Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio

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Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Projet de la villa
d'Aiano-Torraccia di Chiusi
(Italie)

Dossier de candidature au Prix Clio 2021

Marco Cavalieri (UCLouvain)
Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Introduction - Le site d'Aiano-Torraccia di Chiusi : une villa
    romaine en Toscane centrale, entre Antiquité tardive et
                                            haut Moyen Âge

L’étude scientifique du Val d’Elsa trouve son origine dans les années 1930, quand Ranuccio Bianchi
Bandinelli entame la description de plusieurs objets découverts dans le secteur où sera plus tard
découverte la villa, parmi lesquels une petite urne en marbre, datée entre la fin du Ier et le début du
IIème siècle ap. J-C., aujourd’hui conservée au Musée archéologique de San Gimignano (Bianchi
Bandinelli 1928; Cavalieri 2009) (fig. 2). Durant les décennies qui ont suivi, peu d’études (restées pour la
plupart inédites) ont été menées.

En 2005, un vaste projet de recherche a été lancé afin d’étudier le Val d’Elsa entre l’époque romaine et
l’Antiquité tardive (VII REGIO. Elsa Valley during Roman Age and Late Antiquity). Le centre de gravité du
projet est la fouille de la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi (fig. 1, fig. 3), seul vestige romain d’exception
connu situé dans le territoire de San
Gimignano (ville inscrite au patrimoine de
l’UNESCO) et unique à plus d’un titre
dans le paysage de la Toscane centrale
(Cavalieri 2020 et sa bibliographie
attenante).

Le projet a bénéficié au cours des années
du soutien financier d’institutions italiennes
et belges comme la Fondation Monte
Paschi Siena, FIAT s.p.a., le F.R.S.-FNRS,
l’UCLouvain, l’Université de Florence, la
Commune de San Gimignano, la
Fédération Wallonie-Bruxelles et la Loterie
Nationale.

La découverte de la villa d’Aiano-Torraccia
di Chiusi par l’équipe de l’UCLouvain en
2005 a considérablement ravivé l’intérêt
pour ce territoire, d’autant plus qu’elle
mettait en lumière toutes les carences des
théories précédentes qui faisaient de cette
région (le Val d’Elsa, dans laquelle se
trouve San Gimignano) située entre les
villes de Volterra, Florence et Sienne, un       Fig. 1. Carte du bassin hydrographique méridional de l'Arno et
espace où l’occupation romaine était faible        localisation de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (plan de
                                                                            M. Cavalieri).
et dépourvue de grandes villas semblables
à celles que l’on trouve dans le Sud de la Toscane et sur la côte tyrrhénienne, comme par exemple les
célèbres sites de Settefinestre (Carandini 1985) ou de San Vincenzino (Donati 2012). En effet, la
découverte même de la villa d’Aiano et de son luxueux apparat décoratif, combinée à une recherche
minutieuse sur la toponymie du Val d’Elsa, a permis de comprendre que cette zone devait, en réalité,
être très fortement romanisée (Cavalieri 2021; Schörner 2013).

Le projet porté par l’UCLouvain est donc novateur, et ce à plus d’un titre. D’abord, il révèle l’existence,
à une époque souvent considérée comme de « crise », celle du passage entre Antiquité tardive et haut

                                                                                                       1
Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Moyen Âge (voir par exemple Cirelli,
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                                                                       édifice, fondé entre la fin du IIIème et le
                                                                       début du IVème siècle ap. J-C., restructuré
                                                                       au      Vème     siècle     et   abandonné
                                                                       définitivement au VIIème siècle. Le plan
                                                                       même de la villa, en particulier la zone de
                                                                       la salle triabsidiale, reste, à ce jour, un
                                                                       unicum pour l'ensemble des villas de
                                                                       l’Antiquité tardive. Ce large complexe
                                                                       illustre donc, pour une période qualifiée de
                                                                       « crise », la présence d’un groupe social
                                                                       disposant de moyens suffisants pour
                                                                       mettre en œuvre la villa (Cavalieri et al.
 Fig. 2. Urne en marbre décrite par R. Bianchi Bandinelli en 1928      2019a; Ferdani et al. 2019; Cavalieri 2020).
             (San Gimignano, Musée Archéologique).
                                                             De plus, la phase de réoccupation
artisanale et de réemploi systématique du mobilier de la villa présente des caractéristiques particulières
(systématicité du remploi, organisation de la production, variété des produits manufacturés), avec peu
de parallèles (Deltenre, Orlandi 2016). Or, apparaissent toujours plus de nouveaux cas d’étude qui
prennent le site d’Aiano-Torraccia di Chiusi comme comparaison pour d’autres témoignages de
spoliation systématique avec une grande compétence technique et de recyclage (Munro 2020, pp. 389-
390).

Toutes ces particularités font du site d’Aiano-Torraccia di Chiusi un pivot de la recherche archéologique
contemporaine en Toscane et plus largement en Italie, pour le passage entre l’Antiquité tardive et le
Haut Moyen Âge.

                          Fig. 3. Vue du site et du paysage environnant (Photo de M. Cavalieri).

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Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Aiano-Torraccia di Chiusi : historique des fouilles et des
                                                    recherches

À l’heure actuelle, moins d’1/3 du site a été fouillé sur les 10.000 m² qu’il occuperait, selon les résultats
des prospections géophysiques menées ces dernières années. Les caractéristiques planimétriques de ce
complexe sont comparables à celles des grandes villae de l’Antiquité tardive, telle que celle du Casale à
Piazza Armerina (Sicile - Pensabene 2010), Cazzanello (Latium - Steingräber 1999) ou San Giovanni di
Ruoti (Basilicate, Italie méridionale - Small 2016).

L’étude archéologique de la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi et de son matériel a mis en lumière un
complexe architectural avec plusieurs phases de vie (Tab. 1). Les structures murales exceptionnellement
bien conservées et le matériel découvert ont permis de préciser la chronologie du site de manière
extensive (Cavalieri 2020). Ainsi, une villa à pavillons est construite entre la fin du IIIème siècle et le
début du IVème siècle ap. J.-C., dans les environs de la rivière Fosci, dans la localité d’Aiano. Elle
connaîtra par la suite des modifications architecturales et planimétriques qui aboutiront à la création
d’une salle triabsidiale pourvue d’un ambulatio polylobé (un unicum encore à l’heure actuelle), avant d’être
ensuite abandonnée (Cavalieri et al. 2019a). Entre la fin du Vème siècle et le milieu du VIème siècle ap.
J.-C., des ateliers s'implantent dans le site. Ceux-ci recyclent tous les matériaux autrefois utilisés dans la
villa antique (marbres, métaux, tesselles en pâte de verre, mosaïques, etc.), après une spoliation
systématique de toutes les pièces, à l’exception du pavement de la salle triabsidiale qui fut probablement
scellé lors de l’effondrement du toit (Cavalieri 2010; Deltenre, Orlandi 2016; Cavalieri, Peeters 2020). Le

             Tab. 1. Tableau synthétique des grandes périodes et phases du site d'Aiano-Torraccia di Chiusi.

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Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
site sera finalement abandonné au milieu
du VIIème siècle ap. J.-C.

La complexité planimétrique du site a
rendu nécessaire une étude des volumes et
des espaces intérieurs, liés aux diverses
phases. Grâce à un accord conclu entre
l’UCLouvain et l’ISPC-Consiglio Nazionale
delle Ricerche (ISPC-CNR), une série de
relevés          topographiques            et
photogrammétriques ont abouti à la
construction d’un modèle tridimensionnel
précis, où les différentes étapes de
modélisation sont visibles. Ainsi, à
l’intérieur du modèle sont reconnaissables
(fig. 4) : les structures existantes et leur      Fig. 4. Reconstitution de la salle triabsidiale de la villa d’Aiano-
reconstruction, la reconstitution des                     Torraccia di Chiusi (d’après Ferdani et al. 2019).
fragments       repositionnés      à     leur
emplacement originel hypothétique ainsi que la reconstruction non-structurelle de toutes les parties
pour lesquelles nous ne possédons aucune preuve archéologique et qui se base donc sur des
comparaisons et sur l’interprétation des sources (Ferdani et al. 2019).

Le matériel découvert a permis de mettre en lumière la qualité exceptionnelle des décorations de la villa
pendant ses différentes phases de vie. En effet, elle devait être ornée de pavements et de murs décorés
avec des sectilia en marbres blancs et colorés, provenant des carrières les plus importantes de la
Méditerranée (porphyre rouge d’Egypte, marmor Lacedeaemonium, marmor numidicum, pavonazzetto, etc. -
Cavalieri et al. 2013). Elle était également pourvue de mosaïques, comme le démontrent les milliers de
tesselles en pierre et en verre (parmi lesquelles certaines avec une décoration à feuille d’or) trouvées sur
le site (Cavalieri 2011). D’autres décorations pariétales, également fragmentaires, se caractérisent par
des stucs moulurés et des fresques imitant le marbre ou encore représentant des motifs végétaux, inclus
dans le répertoire de l'Antiquité tardive (Cavalieri et al. 2019b; fig. 7).

                                                                     Les murs devaient également être ornés de
                                                                     rares et précieux panneaux composés de
                                                                     fragments de pâte de verre représentant des
                                                                     espèces marines (fig. 5). Ceux-ci sont datés
                                                                     entre la fin du IVème et le début du Vème
                                                                     siècle ap. J.-C., et sont comparables à de très
                                                                     rares exemples dans le monde qui présentent
                                                                     une telle capacité d’exécution, illustrée par les
                                                                     très nombreux détails (par exemple à Trèves,
                                                                     avec une chronologie similaire : Merten 2012-
                                                                     2013). Depuis 2007, plus de 2000 fragments
                                                                     ont été recueillis et sont actuellement en cours
                                                                     de restauration. À l’heure actuelle, quatre
                                                                     panneaux ont déjà été reconstitués (trois avec
                                                                     des poissons et un avec une sèche). Les
                                                                     différentes espèces de poissons sont
                                                                     représentées sur un fond, également composé
Fig. 5. Panneau à motif aquatique réalisé en sectilia de verre qui   intégralement de verre, qui imite peut-être dans
décorait une des parois de la villa (Cliché de M. Cavalieri).        certains cas le fond marin. Le nettoyage,
                                                                     l’inventorisation,     l’étude,   les   examens

                                                                                                             4
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archéométriques et la restauration de ces
                                        fragments ont nécessité une approche
                                        interdisciplinaire, de la part de restaurateurs,
                                        de techniciens spécialistes et d’archéologues
                                        (Cavalieri et al. 2016; Cavalieri et al. 2019c).

                                        Cette opération de restauration, comme celle
                                        des murs et de la mosaïque de la salle
                                        triabsidiale qui a été amorcée quelques
                                        années auparavant, sont possibles grâce au
                                        soutien financier de la Commune de San
                                        Gimignano (fig. 8).

                                        Tout le matériel archéologique présenté ci-
                                        dessus a été retrouvé dans des couches
                                        appartenant aux phases successives de la
                                        villa, quand le site fut réoccupé par des
                                        ateliers de production qui en ont récupéré
                                        tous les matériaux. Des analyses
                                        archéométriques extensives des disiecta
                                        membra en marbre, en mosaïque et en verre
                                        appartenant au décor de la villa sont
                                        toujours en cours, afin de caractériser les
                                        différentes activités de production qui ont
                                        recyclé les matériaux décoratifs et de
                                        construction de la villa pour en faire de
                                        nouveaux produits.

                                        Depuis 2017, les recherches se sont
                                        concentrées sur la partie septentrionale du
                                        site, qui se révèle intéressante à plusieurs
                                        niveaux (Cavalieri 2019; Cavalieri, Peeters
                                        2020; Cavalieri et al. forthcoming; fig. 6).
Fig. 6. Orthophotographie générale de
la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi
(image de M. Cavalieri, inédit).

                                                                               5
Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Tout d’abord, les différents écoulements de terre issus de la colline surplombante, qui ont recouverts à
plusieurs reprises la vallée sur laquelle s’est installée la villa, ont favorisé une meilleure préservation de
l’élévation des structures et de la stratigraphie dans la zone nord du site. Ensuite, les dernières
campagnes de fouilles ont mis au jour de nouvelles pièces et contextes de grand intérêt qui confirment
l’extension de la villa vers le Nord, corroborant ainsi les résultats de prospections géophysiques menées
précédemment dans cette zone.

De manière plus précise, la fouille d’un long corridor (pièce K, fig. 6), s’étendant sur plus de 55 mètres
de longueur et délimitant actuellement la limite occidentale de la résidence, a permis de confirmer
l’extension vers le nord de cet espace, tout comme la pièce attenante (aire 13000). Ce corridor est
d’autant plus important qu’il nous renseigne sur l’occupation tardive du site, grâce à une batterie de
fours exceptionnellement bien conservée, destinée probablement à la préparation et à la cuisson des
aliments. De plus, lors de la campagne de fouilles en 2019, un nouveau quartier, probablement à
vocation productive (aire 14000), a été mis au jour au Nord-Est de la villa. Ce dernier se compose d’au
moins trois pièces, dont l’une pourrait s'apparenter à une grande citerne (9 x 5m) qui pourrait être
reliée à une série de bassins situés légèrement plus au Nord, sur les pentes de la colline, à l’extérieur de
la zone de fouilles. Si cette fonction se confirme, elle aurait permis d’alimenter la résidence et des
thermes grâce à une importante réserve d’eau. Directement à l’Ouest de cet espace, une pièce à
pilastres centraux a été partiellement excavée, mettant au jour trois dolia enterrés dans le sol, soutenus
par une bande de mortier. Celle-ci servait probablement d’espace de stockage pour la production de la
villa. La fouille du remplissage d’un des dolia, lors de la campagne 2021, a permis de placer
préliminairement un terminus post quem pour la défonctionnalisation de ces vases à la moitié du VIe siècle
ap. J.-C. L’étude de ce secteur de la villa et du matériel est toujours en cours.

                                                   Fig. 8. Restauration de l'abside nord-est de la salle triabsidiale, juillet
  Fig. 7. Fragment d'enduit peint à motif floral                                    2019.
       découvert dans la pièce U (image de
            P. Tommassini et S. Lenzi).

                                                                                                                    6
Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
Le futur d'Aiano-Torraccia di Chiusi, entre zones
                             productives et lieux d'approvisionnement

La découverte en 2017 d’un nouveau quartier productif dans la partie septentrionale, complétée par
une première fouille de la zone en 2021, laisse entrevoir de nouvelles questions de recherche
importantes pour la compréhension du site et de son territoire. En effet, il s’agira tout d’abord
d’appréhender et de caractériser finement les relations fonctionnelles et structurelles existantes entre
cette zone et le reste du complexe, en particulier la zone autour de la salle triabsidiale (fig. 9) qui semble
jouer un rôle de premier plan dans l’articulation de l’édifice. La fouille approfondie du nouveau
quartier, et de la zone comprise entre celui-ci et les zones déjà explorées, nous permettra de mettre en
lumière l’étendue complète de la villa, estimée par les prospections géophysiques à plus de 10.000 m²,
ainsi que les limites et fonctions respectives des différentes pièces la composant. Le caractère productif
et de stockage semble néanmoins déjà se confirmer pour l’importante salle à piliers centraux,
partiellement fouillée en 2021, comme l’illustre la découverte de plusieurs dolia enterrés (fig. 10) à
l'intérieur de cette pièce. Des analyses archéométriques des potentiels restes organiques conservés au
fond de ces vases seront également menées dans un futur proche, afin d’éclaircir les questions relatives
à la production du site. Finalement, l’étude de la zone septentrionale se concentrera également sur
l’étude du matériel archéologique (céramique, monnaie, verre) afin d’affiner nos connaissances actuelles
de la chronologie d’occupation pour cette partie du site, notamment pour les phases les plus récentes
(tab. 1).

Un second grand axe de recherche qui se développera au cours des prochaines années concerne la
relation qu’entretenait la villa, au cours de ses différentes phases, avec le territoire environnant nous
menant à nous questionner sur l’importance de la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi au sein du paysage
de la Toscane centro-septentrionale durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge. Ainsi, diverses
prospections de la zone autour du site seront menées afin d’identifier d’éventuelles structures ou traces.
Lors de récentes reconnaissances, il a ainsi été possible de localiser la probable carrière de pierre d’où
proviennent les blocs de travertins utilisés dans la construction de la villa résidentielle. Par ailleurs, dans
les années 1970, une série de citernes a été distinguée sur la colline directement attenante au site. Les
structures déjà connues, ainsi que les nouvelles, seront intégrées au sein d’un SIG (Système
d’Information Géographique) qui croisera une série de données afin de définir plus précisément
l’étendue complète du site et ainsi déterminer les futures opérations archéologiques à mener. En outre,

                                                    Fig. 10. Fouille d'un dolium enterré au cours de la campagne 2021 (photo
  Fig. 9. Photo aérienne de la salle triabsidiale
                                                                                      inédite).
 après la restauration de l'abside NO en 2017.

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Projet de la villa d'Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie) - Marco Cavalieri (UCLouvain) - Clio
l’étude du mobilier archéologique découvert dans et autour de la villa, comme déjà mentionné ci-
dessus, nous permettra également d’analyser les réseaux d’échanges afin de replacer dans ceux-ci le site
d’Aiano-Torraccia di Chiusi et analyser l’importance du site lors de ses différentes phases (résidentielle
et réoccupation artisanale).

En outre, toutes ces études permettront également de confronter de manière plus ciblée le site d’Aiano,
autant pour sa phase résidentielle que pour celle de spoliation et de refonctionnalisation artisanale des
espaces, avec les autres villas de l’Étrurie romaine comme le site proche et contemporain de San
Vincenzino (Livourne - Donati 2012) et, surtout, avec la villa récemment découverte de Vettius Agorius
Praetextatus à Limite sur l’Arno (Florence - Cantini et al. 2017). En effet, il manque actuellement une
étude comparative de toutes les villas de l’Antiquité tardive dans cette région de l’Italie, alors que de
nombreuses ont récemment été découvertes. Grâce à cette étude, il sera possible de fournir une image
la plus complète et claire possible du phénomène des villas et de leur transformation entre la fin de
l’Antiquité et le début du Moyen Âge, à un niveau régional et pas uniquement local.

Outre les objectifs de recherche, la fouille souhaite également poursuivre son rôle d’apprentissage pour
la formation des étudiant·es en archéologie. Ainsi, les différentes campagnes menées sur le site ont
toujours cherché à mettre en application les apports théoriques reçus à l’université : les subtilités de la
fouille stratigraphique, la topographie en archéologie, l’étude et la manipulation du matériel (céramique,
métallurgique, verre, numismatique, etc.), en passant également par l’application des nouvelles
technologies. L’excellente formation technique et théorique a ainsi permis à plusieurs membres de
l’équipe d’assumer des responsabilités archéologiques auprès de prestigieuses institutions (direction
d’une fouille et responsable de secteur auprès de l’École française d’Athènes pour plusieurs d’entre eux,
par exemple), et de poursuivre avec succès des parcours d’excellence dans le cadre de doctorats au sein
de plusieurs universités européennes.

La poursuite du projet, à travers l’étude de l’articulation de la villa, la fouille du nouveau quartier et
l’analyse des relations entre le site et le territoire, est donc nécessaire afin d’approfondir nos
connaissances sur le site d’Aiano-Torraccia di Chiusi, mais aussi sur l’ensemble de la Toscane centro-
septentrionale entre Antiquité tardive et Haut Moyen Âge.

                            Fig. 11. Photo d'une partie de l'équipe de fouilles en 2018.

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L'équipe

Direction :

Directeur scientifique : Marco Cavalieri (professeur d’archéologie romaine et antiquités italiques à
l’UCLouvain, président de l’Institut des civilisations arts et lettres).

Membres de l’équipe et collaborateurs en 2021
Archéologues :
Sara Lenzi (Archéologue, Collaboratrice externe à l’UCLouvain)
Agnese Lodi (Archéologue, Collaboratrice externe à l’UCLouvain)
Alessandro Novellini (Archéologue et topographe)
Gloriana Pace (Archéologue, Università degli Studi di Pisa)
Anthony Peeters (Archéologue, UCLouvain)
Luca Polidoro (Archéologue, Università cattolica del Sacro Cuore di Milano)
Angela Sardini (Archéologue, collaboratrice externe à l’UCLouvain)
Sarah Vyverman (Archéologue, UCLouvain)

Architecte :
Angela di Paola (Restauroitalia s.r.l)

Restaurateurs :
Giuliano Aletta, Fabrizio Conte, Vittoria Cutolo, Stefano Landi, Daniela Manna

Photogrammétrie et relevé 3D :
Daniele Ferdani, Emanuel Demetrescu (VHLab de l'ISPC-CNR)
Leandro Scaletti (Studio Scaletti, Firenze Signa)

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Bibliographie sélective

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AMediev 44, pp. 9-71.

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Chiusi (San Gimignano, SI) e il reimpiego dei suoi mosaici parietali in pasta vitrea, in Atti del XVI Colloquio
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Atti del XVIII Colloquio dell’Associazione Italiana per lo Studio e la Conservazione del Mosaico,

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Cremona, 14-17 Marzo 2012, Tivoli, pp. 537-544.

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- Cavalieri et al. 2019b = M. Cavalieri, S. Lenzi, P. Tomassini 2019, Alcune considerazioni sui frammenti
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- Cavalieri et al. 2019c = M. Cavalieri, S. Landi, D. Manna, M. Giamello, C. Fornacelli, S. Bracci, G.
Palma, E. Siotto, R. Scopigno 2019, Analisi dei frammenti di sectilia vitrei dalla villa romana di Aiano-Torraccia
di Chiusi (SI) e studio della tecnica d’esecuzione, in Atti del XXIV Colloquio dell’Associazione Italiana per lo
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