CARNET DE ROUTE Identification et protection des victimes de traite des êtres humains en France, à Chypre, en Espagne et en Italie - Hope for Children
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CARNET DE ROUTE Identification et protection des victimes de traite des êtres humains en France, à Chypre, en Espagne et en Italie
Cette publication a été co-financée par le programme Erasmus + de l’Union Européenne. Le soutien de la Commission européenne à la production de cette publication ne constitue pas une approbation du contenu, qui reflète uniquement le point de vue des auteurs, et la Commission ne peut pas être tenue responsable de toute utilisation qui pourrait être faite des informations qu’elle contient.
Cette publication a été réalisée par l’association ALC - Dispositif National Ac.Sé (France), Dedalus Cooperativa Sociale (Italie), Cooperativa Sociale Proxima (Italie), Cooperazione Internazionale Sud Sud - CISS (Italie), On the Road Società Cooperativa Sociale (Italie), l’association Mujeres en Zona de Conflicto - MZC (Espagne), Cyprus Refugees Council - CyRC (Chypre) et “Hope For Children” CRC Policy Center (Chypre). Dans le cadre du projet #ATtrACT+ Coopération transnationale et nouvelles technologies pour la formation des intervenants sociaux en matière de traite des êtres humains, coordonné par l’association ALC – Dispositif National Ac.Sé Couverture, graphisme et mise en page : Stefania Piaser © Association ALC – mai 2020
TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE 01 LE PROJET ET LA MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL Les sessions de formations dans les 4 pays du projet pag. 03 CHAPITRE LE PHÉNOMÈNE DE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS 02 DANS LES RÉGIONS OÙ SE SONT DÉROULÉES LES SÉANCES DE FORMATION La traite des êtres humains à Chypre pag. 09 La traite des êtres humains en Espagne pag. 12 La traite des êtres humains en France pag. 15 La traite des êtres humains en Italie pag. 20
CHAPITRE LA LOI SUR LA TRAITE ET SUR LE DROIT D’ASILE 03 DANS LES QUATRE PAYS DU PROJET La législation à Chypre pag. 23 La législation en Espagne pag. 41 La législation en France pag. 52 La législation en Italie pag. 61 CHAPITRE 04 RÉFLEXIONS SUR LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES OBSERVÉES Réflexions sur les pratiques à Chypre pag. 71 Réflexions sur les pratiques en Espagne pag. 75 Réflexions sur les pratiques en France pag. 80 Réflexions sur les pratiques en Italie pag. 84
01 Le projet et la méthodologie de travail Le projet #ATtrACT+,Co- opération transnationale et nouvelles technologies pour la formation des intervenants sociaux en matière de traite des êtres humains1, est financé par le programme européen Erasmus+, dans le cadre des partenariats stratégiq- 1 -Disponible en http://www.cylaw.org/nomoi/enop/non-ind/2014_1_60/index.html ues. Il vise à promouvoir, développer et renforcer les connaissances et les compétences des inter- venants sociaux dans les domaines de l’identifica- tion, de l’accompagne- ment et de la protection des personnes victimes de traite des êtres humains.
LES SESSIONS DE FORMATIONS DANS LES 4 PAYS DU PROJET #ATtrACT+ réunit 8 associations dans 4 pays européens: ALC, en tant que coordinateur du Dispositif National “Ac.Sé”, en France. - ESPAGNE L’association ALC assure également la coordination du projet #ATtrACT+ - FRANCE - ITALIE - CHYPRE - Hope for Children CRC Policy Center - Cyprus Refugees Council (CyRC) Mujeres en Zona de Conflicto - On the Road Società Cooperativa Sociale - Dedalus Cooperativa Sociale - Cooperativa Sociale Proxima - Cooperazione Internazionale Sud Sud (CISS) 3
Le projet a permis à 33 tion) de participer à 9 for- Les formations, d’une durée de 4 jours, se sont professionnels (travail- mations transnationales déroulées comme suit: leurs sociaux, juristes, organisées dans les dif- coordinateurs d’associa- férents pays partenaires. 1a SESSION DE FORMATION NICOSIE 18-21 Professionnelles françaises du + Professionnelle italienne de Mars Dispositif National Ac.Sé/ Association CISS 2019 Association ALC ont été accueillies par les associations Hope for Children et CyRCere 2a SESSION DE FORMATION MARSEILLE 26-29 espagnoles de + Professionnelles Professionnelles italiennes de Mars Association MZC Dedalus Cooperativa Sociale 2019 ont été accueillies par l’associations Autres Regards - Amicale du Nid - Claire Joie partenaires du Dispositif National Ac.Sé/association ALC 3a SESSION DE FORMATION MARTINSICURO - SAN BENEDETTO DEL TRONTO 26-29 Professionnels français du Mars Dispositif National Ac.Sé/Association ALC 2019 ont été accueillis par On the Road Società Cooperativa Sociale 4
4a SESSION DE FORMATION PALERME 02-05 Professionnelles françaises du Avril Dispositif National Ac.Sé/Association ALC 2019 ont été accueillies par Association CISS 5a SESSION DE FORMATION PARIS 09-12 Professionnelles chypriotes de + Professionnelles italiennes de Avril Association Hope for Children Cooperativa Sociale Proxima 2019 ont été accueillies par Association ALC 6a SESSION DE FORMATION NANCY 09-12 Professionnels chypriotes de Avril Association CyRC 2019 ont été accueillis par Association Antigone partenaire du Dispositif National Ac.Sé/Association ALC 5
7a SESSION DE FORMATION NAPLES 20-24 Professionnelles françaises du Mai Dispositif National Ac.Sé/Association ALC 2019 ont été accueillie par Cooperativa Sociale Dedalus 8a SESSIONE DE FORMATION RAGUSA 20-24 Professionnelles espagnoles de Mai Association MZC 2019 ont été accueillies par Cooperativa Sociale Proxima 9a SESSIONE DE FORMATION ALMERIA 25-28 Professionnelles italiennes de + Professionnelles françaises du Juin Association On the Road Dispositif National Ac.Sé/ 2019 Association ALC ont été accueillies Association MZC 6
ORGANISATION DES SESSIONS DE FORMATION Les sessions de formation nisme d’accueil et les sta- ont été organisées selon giaires), sur l’observation FRANCE une approche pédag- participative des activités ogique pratique et par- de l’organisation hôte et ticipative, essentielle- des rencontres avec des ment basée sur des temps institutions et associa- ITALIE CHYPRE d’échange des prati- tions locales intervenant ques entre différents dans le domaine de la professionnels (l’orga- traite des êtres humains. ESPAGNE A l’aide d’un guide com- humains et sur l’appli- mun, élaboré par les cation de la législation membres du comité de du pays d’accueil, ainsi pilotage du projet #AT- que sur les programmes trACT+, les stagiaires d’identification, d’assi- questionnaire ont collecté des don- stance, d’accompagne- nées et des informa- ment et de protection des tions sur le phénomène victimes mis en place. de la traite des êtres Ce carnet de route est la synthèse des différents comptes-rendus de voyage rédigés par les stagiaires. Il se base donc sur leurs points de vue et sur leurs propres perceptions des systèmes et des program- mes d’orientation et de protection des victimes observés lors des formations (entre mars et juin 2019). La présentation des législations nationales a été élaborée par les membres du comité de pilotage du projet. 7
02 Le phénomène de la traite des êtres humains dans les régions où se sont déroulées les séances de formation
TRAITE DES ÊTRES HUMAINS À CHYPRE VICTIMES DE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS D’après les informations collectées pendant la formation à Chypre, la plupart des personnes identifiées comme étant victimes de traite des êtres humains ont été exploi- tées dans la prostitution et dans le travail forcé. PROSTITUTION TRAVAIL FORCÉ Des cas de traite en vue de la soumission à commettre des délits sous contrainte et de mariage forcé ont été signalés par les représ- entants des organisation gouvernementales et non-gouvernementales MARIAGE FORCÉ SOUMISSION À COMMETTRE rencontrées lors de la DES DÉLITS formation transnationale. 9
ORIGINE DES VICTIMES Selon le rapport sur la traite des personnes Moldavie du Département d’Etat américain et les infor- mations collectées par Ukraine les stagiaires, en 2018 les personnes identifiées comme victimes de traite étaient originaires de Russie Lituanie Roumanie Ouzbékistan Bulgarie Chine Gambie Vietnam Nigeria Ethiopie Inde Chypre Cameroun 10
Exploitation dans la prostitution Exploitation dans le travail Les personnes exploitées dans la prostitution sont Les personnes exploitées dans le travail sont origi- essentiellement originaires: naires: - Des Pays de l’Europe de l’Est - Des Pays du Sud Asiatique - De Vietnam - Des Pays du Sud-Est Asiatique - De Inde - Des Pays de la région sub-saharienne EXPLOITATION DANS LA PARTIE NORD DE CHYPRE La plupart des victimes sont exploitées dans la 1 L’entrée sur le territoire partie nord de Chypre, où compte tenu de la si- est plus facile. tuation géopolitique et législative: 2 Les mesures d’identifi- North Cyprus cation des victimes ne sont pas appliquées. 3 Par ailleurs sur cette partie du pays, les au- torités de la Républiq- ue de Chypre ne peu- vent pas mener des enquêtes judiciaires. La plupart des victimes originaires de pays tiers ont introduit une demande d’asile à Chypre. 11
LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS EN ESPAGNE LE PHÉNOMÈNE DE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS EN ANDALOUSIE Le phénomène de la traite des êtres humains en An- dalousie, et en particulier à Alméria, tel qu’obser- vé pendant la formation Almeria transnationale, se ca- ractérise par l’exploi- tation par le travail et PROSTITUTION TRAVAIL FORCÉ l’exploitation sexuelle. “MER DE PLASTIQUE ” En Andalousie, le besoin de main d’œuvre amène les entrepreneurs agricoles 6 MOIS à rechercher du personnel en dehors du pays. Des hommes et des femmes arrivent régulièrement en Andalousie Espagne avec un permis de travail “saisonnier” d’une durée de 6 mois. 12
En dépit du contrat de notamment à Almeria, où travail, les conditions il existe une importante de vie et de travail sont concentration de serres, difficiles. A la fin du con- la “mer de plastique”, $ trat, les migrants, même où sont produits les fruits s’ils n’ont plus un permis et les légumes, destinés de séjour, sont recrutés aux marchés européens par d’autres employeurs et non européens. MER DE PLASTIQUE RÉSEAUX CRIMINELS Les permis de séjour sai- sonniers ne sont délivrés qu’aux femmes, notam- ment algériennes et marocaines, âgées de 30 à 50 ans, qui ont des SAISONNIERS enfants de moins de Algérie 30 - 50 ANS 12 ans au pays. Le gou- under vernement espagnol ten- Maroc 12 te ainsi de s’assurer que la grande majorité de ces femmes rentreront chez elles, après leur temps de travail, afin de retrouver leurs enfants. Cependant, certaines vent à Alméria où elles s’enfuient à l’aide de sont contraintes de se réseaux de passeurs et prostituer pour payer de traite des êtres hu- les frais engagés par les mains locaux. Elles arri- passeurs. 13
D’OÙ VIENNENT LES VICTIMES Maghreb Les femmes originaires du Maghreb représ- entent la population la plus nombreuses dans la région. Amérique Latine Les femmes d’Amérique Latine sont aussi exploi- tées dans la prostitu- tion. Afrique subsaharienne Les femmes d’Afrique subsaharienne, en par- ticulier originaires du Nigeria, âgées de 18 à 25 ans (certaines sem- blant être mineures). 14
LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS EN FRANCE LE PHÉNOMÈNE ET L’ORIGINE DES VICTIMES D’après les stagiaires eu- Les victimes sont originaires de: ropéens ayant participé aux différentes séances de formation en France, les institutions et associations françaises semblent se concentrer davantage sur Roumanie la traite aux fins d’exploi- Chine tation de la prostitution. Nigeria Bulgarie PROSTITUTION 15
TRAITE NIGÉRIANE Concernant la traite ni- pes criminels d’hommes avant DÉCLARATION APRÈS gériane, certains interve- nigérians, déjà présents DE L’OBA, LE ROI nants français ont expliqué en Italie et de plus en plus DE BENIN CITY qu’après la déclaration de présent aussi en France, qui l’Oba, le roi de Benin City, gèrent différentes activités qui s’est positionné ouver- criminelles. Les hommes tement contre l’exploitation deviennent les petits amis des femmes nigérianes, on des femmes nigérianes et CULTS assiste à une réduction du en gèrent la prostitution. nombre de madams actives Les femmes sont sous une en France, mais celles qui emprise émotionnelle et af- restent semblent beaucoup fective très forte et il est en- plus véhémentes. Par ail- core plus difficile pour elles leurs, il est à souligner l’ém- d’échapper à la situation ergence des cults, grou- d’exploitation. TRAITE INTERNE Un nouveau phénomène avec donc l’exploitation mis en avant à la fois par dans la prostitution les représentants des for- de femmes françaises, ces de l’ordre françaises généralement très jeu- et par les associations est nes, voire mineures. celui de la traite interne, Les acteurs rencontrés lèle l’augmentation du pendant les séances de nombre de personnes se formation en France ont prostituant en apparte- précisé que la loi sur la ment, via des annonces prostitution de 2016, par internet. Le déplac- LOI SUR LA MOINS qui prévoit, entre autres ement des personnes en PROSTITUTION mesures, la pénalisation situation de prostitution et/ Avril 2016 des clients de la prostitu- ou traite des êtres humains tion a eu comme effet la de l’espace public vers PLUS réduction du nombre de l’espace privé rend plus personnes se prostituant compliqué leur rencon- WWW dans la rue et en paral- tre avec les associations. 16
TRAITE DES MINEURS D’après les données col- Les mineurs les plus concernés sont ceux issus de la lectées par les stagiaires, communauté Rom de Roumanie et de Bulgarie. le phénomène de la trai- te des mineurs est en augmentation. Roumanie Bulgarie Ils sont exploités dans la mendicité et la criminalité forcées. MENDICITÉ Ils sont recrutés par des réseaux Exploités par leurs propres famil- criminels. les, pour une question de survie. CRIMINALITÉ FORCÉES OU 17
ORIGINE DES ENFANTS VICTIMES DE LA TRAITE Les professionnels ans et originaires du rencontrés font état Maroc, mais aussi de Maroc aussi d’une présence Guinée Conakry, du importante de mineu- Mali et de Côte d’Ivo- rs âgés de 10 à 12 ire. Guinée Conakry Côte d’Ivoire Mali 10 - 12 ANS LES VICTIMES ORIGINAIRES D’AFRIQUE OCCIDENTALE Homme Femme et mineurs Les hommes sont exploités notamment dans les Les femmes et les mineurs sont exploité(e)s soit dans secteurs du bâtiment et de l’agriculture. la prostitution soit dans la servitude domestique. 18
MIGRATION Les victimes de traite ar- rivent en France après un parcours migratoire long et souvent traumatisant par le Mali, l’Algérie, le Maroc et l’Espagne ou par l’Italie après avo- ir transité par la Lybie et traversé la Méditerranée. 19
LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS EN ITALIE EXPLOITATION DE LA PROSTITUTION Le phénomène de la traite des êtres hu- mains en Italie, et plus spécifiquement dans les régions des: - Marche Roumanie - Campania - Sicile Albanie qui ont été les lieux des formations trans- nationales et donc de collecte des don- nées, s’inscrit majoritairement autour de la traite des jeunes femmes Nigérianes, originaire de l’Etat d’Edo, exploitées dans la prostitution dans le cadre d’une dette de voyage. Nigeria (Etat d’Edo) Les femmes albanaises et roumaines sont également présentes sur les différents terri- toires et sont exploitées dans la prostitution. 20
LOVER - BOY TRANSGENDRE Dans leur cas, le sy- dire d’un homme qui est La population transgen- stème d’emprise se con- à la fois le compagnon re originaire d’Amérique struit autour de la figure et le proxénète. Latine est concernée par du lover boy, c’est-à- la prostitution et, dans certains cas, par la traite. Selon les populations, on parlera de faits de traite des êtres humains, d’exploitation sexuelle et, pour certaines, d’activité libre de contraintes d’autrui. TRAVAIL FORCÉ DANS LE SUD DE LA SICILE En ce qui concerne le travail forcé, d’après les informations Roumanie recueillies pendant la formation organisée à Ragusa, dans le sud de la Sicile des situations de traite aux fins de travail forcé Maghreb sont régulièrement identifiées et concernent plus précisément des hommes roumains et d’origi- ne rom ainsi que des maghréb- ins, cette dernière communauté étant la plus présente dans la région. Sud de la Sicilie 21
03 La loi sur la traite et sur le droit d’asile dans les quatre pays du projet
LA LÉGISLATION À CHYPRE LA LOI SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE CONTRE LA TRAITE ET L’EXPLOITATION DES PERSONNES ET LA PROTECTION DES VICTIMES (L. 60(I)/2014) Actes de responsabilité pénale Aux fins de la L. coercition, de violence, 60(I)/20142 (ci-après la d’enlèvement, d’abus Loi), un certain nombre de pouvoir, de dette L. d’actes sont décrits com- d’utilisation de drogues 60(I)/2014 me étant condamnés ou d’autres substances, par le droit pénal. La dans le but de l’exploi- traite des personnes ter. La loi précise ensuite adultes est définie com- que la vente d’organes me le recrutement, le et/ou de tissus humains, transport, l’hébergem- l’exploitation par le tra- ent de personnes ou le vail et l’exploitation transfert d’autorité sur sexuelle entrent égalem- une personne par le ent dans le champ d’ap- biais de menaces, de plication de la Loi. VENTE D’ORGANES EXPLOITATION EXPLOITATION PAR ET DE TISSUS HUMAINS SEXUELLE LE TRAVAIL 2 - Disponible en: http://www.cylaw.org/nomoi/enop/non-ind/2014_1_60/index.html 23
Cas des mineurs Il convient de noter que dans le cas des mineurs, il n’est pas nécessaire de prouver le recours aux moyens (c’est-à-dire la coercition, la frau- de, l’abus de position d’autorité, etc.). Circonstances aggravantes La loi stipule clairement la responsabilité pénale de 1 - La vie de la victime a été menacée; que le consentement de l’auteur du crime. En ou- la victime est sans impor- tre, un certain nombre de 2 - La victime était une personne vulnérable; tance et ne peut être in- circonstances aggravan- 3 - Qu’il y a eu recours à la violence pour com- voqué devant un tribunal tes sont prévues par la loi. mettre l’infraction ou que des lésions corpo- pour diminuer ou alléger Il s’agit du fait que: relles graves ont été causées à la victime; 4 - L’infraction a été commise par un fonctionnai- LOI CONSENTEMENT re dans l’exercice de ses fonctions; DE LA VICTIME SANS IMPORTANCE 5 - Le crime a été commis par une organisation criminelle. La loi criminalise ensu- était une victime n’allège ite l’utilisation des ser- pas la responsabilité pén- 1- Lorsque les infractions sont commises au vices d’une victime de ale. En termes de com- nom d’une personne morale établie dans la la traite, s’il était raison- pétence extraterritoriale République de Chypre; nable de connaître que des tribunaux chypriotes, cette personne était une la loi stipule que les tri- 2 - Lorsque les infractions sont commises en uti- victime de la traite. Tou- bunaux chypriotes sont lisant des TIC accessibles par l’intermédiaire tefois, le fait de ne pas compétents pour de telles de la République de Chypre. savoir que la personne infractions dans deux cas: 24
Droits et protection des victimes En ce qui concerne la si une procédure pén- protection des victimes, ale est engagée contre la loi prévoit que ces une personne et qu’il est dernières ne doivent entendu, au cours du pas être punies pour procès, que cette per- des actes qui ont été sonne est victime de trai- commis dans le cadre te, aucune sanction ne de la traite. En outre, doit lui être infligée. La loi prévoit que les Il est mentionné que pour victimes doivent être les personnes ne posséd- traitées avec respect ant pas les moyens de par tous ceux qui entrent subvenir à leurs besoins, en contact avec elles, ASSISTANCE les services compétents PSYCHOLOGIQUE qu’ils soient fonctionnai- ET SOCIALE leur offrent des informa- res publics ou membres tions sur l’aide à laquelle d’associations. elles ont droit en ce qui concerne la couverture des besoins de base et Les personnes victimes des besoins spécialisés ont le droit d’être in- liés au traumatisme, phy- formées, dans une lan- DÉNONCIATION DE L’AU- sique et mental, que la gue qu’elles compren- TEUR DU CRIME personne a subi. nent. Les informations Au cours de la procédure PROCÉDURES JUDICIAIRES concernent le proces- pénale, la personne a droit sus de dénonciation de CONSEILS JURIDIQUES à un certain nombre de l’auteur du crime, les DROIT À DES DOMMAGES garanties procédurales procédures judiciaires qui assureront sa sécur- engagées, les conseils ité pendant la procédure juridiques, le droit à des pénale devant le tribunal. dommages et intérêts Il s’agit notamment du fait en rapport avec les in- que le procès se déroule fractions commises à à huis clos, que la déclar- son encontre et tout au- ation de la victime soit tre service qui pourrait faite par le biais de la leur être accordé. télévision en circuit fermé. 25
Identification et assistance aux victimes Les autorités compétent- ctimes, . En outre, les es ont l’obligation de autorités compétentes former à l’identifica- doivent coopérer entre tion et à l’assistance elles et avec les as- des victimes, le per- sociations, qui fournis- sonnel en contact avec sent une assistance aux des personnes victimes personnes identifiées ou ou potentiellement vi- potentiellement victimes. Les personnes potentiellement victime de traite La personne potentielle- POTENTIELLEMENT ment victime de traite doit VICTIME être signalée aux servi- ces de protection so- SERVICES DE INFORMER LA ciale de la République PROTECTION SOCIALE PERSONNE DE de Chypre, qui ont alors l’obligation d’informer la personne de la procédure à suivre, de ses droits, de 1 - Procédure à suivre l’enquête pénale, de l’as- sistance dont elles peut 2 - Ses droits bénéficier et de la répar- ation des dommages su- 3 - L’enquête pénale bis. Ensuite, la personne en question est signalée 4 - L’assistance dont elles peut bénéficier à la police, à l’unité spéciale de lutte contre 5 - La réparation des dommages subis. la traite des personnes, en vue de l’ouverture de l’enquête qui peut ou non aboutir à une identifica- Les services de protection sociale de la République de Chypre doivent gérer des tion formelle de la per- centres d’hébergement pour les victimes de traite et en surveiller le fonction- sonne en tant que victime. nement. En outre, les services sociaux peuvent déléguer à une association la gestion des centres d’hébergement par le biais de protocoles de coopération. 26
Les personnes sans documents d’identité Dans les cas où la per- d’une personne victime sonne ne possède pas peut être effectué après de documents d’identifi- une évaluation de sa si- cation et de voyage, les tuation personnelle et il autorités de la Répub- est conclu uniquement si lique doivent coopérer c’est dans l’intérêt de la avec les autorités de victime. Le rapatriement AUTORITÉS AUTORITÉS son pays d’origine afin doit être effectué en co- DE LA DE PAYS RÉPUBLIQUE D’ORIGINE de délivrer ces docu- opération avec les auto- ments. Le rapatriement rités du pays d’origine. Les mesures de protection et assistance : le fonds d’aide aux victimes et autres structures administratives Fonds d’aide aux victimes La loi prévoit la créat- ion et le fonctionnement d’un fonds d’aide aux DONS victimes qui relève du ministère de l’in- térieur. Le Fonds peut - Prévention de la traite accepter des dons et d’autres financemen- - Assistance aux victimes ts privés et publics, qui doivent être utilisés pour - Octroi de dommages et intérêts des programmes liés à la aux victimes prévention de la traite, à FINANCEMENTS l’assistance aux victimes PRIVÉS ET PUBLICS ou à l’octroi de dom- mages et intérêts aux victimes dans les cas où ceux-ci ne peuvent pas leur être accordés par l’auteur de l’infraction. 27
Groupe interdisciplinaire Un groupe interdiscipli- d’action national chaque œuvre de programmes des victimes dans le but naire constitué par des re- fois que nécessaire, la éducatifs et de séminair- d’échanger des informa- présentants d’instances promotion des modifica- es, la sensibilisation du tions, de prévenir les in- publiques et associati- tions de la loi si nécess- public et le suivi du dév- fractions mentionnées, de ves, a été créé en vue de aire, le suivi de la mise eloppement international promouvoir la réintégrati- favoriser , la prévention en œuvre de la loi et du concernant le cadre et la on des victimes et de four- des infractions prévues plan d’action national, la mise en œuvre de la loi. nir des informations sur par la loi et l’assistance coopération et l’échange La République de les voies légales de mi- aux victimes. Les tâches d’informations entre les Chypre peut conclure gration et les dangers de spécifiques comprennent membres du groupe in- des accords bilatéraux la migration irrégulière. la modification du plan terdisciplinaire, la mise en avec les pays d’origine GROUPE INTERDISCIPLINAIRE RÉPUBLIQUE DE CHYPRE AGREEMENT ONG - Prévention des infractions prévues par la loi; - Peut conclure des accords bilatéraux avec les pays d’origine des victimes. - Assistance aux victimes. 28
PROCÉDURES Il convient de noter que toutes les informations ci-dessous se réfèrent aux procédures officielles et ne reflètent pas nécessairement les pratiques suivies. Mécanisme national de référence - brève description et organismes d’exécution Le mécanisme national de par le ministère de l’in- nés et les organisations référence est un ensemble térieur de la Républiq- non gouvernementales GUIDE de procédures relatives ue de Chypre. afin de garantir l’accès aux victimes de la trai- Le mécanisme national des personnes victi- te des êtres humains à de référence établit les mes à leurs droits et la Chypre, telles que décrit- bases de la coopération création d’un système es dans le guide3 publié entre les services concer- de protection. Les organes de mise en œuvre du Mécanisme national de référence, ainsi que les institutions qui sou- tiennent les victimes soit par une assistance directe, soit par la recherche, sont les organismes gouver- nementaux suivants: - La police, - Le ministère de l’intérieur, - Le département de l’état civil et des migrations, - Le ministère du travail, - Le ministère de la protection sociale , - Le ministère des assurances sociales, - Le bureau juridique, - Le ministère de la santé, - Le ministère des affaires étrangères; ainsi que les associations: - Cyprus STOP Trafficking, - KISA, - MIGS, - STIGMA. 3 - Οδηγός για τον χειρισμό περιπτώσεων Εμπορίας Προσώπων; Disponible en: http://www.moi.gov.cy/moi/moi.nsf/all/64DCA4CF2A4FFF8CC22581D3002CA- DC4/$file/ΟΔΗΓΟΣ%20ΓΙΑ%20ΤΟΝ%20ΧΕΙΡΙΣΜΟ%20ΠΕΡΙΠΤΩΣΕΩΝ%20ΕΜΠΟΡΙΑΣ%20ΠΡΟΣΩΠΩΝ-ΕΜΑ.PDF?openelement 29
Prise en charge d’une personne potentiellement victime de traite Lorsqu’une victime potentielle est identifiée par un organisme gouvernemental ou non gouvernemental, elle doit être orientée par cet organisme vers la police et/ou les services d’aide sociale4. les personnes potentiellement victimes de traite Lorsqu’une personne protection sociale afin SERVICES DE potentiellement victi- d’assurer une assistance PROTECTION me est orientée vers la adaptée et de fournir les SOCIALE police, celle-ci en in- informations pertinentes forme les services de à la victime potentielle. SERVICES Si la personne est prise police et lui fournissent D’AIDE SOCIALE en charge par les ser- une assistance et des vices d’aide sociale, informations. ceux-ci l’orientent vers la Les mineurs potentiellement victimes de traite Si la personne potentiel- les parents ne garan- lement victime est un mi- tissent pas l’intérêt du neur, elle doit être orien- mineur, les services so- tée vers les services ciaux prennent toutes les SERVICES d’aide sociale, afin que mesures nécessaires pour D’AIDE les procédures adaptées désigner un commissai- SOCIALE soient suivies et qu’une re ad hoc. Par la suite, le assistance spécifique soit mineur est placé dans une fournie. En particulier, lor- famille d’accueil ou une squ’un mineur n’est pas institution de protection. accompagné ou lorsque 4 - Il est important de souligner que tant dans la loi anti-traite (60 (I) / 2014) que dans les pratiques suivies, les victimes potentielles doivent être référées aux services de sécurité sociale, qui devraient ensuite les soumettre à la police. 30
Entretien et identification officielle de la victime Suite à l’orientation de la mains. Les entretiens sont personne potentiellement basés sur le règlement in- victime, celle-ci est in- terne et l’évaluation des terrogée par une unité preuves disponibles, et spéciale de la police, le doivent être menés dans Bureau de lutte contre une langue compréhens- VICTIME la traite des êtres hu- ible par la personne. POTENTIELLE Avant l’entretien, des in- tection proposée par formations claires et l’État et sur les droits et OBJECTIF DU PROCESSUS précises lui sont four- devoirs de la personne. nies en ce qui concerne CONSÉQUENCES Ces informations doivent l’objectif du processus être fournies dans une PROTECTION PROPOSÉE et ses conséquences/ langue compréhens- PAR L’ÉTAT résultats, ainsi que des VICTIME ible par la personne. POTENTIELLE informations sur la pro- DROITS ET DEVOIRS Si, pour une raison fournies par le respon- quelconque, la victime sable des services so- potentielle ne peut ou ciaux et le psychologue ne veut pas révéler son des services de santé expérience, des infor- mentale qui soutiennent mations peuvent être la victime. RESPONSABLE PSYCHOLOGUE VICTIME DES SERVICES DES SERVICES POTENTIELLE SOCIAUX DE SANTÉ MENTALE À l’issue des entretiens, sera accordée. Il est im- le Bureau de lutte con- portant de noter que l’i- BUREAU DE LUTTE tre la traite des êtres dentification officielle ne CONTRE LA TRAITE DES humains décide si la peut être accordée que ÊTRES HUMAINS personne est effective- par le Bureau de lutte VICTIME ment victime et, dans contre la traite des êtres l’affirmative, une recon- humains. RECONNAISSANCE OFFICIELLE naissance officielle lui 31
Si la personne n’est pas personne est reconnue reconnue comme victi- comme victime, elle doit SERVICES INFORMÉE me de traite mais qu’elle en être immédiatement AIDE SOCIALE signale avoir été victime informée, ainsi que son VICTIME d’autres délits ou des représentant et les ser- inquiétudes quant à sa vices d’aide sociale, qui propre sécurité, elle est doivent veiller à ce qu’elle ACCÈS À SES DROITS orientée vers les auto- ait accès à ses droits. rités compétentes. Si la Après l’identification, le personne un certificat ... Bureau de lutte contre d’identification e et un CERTIFICAT la traite des personnes délai de réflexion. D’IDENTIFICATION de la police délivre à la Délai de réflexion et autres procédures suivant l’identification de la victime Le délai de réflexion a la personne peut se sou- une durée minimale d’un straire des influences de SOUTIEN mois (ou de deux mois ses exploiteurs et décider si la victime est un mi- en toute connaissance neur) avec une possibilité de cause si elle souhaite 1 MOIS de renouvellement, pen- coopérer avec les autori- VICTIME ADULTE PROTECTION dant laquelle la personne tés judiciaires. Le délai de bénéficie d’un soutien, réflexion est accordé in- d’une protection et des dépendamment de la vo- informations dont elle a lonté de la personne de co- 2 MOIS VICTIME MINEUR INFORMATIONS besoin. De cette manière, opérer avec les autorités. En outre, la police doit informer par écrit le départ- CARTE DE SÉJOUR ement de l’état civil et des migrations et les ser- vices de protection sociale de l’identification de la victime afin que le carte de séjour soit délivré gratui- tement. 32
Après son identification, chaque victime a le droit: 1 De recevoir les moyens de 4 De recevoir une éducation, le 7 D’avoir accès à la formation subsistance nécessaires (à cas échéant; professionnelle et à l’ensei- condition qu’elle ne dispose gnement dispensés par l’Au- pas de ressources suffisan- torité de développement des tes), y compris un logement ressources humaines du mi- approprié et sûr (également nistère du Travail, de la Pro- dans le logement protégé de tection sociale et de l’Assuran- l’Etat, le cas échéant) ainsi ce sociale, dans le cadre de sa qu’un soutien psychologique, politique et de ses procédures matériel et financier; existantes ; 5 Pour répondre aux besoins particuliers de la victime rés- ultant de sa grossesse, de son état de santé, d’un han- dicap, de troubles mentaux ou psychologiques ou d’u- 2 D’accéder gratuitement aux ne expérience de violence soins médicaux d’urgence et psychologique, physique ou nécessaires; sexuelle ; 8 D’accéder à des programmes de réhabilitation (fournis par l’État ou des organisations non gouvernementales). 3 De bénéficier de services d’in- 6 D’avoir le même accès au terprétariat et de traduction, RÉHABILITATION marché du travail qu’un ci- le cas échéant; toyen chypriote; X TRAVAIL Y = 33
Les services de protection soit soutenue et protégée et iat. En particulier, les ser- médicale. La personne victi- sociale sont chargés d’in- que ses besoins sont sati- vices de protection sociale me peut être accompagnée former la personne iden- sfaits. En outre, les services aident les personnes à de- aux services susmention- tifiée comme victime de de protection sociale et mander une aide financière nés par un représentant l’aide et du soutien disponi- le département de l’état et à obtenir l’accès à des d’une association s’il exi- bles et de coordonner les civil et des migrations sont soins médicaux et à un sou- ste un accord formalisé en- services compétents afin chargés de lui garantir tien psychologique, y com- tre les services de protection de garantir que la personne l’accès aux droits imméd- pris la fourniture d’une carte sociale et cette association. Procédures qui suivent la période de réflexion À l’issue du délai de réflexion, la personne identifiée comme victime choisit de coopérer ou non avec les autorités. La personne ne coopère pas avec les autorités judiciaires Si elle choisit de ne pas des risques envoyée par coopérer avec les auto- la police ou d’autres ser- VICTIME NE PAS MINISTÈRE DE rités judiciaires, son per- vices, le ministère de COOPÉRER L’INTÉRIEUR mis de séjour peut lui l’intérieur examine la être retiré, ce qui rendra possibilité d’accorder un son séjour à Chypre illég- permis de séjour pour al, sauf si elle est résidente des raisons humanitai- PERMIS DE SÉJOUR PERMIS DE SÉJOUR de l’Union européenne res. Quelle que soit la RAISONS HUMANITAIRES ou si elle a une autre volonté de la personne de base légale pour résider coopérer avec les autori- à Chypre. En outre, sur tés, elle peut demander la base de l’évaluation l’asile. La personne coopère avec les autorités judiciaires Si une personne iden- sociale, le département LA PERSONNE 1 Inclusion sociale tifiée comme victime de l’état civil et des mi- COOPÉRER 2 Intégration décide de coopérer grations) afin de garan- avec les autorités, la tir son inclusion sociale, 3 Accès au marché du travail police en informe les son intégration et son services concernés (les accès au marché du tra- services de protection vail. INFORME LES SERVICES CONCERNÉS 34
En plus des droits aux- la possibilité de rester au quels toute victime a droit chômage ou de quitter dès sa reconnaissance, un emploi qui est sour- la personne doit égalem- ce d’anxiété. En outre, la PERMIS DE SÉJOUR ent recevoir un permis protection de la vie pri- 6 DOCUMENT MOIS DE VOYAGE de séjour temporaire vée et de l’identité de la d’une durée minimale personne victime doit de 6 mois et une aide être assurée et de nouve- pour trouver un emploi aux documents d’iden- DOCUMENT dans un domaine adapté tification et de voyage TRAVAIL D’IDENTIFICATION (pour éviter la revictimi- doivent être délivrés, le sation et la vulnérabilité cas échéant. psychologique); ainsi que En outre, une évaluation des risques devrait être effectuée tout au long du séjour de la personne à Chypre et l’identification de ses besoins, afin de permettre la création d’un programme d’accompagne- ment adapté. Les institutions impliquées dans l’évaluation des risques sont les suivantes : - Bureau de police pour la lutte contre la traite des personnes, - associations, - Services de santé mentale, - Services de protection sociale. Si nécessaire, les informations recueillies lors de l’évaluation des risques peuvent être partagées avec d’autres services afin de garantir le meilleur traitement possible de la personne. Toutefois, seules les données pertinentes doivent être divulguées afin de respecter sa vie privée. Procédures pénales - protection et indemnisation Au cours de la procédure la personne victime a le pénale, la victime bénéfi- droit d’être indemnisée cie d’une protection en par l’auteur du crime rapport avec son cas ou par l’État pour le et n’est pas poursuivie préjudice physique et pour les infractions qu’el- mental subi, ainsi que le aurait commises lor- pour la perte de salai- squ’elle était en situation re due à l’exploitation. d’exploitation. En outre, 35
Procédures suivant la fin de la procédure pénale Lorsque la procédure évaluation des risques, la PROCÉDURE PÉNALE PERMIS DE SÉJOUR pénale est terminée ou victime se voit accorder TERMINÉE RAISONS HUMANITAIRES abandonnée, le permis un permis de séjour tem- de séjour temporaire poraire pour des raisons de la victime est retiré, humanitaires ou autres, PERMIS DE SÉJOUR TEMPORAIRE sauf si, à la suite d’une ou si elle demande l’asile. DEMANDE L’ASILE Commentaires des parties prenantes sur les procédures présentées ci-dessus Plusieurs lacunes dans les procédures ont été signalées par les associations qui proposent une assi- stance directe aux personnes victimes de la traite. Ces lacunes découlent à la fois des procédures et de la mise en œuvre des procédures et des pratiques. Les principaux problèmes sont les suivants : 1er problème La première question con- plus appropriés comme cerne l’orientation d’u- premier point d’orienta- ne personne potentiel- tion pour les victimes en lement victime. Selon raison de leur capacité à la loi sur la lutte contre la satisfaire les besoins d’u- traite des êtres humains, ne personne récemment les victimes doivent d’a- identifiée (par exemple, bord être orientées vers vêtements, assistance les services d’aide so- médicale, logement), ain- VICTIMES ORIENTÉES VERS ciale. Cependant, jusqu’à si que d’une éventuelle il y a quelques mois, les réticence de la personne victimes étaient d’abord à parler à la police. Tou- SERVICES orientées vers le Bureau tefois, dans la pratique, D’AIDE SOCIALE de lutte contre la traite l’orientation vers les ser- des personnes. Les ser- vices d’aide sociale n’est vices d’aide sociale sont possible que pendant considérés comme étant les heures de travail. 36
Par conséquent, si une contact avec l’assistant personne est identifiée social de garde. Il n’est le soir ou le week-end, pas évident, et cela arri- PAS l’orientation directe vers ve rarement, que l’assi- FORMÉ les services d’aide so- stant social de garde soit ciale n’est pas possible. formé aux procédures Dans une telle situation, liées à la traite des êtres ASSISTANT ! SOCIAL la personne est orien- humains, et il ne sera VICTIMES IDENTIFIÉES DE GARDE tée vers la police (mais donc pas en mesure LE SOIR OU LE WEEK-END pas vers l’Office de lut- de fournir une assi- te contre la traite des stance appropriée. personnes) qui prendra Les limites de temps de victime potentielle essaient évaluation approfondie de y a eu au moins une situa- cette première prise en d’orienter celle-ci avant sa situation. tion où ils ne l’ont pas fait. charge peuvent entraîner la fermeture des services Les services sociaux ont Les raisons de cette situa- des erreurs car les tra- d’aide sociale et ne pren- l’obligation d’orienter cha- tion ne sont pas claires. vailleurs des associa- nent donc pas assez de que victime potentielle vers tions, qui rencontrent une temps pour effectuer une la police anti-traite, mais il 2e problème ONG Les personnes, iden- d’aide sociale et/ou la tifiées par une ONG police lorsque le récit doivent raconter à plu- est répété et après que sieurs reprises leur la personne a eu la pos- vécu : à un représentant sibilité de s’exprimer et SERVICES de l’association, à un de se ressaisir. Il a égal- D’AIDE représentant des servi- ement été observé que SOCIALE ces de protection socia- certaines victimes po- le et à la police, et cela tentielles ne répètent a été soulevé comme pas tous les détails problématique. L’aspect puisqu’elles les ont déjà émotionnel peut être fournis une fois. négligé par les services INCONFORT REVICTIMISATION 37
3e problème Il n’existe pas de procéd- l’hôpital ou au bureau ? ures officielles concer- d’aide sociale. Les ser- nant le transport d’une vices de protection so- victime potentielle vers ciale ont une capacité les services. Plus précis- très limitée et reçoivent SERVICES ément, on ne sait pas l’aide d’associations à exactement qui est cette fin, même si aucun responsable du tran- accord de coopération sport de la personne à n’a été signé. 4e problème Les personnes potentiel- l’exception des quelques PROCESSUS lement victimes n’ont personnes qui résident D’IDENTIFICATION pas accès aux droi- dans le centre d’accueil ts sociaux, pendant le de l’Etat, les autres sont SANS SOUTIEN processus d’identifica- laissées sans soutien tion, qui dure générale- et certaines peuvent 3-12 MOIS ment de 3 à 12 mois. même être sans abri. Pendant cette période, à Il n’existe qu’un seul autres victimes de la centre d’accueil de traite, y compris les fem- l’Etat pour les victimes mes victimes de traite à de la traite, dont la ca- des fins d’exploitation pacité est très limitée et sexuelle qui ne sont pas UN SEUL CENTRE UNIQUEMENT qui accueille exclusi- en danger. Lorsqu’une D’ACCUEIL POUR vement des femmes personne potentielle- victimes de traite à ment victime est un res- DANGER des fins d’exploitation sortissant d’un pays tiers, LOCALEMENT sexuelle en danger lo- la seule possibilité de calement. Il n’y a pas recevoir une aide est de d’autres hébergements demander l’asile afin de protégés, ce qui signifie bénéficier des conditions qu’il n’y a pas de cen- d’accueil destinées aux tre d’accueil pour les demandeurs d’asile. 38
Il peut arriver qu’une per- fication, il s’avère que la sonne potentiellement personne n’est plus/pas SANS AUCUNE AU COURS DU victime soit initialement en danger, cette der- PROCESSUS ASSISTANCE considérée comme nière, même si elle a reçu éligible à l’hébergem- auparavant une assistan- ent au sein du centre ce et un soutien complets, d’accueil de l’Etat par- se retrouve sans aucune N’EST PLUS/PAS EN DANGER EN DANGER ce qu’elle est considérée ou presque assistance, comme étant en danger. jusqu’à son identification Cependant si au cours formelle. du processus d’identi- 5e problème Les personnes potentielle- Cependant, les person- ? ment victimes n’ont pas nes potentiellement victi- accès aux soins méd- mes de traite ne relèvent icaux, à l’exception des pas nécessairement personnes hébergées du droit d’asile ou ne dans le centre d’héberg- souhaitent pas s’y inscrire ement sécurisé. Comme et, même si elles le font, de nombreuses person- il n’est pas possible de nes sont sans papiers, faire une demande im- elles n’ont pas droit aux médiatement. Ceci est soins médicaux et de ce très problématique car fait, elles demandent sou- parfois, l’état de santé vent l’asile afin d’avoir ac- des victimes potentielles cès au même soutien que nécessite, en premier lieu, les demandeurs d’asile. un traitement médical. 6e problème Seule la police an- de parler à la police ti-traite peut officiel- pour quelque raison que lement identifier une ce soit (par exemple, par N’EST PAS victime et il n’y a pas de crainte pour la sécurité de RECONNUE procédure légale pour sa famille), elle n’est pas VICTIME contester cette décision. officiellement reconnue Si une personne refuse comme victime. 39
Les victimes sont infor- de ce fait elles n’ont pas mées verbalement et en toujours connaissance du IDENTIFIÉ personne lorsqu’elles ont processus d’identification été officiellement identi- et ne savent pas à quoi fiées, mais ne sont pas s’attendre, notamment en toujours informées en cas de refus.Les informa- ce qui concerne la durée de ce processus.Il ne leur PAS IDENTIFIÉ ? tions données aux victimes est pas non plus demandé potentielles par les servi- si elles sont prêtes à parler ces sociaux est insuffisante à la police. 7e problème Après l’identification, la de l’aide financière. RETARDS personne victime a accès Pendant cette période, aux droits, mais il y a des elle ne reçoit que très peu VICTIME retards (minimum deux d’argent d’urgence. mois) dans la réception Un autre problème concer- n’ait un autre statut légal ne le permis de séjour pour pour résider dans le pays. APRÈS PERMIS DE SÉJOUR ÉVALUATION PERMIS DE SÉJOUR une victime identifiée qui Dans les cas où il n’y a 1 AN DES RISQUES souhaite coopérer avec les pas de procédure judi- autorités de poursuite. Un ciaire, la victime reçoit un permis de séjour tem- permis de séjour tem- poraire est généralement poraire d’un an. Pour les accordé pour un an et est victimes de la traite victi- PAS DE PROCÉDURE PERMIS DE SÉJOUR renouvelé pour la durée de mes de traumatismes, cela JUDICIAIRE 1 AN la procédure pénale. crée des difficultés dans le Ensuite, après une év- processus de réhabilitation aluation des risques, en raison de l’insécurité la victime peut perdre du statut et du sentiment SENTIMENT D’INSTABILITÉ son droit de résidence d’instabilité quant à l’a- à Chypre, à moins qu’elle venir. En outre, pendant la police, alors qu’aucune procédure judiciaire, considération n’est accor- seules les victimes se dée aux difficultés émot- PROTECTION trouvant dans des situa- ionnelles rencontrées par tions de danger reçoiv- une victime pendant la ent la protection de la procédure judiciaire. SITUATIONS DE DANGER 40
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