Prise en charge des enfants sourds à l'Institut St-Joseph Le Guintzet
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
44 DÉFICIENCE AUDITIVE Christophe Maradan Prise en charge des enfants sourds à l’Institut St-Joseph Le Guintzet Résumé Depuis 125 ans, l’Institut St-Joseph prend en charge des enfants sourds. Dans le cadre de ce jubilé, l’équipe et son responsable présentent les méthodes pédagogiques, thérapeutiques et éducatives actuellement utilisées en section de surdité. Ces méthodes appartiennent au champ de la pédagogie spécialisée, mais sont détournées pour répondre aux besoins spécifiques des enfants sourds. Zusammenfassung Seit 125 Jahren werden im Institut St. Joseph hörbehinderte Kinder betreut. Im Rahmen dieses Jubiläums stellen das Team und sein Leiter die pädagogischen, therapeutischen und erzieherischen Methoden vor, die gegenwärtig in der Abteilung Hörbehinderung eingesetzt werden. Diese Methoden stammen aus der Sonderpädagogik und werden auf die spezifischen Bedürfnisse hörbehinderter Kinder abgestimmt. Introduction est créée l’association de l’Institut St-Jo- L’Institut St-Joseph Le Guintzet à Villars-sur- seph. Dès 1900, les religieuses scolarisent Glâne (Fribourg) est une institution d’ensei- également des enfants avec des troubles du gnement spécialisé qui prend en charge no- langage (essentiellement le bégaiement). tamment des enfants sourds, et ceci depuis Soucieux du sort de ces enfants, l’Etat de 125 ans. En effet, la Congrégation des Sœurs Fribourg leur propose une bâtisse et l’insti- de la Sainte-Croix d’Ingenbohl accueille dès tution s’installe en 1921 au Guintzet en- 1890 une vingtaine d’enfants sourds dans dessus de Fribourg. Reconnu dans le traite- une classe à Gruyères. Au fil du temps, et du- ment des troubles du langage, deux classes rant ces 125 ans, l’institution a su adapter de correction du langage sont ouvertes en ses outils aux besoins des élèves sourds, 1942, l’une pour les enfants de langue fran- permettant de développer leurs compé- çaise et l’autre de langue allemande. En tences langagières, scolaires et sociales. Cet 1960, entre en vigueur l’Assurance-Invalidi- article présente les méthodes et outils di- té, système fédéral qui finance la prise en dactiques utilisés actuellement en section charge des enfants de l’institution. de surdité par l’équipe pluridisciplinaire. La Congrégation religieuse souhaitant être déchargée de la direction de l’institu- Historique tion, le premier directeur laïc est engagé en L’accueil d’un enfant sourd dans sa classe en 1990. Toujours subventionnée par les assu- 1886 ayant des résultats positifs, Sr Ber- rances sociales, l’Institut poursuit sa mis- nalde Jaggi, religieuse enseignante, ac- sion, notamment en créant en 1999 un ser- cueille les années suivantes une vingtaine vice de soutien pédagogique spécialisé d’enfants sourds. C’est en 1890 que ces en- (SPS) pour enfants sourds dits intégrés. Dès fants sont regroupés au Château St-Ger- 2008, suite à l’entrée en vigueur de la RPT, main dans une classe commune. En 1892 les prestations de l’institution sont finan- Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
DÉFICIENCE AUDITIVE 45 cées par l’Etat de Fribourg, et tous les en- Lorsque leur scolarité obligatoire est termi- fants acquièrent dès lors un statut d’élève. née, les jeunes sourds entrent en formation professionnelle ou poursuivent en secon- Organisation actuelle daire II. Ils peuvent bénéficier d’un soutien L’Institut St-Joseph est composé de trois scolaire et / ou logopédique, ainsi que de sections : deux sections regroupant les mesures d’aide à la communication (inter- classes de langage (sections francophone et prétation en langue des signes ou codage en alémanique) et la section de surdité. Cette langage parlé complété), mesures financées section a la particularité de prendre en par l’office d’assurance-invalidité. Certains charge des enfants sourds 1 âgés de 6 mois réalisent leur formation professionnelle à 18 ans. En effet, en intervention précoce, dans un centre de formation spécialisé. nous accompagnons les familles dès le dia- Dans la partie francophone du canton, gnostic de surdité posé : les jeunes enfants toutes ces prestations sont dispensées et pi- bénéficient d’un suivi logopédique présco- lotées par la section de surdité de l’Institut laire et d’une guidance familiale. La plupart St-Joseph. des enfants sourds débutent leur scolarité dès quatre ans en école ordinaire, avec un Méthodes pédagogiques spécifiques soutien pédagogique spécialisé (SPS) et un Les besoins particuliers des élèves sourds suivi logopédique hebdomadaires. Certains sont au centre de notre prise en charge : enfants, parce que leur bagage langagier notre équipe a développé ces dernières an- n’est pas suffisamment construit ou parce nées ses propres outils pédagogiques, ou que leur surdité est doublée d’une défi- plutôt adapté des méthodes utilisées en pé- cience associée, profitent pleinement d’une dagogie spécialisée. Vont être décrits ci- prise en charge institutionnelle. Nos classes après les moyens particulièrement perti- spécialisées proposent en effet un projet nents que nous utilisons actuellement au- pédagogique, thérapeutique et socio-édu- près de nos élèves. catif adapté à leurs besoins. Les élèves, sco- La Pédagogie Institutionnelle, dé- larisés dans l’une des trois classes 2 à petit veloppée par Ferdinand Oury, propose une effectif, bénéficient de thérapies comme la approche intéressante : elle situe la classe logopédie, la psychomotricité et la psycho- comme un lieu de vie sécurisant, dans le- logie. Certains enfants passent la semaine quel on peut ensemble échanger, réfléchir au centre d’accueil (à temps partiel ou toute et construire des projets. L’instauration la semaine, à partir de l’âge de sept ans), d’un conseil de classe très ritualisé offre seul internat en Suisse romande qui pro- un espace d’expression, qui va déterminer pose une prise en charge éducative en collectivement les règles du vivre en- langue des signes. semble. Au départ, les conseils ont été constitués dans nos classes pour faire face 1 L’OMS parle de déficience auditive incapacitante à certains enfants très égocentrés, man- dès une perte de 30 dB chez l’enfant quels que quant de moyens langagiers. Ces derniers, soient la cause, le type et le degré de surdité. ne sachant pas fonctionner dans un groupe Repéré à www.who.int/mediacentre/factsheets/ de pairs, ont développé des difficultés de fs300/fr/ 2 Classe maternelle et enfantine, classe primaire comportement. Le conseil, qui donne au adaptée et cycle d’orientation adapté. collectif plus de poids que l’ensemble des Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
46 DÉFICIENCE AUDITIVE individus, permet de garantir que les lois, et L’approche Gattegno, notamment la lec- chaque élève, soient respectés. ture en couleurs, propose de découvrir les Les élèves de nos classes spécialisées phonèmes et graphies de la langue fran- ayant un niveau scolaire très hétérogène çaise de manière visuelle. Les clés du lan- (meilleur en mathématiques qu’en français gage parlé complété 3 (LPC), permettant par ex.), il est difficile pour eux et pour leurs également de visualiser les phonèmes, y parents de se situer et d’évaluer leur pro- sont associées. Le LPC permet de rendre vi- gression. L’équipe pédagogique a rédigé sible les sons utilisés dans la langue orale, des ceintures de compétences qui orga- et de distinguer certains sosies labiaux. nisent les objectifs fondamentaux du Plan Dans nos classes, le LPC est utilisé en situa- d’études romand en domaines discipli- tion d’écriture, en vue d’affiner l’ortho- naires, gradués par couleurs, en référence graphe des mots par exemple. L’approche aux ceintures de judo. Chaque élève béné- Gattegno propose également l’étude de la ficie dès lors d’un plan d’objectifs indivi- grammaire de manière visuelle, à l’aide de dualisés pour un trimestre. Après une éva- deux panneaux dédiés. luation de départ qui distingue les objectifs acquis de ceux à travailler, l’élève travaille à Développement son rythme les notions du domaine. de la communication Lorsqu’il se sent prêt, il passe une évalua- Notre équipe a fait le choix d’offrir à tous tion finale qui atteste les apprentissages nos élèves sourds une communication bi- réalisés. Lorsque l’entier du domaine est ac- lingue c’est-à-dire français oral / écrit et quis, l’élève reçoit alors sa ceinture et peut langue des signes. L’expression est donc prétendre passer au degré suivant. abordée dans les deux langues. Cette an- Bien qu’apprendre fasse partie du mé- née, pour les encourager à utiliser du nou- tier d’élève, le concept d’argent et de veau vocabulaire, les élèves inventent en marché est également fonctionnel dans la langage des signes français (LSF) deux classe primaire. Ce système encourage phrases avec les mots de la semaine, Figure 1 : concrètement les élèves à s’engager dans phrases qu’ils filment et envoient à l’ensei- approche une attitude d’apprenant. gnante. Ces phrases sont corrigées et enri- Gattegno chies en langue des signes d’abord, puis transcrites en français selon le concept de dictée à l’adulte. Les enseignantes utilisent également des jeux spécifiques (Story cubes 4 ou Dixit) pour enrichir l’expression écrite et orale / signée. Cette approche métalinguistique des langues est enrichissante et n’est pos- sible que grâce à l’engagement des profes- sionnels sourds. En effet, notre équipe est 3 www.alpc.ch/lpc 4 Série de dés qui proposent des illustrations per- mettant d’inventer de petites histoires. Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
DÉFICIENCE AUDITIVE 47 composée d’une majorité de personnes dites « entendantes » qui ont appris en se- conde langue la LSF. Mais l’équipe com- prend également des enseignantes et éducateurs spécialisés sourds. Ces per- sonnes maîtrisent naturellement la langue des signes parce qu’elle est leur langue ma- ternelle. Elles sont dès lors des modèles lin- guistiques et identitaires pour nos élèves : on peut être une personne sourde et avoir une vie hors de l’institution (avoir un métier, un appartement ou un permis de conduire), on peut être une personne sourde et com- muniquer avec des personnes « enten- Figure 2 : dantes ». Pour pallier les troubles logico-mathéma- division tiques de nos élèves, les logopédistes de la Importance des supports visuels section ont suivi la formation de Marylène Certains concepts mathématiques sont dif- Stroh (2006) portant sur le fonctionnement ficiles d’accès pour nos élèves sourds. Fort de la pensée, les structures logiques et la de ce constat, Marc-Olivier Roux (2012), construction du nombre, qui permet, par la psychopédagogue à l’Institut national St- manipulation d’objets, de travailler ou Jacques à Paris, a développé des planches consolider les prérequis mathématiques visuelles selon l’approche ACIM 5 à l’in- (conservation ou inclusion par ex.) tention de ses élèves sourds. Ses modélisa- Les outils MITIC (Médias, images et tions abordent de nombreux concepts, tant technologie de l’information et communica- la construction du nombre (la maison du tion) offrent un formidable support visuel dix), que les techniques opératoires (la divi- aux apprentissages. La tablette tient le sion en colonne ou la technique de racine rôle à la fois de dictionnaire visuel (Google carrée), les formes géométriques (lignes et images ou Elix 7), d’outil de communication figures) ou encore le raisonnement. Armelle (Skype ou Mail), de support de travail inte- Géninet a également développé une ap- ractif (applications pédagogiques, comme proche permettant la visualisation du Montessori), d’ouvrages de références nombre. Tout matériel qui permet à l’enfant (fiches de français en format PDF), de bloc- de manipuler, de se représenter le nombre notes visuel (enregistrement de vidéos en sous d’autres formes visuelles est utilisé en LSF, ou création de cartes heuristiques) ou classe (réglettes cuisenaire 6, jetons, bandes d’enregistreur vidéo (évaluations orales fil- numériques, double-mètre, etc.). mées en histoires). La majorité des élèves ont un smart- 5 Activités cognitives et images modélisées, selon phone qui est utilisé en classe : l’applica- l’approche d’H. Planchon (2014) : série de planches tion Plans permet de faire le lien entre carte visuelles qui illustrent certains concepts mathéma- géographique et réalité ; les élèves commu- tiques. 6 Cube, bâtonnet et plaque de bois colorés, repré- sentant les nombres de 1 à 100. 7 www.elix-lsf.fr Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
48 DÉFICIENCE AUDITIVE Outils thérapeutiques spécifiques Concernant le volet thérapeutique, chaque élève bénéficie d’un suivi logopédique in- tensif. La thérapie logopédique développe les prérequis à la communication, tels que les interactions, le babillage, l’attention conjointe, l’éducation auditive et visuelle, le jeu symbolique, etc. Mais elle aborde égale- ment tous les aspects du langage, tant le versant oral qu’écrit. La palette des outils standards de la logopédiste s’enrichit d’ou- tils spécifiques en surdité : langue des Figure 3 : signes, langage parlé complété, dynamique travail de lexique niquent par SMS (écriture prédictive) avec naturelle de la parole et graphisme phoné- en histoire leur enseignante ; certains font des petits tique (méthode encourageant l’utilisation résumés de la leçon en vidéo (prise de notes du mouvement pour aider à la production de pour réviser) ; ils révisent leur vocabulaire la parole), logiciel d’éducation auditive, etc. avec l’application Quizlet 8. La classe CO Un suivi individuel en psychologie possède un tableau interactif : les sup- est également proposé selon les besoins de ports visuels sont utilisés en mode collectif, nos élèves. Cet espace dédié permet de tra- les étapes de réalisation d’un problème sont vailler sur de nombreux axes : remédiations rendus visibles à l’ensemble, des supports cognitives, psychothérapie ou travail avec spécifiques sont construits pour certaines la famille. L’approche systémique et les leçons (logiciel dédié). thérapies brèves (ou centrées sur les solu- tions) offrent des outils pragmatiques qui La gestion mentale et la création de mettent la personne au centre du processus cartes heuristiques permettent de mettre et tiennent compte de la surdité en tant en images les concepts abordés. Dans les qu’une composante parmi d’autres de leçons d’histoire par exemple, le logiciel No- l’identité de l’enfant. vaMind 9 est utilisé pour créer des cartes ai- Les enfants sourds peuvent également dant à la mémorisation des éléments abor- bénéficier d’une thérapie en psychomo- dés. Tous ces supports visuels visent un tricité, en individuel ou en groupe, si les même objectif : proposer aux élèves des difficultés rencontrées touchent le domaine images mentales, permettant de construire moteur (trouble du tonus, de l’équilibre, des leur propre langage intérieur (Courtin, coordinations), le domaine de l’organisa- 2002). tion spatio-temporelle, ou le domaine émo- tionnel (gestion et expression des émo- tions, confiance en soi). Des groupes thérapeutiques se 8 Application qui fait apparaître/disparaître les mots constituent régulièrement. Voici deux d’une liste donnée. Repéré à https://quizlet.com/ groupes aux objectifs distincts. Le groupe subject/francais-interactif 9 Application qui permet de créer des cartes heuris- « Filles » est conduit par une psychomotri- tiques (Mindmapping). cienne et une éducatrice sourde. Il réunit Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
DÉFICIENCE AUDITIVE 49 chaque semaine des préadolescentes et (Aarts, 2011). Ce concept propose de filmer adolescentes qui profitent de cet espace des situations comme par exemple des inte- pour apprivoiser leur corps au-travers d’ac- ractions lors d’une leçon ou un moment de tivités corporelles comme la danse, les défi- jeu entre une maman et son enfant puis, lés de mode, le maquillage, pour travailler lors du visionnement, d’analyser les interac- sur les représentations (l’image de la femme tions et de repérer les ressources dévelop- dans les magazines) et pour entraîner les in- pées par l’enfant et son entourage. Cette teractions sociales. démarche offre une vision positive des pro- Le groupe « Théâtre » propose aux grès, même minimes, de l’enfant, et un ren- élèves dès 12 ans de travailler l’expression forcement de ses compétences en situation. corporelle et d’expérimenter la scène comme espace de création collective. Ce Centre d’accueil groupe est optionnel et les élèves choi- Pour compléter cette palette d’outils péda- sissent de s’y inscrire pour l’année entière. Il gogiques et thérapeutiques, notre structure est animé par une psychologue et une logo- propose également une prise en charge so- pédiste. Bien que ce groupe ne soit pas cio-éducative au sein du centre d’accueil. considéré comme un groupe thérapeutique Cet internat regroupe les enfants sourds de – il a été imaginé au départ comme un cours 7 à 17 ans, qui logent à la semaine dans une à option – ses activités touchent tout de maison du centre-ville. Cette vie commu- même certains aspects thérapeutiques nautaire offre « un bain de langage » aux comme l’interaction entre pairs, le respect enfants qui en ont peu dans leur famille, de l’autre, l’endurance à mener un projet au mais également la possibilité de faire des bout, la gestion du stress sur scène, l’atti- expériences socio-éducatives entre pairs en tude face aux changements, etc. Durant étant encadrés par des éducateurs sourds et l’année, en fonction de la dynamique et des entendants (règles de vie, activités cultu- compétences des jeunes, un spectacle est relles et sportives, etc.). écrit, monté et présenté dans un théâtre (Le Bilboquet à Fribourg) devant un vrai public. Scolarisation en école ordinaire Un groupe pluridisciplinaire, animé par Bien que toutes ces méthodes soient utili- des enseignantes, un éducateur, une psy- sées en institution, elles font également chologue et une logopédiste, propose cette partie de la boîte à outils de l’enseignant année des missions communications. SPS ou de la logopédiste, qui soutient les Tout au long de l’année, les élèves doivent élèves sourds scolarisés en majorité à l’école remplir des missions. Après des activités ordinaire de leur village. d’entrainement, les élèves reçoivent des dé- Parce que ces élèves dits intégrés se re- fis ayant pour but la communication avec trouvent seul en tant qu’enfant sourd en des personnes « entendantes » en-dehors classe ordinaire, nous proposons deux fois de l’institution : acheter un dessert dans une par année de les réunir pour vivre des acti- boulangerie, vendre du chocolat pour Terre vités récréatives, rencontrer d’autres pairs des Hommes, s’entretenir avec l’employé de sourds et toucher à la diversité des surdités la poste pour envoyer un paquet, etc. (différents modes de communication, dif- Plusieurs enseignantes et thérapeutes férents types d’appareillage, différentes sont formées à l’approche Marte Meo formes de soutien). Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
50 DÉFICIENCE AUDITIVE Avenir Références Le canton de Fribourg vient de se doter d’un Aarts, M. (2011). Marte Meo, ein Handbuch. nouveau concept de pédagogie spécialisée Eindhoven: Aarts Productions. (DICS, 2015), et une nouvelle loi est en cours Courtin, C. (2002). Le développement de la de rédaction. Ce concept confirme la prise conceptualisation chez l’enfant sourd : en charge spécifique des enfants sourds – synthèse des travaux existants. La nou- tant en âge préscolaire, scolaire que posts- velle revue de l’AIS, 17, 181-195. colaire – par l’Institut St-Joseph, considéré Etat de Fribourg, Direction de l’instruction comme « centre de compétences » en surdi- publique, de la culture et du sport (DICS). té. Cette reconnaissance cantonale nous (2015). Concept cantonal de pédagogie honore. D’autant que d’autres cantons re- spécialisée. Repéré à http://appl.fr.ch/ connaissent également notre spécificité : en friactu_inter/handler.ashx?fid=10101 effet une dizaine d’enfants ayant des défi- Fisler, E. (2014). Cellule de coordination en ciences associées est scolarisée en section Informatique Pédagogique Spécialisée de surdité. (CellCIPS). Repéré à http://www.cellcips. En conclusion, les enfants sourds ont ch/wordpress/author/elvio-fisler/ des besoins spécifiques, tant sur le plan Geninet, A. (1993). La gestion mentale en communicationnel que sur les méthodo- mathématiques. Paris : Retz. logies pédagogiques, thérapeutiques ou Giauque, N. (2013). Colloque « Freinet et l’Ecole socio-éducatives. Depuis de nombreuses Moderne aujourd’hui ». Prismes, 19, 56. années maintenant, notre équipe déve- Legeay, M.-P., & Stroh, M. (2006). Raisonne- loppe des moyens qui répondent aux be- ment logico-mathématiques et tempora- soins de nos élèves. Et ceci dans un but lité. Glossa, 98, 46-63. ultime : développer et consolider chez Planchon, H. (2014). Activités cognitives l’enfant ses compétences en vue de sa for- d’images modélisées (ACIM). Repéré à mation professionnelle et sa vie d’adulte http://acim.ouvaton.org en devenir. Roux, M.-O. (2012). Faites des maths ! Sou- tien et remédiation en mathématiques. Paris : Editions Jocatop. Christophe Maradan Responsable de la section de surdité Institut St-Joseph Avenue Jean-Paul II 9 1752 Villars-sur-Glâne cmaradan@guintzet.ch Revue suisse de pédagogie spécialisée, 3 / 2015
Vous pouvez aussi lire