Procès-verbal de l'Assemblée générale du 10 mai 2018 à Soleure

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Procès-verbal de l’Assemblée générale du 10 mai 2018 à Soleure

1. Accueil par la présidente
Jacqueline Aerne, après une allocution de bienvenue de Reina Gehrig, directrice des Journées littéraires de
Soleure, ouvre officiellement à 11 h l’Assemblée générale 2018, tenue à Soleure, par un discours inspiré de
citations de Pétrarque. Puis elle présente le programme de la journée et signale les cartes de vote. Elle com-
munique à l’assemblée que de nombreux membres se sont excusés.
Sont élus à l’unanimité en tant que scrutateurs Ulrike Ulrich et Werner Wüthrich.
L’ordre du jour est accepté à l’unanimité sous la forme proposée.

2. Procès-verbal de l’Assemblée générale 2017
Jacqueline Aerne met en discussion le procès-verbal de l’Assemblée générale 2017. Personne ne demande
la parole. Le procès-verbal est approuvé à l’unanimité, avec remerciements à son autrice.

3. Rapport annuel 2017
Jacqueline Aerne renvoie au rapport annuel 2017, qui a été envoyé aux membres en allemand, en français
et en italien avec les autres documents relatifs à l’AG. Elle rappelle le nom des membres décédés en 2017 et
au début de 2018. L’assemblée observe à leur mémoire une minute de silence. Enfin, la présidente indique
l’état actuel de la composition des membres : l’association compte aujourd’hui 1018 membres (768 en
Suisse alémanique, 203 en Suisse romande, 37 en Suisse italienne et 10 en Suisse romanche ; une cinquan-
taine d’entre eux s’expriment dans une « 5e langue nationale »).
Jacqueline Aerne cède ensuite la parole au vice-président Nicolas Couchepin et à Etrit Hasler, membre du
comité, qui présentent quelques aspects importants de l’activité de l’association au cours de l’année der-
nière. Ils rappellent en particulier l’adoption des nouvelles recommandations de l’AdS en matière d’hono-
raires, ainsi que différentes rencontres d’échanges sur des questions de politique de la littérature avec la
Confédération, les cantons et les communes. Enfin, Thomas Flahaut est intronisé en tant que nouvelle An-
tenne romande et congé est pris de Patrizia Ossola, qui quittera l’AdS à fin août 2018.
La présidente demande s’il y a des remarques sur le rapport annuel 2017. Huguette Junod aimerait savoir
de quoi il retourne avec l’association « Suisse poétique ». Manfred Koch, qui représente l’AdS au sein de
celle-ci, rappelle les deux éditions à ce jour du projet « Suisse poétique », ponctuées chacune par une publi-
cation de poésie contemporaine dans les quatre langues nationales (avec des traductions en respective-
ment 5 et 6 langues) et plusieurs rencontres d’échanges entre poète-sse-s. Après analyse, il s’est avéré que
la forme actuelle du projet est trop lourde et qu’elle doit être revue, ce qui se fait en ce moment. L’objectif
général est d’améliorer la situation de la poésie en Suisse.
L’Assemblée générale prend acte du rapport annuel 2017 sous la forme présentée.

4. Comptes annuels 2017
Jacqueline Aerne renvoie aux comptes annuels 2017 qui ont été distribués. Elle fait quelques remarques
générales sur ceux-ci et relève qu’en 2017, 125 membres de toutes les régions linguistiques ont recouru à
l’offre de compléments d’honoraires pour lectures, livres et publications dans des revues littéraires.
Nicole Pfister Fetz commente les principales différences entre le budget et les comptes : en 2017, un forfait
annuel a pu être facturé pour la première fois à la Fondation Studer/Ganz. Une partie des compléments
d’honoraires versés aux membres a été couverte par les provisions disponibles, afin de pouvoir financer les
brochures publiées l’an dernier sur les recommandations en matière d’honoraires et sur les lectures dans
les écoles. Les frais de traduction sont difficiles à budgéter, car il n’est pas possible de planifier à l’avance
toutes les traductions qui seront nécessaires. Il faut dire aussi que davantage de textes ont été traduits en
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italien en 2017. La différence par rapport au budget en ce qui concerne les compléments d’honoraires ré-
sulte des adaptations des lignes directrices et, par voie de conséquence, de l’absence de valeurs repères des
années précédentes. La différence au niveau des salaires du personnel correspond à une réduction du taux
d’occupation du secrétariat de LittératureSuisse, assuré par l’AdS.
Jean-Daniel Robert donne lecture du rapport de révision dans sa traduction française ; la version originale
allemande est projetée. Les deux vérificateurs des comptes proposent à l’Assemblée générale d’accepter le
bilan et les comptes de l’exercice 2017, et de donner décharge au comité et au secrétariat.
Les comptes annuels 2017 sont acceptés à l’unanimité moins une abstention.

5. Décharge du comité
L’Assemblée générale donne décharge au comité à l’unanimité.

6. Modification des statuts : proposition du comité
Jacqueline Aerne renvoie à la proposition de modification des statuts présentée par le comité. Cette modifi-
cation s’impose, car la Confédération exige à l’avenir de tous les bénéficiaires externes de subventions un
rapport de révision qui soit signé par une personne inscrite au registre de l’Autorité fédérale de surveillance
en matière de révision.
Se fondant sur une proposition faite avant l’Assemblée générale par Daniel de Roulet, qui ne peut être pré-
sent aujourd’hui, le comité propose de modifier comme suit la proposition qu’il avait formulée concernant
la durée du mandat de l’organe de révision : « un mandat de trois ans, qui peut être renouvelé pour un
maximum de trois périodes », au lieu d’une possibilité illimitée.
Arnaldo Alberti est d’avis qu’à l’avenir, seules des entreprises de révision et non de simples personnes de-
vraient être admises en tant qu’organe de révision. Il propose en conséquence de biffer le passage « soit
deux personnes qui ne sont pas membres de l’association ».
Après une discussion sur des questions de compréhension et sur les deux propositions, l’assemblée vote
d’abord sur l’opportunité d’entrer en matière sur la proposition d’Arnaldo Alberti. Trois voix y sont favo-
rables, toutes les autres s’y opposent. Il n’est donc pas entré en matière sur cette proposition.
Puis l’assemblée, à l’unanimité moins 4 voix et 2 abstentions, accepte la proposition du comité de limiter à
trois mandats de trois ans la possibilité de réélection de l’organe de révision.
Enfin, la modification des statuts est acceptée dans son ensemble à l’unanimité moins une voix. La teneur
de l’art. 23 est désormais la suivante : « L’Assemblée générale élit en qualité d’organe de révision soit une
entreprise de révision, soit deux personnes qui ne sont pas membres de l’association et qui vérifient les
comptes en qualité de réviseurs ou de réviseuses. L’organe de révision est choisi pour un mandat de trois
ans, qui peut être renouvelé pour un maximum de trois périodes. Pour autant qu’aucune prescription légale
impérative ne s’oppose à cette disposition, l’organe de révision élu par l’Assemblée générale effectue
chaque année une révision restreinte, à moins que l’Assemblée générale ne décide que la comptabilité doit
faire l’objet d’une révision ordinaire, ou qu’il ne sera pas procédé à une révision. L’organe de révision remet
un rapport écrit à l’Assemblée générale. »

7. Élections ordinaires

a) Réélection de membres du comité
Etrit Hasler et Manfred Koch sont réélus à l’unanimité, par acclamation, pour un second mandat.
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b) Organe de révision
La société Suter-Arnold GmbH, à Zurich, est élue à l’unanimité en qualité d’organe de révision de l’AdS pour
un mandat de trois ans.

Les prix de l’AdS « Plume de paon » et « Plume de plomb » sont attribués respectivement à l’association
lausannoise de rencontres littéraires Tulalu ?! et au groupe de médias NZZ. L’éloge pour la Plume de paon
est prononcé par Odile Cornuz et celui pour la Plume de plomb par Guy Krneta. Melinda Nadj Abonji de-
mande si le groupe NZZ a été informé du prix au préalable. Nicole Pfister Fetz explique que les lauréats re-
çoivent toujours une invitation écrite à la remise des prix. Toutefois, la Plume de plomb n’a encore jamais
été réceptionnée, mais en général les lauréats s’excusent de l’avoir méritée. Les éloges sont publiés dans le
bulletin de l’AdS après l’Assemblée générale et envoyés aux lauréats.
On passe ensuite au traitement anticipé du point 14 (voir ci-dessous).

8. Rétrospective 2017 et perspectives pour 2018
Après la pause de midi, la présidente passe au point suivant, sous lequel sont présentées quelques priorités
et activités de l’année statutaire en cours.
Fabiano Alborghetti, membre du comité, informe l’assistance que l’AdS s’engage depuis quelque temps en
faveur d’une Maison de la littérature pour la Suisse italienne. Un emplacement a déjà été trouvé à Lugano
avec la Villa Saroli et l’organisme responsable a été fondé le 29 mars 2018. Il s’agit maintenant de trouver
suffisamment de moyens financiers et de peaufiner le premier projet, avec pour objectif que la Suisse ita-
lienne ait sa propre Maison de la littérature.
Camille Luscher ajoute qu’en 2018, la question de la rémunération des autrices et des auteurs reste et res-
tera une priorité de l’AdS. En Suisse romande, en particulier, la discussion s’est intensifiée ces derniers
mois. Un premier succès d’étape a été obtenu cette année avec l’introduction d’une rémunération pour
tous les auteurs et autrices invités au Salon du livre de Genève. Sur cette base, l’AdS se mobilisera tout par-
ticulièrement, ces prochains temps, pour que les écrivain-e-s soient aussi rémunérés au festival morgien
« Le livre sur les quais ». Ce sujet reste d’actualité ailleurs encore en Suisse. En outre, l’AdS s’est engagée
intensivement dans la campagne contre l’initiative « No Billag », campagne couronnée de succès pour les
créateurs culturels. Pour la votation prochaine sur la loi sur les jeux d’argent, le comité a décidé de soutenir
la campagne de Suisseculture. Enfin, on espère une issue positive, cette année encore, des négociations re-
latives à un nouveau contrat d’édition type pour la Suisse romande ; un nouveau Symposium suisse des tra-
ductrices et traducteurs littéraires est prévu pour novembre, et une nouvelle édition du Forum de Soleure
se tiendra ce samedi.
Ulrike Ulrich demande quelle est la position de l’AdS sur la loi sur les jeux d’argent. Nicole Pfister Fetz cite
les quelque 250 millions de soutien financier qui alimentent chaque année la culture en Suisse. La loi sou-
mise au vote créerait le cadre légal attendu depuis longtemps pour la répartition de ces fonds, dont beau-
coup d’autrices et d’auteurs ont déjà profité. Le principal point en discussion est celui des jeux en ligne, qui
aujourd’hui sont illégaux en Suisse. Ainsi, beaucoup d’argent qui pourrait être investi dans la culture, le
sport et l’action sociale part directement à l’étranger. La loi constitue une tentative d’offrir un cadre légal
pour les jeux en ligne et ainsi, à côté d’autres aspects, de générer une part pour les fonds de loterie. Les op-
posants craignent que le blocage des sites de jeux en ligne illégaux prévu par la loi ne crée un précédent
pour des blocages dans d’autres domaines tels que le droit d’auteur. Suisseculture défend pour l’essentiel la
position selon laquelle il faut accepter cette loi si l’on veut continuer de garantir un soutien à la culture. Ca-
mille Luscher renvoie pour le reste aux arguments qui sont résumés sur le dépliant de Suisseculture.
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9. Actualisation des prestations de l’AdS
Annette Hug rappelle l’invitation, que tous les membres de l’AdS ont reçue, à une audition qui a eu lieu fin
janvier. Une trentaine de personnes y ont participé. Il s’agissait de se faire une première idée des opinions
et de présenter les idées du comité. Sur cette base, le comité prévoit d’élaborer d’ici l’Assemblée générale
2019 une réorientation des compléments d’honoraires. Il voit pour cela deux axes principaux :
1. Tous les compléments d’honoraires devraient être attribués selon les mêmes critères, à partir d’un fonds
unique, à des membres ayant un faible revenu annuel. Un groupe de travail, formé à l’occasion de l’audi-
tion, continuera de travailler à la conception concrète de ce « fonds social ».
2. L’AdS entend soutenir à l’avenir, financièrement aussi, les initiatives de membres qui s’efforcent d’obte-
nir une meilleure rémunération et de créer de nouvelles possibilités de gain et de performances publiques.
Par exemple, une plateforme des artistes du spoken word est déjà soutenue, et le lobbying en faveur des
autrices et auteurs suisses de livres pour enfants devrait être renforcé. Auprès de la Confédération, l’AdS
interviendra en faveur d’un financement des revues littéraires qui permette aussi de rétribuer les auteurs.
Cette audition a également donné des idées pour le remaniement en cours du répertoire des auteurs.

10. Nouvelles catégories de membres
Manfred Koch rapporte que le comité, considérant les diverses nouvelles formes de création littéraire et de
publication qui font apparaître la nécessité d’étendre la notion traditionnelle d’auteur ou autrice, souhaite
mettre à jour les « Directives concernant l’acquisition du statut de membre ». La condition essentielle pour
devenir membre de l’AdS, produire des textes par un travail professionnel, sera maintenue. Rien ne chan-
gera non plus aux critères applicables à la plupart des groupes de professionnels de l’écriture – autrices et
auteurs de textes littéraires (de fiction ou non), traductrices et traducteurs, autrices et auteurs de pièces
radiophoniques ou télévisuelles, autrices et auteurs de scénarios. Une modification des statuts n’est pas
nécessaire. L’extension des directives concerne les groupes suivants :
              « Autrices et auteurs de scène » : le comité entend par là surtout les auteurs de chansons, les
              slameurs, les rappeurs ou les poètes oraux. Pour être admis, ils doivent prouver qu’ils se pro-
              duisent régulièrement en public et sont rémunérés en conséquence. Ils devraient être actifs
              depuis plus d’une année dans ce domaine et être les principaux auteurs des textes qu’ils dé-
              clament.
              « Autrices et auteurs de BD et de romans graphiques » : ils doivent apporter la preuve d’au
              moins une publication imprimée ou numérique, sous forme de livre, d’une œuvre créée par
              eux. Ils doivent en outre présenter un contrat d’édition répondant aux critères généraux de
              l’AdS (honoraires appropriés, lectorat, diffusion, publicité).
              « Journalistes culturel-le-s » : le comité entend par là des autrices et auteurs actifs en tant que
              journalistes principalement sur des sujets culturels. Pour être admis, ils doivent faire état de
              publications journalistiques régulières (médias imprimés, radio, TV, Internet) à raison d’au
              moins 75 000 signes par an (soit environ dix articles pleine page). Les honoraires doivent être
              appropriés ; comme pour tous les autres, les prestations en nature ne constituent pas des ho-
              noraires acceptables.
              Pour ce qui est des nouvelles formes de publication numériques, en particulier les activités du
              domaine de l’autoédition, le comité ne se voit pas en mesure de formuler déjà des directives
              claires dans la phase de transition actuelle. Mais il l’intéresse de connaître les nouveaux
              modes de publication. Il est donc ouvert à l’égard des autrices et auteurs de ce domaine et
              entend examiner les demandes d’admission au cas par cas en appliquant par analogie les prin-
              cipes valables pour les autres catégories. C’est d’ailleurs ainsi qu’il procède lorsqu’il reçoit des
              demandes de représentants d’autres formes d’expression littéraire (par exemple installations
              tridimensionnelles de textes ou autres formes nouvelles de littérature).
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Manfred Koch souligne que l’adhésion reste exclue pour les auteurs de littérature technique n’intéressant
que leur propre discipline. Dans des cas fondés, le comité peut aussi accéder à des demandes qui ne répon-
dent pas en tous points aux directives (par exemple en raison des particularités des régions linguistiques,
d’autres pays, du genre pratiqué…). Les personnes qui ne remplissent pas entièrement les conditions d’ad-
mission peuvent toujours adhérer à l’AdS en qualité de membres associés.
Jacqueline Aerne souligne que l’avis des membres sur ces adaptations est important pour le comité. Il s’agit
ici d’une question de principe, car l’AdS doit tenir le coup dans une branche littéraire en pleine mutation.
Guy Krneta se félicite de l’élaboration de nouvelles catégories de membres et rappelle que de telles discus-
sions ont déjà eu lieu dans les années 1980. C’est ainsi que les chansonniers, à l’époque, avaient été admis
au sein du Groupe d’Olten.
Annick Mahaim appuie elle aussi ces adaptations, à l’exception des « journalistes culturels ». Elle voit ici un
potentiel de conflits, car les critiques suivent d’autres principes que les autrices et auteurs de textes litté-
raires. Manfred Koch rappelle qu’aujourd’hui déjà, l’AdS est ouverte aux essayistes et que le journalisme
culturel de haut niveau suit les mêmes critères de base que les essais. Il faut donc que l’AdS s’engage en fa-
veur d’un haut niveau dans ce domaine aussi.
Werner Wüthrich remercie le comité pour son travail et l’appuie. Ulrike Ulrich se félicite elle aussi des nou-
velles catégories de membres, mais émet quelque doute quant à la possibilité de délimiter les essayistes
des journalistes culturels. Manfred Koch explique qu’avec la notion de « journalisme culturel », le comité a
tenté de formuler une distinction par rapport au journalisme « normal ». Camille Luscher ajoute que des
journalistes ont déjà pu devenir membres de l’AdS, en général sur la base d’autres critères. Par ailleurs, il ne
faut pas mettre « critique » et « journalisme culturel » sur un pied d’égalité. Annick Mahaim souligne une
fois encore son doute à l’égard de cette catégorie. Car, en Suisse romande en tout cas, il y a de plus en plus
de journalistes qui occupent le secteur culturel, mais écrivent principalement à propos du business culturel,
et qui plus est à l’étranger. Nicolas Couchepin précise qu’il faut faire la distinction entre les journalistes et
leurs entreprises de presse.
Thomas Sandoz demeure critique, en particulier à l’égard de la notion de « journaliste ». Un essayiste ou
une autrice produit une création littéraire libre, pas seulement d’ordre journalistique. Il se demande par
conséquent s’il faut vraiment créer une catégorie distincte pour cela ou ne pas simplement en rester à celle
des essayistes. Cela permettrait d’éviter la notion, de « journaliste », problématique dans ce contexte.
Jean-Daniel Robert ajoute que la même question problématique se pose dans ce contexte avec les profes-
seurs qui enseignent la littérature suisse et sortent des publications à ce sujet. Nicolas Couchepin souligne
que les professeurs ne peuvent toujours pas être admis sur la base de cette seule activité.
Stefan Keller demande s’il est déjà arrivé que des personnes n’aient pas été admises à l’AdS parce qu’il
n’existait pas de catégorie correspondante. Jacqueline Aerne répond que non. Manfred Koch ajoute que,
dans la littérature contemporaine, on observe depuis un certain temps déjà un déplacement vers l’audio-
visualisation. L’AdS reste encore trop attachée aux auteurs de livres traditionnels. Il importe de prendre da-
vantage en compte à l’avenir les formes d’expression de la littérature. Quand il voit la manière dont le do-
maine numérique se développe, il a personnellement des réserves à l’idée de fixer des directives. Le comité
doit pouvoir continuer de décider au cas par cas.
Nicole Pfister Fetz explique qu’aujourd’hui déjà, des auteurs sont admis sans critères correspondants, pour
autant qu’ils puissent donner une preuve plausible de leur professionnalisme. Mais l’admission ne devrait
dépendre de l’appréciation individuelle des membres du comité que dans des cas d’exception. Une liste de
critères communiquée publiquement serait surtout synonyme de davantage de transparence pour les
membres potentiels et offrirait au comité une aide objective à la décision, comme il en a déjà une au-
jourd’hui pour les auteurs au sens classique.
Monica Mutti émet elle aussi des réserves à l’égard de la catégorie « journalistes culturels », mais elle a
confiance dans la capacité du comité d’examiner les demandes d’adhésion d’un œil suffisamment critique.
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Irene Baumann trouve la notion de « culture » trop imprécise. Jacqueline Aerne répond qu’il n’est jamais
simple de trouver des notions adéquates. Il ne s’agit pas ici de la notion elle-même, mais de la nouvelle ca-
tégorie. Manfred Koch ajoute que le comité discutera encore de la catégorie « journalistes culturels » et de
la notion même de culture.
Alain Wafelmann craint que l’on veuille attirer les journalistes au sein de l’association pour qu’ils parlent de
celle-ci de façon positive. Il est opposé par principe à une extension des critères d’admission en faveur du
journalisme. Tout journaliste culturel disposant déjà d’une publication auprès d’une maison d’édition pour-
rait ainsi devenir membre de l’AdS. Ce n’est pas uniquement en tant que journaliste qu’il est membre de
l’association. Jacqueline Aerne précise qu’il ne s’agit en aucun cas d’influer positivement sur la manière
dont les journalistes rendent compte de l’association. Manfred Koch souhaite n’exclure personne qui pro-
duit de bons textes, et justement aussi dans le domaine du journalisme culturel.
Isolde Schaad s’oppose elle aussi à une extension incluant les journalistes culturels. Les journalistes sont
très bien organisés et se sont déjà constitué un bon réseau. L’AdS ne devrait donc pas concurrencer les di-
verses associations de journalistes, mais mieux les impliquer et s’entendre avec elles. Elle aimerait en outre
plaider en faveur d’un autre souhait qu’elle a déjà exposé il y a quelques années, celui de l’introduction
d’une carte d’acteur culturel. Un tel document permettrait aux autrices et aux auteurs d’aller au théâtre ou
d’assister à des lectures publiques à tarif réduit.
Annette Hug fait observer que la définition de critères permet d’éviter autant que possible des décisions
arbitraires. Il ne suffit pas de s’en remettre à la prudence des membres du comité dans la prise d’une déci-
sion. Jusqu’à maintenant, les journalistes culturels n’ont été admis que s’ils pouvaient aussi justifier d’un
livre. Elle propose que ce sujet controversé soit encore discuté de manière approfondie au comité. Thomas
Sandoz souhaite éviter le terme de journaliste et propose « contributeur culturel ». Il fixerait aussi un
nombre plus élevé de caractères par année exigés.
Anita Rochedy s’étonne du fossé entre journalistes et écrivain-e-s que cette discussion met au jour. De son
point de vue, les deux groupes professionnels n’en font qu’un, et il y a beaucoup de journalistes qui ne veu-
lent pas seulement faire des affaires. Dans une perspective historique, les écrivains ont toujours aussi écrit
pour les journaux. Il serait donc logique de renforcer la relation avec les journalistes. Alain Wafelmann s’ins-
crit en faux contre l’argument historique, car les conditions ont énormément changé en direction d’un but
lucratif.
Ulrike Ulrich ajoute qu’il faudrait adapter les critères pour les essayistes qui n’ont pas publié de livre en
nom propre, afin qu’ils puissent eux aussi être admis à l’AdS.
Pour finir, Manfred Koch fait observer qu’il ne faudrait pas oublier dans cette discussion qu’il y a toujours de
bons journalistes culturels. L’assistance applaudit.
Camille Luscher clôt la discussion en relevant que pour une association professionnelle comme l’AdS, la
question qui se pose n’est pas celle de la qualité, mais du professionnalisme. Tous les membres sont donc
libres de leurs opinions.

11. Schweizer Buchpreis
Manfred Koch rappelle le point de départ de la discussion d’aujourd’hui : les dissensions lors de la remise
du dernier Schweizer Buchpreis en novembre 2017. En décembre 2017, les organisations responsables de ce
prix « suisse » du livre – LiteraturBasel et le Schweizer Buchhändler- und Verlegerverband (SBVV, l’associa-
tion des libraires et éditeurs alémaniques) – ont assuré par écrit à l’AdS qu’ils « repenseraient la procé-
dure ». Sur ce, l’AdS a réalisé un sondage auprès de tous ses membres qui avaient été nominés pour le prix
au cours des dix dernières années. Tous, outre d’autres aspects, se sont accordés pour dire que ce qu’ils
souhaitaient surtout, c’était que le prix vise plus clairement à la qualité littéraire et moins au spectacle de la
machine culturelle. En janvier 2018, la présidente et la secrétaire générale de l’AdS ont rencontré Katrin
Eckert et Dani Landolf, les deux directeurs du prix, pour un entretien constructif aux yeux de l’AdS. On a
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promis de tenir activement l’AdS au courant de la suite des événements. Mais curieusement, c’est par ha-
sard et sans information préalable qu’on a découvert en février 2018 sur le site Internet du Schweizer
Buchpreis un nouveau règlement dans lequel aucun des points les plus critiqués par l’AdS n’avait été modi-
fié. L’AdS a alors écrit aux organisations responsables du prix une lettre détaillée exprimant l’étonnement
quant à ce manque d’information préalable et exposant une nouvelle fois les points critiqués. Avec quelque
retard, l’association a reçu, une semaine avant cette Assemblée générale, une réponse dans laquelle les res-
ponsables précisaient sans équivoque qu’ils entendaient organiser le prix exclusivement à leur idée. Même
s’ils étaient ouverts à « des entretiens avec les milieux intéressés, AdS incluse », il était « de leur seule res-
ponsabilité d’organiser le prix de manière appropriée dans les limites de leurs possibilités financières ».
Aussi le comité a-t-il décidé, lors de sa séance d’hier, de présenter à l’Assemblée générale un projet de réso-
lution. Il voit là le seul moyen pour l’association de signaler publiquement que le Schweizer Buchpreis n’est
précisément pas « une initiative purement privée », comme les organisations responsables l’ont écrit, mais
une institution importante et respectée du paysage culturel suisse.
Melinda Nadj Abonji rappelle brièvement une fois encore la manière blessante, mais aussi hautement pro-
blématique formellement, dont les autrices et les auteurs ont été traités lors de la fête marquant les dix ans
du prix et de la remise de celui-ci en novembre dernier, et qui l’avait incitée à se mobiliser pour une amélio-
ration des conditions générales du Schweizer Buchpreis. Lukas Bärfuss précise à l’intention des membres
francophones que, malgré son nom, ce prix est un prix suisse alémanique. Mais il sait qu’il existe aussi en
Suisse romande des prix pour lesquels se posent des problèmes de transparence, d’équité et d’indépen-
dance. C’est pourquoi il en va ici des intérêts de tous les membres de l’AdS, et de la littérature suisse en gé-
néral.
Manfred Koch, après ces mots d’introduction, ouvre avec Etrit Hasler la discussion en plénum sur la résolu-
tion.
Brigitte Schär aimerait savoir ce que l’on critique exactement au point 5 du projet de résolution. Etrit Hasler
explique que plusieurs membres du jury travaillent comme critiques littéraires. Une critique écrite par un
tel membre en connaissance des candidates et candidats pourrait donc avoir une influence directe sur le
prix.
Henriette Brun demande qui nomme le jury. Manfred Koch répond que celui-ci est désigné par un comité
directeur dans lequel sont représentées les deux organisations responsables, LiteraturBasel et la SBVV. Me-
linda Nadj Abonji ajoute que ce point est piquant, car les deux organisations remplissent ainsi une double,
voire triple fonction, les deux directeurs étant également membres du comité directeur et membres du
jury.
Brigitte Schär fait observer qu’il y a des magouilles un peu partout. Elle demande donc que l’on passe aussi
d’autres prix sous la loupe. Etrit Hasler est d’accord sur le fond, mais aujourd’hui il faut traiter d’abord ce
cas concret et flagrant.
Werner Wüthrich est d’accord sur la résolution quant au fond, mais il demande de biffer purement et sim-
plement le point 3, car les auteurs sont aussi des experts littéraires. Sous cette forme, on pourrait reprocher
à l’AdS de chercher à influencer le prix. Etrit Hasler explique que, dans le règlement actuel, les autrices et
auteurs sont explicitement exclus du jury. Le but est certainement d’empêcher que des auteurs puissent
être à la fois membres du jury et candidats. L’AdS, avec ce passage, pense surtout aux auteurs et autrices
étrangers. Manfred Koch ajoute qu’un jury équilibré devrait être composé d’experts littéraires de diverse
nature et non essentiellement de critiques littéraires. Etrit Hasler demande ensuite si Werner Wüthrich sou-
haite maintenir sa proposition, ce que celui-ci confirme. Etrit Hasler propose alors d’ajouter au point 2,
après l’expression « experts et expertes littéraires », une parenthèse incluant les auteurs et autrices.
Camille Luscher signale que la discussion porte essentiellement sur la version allemande, mais que la ver-
sion française est importante pour qu’on se comprenne tous.
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Guy Krneta demande ce que l’AdS attend en rendant publique une résolution dirigée contre des parties qui
devraient en fait lui être proches. Le sujet a déjà été abondamment discuté en public. Il pose aussi la ques-
tion d’un point de vue bâlois, ce prix, contrairement aux Prix suisses de littérature, devant se débrouiller
avec peu de moyens. Il y a de nombreux points dans la résolution qu’il n’arrive pas à comprendre, et il
éprouve un grand malaise à l’idée des malentendus que celle-ci suscitera dans le public. Il plaide par consé-
quent pour que l’on clarifie les divergences dans un dialogue direct.

Melinda Nadj Abonji répond que l’on n’a de loin pas commencé par s’adresser au public. Elle-même ne l’au-
rait pas fait non plus, bien qu’on l’ait empêchée alors, de la part du Schweizer Buchpreis, de donner publi-
quement une réplique directe. C’est pourquoi on a essayé de diverses parts, pendant des mois, de trouver
une bonne solution par la voie écrite. Mais sans succès.
Verena Stössinger appuie l’intervention de Guy Krneta et plaide pour une désescalade. Il faut éviter le mot
« exiger », et le point 5 n’est à son avis pas judicieux, car ainsi les membres du jury seraient au fond exclus
six mois durant d’une centaine de livres qui seraient écrits. Manfred Koch rectifie en précisant que le
point 5 se réfère à la liste courte.
Lukas Bärfuss relève deux aspects. D’une part, l’intérêt supérieur, partagé par les autrices et les auteurs
ainsi que par le public littéraire et par les organisateurs du Schweizer Buchpreis, est incontesté. Comme l’or-
ganisation du prix n’a jamais été révisée, les défauts apparaissent maintenant clairement. Lui-même, qui a
déjà siégé dans quelques jurys, n’a encore jamais vu que les organisateurs participent aux séances du jury.
D’autre part, les interdictions de publier sont importantes pour les membres du jury. La composition du jury
de cette année montre justement combien le risque de conflit d’intérêts dans le domaine des médias pour-
rait être grand. Enfin, il ne comprend pas la demande de désescalade exprimée par Guy Krneta, les autrices
et auteurs n’ayant jamais recherché l’escalade. Et il trouve inacceptable le sort qui a été réservé aux propo-
sitions constructives de l’AdS.
Angelika Overath approuve les interventions de Guy Krneta et Verena Stössiger, et plaide en faveur de la
recherche d’un dialogue direct, sans résolution. Les relations sans tache n’existent pas, il faut donc
malheureusement faire avec. Elle renvoie entre autres au Prix Ingeborg Bachmann à Klagenfurt, où l’ORF,
co-organisatrice, siège au sein du jury. Même les autrices et auteurs qui siégeraient dans un jury ne seraient
pas indépendants. Elle propose ensuite les modifications suivantes, si l’on devait tout de même adopter la
résolution : celle-ci devrait plaider en faveur d’une attribution responsable du prix. Elle se demande en
outre si le Schweizer Buchpreis est un prix important dans le monde littéraire suisse alémanique, ou pas
plutôt germanophone en général. Elle bifferait la phrase suivante : « Les nominés, la lauréate ou le lauréat
du prix doivent être choisis par un jury qualifié, prenant ses décisions indépendamment de tout intérêt
commercial. » Cela est en effet déjà mentionné aux points 1 et 4. Enfin, elle propose d’écrire « Schweizer
Buchpreis » entre guillemets.
Etrit Hasler approuve la correction du titre, car de fait seule l’attribution et non le prix lui-même peut être
responsable. La question du prix alémanique ou germanophone peut certes être disputée, mais en fin de
compte seule l’importance au niveau alémanique est incontestée. La phrase « Les nominés, la lauréate ou le
lauréat… » a été ajoutée à des fins explicatives.
Adi Blum plaide lui aussi en faveur d’un échange direct et contre une résolution. Il propose de se servir du
texte de la résolution, soigneusement élaboré, comme base pour les entretiens.
Manfred Koch souligne qu’à ce jour et à l’avenir, l’AdS a mené et mènera des entretiens et ne souhaite pas
l’escalade. Le problème consistait dans la récente correspondance évoquée, où la seule concession de la
part du Schweizer Buchpreis consistait dans des excuses pour n’avoir pas informé l’AdS avant de publier le
nouveau règlement. Pour tous les autres points, on signalait à l’AdS que, le Schweizer Buchpreis étant une
initiative financée par des fonds privés, l’association responsable pouvait décider seule. Cependant, du
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point de vue du comité de l’AdS, le prix endosse une responsabilité publique. Ces incidents rendaient une
résolution nécessaire.
Ulrike Ulrich est gênée par la formulation de la résolution, qui donne trop de poids au Schweizer Buchpreis.
Stefan Keller a de la compréhension pour la résolution et ses motifs, mais se demande si l’AdS ne devrait
pas plutôt demander à faire partie de l’organisation responsable. La proposition plaît à Etrit Hasler, qui
doute cependant qu’elle soit réalisable, les responsables du prix ayant clairement refusé que des tiers s’en
mêlent. De plus, la question de la crédibilité du prix est précisément une des raisons qui a rendu nécessaire
la tenue d’une discussion publique. La question du financement public ou privé, évoquée plusieurs fois
jusqu’ici, n’est pas pertinente en l’occurrence. Mais les incidents autour du Schweizer Buchpreis, qui se sont
produits en public, et le refus des responsables du prix d’avoir un échange constructif avec l’AdS, sont eux
bel et bien pertinents. Par conséquent l’AdS doit maintenant réagir publiquement. Alain Wafelmann répond
qu’au contraire, l’AdS doit accepter la forme du prix, précisément parce qu’il est financé par des fonds
privés.
Barbara Hampel propose de ne pas exiger, mais de dire que l’AdS s’inquiète dans l’intérêt des auteurs. Etrit
Hasler défend la formulation proposée, car l’AdS, en tant que défenseur d’intérêts, ne doit pas assumer le
rôle du solliciteur qui demande des changements dans une position de faiblesse.
Manfred Koch résume ainsi la discussion : primo, on magouille toujours ; secundo, qui paie commande. Cela
peut certes être une triste réalité, mais ne contredit en rien l’exigence de l’AdS de s’engager en faveur
d’une amélioration du prix. Il ne croit pas que le dialogue avec les organisations responsables du Schweizer
Buchpreis sera rompu simplement parce que l’AdS aura publié une résolution.
Melinda Nadj Abonji regretterait beaucoup que les autrices et les auteurs ne croient plus à la possibilité de
changements et n’acceptent plus que le statu quo. Elle-même s’est vu plusieurs fois proposer de siéger
dans un jury, mais elle a toujours refusé, car elle ne voulait pas partager la responsabilité d’une structure à
doubles ou triples casquettes. Elle croit que la littérature a aussi à voir avec être sincère et s’engager pour
l’équité. Elle, qui a reçu le prix, a honte depuis lors de cette distinction, en connaissance de la situation
actuelle, et prie l’Assemblée générale d’adopter la résolution, mais aussi de réfléchir de façon générale à
l’attribution responsable de prix. Les autrices et les auteurs doivent croire à leur capacité de faire changer
les choses. Son intervention est applaudie.
Guy Krneta propose que le comité, au lieu d’une résolution publique, se réunisse en table ronde avec Lukas
Bärfuss, Melinda Nadj Abonji et les organisateurs du Schweizer Buchpreis. Il a toujours un malaise avec
l’attitude d’opposition de l’AdS. Lukas Bärfuss rappelle une fois encore que l’AdS a déjà cherché de diverses
manières à obtenir quelque chose par la voie du dialogue. Si ce prix, qui a un éclat indéniable et devrait
aussi servir d’exemple pour d’autres prix, doit être modifié, il y faut le soutien de l’association. Il ne s’agit
pas ici de l’animosité de tel ou telle auteur ou autrice, mais de ce que le prix a besoin de structures
transparentes et d’un bon règlement, pour protéger le jury des intérêts des organisateurs.
Gerold Ehrsam demande quelles seront les prochaines étapes en cas d’adoption de la résolution. Etrit
Hasler répond que l’AdS, par souci d’équité, informera aujourd’hui encore les responsables du Schweizer
Buchpreis de la résolution. Vendredi, la résolution sera envoyée aux médias avec un communiqué de
presse.
L’Assemblée générale vote ensuite de la manière suivante :
La proposition de Guy Krneta (retrait de la résolution) est rejetée par 33 voix contre 27 et 7 abstentions. La
résolution est donc adoptée.
Klaus Merz souhaite compléter ainsi la phrase conclusive : « En cas de désaccord, nous proposons aux
organisateurs et organisatrices de renommer le ‹Schweizer Buchpreis› ‹Prix des libraires alémaniques› afin
de mieux correspondre à la réalité. » Ainsi nommé, le prix non modifié serait au moins appelé correctement
et, de leur côté, les Prix suisses de littérature seraient considérés sous une forme mieux appropriée. Sa
proposition est applaudie.
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On passe ensuite au vote sur les diverses propositions de modification :
Ajout du « monde littéraire germanophone » : rejeté par 31 voix contre 9.
Suppression de la phrase « Les nominés, la lauréate… » : acceptée par 24 voix contre 19.
Suppression d’une répétition (deux fois le mot « auch ») : acceptée par 23 voix contre 15.
Deux autres modifications purement rédactionnelles sont apportées sans être mises au vote.
La résolution entière, avec les modifications décidées, est adoptée par 60 voix contre 4 et 5 abstentions.

12. Fixation du montant des cotisations 2018
Hélène Bezençon demande si le groupe de travail pour la restructuration des prestations de l’AdS a pensé à
l’idée de proposer aux membres un relèvement du montant de la cotisation pour alimenter le nouveau
fonds social. Jacqueline Aerne répond qu’aujourd’hui déjà, chacun est libre de verser un montant plus
élevé, ce que certains ont déjà fait. Mais le comité en reste à sa proposition de maintenir le montant de la
cotisation à 200 francs.
La cotisation 2018 est fixée à l’unanimité au montant actuel : 200 francs (140 francs pour les membres asso-
ciés).

13. Budget 2018
Jacqueline Aerne renvoie au budget 2018, que les membres ont reçu avec les autres documents relatifs à
l’Assemblée générale.
Nicole Pfister Fetz en commente quelques aspects de détail : en raison d’économies linéaires de la part de
la Confédération, les subventions accordées aux organisations culturelles sont malheureusement toutes ré-
duites de 2 % à partir de 2018, donc aussi celle de l’AdS. Le comité propose de dissoudre en 2018 égale-
ment des provisions pour dépenses spéciales. Comme en 2017, l’AdS manque aussi cette année de moyens
suffisants dans le budget ordinaire pour financer les compléments d’honoraires versés aux membres au
même montant que les années précédentes. C’est pourquoi ces coûts, tant que la restructuration des pres-
tations de l’AdS n’est pas achevée, sont compensés par les provisions. À cela s’ajoute une contribution au
remaniement du répertoire des auteurs et une contribution d’investissement pour le projet de Casa della
Letteratura per la Svizzera Italiana (inscrite dans les dépenses à la rubrique Projets littéraires). Le surcroît de
dépenses pour les projets ou le travail de relations publiques et de politique professionnelle comprend
d’une part des réserves planifiées pour les travaux de politique professionnelle, prévus cette année en rai-
son d’un agenda politique chargé, et d’autre part les cotisations supplémentaires suite à l’adhésion de l’AdS
à Swiss ITI et à l’association spoken-word.ch. Comme deux bulletins d’information paraîtront à nouveau
cette année et qu’un remaniement du répertoire des auteurs est prévu, le compte « bulletin, site Internet,
lexique, publications » a été adapté en conséquence. Les bulletins d’information occasionnent en outre des
frais supplémentaires de traduction et de port. Enfin, la nouvelle forme de révision exigée par la Confédéra-
tion et adoptée lors de la présente Assemblée générale entraîne des frais supplémentaires.
Jacqueline Aerne met en discussion le budget 2018. Huguette Junod aimerait savoir comment sont financés
les recettes extraordinaires et les coûts des projets littéraires. Nicole Pfister Fetz explique que les recettes
extraordinaires correspondent à la dissolution de provisions de l’AdS. Quant aux projets littéraires, ils ne
sont réalisés que si des moyens financiers sont obtenus auprès de tiers. Enfin, Huguette Junod demande
comment s’explique la différence entre le déficit de 2017 et le petit bénéfice de 2018. Il s’agit ici d’une
question de comptabilité, car une perte est compensée par le capital propre. Et comme le capital propre de
l’association est très modeste actuellement, il faut réduire les pertes au minimum et les compenser si pos-
sible avec les provisions encore disponibles jusqu’à l’obtention de comptes équilibrés.
Le budget 2018 est adopté à l’unanimité moins une abstention.
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14. Thèmes de politique générale
(cet objet a été traité avant le point 8, avant la pause de midi)
Annette Hug informe sur l’état actuel de la situation toujours précaire des écrivain-e-s en Turquie, notam-
ment en ce qui concerne les six pour lesquels une lettre de solidarité a été signée à l’occasion de l’Assem-
blée générale de l’an dernier. L’AdS, comme la situation en matière de droits humains ne s’est guère amé-
liorée, continuera de diffuser parmi ses membres des appels en faveur d’autrices et d’auteurs emprisonnés,
et de rechercher d’autres possibilités de soutien.
Annette Hug aborde ensuite brièvement l’initiative « pour l’autodétermination », qui sera mise en votation
probablement en novembre 2018. L’AdS avait décidé, lors de l’Assemblée générale 2017, de s’engager
contre cette initiative. À la différence de l’initiative de mise en œuvre, les préparatifs d’une campagne en
faveur du non sont cette fois largement déployés. Par conséquent, l’AdS se concentrera, dans les cam-
pagnes existantes, sur la communication de l’importance des droits humains pour une scène littéraire libre.
Pour le troisième sujet, le maintien du service public dans les médias, l’AdS a à peine pu reprendre son
souffle après le net succès dans la votation sur l’initiative No Billag que déjà de nouveaux problèmes surgis-
saient : l’AdS a affiché sa solidarité avec les journalistes de l’Agence télégraphique suisse qui s’engagent afin
de pouvoir maintenir une offre de base de nouvelles indépendantes pour la presse imprimée et en ligne.
Quant aux mesures d’économie et aux réorganisations annoncées par la SSR, le comité les suit de près et
constate que la culture du dialogue s’est nettement améliorée de la part de celle-ci. Cela invite à espérer
prudemment un meilleur ancrage de la littérature suisse dans les chaînes de radio et de télévision pu-
bliques.
Melinda Nadj Abonji demande quelles sont les prochaines étapes dans le domaine de la politique en ma-
tière de médias. Nicole Pfister Fetz cite une enquête que l’AdS prévoit pour cette année encore, et qui por-
tera sur les questions de savoir comment les jurys de différents prix sont composés, quelles fonctions les
membres du jury exercent en dehors de celui-ci, ou quelle influence les critiques littéraires pourraient avoir
dans diverses instances. Il est également prévu d’instituer un groupe de travail de l’AdS sur la politique en
matière de médias.

15. Propositions des membres
Jacqueline Aerne renvoie à la proposition de Wanda Schmid et Monica Mutti, qui a été déposée dans les
délais statutaires. Le comité propose d’accepter cette proposition, qui est que l’AdS adhère à nouveau à
Swiss ITI. Celle-ci est acceptée sans opposition.
Brigitte Schär demande s’il existe une carte pour les créateurs culturels qui permette non seulement d’aller
au théâtre à prix réduit, comme la carte de Swiss ITI, mais aussi de visiter des expositions, assister à des lec-
tures publiques, etc. Nicole Pfister Fetz cite, d’un côté, la KulturLegi, qui permet aux personnes à revenu
modeste d’assister à des manifestations culturelles. Mais, d’un autre côté, créer un passeport culturel pour
tous les acteurs culturels constituerait un projet très vaste, car il faudrait négocier séparément avec chaque
institution, chose que l’AdS ne peut entreprendre seule.

16. Divers
Nicole Pfister Fetz rappelle que l’AdS a reçu l’an dernier de plusieurs membres des demandes con-
cernant les livres pour personnes handicapées de la vue. Il en est issu, entre autres, un entretien
avec ProLitteris en vue d’une meilleure réglementation de la répartition. Le nouveau projet de règle-
ment de répartition prévoit ainsi que les livres audio produits pour les non-voyants – et que seuls ces
derniers peuvent obtenir – puissent aussi être déclarés par l’auteur, l’autrice ou le traducteur, la tra-
ductrice, pour la redevance sur les supports vierges. Il en résulterait une répartition meilleure ou
plus précise de la répartition. Cette réglementation doit encore être examinée en détail par le comité
de ProLitteris et par l’Institut de la propriété intellectuelle dans le courant de cette année ou de la
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prochaine, avant d’être approuvée, ce qui se fera dans le contexte du réexamen par ProLitteris de la
rémunération dans son ensemble. Les membres de l’AdS seront tenus au courant.
Guy Krneta, membre du comité de l’association Literaturstiftung Schweiz, invite les membres de
l’AdS à adhérer à cette association. Celle-ci a été créée avec une large base d’auteurs avec pour idée
initiale de fonder une maison d’édition des auteurs. Depuis lors, l’objectif a un peu changé et l’on
entend réaliser des projets là où la branche littéraire accuse des lacunes. On a par exemple lancé une
collection consacrée à l’essai critique, et l’on envisage de relancer en collaboration avec l’AdS le pro-
jet « Suisse poétique ». Lukas Bärfuss demande qui finance l’association. Guy Krneta répond qu’elle
vit pour l’instant d’une subvention de base privée, qui ne veut pas être nommée, car à l’avenir des
subventions pour la littérature n’y seront plus possibles. L’association est soutenue ainsi pour trois
ans. Certains projets, par ex. une anthologie, sont financés par la Fondation Dürrenmatt-Kerr. L’idée
est de disposer d’une petite structure organisationnelle qui permette sans cesse la naissance de nou-
veaux projets.
Heike Fiedler signale qu’outre de Centre PEN de Suisse alémanique, il en existe aussi un en Suisse
romande et un pour l’espace italophone et rhéto-roman, et elle invite les membres de l’AdS à en de-
venir membre dans leur région linguistique. Elle juge importante la collaboration entre centres PEN
ainsi qu’entre eux et l’AdS. Elle signale ensuite l’Assemblée générale du Centre PEN de Suisse ro-
mande, qui aura lieu fin juin à Bienne. Cette manifestation sur plusieurs jours aura pour thème la tra-
duction et la difficulté de survivre dans une langue minoritaire.
Melinda Nadj Abonji signale le journal des sans-papiers, qui donne une voix à des personnes qui au-
trement n’ont jamais la parole. Il est à disposition dans la salle.
Plus personne ne demande la parole.

Jacqueline Aerne remercie Mechthild Schreck et Annette Fess pour la traduction simultanée, le comité et la
secrétaire générale pour leur collaboration engagée, ainsi que toute l’équipe du secrétariat (Patrizia Ossola,
Patricia Büttiker, Elena Spoerl et Thomas Flahaut) pour l’organisation opérationnelle et la prise du procès-
verbal. Enfin, la présidente remercie tous les membres présents pour leur participation active à l’Assemblée
générale, rappelle la suite du programme de la journée, annonce l’Assemblée générale du 30 mai 2019 et
clôt la séance plénière à 17 h.

27 juin 2018
Pour le procès-verbal : Nicole Pfister Fetz
(avec la collaboration de Patricia Büttiker et Thomas Flahaut ; pour la traduction : Christian Viredaz)
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