Pour une santé inclusive - Guide des minorités genrées, sexuelles et sexuées - CRIPS
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Guide L G B T Q I + pour un meilleur accueil des minorités genrées, sexuelles et sexuées à destination des professionnel·le·s de santé Pour une santé inclusive
2 Préface de Thibaut Jedrzejewski, médecin généraliste au Centre de santé sexuelle – Le 190 4 Comment les inégalités sociales auxquelles font face les minorités genrées, sexuelles et sexuées impactent-elles leur santé ? 6 Comment être plus inclusif·ve ? 8 Quelle posture adopter pour établir une relation de collaboration entre professionnel·le et patient·e ? 9 Accueillir les personnes trans* 12 Accueillir les personnes FSF* 14 Accueillir les personnes HSH* 16 Accueillir les personnes intersexes* 17 Accueillir des minorités genrées, sexuelles et sexuées victimes de violences 20 Accueillir les jeunes des minorités genrées, sexuelles et sexuées 21 Le collectif associatif Grey Pride ! 22 Bibliographie complémentaire pour aller plus loin 24 Lexique
Le Crips Île-de-France est engagé depuis de nombreuses années dans la lutte contre les discriminations*, notamment envers les minorités genrées, sexuelles et sexuées, souvent représentées par l’acronyme LGBTQI+* : lesbiennes, gays, bisexuel·le·s*, transgenres*, queers* / en questionnement, intersexes*, autres. Depuis 2018, le Crips accompagne des étudiant·e·s en médecine dans le cadre du déploiement du service sanitaire. C’est dans ce contexte qu’un groupe de futur·e·s professionnel·le·s de santé a souhaité travailler sur l’accueil et l’accompagnement des minorités genrées, sexuelles et sexuées dans leurs parcours de soins, notamment en santé sexuelle. Un questionnaire, diffusé sur divers réseaux sociaux en mai 2020, a permis d’évaluer les besoins de ces publics et d’identifier des pistes d’amélioration des pratiques en santé. Vous retrouverez dans ce guide des extraits issus des nombreux témoignages que nous avons reçus, grâce à la diffusion de notre questionnaire. Ce guide est là pour vous accompagner en tant que professionnel·le·s de santé. Il a été réalisé avec des partenaires qui travaillent et luttent depuis de nombreuses années auprès des personnes concernées. Vous y trouverez des conseils pratiques et des ressources pour vous former et vous informer, afin d’assurer un parcours de soins respectueux, inclusif et bienveillant aux minorités genrées, sexuelles et sexuées. Bonne lecture ! * Vous retrouverez la définition des mots marqués d’un astérisque dans le lexique, page 24. 1
Préface Le soin universel nécessite les discours de prévention d’être capable de prendre et la prise en charge de ces soin de tout le monde, sans patient·e·s en dépendent. différence, sans discrimination. Mais l’universel ne peut délaisser La santé communautaire n’est l’altérité. Au-delà des identités, pas un traitement de faveur. le vivant donne naissance à Elle permet, avec les personnes une multitude d’expériences du concernées, de reconsidérer genre, du sexe et de la sexualité. ce que l’on sait sur ces minorités, ce que l’on a pu apprendre La médecine a longtemps ou projeter, non seulement pathologisé ces vécus dépathologiser mais aussi minoritaires et nous héritons normaliser, pour offrir aujourd’hui de cette histoire. à chacun·e le soin approprié, Nous savons aussi qu’il existe pour que chacun·e puisse encore de nombreuses accéder à la même qualité de difficultés pour ces personnes soin que la population générale. dans le soin. Et, depuis les prémices de la lutte contre Les personnes lesbiennes, gays, le sida — qui a libéré la parole bi, trans et intersexes ont des des usagers du système spécificités de santé respectives. de santé —, de multiples Elles vivent aussi, sans associations continuent de se généraliser, dans des contextes mobiliser pour les faire entendre. spécifiques. Leurs expériences Il est essentiel de prendre du regard de l’autre, de l’enfance en considération ce bagage à l’âge adulte, sont toujours pour pouvoir nous adapter : particulières. Elles sont toujours le raisonnement médical, susceptibles d’être discriminées, 2
mais aussi, plus subtilement, mais y être initié·e, en prendre de rencontrer des difficultés, la mesure, pour aborder des de se sentir mésestimées, symptômes dans leur contexte d’être ramenées à une norme ou pour optimiser les discours qui ne correspond pas à de prévention, de réduction ce qu’elles vivent, que ce soit des risques ou l’éducation dans leur vie quotidienne thérapeutique est indispensable. ou dans les soins. Et cela ne s’invente pas, encore Face à l’altérité, le jugement, moins dans une société qui nous la fascination, la pitié peuvent fait penser le contraire. s’immiscer dans les consultations. Nous sommes toujours susceptibles de projeter Thibaut Jedrzejewski de fausses croyances, d’avoir médecin généraliste au Centre des mots blessants, de produire de santé sexuelle – Le 190 de la méfiance, du repli, des angoisses, des ruptures. Autrement dit, de reproduire dans un espace de soin, ce à quoi ces minorités se confrontent au quotidien. En médecine, dans le lien avec les patient·e·s ou dans la clinique, notre posture peut tout changer. Tout savoir sur ces mondes de vie est impossible, 3
rapports de pouvoir Comment les inégalités handicap sociales poids classe auxquelles font âge santé face les minorités mentale langue genrées, sexuelles et sexuées nationalité minorités impactent-elles genrées, leur santé ? sexuelles et sexuées L’articulation des différents rapports de pouvoir (comme la classe sociale, la nationalité, l’orientation sexuelle…) structure notre société. Ils se IMPACTS matérialisent dans la vie quotidienne (structurels) des personnes à travers des discrimi au quotidien nations* (grossophobie, racisme, validisme…). logement travail 57,5 % des femmes santé lesbiennes ont peur En 2020, 62 % d’être discriminées ou des répondant·e·s jugées en annonçant intersexes* participant leur sexualité. 1 à l’enquête européenne de la FRA-UE annoncent avoir subi des interventions chirurgicales modifiant Chez les personnes leurs caractéristiques trans*, une étude sexuelles sans avoir pu suggère que le risque donner leur consentement. 3 de tentative de suicide avant 25 ans serait Les femmes trans* de 50 % environ sont 49 fois plus dans diverses régions susceptibles d’être du monde. 2 séropositives pour le VIH. 4 4
Comment origine l’imbrication de ethnique ces discriminations peut-elle impacter éducation la qualité et 1 Jedrzejewski T, « EGaLe-MG. État des l’accès aux soins lieux des difficultés rencontrées par les des individus ? homosexuels face à leurs religion spécificités de santé en médecine générale en France ». Univ. Paris Les discriminations, vécues ou Diderot – Paris 7. Thèse entendues, peuvent être intériorisées soutenue en octobre par les personnes et déclencher 2016. différents comportements : angoisse 2 Virupaksha HG et al. par rapport au monde médical, peur « Suicide and suicidal du jugement, anticipation d’une behavior among transgender persons », mauvaise prise en charge, perte école Indian Journal of de confiance, stratégies d’évitement Psychological Medicine, des professionnel·le·s de santé… nov-déc 2016, 38(6) pp. 505-509. « J’avais 16 ans et je ne savais pas encore famille 3 « A long way to go que j’étais une personne trans, […] j’étais for LGBTI equality », en couple avec une fille. Je ne savais EU-FRA LGBTI II, 2020. pas si on pouvait contracter des MST […]. 14,3 % des 4 www.unaids.org/fr/ Je suis allé chez la gynécologue de ma personnes keywords/transgendered- mère […], et elle s’est moquée de moi people HSH* préfèrent en disant que non, nous ne pouvions pas éviter les soins, 5 Alessandrin A, Dagorn J, avoir de MST parce que nous ne faisions suite à des Meidani A, Richard G, pas du vrai sexe […]. Cette expérience discriminations Toulze M (dir.), Santé m’a dissuadé d’aller voir un·e gynécologue LGBT ; Les minorités de subies. 5 pendant longtemps, au détriment genre et de sexualité face aux soins, Éditions Bord de ma santé. » de l’eau, 2020. 34,7 % des 6 Il est important d’avoir conscience Cessa D, La santé des personnes ayant LGBT, un tabou médical. de ces discriminations et de leur fait leur « coming Lemonde.fr, 16 mars 2017. impact sur les comportements out* médical » www.lemonde.fr/sciences/ des patient·e·s afin d’adapter sa article/2017/03/13/ se sont senties prise en charge. C’est un réel enjeu la-sante-des-lgbt-un- jugées par leur tabou-medical_5093851_ de santé publique ! médecin. 6 1650684.html 5
Comment être plus inclusif·ve ? L’inclusivité, Qu’est-ce que qu’est-ce que c’est ? l’hétéronormativité ? L’inclusivité est une ouverture et une C’est le fait que l’hétérosexualité* soit bienveillance envers tou·te·s. Chacun·e perçue comme évidente, naturelle et a une compréhension du monde allant de soi pour tou·te·s. C’est une issue de son éducation, de sa culture, norme sociale qui détermine la manière de son genre et/ou de ses expériences dont on perçoit le monde. Si on ne de discriminations*. Prendre conscience la questionne pas, on risque de venir du fait que l’on peut projeter ses renforcer les sanctions sociales (rejet représentations sur les patient·e·s familial, harcèlement scolaire, violences…) est un premier pas vers une prise que subissent celles et ceux qui s’en en charge plus adaptée. éloignent. Il est toujours possible de s’améliorer Une femme arrive et de s’outiller pour créer une approche pour une consultation inclusive du soin, un espace accueillant gynécologique… pour tou·te·s ! Attention à ne pas présupposer : Lorsqu’on travaille avec des minorités — De l’orientation sexuelle de la personne genrées, sexuelles et sexuées, deux et de ses pratiques. principaux phénomènes sociaux sont — Du nombre et de l’identité de genre* à détricoter : l’hétéronormativité et de son·sa ou ses partenaires sexuel·le·s. la cisnormativité. Même si ces mots — Du fait que la personne utilise ou veut peuvent faire peur, les réalités qu’ils forcément une contraception. recouvrent méritent d’être questionnées. Conseils Au début de la consultation, n’hésitez pas à poser des questions ouvertes : « Avez-vous un, une, des partenaires sexuel·le·s ? », « Avez-vous besoin d’une contraception ? » 6
Qu’est-ce que Quelques idées pour créer la cisnormativité ? un espace inclusif La norme sociale est aussi cisgenre*, — Toilettes non genrées (par exemple c’est-à-dire qu’elle privilégie et normalise mettre juste « toilettes »). les personnes dont le sexe* assigné — Affiches et magazines inclusif·ve·s. à la naissance correspond au genre — Brochures inclusives à disposition. de la personne. La cisnormativité renvoie les personnes trans*, non-binaires* et intersexes* à une forme de pathologisa Bon à savoir ! tion et de marginalisation sociale. Le Crips oriente et conseille Une femme arrive pour les acteur·rice·s de la prévention demander la PrEP et tend à la recherche d’outils pédagogiques, sa carte Vitale qui affiche de connaissances, ou de méthodes un prénom masculin pour aborder les thématiques et le numéro 1. de santé de la manière la plus adaptée à leur public. Attention à ne pas présupposer : Vous pouvez adresser vos demandes — Du genre de la personne. par mail à infopros@lecrips.net — Du parcours de transition médical, ou par téléphone au 01 84 03 96 95. social, administratif de la personne (chaque parcours est unique). — De l’orientation sexuelle et/ou des Qu’est-ce que ça apporte ? pratiques sexuelles de la personne. — Un sentiment de sécurité Conseils et de confiance pour le·la patient·e — Éviter les remarques sur le physique, et pour vous. même positives, s’il n’y a pas de lien — Une alliance thérapeutique. avec la consultation. — Une meilleure connaissance — Si vous avez un doute la première fois, des patient·e·s. demandez quels prénoms et pronoms — Un meilleur suivi médical. la personne utilise. Si vous faites une erreur, n’hésitez pas à vous excuser. 7
Quelle posture adopter pour établir une relation de collaboration entre profession- Lorsqu’on fait preuve nel·le et patient·e ? de bienveillance « Si je sens que le·la praticien·ne est bienveillant·e ou à l’écoute lors de la Voici quelques situations dans lesquelles première rencontre, il sera assez évident les répondant·e·s au questionnaire de faire part de mon orientation sexuelle se sont senti·e·s en confiance : sans que cela ne soit un sujet en soi. » Lorsqu’on fait preuve Lorsqu’on fait preuve d’écoute d’inclusivité « Une psychothérapeute qui n’a pas « Ma médecin généraliste ne m’a jamais remis mon identité de genre et mon posé de question concernant ma orientation en question une seule fois et transidentité. Elle a vu sur son fichier qui a été très à l’écoute de mon ressenti. que j’étais hormoné·e, et ça lui suffisait. Elle a fait preuve d’écoute et d’empathie Il n’y a eu aucune curiosité mal placée, et c’est toujours bien de se sentir au que de la bienveillance. » moins écouté.e , si ce n’est compris·e. » Lorsqu’on explique Lorsqu’on pose des questions et demande le consentement pertinentes et non-intrusives de la personne avant Je me sens moins en confiance et pendant tout acte médical lorsqu’on « me pose des questions trop Pour un frottis, « j’ai eu absolument intimes sur mes pratiques [et lorsqu’on] toutes les étapes et les gestes expliqués ». me fait des remarques qui ne sont pas Il y a eu « demande du consentement en rapport avec ce pour quoi je viens. » avant ET pendant, et [des] demandes régulières pour savoir si je ressentais de la douleur. C’était attentif, doux, Lorsqu’on a connaissance respectueux, on m’a demandé de me des spécificités du sujet déshabiller en deux fois pour ne pas être « Je ne m’annonce non-binaire dans une nudité totale. » qu’en présence de gens qui peuvent comprendre. » 8
Accueillir les personnes trans Si depuis quelques années, la France — Les parcours de transition ont pour a connu des avancées concernant conséquence la précarisation de leurs les droits des personnes trans*, en conditions de vie. Les possibilités d’accès démédicalisant le changement d’état aux soins sont réduites par les obstacles civil, en facilitant le changement de liés à l’isolement et la précarité. prénom et en inscrivant la transphobie dans les motifs de discrimination*, les — La transphobie se traduit par un refus violences auxquelles elles doivent faire de soin, un manque d’écoute de la part face restent très présentes, et leur prise des soignant·e·s ou encore des postures en charge au sein du système de soin jugeantes. Elle a un impact direct sur et de prévention très marquée par une l’adhésion aux traitements et les suivis histoire étroitement liée à la psychiatrie médicaux. Elle entraîne la remise en et la « pathologisation ». question de l’observance des traitements lorsqu’un climat de méfiance s’installe, et des pratiques de non-recours aux Données clés en santé soins. Elle a donc pour conséquences des retards de prise en charge, Conséquence d’un environnement social des pathologies non soignées, etc. encore très discriminant et hostile, l’état de santé des personnes trans est impacté — Les discriminations ont d’autant par les violences, la précarité et les plus lieu lorsque les personnes vivent ruptures dans leurs parcours de vie. avec d’autres facteurs de vulnérabilité : allophones, travailleuses du sexe, — La prévalence des infections séropositives au VIH, vivant avec un sexuellement transmissibles (IST), telles ou plusieurs handicaps, etc. que le VIH, est très élevée. À l’échelle mondiale, le taux de prévalence au VIH parmi les femmes trans est estimé à 19 %. 7 www.unaids.org/fr/ Elles sont 49 fois plus susceptibles d’être keywords/transgendered- people séropositives pour le VIH que tous les adultes en âge de procréer. 7 8 Virupaksha HG et al. « Suicide and suicidal — Un taux de suicides et de suicidalité behavior among transgender persons ». élevé, notamment parmi les plus jeunes. Indian J Psychol Med. Le risque de passage à l’acte avant 25 ans 2016 nov-déc ; 38(6) : serait de 50 % environ dans diverses 505-509. régions du monde. 8 9
« Parcours de transition » de quoi parle-t-on ? Un parcours de transition peut avoir lieu dans l’ensemble des environnements de vie d’une personne : on parle de transition sociale (auprès des proches, des collègues, etc.), de transition administrative (modification du prénom et de la mention de genre à l’état civil), et/ou de transition médicale. Si toutes les personnes trans ne souhaitent pas s’engager vers une transition médicale, les soins liés à l’affirmation de l’identité de genre* sont essentiels, voire vitaux pour celles qui le souhaitent, et ne sont en aucun cas soumis à l’obligation de « diagnostic » ou « validation » par un·e psychiatre ou psychologue. Lorsque l’on parle de transition médicale, on inclut généralement tous les traitements et interventions visant à affirmer le genre social d’une personne. Il s’agit donc : — De traitements hormonaux de substitution (THS), aussi appelés traitements hormonaux féminisants ou masculinisants, qui peuvent être prescrits par des médecins endocrinologues, gynécologues, urologues, et renouvelés par tout·e médecin généraliste. — De chirurgies d’affirmation de genre telles que les opérations de féminisation du visage (FFS), les augmentations mammaires ou torsoplasties, ou les chirurgies génitales telles que les vaginoplasties ou phalloplasties. Les parcours de transition médicale sont divers et relèvent du choix de chaque personne. Depuis la déclassification des transidentités des pathologies psychiatriques, aucun parcours « fléché » ne peut être imposé aux personnes. En pratique, le cadre réglementaire pour la prise en charge des soins liés aux parcours de transition reste flou, et limite parfois l’accès aux remboursements par des refus d’ALD 31 (dite « hors liste ») ou refus de prise en charge de chirurgies motivés par l’absence de suivis psychiatriques. Lorsque cela arrive, il est utile de se rapprocher des associations locales et du Défenseur des droits. 10
Quelques recommandations discriminations auxquelles elles faisaient face. Les accompagnements proposés Comme de nombreuses populations par l’association concernent l’accès aux fortement stigmatisées dans l’ensemble droits sociaux, l’accès au droit au séjour, de la société, la place de ce qui est au logement, ainsi que les questions « pathologisé » prend souvent liées à la prévention sexuelle à travers une place envahissante au moment des actions de prévention combinée. de la consultation, et peut masquer www.acceptess-t.com les conséquences des discriminations, Contact : 01 42 29 23 67 ou tout autre symptôme commun. contact@acceptess-t.com — Évitez les questions sans rapport Wikitrans, site web recensant avec l’objet de la consultation sur les des ressources essentielles pour opérations chirurgicales de réassignation l’accompagnement des personnes trans. génitale, qui peuvent être perçues https://wikitrans.co comme invasives. OUTrans, association féministe — Veillez à ne pas demander d’autosupport trans qui accompagne que le ou la patient·e se déshabille, les personnes concernées et propose des alors qu’un examen n’est pas nécessaire. actions de sensibilisation à destination des acteur·rice·s du monde de la santé. — Pour faciliter la relation, il peut être https://outrans.org important de travailler sur les préjugés autosupport@outrans.org liés à des représentations sociales pouvant être très marquées, tels que Espace Santé Trans, association ceux liant les femmes trans au travail de promotion de la santé des personnes du sexe, qui peuvent induire un jugement transidentitaires située en Île-de-France. moral et désengager le·la professionnel·le https://espacesantetrans.fr au moment de la consultation. contact@espacesantetrans.fr — II est important de prendre en compte Chrysalide, association militante la récurrence des vécus de violences de support et de diffusion d’information médicales dans la relation soignant·e/ sur les transidentités. patient·e, et de porter une attention www.chrysalide-asso.fr particulière à la mise en place chrysalidelyon@yahoo.fr d’un environnement de confiance avec les personnes. Transidenticlic est une boîte à outils numérique à destination des professionnel·le·s de santé pour aider Se former et s’informer à l’accueil, l’accompagnement et le suivi médical des patient·e·s transgenres. ACCEPTESS-T est une association https://transidenticlic.com représentante des usager·e·s du système de santé, créée en 2010 par plusieurs femmes trans, afin de lutter contre les 11
Accueillir les personnes FSF — Des expériences de violences plus courantes, notamment en lien avec leur orientation sexuelle. Plus de 60 % Si les FSF* (les femmes ayant des femmes disent avoir vécu au moins des relations sexuelles avec d’autres un épisode de violence lesbophobe femmes) sont très peu visibles dans leur vie. Elles sont également dans le champ de la santé sexuelle, 20 % à déclarer avoir déjà vécu des c’est en partie à cause des commentaires lesbophobes, rejets ou représentations qui entourent refus de soins dans l’espace médical. leurs relations et leurs sexualités. Selon la National Intimate Partner and Sexual Violence Survey (NISVS) de 2010, 1 femme homosexuelle sur 3 aurait connu Données clés en santé au moins une forme de violence physique sévère de la part d’un·e partenaire intime S’il existe peu d’études en France sur (contre 1 femme hétérosexuelle sur 4). le sujet, elles permettent de démontrer que les trajectoires des femmes — Une exposition plus forte au risque rapportant des attirances et/ou des dépressif : les femmes lesbiennes pratiques homosexuelles sont souvent et/ou bi vivent un stress quotidien lié marquées par 7 éléments spécifiques : au fait d’appartenir à une minorité encore fortement stigmatisée et — Une entrée dans la vie sexuelle soumise à des discriminations sociales plus précoce, notamment avec et institutionnelles qui peuvent avoir des partenaires masculins. un impact en terme de santé (anxiété, troubles dépressifs, idéations suicidaires, — Des pratiques sexuelles plus usages de produits, prévalence élevée diversifiées, la pratique la plus souvent d’IST…). L’Enquête sur la sexualité en déclarée étant la pénétration vaginale France dite « Contexte de la sexualité (98 % selon l’Enquête Presse Gays et en France » (CSF) rapporte que, parmi Lesbiennes 2011 9 ; 97 % selon SexoFSF les 18-24 ans, 89,2 % des femmes 2017 10). homo/bisexuelles* déclarent avoir été déprimées au cours des 12 derniers mois. — Un nombre de partenaires plus élevé que chez les femmes se déclarant — Une prévalence d’IST élevée : toujours hétérosexuelles, ce, majoritairement dans la CSF, elles sont 12 % (versus 3 % avec des hommes. 72 % déclarent plus des femmes hétérosexuelles) à rapporter de 3 partenaires dans les 12 derniers mois avoir eu une infection sexuellement et une médiane de 9 partenaires vie transmissible dans les 5 dernières années. (SexoFSF 2017). 12
— Un moindre recours aux soins et 9 Velter A, Saboni L, au dépistage : dans l’EPGL 2011, les Bouyssou A, Bernillon P, Sommen C, Semaille C, répondantes n’ayant que des rapports Enquête Presse Gays sexuels avec des femmes au cours de leur et Lesbiennes 2011. vie sont 36 % à n’avoir jamais eu recours https://corevih-sud.org/ download/enquete- à une consultation gynécologique, 60 % presse-gays-et- à n’avoir jamais réalisé de frottis cervico- lesbiennes-2011 utérin, 58 % à n’avoir jamais réalisé 10 de test VIH et 90 % à n’avoir jamais réalisé Delebarre C, Enquête SexoFSF 2017 : de test chlamydiae. Ce défaut de recours Quelles réalités sexuelles aux soins peut avoir des conséquences chez les femmes qui graves sur la fertilité et la santé des ont des rapports sexuels femmes avec une augmentation des avec d’autres femmes ? www.sfls.aei.fr/ckfinder/ cancers du col de l’utérus et des seins. userfiles/files/Formations/ pdf/2018mars/delebarre2. pdf Quelques recommandations Veiller à ne pas présumer des pratiques sexuelles des personnes : il est encore parfois difficile de se représenter une Se former et s’informer sexualité active et pénétrante en dehors du principe masculin et du pénis. Formations Cette représentation conduit Formation Crips Île-de-France : Améliorer beaucoup de femmes à développer l’accueil et la prise en charge en santé un sentiment d’immunité au VIH des populations LGBT. et aux IST qui est partagé par les soignant·e·s. Sites Internet Santé plurielle : https://santeplurielle.fr — L’auto-identification des personnes Les Klamydia’s : www.klamydias.ch en tant que lesbiennes ne signifie pas ENIPSE : www.enipse.fr qu’elles n’ont pas de rapport sexuel avec des hommes. Brochures — Tomber la culotte #2, brochure de — Veiller à ne pas présenter la santé sexuelle à destination des FSF : contraception comme « évidente ». www.enipse.fr/une-version-bis-de- La contraception présentée comme tomber-la-culotte-2-disponible-des- obligatoire peut être vécue comme septembre-2020 une assignation à l’hétérosexualité* — Guide « La santé psychique chez et empêcher la parole des patientes. les personnes LGBT », Sidaction : www.sidaction.org/sites/default/files/ — Être à l’écoute d’un potentiel désir guide_la_sante_psychique_chez_les_lgbt_ d’enfants émis par les patientes. web_0.pdf 13
— Le TPE (Traitement postexposition) : Accueillir une trithérapie de 28 jours qui réduit les personnes considérablement les risques d’une séroconversion, si le traitement est pris HSH au plus vite et dans un délai maximal de 48 heures après le rapport non protégé. Il peut être demandé à l’hôpital ou en Données clés en santé CeGIDD. — Les HSH* (hommes ayant des relations Ces outils sont complémentaires et sexuelles avec d’autres hommes) ont permettent à chaque patient·e·s d’opter 200 fois plus de risques de contamination pour une protection idéale. L’utilisation au VIH que la population hétérosexuelle de cette prévention personnalisée française. Entre 2013 et 2018, ce sont a permis en 2018, chez les HSH une 40,8 % des découvertes de séropositivité diminution de la transmission du VIH qui concernent les HSH. Ils représentent de 22 % en moyenne, et de 28 % chez 58 % des découvertes de séropositivité les HSH nés en France. 11 à Paris contre 41 % en Île-de-France. 11 L’expérience montre qu’il ne sert — S’agissant des autres IST, en 2019, à rien de forcer l’usage du préservatif les HSH représentent 79 % des nouveaux chez quelqu’un qui ne l’utilise pas diagnostics pour une syphilis récente et régulièrement. Ici aussi, une sensation 74 % des diagnostics pour une gonorrhée, de jugement peut détourner du soin soit une augmentation de 29 % par et il peut être intéressant de questionner rapport à 2017. 11 le ressenti des personnes sur la qualité — La prévalence de l’infection anale de leur sexualité. Dans ce cas, la PrEP au HPV chez les HSH est de 64 % (contre est souvent une bonne alternative et la 25 % chez les hommes hétérosexuels). prévention IST passe principalement par Elle est encore plus élevée chez les HSH le dépistage très régulier (tous les 3 mois). vivant avec le VIH : 93 %. Les HSH ont 20 fois plus risque de développer Qu’est-ce que le Chemsex ? un cancer anal. 11 Le Chemsex est l’usage de substances psychoactives dans un cadre sexuel. Prévention des risques VIH Fréquemment en multipartenariat La prévention du VIH s’est diversifiée, avec des pratiques dites « hard » comme ces dernières années, avec trois nouveaux le fist-fucking*. Ces moments peuvent outils incontournables et combinables : durer des heures, voire des jours. la PrEP, le TasP et le TPE. Les participant·e·s n’appliquent pas — La PrEP (Prophylaxie préexposition) : forcément les mesures de prévention un traitement préventif, pris ponctuelle sexuelle ou de réduction des risques ment ou quotidiennement, qui permet (RdR) pour la consommation de de rester protégé du VIH. substances psychoactives (SPA), que ce — Le TasP (Treatment As Prevention) : soit par manque d’informations, contexte une personne séropositive traitée avec ou effets des produits. une charge virale indétectable ne peut Au Checkpoint, 35 % de la patientèle pas transmettre le virus. pratiquent le Chemsex. 14
Au-delà des contaminations par le VIH, 11 Santé publique 12 Ireps Auvergne Rhône- le VHC, le VHB ou d’autres IST, France : www. Alpes, Crips Auvergne santepubliquefrance. Rhône-Alpes, La santé il ne faut pas oublier de potentielles fr/maladies-et- mentale des personnes problématiques liées à la consommation traumatismes/ LGBT, mars 2020. de SPA (addictions, état veineux…). infections-sexuellement- https://cerhes.org/produit/ transmissibles la-sante-mentale-des- personnes-lgbt Recommandations Être vigilant·e sur les troubles dépressifs Se former et s’informer et risques suicidaires. Chez les hommes gays/bisexuels*, 1/3 des moins de 20 ans Le Checkpoint Paris : Centre de santé ont déclaré au moins une tentative de sexuelle communautaire proposant des suicide au cours de leur vie. 12 offres de soins et de dépistages adaptées — Veiller à ne pas présupposer que aux besoins des minorités genrées, tous les HSH ont les mêmes pratiques, sexuelles et sexuées. pénétration orale, anale, anulingus (être 36, rue Geoffroy l’Asnier - 75004 Paris. vigilant·e quant à ses propres préjugés). Tél. 01 44 78 00 00 — La vaccination gratuite contre le HPV pour les HSH jusqu’à 26 ans est Le 190 : Centre de santé sexuelle qui recommandée, depuis 2016, par le Haut propose un service de dépistage, de suivi Conseil de la santé publique. et de soins pour les minorités genrées, — La vaccination contre l’hépatite A sexuelles et sexuées. est fortement recommandée puisque 90, rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris. le mode de contamination principal Tél. 01 55 25 32 72 est oro-fécal (ex : anulingus). — La vaccination contre l’hépatite B Le Spot : Porté par AIDES, le Spot pour les personnes qui ont des relations propose une offre globale en prévention sexuelles avec des partenaires multiples et en santé sexuelle avec, entre autres, est recommandée. un espace d’échange et de prévention Chemsex le mardi (pour les personnes Quelques exemples pour vous guider qui consomment) et le jeudi (pour dans votre prise en charge les personnes abstinentes). — Un patient qui a principalement des 51, boulevard Beaumarchais - 75003 Paris. rapports non protégés. On lui exposera Tél. 01 53 69 04 06 les différentes méthodes de protection et on lui indiquera qu’il est libre de choisir Pour une aide à la prescription de celle qui lui convient. la PrEP : le site VIHclic, https://vihclic.fr — « Avez-vous eu des rapports sexuels rubrique « Prévention ». avec des hommes et/ou des femmes ? » — « Y a-t-il eu pénétration anale ou orale Pour plus d’infos sur le chemsex et non protégée ? » la réduction des risques : https:// — « Avez-vous pratiqué des anulingus ? » chemsex.be et www.aides.org/chemsex — « Consommez-vous des produits psychoactifs ? » 15
iatrogènes et ont des conséquences Accueillir graves sur la santé mentale des les personnes personnes intersexes, notamment des vécus traumatiques qui peuvent intersexes endommager gravement l’accès aux soins : refus de consulter, mauvaise prise en charge des soins du quotidien. Une personne intersexe* est — Au-delà des traitements prescrits une personne dont les caractères à des personnes en parfaite santé, sexuels (génitaux, gonadiques ou sous le poids de l’hétéronormativité chromosomiques) ne correspondent et de la cisnormativité, les personnes pas aux définitions binaires des corps intersexes sont souvent altérisées* et/ou « féminins » ou « masculins ». Ces pathologisées par des professionnel·le·s personnes représentent entre 1,7 % de santé peu ou pas formé·e·s. Il est et 4 % des naissances et font face à de possible d’accueillir des patient·e·s graves violations de leur consentement intersexes de manière plus inclusive par le corps médical, du fait de en évitant les questions intrusives, les la pathologisation systématique remarques inappropriées ainsi que les de leur intersexuation. 13 démonstrations de choc ou de fascination face au corps des personnes auscultées. Données clés en santé Quelques recommandations — En 2020, 62 % des répondant·e·s intersexes participant à l’enquête — Veiller à ne pas présumer de l’état européenne de la FRA-UE annoncent physiologique ou de la prise de certains avoir subi des interventions chirurgicales traitements d’une personne intersexe modifiant leurs caractéristiques sexuelles en consultation. sans avoir pu donner leur consentement. Presque la moitié des personnes — Si vous devez informer une personne intersexes répondant·e·s ont reçu des de son intersexuation, veillez à trouver traitements hormonaux (49 %) ou un des termes non pathologisants. autre type de traitement médical (47 %) « Anomalie », « trouble » sont des termes sans donner leur consentement éclairé. à bannir. — La première prise en charge médicale — Renseignez-vous en amont auprès des intervient principalement à deux associations de personnes concernées, périodes : juste après la naissance comme le CIA-OII France, pour lui (33,82 % des répondant·e·s) et à la puberté expliquer clairement et exhaustivement (32,35 % des répondant·e·s). 14 les spécificités de sa variation. — Les interventions chirurgicales et — Exposez les possibilités de traitements traitements hormonaux non consentis médicaux si la personne le demande, entraînent bien souvent des pathologies sans jamais les imposer. 16
Accueillir des 13 « A long way to go for LGBTI equality », EU-FRA LGBTI II, 2020. 14 Collectif Intersexes minorités genrées, et Allié·e·s-OII France. Réponses au sexuelles et sexuées victimes questionnaire sur la santé des personnes intersexes de violences et/ou présentant des variations du développement sexuel – Infogram Enquête sur la santé des personnes intersexes, 2019. Données clés en santé — Les hommes homosexuels et bisexuels* et, dans une proportion Se former et s’informer encore plus importante, les femmes lesbiennes et bisexuelles subissent Le Collectif Intersexes et Allié·e·s- bien plus de violences psychologiques, OII France (CIA-OII France) est la seule physiques et sexuelles que les personnes association par et pour les personnes hétérosexuelles. intersexes en France. Créée en 2016, elle — 50 % des personnes bisexuelles n’ont lutte pour l’autodétermination et contre pas fait leur coming out* à leurs parents. la pathologisation et les mutilations Vraisemblablement afin d’éviter de des personnes intersexes. Le CIA-OII potentielles violences intrafamiliales. Ce France est à l’origine des campagnes qui étoufferait l’affirmation et l’expression « Ce sera son choix : stop aux mutilations de leurs identités. 15 intersexes » et « Intersexes : justice, — En 2019, 22 % des consultant∙e∙s au maintenant ! ». Checkpoint ont répondu oui à la question « Subissez-vous ou avez-vous subi Plus d’informations sur : des violences au cours de votre vie ? » — cia-oiifrance.org — 17 % des personnes interrogées ont été — stop-mutilations-intersexes.org discriminées en raison de leur orientation — droits-intersexes.fr sexuelle / identité de genre* par un∙e professionnel∙le de santé dans leur vie. 16 Le Collectif Intersexes et Allié·e·s-OII — Près d’un homme sur 3 (32,7%) et France propose des formations aux plus d’une femme sur 3 (36,8%) ont déjà groupements de professionnel·le·s ressenti, au cours de leur vie, au moins un de santé qui en font la demande. propos ou geste perçu comme déplacé Vous pouvez également nous adresser (mais ne l’ayant pas forcément affecté) vos questions par mail au : quant à son orientation sexuelle ou contact@cia-oiifrance.org à l’homosexualité en général. La plupart de ces épisodes sont déclarés comme des « maladresses sans conséquence » mais nous savons que de façon répétée, celles-ci peuvent en avoir. 17 17
Les différents types question à tou∙te∙s les patient∙e∙s. de violences Les violences influencent la santé globale d’une personne, c’est un élément — Psychologiques (menaces, humiliations, important à connaître en tant que harcèlement, discriminations*, etc.). soignant∙e. » — Physiques (gifles, coups, blessures, 3. Repérer les signes d’alerte. étranglement, etc.). — Santé mentale et physique — Conjugales (agressions, humiliations, détériorées : viol). > Troubles psychologiques (dépression, — Sexuelles (abus et acte sexuel forcé, viol). troubles anxieux, troubles du sommeil, — Économiques et administratives troubles alimentaires, troubles émotion (privation d’autonomie financière, nels, désorientation, repli sur soi…). confiscation des papiers d’identité). > Comportements addictifs. — Médicales (violences obstétricales et > Troubles somatiques (symptômes gynécologiques, violences verbales, etc.). chroniques inexpliqués, maladies — LGBTQI+phobies (mégenrage*, chroniques déséquilibrées…). hétéronormativité et cisnormativité — Santé sexuelle (comportements des parcours de soins, outing*, sexuels à risque, IST répétées, douleurs discriminations et invisibilité, etc.). pelviennes chroniques, dyspareunies, grossesses non prévues et IVG…). Les violences subies par les minorités — Consultations itératives avec genrées, sexuelles et sexuées ont des des plaintes vagues, multiples et conséquences multiples sur la santé, inexpliquées. d’où l’importance de les repérer. — Évitement des soins. Le repérage des violences L’accompagnement 1. Créer un cadre sécurisant et confidentiel. 1. Proposer une écoute bienveillante. 2. Interroger la vie sentimentale, 2. Valoriser la parole de la personne : conjugale, la sexualité et les violences « Merci de votre confiance » ; « Je vous de façon systématique même crois. » en l’absence de signe d’alerte. 3. Rappeler la loi : « Les violences — « Avez-vous déjà été victime sexuelles / physiques / verbales / injures de violences au cours de votre vie ? » homophobes sont interdites et punies — « Avez-vous vécu des événements qui par la loi. » vous ont fait du mal ou qui continuent 4. Proposer de l’aide : « Comment puis-je de vous faire du mal ? » vous aider ? » ; « Je peux vous aider si vous — « Avez-vous déjà pu en parler le souhaitez. » à quelqu’un ? » 5. Vérifier que la personne est en sécurité — « Est-ce que cela a encore un impact (en cas de danger immédiat pour dans votre vie ? » la sécurité de la personne, contacter — « Souhaitez-vous en parler ? » la police). Si la personne demande pourquoi vous 6. Respecter les choix de la personne. lui posez cette question : « Je pose cette 18
15 Défenseur des droits, partenariat avec la Orienter 29 avril 2020 - Étude Fondation Jean Jaurès sur les violences et la DILCRAH. www. intrafamiliales : les filles ifop.com/wp-content/ La ligne d’écoute 3919 et les jeunes. www. uploads/2019/05/116079_ Femmes victimes de violences. defenseurdesdroits. Ifop_FJR_Observatoire_ fr/fr/communique- 2019.05.16.pdf Réseau d’aide aux victimes : de-presse/2020/04/ etude-sur-les-violences- 17 Jedrzejewski T, une association par département intrafamiliales-les-filles- « EGale-MG. État des lieux (accompagnement psychologique, et-les-jeunes-lgbt des difficultés rencontrées juridique et social). par les homosexuels 16 Tél. 116 006 Observatoire face à leurs spécificités des LGBTphobies, de santé en médecine victimes@france-victimes.fr État des lieux 2019, générale en France ». Thèse, Université Paris 7 Fondation Jasmin Roy RAVAD : Réseau d’assistance Sophie Desmarais en Diderot, octobre 2016. aux victimes d’agressions et de discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Les outils Tél. 06 17 55 17 55 urgence@ravad.org — Attestations : un exemplaire à donner à la personne et un à laisser dans le dossier. Les centres psychotrauma. N’a pas de valeur juridique mais permet d’attester des faits et/ou de consigner Psy Gay∙e∙s : Réseau de professionnel·le·s des déclarations pouvant être utilisées de l’écoute et de la psychothérapie qui plus tard. accueillent les personnes dans le respect — Unité médico-judiciaire (UMJ) : accueil de l’orientation sexuelle et de l’identité uniquement sur rendez-vous de genre. des victimes, après dépôt de plainte. Tél. 01 42 74 16 02 En cas de violences sexuelles orientation@psygay.com Prévention des IST Si moins de 48 heures : TPE aux urgences Centre LGBTQI+ d’Île-de-France : ou certains CeGiDD et vaccin hépatite B. Permanence juridique & Permanence Contraception d’urgence psychologique. — Si moins de 72 heures : pilules Rendez‐vous au 01 43 57 21 47. contraceptives d’urgence (entre 3 et 5 jours selon la pilule). Pour l’accueil, l’orientation et — Si moins de 5 jours : pose de DIU l’accompagnement des victimes LGBTQI+ en cuivre. au sein de l’institution policière Dépistage VIH/IST à Paris : un officier de liaison LGBTQI+ — Dépistage Gonorrhoeae et Chlamydia est en poste au commissariat de police possible dès 3 à 7 jours. du 3e arrondissement de Paris. — Autotest et TROD VIH/Syphilis fiable Tél. 01 42 76 14 35 / 06 37 98 17 47 3 mois après le dernier rapport non protégé. dspap-lgbt@interieur.gouv.fr — Test sérologique VIH/Syphilis fiable 6 semaines après le dernier rapport non protégé. 19
Accueillir les jeunes des minorités L’adolescence étant un moment de questionnement pour tous les jeunes, genrées, sexuelles il est important d’apporter une attention particulière à l’écoute des jeunes des et sexuées minorités genrées, sexuelles et sexuées. L’accompagnement des jeunes Recommandations des minorités genrées, sexuelles et sexuées s’avère différent de celui Êtes-vous en droit de prévenir les de leurs aîné·e·s, d’où l’importance parents si la personne est mineure ? de les rediriger vers les associations Non, vous ne devez pas prévenir les adaptées qui peuvent les soutenir parents s’il s’agit d’une simple consulta et les accueillir avec bienveillance. tion. Tant qu’il n’y a pas d’intervention pratiquée ou de thérapeutique engagée. Le·la mineur·e a également le droit Données clés en santé d’interdire à ses parents l’accès à son dossier médical ou même à son état Les jeunes hommes homosexuels se font de santé (loi du 4 mars 2002). moins dépister que leurs aînés (63,8 % des moins de 25 ans contre 83 à 92 % Comment assurer une meilleure des plus de 25 ans). Or ils ont plus confidentialité ? de risques d’être exposés aux IST. 18 Lorsqu’un·e mineur·e de moins de 16 ans vient consulter, il est préférable D’un point de vue de la santé mentale, de le·la rediriger vers des institutions il y a plus de risque de suicide chez les dans lesquelles il·elle n’aura pas à payer jeunes des minorités genrées, sexuelles (hôpital, planning familial), pour éviter et sexuées que chez les personnes qu’il·elle utilise la carte Vitale de ses hétérosexuel·le·s et/ou cisgenres*. 19 parents. Certain·e·s professionel·le·s de santé peuvent choisir de ne pas faire Il y a une surexposition aux violences payer la consultation. intrafamiliales des personnes homosexuel·le·s et bisexuel·le·s*, par Et le dépistage ? rapport aux personnes hétérosexuel·le·s. 20 N’hésitez pas à aborder la question du dépistage comme outil de prévention. Selon une étude du MAG Jeunes LGBT, Vous pouvez recommander aux jeunes 52,17 % des jeunes LGBT+ ont subi de garder un bon réflexe et de se faire des violences scolaires. 21 dépister régulièrement, au moins tous les 3 mois s’ils ont une vie sexuelle active, sinon une fois par an au minimum. 20
18 20 Le collectif Santé publique France, Ined, Enquête Virage, Rapport enquête Presse 2020. https://virage.site. Gay 2004, juin 2007. www. ined.fr/en/publications/ santepubliquefrance. fr/docs/enquete-presse- Publications associatif Grey Pride ! 21 gay-2004 Richard G. avec MAG Jeunes LGBT, Rapport 19 Beck F, Firdion J-M, synthétique de la Legleye S, Schiltz M-A. consultation mondiale Les minorités sexuelles sur l’éducation inclusive Grey Pride regroupe plusieurs face au risque suicidaire. et l’accès à la santé des associations qui soutiennent Acquis des sciences jeunes LGBTI+. Paris : et mettent en place des actions sociales et Perspectives. MAG Jeunes LGBT, avec le [Nouvelle édition 2014]. soutien de l’UNESCO, 2018. à destination des séniors issu·e·s Saint-Denis : Inpes, coll. des minorités genrées, sexuelles Santé en action, 2014 : et sexuées, fragilisées par 140 pages l’isolement et concernées par des problèmes de santé plus importants que les autres Vers qui rediriger ? séniors. Si vous ressentez que le·la jeune en a Sur la région parisienne besoin, vous pouvez le·la rediriger vers l’association organise des ateliers des associations tel le MAG jeunes LGBT, (informatiques, littéraires…), des une association par et pour les jeunes consultations santé, des rencontres, qui pourra l’accueillir et l’aider. des projets d’habitat partagé. MAG Jeunes LGBT www.mag-jeunes.org Elle a mis en place une ligne contact@mag-jeunes.org d’écoute : 01 44 93 74 03 Les jeunes de 15 à 24 ans qui n’ont pas ouverte les mardis et jeudis d’hébergement peuvent se diriger de 16h à 18h. vers Le Refuge, qui peut les aider en leur proposant un hébergement Vous retrouverez des informations et un accompagnement temporaire : utiles pour orienter les personnes, www.le-refuge.org sur le site Internet de Grey Pride : www.greypride.fr Si le·la jeune vous confie éprouver des difficultés en raison de ses convictions religieuses : — Chrétien·ne·s : Association David et Jonathan www.davidetjonathan.com contact@davidetjonathan.com — Juif·ve.s : Association Beit Haverim https://beit-haverim.com contact@beit-haverim.com 21
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