Livret d'infos - Producteurs - Agricultures familiales et souveraineté alimentaire
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septembre 2012 Livret d’infos – Producteurs Agricultures familiales et souveraineté alimentaire Les producteurs de café AdM. Mobilisation oct-nov. 2012 Crédit Photos : CIRSA - Mexique Crédit Photos : Tim DIRVEN – Oxfam WW Producteur de CIRSA – Mexique et productrice de SOPACDI - Congo
SOMMAIRE FICHE 1 : LE MARCHE CONVENTIONNEL DU CAFE : PARADIS DES TRADERS ET DES FIRMES MULTINATIONALES, ENFER DES PETITS PRODUCTEURS ___________________________________________________ 5 Historique du marché du café. __________________________________________________________________ 5 Le marché du café aujourd’hui : un marché dominé par quelques pays producteurs et une poignée de multinationales. _____________________________________________________________________________ 6 Un marché marqué par une très forte instabilité des prix _____________________________________________ 6 Un prix du café actuellement très élevé ___________________________________________________________ 6 FICHE 2 : LE COMMERCE EQUITABLE ADM: UNE ALTERNATIVE CONCRETE AU MODELE LIBERAL _________ 7 Le commerce équitable du café : évolution et conséquences ! _________________________________________ 7 Travailler avec les critères Fairtrade International sur le café __________________________________________ 7 Choisir des organisations de producteurs (versus plantations) engagées dans des dynamiques de durabilité ____ 8 Se mobiliser pour poursuivre le travail d’éducation et de plaidoyer politique. _____________________________ 9 FICHE 3 : PROCESSUS DE PRODUCTION : L’AGRO-ECOLOGIE POUR ALLIER QUALITE DU PRODUIT ET QUALITE ENVIRONNEMENTALE __________________________________________________________ 11 La culture sous ombrage au sein d’un système agroforestier : ________________________________________ 11 La récolte des cerises ________________________________________________________________________ 11 La transformation du fruit en café vert. __________________________________________________________ 12 Le traitement final : obtenir le grain vert _________________________________________________________ 12 Les phases de torréfaction et de conditionnement en Europe ________________________________________ 12 FICHE 4 : LES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DE CAFE PARTENAIRES D’ARTISANS DU MONDE ______ 14 Panorama des filières de café équitables AdM _____________________________________________________ 14 CECOVASA (Central de cooperativas agrarias cafetaleras de los valles de Sandia) _________________________ 15 CIRSA : Communidad Indigena de la Region de Simojovel Allende _____________________________________ 15 SOPPEXCCA : _______________________________________________________________________________ 16 KNCU : Kilimandjaro Native Cooperative Union ____________________________________________________ 17 OCFCU (Oromia Coffee Farmers Cooperative Union) ________________________________________________ 17 SOPACDI/MUUNGANO : une nouvelle filière en Rép. Dém. du Congo! __________________________________ 18 Fédération AdM – Aout 2012 / 2
Le commerce équitable AdM : soutenir les organisations de caféiculteurs familiaux pour promouvoir une souveraineté alimentaire mondiale Dans un contexte de libéralisation des échanges et du commerce, le monde agricole n’a pas échappé à cette évolution. Ainsi, les politiques internationales tendent à soutenir et à développer un modèle d’agriculture intensif, qui s’appuie sur une agro-industrie dominée par de grandes firmes multinationales. Le modèle ainsi développé cantonne les pays producteurs du sud dans un rôle de fournisseur de matières premières et maintient cette situation en freinant tout développement des industries locales (barrière douanières sur les produits transformées, accords commerciaux entre Etats, compétitivité, dumping,…). Ce modèle nous a non seulement conduit à une situation de faim récurrente pour les paysans de la planète, mais aussi à une uniformisation des variétés, à des modes de production basés sur la monoculture qui contribuent à une diminution rapide et inquiétante de la biodiversité ainsi qu’à la dégradation de l’environnement (produits chimiques, déforestation,…). Fort d’une conception militante du commerce équitable, AdM tente par son action de proposer à la fois un travail de plaidoyer contre ces orientations de développement agricole et la construction d’un modèle alternatif basé sur l’agriculture paysanne, la souveraineté alimentaire, l’autonomisation et le renforcement des capacités des producteurs et de leurs organisations. Ainsi nous proposons parallèlement : • Une mobilisation citoyenne : des campagnes d’éducation et de plaidoyer face à toutes les mesures qui favorisent un modèle de commerce et de production agricole, déshumanisé et inégalitaire • Une alternative concrète : des relations commerciales équitables pour soutenir un modèle de production basé sur les principes de la souveraineté alimentaire qui s’appuie sur une agriculture paysanne et des organisations de producteurs Au travers de notre mobilisation en éducation et en plaidoyer (cf. manuel de mobilisation) mais aussi en soutenant des groupements de producteurs porteurs d’un modèle agricole soutenable, nous tentons de porter auprès des citoyens et des décideurs politiques l’idée qu’un commerce international plus juste et plus équitable est possible pour soutenir une agriculture durable et soutenable, base d’une souveraineté alimentaire nécessaire face aux défis économiques, sociaux et environnementaux de l’agriculture mondiale. Pour illustrer cette thématique agricole, nous pouvons donc nous appuyer sur de nombreuses filières AdM (notamment le Laos avec ses multiples outils et le livret sur l’agro-écologie, les Satéré Mawé et même les filières artisanales qui contribuent elles aussi à soutenir la souveraineté alimentaire. Mais nous avons choisi de mettre en avant les filières du café AdM et tout particulièrement celle de notre nouveau café en provenance du Congo. En effet, les filières du café illustrent parfaitement les différences entre les filières conventionnelles dominées par des multinationales et des modes production intensifs et les filières du commerce équitable engagées dans le soutien à des modes production soutenables tant économiquement que socialement et écologiquement. Nous souhaitons montrer comment le commerce équitable s’inscrit comme une alternative concrète et viable au modèle libéralisé du marché du café, surtout lorsqu’elle s’accompagne, comme chez AdM, d’une action de plaidoyer et d’éducation (cf. manuel de plaidoyer SSA). Bonne lecture, David ERHART, responsable des relations avec les partenaires du sud, des campagnes et du plaidoyer. Merci à André et Marie France FRANQUEVILLE pour leur relecture pointue et efficace !!! Fédération AdM – Aout 2012 / 3
FICHE 1 : LE MARCHE CONVENTIONNEL DU CAFE : PARADIS DES TRADERS ET DES FIRMES MULTINATIONALES, ENFER DES PETITS PRODUCTEURS Historique du marché du café. Actuellement le prix du café est fixé par la spéculation qui s’opère dans les deux plus importantes bourses du café depuis 1882 !!! La bourse de New York (NY Coffee Exchange) pour l'arabica par « Lot de 250 sacs » avec comme unité de cotation le « cent/ livre » (1 livre = 450g) et la bourse de Londres pour le robusta par « Lot de 5 tonnes » avec comme unité de cotation le « dollar/ tonne ». Mais si les cours mondiaux ont depuis ce temps-là été fixés par les bourses, ils ont été longtemps encadrés par des accords internationaux entre Etats producteurs et Etats importateurs. En 1962 a été signé l’Accord international sur le café (AIC), administré par l’OIC (organisation Internationale du Café). Par la mise en place de quotas, il parvenait tant bien que mal à stabiliser les prix et à assurer une rémunération satisfaisante pour les pays producteurs. Mais suite à la libéralisation des politiques et pratiques commerciales des années 80, le paysage des pays producteurs a été largement modifié : poussés par les PAS (Plans d’Ajustement Structurel) à se concentrer sur les cultures d’exportation, les organes de production publiques se sont privatisés, de nouveaux pays sont devenus exportateurs de café (Vietnam notamment devenu l’un des principaux exportateurs mondiaux quelques années plus tard). Cette opposition d’intérêts divergents entre pays producteurs a fait voler en éclats l’accord en juillet 1989. Malgré d’autres tentatives de régulation (plan de restrictions des exportations pour équilibrer offre et demande et stabiliser les prix) par les pays producteurs, le marché à totalement été confié aux fluctuations des cours mondiaux à partir de 1994. Ce processus de libéralisation a engendré une forte concurrence entre producteurs dont certains (les plus importants) ont pu tirer leur épingle du jeu grâce à des fusions et agrandissements (là commence la dynamique d’intégration des filières par les compagnies multinationales). Pour les autres cela s’est traduit par une baisse des prix d’achat et par conséquent de la qualité de la production (peu d’investissement dans l’outil productif et les plants, les engrais, etc…). Depuis, les cours fluctuent au gré du marché. Le prix du café est influencé par le nombre considérable des contrats relatifs au café négocié (café « papier » des contrats à termes), qui dépasse largement la quantité physique de café qui est réellement échangée. D’autre part, les grandes multinationales qui dominent le marché (cf. paragraphe suivant) possèdent d’énormes stocks tampon qu’elles actionnent au gré des prix du marché pour maintenir un prix d’achat bas. Ce mécanisme qui permet au plus gros de jouer sur les prix, empêche parallèlement les producteurs familiaux de prévoir à quel prix ils pourront vendre à la fin de la récolte. Ce manque d’information est une aubaine pour les « coyotes » qui achètent alors le café en période de soudure à des prix très bas. Isolés au bout de la chaîne de commercialisation, les producteurs vivent au jour le jour. Fédération AdM – Aout 2012 / 5
Le marché du café aujourd’hui aujourd’ hui : un marché dominé par quelques pays producteurs et une poignée de multinationales. ème Aujourd’hui le marché du café est le 2 marché mondial boursier Pays producteurs (2008 (2008) 08) après le pétrole et la 1ère denrée agricole échangée dans le monde. Il 1. Brésil (2,8 millions de tonnes) - 34% de la représente 4% du commerce mondial de produits alimentaires. Il production mondiale « fait vivre » 125 millions de personnes, dont 20 à 25 millions de petits 2. Vietnam (1,1 million de tonnes) - 13% producteurs. Une grande partie de ceux-ci est en-dessous du seuil de 3. Colombie (0,7 million de tonnes) – 8% pauvreté. 4. Indonésie (0,7 million de tonnes) – 8% 5. Éthiopie (0,27 million de tonnes) – 3 % Du côté des producteurs : il existe 75 pays producteurs dont 70% de la 6. Inde (0.26 million de tonnes) – 3% 7. Guatemala (0.26 million de tonnes) – 3% production est réalisée par de petits producteurs. Les 3 premiers 8. Mexique (0.26 million de tonnes) – 3% producteurs représentent 50% de la production mondiale ! Du côté des importateurs : 5 pays représentent 54% des Part en % du marché mondial (2011) : importations mondiales de café : 1. Etats-Unis : 22% / 2. Allemagne : • 15% : Nestlé (Suisse) 11,8% / 3. Japon : 7,1% / 4. France : 6,6% / 5. Italie : 5%. • 14,5% Kraft Jacobs Suchard (E. Unis) 5 sociétés achètent à elles seules plus de 50% de la production • 11% Sara Lee (Pays Bas) mondiale de café vert (cf. encadré). • 5,6% : Procter Gamble (Etats Unis) • 5,5 : Lavazza (Italie) En France, Kraft Foods et Sara Lee représentent 60 % ou plus du • 5%: Tchibo Eduscho (Allemagne) marché du café torréfié et moulu en volume. Nestlé représente près • 5% : Segafredo (Italie) • 4% : Legal (France) des deux-tiers du marché du soluble. • 3% : Malongo (France) Un marché marqué par une très forte instabilité des prix (cf. graphiques ci-dessus). A cela plusieurs raisons qui se conjuguent : • Du fait de la position dominante de quelques pays, les variations de production de ces pays peuvent avoir des conséquences extrêmes sur les prix (cf. en 1994 et 1995, deux gelées successives au Brésil ont conduit à une flambée des prix sur le marché mondial. En 2001, les pluies diluviennes en Colombie conjuguées à une demande en hausse – Chine et Russie – ont eu le même effet. Le Vietnam a quant à lui contribué à une baisse du prix dans les années 2000 en multipliant par dix sa production en dix ans. • L’instabilité provient aussi de la spéculation sur les Bourses de New York et de Londres. Le spéculateur ne travaille que sur papier (contrats) : avec pour seul objectif de gagner un maximum d’argent. En pariant sur une hausse ou une baisse future des prix du café, il achète virtuellement de grandes quantités de café lorsque les cours sont bas, pour les revendre ensuite en espérant réaliser d’importants bénéfices au passage grâce à une remontée des cours (sans jamais avoir vu ni touché le café !). Un prix du café actuellement très élevé Cette « embellie » est principalement due à 2 facteurs : • La demande mondiale de café augmente. En effet depuis 2001, les besoins sont passés de 6,4 millions de tonnes par an à près de 8 millions de tonnes. Ceci est du à la demande des nouveaux consommateurs (Chine et Russie) mais aussi à la consommation grandissante des pays producteurs comme le Brésil. La demande augmentant, les prix augmentent en conséquence. • La spéculation boursière est elle aussi responsable de cette augmentation dans des proportions plus importantes que d’habitude. En effet, après l’éclatement de la bulle immobilière, les fonds d’investissement se sont tournés vers le café comme nouvel objet de spéculation. Résultat : le café est parfois acheté et revendu plus de 14 fois avant d’arriver sur les rayons des détaillants. Malheureusement, ce ne sont pas les producteurs qui bénéficient de ces augmentations folles : d’une part, parce qu’après des années de bas prix, ils n’ont plus les capacités de produire autant (baisse des rendements) et de répondre à cette demande (seules les grandes plantations le peuvent). D’autre part, parce que cette augmentation est le fait de jeux spéculatifs dont les producteurs sont exclus : en effet, face à leurs difficultés de trésorerie, les producteurs vendent souvent leur récolte avant les effets spéculatifs et ne bénéficient pas des hausses de prix. Le temps de produire à nouveau et les cours ont à nouveau baissé par le jeu des stocks des grandes multinationales qui cherchent à faire baisser les prix… Fédération AdM – Aout 2012 / 6
FICHE 2 : LE COMMERCE EQUITABLE ADM: UNE ALTERNATIVE CONCRETE AU MODELE LIBERAL Le commerce équitable du café : évolution et conséquences conséquences ! Le premier café négocié à un prix équitable a été importé aux Pays-Bas en 1973 en provenance de coopératives de petits producteurs guatémaltèques. Trente-sept ans plus tard, presque 250 coopératives de café représentant 720 000 exploitants, plus de 70 négociants et environ 350 entreprises de café travaillent conformément aux principes de FTI (Fairtrade International ex-Flo). Mais derrière ces chiffres globaux se cache une autre réalité du Quelques chiffres sur le café équitable (2012 – café équitable : le « succès » du café équitable a en effet aiguisé FTI – filières certifiées) o 104 000 tonnes de café équitables vendues : les appétits des plus grandes sociétés multinationales qui se sont 1,4% du marché mondial du café !) et ont été introduites dans les filières du commerce équitable avec plus ou cultivés sur qq 718000 ha. moins d’éthique… Pour autant cet intérêt pour l’équitable n’est-il o 720 000 producteurs de café équitable : 50 % pas aussi un progrès pour les millions de producteurs qui vont voir des producteurs de filières équitables leur débouchés commerciaux augmenter ? certifiées (FLO) o 243 M€ de ventes de café équitables : 47% Il faut alors voir la question sous 2 angles : des ventes équitables mondiales. o 58% des ventes de produits équitables en - en termes de commerce et d’éthique : plusieurs France multinationales ont intégré dans leurs matières premières des filières équitables certifiées par Fairtrade International. respectant ainsi les critères du commerce équitable et notamment le prix minimum, l’engagement, etc. Mais cette implication ne peut pas se faire sans modifier sensiblement les modèles existants : comment demander à une organisation de 250 caféiculteurs de fournir du jour au lendemain des multinationales ? Il faut nécessairement s’adresser à des structures plus importantes et se tourner le plus souvent vers des organisations de type plantations… et oublier alors l’objectif du commerce équitable de travailler avec des producteurs autonomes et organisés… D’autre part, si certaines multinationales jouent le jeu du respect des critères Fairtarde International - FLO (les plus exigeants), certaines n’ont pas hésité face au flou législatif entourant le commerce équitable à s’adresser à de nouvelles marques et certificateurs moins exigeants comme Rainforest Alliance, Utz Kapeh, à créer des initiatives multi partenariales (gouvernements – ONG – industries comme le code 4C - Common Codex for the Coffee Community), de fait très laxistes pour satisfaire l’ensemble ou même à créer leur propre certification (Nespresso AAA Sustainable Quality Program) - en termes de politique : que des multinationales entrent dans la dynamique du commerce équitable (réellement et pas en inventant de nouveaux labels « light ») est plutôt positif d’un point de vue du développement quantitatif du commerce équitable mais se pose alors la question fondamentale de l’objectif premier du commerce équitable : est-il de vendre plus d’équitable ou bien de rendre le commerce plus équitable ? En d’autres termes, sous prétexte de grossir les ventes équitables doit-on accepter de travailler avec les acteurs qui ont engendré le modèle qui est quotidiennement dénoncé par le commerce équitable ou bien doit-on continuer de dénoncer leur action et celles des politiques qui les accompagnent ? L’action des multinationales est-elle éthique ou opportuniste ? De ces 2 points de vue-là, Artisans du Monde s’est clairement positionné : pour un travail exclusif avec des organisations de producteurs (cf. panorama des OP de café partenaires d’AdM) et à l’écart des sociétés multinationales (industries et GMS – Grandes et Moyennes Surfaces). Travailler avec les critères Fairtrade International sur le café Presque tous les cafés Artisans du Monde sont certifiés par Fairtrade International (les organisations le sont toutes mais nous ne payons pas la redevance sur tous les cafés). Au-delà des divergences d’orientation sur les partenaires avec lesquels FTI accepte de travailler (cf. multinationales), cet engagement garantit à nos cafés le respect des critères fondamentaux du commerce équitable : le prix minimum garanti, la prime équitable, le préfinancement, la transparence, l’engagement dans la durée, le respect des normes de l’OIT, le soutien aux projets de développement, etc. Fédération AdM – Aout 2012 / 7
• Le prix équitable (lire le manuel de mobilisation) : cet engagement dont nous passons notre temps à dire qu’il n’est pas le seul et pas forcément le plus impactant, reste tout de même un énorme pied de nez au système libéralisé du commerce du café… Face à l’extrême instabilité des cours, le standard FTI s’impose un prix plancher en dessous duquel le prix ne peut être négocié : il s’agit tout simplement d’une forme de régulation et d’encadrement des prix qui va totalement à l’encontre du libre marché ! Attention ce n’est pas un prix garanti car le prix peut évoluer avec le marché et suivre les cours lorsqu’ils sont hauts. Il s’agit d’un filet de sécurité en dessous duquel les acheteurs ne peuvent descendre qui garantit aux producteurs la couverture minimale des frais de production et de vie décente. Evidemment en période de cours hauts (comme actuellement), ce prix minimum est bien en deçà des cours et peut paraitre inutile (il a d’ailleurs été réévalué à la hausse en 2001 de 5 centimes de dollars par livre pour le prix, de même pour la prime équitable et la prime bio - FTI révise dorénavant tous ses prix minimum garantis tous les deux à cinq ans). Mais en période de cours bas, il joue alors pleinement son rôle de filet de sécurité… la difficulté pour les coopératives étant de parvenir à convaincre les producteurs de rester dans la dynamique collective en période de cours haut… • La prime équitable est aussi un mécanisme à part : pour chaque livre, 5 cents sont payés non pas au producteur mais à l’organisation collective (coopératives dans le cas du café) pour financer des projets collectifs qui peuvent être de tout ordre (en 2012, selon FTI, 22% des primes versées ont été dédiées à améliorer l’outil de production, 21% à l’entreprenariat collectif, 14% aux projets communautaires – eau, santé -, et 8% à l’éducation). • Les critères environnementaux : les café AdM sont quasiment tous certifiés biologiques mais il faut savoir qu’au sein même des critères FTI, la préservation des milieux est un engagement. Malgré cela, le choix des organisations (cf. paragraphe suivant) est pour nous le meilleur garant de ces aspects environnementaux. Choisir des organisations de producteurs (versus plantations) plantations) engagées dans des dynamiques de durabilité Le choix des partenaires est déterminant dans l’impact et l’objectif que l’on recherche : suivant les organisations et les projets qu’elles portent, l’impact du soutien que nous ferons n’aura pas la même portée ni les mêmes objectifs. C’est pourquoi, nous choisissons les partenaires selon plusieurs critères dont celui du projet social. Artisans du Monde a pour cela une politique de partenariat qui fixe les critères de choix des organisations partenaires. Dans le cadre des organisations paysannes, et particulièrement celles des producteurs de café, ces critères sont clairs : il s’agit de ne travailler qu’avec des organisations de producteurs (donc hors plantations) qui appuient des dynamiques de production durables (économiques, sociales et environnementales). Ce choix se traduit par des organisations où les paysans sont maitres de leurs choix collectifs, cherchent ensemble les conditions et outils de leur autonomie, poursuivent des objectifs d’amélioration des conditions sociales, etc. Cela s’inscrit donc dans les principes de la souveraineté alimentaire (cf. manuel de mobilisation) et à l’opposé des dogmes de la libéralisation (spécialisation, moins disant social, compétitivité extrême, etc.). Par ailleurs, ces organisations (cf. panorama des organisations partenaires) sont souvent des organisations engagées, porteuses d’un projet de développement économique de leurs membres mais aussi d’un projet de durabilité sociale et environnementale : préservation de l’environnement, de la culture indigène, de réinsertion des populations rurales, etc. D’un point de vue de la Fédération AdM – Aout 2012 / 8
préservation de l’environnement cet engagement intrinsèque (souvent attaché à des pratiques ancestrales) est pour nous le meilleur label environnemental !!!! Se mobiliser pour poursuivre le travail d’éducation et de plaidoyer politique. Travailler avec des organisations de producteurs engagées dans le cadre des critères de commerce équitable est un signe fort de lutte contre le système libéralisé du café, mais au regard des chiffres, il ne peut suffire à modifier en profondeur ce modèle dominant. Comme nous l’avons vu, l’intégration des multinationales dans ces dynamiques est au mieux un acte opportuniste au pire un acte qui minimise les critères et galvaude le terme de commerce équitable avec toujours la volonté de maximiser les profits. Aussi, au-delà de cette action de commerce alternatif, Artisans du Monde porte toujours en complément ses 2 autres dimensions : éducation et plaidoyer. Et le cas du café est à plusieurs titres, illustratif du combat des idées que nous menons au sein de notre mouvement : • face au modèle libéralisé de commerce qui réglemente ce marché, nous proposons des filières équitables avec des critères de prix minimum, de préfinancement, d’engagement, de partenariat, etc. • face aux modes de production intensifs et déshumanisés exigés par les besoin de productivité et de rentabilité, nous proposons un modèle d’agriculture familiale, s’appuyant sur l’agro-écologie et ancré dans les principes de la souveraineté alimentaire. En effet, même si près de 70% des producteurs du marché mondial du café Artisans du Monde milite pour une sont des agriculteurs familiaux, nul doute que le modèle des multinationales économie au service des droits leur impose des conditions de travail intensives (engrais et intrants humains. chimiques), des conditions sociales pénibles et des conditions économiques très tendues. Promouvoir des modes de production, de distribution et de consommation soutenables, Ainsi, nous travaillons aussi dans notre action quotidienne, sur le terrain des Exiger une régulation du commerce idées au travers des actions d’éducation et de plaidoyer pour faire connaitre international vers le respect des DESCE, les réalités du commerce international, pour faire connaitre les principes de Défendre un commerce équitable militant la souveraineté alimentaire en opposition au modèle libéral d’agriculture (dimensions économiques, éducatives et porté par les économies dominantes, et pour faire valoir les droits des politiques). peuples avant les impératifs économiques du commerce international… (cf. Manifeste AdM - 2012 manuel de mobilisation) Fédération AdM – Aout 2012 / 9
FICHE 3 : PROCESSUS DE PRODUCTION : L’AGRO-ECOLOGIE POUR ALLIER QUALITE DU PRODUIT ET QUALITE ENVIRONNEMENTALE Que ce soit pour des raisons de qualité du produit ou pour des raisons de durabilité de la production, le choix des méthodes de production est fondamental. Et pour s’assurer que ces choix se tournent vers l’agro-écologie, il est important de s’attacher à travailler avec des organisations de producteurs familiaux, impliqués dans la sauvegarde de leur savoir-faire et de leur environnement. En effet, le café comme le vin est le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs : le terroir (sols, climat, savoir- faire locaux), la variété des caféiers et les étapes de production : récolte à la bonne maturité, sélection des fruits et torréfaction. Toutes les organisations de producteurs avec lesquelles nous travaillons n’ont pas les mêmes terroirs mais elles ont en commun le mode de production familiale en agroforesterie (sous couvert pour bénéficier de l‘ombre) qui constitue un modèle de production soutenable tant environnementalement que socialement et économiquement alliant culture de rente et cultures vivrières. Nous allons suivre les différentes étapes du champ à la tasse : La culture culture sous ombrage au sein d’un système agroforestier : Le caféier pousse sous des latitudes équatoriales, le plus souvent en altitude (arabica), mais à l’ombre d’autres arbres qui lui assure protection contre soleil. Ce mode de culture sous ombrage permet aux paysans de cultiver plusieurs espèces végétales et de combiner les effets des unes aux autres, variant aussi leurs sources de revenus et de nourriture. Les bananiers, agrumes ou avocatier sont d’excellents arbres pour le caféier. Ce mode de production est aussi riche d’un point de vue environnemental puisqu’offrant une biodiversité naturelle plus grande que dans les grandes monocultures de café (cf. livret Laos techniques de production sur l’agro-écologie). Les café AdM sont quasiment tous certifiés biologiques et sont produits selon des méthodes excluant l’usage d’intrants de synthèse protégeant ainsi les écosystèmes et les producteurs eux-mêmes. La culture des caféiers demande une attention régulière pour élaguer les arbres, tailler les branches, etc. Ce travail est fait manuellement par les paysans qui parcourent régulièrement les pentes de leurs Crédit Photos : Tim DIRVEN – Oxfam exploitations (entre 0,5 et 5 ha selon les pays et les WW organisations). La récolte des cerises Le fruit se présente sous forme d’une cerise rouge composée d’une peau rouge, d’une pulpe renfermant les graines de café elles-mêmes entourées de 2 fines pellicules (appelées « parche » et « argentée »). Près de 30 000 fleurs blanches peuvent se trouver sur un arbre au moment de la floraison et se transforment en fruit en moins de 36h. Ces fruits murissent ensuite lentement durant les 6-8 mois suivants passant du jaune au rouge vif. La cueillette se fait manuellement par picking et nécessite entre 3 et 5 passages sur un même arbre pour récolter progressivement l’ensemble des fruits. Ce travail est évidemment plus long que d’autres méthodes (secouer les arbres) mais assure une qualité optimale des fruits ainsi récoltés à bonne maturité. Crédit Photos : CIRSA - Mexique Fédération AdM – Aout 2012 / 11
La transformation du fruit en café vert. Les fruits sont contrôlés, triés et sélectionnés pour ne conserver que les meilleurs grains de café. Les fruits sont ensuite traités selon 2 méthodes : cafés lavés c’est-à-dire qui ont été traités par voie sèche ou cafés secs traités par voie sèches (qui consiste à laisser sécher sur dalles les fruits en les retournant régulièrement). La voie humide plus qualitative est la suivante : • Flottage : en faisant tremper les cerises dans l’eau, les fruits pas assez murs ou présentant des défauts flottent contrairement aux autres qui coulent. Ils sont ainsi écartés. CIRSA • Dépulpage : il s’agit d’enlever la pulpe mécaniquement à l’aide d’une machine le plus souvent artisanale et présente dans les exploitations (sinon dans les centres collectifs des coopératives). Ces machines sont actionnées manuellement ou par moteur. • Fermentation : les grains mouillés sont stockés dans des bacs au sec pendant plus de 24h. Pendant ce temps le tégument (peau externe du grain ou mucilage) se décompose. Durant cette opération, des arômes commencent à naitre… • Lavage : les grains fermentés sont à nouveau trempés dans l’eau pour les laver des restes du mucilage. Crédit Photos : Tim DIRVEN – Oxfam WW Attention ! Les déchets de cette opération doivent être traités au maximum pour éviter toute pollution organique des milieux naturels. Le compostage de ces pulpes reste la méthode la plus utilisée puisqu’elle permet aussi de produire un engrais naturel pour les plantations de la ferme. Le traitement des eaux usées se fait le plus souvent par décantation filtration avant rejet dans le milieu naturel. • Séchage : les grains sont ensuite séchés au soleil ou sous abri sur des dalles de béton. Ils pourront, une fois secs être amenés aux centres de Crédit Photos : CIRSA - Mexique conditionnement de la coopérative. Le traitement final : obtenir le grain vert Avant d’être conditionné et envoyé en Europe, les grains doivent subir une dernière étape : enlever la dernière peau, la parche qui est désormais sèche. Il faut aussi trier les grains en fonction de différents critères (taille, densité, couleur, forme, etc.). Cette étape demande un équipement couteux qui est obtenu par la mutualisation des moyens au sein des coopératives. Ce traitement est important pour la qualité du produit final mais aussi pour la Crédit Photos : Tim DIRVEN – Oxfam WW valeur ajoutée du produit qui prend Crédit Photos : CIRSA - Mexique au travers de cette ultime étape une valeur entre 25 et 30 % supérieure. Les phases de torréfaction et de conditionnement en Europe Cas des cafés torréfiés en France : nous achetons le café vert (via GEPA) et le faisons arriver au Havre. Il est ensuite livré directement à la maison Lemetais du Havre, notre torréfacteur : c’est une petite entreprise familiale créée en 1900 et qui emploie 6 personnes. La torréfaction consiste à griller les grains de café pour en développer les arômes. C’est certainement l’opération la plus délicate dans l’élaboration du café car elle lui donne son goût, sa couleur et son odeur. Un café peu torréfié est Fédération AdM – Aout 2012 / 12
acide mais si la torréfaction est plus longue il perd de son acidité en gagnant en amertume. Tout est ensuite une question d'équilibre. La plupart des grands négociants en café utilisent une méthode rapide qui permet de torréfier en 4 à 10 minutes seulement, à une température de 800°C, dans des machines énormes jusqu’à 4 tonnes de café à l’heure. Si l’on gagne énormément en productivité, on perd en qualité car les arômes ont moins le temps de se développer. Pour nos cafés AdM, la torréfaction traditionnelle est utilisée ; elle est plus artisanale et plus qualitative. • La maison Lemetais a deux cuves de torréfaction dont la capacité d’accueil maximum est de 140kg de café vert. Les grains de café vert subissent d’abord un réchauffement par un courant d’air chaud à 100°C qui monte progressivement à 250°C en 20-25 minutes. Les grains sont brassés continuellement sous le regard attentif du maître torréfacteur qui souhaite les amener à dégager le meilleur de leurs arômes. • A 160°C, la personnalité du cru se précise : il sera acide ou fruité, aromatique ou corsé. • A 230°C, le grain a perdu du poids (jusqu’à 20%), augmenté de volume d’environ 60% et a revêtu sa robe brun mat par la caramélisation de ses sucres. Le maître torréfacteur juge alors de la seconde précise où il faut interrompre la torréfaction et faire précipiter le café dans un refroidisseur où un courant d’air puissant vient le refroidir rapidement. • Le café est ensuite moulu et mis en sachet par une ligne automatique. • Les paquets sont ensuite rangés par cartons puis les cartons sont mis sur palette qui sont expédiées à Solidar’Monde suivant un plan de commande préétabli. Fédération AdM – Aout 2012 / 13
FICHE 4 : LES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DE CAFE PARTENAIRES D’ARTISANS DU MONDE Panorama des filières de café équitables AdM Les cafés d’Artisans du Monde proviennent de nombreux pays et sont transformés dans différentes filières en Europe. Chaque café Artisans du Monde est d’origine unique (pays et organisation) à l’exception du « Manoubé » qui est un mélange de cafés du Nicaragua et de Tanzanie. Par contre, selon les années et les importations de notre intermédiaire (GEPA), les organisations peuvent varier entre « principale » et « secondaire ». Pourquoi effectuons- effectuons- nous la torréfaction en Europe (Belgique ou France) et non dans les pays producteurs ? En effet, contrairement à la plupart des filières équitables AdM (sauf le chocolat cf. livret cacao – octobre 2011), le produit acheté aux organisations de producteurs de café est le café vert (cf. chapitre « étapes de production »). Le reste de la transformation (torréfaction et conditionnement) est réalisé en Europe en Belgique pour les cafés achetés à Oxfam WW (Ethiopie, Congo) et en France (Torréfacteur LEMETAIS) pour les cafés achetés à GEPA. A cela plusieurs raisons : • Pour garder une qualité gustative maximale (le transport de café torréfié pourrait entraîner une perte de qualité importante, la dégradation étant beaucoup plus importante après transformation) et un goût le plus adapté à notre marché français (chaque pays torréfie différemment !) • Parce qu’il existe des restrictions douanières à l’entrée en Europe sur le café transformé qui ne s’appliquent pas au café vert ! Plus le degré de transformation est important plus la taxe est élevée. La grande majorité du café est donc importée sous forme de café vert pour réduire les coûts et laisser les entreprises européennes (cf. multinationales du café) réaliser leurs marges et profit maximal… Comme quoi, les pays européens, pourtant tenants de l’ouverture des marchés savent protéger leurs marchés quand ils le veulent !!! Fédération AdM – Aout 2012 / 14
CECOVASA (Central de cooperativas agrarias cafetaleras de los valles de Sandia) Carte d’identité • Pays / région : PEROU • Nom : CECOVASA. • Statut :Union de Coopératives • Création : 1970 • Nb producteurs : 8 coopératives / 5200 producteurs (dont 900 femmes). • Nb d’employés : 24 salariés. • Certifications : FLO (1993) et Bio Dans un pays où la culture de la coca est très importante, la diversification vers les cultures de café peut représenter une véritable alternative. Dans ce contexte, Cecovasa a été créée, à Sandia, en 1970 pour que la mise en commun de la production permette une meilleure rémunération. Tous les producteurs sont indiens, des ethnies Quechua ou Aymara. Un soin particulier est accordé à la qualité du produit et à la promotion de l’image de la coopérative comme une organisation indigène performante et avec des valeurs culturelles fortes. Le comité de développement des femmes (CODEMU) a été créé par Cecovasa pour être un forum de discussions et un lieu de formation aux premiers secours, à la gestion, au rôle de la femme… La coopérative a aussi investi dans une usine hydraulique qui permettra de fournir de l’électricité à toute la région. L’achat de matériel informatique pour les bureaux a été le moyen de moderniser la structure et de former du personnel aux nouvelles techniques de communication. Le café : • Le café 100% Arabica est cultivé entre 1200 et 1800m au-dessus du niveau de la mer. • 1960 producteurs parmi les 4000 participent au programme de développement de café bio. • Transporté à dos d’hommes, sur des barques ou à dos d’ânes, depuis les villages jusqu’à la coopérative où tout le café est rassemblé. Il est ensuite affrété jusqu’à Juliaca par camion puis à Lima d’où il sera exporté. Ressources supplémentaires : site Cecovasa (http://www.cecovasa.com.pe/cecovasa/portada/home) CIRSA : Communidad Indigena de la Region de Simojovel Simo jovel Allende Carte d’identité • Pays : MEXIQUE • Nom : CIRSA. • Statut : Coopérative • Création : 1992 • Nb producteurs : 29 grpts / 580 prod. • Nb salariés : 4 salariés • Certifications : FLO et Bio Dans un pays traditionnellement producteur de café (5e rang mondial), la culture du café représente pour les petits producteurs de cette région isolée (1/3 du café mexicain provient des Chiapas) une source de revenu essentielle pour la subsistance des familles et communautés. Ainsi, la coopérative CIRSA a été créée en 1992, sur le modèle de développement communautaire et dans la dynamique des première coopératives caféicoles du Chiapas : UCIRI (Unión de Comunidades Indígenas de la Región del Istmo) et ISMAM (Indígenas de la Sierra Madre de Motozintla). Les producteurs de café sont Fédération AdM – Aout 2012 / 15
répartis dans 4 districts de la municipalité de Simojovel (Etat du Chiapas) : Simojovel de Allende, El Bosque, Huitiupan, Jitotol, Amatán y Chalchihuitan. CIRSA est constituée exclusivement de petits producteurs (< 10 ha et 1,4 ha en moyenne) descendants principalement (+de 60%) des populations indigènes Tzotzil et Tzeltal (rattachées aux langues mayas parlées par ces ethnies). Parallèlement au soutien technique et économique sur la production de café biologique (achat en commun de matériel de transport, assistance technique et formation à l’agriculture bio), CIRSA permet, par la mise en commun des moyens humains et financiers d’engager des projets de développement communautaires : alphabétisation, frais médicaux jusqu’à 80%, amélioration des habitations (Projet de développement de fourneaux économes en bois, latrines sèches,...), un programme spécifique aux femmes de CIRSA a été mis en place pour garantir leur participation, projet de radio et de cantine à Simojovel. Le café : • La production se fait sur des terrains situés entre 600 et 1800m d’altitude sur des parcelles présentant un mélange de plants de café et d’arbres d’ombrage (nécessaires à la culture du café et permettant aussi le maintien des sols). • C’est un café 100% biologique (tous les coopérateurs doivent mettre en place une culture respectant les cahiers des charges de l’agriculture biologique) et arabica. • La production du café de CIRSA est entièrement biologique (contrôle par agence suisse Certimex) et certifiée FLO depuis 2003. SOPPEXCCA : Créée en 1997, Soppexcca est une union de Carte d’identité coopératives qui regroupe aujourd'hui 15 • Pays : NICARAGUA coopératives de producteurs de café (Union de • Nom : SOPPEXCCA. Cooperativas Agropecuarias) dans la région de • Statut : Union de coopérative Jinotega, au coeur des montagnes nicaraguayennes. • Création : 1997 Cette région produit 65% de la production totale du • Nb producteurs : 15 grpts / 650 prod. Nicaragua. • Nb salariés : 158 salariés Soppexcca travaille avec 650 petits producteurs dont • Certifications : FLO (2002) et Bio les parcelles n'excédent pas les 8 hectares et en moyenne d’environ 1,5 ha. L'Union de coopératives prône un fonctionnement alternatif, familial et solidaire où la place des femmes est mise en avant (40% des associés sont des femmes ayant les mêmes responsabilités que les hommes). La Soppexxcca s’investit dans la conduite de projets sociaux : construction d'une pharmacie de proximité proposant des médicaments à moindre coût, constitution d'un fond d'urgence commun pour les familles ne pouvant subvenir à leurs besoins, programme d'alphabétisation, d'éducation à l'environnement et construction d'une école en partenariat avec une ONG (l'école accueille aujourd'hui 46 enfants de 6 à 13 ans), et le soutien aux paysans pour l'adoption de méthodes de production respectueuses de l'environnement (20% en bio, insertion de femmes "sans terres"). Le café : • Le café est cultivé sur les sols fertiles dans les montagnes fraîches et densément boisées du Nicaragua, à environ 1 200 m d'altitude avec des températures comprises entre 18 et 22 C • les parcelles de café, très sombres, offrent un territoire idéal de refuge pour les animaux sauvages. Elles font partie des zones de conservation et des réserves naturelles. Ressources supplémentaires : site SOPPEXXCCA (http://www.soppexcca.org/ ) Fédération AdM – Aout 2012 / 16
KNCU : Kilimandjaro Native Cooperative Union Carte d’identité KNCU a été fondée initialement par le protectorat • Pays : TANZANIE anglais (en 1925 la KNPA • Nom : KNCU. Kilimanjaro Native Planters • Statut : Union de coopératives Association) et rebaptisée • Création : 1984 KNCU en 1932. Reconstruite • Nb producteurs : 92 coopératives en 1984 (après avoir été / 70000 membres. nationalisée), elle gère depuis une dizaine d’années, 50 à • Nb salariés : 111 employés 70% de la production de café de la région qu’elle vend à la • Certifications : FLO (1993) et bio bourse tanzanienne de Moshi pour le marché local. L’Union travaille avec les paysans indigènes des tribus Chagga qui vivent sur les pentes du Mont Kilimandjaro. Elle compte 92 coopératives locales regroupant plus de 70000 membres dans les districts de Siha, Hai, Moshi Rural and Rombo. La coopérative utilise la prime équitable pour alimenter un fonds qui permet de promouvoir l’éducation en milieu rural via la création d’écoles et l’attribution de bourses pour les enfants des producteurs. Des projets de développement de l’agriculture biologique dans 7 coopératives sont aussi menés avec l’établissement d’une pépinière pour approvisionner les fermiers en plants de café. Enfin, elle permet un financement partiel de la Kilimanjaro Cooperative Bank qui alloue des prêts aux fermiers et leur permet d’épargner même de petites sommes. Le café : • Les plantations de café sont entourées de bananiers qui permettent un environnement ombragé nécessaire à la culture du café. Les sols volcaniques favorisent la culture d’un café pur Arabica de qualité, séché naturellement au soleil. • Le café est cultivé entre 1000 et 2000 m sur les pentes du Kilimandjaro. Ressources supplémentaires : site KNCU (http://www.kncutanzania.com ) OCFCU (Oromia Coffee Farmers Cooperative Union) Berceau historique du café, l'Ethiopie est un pays dont Carte d’identité prés de la moitié du PIB est d’origine agricole. L'Ethiopie est le premier exportateur d'Afrique et le 6ème • Nom : OCFCU - OROMIA. exportateur mondial. La filière fait vivre près de 15 • Statut : Union de coopératives millions de personnes soit • Création : 1999 20% de la population totale • Pays / région : Ethiopie du pays. • Nb producteurs : 217 coopératives / L’Union de coopératives s’est 200000 membres. formée en 1999 mais • Nb salariés : 600 salariés l’historique de la coopérative temporaires • Certifications : FLO (2003) et Bio remonte à 1975 où le pionnier du mouvement coopératif éthiopien (Tadesse MESKELA) a su fédérer des petites coopératives pour améliorer la production et soutenir de nombreux projets sociaux (plus de 200 projets – écoles, dispensaires, adductions d’eau, etc. – bénéficiant à plus de 200000 personnes). Les producteurs d'Oromia possèdent en moyenne entre 0.5 et 2 hectares de café par famille et illustrent parfaitement les principes de l’agriculture familiale diversifiée : en plus du café ils produisent des bananes, du mais, du sorgho et pour certains du bétail Le café : • Sur les régions des plateaux (entre 1200 et 2300m), les caféiers sont cultivés en association avec des arbres autour des maisons selon des méthodes biologiques même si tous ne sont pas certifiés. • Les cafés d’OROMIA sont très appréciés car ce sont des cafés d’origine pure non pas nationale mais régionale (Jimma, Sidama, Limu etc.). Fédération AdM – Aout 2012 / 17
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