La brigade blindée 1 au Comptoir Suisse 10
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1 / 15 La brigade blindée 1 au Comptoir Suisse 10 La solidarité comme mot d’ordre 13 Rapport annuel de la Brigade blindée 1 La sécurité a un prix. L’insécurité a un coût. 5 Internationale Situation « MERLE », exercer le combat retardateur 8 ELTAM Schweizer Armee
Editorial La Tribune du commandant de la brigade blindée 1 Officiers, sous-officiers, soldats et chers lecteurs « Ton pays, ta sécurité, ton armée ». Ce sont par ces trois mots forts de sens que l’Armée se présente à la population durant toute l’année 2015, sur 16 sites différents et hors des casernes. La Brigade Blindée 1 a le privilège d’être l’Invité d’Honneur du Comptoir Suisse, du 12 au 21 septembre prochain, à Lausanne. Avec le concours du bat chars 18, engagé entre Bure et Lausanne, notre Brigade déploiera ses moyens lourds et organisera des journées thématiques en s’adressant à la population mais également aux repré- sentants de l’économie et des Hautes écoles. Nous tiendrons des conférences sur différents thèmes d’actualité tels que les conflits actuels, le rôle de l’exploration, les menaces et les tendances de leurs évolutions. De même, nous animerons des podiums et séminaires traitant des méthodes de gestion de crise, de la communication, en collaboration avec les HES. Nous n’oublierons pas les dimensions historiques, car nous y consacrerons discussions et conférences tellement important pour comprendre d’où l’on vient et où l’on va. Aller à la rencontre de la société civile, c’est également défendre les valeurs de son armée. Le contexte international nous conduit à constater que demain tout peut arriver. Cette dimension nouvelle incite à rappeler avec raison et crédibilité notre rôle sécuritaire il est bon de rappeler notre rôle. L’avancement reste le défi majeur lancé à tous les commandants. Il faut donc non seulement parvenir à motiver la relève mais également convaincre les employeurs, recteurs et directeurs d’école de permettre Brigadier Yvon Langel à leurs employés, élèves et étudiants d’effectuer dans les meilleures Commandant de la brigade blindée 1 conditions les jours de service liés à leur fonction. Oui, nous sommes capables de former des cadres qui peuvent ensuite, légitimement, occuper des postes importants dans la société civile. Dans le contexte actuel, plus que jamais, notre présence est in- dispensable. Récemment, nous avons été engagés au profit de la tenue de La Conférence sur la Syrie, dans les cantons de Genève et de Vaud. Quelque 400 hommes de l’Inf Bat 16 ont mené à bien cette mission. « Quand on a son fusil chargé et que devant vous passe John Kerry, il ne faut pas trembler » nous disait un officier. Une preuve de plus confirmant en effet que l’armée de milice mérite le respect, est capable de remplir des missions complexes, tout en défendant avec brio les valeurs qui animent le citoyen-soldat. Il faut que cela continue ainsi, non ? Je me réjouis de vous retrouver nombreux lors du Comptoir Suisse et je sais pouvoir compter sur vous pour venir avec vos proches et amis, et passer ensemble, dans un esprit convivial, de bons moments. 2 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
Contenu Sommaire Photo de couverture Bat expl 1 en action (Photo : app chef Philippe Ballerstedt) 4 Le renseignement dans la brigade blindée 1 5 La sécurité a un prix. L’insécurité a un coût. 6 Le mot du sous-officier Adjudant-chef Paul Bron 7 Le mot du sous-officier Sergent chef Mathias Buchwalder 8 « MERLE », exercer le combat retardateur ELTAM 10 La Brigade blindée 1 invitée d’honneur du 96e Comptoir suisse 6 Le mot du sous-officier Interview Adjudant-chef Paul Bron 13 La solidarité comme mot d’ordre Rapport annuel de la Brigade blindée 1 L’actualité des corps de troupe : 16 Bat aide cdmt 1 17 Bat expl 1 18 Pz Bat 12 19 Bat chars 17 20 Bat chars 18 8 « MERLE », exercer le combat retardateur ELTAM 21 Bat Inf 16 22 Bat G 2 23 Gr art 1 13 La solidarité comme mot d’ordre Rapport annuel de la Brigade blindée 1 Impressum armée.ch, le magazine des militaires de la Brigade blindée 1, paraît deux fois par année en français et allemand. Editeur : Chef de l’Armée et commandant de la brigade blindée 1 Rédaction : Chef communication, maj Christian Chenaux, of journaliste, of spéc (cap) Baptiste Feuz, PIO des bataillons, brigade blindée 1, 1110 Morges Traduction : Maj Sibylle Probst, sdt Maxime Ledermann, sdt Mauro Wirz Mise en page et production : sdt Louis-Philippe Daven, sdt Gregory Zwygart Impression : IRL plus SA, Renens Changements d’adresse : Les militaires incorporés les annoncent par écrit au chef de section de leur lieu de domicile. Tous les autres les annoncent par écrit au commandement de la Brigade blindée 1. Copyright : DDPS, domaine Défense Internet : www.armee.ch / www.brbl1.ch Facebook : www.facebook.com/brbl1 armée.ch Brigade blindée 1 1/15 3
Le renseignement lt col EMG Alexandre Vautravers Le renseignement « à la Une » Texte: lt col EMG Alexandre Vautravers sibilité déterminante pour l’action » où il s’agit d’argumenter en termes de capacités et d’intensions de l’adversaire dans les quatre Le domaine de base de commandement 2 (DBC) fait l’objet, à la brigade dimensions que sont les forces, l’espace, le temps et l’information blindée 1, d’une attention particulière. En effet, le déploiement de forces (FETI). et leur manœuvre n’est pas imaginable sans informations précises sur • Dans le processus de planification de l’action, le DBC2 n’est les risques et les menaces auxquelles elles peuvent être confrontées ; plus responsable de l’analyse de l’adversaire et du milieu alors que les moyens et les possibilités de l’adversaire « dimensionnent » notre le DBC3 avait la responsabilité d’autres produits intermédiaires. propre action ; enfin, la protection des forces revêt une importance Désormais, des équipes mixtes renseignement/opérations (2/3) sont croissante – surtout lorsque l’on parle des éléments de décision tactiques mises sur pied pour réaliser en parallèle chacun de ces produits. et opératifs de notre armée – c’est-à-dire les formations mécanisées. Le Il nous a semblé pertinent, durant SATURN, que les officiers DBC2 à l’échelon de la brigade se compose d’une cellule, elle-même responsable de l’acquisition se focalisent sur le milieu et que les divisée dans les deux composantes traditionnelles du renseignement : spécialistes de l’analyse se focalisent sur l’adversaire. acquisition et analyse. • Avec le Développement de l’armée (DEVA), un bataillon d’explo- ration sera supprimé. Mais en contrepartie, chaque bataillon recevra Formation continue une troisième compagnie. Les matériels actuels (véhicules d’explo- Le renseignement n’est pas une formation que l’on tamponne dans un ration Eagle et chasseurs de chars Piranha-TOW) seront remplacés livret de service une fois pour toute. C’est une formation continue qui par une ou plusieurs plateformes de renseignement modernes et s’adapte aux changements internationaux. C’est aussi un engagement capable d’emmener davantage d’équipements – en particulier des personnel, des lectures, de la curiosité, des questions, afin de rester senseurs optroniques et électroniques. à jour. • A terme, il est prévu que des équipes d’explorateurs soient formés pour mener la conduite du feu. Ainsi, la conduite des commandants En plus de sa fonction de base, la cellule est responsable de la formation de tir à la brigade blindée 1 est déjà réalisée au travers du DBC2 – continue/technique des spécialistes du renseignement au sein de sachant que la conduite du feu passe évidemment toujours via le la brigade blindée 1 – soit environ 70 officiers et sous-officiers de système de transmission de données INTAFF, par la batterie CCF renseignement incorporés dans les corps de troupes. et enfin aux batteries concernées. Exercices La brigade blindée 1 réalise chaque année des exercices regroupant plu- Semper Fidelis sieurs bataillons lors la troisième semaine de leurs cours de répétition. Le renseignement devient de plus Ainsi, DUPLEX’14 a eu lieu au mois d’août, voyant le déploiement du en plus un moyen d’action, au bataillon d’exploration 1 et du bataillon de chars 18 le long de la vallée fur et à mesure que l’intégration du Rhin, entre Coire au sud et Arbon au nord. Le DBC2 a organisé entre « senseurs » et « effecteurs » la régie ainsi que l’arbitrage de l’exercice, sans oublier l’engagement se réalise – permettant ainsi la des marqueurs. conduite des feux indirects de l’artillerie, des mortiers, voire de En février 2015, ANGERONA-DUPLEX a vu l’engagement simultané l’aviation. Le renseignement est du bataillon d’exploration 1 et du bataillon de Génie 2. Un exercice un «multiplicateur de forces » car TRIPLEX est prévu pour 2016. il permet de surveiller –grâce à ses senseurs électroniques et ses Défis drones– de très vastes secteurs, là Le monde du renseignement et de l’information est en perpétuel où auparavant, des forces impor- lt col EMG Alexandre Vautravers changement. Certains vont nous toucher à court ou moyen terme et tantes étaient nécessaires. Il est il est nécessaire de s’y préparer. un outil indispensable du combat interarmes, où la constitution de • Il est ainsi prévu de re-créer un second poste d’officier de rensei- « groupements de combat » bataillonnaires est la règle ; l’organisation gnement dans chacun des corps de troupes. Ceci est une excellente et les moyens de ceux-ci doivent leur permettre de gagner en autono- nouvelle, permettant une véritable redondance et une meilleure mie, d’être adaptés aux menaces et capables de remplir toute la palette capacité à durer. Mais il nous faut recruter et former ces officiers de leurs missions. Il « protège » nos forces avant l’action et permet en conséquence. leur engagement au moment opportun, leur donne le temps et leur • La brigade blindée 1 a déjà introduit la Conduite et organisation permet de réagir face aux surprises et aux actions de l’adversaire. La des états-majors 17 (COEM 17). Le langage et les processus changent. filière du renseignement est passionnante. Elle est adaptée à l’armée de Ainsi il n’est plus question de possibilités adverses « la plus dange- milice car elle requiert et met en valeur de nombreuses compétences reuse » ou « la plus probable. » Il n’y a plus de distinction entre les et savoir-faire civils comme militaires. processus de planification des actions de défense ou subsidiaires. Aujourd’hui, on se concentre donc sur l’élaboration d’une « pos- → L’article complet sur www.brbl1.ch 4 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
International lt col EMG Alexandre Vautravers La sécurité a un prix. L’insécurité a un coût. Texte: lt col EMG Alexandre Vautravers Malgré les progrès réalisés dans le domaine du désarmement, il faut constater que le monde de 2015 n’est pas plus sûr que celui de 1995. Si l’Europe désarme –plus en raison de la conjoncture économique et d’ar- guments populistes qu’en fonction de priorités stratégiques– il n’en va pas de même dans le reste du monde. Depuis l’an 2000, le nombre de conflits armés à travers le monde connaît une croissance inquiétante. D’opérations humanitaires ou de maintien de la paix, nous assistons dé- sormais à de véritables guerres conventionnelles, allant jusqu’à utiliser Scènes de conflits armés dans le monde des armes lourdes à longue portée, voire des armes chimiques improvi- sées, sans parler des nouvelles technologies : virus informatiques, opé- la laisse des traces et explique, en partie, l’essor du djihadisme armé, de rations d’influence et d’information. Enfin les conflits ne sont plus lo- plus en plus internationalisé. La Suisse n’est pas épargnée par ce phé- caux, mais prennent désormais une ampleur globale. Peut-on limiter les nomène de radicalisation et d’actions terroristes. Une vingtaine de cas conflits et les armements ? Un traité pour l’interdiction des mines an- sont en train d’être instruits. La loi sur les services de renseignement ti personnelles existe depuis 1997. Le Statut de Rome établit la Cour pé- est en passe d’être renforcée. nale internationale (CPI) en 1998. Une Convention signée en 2008 in- terdit l’usage de munitions à sous-munitions (cargo). Le traité de Prague L’Est (New START) vise la réduction de moitié des armements nucléaires amé- La situation la plus préoccupante sur le plan stratégique reste cepen- ricains et russes. Un traité sur le commerce des armes (ATT) de 2014 a dant la crise ukrainienne. Après un renversement du pouvoir à Kiev, pour but de rendre chaque Etat responsable de ses ventes et transferts l’UE, la Russie puis l’OTAN se sont impliqués dans un conflit qui a d’armements, ainsi que de l’utilisation qui en sera faite. Peut-être les né- vu successivement la Crimée puis le Donbass se séparer de l’Ukraine. gociations P5+1 à Genève, Montreux puis Lausanne aboutiront-elles à Cette guerre est « hybride » dans le sens où des forces irrégulières, des empêcher la prolifération nucléaire iranienne et à un apaisement des pressions diplomatiques et un contrôle de l’information ont permis tensions entre Washington et Téhéran. Bien sûr, certains seront plus d’influencer les populations ; des forces spéciales ont été employées ou moins sceptiques sur la valeur ces papiers, ou plus généralement sur pour recruter, encadrer et engager des moyens irréguliers ; enfin, à le poids du droit ou de la communauté internationales. Car ce système tout moment des forces conventionnelles peuvent intervenir, par-de- connaît, depuis l’été 2013, une paralysie politique, une crise de légitimi- là la frontière si nécessaire, afin de mener une action décisive. Lors de té et une profonde détérioration sur le terrain. son indépendance en 1991, l’Ukraine a abandonné la totalité de ses armes nucléaires à la Fédération de Russie – alors qu’elle avait droit Le Sud à 33% des armes stratégiques et conventionnelles de l’ex URSS. Du- L’usage en Syrie d’armes chimiques en août 2012 n’a pas été suivi d’ac- rant une décennie, Kiev a été célébré comme un champion du désar- tion. Pire, on parle à nouveau de l’utilisation d’armes chimiques impro- mement, ne consacrant que 0,7% de son PIB à la défense. Aujourd’hui, visées à base de chlore... Le conflit syrien s’est entre-temps internationa- cependant, l’Ukraine est bien seule et son armée dans un état d’impré- lisé. L’Irak a peine redevenue indépendante a été aussitôt plongé dans paration incroyable. Un tiers de son armée a déserté – en particulier un conflit sectaire entre un Gouvernement pro-shiite/Iran et des mino- les cadres. En mai 2014, le pays n’a d’autre choix que de réintroduire rités indépendantistes. Aux quelque 133’000 victimes depuis l’invasion le service militaire obligatoire. En août, l’offensive de Kiev est stoppée américaine de 2003, en moins d’un an les luttes internes contre l’Etat net par les forces pro-russes, soutenues par-delà la frontière par des islamique ont probablement doublé ce chiffre. A quelques centaines de bombardements massifs. Depuis, les rebelles pro-russes gagnent du kilomètres de là, l’insurrection shiite au Yémen a poussé le Gouverne- terrain, au mépris des accords de paix internationaux. Cette guerre a ment –soutenu par Washington– à l’exile et a mis l’Arabie saoudite à la déjà fait plus de 6’000 morts. tête d’une coalition lourdement armée mais qui peine à mener une ac- tion coordonnée et décisive. Les crises que les Occidentaux ont cru « ré- Et la Suisse ? gler » par des bombardements ciblés et le soutien à des factions locales, Nous sommes aujourd’hui bien loin de l’euphorie des « dividendes de la en Lybie ou au Mali, sont loin d’être stabilisées. Les communautés sont Paix » de 1995. Si les pays européens ont réduit et professionnalisé leurs polarisées et peuvent s’embraser à n’importe quelle étincelle. Le conflit forces, ils ont parfois bien de la peine à « mutualiser » celles-ci pour en civil s’étend par ailleurs en République centre africaine et au Nigéria. faire un véritable outil de sécurité cohérent. L’OTAN est désormais en- La situation sécuritaire et économique pousse par ailleurs des cen- gagé dans un nouveau bras de fer avec la Russie, à la demande des pays taines de milliers de personnes à l’exile vers les pays du Nord. Des di- de l’Est – car il faut rappeler que cinq Etats membres de l’OTAN ne dis- zaines de personnes trouvent la mort chaque jour en Méditerranée. La posent d’aucune force aérienne ; et qu’un nombre similaire ne dispose lutte contre le terrorisme ne connaît pas de frontières. En Afghanistan que de capacités très réduites. Malgré la promesse de « pivot vers l’Asie » et au Pakistan, l’action des Américains comme celle du Gouvernement les forces américaines sont donc bel et bien de retour en Europe. pakistanais, incapables de stabiliser et d’installer un Etat de droit, ont provoqué plus de 170’000 et 50’000 victimes civiles respectivement. Ce- → L’article complet sur www.brbl1.ch armée.ch Brigade blindée 1 1/15 5
Interview Le mot du sous-officier «On est en constant processus d’évolution.» Texte: sdt Sylvain Bachmann utiliser ces connaissances pour développer certains outils qui ont pour Photos:sdt Julien Ston objectif de faciliter la gestion des délais, par exemple. Pour cet aspect, je bénéficie de l’appui de certains militaires de la brigade. Quelle est votre place au sein de la brigade blindée 1 ? Je travaille pour la brigade au niveau professionnel. J’y occupe un poste Face à ces nombreuses tâches, quelle est la clé pour être efficace ? d’employé civil avec utilisation du grade d’adjudant-chef dans tous les Il est essentiel de collaborer avec l’Etat-major de brigade. Le partage contacts et port de l’uniforme lors des contacts avec la troupe. Je suis de données et de documents par le biais de l’informatique facilite bien remplaçant du colonel Doninelli, chef de service de la brigade blindée 1. entendu l’échange d’informations. Cette dimension s’est accrue ces cinq Je ne suis donc pas incorporé à l’Etat-major de cette dernière et effectue dernières années. Il est toutefois aussi nécessaire que nous connaissions mon travail de milicien pour la Rég ter 2. les travaux en cours afin de répondre aux questions qui nous parviendront ensuite. Nous essayons donc d’être présents au moins un jour durant Concrètement, quelles sont les tâches qu’il vous faut accomplir les cours d’Etat-major. Dans mon travail quotidien, je suis en relation au bureau de brigade ? presque permanente avec l’officier supérieur adjoint de la brigade, ce qui Mon travail serait plutôt celui d’un « généraliste ». Il me faut en effet jongler est une bonne façon de coordonner les aspects militaire et administratif. entre plusieurs tâches. Il y a tout d’abord un aspect administratif pur et dur (correspondance, tenue de l’agenda du commandant de brigade, relais de Votre engagement en tant que milicien possède d’ailleurs certaines l’information) qui me demande souvent de faire le lien entre les comman- particularités. dants et les adjudants de bataillons et le QG. Je dois donc effectuer un rôle En effet, dans mon engagement de milice, je suis vérificateur à temps partiel de triage des questions et des l’informations pour pouvoir transmettre pour le compte des relations internationales de défense dans le cadre de celles-ci au bon endroit et à la bonne personne. A côté de cela, je m’occupe l’OSCE. Concrètement, il s’agit soit d’aller faire des inspections ou des du domaine non officier, c’est-à-dire de tout ce qui concerne l’avancement vérifications à l’étranger, soit d’accueillir et accompagner des militaires pour autant qu’il ne s’agisse pas des officiers. Le dossier d’un soldat qui étrangers en Suisse. Selon sa définition officielle, la vérification « sert au veut devenir sergent doit par exemple passer par moi. Potentiellement, contrôle et au respect des accords et des traités internationaux portant les candidats à l’avancement représentent plus de 6500 militaires. Je dois sur la maîtrise des armements. » Ces engagements sont de courte durée, ainsi être en liaison quasi permanente avec les adjudants des bataillons de l’ordre d’une semaine environ. Il m’est par exemple été donné de partir pour le domaine du personnel puisque ceux-ci établissent les dossiers que en mission au Kazakhstan. Je suis également expert en armes légères et je contrôle ensuite. Pour terminer, je suis responsable informatique du de petit calibre (ALPC). Ici, l’objectif est de traiter de la prévention, de QG de brigade. J’étais informaticien avant d’entrer à la brigade et je peux la sécurité, du transport d’armes, des divers types d’armes et munitions. Il est aussi question du processus de vieillissement des munitions et de leur « délaboration », c’est-à-dire leur élimination. Il m’est ainsi arrivé d’accompagner des officiers russes en Suisse afin qu’ils puissent voir comment nous procédons à l’élimination des munitions ou de donner un cours de deux semaines au Burundi. Pour terminer, comment voyez-vous l’évolution de votre travail au bureau de brigade ? L’armée se réduit, c’est un fait, et la brigade va devoir évoluer en tenant compte de cette donnée. Notre objectif sera de trouver des solutions qui nous permettront de continuer à garantir une cohérence et une stabilité entre l’Etat-major, le commandement et les bataillons. Face aux défis que le futur nous réserve, j’essaie d’adopter la devise du brigadier Langel. Je dois être calme face aux nombreuses tâches entre lesquelles il faut jongler, droit car il y a une ligne de conduite à respecter et aller de l’avant car on est en constant processus d’évolution. Name: Paul Bron Grade: adjudant-chef Fonction: sous-officier territorial Incorporation: Rég ter 2 Ecole de recrue: 1990, ER inf 202, canonnier lance-mines Age: 44 ans Domicile: Gimel Profession: remplaçant du chef de service de la brigade blindée 1 Famille: compagne Sniejana, 2 garçons Passions: famille, ski, histoire, cuisine, tir 6 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
Interview Le mot du sous-officier «Le grade de sous-officier est le plus beau du monde» Texte: sdt Edouard Lebedinsky Photo: sdt Julien Ston Nom: Buchwalder Prénom: Mathias Grade: sergent chef Fonction: Sof équipage Incorporation: Cp 18/4 Ecole de recrue: Pz RS Pz Gren Bes KP 21 (2005) Année de naissance: 1985 Domicile: Leysin Profession: Informaticien Hobbies: Downhill, Snowboard Quelles étaient vos motivations pour entrer à l’école de sous-officiers ? Que cherchez-vous à transmettre aux soldats lorsque vous êtes en Avant toute chose, ma première motivation a été la possibilité de faire service ? Quel état d’esprit essayez-vous d’instaurer ? plus que les autres et de saisir cette chance qui m’était offerte, alors que J’essaie de leur transmettre ma bonne humeur, mon expérience et je n’avais que 20 ans. Ensuite, je savais que ce n’était pas une école facile mes connaissances techniques, mais aussi certaines valeurs, surtout et je voulais voir ce dont j’étais capable et jusqu’où je pourrais aller. aux plus jeunes. A la « 4 », l’état d’esprit vient du commandant, c’est Enfin, j’ai toujours entendu dire autour de moi qu’être sous-officier sa compagnie. A nous, sous-officiers, de le transmettre. C’est un état est l’une des plus belles fonctions à l’armée, je voulais donc le vérifier d’esprit qui m’a toujours correspondu et qui peut se résumer simple- par moi-même; je n’ai pas été déçu! ment : « En avant tous ensemble et toujours devant ». Quelles ont été vos plus grandes satisfactions au cours de cette Trouvez-vous aisé de concilier les devoirs liés à votre grade, qui période d’avancement ? comprennent le fait de donner des ordres, à l’esprit de camaraderie Je crois que les plus grands moments de satisfaction arrivent quand on souvent valorisé et recherché à l’armée ? se rend compte de quoi on est capable à 20 ans, autant physiquement Le grade de sous-officier est le plus beau du monde, car il permet de que mentalement, et qu’on parvient à dépasser ses limites dans ces deux rester proche du terrain et de la troupe tout en ayant des responsa- domaines et à aller encore plus loin qu’on ne l’avait jamais imaginé. bilités. Je tente de suivre une idée simple pour concilier l’esprit de Plus concrètement, je pense aussi à deux événements qui m’ont apporté camaraderie et le devoir lié au grade: prouver aux gens dont vous êtes beaucoup de satisfaction. Le premier est d’être arrivé à la fin de la responsable et qui vous entourent qu’ils peuvent avoir confiance en marche des 50 km après une semaine d’endurance particulièrement vous, qu’ils peuvent vous suivre les yeux fermés et que vous êtes là pour éprouvante. Le second est la cérémonie durant laquelle on reçoit eux. Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes dans une armée (enfin!) son grade de Sergent, même si à ce moment-là on ignore de milice et que chacun peut par son expérience civile apporter un encore que le plus dur reste à venir avec le payement de galon. Je tiens plus. Si vous réussissez cela, vous commandez et vous travaillerez avec à préciser que quand j’ai fait mon école de Sof elle durait 14 semaines. des camarades, des “frères d’armes” et vous irez de l’avant ensemble. Quelles sont pour vous les qualités que doit avoir un bon sous- Pour finir, pourriez-vous nous dévoiler certains de vos projets, tant officier ? militaires que civils ? Un Sof est avant tout un spécialiste technique qui doit connaître Ma carrière en tant que milicien arrive presque à sa fin, il me reste parfaitement son domaine et être une personne de référence pour encore 5 jours de service que je vais effectuer cette année. Il sera ses supérieurs ainsi que pour les hommes de la troupe. Il doit aussi ensuite temps de laisser la place aux « jeunes » et les laisser perpétuer pouvoir gérer n’importe quelle situation de manière autonome et faire l’esprit de la « 4 », en espérant que les fondements de cette dernière preuve de créativité face au problème. La dernière chose, de mon point restent toujours les mêmes. Je me lance par contre dans une nouvelle de vue la plus importante, est qu’il doit être proche de ses hommes, aventure du côté professionnel: je reprends des études et espère obtenir les soutenir et être une personne de confiance pour son officier. Ce un brevet fédéral à la fin de celles-ci. lien entre la troupe et les officiers est primordial. armée.ch Brigade blindée 1 1/15 7
ELTAM ELTAM « MERLE », exercer le combat retardateur Les officiers du Bat chars 12 et du Bat inf 16 ont passé trois jours à Thoune pour parfaire la conduite des bataillons. Texte: sdt Sylvain Bachmann fidèles de compartiments de combat dotées d’une vision panoramique à Photos:sdt Julien Ston 360° ». Les chefs de section se trouvent quant à eux devant des écrans qui leur permettent d’avoir une vision du terrain et d’accéder à des cartes. Il faut être Deux bataillons doivent faire face à un ennemi cinq fois supérieur dont à l’aise avec le système informatique qui, d’un oeil extérieur et non exercé, il faut freiner l’avancée afin de gagner du temps pour permettre à une autre impressionne par sa complexité et la marge de manoeuvre qu’il laisse aux formation de se préparer au combat, se mettre en sécurité ou se réorganiser. participants. D’autant plus que les opérations sont scrutées par la direction Dans le jardon tactique, on parle de combat retardateur. Voici, présentée très de l’exercice qui aura ensuite la tâche d’évaluer la performance des militaires schématiquement, la donnée initiale de l’exercice « MERLE », du nom du engagés. Trois sessions sont d’ailleurs prévues et permettent soit de tout Général Pierre Hugues Victoire Merle, officier sous Napoléon Ier qui s’est reprendre à zéro en cas d’échec ou de grosse erreur, soit de poursuivre le illustré durant la campagne de Russie (1812) par une manoeuvre du même scénario jusqu’à son terme. La progression dépend ainsi des décisions prises genre. Pour le Bat chars 12 et le Bat inf 16, il n’y a toutefois pas de terrible par les acteurs. Chaque session est suivie d’une critique durant laquelle il est hiver à braver, mais le Centre d’instruction des troupes mécanisées (CIM) possible de convoquer des enregistrements des transmissions et des captures de Thoune à rejoindre, du 24 au 26 novembre, pour s’entraîner. d’écran prises durant l’exercice. Grâce à ces outils, les participants obtiennent un retour rapide sur les choix qu’ils ont faits et peuvent prendre les remarques Au total, ce sont environ 150 hommes, en grande majorité des en considération pour la session suivante. Ainsi, dans un temps restreint, il officiers, qui vont travailler durant trois jours sur cette situation de crise à est possible de planifier, d’engager et de voir les résultats des choix tactiques l’aide du système ELTAM (Simulateur électronique tactique pour les forma- sur le terrain virtuel. Les trois sessions passées et la discussion finale réalisée, tions mécanisées). C’est donc virtuellement que les mouvements de troupes l’exercice est terminé. et les affrontements ont lieu, même si l’emploi de simulateurs et d’écrans d’ordinateurs vise un réalisme aussi poussé que possible. Face à l’ennemi, Ecrans et simulateurs, on est bien loin du terrain! Pourtant, joué par les membres de la direction de l’exercice, les deux bataillons devront les exercices sur le système ELTAM sont ce qu’il y a de plus proche d’un prouver qu’ils sont prêts pour ce type d’engagement. engagement véritable. En effet, les places d’armes et de tir en Suisse, si elles permettent d’instruire et d’entraîner un bataillon échelon par échelon, L’exercice débute par une phase de préparation qui s’étend sur n’offrent pas la possibilité d’entraîner un exercice comme « MERLE » qui un jour et demi, du lundi matin jusqu’au mardi midi. Les participants, demande un espace trop important et une logistique particulièrement lourde. répartis en plusieurs groupes, se familiarisent avec ELTAM, mais travaillent Le simulateur est donc le moyen le plus efficace lorsqu’il s’agit de réunir surtout sur les données qui leur ont été transmises (mission, cartes, troupes plusieurs bataillons pour s’instruire au combat interarmes. Lors du travail à disposition), grâce auxquelles ils mettent sur pied les éléments tactiques sur ELTAM, sont réunis les commandants de bataillon, les commandants qui seront suivis lors de l’engagement. Trois sessions, appelées « Baserun », de compagnie et les chefs de section. Car il ne faut pas l’oublier, l’objectif se succèdent pour permettre aux officiers de se familiariser au système. principal est que tous progressent dans la conduite. Le colonel EMG Brönni- Les états-majors des bataillons sont, pendant ce temps, eux, en phase de mann ne manque pas de le rappeler: « ce qui est exercé et évalué en priorité, planification puis transmettent le fruit de leurs réflexions aux techniciens c’est la conduite du bataillon par ses officiers. Ces derniers doivent pouvoir d’ELTAM qui entrent toutes les données dans le système informatique. La se rendre compte que de leurs décisions, bonnes ou mauvaises, découlent planification et la mise en place sont terminées, l’heure de l’engagement a toutes les actions suivantes qui peuvent conduire à la réussite ou à l’échec sonné. de la mission. Ainsi, pour réussir l’exercice, il ne faut pas obligatoirement vaincre l’adversaire, ce qui n’arrive presque jamais, mais surtout avoir bien « MERLE » commence véritablement, tous les participants mené ses hommes. » Selon le colonel EMG, un autre aspect important de la retrouvent leurs troupes où ils ont voulu les placer. Pendant l’engagement, conduite est aussi entraîné et évalué: le respect des hiérarchies et des niveaux les commandants de bataillon et de compagnie « disposent de reproductions d’intervention. 8 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
Interview du colonel L. Bovay Texte: sdt Sylvain Bachmann conduite et c’est elle que nous mettons à l’épreuve durant l’exercice. Je Photos:sdt Julien Ston participe d’ailleurs aussi à l’évaluation de ce dernier tout comme une dizaine d’autres personnes qui appartiennent au groupe de direction de l’exercice. Mon colonel, pourriez-vous nous expliquer quel est le lien entre votre fonction au sein de la brigade blindée 1 et l’exercice « MERLE » ? Quels sont les critères qui fondent l’évaluation? Je suis le commandant remplaçant de la brigade blindée 1. Comme Il faut bien distinguer la phase de planification qui permet d’évaluer le le veut la coutume, c’est l’homme qui occupe cette fonction qui a la travail de l’EM et la phase d’exercice durant laquelle c’est la conduite responsabilité d’ELTAM. Je suis donc présent à Thoune pour super- qui est jugée. Pour la première, l’évaluation se fait presque en direct, viser l’exercice. Toutefois, il faut préciser que cette année fait office lors des critiques intermédiaires. Les officiers sont poussés à justifier de transition puisque j’assiste le colonel EMG Brönnimann, mon leurs choix et à les expliquer clairement. prédécesseur, qui a accepté de suivre encore un exercice afin de faciliter le transfert des responsabilités. J’ai donc la chance de bénéficier de son Pour la seconde, certains critères précis peuvent être pris en considéra- expérience avant d’être seul à diriger l’année prochaine. tion, comme les pertes ou le nombre de cibles atteintes, même si ce sont les prises de décisions et leur application qui sont observées en priorité. Un exercice comme celui-ci doit demander une importante prépara- tion ? Quelle est selon vous la plus-value des simulateurs utilisés pour En effet, il faut y travailler plusieurs mois avant qu’il devienne opé- l’exercice? rationnel. C’est tout d’abord à la création de l’exercice au niveau Il ne serait pas envisageable d’exercer en réel deux bataillons et tous tactique qu’il s’agit de s’atteler, afin que le concept corresponde à ce leurs échelons. ELTAM offre cette possibilité, ce qui est essentiel car que le commandant de brigade a fixé comme objectifs. Le plus gros du cela permet aussi d’entraîner la coordination entre les bataillons. C’est travail reste ensuite à réaliser: élaborer l’exercice dans tous ses détails également l’occasion d’intégrer à l’exercice de nouveaux règlements et en collaboration avec l’EM de brigade et les techniciens ELTAM. de les mettre immédiatement en application. Plus concrètement, nous avons présenté le concept pour le prochain exercice durant l’été 2014, alors qu’il ne sera testé qu’au printemps Pour finir, les retours peuvent se faire presque en temps réel et de 2015. Néanmoins, dès le départ, l’idée est de préparer un exercice qui manière très précise par le biais des captures d’écran et des enregistre- pourra être utilisé par tous les bataillons, dans le but d’entraîner tous ments des transmissions. Ceci est une plus-value pour l’apprentissage. les corps de troupe de la brigade. Le thème reste donc le même, mais est déclinable en plusieurs versions. Au contraire, voyez-vous des limites à ce type d’entraînement? Certains individus justifient leurs erreurs en mettant le système infor- Quel est votre rôle durant l’exercice ? matique en cause. Or, les règles sont claires dès le départ: les machines Je dois guider et intervenir si nécessaire dans le processus de planifica- fixent un cadre, proposent des fonctionnalités avec lesquelles il faut tion. Il faut en effet garantir que ce qui est produit soit non seulement savoir jouer et contre lesquelles il ne s’agit pas de se battre. En ce sens, réalisable une fois que l’exercice à proprement parler débutera, mais les contraintes techniques ne sont pas pour moi des limites. aussi en accord avec le respect des hiérarchies et des échelons d’action. Dans le plan horaire, des périodes sont réservées aux critiques inter- D’autres relèvent que la dimension émotionnelle est absente de ce type médiaires qui permettent de recadrer le travail s’il le faut. L’objectif d’exercice en simulateur. S’il est vrai qu’être sur le terrain ou devant est que tout le monde progresse, pas que l’exercice tourne au fiasco. un écran n’est pas comparable, il faut noter qu’en Suisse, même en Par contre, je n’influe pas sur les décisions qui sont prises par les extérieur, nous ne faisons jamais face à une situation de conflit réel commandants de bataillon lors de la phase d’action. Ceci relève de la où nous risquons notre vie. De ce fait, reproduire cette dimension émotionnelle à l’identique de ce qu’elle serait en cas d’engagement face à un véritable ennemi n’est possible ni sur le terrain ni en simulateur. Des exercices comme MERLE continueront d’être conçus. Que peut-on imaginer de l’avenir? Il s’agit en priorité d’adapter l’exercice futur aux réalités actuelles, c’est-à-dire à un adversaire non conventionnel, hybride, donc diffici- lement reconnaissable, et à un combat en zone urbaine. Dans ce type d’affrontement, on ne peut plus ignorer la présence des civils, favorables ou hostiles à l’intervention militaire, et les lois inhérentes aux conflits. Il faut donc intégrer ces dimensions à l’exercice, être fidèle aux règles d’engagement afin de rester réaliste et de ne pas tomber dans une version « jeu vidéo » des missions. Je suis pour ma part convaincu de la plus- value des exercices en simulateurs, d’autant plus qu’ils ne s’adressent pas qu’au public militaire. Dans le privé aussi, il faut apprendre à gérer des situations de crise et travailler à leur résolution. Les simulateurs sont un outil de plus pour s’y entraîner. armée.ch Brigade blindée 1 1/15 9
Interview Comptoir Suisse La Brigade blindée 1 invitée d’honneur du 96e Comptoir Suisse Texte: sgt Nicolas Gex MCH du Palais de Beaulieu a proposé que l’armée, respectivement la Photos: Sylvain Fasel, app chef Ballerstedt, sdt Julien Ston Brigade blindée 1, figure comme invité d’honneur de la manifestation. Pour moi, cela montre l’intérêt du Comptoir suisse, parce que l’armée Après plus d’un quart de siècle d’absence, la Brigade blindée 1, et à intéresse et attire toujours du monde. Il s’agit d’une opportunité pour travers elle l’Armée suisse, est l’invitée d’honneur du 96e Comptoir les deux parties. Cette intégration au Comptoir Suisse est naturelle à suisse. Retour sur l’organisation d’une telle manifestation et aperçu du plus d’un titre ; notre armée est une armée de milice et Lausanne et programme que les visiteurs pourront découvrir du 12 au 21 septembre le Canton de Vaud sont des régions culturellement imprégnées par le à Beaulieu en compagnie du Brigadier Yvon Langel, commandant de militaire. L’occasion était de saisir cette opportunité. Je dois dire que la Brigade blindée 1, et de son commandant remplaçant, le Colonel le fait d’être l’invité d’honneur est un honneur pour nous, honneur Laurent Bovay. qui implique des exigences d’excellence, afin d’être à la hauteur des diverses attentes. Mon Brigadier, du 12 au 21 septembre 2015, la Brigade blindée 1 est l’invitée d’honneur du Comptoir suisse, que signifie cette Qu’attendez-vous de cette présence au Comptoir, vous en tant que invitation pour vous, son commandant ? cdt de la Brigade blindée 1 ? Cette invitation a nécessité un long cheminement. Suite à la mission Tout d’abord, j’attends que la prestation que nous fournirons soit à la du Chef de l’Armée (projet Présence 15), il nous est apparu opportun hauteur des attentes du Comptoir Suisse et du public. Nous devons d’approcher le Comptoir suisse. Sa dernière présence date de 25 ans, du l’attirer et profiter de cette opportunité pour, à nouveau, montrer temps de la Division mécanisée 1, dont la Brigade blindée 1 est la digne ce que fait l’armée, ce que fait la Brigade blindée 1, représentée sur descendante. Je me suis dit que si l’opportunité nous était donnée, nous place par le Bataillon de chars 18, qui exposera ses moyens et son devions nous y inscrire comme exposant. Par la suite, la direction du personnel. Nous devons pouvoir expliquer au public la manière dont 10 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
de l’arme blindée. Tout cela doit être mené, et c’est ma devise dans la Brigade blindée 1, en étant calme, droit et avec un esprit dynamique, tourné vers l’avant. J’attends cela de mes soldats et de moi-même. Quelle(s) démonstration(s) recommandez-vous plus particulière- ment au public ? «Notre public cible Vous pourrez voir une démonstration permanente de nos moyens durant les dix jours. Par exemple les fameuses cuisines mobiles, qui est les jeunes. délivreront, espérons-le, entre 1000 et 2000 croûtes au fromage par jour. Nos moyens seront exposés de manière statique et expliqués par Ils sont l’armée des cadres du Bataillon de chars 18, à la manière de ce qui s’est fait à AIR 14. Chaque jour, nous offrirons au public des prestations militaires de demain.» différentes. Par exemple, une cellule de planification de la brigade sera mise à disposition du public, prête à régler tous les problèmes de tous les visiteurs. Admettons que vous vouliez construire une maison, comment s’y prendre ? Le chef des opérations de la brigade s’occupera de cette question, la décortiquera et proposera une solution. Bref, il appliquera les procédures militaires à la vie et aux problèmes quotidiens. Des débats, des conférences et des forums seront régu- lièrement organisés sur la scène, d’ailleurs montée par le Bataillon de l’armée vit aujourd’hui et la manière dont elle va se développer. Il y génie 2, c’est-à-dire par nous-même. Je ne vous donnerai pas tout le a là un effet de levier magnifique à saisir. Nous devons l’actionner menu, car je souhaite garder quelques surprises. Tout cela pour vous par la qualité de la présentation et évidemment par la qualité du dire que le programme sera varié durant ces dix jours. Il changera partenariat avec la direction du Comptoir Suisse. tous les jours, mais les deux prestations de base seront toujours là : le cœur de communication de la Défense, et la démonstration statique A qui s’adresse une telle manifestation, quel en est le public cible ? de nos moyens. Nous ciblons avant tout les jeunes et, si je puis dire cela ainsi, les seniors. Ces derniers, peut-être avec une pointe de nostalgie, savent, par leurs diverses expériences, que l’armée fait partie de notre société, qu’elle en est une dimension active. Mais il s’agit également de toucher les cadres d’entreprises et l’économie de façon générale. En effet nous voulons démontrer la grande plus-value de la formation des officiers dans le domaine de la conduite et du processus de décision. Ces qualités acquises par les officiers de milice représentent un apport de connaissances important qui peut être appliqué dans la gestion de toutes les entreprises privées. Nous devons de manière naturelle rendre l’armée de milice conviviale et attractive. Nous souhaitons montrer aux jeunes et aux chefs d’entreprise combien cette armée, dans le contexte actuel et futur, est utile et pourrait être utile. C’est une démarche citoyenne, de Confédérés à Confédérés. Evidemment, nous nous adressons également à tous les étrangers qui viendront visiter le Comptoir. C’est peut-être un deuxième effet de levier de montrer combien notre armée, donc la Suisse, dispose d’un instrument de sécurité digne et efficace et qui présente son évolution future. En résumé : de sept à septante-sept ans bien sûr, mais notre public cible est les jeunes. Ils sont l’armée de demain. Quel message souhaitez-vous adresser aux visiteurs qui fréquente- ront le stand de la brigade blindée 1, respectivement au public et à vos soldats ? Il y a deux types de messages. Premièrement, celui de l’armée, qui prendra la forme de plusieurs pavillons (Mon pays, Ton armée, Ta sécurité). Ce cœur de communication présente la manière dont l’armée fonctionne et se développe, en ciblant le jeune public en priorité. Ce message s’incarne aussi dans la présence concrète de la Brigade blindée 1. Le second message passe par l’intermédiaire du Bataillon de chars 18. Il sera présent à travers des retransmissions « en direct » de la place d’armes de Bure, où cette unité effectuera son cours de répétition. Il sera ainsi possible de découvrir divers aspects d’un cours (instruc- tion, combat, etc.), ainsi que des interviews de soldats ou de cadres, brefs de citoyens. Par ce biais, l’invité d’honneur apparaîtra pour ce qu’elle est : une grande unité, capable d’agir vite, fort et bien ; propriétés armée.ch Brigade blindée 1 1/15 11
Interview «La participation à ce genre de manifestation nous rappelle aux bons souvenirs de la population.» Mon Colonel, que représente cet engagement dans la planification habituelle des activités de la Brigade blindée 1 ? Dans sa préparation, cette manifestation peut être considérée comme un exercice, l’état-major de la Brigade étant engagé dans sa conception. Il le sera également sur la durée du Comptoir afin d’y présenter une partie de ses activités de planification et de conduite. Ce souhait d’être plus visible auprès de la population est louable et c’est avec plaisir que je participe à cette manifestation. En quoi cet engagement diffère-t-il d’un cours de répétition « classique » ? Dans ce genre d’engagement, nous mettons quelque peu le but pre- mier des cours, à savoir l’instruction, de côté. Heureusement, cela ne concerne qu’un petit détachement. L’engagement y est différent, rythmé par les horaires de la manifestation. Il faut aussi planifier sur la Comment planifie-t-on une telle manifestation ? durée, le Comptoir s’étendant sur dix jours d’affilée. L’engouement de Prévu à l’avance, cet engagement est intégré dans la planification la population est important, les dernières manifestations où l’armée annuelle et, par chance, coïncide avec le service d’un de nos corps de s’est engagée ou qu’elle a organisé (AIR 14) nous le montre ; ces rendez- troupe. Sans cela, nous aurions dû prendre des mesures différentes, vous permettent d’ancrer davantage notre institution dans le pays. afin de garantir cette présence. Dans le cadre de ma planification Depuis quelques temps, nous avions disparu des villages de notre personnelle, en qualité d’officier de milice, je dois jongler avec mes pays. La réintroduction d’exercices de troupes dans les différentes engagements et les répartir selon les besoins du service. J’ai la chance régions et la participation à ce genre de manifestation nous rappelle d’occuper une fonction où la flexibilité est de mise et j’arrive sans aux bons souvenirs de la population comme composante indiscutable grandes difficultés à m’adapter. De plus, ce Comptoir se déroule de notre paysage national. L’accueil positif nous motive à poursuivre chez moi, Vaudois d’origine et habitant la région lausannoise, c’est dans cette direction. un réel plaisir. L’affiche officiel du Comptoir Suisse 12 armée.ch Brigade blindée 1 1/15
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