Premiers résultats économiques des exploitations wallonnes en 2016 - (Échantillon de base de 230 observations) - Ministry of Agriculture Wallonie

Premiers résultats économiques des
                 exploitations wallonnes en 2016
                     (Échantillon de base de 230 observations)

Juillet 2017

Avertissement
A partir de quelques 230 comptabilités clôturées et vérifiées, la DAEA présente
succinctement ci-après les premiers résultats ou résultats provisoires de l’exercice 2016.
Dans le même esprit que pour l’établissement des résultats définitifs qui seront
disponibles en fin de cette année, les présents résultats sont des moyennes pondérées
tenant compte de la composition (OTE x DIMENSION)1 du champ d’observation
(population des exploitations agricoles dont la dimension économique est d’au moins
25 000 € de production brute standard), la brève présentation qui suit concerne les
orientations de production pour lesquelles on dispose d’un nombre suffisant
d’observations. En l’occurrence il s’agit des OTE suivantes :

         •    Cultures agricoles
         •    Bovins laitiers
         •    Bovins viandeux
         •    Bovins mixtes

Il convient de signaler que la population de référence ou champ d’observation relève de
l’enquête agricole organisée par le SPF économie en 2015, les données de 2016 utiles
pour cet exercice ne sont à ce jour pas encore disponibles.

Le travail a été réalisé à partir d’un fichier de base arrêté au 19 juillet 2017. Il s’agit d’un
échantillon brut constitué de façon chronologique au fur et à mesure du dépôt des
dossiers et des caractéristiques qu’ils contiennent dans la base de données. Il n’est dès
lors pas surprenant que cette base de données provisoire ne soit pas le reflet fidèle du
plan de sélection d’exploitations transmis au Réseau d’Information comptable agricole
européen (RICA). En l’occurrence, la base de données comprend une proportion trop
élevée de fermes spécialisées en élevage bovin par rapport aux autres. Lorsque
l’ensemble des comptabilités du réseau RICA wallon auront été versées dans cette base
de données, l’échantillon mis en œuvre pour l’établissement du rapport annuel sur
l’évolution de l’économie agricole et horticole en Wallonie sera en phase avec le plan de
sélection cité plus haut.

Les prévisions 2016
Dans le rapport sur l’évolution de l’économie agricole et horticole en Wallonie qui est
paru dans le courant du premier trimestre de 2017 et qui peut être téléchargé via le
lien : https://agriculture.wallonie.be/evolution-economie-agricole-2017, le chapitre V aborde les
prévisions pour l’exercice 2016.

1
  OTE = orientation technico-économique. DIMENSION = taille économique de l’exploitation exprimée en € de
production brute standard. La production brute standard d’une activité est la valeur moyenne exprimée en €
produite par cette activité. Par exemple un hectare de froment dégage une production brute standard de
1 649 €/ha (production brute standard centrée sur les années 2008 à 2012, utilisée par et pour la Commission européenne
jusqu’à et y compris l’exercice comptable 2016).

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Celles-ci s’articulent sur l’échantillon de 2015, certes, mais prennent en considération
une série de faits, d’évènements dont on a connaissance au moment d’exécuter les
calculs. Plus précisément, nous postulons que la structure des exploitations ne subit pas
de modification entre 2015 et 2016. Les éléments qui varient sont les rendements dont
nous avons connaissance au moment des calculs et les prix qui généralement ne
prennent pas en compte les évolutions du dernier trimestre voire même du dernier
semestre.

En fonction des différents éléments de connaissance dont on disposait lorsque les
prévisions ont été établies, il apparaissait qu’en 2016 le Revenu du travail (RT) serait
nettement en baisse par rapport à 2015. Plus concrètement, l’année 2016 serait une
année à oublier au plus vite. L’ensemble des orientations technico-économiques (OTE)
importantes en Wallonie présentent une diminution du RT. Seules les OTE moins
importantes en Wallonie (horticulture, porcs et volailles dans une moindre mesure)
voient leur revenu augmenter ou maintenir le statu quo.

Les premières constatations pour 2016
    A) Le Revenu du travail par ha (RT/ha)2

Ainsi qu’annoncé dans les prévisions évoquées ci-dessus, le RT étant exprimé par unité
de SAU, les exploitations de grandes cultures voient leur niveau de revenu diminuer en
2016. On arriverait (cela demande confirmation bien entendu) à environ 323 €/ha en
2016 contre 463 €/ha en 2015 mais 778 €/ha et 887€/ha respectivement en 2013 et
2012. En d’autres termes, en 2016 on se situerait à 28 % du niveau de 2012 qui, soit dit
en passant, est la meilleure année de la décennie (voir figure ci-après).

Dans les exploitations bovines laitières, le RT/ha serait, en moyenne, à 97% du niveau
observé l’année précédente (2015) qui, il faut le souligner, était déjà une année
particulièrement défavorable lorsqu’on examine les résultats de la décennie, la meilleure
année étant 2007 (815 €/ha) et la plus mauvaise 2009 (289 €/ha). En 2016, le RT/ha
devrait s’établir aux alentours de 347 €/ha.

Les exploitations bovines spécialisées en production de viande (élevage et viande) voient
leur RT/ha augmenter contrairement à ce qui avait été prévu. En effet, l’augmentation du
nombre de vaches par exploitation (+10%) cumulée à des aides plus importantes peut
expliquer cette différence. Ainsi le RT/ha devrait s’établir aux alentours de 173 €/ha en
2016 alors qu’il avait atteint 135 €/ha en moyenne en 2015. L’année 2015 est d’ailleurs
en passe d’être la plus mauvaise année de la décennie.

2
  Le revenu du travail (RT) est un concept créé au début des années 1960 notamment pour comparer
l’agriculture aux autres secteurs de l’activité économique. Il a été et est encore largement utilisé. Le RT est
obtenu en imputant une rémunération forfaitaire, le même niveau pour toutes les exploitations au capital
(actif) sans tenir compte des sources de financement et de la situation de propriétaire et/ou de locataire des
exploitants.

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Etant donné que les exploitations bovines tant laitières que viandeuses voient leur RT/ha
stable par rapport à l’année précédente, il ne saurait en être autrement pour les
exploitations qui combinent production laitière avec l’élevage et production de viande.
Pour ces exploitations-là, le RT/ha devrait s’établir à 226 €/ha contre 216 €/ha l’année
précédente. Dans la décennie, l’année 2015 est la deuxième plus mauvaise année après
2009.

Quant aux exploitations mixtes « cultures + lait » ou « cultures + herbivores non
laitiers », qu’on ne fait qu’évoquer dans ce qui suit, leur niveau de revenu (RT/ha)
devrait en toute logique se situer entre celui des exploitations spécialisées en grandes
cultures et, selon le cas, celui des exploitations bovines laitières ou viandeuses. Le tout
dépendant de la structure même de ces exploitations.

Remarque :
Ce qui vient d’être exposé plus haut doit être pris avec un certain recul étant donné qu’un grand nombre de
comptabilités du réseau comptable de la DAEA doivent encore être versées dans la base de données.
Néanmoins, les nouveaux résultats ne feront très probablement qu’affiner les chiffres provisoires. Ils
apporteront en outre de l’information sur les orientations de production non passées en revue ici car trop peu
représentées à ce stade-ci des clôtures comptables.

La figure ci-dessous donne l’évolution du RT/ha de 2008 à 2016 (provisoire).

                        Evolution du Revenu du travail par ha de SAU
           900
           800
           700
           600                                                                                Grandes cultures
    €/ha

           500                                                                                Bovins lait
           400
                                                                                              Bovins viande
           300
                                                                                              Bovins mixtes
           200
           100
                 2008    2009   2010   2011    2012    2013    2014   2015    2016
                                                                              prov

     B) Le Revenu du travail et du capital par unité de travail familial (RTCF/UTF)3

Lorsque l’on se penche sur le Revenu du travail et du capital investi par l’exploitant et sa
famille, exprimé par unité de travail familial (RTCF/UTF), les résultats provisoires de

3
 Le revenu du travail et du capital (RTCF) est différent du RT dans la mesure où on observe les produits et les
charges réelles de l’exploitation agricole. Ce qui reste après avoir retranché les charges des produits est un
montant que l’on espère positif qui servira à rémunérer le personnel non salarié de l’exploitation ainsi que le
capital qui a été investi par l’exploitant et sa famille.

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2016 font apparaître par rapport à l’exercice 2015 une baisse marquée pour les
exploitations spécialisées en grandes cultures..

En production laitière, le RTCF/UTF est en augmentation de 10% par rapport à 2015. En
production viandeuse, le RTCF/UTF s’établirait à environ 22 % au dessus des résultats de
2015.

   C) Le poids des aides et indemnités dans la valeur du produit de l’exploitation

Etant donné ce qui précède, il n’est pas étonnant de constater que le résultat des
exploitations wallonnes est plus que jamais tributaire du niveau des aides, notamment
celles des 1er et 2ème piliers de la PAC (politique agricole commune). Ainsi, considérant le
produit total des exploitations intégrées à la base de données de la DAEA, on observe
qu’environ 18 % des produits sont des aides. Selon les orientations de production (OTE)
nous avons un gradient qui va de 15 % pour les exploitations laitières spécialisées à
29 % pour les exploitations spécialisées en production de viande bovine.

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