CÔTE D'IVOIRE : PROFIL URBAIN D'ABOBO - UN-Habitat
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
DÉNI DE RESPONSABILITÉ : Les termes employés et le matériel utilisé dans cette publication ne reflètent pas nécessairement les points de vue du Secrétariat des Nations unis ou des diverses organisations qui lui sont liées. Les appellations employées et les informations présentées n’impliquent de la part de l’ONU-Habitat et de son conseil d’administration, aucune prise de position quant au statut juridique des pays concernés, la délimitation de ses frontières, ou compromettant les autorités en place, le système économique établi ou encore le degré de développement. Les analyses, conclusions et recommandations de ce rapport ne reflètent pas non plus nécessairement le point de vue du Programme des Nations unis pour les établissements humains (ONU-Habitat), son conseil d’administration et de ses États membres. La présente publication peut être reproduite, entièrement ou en partie, sous n’importe quel format ou support, à des fins éducatives mais non lucratives, sans l’autorisation préalable du détenteur des droits d’auteur, à la condition qu’il soit fait mention de la source. ONU-Habitat souhaiterait qu’un exemplaire de l’ouvrage où se trouve reproduit l’extrait lui soit communiqué. La présente publication ne peut être ni revendue ni utilisée à d’autres fins commerciales sans l’autorisation préalable du Programme des Nations unis pour les établissement humains. La réalisation de ce rapport a été supervisée par Kerstin Sommer, Joseph Guiébo, Raphaëlle Vignol, Nicolas Maréchal, Matthieu Sublet et Florence Kuria. Publié par le Programme des Nations unies pour les établissement humains. Copyright © 2012 HS Number: HS/056/12E ISBN Number: (Series) 978-92-1-132023-7 ISBN Number: (Volume) 978-92-1-132472-3 Impression : UNON, Publishing Services Section, Nairobi, ISO 14001:2004-certified Les publications du Programme des Nations unies pour les établissement humains sont disponibles au bureau régional et d’information de l’ONU-Habitat ou directement : P.O. Box 30030, GPO 00100 Nairobi, Kenya Fax : + (254 20) 762 4266/7 Email : unhabitat@unhabitat.org www.unhabitat.org
CÔTE D’IVOIRE : PROFIL URBAIN D’ABOBO Programme des NatioNs UNies PoUr les ÉtablissemeNts HUmaiNs Table des maTiÈres AVANT-PROPOS DU DIRECTEUR EXÉCUTIF 4 PRÉSENTATION ET MÉTHODOLOGIE 5 CARTE 6 RÉSUMÉ EXÉCUTIF 7 INTRODUCTION 9 GOUVERNANCE 10 FINANCES MUNICIPALES 12 FONCIER 13 BIDONVILLES 15 GENRE ET DÉVELOPPEMENT 16 ENVIRONNEMENT 19 GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES 21 DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE LOCAL 22 SERVICES URBAINS DE BASE 24 SÉCURITÉ URBAINE 27
aVaNT-PrOPOs dU direCTeUr eXÉCUTiF Selon une recherche urbain durable. Compte tenu de la diversité et de l’urgence publiée dans le rapport des besoins, nous avons jugé nécessaire de développer un d’ONU-Habitat, « L’État outil d’évaluation rapide et de planification stratégique des villes dans le monde pour mener des interventions immédiates, à moyen ou à 2010-2011 », toutes les long terme. Cet outil se présente sous la forme de cette régions en voie de déve- série de publications. loppement, notamment en Afrique, dans les Le Programme participatif d’amélioration des conditions Caraïbes et dans le de vie dans les bidonvilles est basé sur un dialogue Pacifique, compteront politique, entrepris en 2002, entre l’ONU-Habitat, le en 2030 plus de per- Secrétariat ACP et la Commission européenne. Lorsque sonnes vivant en milieu les 3 parties se sont rencontrées au siège de l’ONU-Habitat urbain qu’en milieu rural. en juin 2009, plus de 200 délégués de plus de 50 pays se La moitié de la popula- sont entendus pour lancer un grand appel à la commu- tion mondiale vit déjà dans des zones urbaines, les défis nauté internationale afin qu’elle prête davantage attention auxquels nous faisons face dans la bataille lancée contre la aux questions d’urbanisation, et qu’elle étende le pro- pauvreté urbaine sont nombreux et de taille : notre tâche est gramme d’amélioration des conditions de vie dans les ardue, nous voulons des villes sans bidonville, où les femmes bidonvilles à tous les pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. se sentent plus en sécurité, des villes inclusives avec l’électri- Il est utile de rappeler ici combien nous sommes reconnais- cité, l’accès à l’eau et à l’assainissement, et où les transports sants que le 9e Fonds européen de développement pour les sont abordables, des villes mieux planifiées dans leur déve- pays ACP de la Commission européenne ait contribué à loppement, des villes plus propres, plus vertes. hauteur de 4 millions d’euros (soit 5,7 millions de dollars Mais comme le montre cette série de profils, il existe beau- d’après les taux de change de juin 2011) pour permettre coup de solutions intéressantes et de bonnes pratiques qu’il à l’ONU-Habitat de conduire un programme qui profite à serait bon d’appliquer. En fin de compte, les chiffres nous 59 villes dans 23 pays africains, à plus de 20 villes dans disent que durant la décennie 2000-2010, 227 millions de 6 pays du Pacifique, et à 4 pays des Caraïbes. personnes au total ont quitté les bidonvilles. Ceci signifie En effet, depuis sa création en 2008, le Programme que les gouvernements, les villes et les institutions parte- d’amélioration des conditions de vie dans les bidonvilles a naires sont parvenus ensemble, à doubler les Objectifs du acquis la confiance des partenaires, au niveau municipal et millénaire pour le développement concernant les bidon- national, dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du villes, et ce, avec dix ans d’avance sur la date initialement Pacifique. Comme le montre cette série de rapport, il prévue pour 2020. apporte une contribution majeure qui vise à soutenir les L’Asie et le Pacifique se tiennent au premier rang des pays efforts entrepris pour réduire la pauvreté urbaine. ayant réussi avec succès à atteindre cet objectif, tous les Je tiens encore à exprimer toute ma gratitude à la gouvernements de la région sont, en effet, parvenus à amé- Commission européenne et au Secrétariat ACP pour leur liorer la vie de 172 000 000 habitants de bidonvilles entre engagement pour ce Programme d’amélioration des condi- 2000 et 2010. En Afrique sub-saharienne, la proportion tions de vie dans les bidonvilles. J’ai toute confiance que les totale de la population urbaine vivant dans des bidonvilles a résultats exposés dans ce profil, ou dans les suivants, seront diminué de 5 % seulement (soit 17 millions de personnes). utiles pour élaborer des réponses dans le renforcement des aVaNT-PrOPOs dU direCTeUr eXÉCUTiF Le Ghana, le Sénégal, l’Ouganda et le Rwanda sont les pays capacités et des investissements dans le secteur urbain. qui ont enregistré les meilleurs résultats dans la sous-région, en réduisant, durant la dernière décennie, la proportion En outre, je tiens à remercier les équipes des pays parti- des habitants des bidonvilles de plus d’un cinquième. Le cipants pour le soutien sans faille qu’ils ont apporté à ce chiffre atteint 13 % en Amérique latine et dans les Caraïbes processus, c’était la condition essentielle à la mise en où environ 30 millions de personnes ont quitté les bidon- œuvre réussie du Programme participatif d’amélioration villes depuis l’an 2000. des conditions de vie des bidonvilles. Pourtant, les estimations de l’ONU-Habitat confirment que les progrès réalisés concernant les bidonvilles ne sont pas suffisants pour contrer l’expansion démographique constatée dans les établissements informels des pays en voie de développement. En ce sens, les efforts visant à réduire le nombre d’habitants des bidonvilles ne sont ni satisfaisants ni suffisants. Dans le cadre de nos efforts pour résoudre cette crise, l’ONU-Habitat travaille avec la Commission européenne et le Secrétariat, basé à Bruxelles, de l’Afrique, des Caraïbes Dr. Joan Clos et du Pacifique (ACP) pour soutenir le développement Directeur exécutif, ONU-Habitat 44
Présentation Méthodologie Le profilage en milieu urbain est une évaluation rapide Le profilage urbain utilise une approche structurée où des besoins, orienté sur les actions à entreprendre pour les interventions prioritaires sont convenues à travers renforcer les capacités et palier aux défaillances au un processus consultatif. La méthodologie du profilage niveau de la ville. Le but de cette étude est de dévelop- urbain se compose en 3 phases : per des politiques urbaines afin de réduire la pauvreté aux niveaux local, régional et national, à travers l’éva- • Phase I : 3 profils urbains de 3 villes sont réalisés luation des besoins et des mécanismes de réponse. En pour chaque pays : généralement, la capitale, une cela, il contribue à la mise en œuvre des Objectifs du ville de taille moyenne et une petite ville sont ainsi millénaire pour le développement. Il est actuellement sélectionnées et étudiées pour fournir un échantil- utilisé dans plus de 20 pays d’Afrique et dans les pays lon représentatif permettant ensuite de réaliser un arabes, et a été lancé dans 30 nouveaux pays d’Afrique profil national. L’information est recueillie au ainsi que dans les petits pays insulaires du Pacifique. moyen d’entrevues et de discussions avec les insti- tutions et les informateurs clés, afin d’évaluer les L’étude est basée sur l’analyse de données existantes forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces et sur une série d’entretiens réalisés avec toutes les par- (FFOM), rencontrées au niveau local et national, ties prenantes, y compris les communautés locales dans les milieux urbains. Les résultats sont présen- et les institutions, la société civile, le secteur privé, les tés et affinés au cours de consultations réalisées partenaires au développement, les universitaires, etc. dans le cadre d’ateliers communaux et nationaux Cette consultation se conclue généralement par une pour parvenir à un consensus sur les interventions convention collective sur un certain nombre de priori- prioritaires. Les rapports nationaux et communaux tés identifiées et leur intégration dans le renforcement synthétisent les informations recueillies et exposent des capacités proposées, ainsi que sur d’autres projets les méthodes à suivre pour réduire la pauvreté qui ambitionnent tous de réduire la pauvreté urbaine. urbaine, à travers des approches holistiques. • Phase II : Il s’agit de définir clairement les priorités identifiées par les études de préfaisabilité et de développer en détail le renforcement des capacités et les projets d’investissement. • Phase III : Elle consiste à mettre en œuvre les pro- jets développés au cours des 2 phases précédentes. L’accent est donné sur le développement des com- pétences, le renforcement institutionnel et sur la mise en application des solutions adoptées. PrÉseNTaTiON eT mÉThOdOlOgie 555
CÔTe d’iVOire M a l i B u r k i ni a F a s o Odienne ! Boundiali " )! Korhogo ! Guinée ! Touba C ô t e - d ' I v o i r e Seguela ! Tanda Bouake ! ! Man ! Bouafle Daloa ! ! Yamoussoukro Duekoue ! Agengourou ! ! Guiglo ! Ghana Issia" Gagnoa ! Agboville Soubre Divo ! ! ! Abidjan Libéria " ) PrOFil UrbaiN d’abObO - CarTe Sassandra ! San-Pedro ! Villes participant à la phase 1 du Programme ) " participatif d’amélioration des bidonvilles F ! Villes principales Océan Atlantique Routes principales 120 60 0 120 km 66
rÉsUmÉ eXÉCUTiF introdUCtion BidonVilles La commune d’Abobo est l’une des 13 communes Abobo compte plus d’une dizaine de quartiers précaires constituant le district d’Abidjan. Elle est située au et 1 bidonville. Les quartiers ne sont, pour la plupart, nord de l’agglomération d’Abidjan, à une dizaine de pas viabilisés. Avec une population croissante et une kilomètres du centre-ville. Elle regroupe 28 quartiers et demande de logement de plus en plus forte, environ villages. La population de la commune d’Abobo a atteint 60 % de la population de la commune vit dans ces 938 424 habitants en 2011. Le taux d’accroissement quartiers précaires. annuel s’élève à 2,69 %. Le territoire communal d’Abobo s’étend sur une superficie de 7 800 hectares. La commune d’Abobo ne disposant pas de moyens C’est un vaste plateau bordé par des talwegs couvrant financiers pour la construction de logements sociaux, sa près de 31 % de sa superficie. L’altitude maximale est politique est donc axée sur la restructuration des quar- d’environ 125 m. Le climat de la commune d’Abobo tiers précaires et des bidonvilles. Cette restructuration est tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an vise également à la sécurisation des droits fonciers dans sur sept mois. les bidonvilles. genre et déVeloPPeMent goUVernanCe La majeure partie des femmes vit de petites activités Abobo est administrée en tant que commune de plein relevant du secteur informel notamment le commerce. exercice depuis la publication de la loi N° 80-1182 du Les charges familiales, les difficultés à trouver un emploi 17 octobre 1980 relative à l’organisation municipale. et les faibles ressources sont autant de freins à l’émanci- Les différents organes de la commune sont le conseil pation sociale des femmes. La commune d’Abobo ne municipal, le maire et la municipalité. Ces 3 entités dispose pas de politique en matière d’équité entre les assurent la gestion administrative de la commune sous sexes. l’assistance et la tutelle du ministère de l’Intérieur. La municipalité d’Abobo n’implique pas la société civile dans la gestion de la commune. enVironneMent Le caractère multisectoriel de la stratégie de préserva- FinanCes MUniCiPales tion de l’environnement met en jeu 3 acteurs essen- tiels : le gouvernement, la commune et les commu- Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus de nautés. La gestion de l’environnement urbain est subvention de l’État de Côte d’Ivoire. Elle fonctionne menée par la sous-direction de l’environnement de la de manière autonome. Il n’existe pas de partenariat mairie et par les populations. décentralisé. En ce qui concerne le recouvrement des taxes et patentes, la municipalité n’a pas encore déve- Les principales questions environnementales, aux- loppé de mesure efficace. L’administration a rencontré quelles fait face la commune d’Abobo, sont la mau- des difficultés à collecter cet impôt à cause de la crise vaise gestion des déchets solides et liquides et le PrOFil UrbaiN d’abObO - rÉsUmÉ eXÉCUTiF postélectorale. manque d’infrastructures de drainage des eaux usées et pluviales. La qualité environnementale des espaces urbains de la commune est préoccupante. FonCier La sécurité foncière est garantie par des textes et procé- dures de portée nationale, qui permettent l’accès à la gestion des risQUes de CatastroPhes pleine propriété au moyen de titres fonciers et de certi- Les principaux risques de catastrophes naturelles ficats de propriété foncière. Malgré ces mesures et textes à Abobo sont les inondations et les glissements de officiels, plusieurs types de conflits fonciers sont réguliè- terrains. L’insuffisance des ouvrages de drainage, le rement signalés à Abobo (double attribution, faux titre manque d’entretien des caniveaux et les lotissements de propriété). illégaux érigés dans les bassins d’orage empêchent le bon drainage des eaux pluviales. La conséquence immé- Les autorités municipales procèdent essentiellement à diate de cette situation est l’accroissement des risques la légalisation des documents fonciers et délivrent les d’inondation. permis de construire. Il existe néanmoins de véritables conflits de compétences entre les autorités municipales, le ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’assainissement et le district d’Abidjan. 77
déVeloPPeMent éConoMiQUe loCal 28,32 % des habitants disposent d’un compteur d’eau individuel. Plusieurs quartiers de la commune (Sagbé, La commune d’Abobo est une cité dortoir qui ne béné- Agoueto Nord et Sud) demeurent sans accès à l’eau ficie pas de grands centres commerciaux ou industriels. potable. Par conséquent, l’activité économique de la commune est basée sur le secteur informel, principalement le La commune est alimentée en électricité par la commerce et le transport. Le secteur de l’artisanat repré- Compagnie ivoirienne d’électricité. 46,37 % des sente un potentiel important pour la ville qu’il faudrait habitants de la commune disposent d’un compteur développer. électrique individuel. Certains quartiers ne sont pas totalement éclairés. En outre, les quartiers de Belle Ville, Anonkoua 3 extension et Bocabo sont connectés serViCes UrBains de Base au réseau électrique mais sont très peu souvent alimentés. Les principaux défis auxquels fait face la commune d’Abobo, en ce qui concerne les services urbains de base, sont la gestion des déchets solides et liquides et l’assainissement. Les ressources mobilisées par la séCUrité UrBaine commune pour le financement des services urbains de Les principales causes de la criminalité et de la vio- base proviennent de bailleurs de fonds et de fonds lence dans la commune d’Abobo sont le chômage, la publics. pauvreté, le manque de formation du personnel de police, la prolifération des armes légères, le manque de L’approvisionnement en eau potable est assuré par la moyens matériels et financiers et l’effectif insuffisant Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire. Selon de personnels des forces de l’ordre (environ 404 poli- l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2008), ciers pour l’ensemble de la commune). PrOFil UrbaiN d’abObO - rÉsUmÉ eXÉCUTiF 88
iNTrOdUCTiON La commune d’Abobo est l’une des 13 communes estimé à 2,69 %, enregistrant une baisse de 1,91 %. constituant le district d’Abidjan. Elle est située au nord Selon les estimations de l’Institut national de la statis- de l’agglomération d’Abidjan, à une dizaine de kilo- tique, la population atteindra plus de 1 million d’habi- mètres du centre-ville. Abobo a été administrée en tant tants en 2018 et aura doublé en l’espace de 26 ans. Le que commune de plein exercice dès 1980, ceci au regard rapport femmes-hommes est de 1,02. Les jeunes de de la loi N° 80-1182 du 17 octobre 1980 relative à moins de quinze ans représentent 39 % de la population l’organisation municipale. et les jeunes en âge d’être scolarisés, près de 15,65 %. Les femmes en âge de procréer représentent quant à elle Le territoire communal d’Abobo s’étend sur une plus du quart de la population (27,59 %), une popula- superficie de 7 800 hectares. C’est un vaste plateau tion justement constituée majoritairement de femmes bordé par des talwegs couvrant près de 2 460 hectares (55,82 %). Selon l’Enquête sur le niveau de vie des et représentant 31 % de sa superficie. Ce relief ménages de 2008, la taille moyenne des ménages est est marqué par des cuvettes dont le diamètre varie de de 5,53 personnes. Le rapport de dépendance s’élève 100 à 500 mètres. L’altitude maximale est d’environ à 0,69, cela signifie que chaque actif a à sa charge 125 m, ce qui explique l’implantation d’antennes de la 0,69 inactifs. radio-télévision ivoirienne) et de radios sur ce point culminant. Le climat de la commune d’Abobo est En 1998, selon le Recensement général de la population tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an sur et de l’habitat, la population était composée de 80,34 % sept mois (Plan national d’action pour l’environnement d’Ivoiriens et de 19,66 % d’étrangers, 1/5 de la popula- de Côte d’Ivoire, 1994). tion de la commune est donc constituée d’immigrés. Les groupes ethniques présents à Abobo sont dominés La commune d’Abobo regroupe 28 quartiers et villages. par les Akans (Ébriés, Baoulés, Attiés, etc.) qui repré- La ville est limitée au nord par la commune d’Anyama, sentent 40,61 % de la population, suivis par les Mandés au sud par la forêt du Banco, à l’est par la commune du Nord (34,98 %), les Krous (16,61 %) et les Mandés de Cocody, à l’ouest par la commune de Yopougon et du Sud (7,75 %). la sous-préfecture de Songon. Concernant la religion, les musulmans forment 39,88 % La Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays d’Afrique de la population, les catholiques 25,05 %, les autres subsaharienne, fait face à une urbanisation croissante, chrétiens (méthodistes et évangéliques) 26,59 %, les rendant difficile la planification du développement animistes 6,36 % et les autres religions réunissent les urbain. Les défis rencontrés par les villes ivoiriennes 2,12 % restants. sont énormes. Suite à un exode rural massif, la question du logement est devenue problématique : la construc- tion d’habitations répond aux besoins des populations de se loger, mais lesdites constructions doivent absolument prendre en compte la préservation de l’environnement. adMinistration PrOFil UrbaiN d’abObO - iNTrOdUCTiON Comme mentionné plus haut, la commune d’Abobo est une collectivité territoriale depuis 1980. À ce titre, la commune est dirigée par les organes suivants : le conseil municipal, le maire et la municipalité. Ces 3 organes assurent la gestion administrative de la commune, sous le contrôle et l’assistance du ministère de l’Intérieur selon le décret N° 82-140 du 27 janvier 1982, qui définit « la délégation des pouvoirs et l’attributions de l’autorité de tutelle à l’égard des communes et de la ville d’Abidjan ». En l’espace de trente et un ans, 5 maires se sont succédé à la tête de la commune d’Abobo (de 1980 à 2011). déMograPhie Peuplée de 638 237 habitants en 1998, selon le Recensement général de la population et de l’habitat, la population de la commune d’Abobo a atteint 938 424 habitants en 2011. Le taux d’accroissement annuel s’élevait à 4,6 % en 1998, il est aujourd’hui 99
gOUVerNaNCe Cadre institUtionnel • La construction de logements sociaux ; La commune d’Abobo est une collectivité territoriale. • L’initiative, l’instruction et la délivrance de permis Les organes de la commune sont le conseil municipal, le de construire pour les maisons d’habitation et les maire et la municipalité. Le conseil municipal est une immeubles ; assemblée délibérante composée de 42 conseillers muni- cipaux élus au suffrage universel. Son rôle est de pro- • La mise en œuvre du plan communal de développe- grammer et de mettre en œuvre les opérations et les ment des voies de communication et des réseaux actions de développement, et de régler les affaires de la divers en accord avec le plan de développement de commune. Le conseil municipal se réunit au moins une la ville, du district ou du département ; fois par trimestre en session ordinaire. La municipalité est composée du maire et de ses adjoints. Ils sont élus • La création, la gestion et l’entretien des voies de pour cinq ans par le conseil municipal lors de sa pre- communication et des divers réseaux d’intérêt mière réunion. Le maire dispose d’attributions délé- communal ; guées et de prérogatives propres à son statut. Il est égale- ment élu pour cinq ans. La mairie d’Abobo s’organise • L’élaboration et la mise en œuvre du programme de autour de 10 directions : développement communal en matière de santé, d’hygiène publique et de contrôle de qualité ; • Le cabinet du maire ; • La construction, la gestion et l’entretien des centres • Le secrétariat général ; de santé, la mise en place de formations sanitaires et d’établissements d’hygiène publique et alimentaire ; • La Direction des affaires administratives ; • L’adoption de mesures communales de prévention • La Direction des états civils et de la population ; en matière de santé et d’hygiène publique et alimentaire ; • La Direction des services techniques ; • L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des Plans • La Direction des affaires financières et domaniales ; communaux d’action pour l’environnement ; • La Direction de la communication ; • La gestion, la protection et l’entretien des forêts, des zones protégées, des parcs et des sites naturels • La Direction des nouvelles technologies de l’infor- d’intérêt communal ; matique et de la communication ; • L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des Plans • La Direction des activités socioculturelles et de la communaux de prévention en matière de délin- promotion humaine ; quance et de protection civile, en harmonie avec • Le Projet d’appui à la sécurité urbaine. la politique nationale de sécurité ; • Le soutien et l’appui aux actions des services de police et de la gendarmerie nationale exerçant sur Cadre légal le territoire communal ; PrOFil UrbaiN d’abObO - gOUVerNaNCe Abobo est devenue une commune de plein exercice suite • La création et l’organisation de la police municipale ; à la publication du décret N° 82-140 du 27 janvier 1982. Selon l’article 15 de la loi N° 2003-208 du 7 juillet 2003 • La construction, l’équipement et l’entretien des actant du transfert et de la répartition des compétences locaux devant abriter le commissariat de police et de l’État aux collectivités territoriales (modifiée par les brigades de la gendarmerie nationale exerçant l’ordonnance N° 2007-586 du 4 octobre 2007), diverses sur le territoire communal ; compétences ont été attribuées à la commune : • La construction et la gestion des crèches et des • L’élaboration et la mise en œuvre du Schéma jardins d’enfants, des écoles maternelles et primaires, directeur du territoire communal ; d’institutions d’éducation pour les femmes et de centres d’apprentissage et d’alphabétisation ; • La coordination et la mise en œuvre des actions de développement des quartiers et des villages • L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan communal composant la commune ; d’action sociale, culturelle et de promotion humaine ; • L’élaboration et la mise en œuvre de Plans directeurs • L’assistance aux indigents et aux personnes vulnérables ; d’urbanisme et de Plans d’urbanisme de détail de la commune ; • Le soutien et l’appui aux actions de lutte contre les grandes pandémies, notamment le VIH/SIDA ; • L’élaboration et la mise en œuvre du projet de lotissement ; 10 10
• La création, l’équipement, l’entretien et la gestion Diverses organisations de la société civile locale sont des infrastructures communales relatives aux sports présentes et actives dans la commune : plusieurs et aux loisirs ; associations de jeunes, de femmes et de chefs de communautés. Ces organisations nationales ou inter- • La promotion des actions de lutte contre la pauvreté ; nationales œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Elles présentent les compé- • L’incitation à la création d’emploi ; tences suivantes : • La collecte, la conservation et la transmission des • Fortes capacités de mobilisation des populations ; archives d’intérêt communal ; • Engagement individuel et collectif ; • L’élaboration et la mise en œuvre du plan communal hydraulique, d’assainissement et d’électrification ; • Dynamisme interne des communautés ; • L’entretien et l’extension des ouvrages en matière • Connaissance des réalités du terrain. hydraulique, d’assainissement et d’électrification. La municipalité d’Abobo n’implique pas la société civile dans la gestion de la commune, il existe cependant des PerForManCes et resPonsaBilisations actions sectorielles menées pour la plupart à l’initiative de partenaires financiers. Pour un meilleur développement urbain, la commune d’Abobo a élaboré des documents témoignant d’une vision pour la gestion de la cité : MeilleUres PratiQUes • Un livre blanc datant de juillet 1997 ; • Création d’infrastructures routières, d’eau, d’électri- fication et d’un centre culturel à Abobo Baoulé dans le • Le programme d’urgence au développement ; cadre du Projet d’appui à la conduite des opérations • Le programme triennal de développement ; municipales. Sa gestion a été confiée à la jeunesse d’Abobo Baoulé ; • Le plan stratégique de développement (en cours d’élaboration) ; • Encadrement et organisation des producteurs d’attiéké à Abobo Baoulé ; • Le plan de lutte contre la pauvreté urbaine (1997). • Formation et encadrement des jeunes d’Abobo Baoulé à la précollecte ; • Projet de restructuration de Bocabo, Sagbé, PK18 résidentiel et Agoueto. FOrCes Faiblesses OPPOrTUNiTÉs meNaCes PrOFil UrbaiN d’abObO - gOUVerNaNCe Existence d’un livre blanc. Très faible niveau Existence de partenaires Pauvreté des ménages. de participation au développement de la population (Programme des Nations à la gestion unies pour de la commune. le développement, Banque mondiale). Existence d’un Plan Radio de proximité publique Décentralisation. Crise socio-politique. stratégique inexistante. de développement. Existence du Programme Manque de communication Présence d’ONG d’urgence entre les autorités et d’associations. au développement. (politiques et administratives) et la population. Existence du Plan de lutte contre la pauvreté urbaine. 11 11 11
FINANCES MUNICIPALES En 2010, la commune disposait d’un budget de 2 600 millions de francs CFA. Le budget de fonction- nement pesait pour 80,95 % et le budget d’investisse- ment représentait 19,05 %. Les principales sources de revenus de la commune sont les recettes fiscales (impôt foncier, patente et contribution de licence) et les recettes propres (toutes les taxes rémunératrices imposées par les services municipaux). Les principales dépenses de fonctionnement sont : les salaires, les charges sociales, les frais de mission, le carburant, les fournitures de bureau, l’abonnement à l’eau, à l’électricité, au téléphone, les travaux et les services à l’entreprise. Dans l’ensemble, au cours de ces trois dernières années, le niveau du budget global a augmenté. Le niveau de recouvrement s’est amélioré pour atteindre plus de 60 % et le budget estimé est équivalent au budget réel. Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus de subvention de l’État. Elle fonctionne de manière autonome car il n’existe pas non plus de partenariat décentralisé. En ce qui concerne le recouvrement des taxes et des patentes, la municipalité n’a pas encore développé de mesures efficaces. Depuis la crise posté- lectorale, l’administration a rencontré des difficultés à collecter cet impôt. En effet, certaines activités bénéficient d’exemption temporaire ou de réductions substantielles d’impôts. PrOFil UrbaiN d’abObO - FiNaNCes mUNiCiPales 12 12
FONCier Dans sa grande majorité l’habitat (60,7 %) est constitué entre le ministère de la Construction, de l’urbanisme et d’habitations organisées autour d’une cour commune de l’assainissement, le district d’Abidjan et la commune. (Enquête sur le niveau de vie des ménages, 2008). Le district peut donner une autorisation sans l’avis du Notons que ce taux est plus élevé que celui de la ville maire. Ce n’est pas le cas du ministère de la Construction, d’Abidjan (48,3 %). L’habitat résidentiel ou de « haut- de l’urbanisme et de l’assainissement. Ce dernier peut standing » (villas et appartements) constitue 16,6 % des donner un avis favorable mais il pourra être contesté par habitations, les maisons en bande (pour les particuliers) la mairie. représente 17,4 %. Les maisons isolées et les habitats précaires (baraques et cases) occupent respectivement Il existe dans certains cas une lettre d’attribution signée 2,2 % et de 2,9 % de l’espace urbain. Selon l’Enquête par le ministère de la Construction, de l’urbanisme et sur le niveau de vie des ménages de 2008, le nombre de l’assainissement et une autre signée par le district d’habitants dans les habitats privés est en moyenne d’Abidjan pour un même terrain. Cette confusion pro- de 2,8 personnes par pièce. Selon la même enquête, vient d’une interprétation variable de la nouvelle loi sur 74,50 % de la population possède une douche exté- le transfert des compétences. rieure, 18,75 % une douche à l’intérieur, 5 % une salle de bain, 2 % de la population ne dispose pas de douche ou de salle de bain. Seulement 26,5 % de la population utilise des toilettes avec une chasse d’eau. La proportion de la population utilisant des latrines à fosse septique est de 70,7 %, et 2,8 % de la population ne possède pas de WC. La commune d’Abobo ne dispose pas de plan d’occupa- tion des sols, mais depuis 1990, la commune n’accepte plus la construction en « cour commune ». Des contrôles sont effectués en collaboration avec le district d’Abidjan et le ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’assainissement dans le but de faire respecter cet arrêté municipal. Nouveaux logements en construction (© DR). PerForManCes et resPonsaBilisations Cadre institUtionnel Les types de conflits fonciers les plus fréquents dans la En matière de gestion foncière, le rôle de la commune commune d’Abobo sont : est essentiellement administratif. La commune procède à la légalisation des documents fonciers et délivre un • les doubles attributions. Les terrains sont attribués à arrêté portant sur le permis de construire. Le dossier est 2 personnes différentes par les propriétaires terriens. ensuite transmis au ministère de la Construction, de Chacune des personnes possédant une attestation de l’urbanisme et de l’assainissement puis au district cession délivrée par le chef du village ; d’Abidjan. Les documents relatifs au foncier délivrés par le ministère et requis par la commune sont : la lettre • les litiges créés par le retrait des lettres d’attribution. d’attribution, l’arrêté ministériel, l’autorisation de Dans les lettres d’attributions, le délai de construc- construire et le certificat de propriété foncière. tion fixé par l’État est de deux ans maximum. Passé ce délai, le terrain est revendu ; PrOFil UrbaiN d’abObO - FONCier Les habitants de la commune et les membres de la société civile ne sont pas directement impliqués dans • les faux titres de propriété. la gestion des terrains de la commune puisque celle-ci n’est propriétaire d’aucun terrain. Concernant le Généralement, les parties impliquées dans ces litiges contrôle des permis de construire, il existe de véritables sont pour la plupart des particuliers, des villageois conflits de compétences. propriétaires terriens et le ministère de la Construction, de l’urbanisme et de l’assainissement. Le mode de résolution des conflits varie selon le type de litige et les personnes concernées. Lorsqu’il s’agit d’une double Cadre légal attribution, une vérification des propriétaires terriens La sécurité foncière est garantie par l’existence de textes est faite par la chefferie qui détient un registre de et de procédures nationales qui encadrent l’accès à la distribution des parcelles. La personne dont le nom pleine propriété par le titre foncier et le certificat de figure dans le registre du village, est considérée comme propriété foncière. Il y a quelques années, seule la com- étant le véritable propriétaire du terrain. mune avait la compétence pour le contrôle des permis de construire. Aujourd’hui, cette compétence est partagée 13 13
Lorsqu’il existe 2 lettres d’attribution, une vérification est faite dans le registre du ministère de la Construction, PRIORITÉS IDENTIFIÉES de l’urbanisme et de l’assainissement. Il existe, en effet, – Identifier les besoins réels en matière d’habitat ; un marché foncier informel animé par des agences non agréées. – Promouvoir et favoriser la construction d’habitats économiques ; Par ailleurs, la gestion des terres se voulant transparente, il n’existe aucun facteur ou décret discriminant les – Faire respecter les normes de construction et femmes ou les populations défavorisées pour l’accès à la d’habitabilité. terre et le respect des droits fonciers. Il existe même une forme de copropriété avec le conjoint, concernant les acquisitions ayant fait l’objet d’actes notariés. Le véritable problème de la gestion foncière réside surtout au niveau des nouvelles générations au pouvoir qui très souvent ne reconnaissent plus la vente lorsque le propriétaire terrien décède. En ce qui concerne les plus démunis, le manque de moyens financiers consti- tue un blocage pour l’obtention d’un terrain. Il n’existe pas de terrain à bas coûts, leurs prix varient en fonction de la localisation des quartiers. Par exemple, à Abobo Baoulé, le prix est environ de 5 millions de francs CFA à 6 millions de francs CFA, alors qu’à PK18 il est com- pris entre 1 million et 1,5 millions de francs CFA. FOrCes Faiblesses OPPOrTUNiTÉs meNaCes Existence d’une loi Absence d’une politique Décentralisation. Pauvreté des ménages. interdisant les constructions d’occupation des sols. en cour commune. Existence de procédures Trop d’habitations Partenaires Croissance démographique. et de documents en cour commune. au développement permettant d’assurer (Programme des Nations la sécurité foncière. unies pour le développement, Banque mondiale). Peu de promotion Projets menés par des ONG. immobilière. PrOFil UrbaiN d’abObO - FONCier 14
bidONVilles tYPes d’haBitat et régiMe FonCier bidonvilles. Elle intervient sous la forme d’une politique participative auprès des populations qui prennent part En 2008, la proportion de la population vivant avec un aux décisions à tous les niveaux : au sein du conseil revenu annuel inférieur au seuil national de pauvreté d’administration, du comité de suivi et du comité de s’élevait à 16,8 %. Suite à la forte croissance de la litige. Toutes les populations expulsées au cours de la population et à une demande de logement de plus restructuration sont immédiatement indemnisées par la en plus forte, environ 60 % de la population de la commune, de nouvelles parcelles à bâtir leur sont commune vit dans des quartiers précaires. Ainsi, Abobo octroyées. La politique de restructuration concerne les compte plus d’une dizaine de quartiers précaires et quartiers PK18 Bougounisso, Anonkoua 3, Bocabo et 1 bidonville. La plupart de ces quartiers ne sont pas N’ponon. La restructuration d’Agouéto initiée en 2000 viabilisés, à l’exception de Habitat et de Sogefiha. Les puis celles d’Anonkoua 3 extension et de PK18 en 2005 habitants des bidonvilles vivent dans des conditions très ont toutes été achevées. Les ressources mobilisées pour difficiles, sans électricité, sans eau, sans assainissement, la restructuration proviennent en partie de la participa- dans un environnement pollué. Une étude initiée par la tion des populations. Chaque propriétaire doit payer préfecture d’Abidjan est actuellement en cours dans la une somme de 300 000 francs CFA pour les frais de commune d’Abobo afin de mener un recensement des bornage. De plus, la commune conduit une politique populations vivant dans ces bidonvilles. de lutte contre la pauvreté instaurée en 1997 avec Les habitants de ces quartiers disposent d’autorisation l’appui du Programme des Nations unies pour le déve- d’installation provisoire que leur donnent les proprié- loppement. Cette politique n’est cependant pas satisfai- taires terriens. Le principal problème de gestion du sante en ce qui concerne les besoins des personnes foncier à l’intérieur de ces zones est l’insécurité foncière. handicapées et dans le besoin. En effet, les résidents peuvent être expulsés par les propriétaires terriens sans pouvoir disposer du moindre recours légal. La commune n’a pas bénéficié, à la diffé- rence de Yopougon, d’opérations de location-vente. PRIORITES IDENTIFIEES – Créer des activités génératrices de revenus au PerForManCes et resPonsaBilisations plan local ; Conformément au décret d’application N° 2005-216 – Créer des structures d’encadrement pour les du 21 juillet 2005 de la loi N° 2003-208 du 7 juillet jeunes ; 2003, la commune d’Abobo ne peut recevoir aucun financement pour la construction de logements sociaux. – Améliorer le niveau d’équipement des infras- La politique de la commune est donc axée sur la tructures socio-culturelles ; restructuration des quartiers précaires et des bidon- – Construire des complexes sportifs ; villes. La restructuration consiste en la mise en place d’une politique d’ouverture des voies principales dans – Impliquer les jeunes dans la gestion de la les quartiers « non-lotis ». Cette restructuration vise commune. également à la sécurisation des droits fonciers dans les FOrCes Faiblesses OPPOrTUNiTÉs meNaCes PrOFil UrbaiN d’abObO - bidONVilles Existence d’une politique de Peu de promotion Décentralisation. Pauvreté des ménages. lutte contre la pauvreté. immobilière. Existence d’une politique de Partenaires au Croissance démographique. restructuration. développement (Programme des Nations unies pour le développement, Banque mondiale). Existence d’un Programme Projets menés par des ONG. triennal de développement. Existence de procédures et de documents permettant d’assurer la sécurité foncière. 15 15
geNre eT dÉVelOPPemeNT soCiété et éQUité entre les sexes les dépôts de plainte pour agression si les victimes se présentent au poste. Les responsables de la commune Les facteurs bloquant l’émancipation des femmes dans bénéficient de séminaires de formation sur les questions la commune d’Abobo sont l’analphabétisme, le mariage d’équité entre les sexes. Les activités de sensibilisation, précoce et forcé, le manque de formation, de structures d’encadrement et de formation des femmes sont princi- d’encadrement, le manque de moyens financiers, les palement réalisées par les associations de femmes et les charges familiales, ainsi que le chômage. ONG. Elles ne sont pas encore toutes reconnues offi- Les femmes sont peu représentées dans le secteur ciellement par les autorités administratives mais elles agricole. Elles occupaient entre 5 % et 10 % du secteur en œuvrent déjà sur le terrain. Certaines sont anciennes, il 2010. On compte une vingtaine de femmes productrices s’agit de regroupements de femmes commerçantes sur sur 200 producteurs maraîchers. Concernant l’aviculture, les marchés (l’Union des commerçants du marché BC les femmes représentent environ 10 % des effectifs d’Abobo), ou des regroupements associatifs (l’associa- (5 femmes sur 50 aviculteurs). Le secteur de l’artisanat tion Solidarité d’Abobo). Le principal handicap que dénombrait environ 8 000 artisans en 2010, dont envi- rencontrent ces groupements est le manque de moyens ron 2 240 femmes, soit une proportion de 28 %. La de fonctionnement. majeure partie des femmes vivent de petites activités relevant du secteur informel, surtout du commerce. FeMMes et Vih/sida Le bureau local des organisations professionnelles départementales compte 1 femme pour 7 hommes. Sur En 2009, le nombre de personnes reçues dans le cadre l’ensemble des 21 délégués, seules 3 femmes sont en des activités de conseil et de dépistage s’élevait à 15 543. exercice. De plus, elles sont sous-représentées au niveau Parmi elles, 1 767 dépistées étaient positifs au virus du des postes décisionnels. Ainsi, le conseil municipal SIDA. En ce qui concerne les activités de prise en charge compte 6 femmes sur un total de 42 conseillers, soit une des personnes vivant avec le VIH/SIDA, durant l’année proportion de 14,26 %. 2009, 971 patients avaient débuté pour la première fois un traitement antirétroviraux. Le nombre cumulé de patients ayant commencé un traitement antirétroviral à la fin de l’année 2009 était de 3 934 personnes. À la aCCès aU Crédit fin de l’année 2009, seuls 1 801 patients poursuivaient Le crédit demeure un des besoins les plus exprimés par leur traitement. les femmes. Il constitue, en effet, la principale source de capital qui leur permettrait d’entreprendre des activités génératrices de revenus. Il est très difficile pour les Cadre institUtionnel femmes d’accéder au crédit. Elles sont contraintes de PrOFil UrbaiN d’abObO - geNre eT dÉVelOPPemeNT trouver des cautionnements ou d’obtenir l’aval du chef La prise en charge des questions d’équité entre les sexes de famille. Les institutions de microfinance refusent de est assurée par les acteurs suivants : leur accorder des prêts en l’absence de garantie. • La mairie. Elle mène des activités d’encadrement et d’amélioration des revenus en mettant en contact des femmes avec les institutions de microfinance ; aCCès à l’édUCation • Les institutions de microfinance, les ONG et les Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages de partenaires au développement. Ils conduisent des 2008, l’indice de parité entre les sexes dans l’enseigne- activités de formation, de lobbying et de sensibilisa- ment primaire est de 102 %. Cette tendance, qui tion, surtout dans le secteur de la santé ; marque une amélioration de la scolarisation des filles dans l’enseignement primaire doit être maintenue. Le • Les associations de femmes, les coopératives et les taux du rapport filles-garçons au secondaire est de 87 %, ONG locales. Ces organisations mènent des activi- et traduit une discrimination à l’égard des filles. Le taux tés d’information, de sensibilisation, d’encadre- de scolarisation des filles au niveau secondaire doit être ment, de conseil, d’appui, de création de réseaux, de amélioré afin d’atteindre l’objectif fixé à 100 % à l’hori- revenus et d’octroi de crédit. zon 2015. Le taux d’alphabétisation des femmes de quinze à vingt-quatre ans est plus faible que celui des La commune d’Abobo ne dispose pas de politique hommes. De plus, ce taux de 97,7 % est encore en deçà en matière d’équité entre les sexes. Sur le plan du de l’objectif fixé pour l’horizon 2015 (100 %). VIH/SIDA, les actions les plus significatives sont menées par les services de santé, les ONG, les associa- tions et les organisations communautaires de base. ViolenCes à l’enContre des FeMMes Aucune collecte de données n’est effectuée par la munici- palité dans ce domaine. La commune d’Abobo ne possède pas de dispositif spécifique visant à prévenir et à éradiquer les violences à l’encontre des femmes. Toutefois, la police enregistre 16 16
Vous pouvez aussi lire