CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat

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CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
CÔTE D’IVOIRE :
PROFIL URBAIN
  D’ABOBO
CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
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La réalisation de ce rapport a été supervisée par Kerstin Sommer, Joseph Guiébo, Raphaëlle Vignol,
Nicolas Maréchal, Matthieu Sublet et Florence Kuria.

Publié par le Programme des Nations unies pour les établissement humains.
Copyright © 2012

HS Number: HS/056/12E
ISBN Number: (Series) 978-92-1-132023-7
ISBN Number: (Volume) 978-92-1-132472-3

Impression : UNON, Publishing Services Section, Nairobi, ISO 14001:2004-certified

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CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
CÔTE D’IVOIRE :
                       PROFIL URBAIN
                         D’ABOBO
Programme des NatioNs UNies PoUr les ÉtablissemeNts HUmaiNs

Table des maTiÈres

AVANT-PROPOS DU DIRECTEUR EXÉCUTIF                        4
PRÉSENTATION ET MÉTHODOLOGIE                              5
CARTE                                                     6
RÉSUMÉ EXÉCUTIF                                           7
INTRODUCTION                                              9
GOUVERNANCE                                              10
FINANCES MUNICIPALES                                     12
FONCIER                                                  13
BIDONVILLES                                              15
GENRE ET DÉVELOPPEMENT                                   16
ENVIRONNEMENT                                            19
GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES                      21
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LOCAL                           22
SERVICES URBAINS DE BASE                                 24
SÉCURITÉ URBAINE                                         27
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aVaNT-PrOPOs dU direCTeUr eXÉCUTiF

                                                                             Selon une recherche          urbain durable. Compte tenu de la diversité et de l’urgence
                                                                             publiée dans le rapport      des besoins, nous avons jugé nécessaire de développer un
                                                                             d’ONU-Habitat, « L’État      outil d’évaluation rapide et de planification stratégique
                                                                             des villes dans le monde     pour mener des interventions immédiates, à moyen ou à
                                                                             2010-2011 », toutes les      long terme. Cet outil se présente sous la forme de cette
                                                                             régions en voie de déve-     série de publications.
                                                                             loppement, notamment
                                                                             en Afrique, dans les         Le Programme participatif d’amélioration des conditions
                                                                             Caraïbes et dans le          de vie dans les bidonvilles est basé sur un dialogue
                                                                             Pacifique, compteront        politique, entrepris en 2002, entre l’ONU-Habitat, le
                                                                             en 2030 plus de per-         Secrétariat ACP et la Commission européenne. Lorsque
                                                                             sonnes vivant en milieu      les 3 parties se sont rencontrées au siège de l’ONU-Habitat
                                                                             urbain qu’en milieu rural.   en juin 2009, plus de 200 délégués de plus de 50 pays se
                                                                             La moitié de la popula-      sont entendus pour lancer un grand appel à la commu-
                                     tion mondiale vit déjà dans des zones urbaines, les défis            nauté internationale afin qu’elle prête davantage attention
                                     auxquels nous faisons face dans la bataille lancée contre la         aux questions d’urbanisation, et qu’elle étende le pro-
                                     pauvreté urbaine sont nombreux et de taille : notre tâche est        gramme d’amélioration des conditions de vie dans les
                                     ardue, nous voulons des villes sans bidonville, où les femmes        bidonvilles à tous les pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique.
                                     se sentent plus en sécurité, des villes inclusives avec l’électri-   Il est utile de rappeler ici combien nous sommes reconnais-
                                     cité, l’accès à l’eau et à l’assainissement, et où les transports    sants que le 9e Fonds européen de développement pour les
                                     sont abordables, des villes mieux planifiées dans leur déve-         pays ACP de la Commission européenne ait contribué à
                                     loppement, des villes plus propres, plus vertes.                     hauteur de 4 millions d’euros (soit 5,7 millions de dollars
                                     Mais comme le montre cette série de profils, il existe beau-         d’après les taux de change de juin 2011) pour permettre
                                     coup de solutions intéressantes et de bonnes pratiques qu’il         à l’ONU-Habitat de conduire un programme qui profite à
                                     serait bon d’appliquer. En fin de compte, les chiffres nous          59 villes dans 23 pays africains, à plus de 20 villes dans
                                     disent que durant la décennie 2000-2010, 227 millions de             6 pays du Pacifique, et à 4 pays des Caraïbes.
                                     personnes au total ont quitté les bidonvilles. Ceci signifie         En effet, depuis sa création en 2008, le Programme
                                     que les gouvernements, les villes et les institutions parte-         d’amélioration des conditions de vie dans les bidonvilles a
                                     naires sont parvenus ensemble, à doubler les Objectifs du            acquis la confiance des partenaires, au niveau municipal et
                                     millénaire pour le développement concernant les bidon-               national, dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du
                                     villes, et ce, avec dix ans d’avance sur la date initialement        Pacifique. Comme le montre cette série de rapport, il
                                     prévue pour 2020.                                                    apporte une contribution majeure qui vise à soutenir les
                                     L’Asie et le Pacifique se tiennent au premier rang des pays          efforts entrepris pour réduire la pauvreté urbaine.
                                     ayant réussi avec succès à atteindre cet objectif, tous les          Je tiens encore à exprimer toute ma gratitude à la
                                     gouvernements de la région sont, en effet, parvenus à amé-           Commission européenne et au Secrétariat ACP pour leur
                                     liorer la vie de 172 000 000 habitants de bidonvilles entre          engagement pour ce Programme d’amélioration des condi-
                                     2000 et 2010. En Afrique sub-saharienne, la proportion               tions de vie dans les bidonvilles. J’ai toute confiance que les
                                     totale de la population urbaine vivant dans des bidonvilles a        résultats exposés dans ce profil, ou dans les suivants, seront
                                     diminué de 5 % seulement (soit 17 millions de personnes).            utiles pour élaborer des réponses dans le renforcement des
aVaNT-PrOPOs dU direCTeUr eXÉCUTiF

                                     Le Ghana, le Sénégal, l’Ouganda et le Rwanda sont les pays           capacités et des investissements dans le secteur urbain.
                                     qui ont enregistré les meilleurs résultats dans la sous-région,
                                     en réduisant, durant la dernière décennie, la proportion             En outre, je tiens à remercier les équipes des pays parti-
                                     des habitants des bidonvilles de plus d’un cinquième. Le             cipants pour le soutien sans faille qu’ils ont apporté à ce
                                     chiffre atteint 13 % en Amérique latine et dans les Caraïbes         processus, c’était la condition essentielle à la mise en
                                     où environ 30 millions de personnes ont quitté les bidon-            œuvre réussie du Programme participatif d’amélioration
                                     villes depuis l’an 2000.                                             des conditions de vie des bidonvilles.
                                     Pourtant, les estimations de l’ONU-Habitat confirment
                                     que les progrès réalisés concernant les bidonvilles ne sont
                                     pas suffisants pour contrer l’expansion démographique
                                     constatée dans les établissements informels des pays en
                                     voie de développement. En ce sens, les efforts visant à
                                     réduire le nombre d’habitants des bidonvilles ne sont ni
                                     satisfaisants ni suffisants.
                                     Dans le cadre de nos efforts pour résoudre cette crise,
                                     l’ONU-Habitat travaille avec la Commission européenne
                                     et le Secrétariat, basé à Bruxelles, de l’Afrique, des Caraïbes      Dr. Joan Clos
                                     et du Pacifique (ACP) pour soutenir le développement                 Directeur exécutif, ONU-Habitat

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CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
Présentation                                                    Méthodologie
Le profilage en milieu urbain est une évaluation rapide         Le profilage urbain utilise une approche structurée où
des besoins, orienté sur les actions à entreprendre pour        les interventions prioritaires sont convenues à travers
renforcer les capacités et palier aux défaillances au           un processus consultatif. La méthodologie du profilage
niveau de la ville. Le but de cette étude est de dévelop-       urbain se compose en 3 phases :
per des politiques urbaines afin de réduire la pauvreté
aux niveaux local, régional et national, à travers l’éva-       •   Phase I : 3 profils urbains de 3 villes sont réalisés
luation des besoins et des mécanismes de réponse. En                pour chaque pays : généralement, la capitale, une
cela, il contribue à la mise en œuvre des Objectifs du              ville de taille moyenne et une petite ville sont ainsi
millénaire pour le développement. Il est actuellement               sélectionnées et étudiées pour fournir un échantil-
utilisé dans plus de 20 pays d’Afrique et dans les pays             lon représentatif permettant ensuite de réaliser un
arabes, et a été lancé dans 30 nouveaux pays d’Afrique              profil national. L’information est recueillie au
ainsi que dans les petits pays insulaires du Pacifique.             moyen d’entrevues et de discussions avec les insti-
                                                                    tutions et les informateurs clés, afin d’évaluer les
L’étude est basée sur l’analyse de données existantes               forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces
et sur une série d’entretiens réalisés avec toutes les par-         (FFOM), rencontrées au niveau local et national,
ties prenantes, y compris les communautés locales                   dans les milieux urbains. Les résultats sont présen-
et les institutions, la société civile, le secteur privé, les       tés et affinés au cours de consultations réalisées
partenaires au développement, les universitaires, etc.              dans le cadre d’ateliers communaux et nationaux
Cette consultation se conclue généralement par une                  pour parvenir à un consensus sur les interventions
convention collective sur un certain nombre de priori-              prioritaires. Les rapports nationaux et communaux
tés identifiées et leur intégration dans le renforcement            synthétisent les informations recueillies et exposent
des capacités proposées, ainsi que sur d’autres projets             les méthodes à suivre pour réduire la pauvreté
qui ambitionnent tous de réduire la pauvreté urbaine.               urbaine, à travers des approches holistiques.
                                                                •   Phase II : Il s’agit de définir clairement les priorités
                                                                    identifiées par les études de préfaisabilité et de
                                                                    développer en détail le renforcement des capacités
                                                                    et les projets d’investissement.
                                                                •   Phase III : Elle consiste à mettre en œuvre les pro-
                                                                    jets développés au cours des 2 phases précédentes.
                                                                    L’accent est donné sur le développement des com-
                                                                    pétences, le renforcement institutionnel et sur la
                                                                    mise en application des solutions adoptées.

                                                                                                                               PrÉseNTaTiON eT mÉThOdOlOgie

                                                                                                                                   555
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                                                         M a l i                           B u r k i ni a F a s o

                                                Odienne
                                                !     Boundiali "
                                                                )!                     Korhogo
                                                                                       !

                                Guinée

                                            !
                                             Touba
                                                             C ô t e - d ' I v o i r e
                                                                   Seguela
                                                               !
                                                                                                                                                   Tanda
                                                                                                  Bouake                                          !
                                                                                                  !
                                                Man
                                                !

                                                                                   Bouafle
                                                                       Daloa       !
                                                                       !                       Yamoussoukro
                                                      Duekoue                              !                                               Agengourou
                                                     !                                                                                     !
                                                    Guiglo
                                                    !                                                                                              Ghana
                                                           Issia"
                                                                               Gagnoa
                                                                               !
                                                                                                                        Agboville
                                                                    Soubre                 Divo                        !
                                                                   !                       !

                                                                                                      Abidjan
                                Libéria                                                                           "
                                                                                                                  )
PrOFil UrbaiN d’abObO - CarTe

                                                                           Sassandra
                                                                           !
                                                                   San-Pedro
                                                                   !
                                                                                                                      Villes participant à la phase 1 du Programme
                                                                                                              )
                                                                                                              "       participatif d’amélioration des bidonvilles

                                                                           F
                                                                                                              !       Villes principales

                                   Océan Atlantique                                                                   Routes principales

                                                                                                        120            60              0                        120 km

        66
CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
rÉsUmÉ eXÉCUTiF

introdUCtion                                                    BidonVilles
La commune d’Abobo est l’une des 13 communes                    Abobo compte plus d’une dizaine de quartiers précaires
constituant le district d’Abidjan. Elle est située au           et 1 bidonville. Les quartiers ne sont, pour la plupart,
nord de l’agglomération d’Abidjan, à une dizaine de             pas viabilisés. Avec une population croissante et une
kilomètres du centre-ville. Elle regroupe 28 quartiers et       demande de logement de plus en plus forte, environ
villages. La population de la commune d’Abobo a atteint         60 % de la population de la commune vit dans ces
938 424 habitants en 2011. Le taux d’accroissement              quartiers précaires.
annuel s’élève à 2,69 %. Le territoire communal
d’Abobo s’étend sur une superficie de 7 800 hectares.           La commune d’Abobo ne disposant pas de moyens
C’est un vaste plateau bordé par des talwegs couvrant           financiers pour la construction de logements sociaux, sa
près de 31 % de sa superficie. L’altitude maximale est          politique est donc axée sur la restructuration des quar-
d’environ 125 m. Le climat de la commune d’Abobo                tiers précaires et des bidonvilles. Cette restructuration
est tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an               vise également à la sécurisation des droits fonciers dans
sur sept mois.                                                  les bidonvilles.

                                                                genre et déVeloPPeMent
goUVernanCe
                                                                La majeure partie des femmes vit de petites activités
Abobo est administrée en tant que commune de plein              relevant du secteur informel notamment le commerce.
exercice depuis la publication de la loi N° 80-1182 du          Les charges familiales, les difficultés à trouver un emploi
17 octobre 1980 relative à l’organisation municipale.           et les faibles ressources sont autant de freins à l’émanci-
Les différents organes de la commune sont le conseil            pation sociale des femmes. La commune d’Abobo ne
municipal, le maire et la municipalité. Ces 3 entités           dispose pas de politique en matière d’équité entre les
assurent la gestion administrative de la commune sous           sexes.
l’assistance et la tutelle du ministère de l’Intérieur. La
municipalité d’Abobo n’implique pas la société civile
dans la gestion de la commune.
                                                                enVironneMent
                                                                Le caractère multisectoriel de la stratégie de préserva-
FinanCes MUniCiPales                                            tion de l’environnement met en jeu 3 acteurs essen-
                                                                tiels : le gouvernement, la commune et les commu-
Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus de              nautés. La gestion de l’environnement urbain est
subvention de l’État de Côte d’Ivoire. Elle fonctionne          menée par la sous-direction de l’environnement de la
de manière autonome. Il n’existe pas de partenariat             mairie et par les populations.
décentralisé. En ce qui concerne le recouvrement des
taxes et patentes, la municipalité n’a pas encore déve-         Les principales questions environnementales, aux-
loppé de mesure efficace. L’administration a rencontré          quelles fait face la commune d’Abobo, sont la mau-
des difficultés à collecter cet impôt à cause de la crise       vaise gestion des déchets solides et liquides et le

                                                                                                                              PrOFil UrbaiN d’abObO - rÉsUmÉ eXÉCUTiF
postélectorale.                                                 manque d’infrastructures de drainage des eaux usées et
                                                                pluviales. La qualité environnementale des espaces
                                                                urbains de la commune est préoccupante.
FonCier
La sécurité foncière est garantie par des textes et procé-
dures de portée nationale, qui permettent l’accès à la          gestion des risQUes de CatastroPhes
pleine propriété au moyen de titres fonciers et de certi-       Les principaux risques de catastrophes naturelles
ficats de propriété foncière. Malgré ces mesures et textes      à Abobo sont les inondations et les glissements de
officiels, plusieurs types de conflits fonciers sont réguliè-   terrains. L’insuffisance des ouvrages de drainage, le
rement signalés à Abobo (double attribution, faux titre         manque d’entretien des caniveaux et les lotissements
de propriété).                                                  illégaux érigés dans les bassins d’orage empêchent le
                                                                bon drainage des eaux pluviales. La conséquence immé-
Les autorités municipales procèdent essentiellement à           diate de cette situation est l’accroissement des risques
la légalisation des documents fonciers et délivrent les         d’inondation.
permis de construire. Il existe néanmoins de véritables
conflits de compétences entre les autorités municipales,
le ministère de la Construction, de l’urbanisme et de
l’assainissement et le district d’Abidjan.

                                                                                                                                      77
CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
déVeloPPeMent éConoMiQUe loCal                               28,32 % des habitants disposent d’un compteur d’eau
                                                                                                       individuel. Plusieurs quartiers de la commune (Sagbé,
                                          La commune d’Abobo est une cité dortoir qui ne béné-         Agoueto Nord et Sud) demeurent sans accès à l’eau
                                          ficie pas de grands centres commerciaux ou industriels.      potable.
                                          Par conséquent, l’activité économique de la commune
                                          est basée sur le secteur informel, principalement le         La commune est alimentée en électricité par la
                                          commerce et le transport. Le secteur de l’artisanat repré-   Compagnie ivoirienne d’électricité. 46,37 % des
                                          sente un potentiel important pour la ville qu’il faudrait    habitants de la commune disposent d’un compteur
                                          développer.                                                  électrique individuel. Certains quartiers ne sont pas
                                                                                                       totalement éclairés. En outre, les quartiers de Belle
                                                                                                       Ville, Anonkoua 3 extension et Bocabo sont connectés
                                          serViCes UrBains de Base                                     au réseau électrique mais sont très peu souvent
                                                                                                       alimentés.
                                          Les principaux défis auxquels fait face la commune
                                          d’Abobo, en ce qui concerne les services urbains de
                                          base, sont la gestion des déchets solides et liquides et
                                          l’assainissement. Les ressources mobilisées par la           séCUrité UrBaine
                                          commune pour le financement des services urbains de          Les principales causes de la criminalité et de la vio-
                                          base proviennent de bailleurs de fonds et de fonds           lence dans la commune d’Abobo sont le chômage, la
                                          publics.                                                     pauvreté, le manque de formation du personnel de
                                                                                                       police, la prolifération des armes légères, le manque de
                                          L’approvisionnement en eau potable est assuré par la         moyens matériels et financiers et l’effectif insuffisant
                                          Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire. Selon        de personnels des forces de l’ordre (environ 404 poli-
                                          l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2008),           ciers pour l’ensemble de la commune).
PrOFil UrbaiN d’abObO - rÉsUmÉ eXÉCUTiF

          88
iNTrOdUCTiON

La commune d’Abobo est l’une des 13 communes                    estimé à 2,69 %, enregistrant une baisse de 1,91 %.
constituant le district d’Abidjan. Elle est située au nord      Selon les estimations de l’Institut national de la statis-
de l’agglomération d’Abidjan, à une dizaine de kilo-            tique, la population atteindra plus de 1 million d’habi-
mètres du centre-ville. Abobo a été administrée en tant         tants en 2018 et aura doublé en l’espace de 26 ans. Le
que commune de plein exercice dès 1980, ceci au regard          rapport femmes-hommes est de 1,02. Les jeunes de
de la loi N° 80-1182 du 17 octobre 1980 relative à              moins de quinze ans représentent 39 % de la population
l’organisation municipale.                                      et les jeunes en âge d’être scolarisés, près de 15,65 %.
                                                                Les femmes en âge de procréer représentent quant à elle
Le territoire communal d’Abobo s’étend sur une                  plus du quart de la population (27,59 %), une popula-
superficie de 7 800 hectares. C’est un vaste plateau            tion justement constituée majoritairement de femmes
bordé par des talwegs couvrant près de 2 460 hectares           (55,82 %). Selon l’Enquête sur le niveau de vie des
et représentant 31 % de sa superficie. Ce relief                ménages de 2008, la taille moyenne des ménages est
est marqué par des cuvettes dont le diamètre varie de           de 5,53 personnes. Le rapport de dépendance s’élève
100 à 500 mètres. L’altitude maximale est d’environ             à 0,69, cela signifie que chaque actif a à sa charge
125 m, ce qui explique l’implantation d’antennes de la          0,69 inactifs.
radio-télévision ivoirienne) et de radios sur ce point
culminant. Le climat de la commune d’Abobo est                  En 1998, selon le Recensement général de la population
tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an sur               et de l’habitat, la population était composée de 80,34 %
sept mois (Plan national d’action pour l’environnement          d’Ivoiriens et de 19,66 % d’étrangers, 1/5 de la popula-
de Côte d’Ivoire, 1994).                                        tion de la commune est donc constituée d’immigrés.
                                                                Les groupes ethniques présents à Abobo sont dominés
La commune d’Abobo regroupe 28 quartiers et villages.           par les Akans (Ébriés, Baoulés, Attiés, etc.) qui repré-
La ville est limitée au nord par la commune d’Anyama,           sentent 40,61 % de la population, suivis par les Mandés
au sud par la forêt du Banco, à l’est par la commune            du Nord (34,98 %), les Krous (16,61 %) et les Mandés
de Cocody, à l’ouest par la commune de Yopougon et              du Sud (7,75 %).
la sous-préfecture de Songon.
                                                                Concernant la religion, les musulmans forment 39,88 %
La Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays d’Afrique            de la population, les catholiques 25,05 %, les autres
subsaharienne, fait face à une urbanisation croissante,         chrétiens (méthodistes et évangéliques) 26,59 %, les
rendant difficile la planification du développement             animistes 6,36 % et les autres religions réunissent les
urbain. Les défis rencontrés par les villes ivoiriennes         2,12 % restants.
sont énormes. Suite à un exode rural massif, la question
du logement est devenue problématique : la construc-
tion d’habitations répond aux besoins des populations
de se loger, mais lesdites constructions doivent absolument
prendre en compte la préservation de l’environnement.

adMinistration

                                                                                                                             PrOFil UrbaiN d’abObO - iNTrOdUCTiON
Comme mentionné plus haut, la commune d’Abobo
est une collectivité territoriale depuis 1980. À ce titre, la
commune est dirigée par les organes suivants : le conseil
municipal, le maire et la municipalité. Ces 3 organes
assurent la gestion administrative de la commune, sous
le contrôle et l’assistance du ministère de l’Intérieur
selon le décret N° 82-140 du 27 janvier 1982, qui
définit « la délégation des pouvoirs et l’attributions de
l’autorité de tutelle à l’égard des communes et de la ville
d’Abidjan ». En l’espace de trente et un ans, 5 maires se
sont succédé à la tête de la commune d’Abobo (de 1980
à 2011).

déMograPhie
Peuplée de 638 237 habitants en 1998, selon le
Recensement général de la population et de l’habitat,
la population de la commune d’Abobo a atteint
938 424 habitants en 2011. Le taux d’accroissement
annuel s’élevait à 4,6 % en 1998, il est aujourd’hui

                                                                                                                                    99
gOUVerNaNCe

                                      Cadre institUtionnel                                           • La construction de logements sociaux ;
                                      La commune d’Abobo est une collectivité territoriale.          • L’initiative, l’instruction et la délivrance de permis
                                      Les organes de la commune sont le conseil municipal, le          de construire pour les maisons d’habitation et les
                                      maire et la municipalité. Le conseil municipal est une           immeubles ;
                                      assemblée délibérante composée de 42 conseillers muni-
                                      cipaux élus au suffrage universel. Son rôle est de pro-        • La mise en œuvre du plan communal de développe-
                                      grammer et de mettre en œuvre les opérations et les              ment des voies de communication et des réseaux
                                      actions de développement, et de régler les affaires de la        divers en accord avec le plan de développement de
                                      commune. Le conseil municipal se réunit au moins une             la ville, du district ou du département ;
                                      fois par trimestre en session ordinaire. La municipalité
                                      est composée du maire et de ses adjoints. Ils sont élus        • La création, la gestion et l’entretien des voies de
                                      pour cinq ans par le conseil municipal lors de sa pre-           communication et des divers réseaux d’intérêt
                                      mière réunion. Le maire dispose d’attributions délé-             communal ;
                                      guées et de prérogatives propres à son statut. Il est égale-
                                      ment élu pour cinq ans. La mairie d’Abobo s’organise           • L’élaboration et la mise en œuvre du programme de
                                      autour de 10 directions :                                        développement communal en matière de santé,
                                                                                                       d’hygiène publique et de contrôle de qualité ;
                                      • Le cabinet du maire ;
                                                                                                     • La construction, la gestion et l’entretien des centres
                                      • Le secrétariat général ;                                       de santé, la mise en place de formations sanitaires et
                                                                                                       d’établissements d’hygiène publique et alimentaire ;
                                      • La Direction des affaires administratives ;
                                                                                                     • L’adoption de mesures communales de prévention
                                      • La Direction des états civils et de la population ;            en matière de santé et d’hygiène publique et
                                                                                                       alimentaire ;
                                      • La Direction des services techniques ;
                                                                                                     • L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des Plans
                                      • La Direction des affaires financières et domaniales ;          communaux d’action pour l’environnement ;
                                      • La Direction de la communication ;                           • La gestion, la protection et l’entretien des forêts,
                                                                                                       des zones protégées, des parcs et des sites naturels
                                      • La Direction des nouvelles technologies de l’infor-            d’intérêt communal ;
                                        matique et de la communication ;
                                                                                                     • L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des Plans
                                      • La Direction des activités socioculturelles et de la           communaux de prévention en matière de délin-
                                        promotion humaine ;                                            quance et de protection civile, en harmonie avec
                                      • Le Projet d’appui à la sécurité urbaine.                       la politique nationale de sécurité ;
                                                                                                     • Le soutien et l’appui aux actions des services de
                                                                                                       police et de la gendarmerie nationale exerçant sur
                                      Cadre légal                                                      le territoire communal ;
PrOFil UrbaiN d’abObO - gOUVerNaNCe

                                      Abobo est devenue une commune de plein exercice suite          • La création et l’organisation de la police municipale ;
                                      à la publication du décret N° 82-140 du 27 janvier 1982.
                                      Selon l’article 15 de la loi N° 2003-208 du 7 juillet 2003     • La construction, l’équipement et l’entretien des
                                      actant du transfert et de la répartition des compétences         locaux devant abriter le commissariat de police et
                                      de l’État aux collectivités territoriales (modifiée par          les brigades de la gendarmerie nationale exerçant
                                      l’ordonnance N° 2007-586 du 4 octobre 2007), diverses            sur le territoire communal ;
                                      compétences ont été attribuées à la commune :
                                                                                                     • La construction et la gestion des crèches et des
                                      • L’élaboration et la mise en œuvre du Schéma                    jardins d’enfants, des écoles maternelles et primaires,
                                        directeur du territoire communal ;                             d’institutions d’éducation pour les femmes et de
                                                                                                       centres d’apprentissage et d’alphabétisation ;
                                      • La coordination et la mise en œuvre des actions
                                        de développement des quartiers et des villages               • L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan communal
                                        composant la commune ;                                         d’action sociale, culturelle et de promotion humaine ;
                                      • L’élaboration et la mise en œuvre de Plans directeurs        • L’assistance aux indigents et aux personnes vulnérables ;
                                        d’urbanisme et de Plans d’urbanisme de détail de
                                        la commune ;                                                 • Le soutien et l’appui aux actions de lutte contre les
                                                                                                       grandes pandémies, notamment le VIH/SIDA ;
                                      • L’élaboration et la mise en œuvre du projet de
                                        lotissement ;

   10
   10
• La création, l’équipement, l’entretien et la gestion       Diverses organisations de la société civile locale sont
  des infrastructures communales relatives aux sports        présentes et actives dans la commune : plusieurs
  et aux loisirs ;                                           associations de jeunes, de femmes et de chefs de
                                                             communautés. Ces organisations nationales ou inter-
• La promotion des actions de lutte contre la pauvreté ;     nationales œuvrent pour l’amélioration des conditions
                                                             de vie des populations. Elles présentent les compé-
• L’incitation à la création d’emploi ;                      tences suivantes :
• La collecte, la conservation et la transmission des        • Fortes capacités de mobilisation des populations ;
  archives d’intérêt communal ;
                                                             • Engagement individuel et collectif ;
• L’élaboration et la mise en œuvre du plan communal
  hydraulique, d’assainissement et d’électrification ;       • Dynamisme interne des communautés ;
• L’entretien et l’extension des ouvrages en matière         • Connaissance des réalités du terrain.
  hydraulique, d’assainissement et d’électrification.
                                                             La municipalité d’Abobo n’implique pas la société civile
                                                             dans la gestion de la commune, il existe cependant des
PerForManCes et resPonsaBilisations                          actions sectorielles menées pour la plupart à l’initiative
                                                             de partenaires financiers.
Pour un meilleur développement urbain, la commune
d’Abobo a élaboré des documents témoignant d’une
vision pour la gestion de la cité :                          MeilleUres PratiQUes
• Un livre blanc datant de juillet 1997 ;                    •    Création d’infrastructures routières, d’eau, d’électri-
                                                                  fication et d’un centre culturel à Abobo Baoulé dans le
• Le programme d’urgence au développement ;                       cadre du Projet d’appui à la conduite des opérations
• Le programme triennal de développement ;                        municipales. Sa gestion a été confiée à la jeunesse
                                                                  d’Abobo Baoulé ;
• Le plan stratégique de développement (en cours
  d’élaboration) ;                                           •    Encadrement et organisation des producteurs d’attiéké
                                                                  à Abobo Baoulé ;
• Le plan de lutte contre la pauvreté urbaine (1997).
                                                             •    Formation et encadrement des jeunes d’Abobo Baoulé
                                                                  à la précollecte ;
                                                             •    Projet de restructuration de Bocabo, Sagbé, PK18
                                                                  résidentiel et Agoueto.

 FOrCes                        Faiblesses                    OPPOrTUNiTÉs                  meNaCes

                                                                                                                            PrOFil UrbaiN d’abObO - gOUVerNaNCe
 Existence d’un livre blanc.   Très faible niveau            Existence de partenaires      Pauvreté des ménages.
                               de participation              au développement
                               de la population              (Programme des Nations
                               à la gestion                  unies pour
                               de la commune.                le développement,
                                                             Banque mondiale).

 Existence d’un Plan           Radio de proximité publique   Décentralisation.             Crise socio-politique.
 stratégique                   inexistante.
 de développement.

 Existence du Programme        Manque de communication       Présence d’ONG
 d’urgence                     entre les autorités           et d’associations.
 au développement.             (politiques
                               et administratives)
                               et la population.

 Existence du Plan de lutte
 contre la pauvreté urbaine.

                                                                                                                            11
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                                                                                                                             11
FINANCES MUNICIPALES

                                               En 2010, la commune disposait d’un budget de
                                               2 600 millions de francs CFA. Le budget de fonction-
                                               nement pesait pour 80,95 % et le budget d’investisse-
                                               ment représentait 19,05 %. Les principales sources
                                               de revenus de la commune sont les recettes fiscales
                                               (impôt foncier, patente et contribution de licence) et
                                               les recettes propres (toutes les taxes rémunératrices
                                               imposées par les services municipaux).
                                               Les principales dépenses de fonctionnement sont : les
                                               salaires, les charges sociales, les frais de mission, le
                                               carburant, les fournitures de bureau, l’abonnement à
                                               l’eau, à l’électricité, au téléphone, les travaux et les
                                               services à l’entreprise. Dans l’ensemble, au cours de
                                               ces trois dernières années, le niveau du budget global a
                                               augmenté. Le niveau de recouvrement s’est amélioré
                                               pour atteindre plus de 60 % et le budget estimé est
                                               équivalent au budget réel.
                                               Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus
                                               de subvention de l’État. Elle fonctionne de manière
                                               autonome car il n’existe pas non plus de partenariat
                                               décentralisé. En ce qui concerne le recouvrement des
                                               taxes et des patentes, la municipalité n’a pas encore
                                               développé de mesures efficaces. Depuis la crise posté-
                                               lectorale, l’administration a rencontré des difficultés
                                               à collecter cet impôt. En effet, certaines activités
                                               bénéficient d’exemption temporaire ou de réductions
                                               substantielles d’impôts.
PrOFil UrbaiN d’abObO - FiNaNCes mUNiCiPales

    12
    12
FONCier

Dans sa grande majorité l’habitat (60,7 %) est constitué      entre le ministère de la Construction, de l’urbanisme et
d’habitations organisées autour d’une cour commune            de l’assainissement, le district d’Abidjan et la commune.
(Enquête sur le niveau de vie des ménages, 2008).             Le district peut donner une autorisation sans l’avis du
Notons que ce taux est plus élevé que celui de la ville       maire. Ce n’est pas le cas du ministère de la Construction,
d’Abidjan (48,3 %). L’habitat résidentiel ou de « haut-       de l’urbanisme et de l’assainissement. Ce dernier peut
standing » (villas et appartements) constitue 16,6 % des      donner un avis favorable mais il pourra être contesté par
habitations, les maisons en bande (pour les particuliers)     la mairie.
représente 17,4 %. Les maisons isolées et les habitats
précaires (baraques et cases) occupent respectivement         Il existe dans certains cas une lettre d’attribution signée
2,2 % et de 2,9 % de l’espace urbain. Selon l’Enquête         par le ministère de la Construction, de l’urbanisme et
sur le niveau de vie des ménages de 2008, le nombre           de l’assainissement et une autre signée par le district
d’habitants dans les habitats privés est en moyenne           d’Abidjan pour un même terrain. Cette confusion pro-
de 2,8 personnes par pièce. Selon la même enquête,            vient d’une interprétation variable de la nouvelle loi sur
74,50 % de la population possède une douche exté-             le transfert des compétences.
rieure, 18,75 % une douche à l’intérieur, 5 % une salle
de bain, 2 % de la population ne dispose pas de douche
ou de salle de bain. Seulement 26,5 % de la population
utilise des toilettes avec une chasse d’eau. La proportion
de la population utilisant des latrines à fosse septique
est de 70,7 %, et 2,8 % de la population ne possède
pas de WC.
La commune d’Abobo ne dispose pas de plan d’occupa-
tion des sols, mais depuis 1990, la commune n’accepte
plus la construction en « cour commune ». Des contrôles
sont effectués en collaboration avec le district d’Abidjan
et le ministère de la Construction, de l’urbanisme et de
l’assainissement dans le but de faire respecter cet arrêté
municipal.                                                                        Nouveaux logements en construction (© DR).

                                                              PerForManCes et resPonsaBilisations
Cadre institUtionnel
                                                              Les types de conflits fonciers les plus fréquents dans la
En matière de gestion foncière, le rôle de la commune         commune d’Abobo sont :
est essentiellement administratif. La commune procède
à la légalisation des documents fonciers et délivre un        • les doubles attributions. Les terrains sont attribués à
arrêté portant sur le permis de construire. Le dossier est      2 personnes différentes par les propriétaires terriens.
ensuite transmis au ministère de la Construction, de            Chacune des personnes possédant une attestation de
l’urbanisme et de l’assainissement puis au district             cession délivrée par le chef du village ;
d’Abidjan. Les documents relatifs au foncier délivrés
par le ministère et requis par la commune sont : la lettre    • les litiges créés par le retrait des lettres d’attribution.
d’attribution, l’arrêté ministériel, l’autorisation de          Dans les lettres d’attributions, le délai de construc-
construire et le certificat de propriété foncière.              tion fixé par l’État est de deux ans maximum. Passé
                                                                ce délai, le terrain est revendu ;
                                                                                                                               PrOFil UrbaiN d’abObO - FONCier

Les habitants de la commune et les membres de la
société civile ne sont pas directement impliqués dans         • les faux titres de propriété.
la gestion des terrains de la commune puisque celle-ci
n’est propriétaire d’aucun terrain. Concernant le             Généralement, les parties impliquées dans ces litiges
contrôle des permis de construire, il existe de véritables    sont pour la plupart des particuliers, des villageois
conflits de compétences.                                      propriétaires terriens et le ministère de la Construction,
                                                              de l’urbanisme et de l’assainissement. Le mode de
                                                              résolution des conflits varie selon le type de litige et les
                                                              personnes concernées. Lorsqu’il s’agit d’une double
Cadre légal                                                   attribution, une vérification des propriétaires terriens
La sécurité foncière est garantie par l’existence de textes   est faite par la chefferie qui détient un registre de
et de procédures nationales qui encadrent l’accès à la        distribution des parcelles. La personne dont le nom
pleine propriété par le titre foncier et le certificat de     figure dans le registre du village, est considérée comme
propriété foncière. Il y a quelques années, seule la com-     étant le véritable propriétaire du terrain.
mune avait la compétence pour le contrôle des permis
de construire. Aujourd’hui, cette compétence est partagée

                                                                                                                                 13
                                                                                                                                  13
Lorsqu’il existe 2 lettres d’attribution, une vérification
                                  est faite dans le registre du ministère de la Construction,        PRIORITÉS IDENTIFIÉES
                                  de l’urbanisme et de l’assainissement. Il existe, en effet,        –    Identifier les besoins réels en matière d’habitat ;
                                  un marché foncier informel animé par des agences non
                                  agréées.                                                           –    Promouvoir et favoriser la construction d’habitats
                                                                                                          économiques ;
                                  Par ailleurs, la gestion des terres se voulant transparente,
                                  il n’existe aucun facteur ou décret discriminant les               –    Faire respecter les normes de construction et
                                  femmes ou les populations défavorisées pour l’accès à la                d’habitabilité.
                                  terre et le respect des droits fonciers. Il existe même une
                                  forme de copropriété avec le conjoint, concernant les
                                  acquisitions ayant fait l’objet d’actes notariés.
                                  Le véritable problème de la gestion foncière réside
                                  surtout au niveau des nouvelles générations au pouvoir
                                  qui très souvent ne reconnaissent plus la vente lorsque
                                  le propriétaire terrien décède. En ce qui concerne les
                                  plus démunis, le manque de moyens financiers consti-
                                  tue un blocage pour l’obtention d’un terrain. Il n’existe
                                  pas de terrain à bas coûts, leurs prix varient en fonction
                                  de la localisation des quartiers. Par exemple, à Abobo
                                  Baoulé, le prix est environ de 5 millions de francs CFA
                                  à 6 millions de francs CFA, alors qu’à PK18 il est com-
                                  pris entre 1 million et 1,5 millions de francs CFA.

                                   FOrCes                          Faiblesses                    OPPOrTUNiTÉs                    meNaCes
                                   Existence d’une loi             Absence d’une politique       Décentralisation.               Pauvreté des ménages.
                                   interdisant les constructions   d’occupation des sols.
                                   en cour commune.

                                   Existence de procédures         Trop d’habitations            Partenaires                     Croissance démographique.
                                   et de documents                 en cour commune.              au développement
                                   permettant d’assurer                                          (Programme des Nations
                                   la sécurité foncière.                                         unies pour
                                                                                                 le développement,
                                                                                                 Banque mondiale).

                                                                   Peu de promotion              Projets menés par des ONG.
                                                                   immobilière.
PrOFil UrbaiN d’abObO - FONCier

     14
bidONVilles

tYPes d’haBitat et régiMe FonCier                               bidonvilles. Elle intervient sous la forme d’une politique
                                                                participative auprès des populations qui prennent part
En 2008, la proportion de la population vivant avec un          aux décisions à tous les niveaux : au sein du conseil
revenu annuel inférieur au seuil national de pauvreté           d’administration, du comité de suivi et du comité de
s’élevait à 16,8 %. Suite à la forte croissance de la           litige. Toutes les populations expulsées au cours de la
population et à une demande de logement de plus                 restructuration sont immédiatement indemnisées par la
en plus forte, environ 60 % de la population de la              commune, de nouvelles parcelles à bâtir leur sont
commune vit dans des quartiers précaires. Ainsi, Abobo          octroyées. La politique de restructuration concerne les
compte plus d’une dizaine de quartiers précaires et             quartiers PK18 Bougounisso, Anonkoua 3, Bocabo et
1 bidonville. La plupart de ces quartiers ne sont pas           N’ponon. La restructuration d’Agouéto initiée en 2000
viabilisés, à l’exception de Habitat et de Sogefiha. Les        puis celles d’Anonkoua 3 extension et de PK18 en 2005
habitants des bidonvilles vivent dans des conditions très       ont toutes été achevées. Les ressources mobilisées pour
difficiles, sans électricité, sans eau, sans assainissement,    la restructuration proviennent en partie de la participa-
dans un environnement pollué. Une étude initiée par la          tion des populations. Chaque propriétaire doit payer
préfecture d’Abidjan est actuellement en cours dans la          une somme de 300 000 francs CFA pour les frais de
commune d’Abobo afin de mener un recensement des                bornage. De plus, la commune conduit une politique
populations vivant dans ces bidonvilles.                        de lutte contre la pauvreté instaurée en 1997 avec
Les habitants de ces quartiers disposent d’autorisation         l’appui du Programme des Nations unies pour le déve-
d’installation provisoire que leur donnent les proprié-         loppement. Cette politique n’est cependant pas satisfai-
taires terriens. Le principal problème de gestion du            sante en ce qui concerne les besoins des personnes
foncier à l’intérieur de ces zones est l’insécurité foncière.   handicapées et dans le besoin.
En effet, les résidents peuvent être expulsés par les
propriétaires terriens sans pouvoir disposer du moindre
recours légal. La commune n’a pas bénéficié, à la diffé-
rence de Yopougon, d’opérations de location-vente.                  PRIORITES IDENTIFIEES
                                                                    –    Créer des activités génératrices de revenus au
PerForManCes et resPonsaBilisations                                      plan local ;
Conformément au décret d’application N° 2005-216                    –    Créer des structures d’encadrement pour les
du 21 juillet 2005 de la loi N° 2003-208 du 7 juillet                    jeunes ;
2003, la commune d’Abobo ne peut recevoir aucun
financement pour la construction de logements sociaux.              –    Améliorer le niveau d’équipement des infras-
La politique de la commune est donc axée sur la                          tructures socio-culturelles ;
restructuration des quartiers précaires et des bidon-
                                                                    –    Construire des complexes sportifs ;
villes. La restructuration consiste en la mise en place
d’une politique d’ouverture des voies principales dans              –    Impliquer les jeunes dans la gestion de la
les quartiers « non-lotis ». Cette restructuration vise                  commune.
également à la sécurisation des droits fonciers dans les

 FOrCes                         Faiblesses                      OPPOrTUNiTÉs                  meNaCes                        PrOFil UrbaiN d’abObO - bidONVilles
 Existence d’une politique de   Peu de promotion                Décentralisation.             Pauvreté des ménages.
 lutte contre la pauvreté.      immobilière.

 Existence d’une politique de                                   Partenaires au                Croissance démographique.
 restructuration.                                               développement (Programme
                                                                des Nations unies pour le
                                                                développement, Banque
                                                                mondiale).

 Existence d’un Programme                                       Projets menés par des ONG.
 triennal de développement.

 Existence de procédures
 et de documents
 permettant d’assurer
 la sécurité foncière.

                                                                                                                             15
                                                                                                                              15
geNre eT dÉVelOPPemeNT

                                                 soCiété et éQUité entre les sexes                             les dépôts de plainte pour agression si les victimes se
                                                                                                               présentent au poste. Les responsables de la commune
                                                 Les facteurs bloquant l’émancipation des femmes dans          bénéficient de séminaires de formation sur les questions
                                                 la commune d’Abobo sont l’analphabétisme, le mariage          d’équité entre les sexes. Les activités de sensibilisation,
                                                 précoce et forcé, le manque de formation, de structures       d’encadrement et de formation des femmes sont princi-
                                                 d’encadrement, le manque de moyens financiers, les            palement réalisées par les associations de femmes et les
                                                 charges familiales, ainsi que le chômage.                     ONG. Elles ne sont pas encore toutes reconnues offi-
                                                 Les femmes sont peu représentées dans le secteur              ciellement par les autorités administratives mais elles
                                                 agricole. Elles occupaient entre 5 % et 10 % du secteur en    œuvrent déjà sur le terrain. Certaines sont anciennes, il
                                                 2010. On compte une vingtaine de femmes productrices          s’agit de regroupements de femmes commerçantes sur
                                                 sur 200 producteurs maraîchers. Concernant l’aviculture,      les marchés (l’Union des commerçants du marché BC
                                                 les femmes représentent environ 10 % des effectifs            d’Abobo), ou des regroupements associatifs (l’associa-
                                                 (5 femmes sur 50 aviculteurs). Le secteur de l’artisanat      tion Solidarité d’Abobo). Le principal handicap que
                                                 dénombrait environ 8 000 artisans en 2010, dont envi-         rencontrent ces groupements est le manque de moyens
                                                 ron 2 240 femmes, soit une proportion de 28 %. La             de fonctionnement.
                                                 majeure partie des femmes vivent de petites activités
                                                 relevant du secteur informel, surtout du commerce.
                                                                                                               FeMMes et Vih/sida
                                                 Le bureau local des organisations professionnelles
                                                 départementales compte 1 femme pour 7 hommes. Sur             En 2009, le nombre de personnes reçues dans le cadre
                                                 l’ensemble des 21 délégués, seules 3 femmes sont en           des activités de conseil et de dépistage s’élevait à 15 543.
                                                 exercice. De plus, elles sont sous-représentées au niveau     Parmi elles, 1 767 dépistées étaient positifs au virus du
                                                 des postes décisionnels. Ainsi, le conseil municipal          SIDA. En ce qui concerne les activités de prise en charge
                                                 compte 6 femmes sur un total de 42 conseillers, soit une      des personnes vivant avec le VIH/SIDA, durant l’année
                                                 proportion de 14,26 %.                                        2009, 971 patients avaient débuté pour la première fois
                                                                                                               un traitement antirétroviraux. Le nombre cumulé de
                                                                                                               patients ayant commencé un traitement antirétroviral
                                                                                                               à la fin de l’année 2009 était de 3 934 personnes. À la
                                                 aCCès aU Crédit                                               fin de l’année 2009, seuls 1 801 patients poursuivaient
                                                 Le crédit demeure un des besoins les plus exprimés par        leur traitement.
                                                 les femmes. Il constitue, en effet, la principale source de
                                                 capital qui leur permettrait d’entreprendre des activités
                                                 génératrices de revenus. Il est très difficile pour les       Cadre institUtionnel
                                                 femmes d’accéder au crédit. Elles sont contraintes de
PrOFil UrbaiN d’abObO - geNre eT dÉVelOPPemeNT

                                                 trouver des cautionnements ou d’obtenir l’aval du chef        La prise en charge des questions d’équité entre les sexes
                                                 de famille. Les institutions de microfinance refusent de      est assurée par les acteurs suivants :
                                                 leur accorder des prêts en l’absence de garantie.             • La mairie. Elle mène des activités d’encadrement et
                                                                                                                 d’amélioration des revenus en mettant en contact
                                                                                                                 des femmes avec les institutions de microfinance ;
                                                 aCCès à l’édUCation
                                                                                                               • Les institutions de microfinance, les ONG et les
                                                 Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages de             partenaires au développement. Ils conduisent des
                                                 2008, l’indice de parité entre les sexes dans l’enseigne-       activités de formation, de lobbying et de sensibilisa-
                                                 ment primaire est de 102 %. Cette tendance, qui                 tion, surtout dans le secteur de la santé ;
                                                 marque une amélioration de la scolarisation des filles
                                                 dans l’enseignement primaire doit être maintenue. Le          • Les associations de femmes, les coopératives et les
                                                 taux du rapport filles-garçons au secondaire est de 87 %,       ONG locales. Ces organisations mènent des activi-
                                                 et traduit une discrimination à l’égard des filles. Le taux     tés d’information, de sensibilisation, d’encadre-
                                                 de scolarisation des filles au niveau secondaire doit être      ment, de conseil, d’appui, de création de réseaux, de
                                                 amélioré afin d’atteindre l’objectif fixé à 100 % à l’hori-     revenus et d’octroi de crédit.
                                                 zon 2015. Le taux d’alphabétisation des femmes de
                                                 quinze à vingt-quatre ans est plus faible que celui des       La commune d’Abobo ne dispose pas de politique
                                                 hommes. De plus, ce taux de 97,7 % est encore en deçà         en matière d’équité entre les sexes. Sur le plan du
                                                 de l’objectif fixé pour l’horizon 2015 (100 %).               VIH/SIDA, les actions les plus significatives sont
                                                                                                               menées par les services de santé, les ONG, les associa-
                                                                                                               tions et les organisations communautaires de base.
                                                 ViolenCes à l’enContre des FeMMes                             Aucune collecte de données n’est effectuée par la munici-
                                                                                                               palité dans ce domaine.
                                                 La commune d’Abobo ne possède pas de dispositif
                                                 spécifique visant à prévenir et à éradiquer les violences
                                                 à l’encontre des femmes. Toutefois, la police enregistre

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