Priorites SanteBulletin d'information - CRES Paca
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Sante Priorites n° 52 Mai / Juin / Juillet / Août 2 0 1 8 Bulletin d’information du Comité Régional d’Éducation pour la Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur www.cres-paca.org s s i e r Do La place de la prévention et de la promotion de la santé dans l’offre de soins Des petits ambassadeurs pour sensibiliser aux risques phytosanitaires avec la FREDON ....................................... p.9 À Briançon, la PASS prend en charge les migrants ....... p.12 Photo : Dmitry Kalinovsky Perdre du poids pour concevoir un enfant ...................... p.13
Sommaire Dossier La place de la prévention et de la promotion de la santé dans l’offre de soins ........................................................................................ 3 à 6 Enfants, adolescents, jeunes ■ Région Prévenir les addictions avec tous les acteurs du territoire ...........................................................................7 Santé-environnement ■ Bouches-du-Rhône Miramas, une ville engagée dans la santé ....................8 ■ Région Des petits ambassadeurs pour sensibiliser aux risques phytosanitaires avec la FREDON PACA .........................9 Population générale ■ Région Lider Diabète : dépister le diabète le plus tôt possible .................................................................................10 Maladies chroniques ■ Var L’éducation thérapeutique pour vivre mieux avec son cancer du sein .................................................................11 Personnes vulnérables ■ Hautes-Alpes À Briançon, la PASS prend en charge les migrants .....12 Sport-santé ■ Alpes-Maritimes Perdre du poids pour concevoir un enfant ........................ 13 Portrait Patrick Padovani, Adjoint au Maire de Marseille, délégué à l’hygiène et la santé, aux personnes handicapées, à la maladie d’Alzheimer, au sida et à la toxicomanie ...................................14 Espace CRES 1/ Actualités ............................................................................................................................. 15 2/ Le dispositif régional de soutien en prévention et promotion de la santé ............16 3/ Documentation : La prévention dans le soin................................................................17 Les écrits ........................................................................................................................18-19 Expérimentation pendant le Moi(s) Sans Tabac 2017 : rôle du pharmacien Photo : Dmitry Kalinovsky et impact de l’accompagnement du patient fumeur à l’officine Un article de Félicia Ferrera-Bibas et Stéphane Honoré Agenda ..............................................................................................................................20 Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 2–
Dossier La place de la prévention et de la promotion de la santé dans l’offre de soins Si la prévention est désormais au cœur de la stratégie politique en matière de santé, elle doit encore prendre de l’ampleur, se structurer et se développer au travers d’actions menées sur le terrain par les offreurs de soins qui jouent un rôle majeur dans cette évolution. A ujourd’hui, prévention et promotion de la santé sont bien comportementaux. C’est donc bien une approche transversale qui Région au cœur des orientations et stratégies politiques en matière va permettre de répondre à ces enjeux. de santé, promues au niveau national et déclinées au plan Des rapports nationaux qui précisent le rôle de chacun régional. Mais qu’en est-il concrètement dans l’offre de soins ? Com- ment les professionnels du soin l’intègrent-ils ? C’est sur ce thème Trois rapports nationaux parus récemment ont été présentés lors que de nombreux spécialistes issus du monde institutionnel et du de la matinée. Dans un premier temps, le Pr Franck Chauvin, pré- terrain sont venus échanger lors du colloque organisé par le Comité sident du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a exposé les régional d’éducation pour la santé et l’Agence Régionale de Santé grandes lignes du rapport « Place des offreurs de soins dans la pré- qui a accueilli plus de 250 personnes. En ouverture, Roland Sam- vention »(2). Ce dernier propose “de développer massivement la pré- buc, président du CRES a souligné “la nécessité de s’interroger sur la vention par une approche de déterminants et non de pathologies et place des soignants en amont de la maladie ou après les conséquences par une prévention intersectorielle, précise-t-il. L’objectif est d’enga- de celle-ci”. Marie-Christine Savaill, directrice santé publique et ger la mutation de notre système de soins vers un système de santé. environnement de l’ARS Paca a pointé le fait que “notre système de Et d’effectuer un rééquilibrage vers des soins primaires”. Pour réussir santé n’a pas suffisamment pris le virage préventif et ne peut plus être ce virage préventif, le rapport suggère d’impliquer les acteurs de pensé en silos. La prévention doit trouver sa place dans une réponse l’offre de soins autour de huit missions essentielles de prévention intégrée de proximité… Cela implique une approche multidimension- et promotion de la santé qui sont classées en trois domaines : les nelle, intersectorielle et interdisciplinaire”. Un véritable changement pratiques cliniques préventives (orientation, adressage, prévention de paradigme qui doit amener chacun à travailler de manière plus systématisée et personnalisée), la responsabilité populationnelle collective dans une démarche de décloisonnement comme le men- (politique partenariale, relais des campagnes, repérage, signale- tionne le projet « Ma santé 2022 »(1) présenté le 18 septembre der- ment, établissements promoteurs de santé) et l’expertise (produc- nier par le Président Emmanuel Macron. Il est utile de rappeler que tion d’indicateurs, recherche interventionnelle). la prévention et la promotion de la santé contribuent à l’améliora- Dans un deuxième temps, le Pr Emmanuel Rusch, vice-président tion de la santé de la population en agissant sur les déterminants de la Conférence Nationale de Santé (CNS) a présenté le dernier de la santé, qu’ils soient environnementaux, socio-économiques ou avis du 28 septembre « Renforcer et mobiliser les acteurs de la Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 3–
SCRIPTIONS atuites mais obligatoires en ligne uniquement : Dossier tps://fr.surveymonkey.com/r/ColloqueOffreDeSoins EU ET PLAN D’ACCÈS : ole de Management EMD – Auditorium e Joseph Biaggi, 003 Marseille promotion de la santé et de la prévention et de promotion de Région à pied du métro Jules prévention » structuré autour la santé” (3) qui visait à décrire esde et du métro Saint- arles de trois axes majeurs. À savoir, le cadre d’action stratégique des voiture : parking créer les conditions nécessaires politiques publiques en matière int-Charles ou parking inte-Barbe au développement effectif de de prévention (gouvernance, la prévention et de la promo- outillage, pratiques d’évalua- tion de la santé, renforcer les tion…), le HCAAM a conduit ENSEIGNEMENTS acteurs,: et optimiser leur mo- :des travaux complémentaires CONTACTS le fait sur les formes que pourraient RES PACA, cecile.chaussignand@cres-paca.org 8 Cours Lieutaud,bilisation. Il a alerté sur lisbeth.fleur@cres-paca.org 006 Marseille que cette démarche doit se faire prendre les organisations-cibles “avec les populations concernées sur les territoires en partant de . 04 91 36 56 95 ww.cres-paca.org et dans le respect des droits des l’exemple de l’obésité. en œuvre la prévention sur les aux soins, la santé, la prévention OMITE D’ORGANISATIONusagers tant au niveau local que Les objectifs sont de concrétiser Colloque territoires. et le dépistage”. En effet, les per- sonnes en situation de handicap national”. Il a rappelé égale- une approche globale de la santé dovique LOQUET, responsable du département prévention promotion de la santé, ARS PACA udonné NENGBI, inspecteur chargé de l’offre de soins premiers recours, référent centre de santé, ARS PACA Le VENDREDI Plan régional Santé 12 OCTOBRE(PRS) 2018 ndra RIO, chargée de la mise en œuvre de la politique en faveur des personnes qui ment la nécessité de “valoriser en situation visedeàhandicap, proposer des prises en ARS PACA PACA (2018-2023) et le schéma présentent des problématiques EMDde santé mentionnent de santé spécifiques, prégnantes rine TRABAUD, chargée de la mise en œuvre de la politique en faveur des personnes âgées, volet domicile, ARS PACA les compétences des personnes Roland SAMBUC, Président, CRES PACA charge intégrant la prévention, régional ainsi que d’avoir adaptées aux contextes de vie, de la pré- tout au long de leur vie et donc Fanny ROMAIN, médecin au Département d’Informatisation Médicale, AP-HM suren santé mbelle ROTH, interne le terrain publique, AP-HM clairement rue Josephle choix Biaggi, des outils d’évaluation de la po- aux besoins et aux préférences Chantal VERNAY-VAISSE, directrice de la PMI et de la santé publique, Conseil départemental 13 Laurence CHAMPSAUR, médecin responsable de la mission promotion de la santé, Conseil départemental 13 vention 13003 la promotion de la exposées à une vulnérabilité et deMarseille Olivier BERNARD, litique de prévention au travers chef de service PMI, Conseil départemental 13 des personnes et de sortir d’un santé avec la volonté d’agir dès permanente. des modèle dérogatoire qui prévaut an-Louis GUIDERA, administrateur, URPS Infirmiers Libéraux Françoise PASQUALI,notamment deURPS secrétaire générale, l’exploitation Pharmaciens le plus jeune âge et dans tous Autre population cible impor- retours d’expérience dans la- pour le financement de la pré- Murielle ALIMI, conseillère ordinale, Conseil Régional de l’Ordre des Médecins PACA na MANSOUR, directrice, CRES PACA, Vice-Présidente du HCSP les milieux de sur Suivez-nous vie.Twitter Ludovique : #collepse tante en matière de prévention, quelle les professionnels de santé vention. Pour le HCAAM, le ni- ah VERNIER, chargée de projets, CRES PACA Loquet, anciennement respon- les personnes âgées. Rappelons cile CHAUSSIGNAND, chargée de projets, CRES PACA ont toute leur place.” veau de proximité a vocation à sable du département Préven- qu’en 2040, plus du tiers de la Dans un troisième temps, San- porter une responsabilité popu- tion promotion de la santé à population régionale aura 60 drine Danet, chargée de mission, lationnelle en matière de santé l’ARS, a rappelé que l’objectif ans et plus, et un habitant sur a présenté les travaux et avis du publique, promotion et préven- de l’Agence était “de soutenir cinq aura 75 ans et plus, contre tion de la santé. C’est une façon des projets inscrits dans la du- un sur dix aujourd’hui. Dans Haut Conseil pour l’avenir de de rester au plus près de l’évo- rée, au minimum quatre ans, un contexte d’accroissement l’Assurance maladie (HCAAM) lution des besoins et d’appor- afin de réduire la précarité des de la prévalence des maladies sur la prévention. ter le “juste soin”. Tout cela ne opérateurs, dans le cadre d’une chroniques et des situations La prévention est régulièrement pourra se faire que grâce à des approche de santé globale inter- de dépendance physique liées affichée comme une priorité de prises en charge pluri-profes- sectorielle par milieu de vie, en à l’avancée en âge, de l’arrivée santé publique depuis plus de sionnelles et des expertises dans travaillant sur les déterminants de 30 000 nouveaux aidants 30 ans mais peine à se concré- des domaines variés intégrant et non plus sur les pathologies”. par an (57 % sont âgés de plus tiser dans les faits avec un l’action des acteurs institution- De nombreuses actions dans de 60 ans) et des difficultés émiettement des actions et des nels (PMI, santé scolaire…), des différents domaines ont ainsi d’accessibilité financière pour financements sur le terrain et collectivités territoriales et du été financées par l’ARS. On peut les personnes âgées, les enjeux des résultats qui ne sont pas à la milieu associatif. “Le système citer l’éducation thérapeutique sont énormes. Karine Trabaud, hauteur des enjeux, notamment doit être capable de produire des du patient, les dépistages des en charge de cette question à en matière de réduction des iné- « parcours » entendus comme infections sexuellement trans- l’ARS, a précisé les trois axes galités. Ces constats contrastent des paniers de solutions mobi- missibles (IST) et du VIH, les des dix années à venir : antici- avec le niveau des dépenses de lisables en fonction des besoins consultations enfant-environ- per, décloisonner et coordon- prévention qui est loin d’être des patients à un moment don- nement, le sport santé… Sandra ner. Dans les actions en cours, négligeable puisqu’au moins 15 né, s’appuyant sur les ressources Rio, chargée de la mise en œuvre on peut citer la formation des milliards d’euros en 2016 ont locales”. de la politique en faveur des per- personnels au repérage de la été consacrés à la prévention. Les points phares des sonnes en situation de handicap fragilité de la personne âgée Pour le HCAAM il était légi- politiques régionales a énoncé les priorités en cours et de l’aidant à destination time de travailler plus précisé- Le développement concomi- à savoir “l’importance de déve- des personnels soignants des ment autour des questions de tant des communautés profes- lopper l’accessibilité physique et SSIAD et des SAAD (Hautes- régulation et d’efficience ainsi sionnelles territoriales de santé matérielle, et la nécessité de for- Alpes, Var, Vaucluse), la vo- que sur la place et l’articulation (CPTS) et de contrats locaux mer et informer les professionnels lonté d’éviter les passages aux des différents acteurs. Après un de santé (CLS) est une oppor- de santé, des établissement et ser- urgences de nuit, et la nécessité premier avis adopté le 28 juin tunité qui doit viser des objec- vices sociaux et médico-sociaux d’anticiper une rupture dans le 2017 “Refonder les politiques de tifs convergents pour mettre ainsi que les aidants sur l’accès parcours de nuit. Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 4–
La dernière prise de parole a Région été celle de l’Assurance Maladie qui déploie ses programmes de prévention sur l’ensemble du territoire en partenariat avec les acteurs locaux. Les actions se répartissent autour de quatre axes qui comportent une tren- taine de thèmes : soutenir les comportements favorables à la santé (lutter contre le taba- gisme, le surpoids et obésité de l’enfant) ; protéger et éviter l’apparition des maladies à pré- vention vaccinale (ROR, grippe saisonnière); promouvoir les dépistages et favoriser les dia- gnostics précoces (programme Photo : Pierre CIOT M’tes dents, dépistage des can- cers); accompagner et éduquer (contraception des mineures, femmes enceintes…). En local, on peut notamment citer l’exa- bine des actions de soins tech- son domicile. Dans cette nou- sexuelle, l’alimentation et l’acti- men bucco-dentaire avec des niques infirmiers et des actions velle médecine coordonnée et vité physique, les addictions, et actions de sensibilisation et de prévention considérées toutes pluri professionnelle, les profes- l’hygiène bucco-dentaire. Les de dépistage en classe de CP de même importance”. Estelle sions paramédicales sont déter- actions se dérouleront dans les situées en zones défavorisées Cohen, coordonnatrice Paca minantes. Reste à développer la collèges et les lycées selon les depuis 2007, et la mise en œuvre du dispositif Asalée à Valbonne formation initiale et continue thèmes choisis. Dans la région, depuis 2016 d’un dépistage (Alpes-Maritimes), a souligné le afin de prendre en compte ces ce sont 3500 étudiants qui sont individuel sur place. De plus, côté novateur de cette nouvelle nouveaux enjeux de prévention concernés dont 2000 environ pour 2018/2019, il est prévu de manière de travailler. “C’est un dans leurs études. D’ailleurs, le dans les Instituts de Formation réaliser un dépistage individuel fonctionnement hospitalier à grand challenge de la rentrée en Soins Infirmiers (IFSI). Les auprès d’environ 1500 élèves l’intérieur d’une structure en 2018-2019 porte sur la mise en actions concrètes seront mise dans la région. centre-ville en libéral, c’est une place du service sanitaire. Son en places de février à mai 2019 Un florilège d’actions approche basée sur l’éducation objectif est d’initier les étu- à raison de deux journées et sur le terrain thérapeutique avec une prise diants aux enjeux de la préven- demi d’intervention. Puis vien- Qu’elles se déroulent en éta- en compte globale du patient” tion primaire, d’intégrer de la dra l’heure du premier bilan. blissements, en institutions ou Il existe aujourd’hui 600 infir- prévention dans les pratiques Dans l’avenir, la démarche sera auprès du patient, les actions mières Asalée en France dont des professionnels de santé, de ouverte à d’autres thèmes, le de prévention sont déjà très 15 en région Paca et le dispositif réaliser des actions concrètes champ de la prévention en santé présentes sur le terrain. Le col- est voué à se développer dans de prévention, de lutter contre s’annonce en effet infini. _ loque a montré la richesse des l’avenir. les inégalités territoriales et de initiatives menées en Paca avec développer l’interprofessionna- Concernant les actions de pré- les acteurs locaux de la petite lité et l’interdisciplinarité. Interventions disponibles sur le vention auprès du patient, les enfance, de l’Education natio- Quatre thèmes ont été rete- site du CRES, rubrique Actes de professionnels - médecins trai- nale ou de la santé au travail. nus : l’éducation à la santé colloques. tants, pharmaciens, infirmiers Quelques messages forts sont à libéraux - sont tous concernés. retenir de ces démarches. Ils jouent un rôle important Le Dr Sébastien Adnot, méde- par leur expertise, les entre- cin coordonnateur de la Maison tiens qu’ils mènent, les ques- (1) https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/ma-sante- régionale de Carpentras (Vau- tions qu’ils posent, le suivi 2022-les-10-mesures-phare-de-la-strategie-de-transformation-du-systeme cluse) a apporté son témoignage qu’ils effectuent, et la vigilance (2) http://www.fhpmco.fr/wp-content/uploads/2018/10/rapport_HCSP.pdf sur le Plan Personnalisé Soins dont ils font preuve lorsqu’ils se (3) http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/refonder_les_politiques_de_prevention_et_de_ Prévention (PPSP) qui “com- retrouvent face au patient ou à promotion_de_la_santevf07072017.pdf Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 5–
3 questions ... ... aux experts ayant piloté trois rapports nationaux 1) Le rapport du Haut 2) L’avis de la Conférence 3) Pourquoi avoir choisi le Région Conseil en santé publique Nationale de Santé recommande sujet de l’obésité pour les propose l’émergence de la un renforcement des savoirs et travaux complémentaires du responsabilité populationnelle, des compétences des offreurs Haut Conseil pour l’avenir de de quoi s’agit-il ? de soins, quels seraient-ils ? l’Assurance maladie, sur les Franck Chauvin : L’approche popula- Emmanuel Rusch : Il est important de formes que pourraient prendre tionnelle propose que la réduction du construite un cadre éthique et déontolo- les organisations-cibles sur les risque de tous les membres de la popu- gique commun à tous les professionnels territoires ? lation, indépendamment du risque de afin qu’ils puissent intervenir auprès des Sandrine Danet : L’obésité est une problé- base, permettrait une efficacité plus personnes et des populations, et de réali- matique majeure en France. Elle concerne importante en termes d’impact sur la ser une expertise des métiers et des com- environ 10 millions de personnes et son santé de la population. Dans un précé- pétences. Concernant les compétences, coût social est estimé à 12,8 milliards dent rapport, nous avions défendu la nous proposons de retenir le référentiel d’euros. Elle montre aussi des inégalités nécessité que les établissements de soins CompHP comme référentiel de « réfé- sociales qui s’inscrivent dès le plus jeune regroupés en groupements hospitaliers rence » généraliste dans le champ de la âge et qui se doublent d’inégalités territo- de territoires (GHT) se voient confier prévention de la santé. Il s’appuie sur des riales. Elle mobilise l’ensemble des acteurs avec les autres acteurs du territoire une valeurs éthiques et une base de connais- du système de santé et au-delà, à travers responsabilité populationnelle, à savoir sances qui sous-tendent les compétences- la promotion de la santé (environnement, une responsabilité de l’état de santé de clés pour la promotion de la santé dans comportements…), les pratiques cliniques la population de leur territoire. Cette neuf domaines précis. Ils sont les sui- préventives (dépistage…) et le soin curatif notion a été développée au Québec au vants: soutenir le changement ; plaider (prise en charge des conséquences méta- début des années 2000 lors de la mise pour la santé ; travailler en partenariat ; boliques). C’est un cas exemplaire pour en œuvre de la réforme du système de communiquer ; développer le leadership ; traiter des problématiques qui se posent santé. L’enjeu est de sortir de la routine évaluer les besoins et les atouts ; planifier pour la prévention. À travers cet exemple, du soin et d’amener les offreurs de soins les actions ; mettre en œuvre ; évaluer et on voit qu’il est nécessaire de mener une à coopérer avec d’autres partenaires. développer la recherche dans ce domaine. stratégie globale qui associe des leviers Elle implique l’obligation de maintenir Ce renforcement des savoirs passe aussi majeurs nationaux, la promotion de la et d’améliorer la santé et le bien-être inévitablement par l’inclusion des acteurs santé dans les territoires, et l’organisation de la population d’un territoire donné de l’accompagnement et de l’empouvoire- d’une offre de prise en charge intégrant la en rendant accessible un ensemble de ment(1), et la maitrise incontournable des prévention et graduée dans le système de services sociaux et de santé pertinents, outils numériques et de leurs usages. soins. coordonnés, qui répondent de manière optimale aux besoins exprimés et non (1) L’empouvoirement consiste à faire descendre le exprimés de la population ; en assurant pouvoir de décider là où se trouve le pouvoir d’agir. l’accompagnement des personnes et le soutien requis ; en agissant en amont, sur les déterminants de la santé. Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 6–
Enfants, adolescents, jeunes Prévenir les addictions avec tous les acteurs du territoire Le groupe SOS Solidarités mène depuis deux ans une action au long cours pour renforcer les compétences psychosociales des jeunes en mal de décrochage. C omment prévenir les parents, les acteurs associatifs, les addictions et leurs consé- enseignants, les infirmières sco- quences, telle est la ques- laires… Par exemple à Beausoleil, tion que s’est posée l’association à partir de la collaboration avec SOS Solidarités dans son inter- la ville et son CCAS, nous avons vention en direction des jeunes intégré le comité de construction sur la région niçoise. de leur centre social et initions Cela fait quelques années main- une coopération avec le REAPP tenant que ce groupe intervient du territoire”. dans certains quartiers politique Une co-construction de la ville comme l’Ariane, ou nécessaire avec les partenaires dans des communes dont l’indi- Cette démarche s’inscrit dans cateur de désavantage social est une dynamique territoriale d’en- préoccupant, comme Beausoleil, semble basée sur le travail de ré- pour essayer d’endiguer ce qui seau mené par le pôle addictions semble parfois un scénario iné- depuis trois ans. “Après avoir éta- luctable pour un public fragile : bli un diagnostic sur le quartier, à partir de l’ennui, du vide, et du nous essayons de construire un manque de confiance en soi qui langage commun pour définir une favorisent souvent la consom- forme de cohérence autour de ces mation, le stress et la dépression. jeunes, avec les adultes référents. construire un programme sur s’expriment et alimentent le dé- Région “On a commencé en 2015, se sou- Notre idée, c’est bien de mettre le une année scolaire. “On y va bat. Nous intervenons quant à vient Caroline Pruvost, directrice jeune au centre du dispositif et de doucement, à partir d’une base nous grâce au programme de pré- du pôle addictions du groupe travailler sur son esprit critique, commune, car on ne peut pas vention financé par l’ARS PACA”. SOS Solidarités dans les Alpes- ses capacités d’analyse et d’expres- aborder les différents compor- Le programme prévention du Maritimes, ce fut à petite échelle sion, et donc sur le développement tements psychosociaux en une pôle addictions de SOS inter- pour travailler sur la proximité et de ses compétences psychosociales. seule intervention. La confiance vient sur 8 territoires des Alpes- avec les partenaires de terrain. Au Nous essayons de soutenir les pa- doit se nouer et permettre un Maritimes. Très en amont avec fur et à mesure, les sollicitations et rents aussi dans cette démarche”. suivi plus personnalisé, adapté à les jeunes dès qu’il s’agit de col- propositions d’actions se sont étof- Cette co-construction a été ini- l’équipe pédagogique de chaque lèges, sur des problématiques fées dès 2017 grâce à un finance- tiée depuis des mois dans les établissement. Dès qu’on parle plus complexes en lycées profes- ment régional renforcé”. quartiers de l’Ariane, des Mou- avec les professionnels, l’accueil sionnels et sur les consomma- Il ne s’agit pas de proposer une lins, de Bon voyage, puis au-delà est positif et les jeunes, dès qu’on tions festives à l’université. Des réunion ponctuelle, pour sen- de Nice, à Beausoleil, Cagnes- leur offre un espace, parlent plu- liens sont réalisés avec d’autres sibiliser sur l’usage des produits sur-Mer ou Saint-Laurent du Var tôt facilement”. parcours d’insertion ou d’accès psychoactifs, mais plutôt de avec des référents institutionnels. aux soins. _ construire une action à long Souvent les professionnels de “Il faut le temps de bien cartogra- SOS (éducateur, psychologue) terme, avec les partenaires des phier, de repérer les acteurs avec institutions ou associations s’appuient sur des professionnels les invariants du quartier et mo- d’autres disciplines (art, culture) implantées dans les quartiers déliser un programme reproduc- prioritaires. “Nous établissons pour faciliter le dialogue. “Un tible, poursuit Caroline Pruvost. artiste peintre nous a permis à tel donc d’abord un diagnostic auprès Nous avons été aidés par l’atelier des partenaires qui côtoient les endroit d’entrer en contact avec santé ville de Nice qui nous a eux ou un slameur à un autre publics les plus vulnérables qui ouvert les portes de l’Education endroit. Cela permet d’aborder Contact : vivent dans ces quartiers, afin de nationale”. la réflexion autour des consom- Caroline Pruvost, repérer les axes de prévention per- tinents. Cela nous permet de réa- Un programme mené mations, et d’aller au-delà sur Groupe SOS Solidarités, liser une cartographie des acteurs avec l’Éducation nationale l’estime de soi”. Elle ajoute : “l’ate- Pôle addictions, délégation PACA Est, 18 rue Alphonse Kaar du territoire et de construire une SOS solidarités a donc com- lier santé ville a aussi obtenu un 06000 Nice, approche systémique sur le quar- mencé à travailler avec les financement de la Région pour Tél. : 04 93 62 32 53, tier, on met les jeunes au centre de infirmières scolaires, équipes payer l’artiste qui intervient avec www.groupe-sos.org, notre programme, avec autour les pédagogiques et CPE pour nous dans les lycées. Les jeunes caroline.pruvost@groupe-sos.org Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 7–
Santé-environnement Une ville engagée dans la santé A Miramas, la collectivité s’engage dans une démarche d’urbanisme favorable à la santé (UFS), adaptée à son nouveau projet de renouvellement urbain. La première en région. F orte de son expérience de prévention et aux soins, Bouches-du-Rhône prévention et de promo- qualité de l’air intérieur, tion de la santé dans les e t c ohé s i on s o c i a l e, quartiers prioritaires de la poli- en lien avec les grands tique de la ville (atelier santé invariants du projet ville depuis près de 15 ans), (circulation et mobi- la ville de Miramas a décidé lité, mise en place d’une de renforcer son engagement maison de santé, rénova- auprès des habitants, en propo- tion et construction de sant un projet de rénovation nouveaux logements et urbaine favorable à la santé espaces urbains, espaces dans les quartiers de la Maille 2 verts). et du Mercure. L’UFS de Miramas est Pour répondre à cet objectif la première UFS mise ambitieux, le CRES et l’École en place dans la région des Hautes Etudes en Santé PACA. Elle s’est inscrite Publique (EHESP), avec les dans l’appel à projets soutiens financiers de l’Agence “actions innovantes” de régionale de santé et de la l’ARS de 2016. Métropole, ont été sollicités Les étapes de mise en pour mettre en œuvre une œuvre de la démarche démarche d’UFS adaptée au nouveau projet de renouvelle- La démarche UFS s’inscrit dans recherche et stratégie de Contact : ment urbain de Miramas. un temps assez long, nécessaire l’EHESP) a élaboré des recom- Sarah Vernier, à l’élaboration d’une culture mandations pour favoriser les CRES PACA, Une démarche innovante commune des différents acteurs mobilités, l’accès à la préven- sarah.vernier@cres-paca.org, La démarche UFS s’inspire impliqués, pour assurer, par tion et aux soins, renforcer la Olivier Michel, des évaluations d’impact qui la suite, la mise en œuvre et le cohésion sociale et lutter contre Mairie de Miramas, visent à réduire les effets néga- suivi des recommandations. la pollution intérieure. o.michel@mairie-miramas.fr tifs d’un projet sur la santé et Dès 2016, le groupe projet Les productions à maximiser les effets positifs. associant la ville de Miramas, Des recommandations ont Réalisée dans la phase de proto- l’assistance à maîtrise d’ouvrage été rédigées à destination des cole, la démarche UFS permet Adeus, le CRES et l’EHESP, acteurs du projet de rénovation d’élaborer avec l’ensemble des a déterminé, en fonction des disposant des leviers de mise partenaires du projets des priorités du territoires et des en œuvre (bailleurs, profes- recommandations acceptables grands objectifs d’aménage- sionnels de santé, co-proprié- favorables à la santé des futurs ment, les 4 déterminants sur taires, promoteurs, commune habitants des quartiers en réno- lesquels la recherche a porté. et métropole). vation. Pendant deux ans, ce groupe Cinq livrets de recommanda- Suite à un temps de concerta- projet, en s’appuyant sur l’ex- tions et une charte pour un tion avec la collectivité et l’as- pertise de chacun (connais- urbanisme favorable à la santé sistance à maîtrise d’ouvrage sance du territoire et proximité constituent donc aujourd’hui (par le cabinet Adeus), il a avec les professionnels de les documents annexés à la été convenu de travailler sur l’ASV, animation territoriale convention qui sera signée quatre grands déterminants et assistance à maîtrise d’ou- pour la réalisation du projet de de la santé : alimentation et vrage d’Adeus, coordination rénovation urbaine. activité physique, accès à la et méthodologie du CRES, Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 8–
Santé-environnement Des petits ambassadeurs pour sensibiliser aux risques phytosanitaires ! La FREDON Provence-Alpes-Côte d’azur a mené une animation pour sensibiliser les enfants à l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé. D epuis 1993, la FREDON action”, explique Marie Robert, (Fédération Régionale de animatrice. défense contre les orga- Le projet a été mené avec plus nismes nuisibles) s’engage dans la de 160 enfants de CP ou de CE1 préservation de l’environnement dans différents groupes scolaires en assurant des veilles sanitaires, de 4 départements, le Vaucluse, des formations, des expertises les Bouches-du-Rhône, les Alpes techniques et des innovations en de Haute-Provence et les Alpes- termes de recherche alternative. Maritimes, mais aussi dans un Ses compétences sont reconnues centre de loisirs. “Nous voulions par arrêté ministériel et par un voir comment on pouvait véhi- agrément de la Direction Régio- culer ce message notamment dans nale de l’Alimentation de l’Agri- des zones d’éducation prioritaire culture et de la Forêt (DRAAF). et auprès d’enfants d’agriculteurs, Le réseau des FREDON déve- sans choquer ni heurter”. loppe depuis plusieurs années des Toute l’animation, qui vise à faire outils d’accompagnement auprès de ces enfants des petits ambas- Avec beaucoup de précautions des collectivités, des profession- sadeurs de la protection de l’en- sans culpabiliser personne. La nels et des particuliers. Il a pour vironnement et de la santé, a été dernière séance, nous a permis de objectif de fédérer et de mettre en basée sur le jeu et sur l’interac- comprendre comment, au travers cohérence un ensemble d’actions tivité. Les enfants ont été invités des gestes de tous les jours, nous sanitaires, d’informations er de à réfléchir à ces thématiques, à pouvons faire pour économiser prévention afin d’en optimiser partir d’expériences et d’anima- l’eau (récupération de l’eau de l’efficacité. tions scientifiques qui associent pluie par exemple), puis nous pour nous aussi, car les enfants Région Il met ses services à la disposi- la parole au visuel et au toucher. avons abordé les différents pail- se sont tous engagés à devenir les tion de tous les acteurs éducatifs “Cela a très bien marché, s’en- lages pour que l’eau ne s’évapore porte-paroles, afin que l’éducation et développe sa mission auprès thousiasme Marie Robert, ils ont pas. Pour finir, nous faisons de la protection de la nature d’au- d’un jeune public pour trans- été investis d’emblée et ont énor- aussi travailler les enfants sur la jourd’hui devienne un geste banal mettre des valeurs et son savoir- mément participé”. découverte d’insectes utiles, (plus pour demain”. faire des méthodes alternatives particulièrement la coccinelle), le Tous ont envie de voir se péren- L’impact des pesticides sur (zéro phyto) dès le plus jeune recyclage, les déchets…” niser cette animation qui s’est l’environnement et ma santé âge. Sophie Jean ajoute : “Notre but final, terminée à la fin de l’année Dans chaque classe, 4 séances 167 enfants concernés c‘est qu’ils soient à même de porter scolaire. Les professeurs des ont été menées sur le même par l’action cette parole et les bonnes pratiques écoles en redemandent, comme mode. La première a été consa- chez eux, qu’ils deviennent nos les enfants. Les animatrices de C’est dans ce cadre élargi crée à la connaissance de l’eau (le petits ambassadeurs”. la FREDON aussi, et invitent que deux intervenantes de la cycle de l’eau en s’amusant), la Les enfants ont pu avancer à les personnes intéressées à les FREDON ont proposé une seconde à celle des sols (texture, l’aide d’un livret, qui a aidé à la contacter. action de sensibilisation à l’im- structure et filtration, puis intro- pact des pesticides sur l’environ- duction du mot « produit phyto- progression de l’apprentissage nement et la santé à destination sanitaire »). Dans la troisième, tout au long de cette animation. des enfants. “Avec Sophie Jean, les enfants ont pu procéder à Le tout dans une très bonne responsable de l’animation au des plantations de salades (cette ambiance avec, en fin de cycle, sein du pôle environnement, séance regroupant la première et la présentation d’un quizz et Contact : nous avions envie de toucher la deuxième séance avec l’eau, le la remise d’un diplôme avant Marie Robert et Sophie Jean, les enfants en priorité puisque sol, et l’absorption). “On observe un goûter de l’amitié. “Ce fut FREDON PACA, ce sont les acteurs de demain. comment, si on met un produit un moment de partage autour 39 rue Alexandre Blanc, L’appel à projet de la DREAL dans phytosanitaire dans notre eau de fleurs comestibles ainsi que Avignon, le cadre du Plan régional santé d’arrosage, on le retrouve dans la de fruits pour les plus réticents. Tél. : 04 90 27 26 70, accueil@ environnement, nous a permis plante et pourquoi et comment Un moment de découverte et fredonpaca.com de monter concrètement cette cela arrive dans nos assiettes. d’échange. Une vraie révélation http://www.fredonpaca.fr Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 9–
Population générale Dépister le diabète le plus tôt possible L’association Lider Diabète a mené en région une action de dépistage du diabète de type 2 au plus près des populations vulnérables en partenariat notamment avec les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). T “ out a commencé en 2008, Région lors d’une journée de dépistage place Masséna à Nice, organisée par le Lions Clubs Nice Etoile, au cours de laquelle nous avons dépisté 1947 adultes, dont 213 étaient hors limite et ne le savaient pas”, souligne Albert Misseri, président de Lider (Lions international dépistage et recherche diabète). Puis l’ini- tiative a pris de l’ampleur. Elle s’est étendue dans les Alpes- Maritimes, le Var, la Corse, et dans les Bouches-du-Rhône. La campagne de 2018 en région Provence-Alpes-Côte d’A zur a été un véritable succès. Elle s’est déroulée dans 43 villes-sites de cinq départements(1). Les journées de dépistage dans des commerciaux, voie publique ou requises pour ce type territoires spécifiques vulné- places - ajoute le président de de dépistage. Enfin, un rables, voire très vulnérables, Lider Diabète. Notre objectif est pôle de conseil médical organisées par les bénévoles d’être le plus visible possible, au plus spécifiquement des Lions Clubs locaux et leurs plus près des personnes et d’ap- pour les personnes partenaires, ont mobilisé de porter une information à tous, détectées à risque. nombreux acteurs à savoir près sans discrimination”. “Mais attention, nous de 1000 bénévoles, 422 infir- Trois pôles d’action au plus faisons du dépistage, miers (issus des IFSI de la Croix- proche des citoyens pas de diagnostic, précise Albert Solal, partenaire de longue date Rouge et des IFSI des CHU), 70 Misseri. “Le but est de détecter de l’initiative. Et Albert Misseri médecins, 86 membres d’asso- Chaque site de dépistage des personnes potentiellement affirme qu’il “est important de ciations partenaires dont princi- comporte trois espaces. Un pôle à risque qui l’ignorent et qui faire de son diabète son meilleur palement la Maison du diabète d’information avec un médecin peuvent se trouver en situation ami, et je sais de quoi je parle, et la Croix-Rouge Française. Au et un nutritionniste qui de pré-diabète voire de diabète puisque j’ai eu la chance d’être total, 22.561 tests ont été réalisés expliquent ce qu’est le diabète déclaré”. Ainsi, les personnes dépisté à 18 ans, j’ai aujourd’hui auprès de 9.400 hommes et plus ainsi que les problèmes liés à dépistées reçoivent du médecin 53 années de vie de diabétique…” de 13.000 femmes. Des chiffres la sédentarisation et à l’alimen- présent des informations complé- D’où le slogan devenu leitmotiv impressionnants qui confirment tation. Un pôle « acte médical mentaires et sont fortement inci- de l’association : “diabétique ? l’intérêt de la démarche. Le en lui-même » où il est proposé tées à consulter leur médecin plus vite on le sait… plus vite diabète et ses conséquences sur de faire un test de dépistage traitant. Ce dernier fera pratiquer on se soigne ! plus belle et plus la santé sont encore trop mal du diabète de type 2 à toute dans un laboratoire les analyses longue sera la vie ! ” _ connus du grand public. Cette personne âgée de 18 ans et plus, nécessaires avant de poser son (1) Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, campagne permet d’approcher par mesure de la glycémie capil- diagnostic. Selon les territoires Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse des populations qui n’ont pas laire. Cet acte se fait sur la base locaux, les personnes peuvent être forcément connaissance de cette du volontariat et dans le strict orientées vers les associations de Contact : pathologie ni un accès facile au respect de l’anonymat de la diabétiques afin d’en assurer Albert Misseri, dépistage. personne. Il est réalisé par des un suivi. À Nice, si les adultes Lider Diabète, Résidence de “Les sites de dépistage sont infirmiers en IFSI et encadré le souhaitent, ils sont pris en France, Le Versailles, installés dans des lieux de vie - par un médecin en respectant charge par la Maison du diabète 4 avenue des Chênes, 06100 Nice, galeries marchandes, centres les recommandations sanitaires et sa présidente Patricia Cohen- Tél. : 06 07 64 10 20 Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 10 –
Maladies chroniques L’éducation thérapeutique pour vivre mieux avec son cancer du sein Le 3C Var-Ouest a mis en place depuis 2013 des ateliers d’éducation thérapeutique pour les femmes atteintes de cancer du sein pour qu’elles puissent être acteurs de leur maladie. S i 10 patientes ont été inté- Toutes les femmes atteintes spécialisé dont est issue la pa- Var grées dans le programme d’un cancer du sein et prises tiente. Les patientes peuvent d’éducation thérapeutique en charge sur le territoire Var- être suivies ainsi en atelier indi- du 3C Var-Ouest en 2013, 5 Ouest, dans les établissements viduel et en collectif. fois plus l’ont été en 2017. Cette de Toulon, Hyères, Brignoles Tous les ateliers sont tenus par action, menée par le Centre de ou la Seyne-sur-Mer, peuvent des éducateurs formés à l’ETP Coordination en Cancérologie en bénéficier au sein du Centre et travaillant dans un établis- de l’Ouest du Var, est soumise de coordination en cancé- sement de santé (médecins, à une autorisation de l’ARS et rologie 3C Var Ouest. Le 3C infirmières, manipulatrices a été renouvelée pour 4 années doit aider à la diffusion de ces en radiothérapie, diététiciens, supplémentaires, avec l’objectif éléments essentiels pour les psychologues, pharmaciens, d’accompagner au mieux des patientes atteintes de cancer, kinésithérapeutes, assistantes patientes atteintes de cancer du et a pour mission d’en évaluer sociales, éducateurs médico- sein. régulièrement leur efficacité, sportifs, patient expert). “Tous “C’est une action pérenne dans avec ensuite remise d’un rap- sont formés à une méthodologie notre service, renouvelée une port à l’ARS. homogène qui sert la patiente. fois après 4 ans de pratique, Une formation théorique et pra- explique le Docteur Jean-Louis Un degré de satisfaction tique qui augmente le niveau de Wendling, coordonnateur très fort tout le monde. La mutualisation du 3C. Cela permet pour ces du personnel formé à l’ETP per- femmes de mieux comprendre “Nous ne sommes pas rattachés met une charge moins lourde leur traitement et de devenir à un établissement en particu- pour chaque établissement à acteur de leur maladie, de mieux lier, poursuit le Dr Wendling. consacrer à l’ETP”. prendre en compte les bénéfices Mais il s’agit d’une coordination, Les patientes se disent satis- et les effets secondaires de ces ouverte à tous les établissements faites à 100% de ce programme, traitements. Cela permet aussi de l’aire toulonnaise. Avec des même s’il est “très difficile de de repérer les signaux d’alerte, séances proposées tous les mois mesurer une action comme ça, ce qui est essentiel pour prévenir inter-établissements, par un qui n’est pas strictement hos- les complications et avoir les ensemble de professionnels de pitalière. Beaucoup de critères bons réflexes pour prendre en différentes disciplines formés à interfèrent mais on remarque charge son quotidien.” l’éducation thérapeutique du qu’une patiente bien informée Cet accompagnement, qui fait patient (ETP) de ces différents est à même de mieux gérer les ef- partie intégrante des soins et établissements”. fets secondaires, cela permet un apparaît comme une injonc- Ce programme est composé meilleur traitement et conscien- tion dans les différents plan de 10 ateliers, avec des thé- tise les patients à éviter les inci- Cancer, veille à soutenir la matiques variées. Huit ateliers dents graves”. Contacts : patiente et son entourage. “Le éducatifs ont lieu au sein du Et les professionnels colla- Dr Wendling, but est évidemment d’aider la 3C, allant de la gestion des borent avec beaucoup d’inves- 3C Var Ouest patiente à acquérir ou mainte- traitements à l’après cancer, en tissement. “On sort de la blouse Centre de Coordination nir les compétences dont elle a passant par l’alimentation, l’ac- blanche, on a un rôle d’accom- en Cancérologie, besoin pour gérer au mieux sa tivité physique, l’estime de soi, pagnement éducatif. Chacun est Hôpital Georges Clémenceau, vie avec cette maladie”. Il est en dans une ambiance conviviale libre de s’exprimer, il en résulte La Garde effet plus facile après plusieurs et ludique. Les deux autres une belle force d’entraide et de Tél. : 04 94 08 86 06 séances de faire la distinction séances, sur la radiothérapie et partage”. www.3c-varouest.fr/ d’un incident banal ou d’un la chimiothérapie, se tiennent Mail : medcoordinateur.3c- problème plus sérieux. dans l’établissement de santé varouest@gmail.com Priorités Santé - n°52 Mai / Juin / Juillet / Août 2018 – 11 –
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