n Sécurité publique n Services publics n Aménagement
LE MOT DE...
n Travaux et grands et solidarités urbain, habitat Saoussen Boussahel
projets n Droit des familles et politique de la ville « Je suis fière de m’engager dans ce
et des citoyen.ne.s n Jeunesse nouveau mandat avec cette équipe
2e adjointe : municipale et tous les projets qu’elle
Camille Di Folco 5e adjoint : 9e adjoint : Pierre Caste porte. En tant qu’élue déléguée au
n Grands événements Stéphane Delahaye Personnel
n
commerce non sédentaire, et aussi
et Manifestations n Ville Innovante n Sécurité civile
n Communication
en charge du quartier de Ferrières
n Nouvelles n Protocole, cérémonies
n Vie associative technologies Nord, je mettrai toute mon énergie
n Développement au service de la dynamisation du
numérique centre-ville et de la proximité avec
n Économie locale les habitants pour développer encore
notre ville. »
Reflets j u i n 2 0 2 0 13VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE
ÉDUCATION
« BISOUS DE LOIN ! »
Après des doutes et des interrogations, de nombreux parents ont remis
leurs enfants à l’école. Une reprise marquée par les contraintes imposées
par la crise sanitaire. Pas facile de prendre de la distance avec les copains !
PUBS 06-2020_PUBS 12-07 24/05/20 07:15 Page24
Il aura fallu beaucoup de concer- distanciation physique avec groupes d’enfants sont consti-
tation et de réflexion aux ensei- l’aménagement des locaux, la tués de manière définitive et sont
gnants, aux encadrants et au séparation des bureaux ou encore encadrés par la même personne
Service éducation enfance pour la condamnation d’un wc et d’un que ce soit durant le temps de
envisager la réouverture des 28 robinet sur deux, la constitution garderie et de cantine, soumis
établissements scolaires que des classes avec un maximum de bien sûr aux mêmes contraintes.
compte la ville. Huit cents petits quinze élèves en élémentaire et
Martégaux ont repris le chemin dix en maternelle. ON OBSERVE,
de l’école laissant leurs parents au Il y a aussi l’application des ON S’ADAPTE
portail de l’établissement : « Je me gestes barrières, la limitation du Du côté des animations, les
suis dit que c’était bien de retarder brassage des élèves avec la mise équipes ont dû trouver d’autres
cette rentrée de quinze jours, estime en place de sens de circulation, activités à proposer aux enfants.
un papa de l’école Louise Michel. le nettoyage, la désinfection des Jeux de société et de ballons sont
Ça a permis de mieux se préparer locaux, le marquage au sol : « Il a proscrits. Chez les plus petits,
et de mieux accueillir nos enfants. fallu organiser au mieux cette ren- même démarche. Le person-
Ça devenait un peu compliqué de trée, explique Doriane Isenbrandt, nel des crèches a trié les jouets,
tout gérer à la maison. On va voir la directrice éducation enfance. désinfecté tout ce qui pouvait
comment tout ça se goupille mais L’accueil est différent d’un établisse- l’être... L’essentiel est de ne pas
je suis confiant ». Il peut l’être ! ment à l’autre, comme par exemple bouleverser les habitudes des
Les équipes suivent un proto- le nombre de jours de cours proposés. petitous, la distanciation sociale
© François Déléna
cole strict épais de 54 pages Certaines écoles sont sur deux jours étant impossible. Comment leur
dans lesquelles sont décrites les de travail, d’autres sur quatre. Nous refuser les bras ? Dans les éta-
conditions d’accueil à respec- avons dû faire avec les enseignants blissements du second degré, les
ter : à savoir le maintien de la et le personnel disponible ». Les mêmes mesures ont été mises L’école primaire Louise Michel a réorganisé
LA SANTÉ EST NOTRE PRIORITÉ
POUR LA VISITE DE BIENS POUR LES RENDEZ-VOUS À L’AGENCE
Moyen de transport Port du masque
individuel pour tous
Nombre de personne Port de gants
limité pour tous
Port du masque Port de surchaussures
pour tous pour tous
Port de gants Gel hydroalcoolique
pour tous à disposition
Port de surchaussures Écran de protection
pour tous en plexiglass
14 j u i n 2 0 2 0 RefletsVIVRE LA VILLE
ENSEMBLE
© François Déléna
En crèche, la distanciation sociale se réinvente chaque jour.
« En deux mois et demi, les
enfants ont grandi. Certains ont
acquis la propreté, d’autres la
marche. Ils ont de nouveaux
besoins. Nous allons observer
tout cela et nous adapter à eux. »
l’arrivée des élèves. Anne Lopez, directrice de la crèche Andrée Feller
140
grands, le retour au lycée s’est aussi
effectué début juin. Un plan d’ac-
animateurs.
cueil des élèves a été élaboré sur
133 agents en charge
de l’entretien, de l’animation
la base des enseignants et du per-
sonnel présents. Les classes sont
accueillies par niveaux tout au long
de la semaine. À l’établissement Jean
et de la restauration scolaire.
Lurçat, qui a une capacité d’accueil
50 Atsem.
habituelle d’un millier d’élèves, ce
sont 300 élèves qui sont acceptés :
4
« Nous allons continuer l’apprentissage
à distance, assure Pierre Wachowiak,
auxiliaires de vie
le proviseur. Pour ceux qui viennent au
ont été mobilisés pour lycée, nous avons fait un balisage et un
la reprise du 25 mai. sens de circulation. Nous avons fermé
deux de nos quatre bâtiments. Il faut
en place pour accueillir, dans un qu’ils soient parfaitement nettoyés
premier temps, les 6 e et les 5 e, et désinfectés, tous les jours. Nous
© Frédéric Munos
ensuite les 4 e et 3 e au début du n’avons pas le droit à l’erreur ».
mois de juin : « Chaque salle est Ces protocoles d’accueil seront
attribuée à une classe, explique bien sûr respectés jusqu’à la fin de
le principal du collège Honoré l’année scolaire. Seront-ils encore
Daumier, Jean-Jacques Detranchant. d’actualité à la rentrée de septembre,
Les portes restent ouvertes pour et sous quelle forme ? Le retour à la
éviter la manipulation des poignées. normale se fera forcément au détri-
Bien sûr, il y a obligation de porter ment de la distanciation sociale.
des masques pour tout le monde, Enseignants et encadrants ont deux
moi y compris ! » Chez les plus mois pour y réfléchir. Soazic André
Reflets j u i n 2 0 2 0 15VIVRE LA VILLE
ENSEMBLE
DÉBROUSSAILLAGE UNE AIDE POUR org. Les déchets verts peuvent être LE MUSÉE ROUVRE
OBLIGATOIRE LES LOYERS IMPAYÉS utilisés comme des ressources
La Métropole Aix Marseille (notamment en compostage). Une
Provence propose une aide finan- collecte a repris par les services
cière et ponctuelle aux locataires municipaux dès la fin du confine-
qui ont vu leurs salaires baisser ment.
durant le confinement et qui ont
des difficultés à payer leur loyer. Les PETIT ATELIER ET RESSOURCERIE
personnes concernées doivent jus-
© F.D.
© F.M.
tifier cette baisse de revenus pour
Les Obligations légales de les mois de mars et avril. Cette aide Fermé durant le confinement, le
débroussaillement ont pour peut couvrir jusqu’à 60 % du loyer musée Ziem a rouvert ses portes au
PUBS 06-2019_PUBS
objectif12-07 23/05/19l’impact
de réduire 04:40 Page3du résiduel et est versée au bailleur. public depuis le 28 mai. L’occasion
feu et de protéger tant la forêt que Le dossier est téléchargeable sur pour chacun de découvrir l’exposi-
la zone habitée. Le propriétaire différents site, voir ci-dessous. La tion temporaire « Martigues, passion
© F.M.
est responsable du débroussaille- municipalité propose d’accompa- d’un collectionneur ». Il s’agit d’une
ment autour de son habitation (ou gner les personnes pour constituer À partir de mercredi 4 juin, le collection privée dont le proprié-
d’un chantier en construction). La leur dossier via son service du loge- Pays de Martigues rouvre la bou- taire souhaite garder l’anonymat.
mairie a en charge leur contrôle ment 04 42 44 31 46, le Pôle social tique Le Petit Atelier à la vente, Initialement prévue jusqu’au 7 juin,
sur la commune, avec vérification 04 42 44 31 56 ou encore l’associa- tous les mercredis et samedis, de l’exposition se clôture le 20 sep-
et suivi des opérations menées tion Appart 04 42 49 45 98. Des 10 h à 12 h 30 et de 13 h30 à 18 h, tembre prochain. Ouvert du mercre-
par les administrés, avec mise imprimés sont disponibles en mai- au 16 rue Gambetta, Jonquières, di au dimanche de 14 h à 18 h. G.S.
en demeure, verbalisation et exé- rie ou dans les accueils munici- Martigues. Le Petit Atelier retape et
cution d’office des travaux pour paux de proximité, mais aussi chez embellit les objets inutilisés pour LA PISCINE OUVRE LE 22 JUIN
d’éventuels contrevenants. M.M. les bailleurs sociaux ou auprès de les revendre à tout petit prix. C’est Elle accueille le public en mode
Pour plus de renseignements : l’association Appart. Ce dispositif une boutique à vocation sociale qui dynamique, dans le respect des
DEDD, Service Espaces Verts et prend fin le 14 août. S.A. – Mairie permet à tous ceux qui ont peu gestes barrières et de la distan-
Forestiers : 04 42 41 34 40 ; evf@ de Martigues 04 42 44 33 33 – de moyens d’acheter de la vais- ciation sociale, et uniquement sur
ville-martigues.fr – Préfecture https://ville-martigues.fr – https:// selle, des livres, des jeux, du petit réservation. Quatre sessions pos-
des Bouches du Rhône : http:// ampmetropole.fr – www.adil13.org ameublement, de la décoration, des sibles : de 9 h 45 à 11 h 15, de 12 h
www.bouches-du-rhone.gouv.fr/ lampes, des jouets… à des tarifs très à 13 h 30, de 14 h 15 à 15 h 45 et
Politiques-publiques/Agriculture- LE BRÛLAGE INTERDIT accessibles, et qui forme et emploie de 16 h 30 à 18 h. Réservations
foret-et-developpement-rural/ La pratique de brûlage des déchets des personnes en recherche de tra- par téléphone à partir du 15 juin
Fo r e t / D e b r o u s s a i l l e m e n t / verts est interdite réglementaire- vail depuis plusieurs mois. S.A. au 04 42 80 41 55. Les moins de
L e - d e b r o u s s a i l l e m e n t - u n e - ment, pour plus de renseignements 18 ans doivent être accompagnés.
obligation-legale rendez-vous sur le www.atmosud.
CENTRE FUNÉRAIRE MUNICIPAL DE LA VILLE DE MARTIGUES
La Ville de Martigues a fait le choix
LA RÉGIE MUNICIPALE DES POMPES FUNÈBRES de maintenir et défendre
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- La gestion et le suivi des cendres du défunt
Notre personnel, à votre écoute, vous accueille dans nos locaux
Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 19 h Le week-end et jours fériés de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Sfm Quartier de Réveilla - Chemin de Château Perrin
Annexe centre-ville : 4, avenue du Président Kennedy - Ferrières
courriel : funeraire@ville-martigues.fr
Tél. : 04 42 41 62 50 habilitation 15.13. 113
16 j u i n 2 0 2 0 RefletsVous pouvez aussi lire
