POL CANT Evénement Le président français était de passage au musée olympique - FORMATION - VD.CH
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POL CANT MAGAZINE TRIMESTRIEL DE LA POLICE CANTONALE VAUDOISE Evénement Le président français était de passage au musée olympique N° 106/septembre 2017 FORMATION Devenir officier grâce à un nouveau cursus
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Proximité et « militarité », deux conceptions du métier de policier vraiment incompatibles? LE MOT DU COMMANDANT I l est de bon ton dans certains milieux tement être également un bon policier Il en va donc de la responsabilité des de dénigrer le contenu de l’enseigne- de proximité. Etats de donner à leurs policiers les ment policier. En gros, et l’interpréta- clés pour adapter leur réponse à tous tion des propos de certains intervenants Il est évident qu’un policier doit être les types de situation dans lesquelles dans ce débat n’engage que le soussigné, formé à la résolution de conflits par ils peuvent être appelés à intervenir il s’agirait d’opposer un enseignement des méthodes douces et, pour appeler ou simplement à se défendre. Il serait basé sur le contact humain, la compré- un chat un chat, il l’est à Savatan aussi même irresponsable de ne pas le faire. hension de l’autre, la recherche de so- bien qu’ailleurs, même s’il faut admettre lutions douces permettant la résolution que cette facette de l’enseignement est Jusqu’à preuve du contraire, l’image de de conflits, à un modèle orienté vers la peut-être moins mise en valeur que nos policiers ne souffre d’ailleurs pas discipline, l’utilisation de la force et des d’autres contenus. dans la très grande majorité de l’opinion moyens de contrainte par les policiers, publique de la nécessaire adaptation de rassemblé hâtivement derrière le néolo- Il n’en demeure pas moins que l’on ses méthodes et de son équipement. gisme d’ailleurs mal défini de militarité. doit aussi apprendre au policier d’au- jourd’hui les réalités de notre monde Elle reste plébiscitée par la population En un mot, on cherche à distinguer les et le mettre en situation de savoir ré- comme l’institution la plus fiable et la humanistes des robocops, les gentils pondre à des dangers qui menacent non plus digne de confiance du pays. policiers de proximité des méchants po- seulement le modèle sociétal dans le- liciers d’intervention. quel nous évoluons mais aussi sa propre sécurité physique. L’enseignement des méthodes de contrainte, la mise en capacité de réagir Un article paru récemment dans la à une action violente sont notamment presse minutée, reprenant une dépêche perçus comme une fausse route, comme de l’AFP, était intitulé « Les forces de une lobotomisation du cerveau des poli- l’ordre, cibles privilégiées ». Le titre ap- ciers, en quelque sorte. Les policiers en paraissant non pas avec un point d’in- bénéficiant seraient formatés pour obéir terrogation mais avec justesse comme à n’importe quel ordre sans réfléchir. un fait. L’article relate des récentes at- taques contre des policiers en France, C’est faire insulte à la fois à l’intelligence Grande-Bretagne et Belgique ayant fait des policiers en formation et à celle de plusieurs victimes parmi les forces de leurs formateurs. l’ordre. Tous ces policiers ont été ciblés par leurs agresseurs parce qu’ils incar- En réalité ces points de vue doivent être naient à leurs yeux un système sociétal absolument réconciliés et il n’y a aucune honni, par leur simple appartenance raison qu’ils ne puissent pas l’être. Un à un corps constitué et nullement par Jacques Antenen Commandant de la Police cantonale policier empreint des valeurs que l’on at- leurs idées individuelles dont lesdits tribue à la militarité peut et doit parfai- agresseurs n’avaient d’ailleurs que faire. 3
POLCANT INFO, NOUVELLE FORMULE Chères lectrices, Chers lecteurs, Nous vous souhaitons autant de plaisir à lire cette édition que nous en avons eu à Vous l’avez peut-être remarqué : vous la préparer. tenez dans vos mains un PolCant info re- looké. Bonne découverte ! Un vent de fraîcheur a soufflé sur la mise Olivia Cutruzzolà en page de votre magazine et nous espé- Rédactrice en chef adjointe rons que ces changements rendront votre lecture plus agréable encore. La présentation générale est plus aérée et a gagné en dynamisme tandis que les photos sont mieux mises en valeur. Les articles, quant à eux, sont plus concis sans pour autant que leur contenu en ait pâti. 5
SOMMAIRE N° 106 Septembre 2017 SPORT ET SANTÉ 8 Un nouveau concept sport et santé est mis en place pour les collaborateurs de la Police cantonale. RÉORGANISATION DE LA POLICE DE SÛRETÉ 12 La création de la Brigade délinquance sérielle (BDS) s’inscrit dans la continuité de l’opération ARCS initiée en 2014. JOURNÉE SPORTIVE 14 Photos de la journée qui a réuni près de 28 300 participants. PROMOTIONS Les photos de la cérémonie. FORMATION 16 Le nouveau cursus pour devenir officier est en place depuis deux ans. Témoignages. SPORT ET SANTÉ 18 Le groupement sportif de la PolCant se présente. 20 SCIENCES CRIMINELLES Lionel Grossrieder, docteur en science forensique de propose de détecter automatiquement les changements dans les tendances criminelles. 6
10 ÉVÉNEMENT Le président Emmanuel Macron est venu à Lausanne défendre la candidature de la ville de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024. 22 PRÉSENTATION Urgences sociales et psychologiques : deux structures apportent leur savoir-faire à la police. 24 SOCIÉTÉ Le volet « éthique professionnelle et droits de l’Homme » constitue une part importante de la formation des policiers. Présentation. 26 ODYSÉE : LE GRAND PROJET INFORMATIQUE Une application réunira bientôt les principales applications police sous le même toit. Le grand projet vient de démarrer. IMPRESSUM Paraît 4 fois par an Gianfranco Cutruzzolà, Valérie Bourquin, Tristan ABONNEMENT Tirage 4700 exemplaires Lehmann, Adriane Bossy, Fabienne Vulliamoz- Revue distribuée gratuitement à tous les Tirage contrôlé par la REMP Buffat, Frédéric Dupuis, Christine Krattinger membres de la Police cantonale, aux polices (3315 exemplaires) PHOTOGRAPHIES vaudoises, aux polices de Suisse, aux autorités Roxane Bolay, Thomas Hangartner, Valentine civiles et judiciaires cantonales et fédérales, aux Reynes, Bertrand Dubois, Johnatan Somville, partenaires privés et à nos annonceurs. EDITEUR Police cantonale vaudoise Jean-Bernard Sieber, Olivier Gehin, Jean- CONTACT Direction prévention et communication Christophe Sauterel presse.police@vd.ch Centre Blécherette - 1014 Lausanne MISE EN PAGE 021 644 81 90 - www.police.vd.ch COMITÉ ÉDITORIAL Next communication SA, Police cantonale vaudoise PUBLICITÉ Jean-Christophe Sauterel, rédacteur en chef ; RELECTURE Next communication SA - 021 654 05 70 Olivia Cutruzzolà, rédactrice en chef adjointe ; Police cantonale vaudoise © Police cantonale vaudoise Alexandre Bisenz, responsable d’édition IMPRESSION Toute reproduction autorisée RÉDACTEURS Imprimerie Baudat avec l’accord de l’éditeur Olivia Cutruzzolà, Alexandre Bisenz, Noé Morel, 7
SPORT ET SANTÉ À LA POLICE CANTONALE Le commandement de la Police cantonale a décidé la mise en place d’un nouveau concept sport et santé pour les collaborateurs de l’institution. Le commandant Jacques Antenen détaille ce nouveau concept en répondant à nos questions. NOUVEAU CONCEPT « SPORT ET SANTÉ » @ Tristan Lehmann, Fabienne Vulliamoz-Buffat, Frédéric Dupuis C ommandant, quels sont les chan- nel policier et de renforcer les moyens concernés seront appelés à faire un bilan gements apportés au concept de mis en place. Nous aurons ainsi une meil- de santé physique. Ensuite, des niveaux base ? leure vision de l’ensemble. de santé globaux seront déterminés par Le concept de sport introduit en 2005 a rapport aux résultats de l’ensemble des permis à chaque collaborateur de la Po- Concrètement, qu’est-ce que cela va im- participants, soit lorsque tous les colla- lice cantonale de bénéficier, s’il le désire, pliquer pour les collaborateurs ? borateurs concernés auront participé aux d’une heure de sport hebdomadaire sur Cette démarche vise à une amélioration bilans. Cette solution permettra de pré- le temps de service pour autant qu’il ait générale du niveau de santé physique et senter des moyennes cohérentes et re- suivi un « bilan » au Centre Sport et San- psychique des collaborateurs de la Police présentatives des différentes catégories té (CSS) de l’Université de Lausanne. En cantonale. Pour atteindre cet objectif, le de personnes et faciliteront les mesures à 2016, environ 850 collaborateurs (soit principe d’une participation obligatoire prendre. Je tiens toutefois à préciser que environ 70 % de l’effectif Pol cant) étaient est rapidement apparu comme néces- chaque collaborateur recevra des objec- inscrits à ce concept. Aujourd’hui, ce sys- saire. Cependant, pour des raisons lo- tifs personnels qu’il réalisera en fonction tème fonctionne toujours très bien, mais giques et légales, cet aspect obligatoire de ses capacités. mérite d’être développé. Ne serait-ce que ne peut concerner que le personnel po- pour être en mesure d’avoir des informa- licier. Celui-ci doit disposer d’une condi- Qui a amené ce changement et pourquoi tions sur le niveau général de condition tion physique suffisante pour assumer est-il mis en œuvre ? physique. En effet, la participation facul- ses missions, ainsi que les ATS et les ASP L’employeur a la responsabilité de pro- tative de chacun rend difficile une éva- qui œuvrent dans des activités opération- téger les employés contre les risques de luation de la valeur et de la qualité du nelles. Les collaborateurs civils pourront, maladies ou d’accidents professionnels et concept au niveau général. Il a donc été quant à eux, bénéficier de ce nouveau les dispositions relatives aux « mesures décidé de rendre la participation au nou- concept sans obligation. de santé et de sécurité au travail » (MSST) veau concept obligatoire pour le person- Pratiquement, tous les collaborateurs mettront de plus en plus en évidence ces 8
A l’instar des collaborateurs de la Police cantonale qui y seront amenés, le commandant Jacques Antenen a été le premier à effectuer son bilan de condition physique au Centre Sport et Santé (CSS) de l’Université de Lausanne avec les chefs de corps et le remplaçant du commandant. besoins. Ces mesures pourront aider à prévenir les cas de maladies physiques ou psychiques de nos collaborateurs. Pour les policiers, le fait de travailler dans un environnement où leurs collègues sont dans une bonne condition physique offre également plus de sécurité et d’efficaci- té dans l’accomplissement des missions. Mais il convient également de rappeler « Un équilibre pour votre bien-être », c’est le slo- que chaque personne aspire en premier gan qui, avec le logo ci-dessus, accompagne le lieu à bénéficier d’une bonne santé et à nouveau concept Sport et Santé de la Police can- vivre sainement. tonale. Quels sont les moyens mis à disposition? Le développement de ce nouveau concept L’évolution du système comprend les éléments principaux suivants s’effectue en collaboration avec le CSS de l’Université de Lausanne. Ce partenariat • Une participation obligatoire au concept pour tout le personnel policier ainsi permet d’offrir aux collaborateurs de la que pour les ASP/ATS et facultative pour le personnel civil. Police cantonale des prestations d’enca- • De nouveaux bilans de santé et de condition physique plus complets. drement et de conseils de qualité, mais • L’instauration d’ateliers à thèmes proposés par le Centre Sport et Santé (CSS) sans volonté de performance. De plus, de l’Université de Lausanne, partenaire du projet. les infrastructures du CSS sont à la pointe • Des niveaux d’attentes progressifs et différenciés en fonction de l’âge et de en matière d’équipement. Nous pouvons l’affectation des collaborateurs. ainsi réaliser les nouveaux bilans de san- • Un passage progressif au bilan de tous les collaborateurs policiers, étalé sur té et de conditions physiques dans d’ex- trois ans. cellentes conditions. Au terme de chaque • Une diminution du nombre d’heures annuelles libres de 47 à 40 heures, com- bilan, les résultats seront communiqués pensées par la possibilité de participer à 5 ateliers à choix de 1 h 30 chacun. individuellement et des conseils seront • Des conseils individuels dispensés par le CSS, le cas échéant sous forme de fournis par les spécialistes du CSS. Enfin, coaching. l’octroi d’heures hebdomadaires de sport • De nouveaux moyens technologiques d’accompagnement dans la pratique pour l’ensemble du personnel représente du sport individuel et du développement de la santé proposés par le CSS, en un investissement important, mais il doit partenariat avec l’EPFL (e-coaching, application smartphone). être mis en relation avec les exigences et • La réalisation ultérieure d’un catalogue d’offres liées à la pratique du sport en les contraintes de notre profession. groupe ou individuel (abonnement fitness préférentiel, cours, rando, grimpe, etc.). 9
ÉVÉNEMENT LE PRÉSIDENT FRANÇAIS EST VENU DÉFENDRE «PARIS 2024» L es représentants des villes de Los An- Le bon déroulement de ces deux jours des transports CFF (TPO), le Corps des geles et de Paris, dont le président de présence dans la capitale lausannoise gardes-frontières (CGFR), le Service de Emmanuel Macron, sont venus en a été le fruit d’une collaboration entre Protection et de Sauvetage de Lausanne juillet à Lausanne défendre leur candi- le CIO, l’EPFL et la Police cantonale vau- (SPSL), Securitas, la sécurité de l’EPFL et dature respective pour l’organisation doise. Mais ils n’ont pas été les seuls à les Forces aériennes de l’Armée suisse. des futurs Jeux olympiques. Qui de Los œuvrer au bon déroulement de l’opé- Angeles ou de Paris organisera les Jeux ration, ils ont également eu le soutien olympiques de 2024 et de 2028 repecti- de nombreux partenaires, notamment vement? La réponse est venue le 13 sep- la PCi vaudoise, la Police municipale de tembre du côté de Lima, au Pérou, où la Lausanne et les polices communales Commission d’évaluation du CIO a élu Pa- vaudoises, la Direction générale de la ris, ville organisatrice des J.O. 2024. mobilité et des routes (DGMR), la Police @ Alexandre Bisenz 1 2 3 4 10 10
5 6 7 8 1, 2, 3, 4. Détachement de protection rapprochée, motards, véhicules d’inter- vention, gendarmes, toutes les unités de la Police cantonale ont été mobilisées pour assurer le maintien de l’ordre et la protection du président français. 5, 7. Le commandant de la Police cantonale Jacques Antenen a eu l’occasion d’échanger une poignée de main avec Emmanuel Macron, de même que les membres du Conseil d’Etat présents, ici Nuria Gorrite, présidente du Conseil d’Etat et Cheffe du département des infrastructures et des ressources hu- maines, avec à sa droite, Pascal Broulis, Chef du Département des finances et à sa gauche, Philippe Leuba, chef du Département de l’économie et du sport. 6. De nombreux journalistes avaient fait le déplacement au Musée du CIO pour entendre les déclarations du président français. 8. Les démineurs de la Police cantonale (NEDEX), ainsi que les conducteurs de chiens et leurs canidés ont contrôlé les affaires des personnes autorisées à entrer dans le périmètre de sécurité. 9 9. Le lendemain de sa visite au CIO, Emmanuel Macron a défendu la candida- ture de Paris à la presse qui l’attendait à l’EPFL. 11 11
RÉORGANISATION DE LA POLICE DE SÛRETÉ La création de la Brigade délinquance sérielle (BDS) s’inscrit dans la continuité de l’opération ARCS (Action Répression Cambriolages Sériels), initiée en 2014. Après un premier semestre d’installation de la nouvelle entité pour la rendre pleine- ment opérationnelle, son chef, le commissaire Karim Hamouche, fait le point. UNE BRIGADE FACE À UNE CRIMINALITÉ SANS FRONTIÈRES @ Gianfranco Cutruzzolà L a création de la Brigade délinquance une vue d’ensemble de la criminalité tation significative des identifications, sérielle (BDS) s’inscrit dans la conti- dans le canton et une lecture situation- dont une majorité par ADN. nuité de l’opération ARCS (Action nelle et opérationnelle plus fine pour Il s’agissait désormais de comprendre et Répression Cambriolages Sériels), initiée ordonner nos actions. Cette transver- d’intégrer les logiques de la criminalité en 2014. Après un premier semestre salité dans les domaines infractionnels transfrontalière à laquelle la Suisse est d’installation de la nouvelle entité pour permet d’adopter un fonctionnement particulièrement exposée. « Nous avions la rendre pleinement opérationnelle, son souple avec une réactivité accrue. » constaté une multiplication des affaires chef, le commissaire Karim Hamouche, sans que notre action n’ait d’effet dissua- fait le point. La BDS, fille de l’opération ARCS sif. Nous souhaitions obtenir davantage La Brigade délinquance sérielle compte « La BDS est une évolution, pas une révo- de mesures de contrainte à l’encontre 32 personnes (25 hommes – 7 femmes) lution ». Par ces mots, Karim Hamouche des auteurs présumés. C’est pourquoi, dont six employés civils. Elle s’intéresse insiste pour inscrire l’entité qu’il dirige le rapprochement avec la Division Coor- à la question de la délinquance itiné- dans une logique de continuité. La créa- dination et Renseignements judiciaires rante et s’attache principalement à lutter tion de la BDS découle en effet directe- (DCRJ), ex COORDI, s’est imposé. » contre les cambriolages sériels, les délits ment de l’opération ARCS menée dès astucieux et les incendies criminels. Pour 2014. Son objectif était de répondre à Le renseignement judiciaire au cela, elle est composée de trois divisions la criminalité itinérante avec force, en y service de l’enquête complémentaires et d’une cellule spécia- dédiant une unité spécialisée. Par oppo- L’objectif était clair : étayer les enquêtes lisée dans le domaine des incendies. sition à un traitement rapide des affaires, au moyen des données récoltées à large Ces unités sont coordonnées afin d’être qui s’est avéré contre-productif dans la échelle et renforcer les dossiers afin de en mesure de répondre à l’ensemble de durée, la nouvelle équipe a adopté une les rendre plus pertinents. « Et notam- nos besoins. Karim Hamouche souligne approche de fond et de longue haleine, ment de faire la part entre les délits iso- que « cela nous permet d’avoir à la fois couronnée notamment par une augmen- lés et les délits sériels, mais aussi entre 12
« La création de la Brigade délinquance sérielle (BDS) nous permettra d’avoir une vue d’ensemble de la criminalité dans le canton. » Commissaire Karim Hamouche, chef de la Brigade délinquance sérielle. les typologies d’auteurs, pour mieux précise possible à une large échelle. Les l’opération ARCS, puis au travers de notre identifier les affaires et rendre le travail typologies de délinquants qui nous inté- organisation actuelle. » de terrain plus efficace. » ressent ne connaissent pas de frontières L’objectif désormais sera de consolider La dernière étape ? Le terrain justement. dans la commission de leurs forfaits. des convergences toujours plus fines « Nous n’avions alors pas de force opé- Ils doivent de surcroit être considérés entre les équipes de terrain, les spécia- rationnelle dédiée qui soit capable de comme des professionnels organisés et listes du renseignement judiciaire et les réagir immédiatement si les éléments entraînés. Ce nouveau mode de fonc- nombreux partenaires de la chaîne pé- d’enquête devaient nous permettre de tionnement accompagné d’une colla- nale. L’acquisition d’une capacité de réac- conclure une affaire et procéder rapi- boration intensive avec tous nos par- tion en temps réel sera la clé pour lutter dement à l’interpellation des suspects. tenaires a fait ses preuves, d’abord par contre cette criminalité sans frontières. C’est pourquoi la direction de la Police de Sûreté a créé une brigade Surveil- lance et Interventions (BSI) qui prend dé- sormais activement part à nos activités, Brigade délinquance et en particulier sa Division Recherche sérielle (BDS) Intervention (DRI), tout en continuant de collaborer avec le DARD pour les affaires à risque. » Remplaçant chef Travailler ensemble Secrétaire de la brigade Mais face à des groupes de délinquants très mobiles et réactifs, une réponse forte ne saurait être donnée unique- Cellule incendies ment à l’échelle de la Police de sûreté. 2 personnes Collaborer sur un large spectre avec la Gendarmerie, les polices communales, les institutions cantonales et intercanto- nales, ainsi qu’Europol et Interpol sur un Division Coordination et plan européen semble incontournable. Renseignements Division Cambriolages Division Délits astucieux « Il est indispensable pour nous d’avoir judiciaires 10 personnes 8 personnes une vue de l’activité criminelle la plus 9 personnes 13
JOURNÉE SPORTIVE Lutte, lancer de drapeau et cor des Alpes : la journée sportive a fait la part belle à la tradition helvétique. FOLKLORE SUISSE À L’HONNEUR @ Alexandre Bisenz P as moins de 300 participants se Piemontesi, appointé à Rolle et lutteur walking, pétanque, grimpe, football, sont rendus à Vallorbe le 7 sep- de haut niveau, avant de revêtir la cu- tennis, vélo, VTT et randonnée équestre tembre dernier pour la journée lotte pour une initiation au sport nation- figuraient également au programme des sportive annuelle. Ils ont pu assister à al. Pêche en rivière, plongée sous-ma- activités proposées. une démonstration du gendarme Pascal rine dans le lac de Neuchâtel, nordic 14
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FORMATION Les premiers gendarmes à avoir suivi le nouveau cursus de formation pour devenir officier viennent de terminer leur formation, d’autres sont actuellement en cours et certains se profilent déjà pour débuter en janvier 2018. Bilans et témoignages. DEVENIR OFFICIER : « UNE NOUVELLE FORMATION TRÈS ENRICHISSANTE » @ Alexandre Bisenz «N ous avons voulu pro- quelles sont ces fameuses compétences? en rencontrant des services ou des sec- fessionnaliser le pro- « Nous avons établi un référentiel de 7 teurs mal connus voire méconnus et de cessus permettant dimensions qui nous paraissaient essen- perfectionner ses compétences dans la d’accéder au grade tielles (voir encadré). L’objectif est d’aider conduite d’équipe. De plus, nous portons d’officier ». Sophie Falk, spécialiste RH les postulants à les atteindre et de leur une attention particulière aux feedbacks. à la division recrutement et développe- permettre de se développer. » Ainsi, chaque stage se clôture par un re- ment à la Police cantonale, a collaboré tour personnalisé entre le responsable et activement sur la refonte du cursus de Déroulement de la formation le stagiaire, » ajoute Sophie Falk. formation des officiers. Elle explique ce Fort des précédentes expériences et qui a motivé la mise en place de cette des retours des participants de la pre- On quitte son commandement, mais... nouvelle formation, initiée en 2015 et mière volée, le cursus de formation a Une nouveauté, si le cursus précédent qui a vu passer deux volées de candi- été revu et concentré sur une période permettait de conserver son poste, les dats. « Nous nous sommes demandés ce de 12 mois, qui peut varier en fonction participants quittent maintenant leur que nous devions attendre d’un officier, du parcours de chacun. « Axée essen- commandement pour se consacrer en- quelles devaient être ses compétences tiellement sur des stages en immersion tièrement à leur formation. Postulation, et comment il pouvait les acquérir ». Au- mais aussi autour de deux modules de préavis de la commission RH, journée jourd’hui, la promotion au grade d’offi- formation sur le management, cette pé- de mise en situation (assessment), com- cier n’est plus seulement une affaire d’ex- riode est l’occasion pour le futur officier mission RH de sélection puis admis- périence sur le terrain. Dans le monde de mieux comprendre la Police cantonale sion aux stages durant les 12 mois sui- actuel, un monde hyper connecté dans lequel les événements se déroulent de manière simultanée, les officiers 2.0 se doivent d’être polyvalents afin de pou- LES 7 CRITÈRES QUE DÉVELOPPERONT LES FUTURS OFFICIERS voir répondre aux enjeux tant opération- AU COURS DE LEUR FORMATION nels qu’humains. « Bien sûr, nous savons 1. Comportement de direction. 5. Coopération et contact. que tout le monde ne possède pas né- cessairement l’entier des compétences 2. Capacité d’analyse. 6. Confiance en soi et adaptation. pour répondre à toutes les sollicitations. C’est pour cela que cette formation a été 3. Capacité à convaincre et à s’imposer. 7. Aptitude à s’exprimer. mise sur pied : pour permettre à chacun 4. Planification et organisation. d’améliorer ce qui peut l’être. » Mais 16
« Nous sommes là pour aider les candidats durant tout le processus. » Sophie Falk, spécialiste RH à la division recrutement et développement. « Peu d’employeurs n’offrent de « On en ressort grandi dans tous « J’ai beaucoup appris sur moi. » pareilles opportunités. » les cas. » Florence Maillard, Jean-Jacques Braissant, Cédric Morin, stagiaire officier. adjudante, chargée de prévention remplaçant chef de section. et communication. vants… long est le chemin. « Mais nous « J’ai fait l’essentiel de ma carrière dans la était lourd à gérer. Finalement, la seule nous engageons dans une formation brigade canine et ce fut difficile de quit- crainte que l’on pourrait avoir dans cette très enrichissante » explique le Lt Jean- ter ce commandement pour commencer nouvelle manière de faire, c’est celle de Jacques Braissant, remplaçant chef de cette formation. Mais on apprend beau- quitter son commandement. Ceci est pro- section, qui vient d’achever ce nouveau coup et le cursus est très enrichissant. Je bablement dû à la peur du changement. cursus. « A la place de formation, on ne regrette rien du tout. L’institution nous Pour ma part, je pense que le métier de devrait plutôt parler d’évolution, tant donne une année pour nous développer, gendarme demande justement que l’on personnelle que professionnelle. Nous soit en mesure de gérer l’inconnu à cha- apprenons beaucoup sur les autres. Et cune de nos interventions. Il ne faut donc les retours que l’on reçoit lors de chaque « A la place de formation, pas craindre de se lancer dans ce cursus, étape du cursus nous en apprennent on devrait plutôt parler dont on sort grandi dans tous les cas. » beaucoup sur nous. Mais surtout, le recul que nous avons sur l’ensemble de d’évolution. » Et après ? l’institution est unique. J’ai ainsi décou- Lt J.-J. Braissant Le Lt Jean-Jacques Braissant explique : vert les autres services et j’ai à présent « Une fois le cursus achevé, nous sommes une vision élargie de la gendarmerie. » inscrits à l’organigramme prévisionnel et et ce tant au niveau professionnel qu’au lorsqu’un poste d’officier est à repour- 14 mois de stages dans l’institution niveau personnel. Ce n’est pas courant voir, ceci nous donne le droit de postuler. Une fois passées les phases du début dans le monde du travail, mais à la Po- En parallèle et pour valider ce parcours, (postulation, commission RH, mise en lice cantonale, nous avons cette chance. nous entreprenons la formation CAS CEP situation), et que cette étape est vali- Certes, nous quittons notre commande- dispensée par l’ISP (Institut suisse de po- dée, les stages dans les différentes uni- ment pour nous consacrer entièrement lice). Il s’agit d’un CAS (Certificate of Ad- tés peuvent commencer. Ils se déroulent à notre formation, c’est un risque… mais vanced Studies) pour la conduite des en- selon une progression qui exposera les il est très mesuré. Car si on nous sélec- gagements de police à l’échelon d’officier. participants à prendre de plus en plus tionne pour entamer cette formation, on Cette dernière étape peut être considérée de responsabilités : deux mois dans une a toutes les chances d’y arriver. » comme une validation des acquis de notre unité de gendarmerie mobile pour mieux cursus et elle nous permet d’être recon- appréhender le rôle du chef d’unité, deux Un nouveau cursus plus dynamique nus comme officier de gendarmerie au mois dans une brigade territoriale aux cô- L’adjudante Florence Maillard, première niveau suisse. » Et l’adjudant Cédric Morin tés du chef de poste, deux mois avec un femme à avoir terminé le cursus, ex- de conclure : « C’est une aventure, certes, chef d’arrondissement, six mois comme plique : « C’est une bonne idée d’avoir mais je conseille vivement à tous ceux qui remplaçant de chef de section et, pour concentré la formation sur une année. douteraient de se lancer sans hésiter ! » finir, deux mois à l’Etat-major. « C’est une Car le fait de jongler entre les stages et la occasion unique », renchérit l’adjudant formation, tout en gérant le quotidien de Cédric Morin, lui-même en plein cursus. notre service sur une très longue période 17
SPORT ET SANTÉ Actif depuis 1994, le groupement sportif de la Police cantonale organise de nom- breuses activités sportives pour l’institution. Portrait de ce groupe de bénévoles actifs sur de nombreux fronts. LE GROUPEMENT SPORTIF DE LA POLCANT SE PRÉSENTE @ Christine Krattinger L e groupement sportif de la Police cer leurs projets, une partie d’un nouvel issus des rangs d’une des entités préci- cantonale (GSPCV) a été fondé à Lau- équipement ou encore une inscription à tées, contribuent par leur soutien indé- sanne le 27 janvier 1994, sur décision une compétition. fectible au rayonnement de notre Police du commandement de la Police canto- Le GSPCV a notamment la responsabilité cantonale, attentive et proche de ses nale. Il a pour vocation de promouvoir, de l’organisation de la Journée sportive concitoyens. favoriser et soutenir la pratique du sport qui se déroule annuellement depuis 63 Le GSPCV regroupe les clubs qui sont re- à la Polcant, développer l’esprit de corps ans. Depuis 2012, cette manifestation connus par le commandement de la Po- et l’éthique, mais également de favoriser a pris ses quartiers sur le site de Val- lice cantonale. Il est actuellement com- les relations sportives et amicales avec lorbe. Elle réunit plusieurs centaines de posé de 7 clubs fonctionnant de manière des organisations similaires, de polices, sportifs autour d’activités diverses telles autonome dans leur domaine d’activité : de corporations ou de sociétés privées. que le tennis, le football, la marche, la • Ski-club de la gendarmerie (SCGV) Le siège du groupement sportif est basé course à pied, le vélo, le VTT, la randon- • Vélo-club de la Police cantonale au Centre de la Police cantonale, à Lau- née équestre, la pétanque, la pêche en (VCPCV) sanne. Il est pourvu de statuts, confor- rivière et l’escalade artificielle. Cette • FC Grenade, club de football de la gen- mément aux dispositions du code civil journée, bien que dédiée aux collabo- darmerie. suisse. Sa gestion est assurée par un co- ratrices et collaborateurs des corps des • Hockey-club de la Police cantonale mité exécutif de cinq membres, qui peut polices du canton de Vaud, du corps (HCPCV) s’appuyer sur un officier sport désigné des gardes-frontière et de la police fer- • Golf-club de la Police cantonale. par le commandant de la Police canto- roviaire, ne peut avoir lieu sans l’appui • Ju-Jitsu de la gendarmerie nale. inestimable d’une équipe de retraités et • Association des plongeurs de la Police Les fonds dont disposent ce groupement de bénévoles très efficaces. Précisons cantonale (APPCV) permettent aux clubs membres de finan- que ces derniers, qui ne sont pas tous Marlyse BIDERBOST Patrick Tania BERARD MATHYS Claude Fabienne ACTIS VULLIAMOZ OFFICIER PRESIDENT SPORTS Christian LOVIS Daniel-René PASCHE Jacques Olivier JAVET PERRIRAZ VICE- SECRETARIAT TRESORIER LOGISTIQUE PRESIDENT Pascal FONTAINE Christine KRATTINGER Laurent BOURQUI Patrick KAPELLER Chaque année, le comité du GSCPV peut s’appuyer sur une équipe élargie pour organiser la journée sportive. Cinq membres et un secrétariat composent le comité du GSPCV. 18
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SCIENCES CRIMINELLES Une thèse réalisée en collaboration avec la Police cantonale propose une métho- dologie innovante permettant de détecter automatiquement les changements dans les tendances criminelles. SCIENCES INFORMATIQUES ET TENDANCES CRIMINELLES @ Adriane Bossy, Noé Morel Lionel Grossrieder, docteur en science forensique : « J’aime cette posture de celui qui connait plusieurs domaines de recherche. » D ésormais docteur en science foren- s’inscrivant dans la criminalité dite « sé- sont confrontés à des quantités crois- sique, Lionel Grossrieder a consa- rielle » sont reportés par l’entité de coor- santes de données, qu’ils doivent collec- cré ses cinq dernières années à la dination et de renseignement criminel, ce ter, traiter et analyser en vue d’exploiter réalisation d’une thèse portant sur l’ap- les informations utiles qu’elles recèlent. port des méthodes computationnelles dans les processus d’analyse et de rensei- « L’algorithme s’est Cette thèse a développé une méthodo- logie permettant d’automatiser le pro- gnement criminels préexistants. Réalisé révélé très efficace cessus de détection dans les tendances, de concert avec un autre doctorant en aujourd’hui pratiqué manuellement par sciences de l’information à l’Université de et mes hypothèses les analystes. « Le but était de leur sim- Neuchâtel, Fabrizio Albertetti, ce travail interdisciplinaire a notamment permis ont toutes été plifier la tâche, aucunement de les rem- placer », explique le chercheur. Les outils de mettre sur pied une méthodologie de détection automatique des changements corroborées » de détection automatique (p. ex. le data mining) ont déjà fait leur preuve dans dans les tendances criminelles. Lorsqu’un d’autres domaines, tels que le marketing délit est commis et qu’il est porté à la qui permet à leurs analystes de produire ou la finance. En revanche, ils ont peu été connaissance de la police, celui-ci est ins- des renseignements sur la criminalité et développés pour l’analyse criminelle. La crit dans une base de données. Les délits de guider l’action policière. Ces organes force du travail de Lionel Grossrieder ré- 20
side dans son approche itérative et ciblée sur la résolution de problèmes. « La plu- part des logiciels existants sont vendus très chers et fonctionnent comme des boîtes noires. Les analystes ne savent pas comment ils marchent et leur efficacité est relative. On plaque un logiciel sur les données avec l’espoir de prédire le crime, mais c’est souvent illusoire. L’approche = ( ) de ma thèse était inverse : je suis parti du =0 2 problème et j’ai voulu montrer que pour développer un outil adapté, il fallait in- tégrer les contraintes opérationnelles et adopter un cadre de travail interdiscipli- naire. C’est véritablement l’ensemble de L’analyse de la criminalité repose sur des savoir-faire multiples. La méthodologie la méthodologie qui est important, l’outil adoptée par Lionel Grossrieder se situe ainsi au croisement de la science foren- qui en résulte n’est que la cerise sur le gâ- sique, des sciences de l’information et des théories criminologiques. teau », raconte le chercheur. Il démontre donc aussi que les algo- rithmes, aussi puissants et développés soient-ils, ne remplacent pas la tâche des analystes. S’ils simplifient leur travail de Centre de la Blécherette avec l’équipe de lice cantonale vaudoise devrait profi- détection, le traitement et l’analyse des Damien Dessimoz et Sylvain Ioset, tous ter aux autres membres du CICOP – le phénomènes mis en exergue restent de deux agents de police judiciaire spéciali- réseau des cellules de renseignement leur ressort. sés. « Pour nous, le bénéfice est double : criminel des polices cantonales latines « J’ai notamment travaillé avec les évé- d’une part, nous pouvons intégrer la mé- (qui comprend la Suisse romande et le nements criminels recensés pendant une thodologie à notre plateforme d’analyse, Tessin). Ce faisant, celles-ci devraient année et les détections de tendance ré- pour automatiser – au moins partielle- gagner en efficience et en proactivité. alisées par les analystes, tandis que Fa- ment – la détection de tendances. D’autre brizio Albertetti m’a aidé à développer part, notre collaboration intensive tout Quelques définitions… un algorithme capable de déceler les au long de la thèse fait que nous savons comment fonctionne cette méthodologie • Analyse et renseignement criminels : changements dans les régularités des la recherche et la mise en évidence données collectées. J’ai ensuite testé son et que nous pourrons la faire évoluer en interne ou au travers d’autres collabo- systématiques de relations entre des potentiel en comparant les indications du phénomènes criminels. rations avec l’ESC », explique Sylvain Io- logiciel avec celles qu’avaient produites set. Et de poursuivre : « De manière plus • Méthodes computationnelles : tout les analystes. De manière générale, l’al- générale, l’intérêt était aussi d’avoir un traitement informatique de données gorithme s’est révélé très efficace et mes éclairage scientifique sur le potentiel des en vue de produire de l’information. hypothèses ont toutes été corroborées », méthodes computationnelles pour notre explique-t-il. activité. La démarche de Lionel Gross- • Criminalité sérielle : regroupe les délits rieder permet de ce point de vue d’aller réalisés en série, tels que les vols, les Le projet d’implémentation avance au-delà des attentes irréalistes générale- cambriolages, les escroqueries, etc. Depuis le 1er août, Lionel Grossrieder ment suscitées par ce genre d’outils. Nous • Approche itérative : incite le cher- travaille en collaboration avec la coordi- avons désormais une idée beaucoup plus cheur à intégrer au fur et à mesure de nation judiciaire pour y implémenter la claire de ce que ces méthodes peuvent sa recherche les nouveaux éléments méthodologie développée dans sa thèse. apporter, ainsi que de leurs limites ». A issus de son terrain. Durant cinq mois, le chercheur de l’école moyen terme, la détection automatique des sciences criminelles (ESC) travaille au dont bénéficiera prochainement la Po- CE QU’IL PRÉFÈRE? TOUCHER À TOUT ET GARDER UNE VISION PRAGMATIQUE Lionel Grossrieder le dit sans détour, il n’envisageait pas de thèse qui puise dans la science forensique, la criminologie faire une thèse en science forensique. Doté d’un bachelor en et les sciences de l’information. Une chose compte pour lui psychologie et d’un master en criminologie, c’est plutôt dans par-dessus tout, c’est que le fruit de son travail serve la pra- cette direction qu’il voulait s’orienter. Mais lorsque l’occasion tique. se présenta, l’idée de se lancer dans une nouvelle discipline Passionné par la recherche appliquée et animé d’une vision le séduit aussitôt. pragmatique, Lionel Grossrieder envisage une carrière pro- « J’aime cette posture de celui qui connait plusieurs do- fessionnelle scindée en deux : « L’idéal pour moi serait de maines de recherche, peut-être moins en profondeur que les pouvoir travailler dans le milieu académique, tout en gardant spécialistes, mais qui peut par conséquent mieux les mettre un pied dans la pratique. L’enrichissement mutuel entre ces en perspective. Le cloisonnement rend aveugle, il est im- deux mondes me passionne, et si je peux associer une plurali- portant de rester ouvert et garder une vision d’ensemble », té de domaines à un travail susceptible de nourrir la pratique, raconte-t-il. Rien d’étonnant donc à ce qu’il ait produit une ça m’intéresse. » 21
PRÉSENTATION Mort violente d’un proche, précarité, violences domestiques ; dans certaines si- tuations, l’intervention de spécialistes peut être un renfort bienvenu pour les gendarmes. Les structures EMUS et ESU ont des missions bien spécifiques et sont de plus en plus sollicitées, entre autres par les services de la Police. URGENCES SOCIALES ET PSYCHOLOGIQUES @ Valérie Bourquin L’ Equipe Mobile d’Urgences Sociales en charge par les autorités cantonales, que nous pouvons apporter en ce qui (EMUS) est au service de la popu- dans la mesure où ils permettent d’éviter concerne par exemple la prise en charge lation pour apporter un soutien des interventions d’autres services d’ur- des victimes de violence lors de l’expul- socio-sanitaire. Elle intervient à domicile gences, plus coûteux et moins adaptés. sion de l’auteur. ou dans la rue et aide à trouver une solu- « Dans les situations d’urgence, notre L’objectif de Christophe Cloarec est de tion et/ou une orientation adéquate. mission est tout d’abord de désamorcer poursuivre les opérations de communica- Partenaire de l’action médico-sociale la crise, puis d’établir un état des lieux et tion pour mieux faire connaître EMUS sur vaudoise mandatée par les autorités can- enfin de proposer des solutions en tenant le terrain, y compris auprès des polices tonales depuis 2011, elle est chapeautée compte des ressources et du réseau de la communales ainsi que des autres par- par la Fondation Urgences Santé, qui personne », explique Christophe Cloarec. tenaires tels que services publics divers, gère les centrales téléphoniques du 144 En outre, en dehors des appels d’ur- associations, etc. et de la Centrale Téléphonique des Mé- gence, EMUS effectue des patrouilles decins de Gardes (CTMG). Toutes les de- avec pour mission de tisser des liens avec Equipe de Soutien d’Urgence (ESU) mandes d’intervention doivent être faite les populations en rue ainsi qu’avec ses L’ESU est également au service de la popu- auprès de la CTMG (tel : 0848 133 133 – partenaires, à des fins de prévention. lation et intervient sur mandat de la Police www.urgences-sante.ch). cantonale vaudoise, via la centrale d’enga- Christophe Cloarec, son chef opération- Collaboration avec la police gement (117). nel, explique que son équipe, qui fonc- Christophe Cloarec se dit très satisfait des Elle intervient prioritairement pour les ur- tionne 24 heures sur 24 dans tout le can- bons rapports entretenus avec les diffé- gences psychologiques en cas d’accidents, ton de Vaud avec un équipage composé rents services de police, tissés depuis décès brutaux, incendies ou autre « mi- de deux professionnels, l’un de la santé 2011. « Les gendarmes et les policiers cro-catastrophes », lorsque les victimes, et l’autre du social, a été engagée à plus comprennent peu à peu la plus-value témoins ou proches sont soumis à une de 2000 reprises en 2016. Missions et outils L’EMUS est spécialisée dans les urgences Les binômes de l’ESU fonctionnent sociales et intervient notamment dans 24/24 sur tout les cas tels que : personnes en situation le canton avec, de précarité, d’alcoolisation aiguë, de à chaque fois un vulnérabilité ou de troubles mentaux, professionnel de victimes de violences domestiques, mi- la santé et un neurs en fugue ou isolés, personnes à la professionnel du domaine social. En recherche d’un hébergement d’urgence, 2016, l’ESU a été ou chutes à domicile. engagée à plus de Ses intervenants disposent d’un minibus 2000 reprises. qui permet d’accueillir, au besoin, les personnes pour s’entretenir avec elles, les soigner, les transporter… Leurs inter- ventions sont gratuites pour les bénéfi- ciaires et les frais sont entièrement pris 22
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