Portrait des infrastructures vertes et des ouvrages phytotechnologiques dans l'agglomération de Montréal - Rapport préparé par Esther Lapierre et ...
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Portrait des infrastructures vertes et des ouvrages phytotechnologiques dans l’agglomération de Montréal Rapport préparé par Esther Lapierre et Stéphanie Pellerin pour Fondation Espace pour la vie Octobre 2018
Photo couverture : Port de Montréal et La Ligne Verte | Photo : Port de Montréal Mise en contexte Ce rapport a été réalisé par l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) pour La Fondation Espace pour la vie, qui a pour mission de contribuer au développement des missions scientifiques, éducatives, culturelles, sociales et artistiques des quatre institutions d’Espace pour la vie (Jardin botanique, Biodôme, Insectarium et Planétarium Rio Tinto Alcan). L’objectif du projet était de réaliser un inventaire des infrastructures vertes et des ouvrages phytotechnologiques présents dans l’agglomération de Montréal. Le rapport présente d’abord diverses problématiques associées à l’urbanisation. Ensuite, le concept de phytotechnologie est détaillé et certaines structures phytotechnologiques sont décrites en utilisant l’approche développée dans le cadre du Parcours des phytotechnologies. Les données constituant l’inventaire ont été obtenues en consultant différentes plateformes WEB et grâce à des requêtes téléphoniques et électroniques auprès, entre autres, des instances fédérales, provinciales, municipales et institutionnelles. Ce document constitue le premier inventaire exhaustif des infrastructures vertes et des ouvrages phytotechnologiques présentes sur le territoire de l’agglomération de Montréal. 2
Table des matières Les problématiques associées à l’urbanisation 4 Les infrastructures vertes 5 La phytotechnologie 6 Domaine d’action des phytotechnologies 7 Gestion intégrée des eaux usées 7 Lutte contre les îlots de chaleur, la pollution de l’air et le bruit 10 Décontamination des sols 11 Stabilisation des pentes et des berges 12 Lutte contre les espèces exotiques envahissantes 12 Méthodologie 13 Infrastructures vertes 15 Les milieux naturels 15 Les parcs et espaces verts 17 La forêt urbaine 19 Les initiatives de verdissement 21 L’agriculture urbaine 22 Les ouvrages de phytotechnologie 23 Toitures végétalisées 23 Pratiques de gestion optimales des eaux 23 Les marais filtrants 25 Les structures verticales végétalisées 26 La décontamination des sols par la phytoremédiation 27 La stabilisation des pentes et des berges 27 Lutte contre les espèces exotiques envahissantes 27 Discussion 29 Les infrastructures vertes 29 Protection des infrastructures vertes 30 Valeurs économiques des infrastructures vertes 31 Les initiatives de verdissement et l’agriculture urbaine 31 Les toitures végétalisées 32 Les outils de gestion des eaux pluviales 33 Les marais filtrants 35 Murs végétalisés 35 Écrans verts 36 La phytoremédiation 36 La lutte contre les espèces envahissantes et la stabilisation des berges 37 Sommaire des contraintes 38 Le rôle secondaire des espèces 38 L’ambiguïté des termes 39 Le manque de données scientifiques et le transfert des connaissances 39 Autres contraintes 39 Conclusion 40 Références 41 Remerciements 43 3
Photo: Beenerm Les problématiques associées à l’urbanisation L’urbanisation engendre de poussières, métaux, huiles et potable. Les personnes ayant des nombreuses problématiques bien d’autres contaminants. Lors problèmes de santé, les personnes environnementales, notamment d’épisodes pluviaux importants, âgées, les enfants et les personnes la fragmentation et l’isolement les quantités substantielles d’eau sportives sont particulièrement à des écosystèmes naturels et le qui ne s’infiltrent pas contribuent risque de subir les effets néfastes déclin de la biodiversité indigène à la saturation et à la surcharge des îlots de chaleur. (McKinney, 2006). Les activités des canalisations et ultimement industrielles, commerciales et au déversement d’eau contaminée La pollution atmosphérique est domestiques ainsi que les dépla- dans le réseau hydrique naturel. aussi un désagrément majeur cements automobiles qui y sont pour les citadins. Les causes de associés polluent les sols, l’air et Les surfaces minéralisées ont cette pollution sont diverses les cours d’eau favorisant notam- aussi le désavantage d’accumuler et proviennent notamment du ment l’implantation d’espèces la chaleur des rayons solaires, domaine biologique (moisissures exotiques envahissantes. ce qui contribue à la formation et bactéries), des particules d’îlots de chaleur urbains, un fléau fines d’origine minérale et des En ville, les surfaces minéralisées et ayant plusieurs impacts négatifs composés chimiques. Selon Santé imperméables sont partout : rues, sur la santé, la biodiversité et les Canada, 14 400 décès prématurés autoroutes, stationnements, toits infrastructures (Giguère, 2009). sont causés annuellement par la des immeubles, etc. L’eau de pluie Par exemple, ils détériorent la pollution de l’air dans les centres s’y accumule et ruisselle jusqu’aux qualité de l’air et haussent les urbains en Amérique du Nord canalisations municipales, demandes en énergie (p. ex., (Santé Canada, 2017). emmagasinant sur son passage pour la climatisation) et en eau 4
Les infrastructures vertes Les infrastructures vertes l’utilisation de la valeur socio-éco- aux services écologiques. Par regroupent l’ensemble des nomique des bénéfices générés par exemple, pour la ceinture verte de milieux naturels tels que les les écosystèmes (Westman, 1977). la grande région métropolitaine forêts, les prairies et les milieux de Montréal, la valeur économique humides et aquatiques (le terme Les services écologiques sont de neuf services écologiques non « infrastructure bleue » est parfois généralement divisés en quatre marchands (régulation du climat, utilisé pour les milieux hydriques). grandes catégories : les services qualité de l’air, approvisionnement Elles englobent aussi les milieux de support (cycles géochimiques, en eau, régulation des crues et semi-naturels comme les friches, pollinisation, etc.), les services de inondations, pollinisation, habitat les parcs récréatifs, les jardins, les régulation (climat, hydrologie, pour la biodiversité, loisirs et espaces végétalisés et les aména- érosion, etc.), les services d’ap- tourisme, contrôle de l’érosion et gements paysagers. Cette nature provisionnement (nourriture, eau, contrôle biologique) a été évaluée offre plusieurs bénéfices pour les médicaments, etc.) et les services à 4,3 milliards de dollars par année humains, bénéfices regroupés sous socio-culturels (récréation, (Dupras et al., 2013). le concept de services écologiques. esthétisme, tourisme, etc.). De plus Ce concept développé dans les en plus des chercheurs tentent années 1970 visait à promouvoir d’attribuer une valeur économique « Les infrastructures vertes représentent l’ensemble des systèmes naturels et semi-naturels, de l’arbre à la trame verte, qui rendent des services essentiels au bien-être des individus et des communautés. » Fondation David Suzuki Photo: Marie-Hélène Brice 5
La phytotechnologie La phytotechnologie repose sur le chaleur, la maîtrise des plantes concept que puisque les plantes envahissantes, la diminution des et les écosystèmes fournissent dommages causés par le vent et le des services écologiques, nous soutien à la biodiversité. Ce dernier pouvons les utiliser de façon est toutefois de moins en moins spécifique et de manière réfléchie reconnu comme étant un service afin de bénéficier de leurs actions écologique à proprement dit bienfaisantes (Henry et al., 2013). (Faith, 2018). La phytotechnologie repose donc sur l’emploi de végétaux vivants Il est important de distinguer le et des microorganismes qui y sont concept de verdissement de celui associés (bactéries et champi- de la phytotechnologie, bien que gnons) pour atténuer ou résoudre les deux concepts soient souvent des problématiques environne- des alliés en milieu urbain et que mentales. La Société Québécoise dans les deux cas leurs résultantes de Phytotechnologie (www. peuvent être considérées comme phytotechno.com) définit plus des infrastructures vertes. En effet, spécifiquement celle-ci comme dans un contexte urbain fortement minéralisé, le simple fait de verdir « l’ensemble des un secteur permet l’obtention de services écologiques. Par exemple, technologies bâties l’élaboration d’une platebande, par par l’intervention l’assemblage d’espèces floristiques variées, contribue au soutien des humaine qui utilisent pollinisateurs qui sont importants pour les cultures. Toutefois, bien les plantes vivantes que le verdissement puisse contri- buer à la production de services pour optimiser écologiques, il est souvent fait sans l’objectif précis de répondre à une la livraison de problématique environnementale, divers services ce qui ne correspond donc pas au sens propre à une phytotech- écologiques ». nologie. Dans le milieu urbain, la ligne entre le verdissement et Parmi les services écologiques la phytotechnologie est donc rendus par les ouvrages phyto- très mince. La phytotechnologie technologiques figurent l’assainis- emmène toutefois le concept sement de l’air, la captation des de verdissement plus loin en gaz à effet de serre, la rétention priorisant des actions ciblées des eaux pluviales, l’épuration des réalisées par les végétaux lors eaux contaminées, la déconta- de l’élaboration du projet, et ce, Photo : Furaxe mination des sols, le contrôle de dans la volonté de résoudre une l’érosion, la réduction des îlots de problématique environnementale. 6
Domaine d’action des phytotechnologies Gestion intégrée des eaux usées L’eau usée désigne une multitude Avant 1984, l’ensemble des Les ouvrages phytotechnologiques de solutions aqueuses souillées eaux usées de l’agglomération visant la gestion intégrée des eaux par l’utilisation humaine. L’eau de Montréal était rejeté dans usées ont pour but de réduire le usée résidentielle (ou eau les cours d’eau sans traitement volume, le débit et la pollution des sanitaire) se divise en deux préalable. Maintenant, il existe eaux par le biais de l’interception, catégories, soit les eaux grises deux types de réseaux d’égouts, la captation, le stockage, le et les eaux noires (Godmaire et soit le réseau unitaire, composant traitement, l’infiltration ou l’éva- al., 2009). Les eaux grises sont les 2/3 du système, et le réseau potranspiration (Autixier, 2012). les eaux souillées par les usages séparatif (Montréal, 2018). Dans Ils s’inscrivent dans les différentes domestiques, notamment le le réseau unitaire les eaux sani- Pratiques de Gestion Optimale (PGO) lavage corporel, des vêtements et taires et les eaux pluviales sont des eaux pluviales (MDDELCC, de la vaisselle tandis que les eaux mélangées et acheminées vers 2015). noires regroupent les eaux de l’usine d’épuration. Lors d’épisodes toilette contenant des matières pluviaux importants, ce réseau fécales. L’eau usée désigne aussi présente des risques élevés de les eaux industrielles de toutes surcharge qui provoquent les sortes, les eaux de drainage et de débordements et les problèmes de ruissellement (ou eau pluviale) surverses. Le réseau séparatif où ainsi que les sous-produits les eaux sanitaires et de pluie sont d’épuration (boues d’épuration). récoltées séparément est surtout Les principaux contaminants dans présent dans l’ouest de l’île. Dans l’eau usée sont les nutriments ce réseau, l’eau de pluie est déver- (p. ex., azote et phosphore), les sée directement dans les cours agents pathogènes, les éléments d’eau sans traitement, et ce, même traces métalliques et les matières si elle accumule sur son parcours en suspension. des polluants. Exemples de cellules de biorétention Photo : Danielle Dagenais Photo : Danielle Dagenais Photo : Jacques Brisson 7
Bassins de rétention du pavillon Toiture végétalisée de Centre de d'accueil du Parcours Gouin. Biodiversité sont sélectionnés afin d’optimiser Les toitures végétalisées (aussi les performances de l’ouvrage et à appelées toits verts) sont des imiter les processus hydrologiques infrastructures pérennes à naturels. Selon la conception de même la toiture d’un bâtiment. l’ouvrage, la cellule peut être munie Leur fonction première est la ou non d’une retenue permanente rétention des eaux de pluie. Elles ou d’un drain. sont composées d’une matrice de composantes techniques Photo : Judith Lacharité, 2018 Les bassins de rétention sont comportant notamment une des bassins végétalisés de plus membrane d’étanchéité, une grande envergure que les cellules barrière anti-racines, une de biorétention qui permettent membrane d’irrigation, un substrat l’accumulation des eaux sur une d’enracinement, une membrane plus longue période. Les bandes de géotextile et des végétaux. Les cellules de biorétention (aussi filtrantes désignent les ouvrages Dépendamment de l’épaisseur appelées jardins de pluie) englobent végétalisés linéaires de plus petite du substrat, il est possible de plusieurs types d’ouvrages conçus taille, habituellement sans retenue distinguer les toitures extensives en périphérie ou au sein même de et dont la principale fonction est (substrat d’une épaisseur de 2 à zones imperméables. Ces ouvrages la filtration et l’infiltration de l’eau. 20 cm) et les toitures intensives sont généralement des structures La noue végétalisée (ou fossé (substrat de 30 cm et plus). de petite superficie qui visent à végétalisé) est une dépression Lorsque le substrat varie de 15 capter et traiter des précipitations (souvent simplement gazonnée) à 20 cm, il est parfois question de faible importance. L’eau y est qui permet de recueillir de façon de toitures semi-intensives. La habituellement dirigée grâce à une temporaire les eaux pluviales capacité de rétention d’un toit vert légère dénivellation du sol. Le type et de faciliter son infiltration et varie en fonction de l’épaisseur du de substrat ainsi que les végétaux son évaporation. substrat, allant de 25 % pour un Photo : Jacques Brisson 8
substrat de type extensif à 75 % pour un substrat de type intensif (Moran et al., 2004 ; Fuamba et al., 2010). En plus de la rétention des eaux pluviales, les toitures végétalisées contribuent à la diminution des îlots de chaleurs Photo : Jacques Brisson en agissant comme barrière physique isolant la structure du bâtiment (Kumar et Kaushik, 2005). L’évapotranspiration réalisée par Marais filtrant, Auberge Le Baluchon, Saint-Paulin les végétaux contribue aussi au phénomène de rafraîchissement. Lors du passage de l’eau dans un Les marais filtrants sont des marais filtrant, les particules en ouvrages qui s’inspirent des suspension sont filtrées par les milieux humides naturels, ceux-ci éléments du substrat enchevêtrés étant reconnus pour leur grande avec le système racinaire dense biodiversité et pour leur fonction des végétaux. Elles vont soit épurative des eaux grâce à sédimenter, précipiter ou s’ad- la complexité des processus sorber aux éléments du substrat. biochimiques s’y produisant Viennent ensuite les processus Les marais filtrants (Keddy, 2010). Il existe plusieurs biochimiques majoritairement types de marais filtrants, mais ils réalisés par les microorganismes. s’inspirent des sont généralement constitués Par exemple, en condition d’un bassin recevant un effluent oxygénée, la matière organique milieux humides d’eaux usées dans lequel flottent est minéralisée et transformée ou sont enracinés des végétaux en différentes molécules azotées naturels reconnus dans un substrat de croissance, par (nitrification) qui seront élimi- exemple du sable et du gravier. En nées en condition anaérobique pour leur fonction fonction de leur conception, les (dénitrification). Les nutriments marais peuvent être alimentés par générés dans le bassin servent épurative des eaux. un écoulement vertical, horizontal, à la croissance et au soutien des surfacique, sous-surfacique ou végétaux, ce qui contribue au hybride. L’épuration des effluents maintien des fonctions de l’éco- est réalisée par l’action synergique système créé. Dépendamment de des plantes et des microorga- l’effet recherché, certains marais nismes induisant des processus sont totalement saturés en eau physiques, biologiques, chimiques alors que d’autres reçoivent des et biochimiques (Kivaisi, 2001). entrées ponctuelles. 9
Lutte contre les îlots de chaleur, la pollution de l’air et le bruit Les îlots de chaleurs, la pollution de quinquefolia), la vigne vierge participent à la fixation du carbone l’air et le bruit sont omniprésents tricuspidée (Parthenocissus tricus- (Figueroa et al., 2008). dans les régions urbaines créant pidata) et l’hortensia grimpante de nombreuses problématiques (Hydrangea petiolaris). D’autres Les murs végétalisés intérieurs environnementales et de espèces nécessitent un support (ou murs vivants) sont plus santé publique. Par exemple, afin de les maintenir en place complexes à créer et à entretenir. la température dans les zones dont les clématites (Clematis spp.), Ils sont généralement des murs fortement minéralisées peut être le houblon commun (Humulus hydroponiques constitué d’une de 5 à 10°C supérieurs à celle de lupulus), la vigne cultivée (Vitis armature de soutien contenant l’environnement immédiat (Guay vinifera) et la glycine du Kentucky une matrice absorbante dans et Baudouin, 2005). Pour leur part, (Wisteria macrostachya). laquelle sont installées les plantes les toits foncés à faible albédo (Perini et al., 2013). Le système est peuvent atteindre jusqu’à 80°C Les murs végétalisés extérieurs alimenté en boucle par une réserve lors des journées ensoleillées agissent comme une barrière d’eau et de nutriments, idéale- réchauffant ainsi les bâtiments physique contre les rayons solaires ment de l’eau pluviale. Plusieurs (Gendron-Bouchard, 2013). en couvrant l’enveloppe du bâti- variantes sont disponibles sur le Parmi les différentes structures ment. Puisque les végétaux font marché et une large gamme de phytotechnologiques utilisées de l’évapotranspiration et que leur plantes tropicales peuvent être pour contrer ces problématiques, température n’excède pas 30°C, utilisées. Pour les endroits plus il y a les murs végétalisés et les ils contribuent au phénomène de ombragés, les mousses peuvent écrans verts. rafraîchissement de l’air ambiant être utilisées et elles s’avèrent tout et permettent de temporiser les aussi efficaces pour la filtration de Les murs végétalisés extérieurs écarts de températures (Baudouin l’air intérieur (Soreanu et al., 2013). (ou façades végétales) sont et al., 2007). Ils contribuent aussi Le principal avantage de ces murs généralement très simples à à la captation des eaux pluviales est l’amélioration de la qualité de réaliser et peu coûteux. Ils peuvent lors de pluies de faible intensité, l’air (Feng et al., 2014 ; Torpy et être réalisés en pleine terre, en assainissent l’air des molécules al., 2017). En plus de procurer les pochette ou en bac (Bernier, 2016). chimiques et des particules en mêmes bénéfices que les murs Les végétaux employés doivent suspension (Bernier, 2016) et extérieurs, les systèmes racinaires être résistants aux conditions climatiques de la zone de rusticité où ils sont plantés. Les espèces Photo : Alain Cogliastro choisies peuvent être des plantes grimpantes qui s’accrochent aux surfaces par l’entremise d’organes modifiés tels que des vrilles ou racines aériennes. À Montréal, les plus communes sont la vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus Écran vert : haies brise-vent 10
dans la structure hydroponique zones agricoles ou industrielles, dommages et l’érosion du sol par hébergent des communautés d’améliorer la vue des résidents le vent. La haie, implantée de façon microbiennes bénéfiques qui près des zones industrielles ou de à faire face au vent dominant, peut contribuent à la dégradation de ralentir la vélocité du vent (Vézina, être constituée d’une ou deux composés organiques volatils 2001). Les murs anti-bruit sont rangées d’arbres ou d’arbustes présents dans l’air. Ces murs habituellement constitués, en en fonction de l’effet recherché permettent aussi la régulation de plus des végétaux, de matières (Vézina, 2001). L’ensemble des l’humidité ambiante et l’isolation hautement isolantes (p. ex., laine écrans verts fournissent les thermique et acoustique. de roche acoustique) permettant mêmes avantages que les murs l’absorption du son et limitant la végétaux pour la captation des Les écrans verts englobent réflexion sonore. Ils permettraient eaux pluviales, l’assainissement les murs anti-bruit , les haies d’absorber jusqu’à 95 % du bruit de l’air et la réduction des îlots de brise-vent et autres ouvrages provenant des autoroutes et chaleur. De plus, ils demandent linéaires utilisant des végétaux des voies ferrées (Les écrans peu d’entretien et embellissent ligneux afin, entre autres, de verts, 2018). Les haies brise-vent le secteur. réduire le bruit en provenance sont constituées d’une série de des axes routiers, les odeurs des végétaux alignés qui réduisent les Photo : Patrick Benoist Site de phytoremédiation de Rivière-des-Prairies Décontamination des sols Les techniques de décontamina- la coupe de la biomasse aérienne. la rhizosphère. Dans une moindre tion des sols basées sur les plantes La phytostabilisation survient mesure, la phytovolatilisation se et leurs interactions avec les sols et lorsque la charge contaminante est produit lorsque les molécules les microorganismes constituent absorbée par le système racinaire contaminantes absorbées sont la phytoremédiation . Plusieurs et y est immobilisée au lieu de transformées en sous-produits mécanismes sont impliqués en migrer vers les parties aériennes. métaboliques et évaporés par les phytorémédiation (Juhasz et Naidu, Parmi les autres mécanismes d’im- parties aériennes des plantes. En 2000 ; Singh et Ward, 2004). La portance, il y a la rhizodégradation, plus des services écologiques asso- phytoextraction des contaminants c’est-à-dire la dégradation des ciés à l’utilisation des végétaux, la inorganiques survient lorsque la contaminants organiques au niveau phytoremédiation offre l’avantage charge contaminante est absorbée de la rhizosphère par les exsudats de s’effectuer directement sur le par le système racinaire et mobili- racinaires des végétaux, et la lieu de la contamination ; elle ne sée vers les parties aériennes des biodégradation qui est la dégrada- requiert donc aucun déplacement végétaux. La charge contaminante tion des contaminants par l’action de sol ni aucune injection de est ensuite retirée du site lors de des microorganismes colonisant produits chimiques dans le sol. 11
Photo : Intermountain Aquatics inc. Ouvrage de stabilisation d'une berge impliquant plusieurs techniques mixtes Stabilisation des tressages de saule et des fascines L’absence d’agent pathogène ou pentes et des berges afin de maintenir fermement le de prédateur, un cycle de vie court, sol en place (MDDELCC, 2011). Ces une croissance rapide et une forte L’érosion est un processus naturel armatures sont majoritairement capacité d’acclimatation seraient qui tend à s’accentuer avec la réalisées avec des plantes vivantes. autant de facteurs facilitants dégradation des habitats et les Les plançons sont des fragments l’envahissement (Rejmánek et perturbations occasionnées par d’arbres ou d’arbustes de dimen- Richardson, 1996). l’urbanisation. Les techniques de sion supérieure à une bouture, phytotechnologie pour stabiliser mais qui sont plantés à cette Les phytotechnologies pour lutter les pentes et les berges consistent même fin, c’est-à-dire dans un but contre les espèces envahissantes en la végétalisation des zones d’enracinement afin de générer englobent différentes techniques à risque ou font appel à des un nouvel individu. Les autres de prévention, de maîtrise et techniques de stabilisation du sol ouvrages tels que les tressages et de contingence des populations par des végétaux ou des ouvrages les fascines sont plus techniques des espèces non désirées. Dans d’armatures (Frossard et Évette, dans leur conception et inter- un premier temps, les sols à nu 2009). En France, de tels travaux viennent souvent avec d’autres doivent être rapidement ense- sont regroupés sous le vocable techniques de stabilisation. mencés puisque ceux-ci facilitent de génie végétal. Au Québec, la dispersion des plantes envahis- l’appellation « génie » relève santes. Les espèces utilisées pour toutefois de l’ordre professionnel Lutte contre les l’ensemencement doivent être des ingénieurs et est une idéalement d’origine indigène avec appellation protégée ; elle ne peut espèces exotiques une forte capacité de colonisation donc pas être employée. envahissantes et une croissance rapide. Il s’agit souvent d’herbacées annuelles. La végétalisation des sites peut Une plante exotique devient Suite à l’obtention d’un couvert se réaliser par ensemencent, envahissante lorsqu’elle s’étend dense, un second type de couvert bouturage ou plantation, de et persiste au détriment des plus durable doit être créé par façon manuelle, mécanique ou communautés floristiques l’ajout d’espèces herbacées ou hydraulique. En fonction des indigènes (Hébert et Thiffault, arbustives pérennes. Un suivi caractéristiques du terrain et de 2014). Les plantes envahissantes régulier doit être fait afin d’assurer l’effet désiré, les espèces choisies sont généralement des espèces les correctifs nécessaires. Un plan peuvent être ligneuses, arbustives qui se reproduisent végétati- de gestion intégré de la végétation ou herbacées. Les techniques vement au moyen d’organes soutenu par les techniques de de stabilisation nécessitant des facilitants (rhizomes, stolons) et phytotechnologie est donc une ancrages de soutien consistent en sexuellement par une production étape essentielle en amont afin l’installation d’armatures végétales et une dissémination importante de lutter efficacement contre les telles que des lits de plançons, des de graines (Lavoie et al., 2014). plantes envahissantes nuisibles. 12
Méthodologie Le présent document constitue un portait des infrastructures vertes et des ouvrages phytotechnologiques présents sur le territoire de l’agglomé- ration de Montréal. Ce territoire est constitué des 19 arrondissements de la Ville de Montréal et de 15 villes liées (Figure 1). FIGURE 1 A gglomération de Montréal. Le découpage administratif des arrondissements et des villes liées est représenté en violet. (Source : Données ouvertes de la Ville de Montréal) Les données sur les infrastructures informations récoltées. Pour éviter sciences biologiques, architec- vertes et l’utilisation du territoire le dédoublement du travail et des ture du paysage et ingénierie ont été extraites des données informations, seule une synthèse des différentes universités du ouvertes de la Ville de Montréal courte des infrastructures territoire à l’étude (Université de (donnees.ville.montreal.qc.ca) et vertes dans l’agglomération de Montréal, Université du Québec à de la Communauté métropoli- Montréal sera présentée dans le Montréal, Université Concordia et taine de Montréal (CMM ; cmm. présent ouvrage. Université McGill). Les différents qc.ca/donnees-et-territoire/ documents sur la biodiversité, observatoire-grand-montreal). En ce qui concerne les données sur les services écologiques ainsi Cette partie de l’inventaire est sur les ouvrages phytotechnolo- que sur les infrastructures vertes plus limitée que ce qu’elle devait giques, une revue de littérature et phytotechnologiques de la être à l’origine puisque l’IRBV a été et une recherche documentaire Fondation David Suzuki, de la informé que la Fondation David web ont d’abord été réalisées. Ville de Montréal et de la Société Suzuki travaille présentement Une attention particulière a été Québécoise de Phytotechnologie à faire ce travail. Une rencontre accordée aux mémoires et aux ont également été épluchés. entre l’IRBV et la Fondation a eu thèses réalisés par des étudiants Plusieurs plateformes web ont lieu afin de mettre en commun les en sciences de l’environnement, aussi été consultées notamment : 13
Biopolis (www.biopolis.ca), le en valeur du territoire, Service des Les informations recueillies sur les Conseil régional de l’environne- grands parcs, du verdissement et ouvrages phytotechnologiques ment de Montréal (CRE-Montréal ; du mont Royal), des 19 arrondisse lors de cet inventaire ont été inté- cremtl.qc.ca), les données ouvertes ments et des villes liées. grées dans un fichier Excel joint au de la Ville de Montréal et de la présent document. Les données CMM, de même que les archives Des requêtes téléphoniques ou récoltées comprennent, lorsque de journaux. par courriel ont été faites auprès disponibles, les coordonnées des organismes privés du territoire géographiques, l’année de mise en Afin d’obtenir les informations sur œuvrant en architecture, urba- place, le nom du ou des concep- les différents projets d’ouvrages nisme, aménagement paysager, teurs et l’état de la structure. phytotechnologiques auxquels verdissement, immobilier ainsi L’ensemble des infrastructures ils ont collaboré ou pour lesquels qu’aux différents partenaires vertes et des ouvrages phytotech- ils ont délivré des permis, des institutionnels de Montréal nologiques ont été cartographiées requêtes ont été formulées Durable 2016-2020. Différents à l’aide du logiciel Quantum au ministère des Transports, organismes à but non lucratif GIS 2.18.2 (QGIS, Open Source de la Mobilité durable et de œuvrant en environnement ont Geospatial Foundation Project). l’Électrification des transports également été contactés, notam- (MTQ) et au MDDELCC. Des ment les écoquartiers, la Société demandes ont également été de verdissement du Montréal faites aux différents services métropolitain, le CRE-Montréal, administratifs de la Ville de Sentiers urbains, le Centre Montréal (Service de l’eau, Service d’écologie urbaine de Montréal et Aire de biorétention du Centre de des infrastructures, de la voirie et le groupe de recherche appliquée carrosserie Legendre de la Société de des transports, Service de la mise en macroécologie. Transport de Montréal Photo : Annie Julien, STM 14
Photo : Alexandre Campeau-Vallée Parc-nature Bois-de-Liesse Infrastructures vertes Les milieux naturels L’agglomération de Montréal l’érablière à caryer cordiforme. La la cible est de 10 % (Agglomération couvre une superficie de 62 470 ha. plupart des grands peuplements de Montréal, 2015). En incluant Les milieux terrestres naturels ou forestiers sont préservés dans les rives et les aires protégées semi-naturels (p. ex. : les friches) le réseau des parcs-nature (voir par les juridictions provinciale représentent environ 9,7 % du section suivante). En 2015, la et fédérale ainsi que par des territoire (Figure 2). La majorité proportion du territoire intérieur organismes privés, le pourcentage sont des forêts caractéristiques protégé par l’administration du territoire protégé s’élève à 17 % du domaine bioclimatique de municipale était de 6 %, alors que (Bourg, 2016). Légende FIGURE 2 Carte des milieux naturels de l’agglomération. Milieux Humides Note : Les peuplements Rivesforestiers publiques réfèrent à des forêts d’au moins 60 ans d’âge. (SourceCours : données d'eau ouvertes de la Ville de Montréal) Peuplements fores�ers Boisés Friches Légende Milieux Humides Rives publiques Cours d'eau Peuplements fores�ers Boisés Friches 15
L’île de Montréal est la plus grande Il est désigné « menacée » selon la territoire terrestre) ; il s’agit de l’archipel d’Hochelaga qui Loi sur les espèces menacées et surtout de marécages (280 ha). La compte environ 320 îles, dont près vulnérables du gouvernement du majorité de ces milieux humides de 90 se trouvent en périphérie de Québec et « en voie de disparition » sont présents à l’intérieur des celle de Montréal. Plusieurs de ces selon la Loi sur les espèces en péril éco-territoires définis dans la îles constituent des sites d’impor- du gouvernement du Canada. Politique de protection et de mise tance pour des oiseaux migrateurs en valeur des milieux naturels de la comme le Refuge d’oiseaux L’agglomération de Montréal Ville de Montréal (Montréal, 2004). migrateurs de l’île aux Hérons, comporte environ 266 km linéaires Les villes ou arrondissements qui l’île Haynes dans le parc-nature de berges. La majorité des berges possèdent les plus importantes de la Pointe-aux-Prairies, l’île aux sont anthropisées, mais on y superficies de milieux humides Chats dans le parc-nature du Bois- trouve encore plusieurs marécages sont : l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève de-Saraguay et les îles Lapierre arbustifs et arborescents, marais, (22 %), Rivière-des-Prairies–Pointe- et Gagné dans le parc-nature du herbiers aquatiques et prairies aux-Trembles (9,6 %), Senneville Ruisseau-De Montigny. Plusieurs humides. Ces berges naturelles (5,4 %), Sainte-Anne-de-Bellevue de ces îles servent aussi d’habitat se concentrent dans les parties (4,9 %), Saint-Laurent (3,9 %) et pour de nombreuses espèces ouest et nord de l’agglomération. Ahuntsic-Cartierville (3,8 %). fauniques et floristiques en situa- En incluant la section hydrique du tion précaire tel que le chevalier fleuve Saint-Laurent, l’aggloméra- Bien que près de 70 cours d’eau cuivré (Moxostoma hubbsi), le tion compte environ 834 milieux aient jadis sillonné le territoire de pygargue à tête blanche (Haliaeetus humides, couvrant une superficie Montréal, la plupart ont été canali- leucocephalus), le hibou des marais approximative de 1 000 ha ou sés au cours des siècles derniers. La (Asio flammeus), la tortue géogra- 1,6 % du territoire (données seule rivière toujours présente se phique (Graptemys geographica) ouvertes, Ville de Montréal). De situe dans le parc-nature de l’Anse- et l’arisème dragon (Arisaema ces milieux humides, 56 % sont des à-l’Orme (Tableau 1). D’autres dracontium ; Tardif et al., 2005). marécages, 18 % des marais, 4 % cours d’eau intérieurs d’intérêt Le chevalier cuivré est particulière- des prairies humides et 22 % des sillonnent encore le territoire tel ment intéressant car il s’agit d’une zones d’eau peu profonde (Canards que le ruisseau Bertrand dans espèce endémique au Québec. Illimités Canada, 2012). l’arrondissement de Saint-Laurent (Technoparc). Celui-ci est connecté Les milieux humides du territoire à une diversité de milieux humides intérieur de l’île de Montréal de grande importance écologique Dans les milieux naturels, on trouve entre autres la grenouille léopard et le représentent 334 ha (0, 9% du abritant par exemple la grenouille pygargue à tête blanche léopard (Lithobates pipiens), la sala- mandre à points bleus (Ambystoma laterale) et l’épinoche à cinq épines (Culaea inconstans). Un plan de renaturalisation des ruisseaux perdus et de réalisation de ruelles bleues est en cours d’étude à la Ville de Montréal afin de révéler certains cours d’eau qui ont été enfouis, et ce, en partenariat avec, entre autres, le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). Photo : Maky Orel Photo : Skeeze 16
TABLEAU 1 Liste non-exhaustive des cours d’eau de l’agglomération de Montréal. Les parcs et Nom Latitude Longitude Arrondissement* / Ville liée espaces verts Rivière à l’Orme 45.44364 -73.91529 PIRO, L’agglomération de Montréal Sainte-Anne-de-Bellevue compte 1 559 parcs et espaces Ruisseau Bertrand 45.49448 -73.76998 SLA, Dollard-des-Ormeaux verts municipaux couvrant une Ruisseau Bouchard 45.47478 -73.73798 Dorval superficie approximative de 3 536 ha, soit 5,7 % du territoire Ruisseau Brook 45.50455 -73.75187 SLA (Figure 3). Pour la Ville de Ruisseau de la 45.68388 -73.50368 RDPPAT Montréal, la superficie totale de Coulée-Grou ces infrastructures est de 2 823 ha Ruisseau de 45.51552 -73.87761 IBSG soit 7,7 % du territoire (Tableau 2). la Traverse Parmi les villes liées, Senneville Ruisseau De Montigny 45.61403 -73.60017 RDPPAT (26,3 %), Dollard-Des-Ormeaux Ruisseau Denis 45.47190 -73.78643 Pointe-Claire (11,3 %), Beaconsfield (10,3 %) Ruisseau Lauzon 45.46215 -73.93716 PIRO et Westmount (8,1 %) dépassent Ruisseau 45.42570 -73.87025 Beaconsfield cette proportion (Tableau 2). La Meadowbrook vaste majorité des parcs sont des Ruisseau Pinel 45.67253 -73.54130 RDPPAT espaces gazonnés comportant Ruisseau Saint-James 45.46579 -73.77948 Dorval du mobilier urbain, des aména- Ruisseau Terra-Cotta 45.45270 -73.80499 Pointe-Claire gements paysagers (arbres et parterres), des aires récréatives et * Pour les abréviations des arrondissements voir l’annexe 1 à la page 42. des aires de détentes. FIGURE 3 P arcs et espaces verts de l’agglomération de Montréal. Les limites des arrondissements de Montréal et des villes liées sont présentées en violet. La carte est une interprétation des données de la ville de Montréal mises à jour en 2017. 17
Photo : Jean Gagnon Parc linéaire aux abords TABLEAU 2 S uperficie totale (ha) et proportion du territoire (%) occupées du Canal Lachine par des parcs et espaces verts pour les principales villes de l’agglomération de Montréal. Superficie (ha) Proportion (%) Ville de Montréal 2 823 7,7 Baie d’Urfé 15 2,6 Beaconsfield 114 10,3 Côte-Saint-Luc 11 1,7 Parmi les autres parcs ou espaces Dollard-de- Ormeaux 170 11,3 verts d’importance ne figurant Dorval 21 1 pas dans ce réseau, mentionnons Hampstead 10 5,5 la piste cyclable des Berges du Kirkland 8 0,9 Saint-Laurent (Sud-Ouest, Verdun, Montréal-Est 8 0,7 LaSalle) qui forment une bande Montréal-Ouest 3 1,8 linéaire fortement végétalisée Mont Royal 16 2,2 de 15 km. Il y a aussi le parc du Pointe-Claire 48 2,5 Lieu historique national du Canal- Sainte-Anne-de-Bellevue 63 5,9 de-Lachine administré par Parcs Canada, qui longe le canal Lachine à partir du Vieux Montréal sur Au sein de l’agglomération, des milieux naturels de la Ville de une bande linéaire de 13,4 km. 24 parcs font partie du réseau Montréal (Montréal, 2004). Cette Plusieurs parcs municipaux de des Grands parcs totalisant politique vise notamment à maxi- superficie moindre abritent une superficie de 2 644 ha miser la biodiversité et à assurer aussi un patrimoine naturel (Tableau 3). Ce réseau est la pérennité des milieux naturels. d’importance tel que le Domaine constitué de 11 parcs-nature et de Les parcs-nature vise également Saint-Paul sur L’île-des-Sœurs quatre grands parcs métropolitains l’éducation à l’environnement, le dans Verdun (26 ha) et le Parc qui relèvent du conseil d’agglo- loisir de plein air et le partenariat. Thomas-Chapais (15 ha ; Mercier– mération ainsi que de neuf grands Les grands parcs sont soit situés en Hochelaga-Maisonneuve). Au sein parcs urbains qui relève du conseil bordure de l’eau pour rappeler aux des villes liées mentionnons le parc de la Ville de Montréal. Les milieux citoyens qu’ils vivent sur une île ou naturel Terra-Cotta dans Pointe- naturels dans ces parcs sont présentent une valeur sociocultu- Claire (39 ha) et le parc du bois gérés en accord avec la Politique relle importante, comme le parc Angell dans Beaconsfield et Baie de protection et de mise en valeur Lafontaine (Plateau-Mont-Royal). d’Urfé (112 ha). 18
TABLEAU 3 P arcs figurant dans le réseau des grands parcs de la Ville de Montréal (GPU = grand parc urbain ; PM = parc métropolitain ; PN = parc-nature). Nom Type Arrondissement / Ville liée* Superficie (ha) Angrignon GPU SO 96 de Dieppe GPU VM 4 de l’Anse-à-l’Orme PN PIRO 233 de la Pointe-aux-Prairies PN RDPPAT 248 de la Promenade-Bellerive GPU MHM 23 de l’île-de-la-Visitation PN AC, MN 32 des Rapides GPU LAS 30 des Rapides-du-Cheval-Blanc PN PIRO 38 du Bois-d’Anjou PN ANJ, Montréal-Est 40 du Bois-de-la-Roche PN Senneville 193 du Bois-de-L’Ïle-Bizard PN IBSG 291 du Bois-de-Liesse PN PIRO 158 du Bois-de-Saraguay PN AC 93 du Cap-Saint-Jacques PN PIRO 330 du Mont-Royal PM CDNNDG, PMR, VM, OUTR, Westmount 190 du Ruisseau-De Montigny PN RDPPAT, ANJ 30 Frédérick-Back PM VSMPE 157 Jarry GPU VSMPE 35 Jean-Drapeau PM VM 259 Jeanne-Mance GPU PMR 14 La Fontaine GPU PMR 34 Maisonneuve GPU MHM 80 René Lévesque GPU LAC 13 Tiohtià :ke Otsira’kéhne PM OUTR 23 * Pour les abréviations des arrondissements voir l’annexe 1 à la page 42. La forêt urbaine La forêt urbaine comprend Selon les données les plus est le territoire où cet indice est le autant les arbres situés en milieux récentes, l’indice de canopée de la plus faible, atteignant tout juste naturels que les arbres de rue. Ville de Montréal oscillait autour 5 %. D’ailleurs, la carte du couvert L’étendue de cette forêt est calcu- de 20 % en 2015 (Tableau 4), ce végétal de plus de 3 m (Figure 4), lée à l’aide de l’indice de canopée qui est inférieur à la moyenne des illustre bien l’hétérogénéité terri- qui correspond à la superficie occu- villes de l’agglomération qui est toriale concernant la forêt urbaine pée par la couronne des arbres et d’environ 27 %. Les villes de l’ouest et la disparité entre les villes de donne une évaluation sommaire de de l’agglomération sont celles avec l’ouest de l’agglomération et le l’ombrage procuré par ceux-ci sur les indices de canopée les plus reste du territoire. un territoire donné. élevés, tandis que Montréal-Est 19
TABLEAU 4 S uperficie (ha) et proportion du territoire occupées par la végétation de plus de 3 m de hauteur (indice de canopée) pour les principales municipalités de l’agglomération de Montréal en 2015. Superficie (ha) Proportion (%) Montréal 7409 20,4 Baie d’Urfé 217 36,0 Beaconsfield 460 41,9 Côte-Saint-Luc 113 16,5 Dollard-Des Ormeaux 361 24,1 Dorval 235 11,3 Hampstead 51 29,1 Kirkland 147 15,3 Montréal-Est 65 5,4 Montréal-Ouest 44 20,4 Mont-Royal 174 23,4 Pointe-Claire 472 24,9 Sainte-Anne-de-Bellevue 445 42,1 Photo : Demosg Senneville 417 57,9 Westmount 153 38,1 FIGURE 4 C ouvert végétal de plus de trois mètres de hauteur dans l’ensemble de l’agglomération. La canopée de plus de trois mètres de hauteur est illustrée en vert. Les limites des arrondissements de Montréal et des villes liées sont présentées en violet. Les données présentées dans cette carte ont été recueillies par la CMM par l’entremise de photographies aériennes en 2015 et montrent les résultats de l’indice de végétation par différence normalisée (Normalized Difference Vegetation Index). 20
Les îlots de chaleurs urbains matériaux imperméables. Les Cette répartition correspond gros- représentent des zones localisées îlots de chaleur couvrent 28 % de sièrement aux arrondissements d’élévation de chaleur. Ils sont la l’agglomération (Figure 5). Ils sont et aux villes liées où l’indice de contrepartie extrême de l’indice essentiellement présents dans la canopée et le couvert végétal sont de canopée, car ils sont surtout portion est de l’île ainsi que dans la aussi généralement les plus faibles présents dans les secteurs portion centrale de l’ouest, dans le (Tableau 4 ; Figure 4). faiblement couverts de végétation secteur de l’aéroport international et où le sol est constitué de Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. FIGURE 5 C arte des îlots de chaleurs et du couvert végétal de l’agglomération de Montréal. Le gradient de couleur vert montre la hauteur de la végétation : vert clair = végétation de moins de 3 m de hauteur, vert foncé = canopée de plus de 3 m. Les limites des arrondissements de Montréal et des villes liées sont présentées en violet. Les initiatives de verdissement Lors de cet inventaire, près de piliers tels que La Société de réalisés (cremtl.qc.ca/realisation/ 270 projets de verdissement ont verdissement du Montréal revelez-votre-nature). Les projets été répertoriés, excluant les saillies métropolitain (SOVERDI), le de la campagne ILEAU, Plan de trottoir avec plantation et CRE-Montréal, Le Jour de la Terre d’action canopée, Un arbre pour les projets d’agriculture urbaine et les écoquartiers. Par exemple, mon quartier, Faites comme chez (fichier Excel : Initiatives de verdis- de 2013 à 2016, la SOVERDI vous et Quartier 21 furent d’autres sement). Ces projets ne repré- aurait planté 40 000 arbres via la leviers d’action ayant contribué sentent qu’une infirme portion des réalisation de près de 400 projets substantiellement à l’essor des projets réalisés. de verdissement (www.soverdi. projets de verdissement. org/nouvelles). De 2008 à 2014, Depuis, 2008, les initiatives de la campagne « Révélez votre L’essor des ruelles vertes témoigne verdissement se sont accentuées nature » a permis à 64 projets de de l’intérêt des Montréalais à s’ap- par l’entremise d’organismes verdissement institutionnel d’être proprier l’espace afin de générer de 21
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