Que faire de nos déchets ? Problématique
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Collège Que faire de nos déchets ? Problématique L’utilisation dans la vie quotidienne d’une très grande variété d’objets fabriqués dans des matériaux divers entraîne une production importante de déchets solides (ordures ménagères, objets hors d’usage comme les téléviseurs, réfrigérateurs…) et de déchets industriels. Cette augmentation est en partie due à une évolution de notre mode de vie qui engendre des déchets de plus en plus nombreux : augmentation du nombre de foyers d’une personne, diminution du temps consacré à la préparation des repas, conditionnement des produits alimentaires (portions individuelles, grignotage, multiplication des plats individuels). Ce mode de vie entraîne notamment un accroissement des emballages jetés qui représentent aujourd’hui 50 % du volume de nos poubelles. La problématique actuelle de la gestion des déchets réside donc non seulement dans leur recyclage, mais également dans leur réduction à la source d’une part, et dans leur réutilisation d’autre part. Réduire, réutiliser, recycler, valoriser En 2008, 868 millions de tonnes de déchets ont été produites en France, dont 31 millions par les ménages. Selon leur type, les déchets ménagers sont aujourd’hui soit mis en décharge (43%), incinérés (42 %), compostés ou méthanisés (8%) ou recyclés (7%). Toutefois, la quantité de déchets ménagers à traiter par les collectivités ne cesse d’augmenter alors que la capacité d’élimination devient critique. Réduire les déchets Il est aujourd’hui fondamental d’envisager le traitement des déchets par leur réduction à la source. Celle-ci doit associer l'ensemble des acteurs intervenant dans la vie d'un produit et notamment les consommateurs. Les particuliers peuvent alléger le poids de leurs déchets par trois moyens : - Les comportements d'achat (préférer les produits respectueux de l'environnement), - Les comportements d'utilisation (respecter les recommandations du constructeur, les règles sanitaires de consommation, etc.), - Les comportements de gestion domestique des déchets, en particulier le compostage individuel des déchets organiques. Par ailleurs, les structures de l'économie solidaire sont depuis longtemps à l'avant-garde des activités de tri sélectif et de réemploi de matériels et d'équipement en fin de vie. Des structures associatives dynamiques comme Emmaüs ou Envie ont développé des activités de réemploi et de recyclage, avec un double objectif d'insertion sociale et professionnelle de personnes en difficulté et de protection de l'environnement. Elles représentent plus de 9 000 emplois en France. Pour traiter nos déchets, plusieurs types de procédés peuvent être utilisés L’incinération : les déchets sont brûlés dans des fours à plus de 850°C, avec un système de récupération d’énergie. De la vapeur est produite qui sert à fabriquer de l’électricité ou à alimenter des réseaux de chauffage. Certains résidus de combustion sont récupérés (métaux), tandis que les cendres sont stockées dans des centres d’enfouissement technique. Les gaz émis par les combustions sont traités et épurés avant d’être rejetés dans l’atmosphère. Les avantages de l’incinération : c’est un traitement adapté à toutes sortes de déchets contrairement aux autres modes de valorisation (tri, compostage ...). Cependant, il devrait aujourd'hui être réservé aux fractions résiduelles des collectes séparatives, et aux refus de tri ou de compostage. Il diminue fortement le volume des déchets. Il génère de l'énergie (2000 kWh/tonne). La contrainte majeure de l’incinération : il est indispensable de traiter les gaz pour limiter les risques de pollution de l'air. Le coût de l'incinération est d'environ 80 euros HT par tonne incinérée. Le parc d’usines d’incinération d’ordures ménagères en fonctionnement comporte 128 installations, représentant une capacité de traitement de 2000 tonnes/heure de déchets (on estime qu’en 2007, l’incinération assurait l’élimination de 30 % des déchets ménagers). La valorisation organique : compostage et méthanisation Dans la nature, les matières biodégradables se transforment en matières plus stables utiles pour les sols. Deux voies existent :
- le compostage en présence d'air, - la méthanisation en l'absence d'air : par exemple au fond des eaux stagnantes. En utilisant ces procédés naturels de façon optimale, l'homme peut transformer ses déchets organiques en matières fertilisantes, voire en gaz combustible. Le compostage C’est un traitement aérobie (en présence d'air) des déchets fermentescibles. Il conduit à la production d'un amendement organique utile pour les sols : le compost. Le compostage peut être mis en œuvre à toutes les échelles. On distingue : - le compostage individuel réalisé par les ménages, - le compostage de proximité dans des quartiers, des établissements collectifs, à la ferme,... - le compostage centralisé dans des installations de moyenne ou grande capacité. 65 installations de tri-compostage des ordures ménagères brutes existent, en 2008, en France. Leur avenir dépendra de leur capacité à produire des composts répondant aux besoins des utilisateurs, en particulier en évoluant vers le compostage de biodéchets collectés sélectivement. La méthanisation C'est un traitement biologique anaérobie des déchets fermentescibles. Il conduit à la production d'un digestat qui peut être utilisé comme amendement organique et d'un gaz, le biogaz, qui peut être valorisé sous forme de chaleur ou d'électricité. Alors que le nombre d’unités de méthanisation des déchets industriels est de l’ordre de 90 unités actuellement, seules 6 unités de méthanisation de déchets ménagers sont en fonctionnement. D’ici 2015, ce nombre sera d’environ 25 unités en France, traitant 2 millions de tonnes d’ordures ménagères essentiellement résiduelles (10 % du gisement traité est composé de déchets organiques collectés sélectivement). Le recyclage Le recyclage consiste à réintroduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production, en remplacement total ou partiel d'une matière première vierge. Il nécessite un tri préalable. L'acier L'acier recyclé est utilisé dans les mêmes applications que l'acier produit à partir de minerai. L'aluminium L'aluminium récupéré, broyé et trié est refondu puis affiné pour refaire de l'aluminium liquide ou des lingots. L'aluminium recyclé est principalement utilisé dans des pièces moulées pour l'automobile. Le carton Les papiers-cartons récupérés sont mis en suspension en milieu aqueux et réduits à l'état de fibres. Les papiers imprimés peuvent en complément, être désencrés par flottaison. Après épuration des éléments indésirables, la feuille est formée sur la machine à papier. - Le carton recyclé entre en moyenne à plus de 80 % dans la fabrication de nouveaux cartons d'emballages. - Les journaux-magazines recyclés entrent en moyenne à 60 % dans la fabrication de papier-journal. Le plastique L'un des freins au recyclage des plastiques est la diversité des résines et leurs difficiles compatibilités. De nouveaux procédés sont en cours de développement. - Le PET (polyéthylène triphtalate) recyclé provenant des bouteilles de boissons est transformé en fibre de rembourrage, vêtements ou mousse. - Le PEHD (polyéthylène haute densité) recyclé provenant des flacons entre dans la fabrication de tuyaux, de bidons ou de bacs de collecte. Le verre Le verre collecté, après avoir été débarrassé de ses impuretés et broyé, est refondu dans les fours. L'introduction de verre récupéré en remplacement du sable, de la soude et de la chaux permet de réaliser de substantielles économies d'énergie. Le taux d'incorporation peut dépasser 80 %. Le verre recyclé permet de faire de nouveaux emballages, des bouteilles en particulier. La mise en décharge contrôlée ou stockage La décharge est un lieu aménagé pour le dépôt de déchets sur le sol ou leur enfouissement, sans intention de reprise ultérieure. On distingue : Les installations de stockage ou centres de stockage pour déchets ménagers et assimilés. Ces termes désignent les nouvelles installations conformes à la réglementation (arrêté du 9/09/1997). La décharge brute communale. C'est un dépôt qui reçoit des apports réguliers de déchets non inertes, exploité par une municipalité ou laissé par elle à la disposition de ses administrés, sans autorisation préfectorale. Il existe encore de nombreux dépôts sauvages de déchets, illégaux et réalisés sans autorisation. Le stockage présente des risques de pollution par le rejet d'effluents dans le milieu naturel.
La question préoccupante des emballages Chaque ménage jette en moyenne 10 emballages par jour. Les quantités d’emballages augmentent d’environ 2 % par an. Sur les 354 kg de déchets annuels produits par un français, il y a une centaine de kg d’emballages ménagers, soit l’équivalent : - de 500 bouteilles en plastique, - 105 bouteilles en verre, - 72 bouteilles de conserves en acier, - 190 boîtes de céréales, - 65 briques alimentaires de 1 litre, - 59 canettes en aluminium de 33 cl. Au travers du décret du 1er avril 1992 sur les déchets d'emballages ménagers, le responsable de la mise sur le marché de l’emballage est tenu de contribuer ou de pourvoir à l'élimination de ses déchets d'emballages : - par la consigne, - par un dispositif spécifique (sac de caisse réutilisable Leclerc - Cyclamed pour les médicaments,...) - en contribuant à un organisme collectif agréé à cette fin (ex : Eco Emballages, Adelphe,..) À savoir : Chaque année, les hypers et supermarchés de France distribuent près de 18 millions de sacs en plastique (soit une trentaine par minute), ce qui constitue un très grand progrès par rapport aux chiffres alarmants du début de la décennie (15 milliards par an!). En effet, on a peu à peu vu les sacs plastiques à usage unique se faire remplacer par les cabas, et depuis 2010, les commerces qui distribuent encore des sacs plastiques ont pour obligation de mettre ces sacs aux normes 100% biodégradables. Il s’agit d’un succès relatif, mais il ne fait en aucun cas relâcher les efforts. Pour économiser les matières premières et faciliter les transports, les fabricants d’emballages sont incités à réduire le poids et le volume des emballages. Ainsi en dix ans : - les boîtes de conserve en acier ont perdu 37 % de leur poids - les emballages plastique ont perdu 28 % de leur poids - les briques alimentaires ont perdu 24 % de leur poids - les canettes ont perdu 21 % de leur poids - les emballages en verre ont perdu 8 % de leur poids. L’exemple de Cyclamed Le "réflexe CYCLAMED" est avant tout un service offert par les pharmaciens pour valoriser tous les déchets issus de médicaments (médicaments éventuellement non utilisés périmés ou non et les emballages vides ou non) qui vous restent à la fin d'un traitement. Les Déchets issus de Médicaments, qui émanent des ménages, représentent environ 70 000 tonnes par an, soit 0,3 % des déchets ménagers et 1 % des déchets d'emballages ménagers. Parmi les Déchets issus de Médicaments, on trouve essentiellement (plus de 90 % en masse) des emballages : des papiers et cartons (notices, étuis,...), du verre (ampoules, flacons...), du plastique (blisters, tubes ...), de l'aluminium (tubes, blisters, bombes aérosol ...). L'incinération des Déchets Issus des Médicaments est actuellement la solution qui répond le mieux, compte tenu de la nature des produits à traiter, aux contraintes environnementales et de Santé Publique. Par cette action, le consommateur évite leur mise en décharge et permet une valorisation énergétique à la charge de Cyclamed (et non des collectivités). Les unités d'incinération retenues sont toutes conformes à la réglementation et récupèrent l'énergie ce qui permet d'éclairer et de chauffer des logements. Rapporter ses médicaments non utilisés ainsi que leurs emballages même vides chez le pharmacien, c'est participer à la protection de l'environnement. Cela permet également de réduire les risques d'accidents par ingestion de médicaments, notamment par des enfants. C'est aussi permettre aux organismes humanitaires d'intensifier leurs collectes pour les plus démunis en France pour le Quart Monde, ou à l'étranger. Pour en savoir plus : Cyclamed http://www.unpf.org/cyclamed/index.htm L’exemple d’Eco-Emballages Eco- Emballages, entreprise privée créée à l’initiative d’industriels de la grande consommation, est agréée par les pouvoirs publics. Sa mission : organiser et financer l’installation de la collecte sélective, du tri et du recyclage des emballages ménagers en France. En 2009, les tonnages triés et recyclés représentent : - pour les emballages en acier : 234000 tonnes. - pour l'aluminium : 44 600 tonnes. - pour les papiers-cartons : 565 000 tonnes. - pour les plastiques : 654 000 tonnes.
- pour le verre : 1,5 millions de tonnes. Depuis 2009, 62.6 millions de français peuvent trier leurs déchets ménagers, soit 98.7 % de la population. Malgré tout, la France a des progrès à faire en matière de recyclage en Europe pour rattraper le peloton de tête, mené entre-autres par la Suisse, le Danemark, et l’Allemagne. Le Point vert à ne pas manquer En contribuant au programme Eco Emballages, les entreprises se mettent en accord avec la loi qui les oblige à participer au recyclage des emballages qu’elles mettent sur le marché. En échange de leur participation financière, les entreprises apposent le point vert sur leurs produits. Les fonds ainsi obtenus par Eco Emballages sont reversés aux collectivités locales et servent à la mise en place de la collecte sélective des emballages des ménages, partout en France. Attention ! Les emballages portant le Point Vert ne sont pas tous recyclés. Tri et recyclage : c’est la combinaison gagnante qui permet d’économiser de l’énergie tout en préservant nos ressources naturelles. Mais sans le tri, le recyclage est impossible. En prenant soin de séparer les emballages recyclables des autres déchets, chaque commune peut les collecter séparément, les acheminer dans un centre de tri qui les triera matériau par matériau, pour qu’ils soient aptes à être recyclés. Recycler, comment ça marche ? Le plastique est fabriqué à partir de pétrole brut. Recycler les emballages en plastique permet de réaliser une économie de pétrole. Mais la matière plastique sert aussi pour l’industrie textile, ainsi, grâce au recyclage de 27 bouteilles en plastique, on peut fabriquer un pull en laine polaire. Les boîtes de conserve sont en acier, une matière facile à recycler lorsqu’elle est triée. Elles fournissent un acier identique à l’acier neuf, qui sert à faire des voitures, des boules de pétanque, des machines à laver… Grâce au recyclage de 19 000 boîtes de conserve, on peut fabriquer une voiture. Les canettes de soda ne servent pas qu’à nous désaltérer. L’aluminium qui les compose est recyclable à 100 % et à l’infini sans perdre la moindre qualité. Sachez que chacun d’entre nous utilise chaque année 1 kilo d’aluminium, soit 67 canettes… Grâce au recyclage de 670 canettes, on peut fabriquer un vélo. Sources : Eco-Emballages www.ecoemballages.com, www.ecoemballages.fr/juniors, www.produitsrecycles.com IFEN (Institut français de l’environnement – service statistique du ministère de l’environnement) www.ifen.fr ADEME : www.ademe.fr Accompagnement des programmes 3e Physique - Chimie Objectifs généraux associés à la thématique - Repérer la longévité des déchets - Connaître et mettre en œuvre des gestes pour réduire, récupérer et recycler les déchets - Savoir fabriquer du compost - Découvrir l’histoire du plastique et les différents types de plastiques - Connaître les bons gestes pour bien trier - Agir concrètement pour lutter contre la pollution d’un site naturel ou urbanisé.
Déroulement Activités Séquence 1 : Combien de temps mettent les déchets pour disparaître ? En découvrant le temps nécessaire aux déchets pour disparaître, les élèves prennent conscience de l’importance d’une bonne gestion des déchets pour l’environnement. La fiche Activités 1 est distribuée à chaque élève. La première question peut être traitée oralement avec l’ensemble du groupe. Les questions suivantes seront traitées en sous-groupes puis mises en commun. >> Fiche Activité 1 : Nos déchets, un modèle de longévité ! Séquence 2 : Réduire, récupérer, recycler Après avoir pris connaissance du temps mis par les déchets pour disparaître et pris conscience de l’importance de traiter les déchets produits par l’ensemble de la population, il est important de montrer aux élèves qu’une action sur les déchets peut être menée à titre individuel, au sein de leur famille ou du collège. C’est le rôle de la fiche Activité 2. Il s’agit de constituer en sous-groupes une liste des actions à mener dans ces trois domaines (réduction des déchets, récupération, recyclage), de les mettre en commun et de diffuser la liste de ces actions. Une action concrète peut être menée par les élèves possédant un jardin : la fabrication du compost. >> Fiche Activité 2 : Une introduction aux 3R >> Fiche Contenu 1: Valoriser nos déchets : fabriquer son compost Séquence 3 : Tout sur le plastique Le plastique fait partie de notre environnement. La fiche Activité 3 permet aux élèves de découvrir l’histoire du plastique, de repérer les logos présents sur les différentes bouteilles en plastique. Une enquête menée en petits groupes permettra aux élèves de rechercher des informations sur les méthodes de recyclages des bouteilles en plastique et, à partir des informations collectées, d’élaborer un tableau sur le traitement des bouteilles en plastiques récupérées. Un exposé pourra être réalisé par un sous-groupe volontaire. Distribution de la fiche Contenu 2 : guide pratique réalisé par Eco Emballages >> Fiche Activité 3 : Tout en plastique ! >> Fiche Contenu 2 : Participer au tri ! Séquence 4: Se mobiliser Organiser le nettoyage d’un site naturel ou urbanisé. >> Fiche "Se mobiliser" : Organiser le nettoyage d'un site naturel ou d'un site urbanisé
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