Quel jardin en 2020? Étude prospective - Promojardin

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Étude prospective

             Quel jardin en 2020 ?

           « Une vision commune prospective est indispensable pour saisir,
        avant même leur émergence, les enjeux de demain et d’après-demain. »
                                        (Dominique Voynet, 10 février 2000)

                  Réalisation Kheolia/Promojardin - 2010

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Sommaire

Des jardins pour l’avenir par Patrick MIOULANE, Président de PROMOJARDIN .......................

Note méthodologique ...................................................................................................................

Document de synthèse par Juliette LAUZAC, Chargée d’Études Promojardin et Patrick MIOU-
LANE, Président de Promojardin ....................................................................................................

Conclusions de l’étude

1. Fonctions du jardin en 2020 .......................................................................................................
2. Structure du jardin en 2020 ...................................................................................................................................
3. Aménagement du jardin en 2020 .......................................................................................................................
4. Choix des végétaux en 2020.................................................................................................................................
5. Entretien du jardin en 2020 ...................................................................................................................................
6. Jardin et information en 2020 ...............................................................................................................................
7. Jardin et consommation en 2020 ........................................................................................................................
Conclusions : des perspectives pour le marché ..........................................................................

Annexes

Annexe 1 : étude documentaire préalable ....................................................................................
Annexe 2 : compte-rendu des entretiens avec les « faiseurs de tendance » ...............................
Annexe 3 : compte-rendu des groupes qualitatifs ........................................................................
Annexe 4 : plans des jardins créés dans les groupes qualitatifs ..................................................
Annexe 5 : compte-rendu du sondage quantitatif .........................................................................

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DES JARDINS POUR L’AVENIR
Si l’histoire affirme notre présent dans sa légitimité, donne une force culturelle à nos entreprises et permet d’appuyer nos ac-
tivités sur une base de connaissances nées de l’expérience, se satisfaire du passé pour construire l’avenir c’est enclencher la
marche arrière. L’association PROMOJARDIN, qui fêtera en 2012 ses 40 ans d’existence, a pour mission de tirer ses marchés
vers le haut et de contribuer à leur expansion économique. C’est pourquoi elle est résolument tournée vers demain.

Après avoir fait mieux que seulement résister au maelström de la crise économique mondiale en 2009, les acteurs du jardin
espéraient un rebond d’activité en 2010, mais les conditions climatiques peu propices à l’activité et la timidité du pouvoir
d’achat se sont conjuguées défavorablement sur nos marchés.

Certes les fondamentaux sont bons avec des entreprises créatives et qui bougent. Certes les perspectives de développement
nées de la prise de conscience environnementale augurent des lendemains favorables. Mais les menaces qui pèsent sur l’éco-
nomie européenne en général et sur la zone euro en particulier rendent plus floues les projections d’avenir.

Les fluctuations rapides et imprévues sur les marchés boursiers accroissent le sentiment d’incertitude et génèrent la prudence.
Par ailleurs, la monnaie européenne ayant tendance à jouer au yo-yo, elle défavorise les entreprises ouvertes sur l’export ou
liées à l’approvisionnement en matières premières d’origine étrangère. Quant aux tensions sociales générées par un climat po-
litique contestataire, elles produisent un effet psychologique néfaste sur le moral des ménages, avec des conséquences néga-
tives immédiates sur la consommation, principalement dans les activités de loisirs.

Même si l’envolée du chômage semble s’être un peu ralentie en 2010, conformément aux prévisions des spécialistes, le ni-
veau élevé des demandeurs d’emploi dans notre pays (entre 9,3 % et 10,1 % de la population active selon les sources) freine
aussi la reprise de la consommation. Influe également la tendance faiblement inflationniste, qui n’engendre pas de dynamique
dans les investissements.

Selon certains rapports de l’ONU, la conjoncture économique mondiale tend globalement au rétablissement. Toutefois, elle
trouve surtout son explication dans l’activité forte des pays émergents. On assiste, et c’est plus réjouissant, à un redressement
notable dans le commerce international et dans la production industrielle mondiale.

Malheureusement, les fortes tensions géopolitiques que l’on observe dans le monde laissent peu de place à une prospective
sereine. Il apparaît donc clairement que l’intelligence créative des entreprises sera le moteur de la relance économique. Elle passe
par la recherche et le développement bien sûr, mais aussi par l'organisation, l'anticipation, la diversification, qui permettent une
vision globale et partagée de toutes les aptitudes et des décisions favorables au processus d’innovation.

Nous bénéficions en France d’une tradition terrienne et d’une véritable culture du végétal. L’Hexagone représente la plus grande
puissance agricole de l'Union Européenne, soit un quart de la production totale. Notre pays demeure encore (mais sans doute
plus pour très longtemps) la seconde puissance agricole du monde derrière les États-Unis.

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Dans le contexte complexe qui vient d’être évoqué, le jardin bénéficie d’une aura très positive et d’un retour en grâce dans les
grands médias. Notre secteur a montré en 2009 qu’il pouvait constituer une valeur refuge. Il conserve un fort potentiel de dé-
veloppement, parce qu’il fait partie intégrante du patrimoine auquel aspire l’être humain moderne.

Pour vous permettre de mieux appréhender les enjeux d’aujourd’hui et vous offrir une vision aussi claire que possible des défis
de demain. Pour vous aider à percevoir avec plus de finesse l’évolution comportementale profonde des consommateurs. Pour
que chacun puisse finalement répondre encore plus précisément aux attentes de ses clients, le Conseil d’administration de Pro-
mojardin a souhaité lancer cette grande étude prospective.

« Quel jardin en 2020 ? ». C’est plus d’une année de travail confiée au cabinet d’enquêtes spécialisé Kheolia, sous la houlette
d’une commission d’analyse et d’expertise que j’ai eu le plaisir de diriger avec Catherine Jousse (Truffaut). Y ont participé ac-
tivement : Alain Caerels† (Nalod’s), Valérie Gotti (Promojardin), Valérie Langendorff (Groupe J), Juliette Lauzac (Promojardin),
François Pauly (Jardiland), Emmanuelle Mousset (Truffaut), Alain Roux (Promojardin). Au nom de notre association, un grand
merci à tous et à chacun pour leur engagement, leur clairvoyance et leur professionnalisme. La qualité, la cohérence et la po-
lyvalence de notre étude leur doit beaucoup.

Je suis sûr que la consultation et l’analyse des quelque 300 pages qui composent ce document vous conforteront le plus sou-
vent dans les analyses et les décisions que vous avez déjà prises ou que vous allez prendre prochainement. Cela viendra tout
simplement confirmer votre clairvoyance. Il est certain aussi que différentes pistes inattendues s’ouvriront et qu’une réflexion,
un commentaire, un desiderata exprimé au fil des pages de l’étude sauront vous interpeller et vous entraîner dans de nouvelles
actions. C’est pour cela que ce travail a été réalisé.

Je souhaite que cette première étude prospective signée PROMOJARDIN constitue pour vous un outil de travail au quotidien.
Nous avons tout mis en œuvre pour qu’elle favorise une approche dynamique et objective de votre politique de développement.
Nous y voyons une vision confiante d’un avenir positif pour nos marchés.

Bien jardinièrement

Patrick MIOULANE
Président de PROMOJARDIN

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LES FONCTIONS DU JARDIN EN 2020
Analyse
Le jardin c’est un refuge
Pour les Français interrogés dans le cadre de notre étude, l’avenir s’inscrit plutôt en sombre. Les
inquiétudes se cristallisent autour de quatre axes majeurs :

        • La crise économique mondiale
        • Les changements climatiques et la pollution
        • La densification de la population de la planète
        • Le vieillissement de la population occidentale
Ces craintes entrent en résonance avec l’évolution prévisible des conditions de vie. Dans la dé-
cennie à venir, l’impact des facteurs socio-économiques devrait toucher l’habitat, poussant les Fran-
çais à se replier davantage sur eux-mêmes.

L’étude AGORA 2020, menée par la Direction de la recherche et de l’animation scientifique et tech-
nique (DRAST), identifie ainsi quatre facteurs de risque :

        • Délocalisation massive de l’industrie hors de France, et recentrage de l’ensemble de
           l’économie sur les services.

        • Baisse sensible des revenus des retraites avec la fin de « l’âge d’or » des personnes
           âgées à fort pouvoir d’achat.

        • Émergence d'une nouvelle génération de risques pour l'environnement ou pour la santé.
        • Crise majeure des zones périurbaines (deuxième et troisième couronne). Risque d’émer-
           gence de nouveaux « ghettos »…

Les personnes interrogées dans le cadre de l’étude anticipent cette dégradation du contexte socio-
économique, comme en témoignent leurs propos alarmistes : « Le futur, c’est inquiétant », « 2020,
c’est la surpopulation, c’est la famine », « il va y avoir de plus en plus de gens surendettés »,
« moins de travail, plus de chômage », « on va encore perdre en pouvoir d’achat ».

Dans cette vision volontiers dramatique de l’avenir, les espaces extérieurs apparaissent comme
des havres de paix épargnés, des bastions inattaquables où l’on peut se ressourcer : « le jardin
nous appartient, même s’il c’est petit », « notre jardin, c’est un cocon », « c’est un univers pour notre
famille », « c’est un espace de liberté », « c’est l’endroit où je m’échappe de la réalité », etc.

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Accueillir la famille et les amis
Dans un contexte nettement affiché de crainte de l’avenir et de repli sur soi, les liens avec les
proches se renforcent. Les valeurs familiales sont fortement investies, et le besoin de lien social se
fait plus que jamais sentir.

Le jardin représente alors un théâtre privilégié pour ces échanges : « on s’y retrouve en famille,
dans la bonne humeur », « on s’y détend », « on y reçoit nos amis, pour l’apéro ».

Le jardin poursuit sa tendance évolutive vers une véritable pièce à vivre. Il projette à l’extérieur l’usage
que l’on fait du salon à l’intérieur.

Lorsqu’on demande aux Français « Quelle fonctions aura votre espace extérieur en 2020 ? », la
convivialité est la grande gagnante. Évoquée spontanément par 58 % des répondants, la notion
d’accueil, de réunion et de partage semble incontournable.

NB. La proportion d’opinions positives pour le jardin en tant que lieu de convivialité, exprimée par
les Français interrogés dans notre étude, se situe en hausse par rapport aux déclarations actuelles
concernant les espaces extérieurs. On y sent fortement une volonté de repli sur soi-même.

La place prépondérante de l’enfant
Que ce soit à l’intérieur de la maison comme à l’extérieur, la prépondérance de l’enfant s’impose de
plus en plus. Partie intégrante du jardin de 2020, l’espace jeux n’est plus une simple concession aux
désirs de l’enfant. C’est le résultat d’un arbitrage de l’adulte, qui souhaite privilégier l’activité de
plein air de sa progéniture.

Faire bénéficier toute la famille d’un jardin est désormais considéré comme un facteur de santé et
d’équilibre psychique : « dans mon jardin, je m’oxygène, je respire, c’est bon pour ma santé »,
« c’est un endroit sain ».

Équipé d’installations ludiques, l’espace de jeux occupe une place privilégiée. Il peut se limiter à
une simple étendue d’herbe : « un espace libre, où les enfants peuvent faire tout ce qu’ils veu-
lent », « il n’y a rien de fragile », « c’est séparé des zones où l’on se repose ».

À l’inverse, les Français imaginent aisément un jardin très élaboré, pris sur le modèle du jardin pu-
blic : « on y installe des balançoires, des toboggans », « il y a des tapis comme dans les jardins
publics, pour la sécurité ».

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NB. On constate une réelle confiance des personnes interrogées sur l’évolution des offres de produits
et d’affirmer : « il y a des jeux que l’on ne peut pas encore imaginer, ils existeront en 2020, ce sont
ceux que tous les enfants voudront. »

Le jardin devient nourricier
Déjà amorcée depuis quelques années, mais franchement affirmée depuis 2009, la tendance vers
le potager devrait perdurer. Les trois principales motivations en faveur d’un espace vivrier, telles
qu’elles sont déjà identifiées à l’heure actuelle, ne pourront que s’amplifier.

La première évocation mise en avant par les Français est une motivation économique : produire
des fruits et des légumes soi-même permet de réaliser des économies. Or, les personnes interro-
gées anticipent une dégradation de leur situation financière à l’horizon 2020 : « on va encore per-
dre en pouvoir d’achat », « tout va être de plus en plus cher ». Et jusqu’à affirment : « même la Chine
ne va pas s’en sortir ».

Il en découle un recours naturel au jardin, qui retrouve ainsi une de ses valeurs premières, oubliée
pendant quelques décennies : la fonction nourricière. « On pourra toujours cultiver son potager si
l’on ne trouve plus rien ailleurs ».

La troisième est une motivation sanitaire : récolter des fruits et des légumes sains, dont on maîtrise
l’ensemble du processus de production, tout en ayant la possibilité de bannir tout apport chimique
de synthèse. « Pour certains, le seul moyen de manger des fruits et des légumes frais sera de les
cultiver soi-même ».

NB. Il faut voir à travers ce positionnement plus vivrier, un bouleversement durable dans l’approche
du jardin par les consommateurs d’aujourd’hui et de demain.

Le jardin, une bouffée d’oxygène
Corollaire à la fonction nourricière, une nouvelle orientation pour le jardin semble émerger dans l’es-
prit du grand public, alors qu’elle relevait jusqu’alors de l’univers médiatique.

Il s’agit de l’utilité du jardin, non plus par rapport à soi, mais par rapport à l’environnement et à la col-
lectivité. Le jardin est ressenti comme bénéfique à tous.

La vision du jardin comme un « poumon vert » devient une véritable attente, tandis que les béné-
fices personnels en sont nuls. Cette position idéaliste témoigne d’un ancrage de la prise de
conscience environnementale des Français, quel que soit leur milieu. Respecter la nature et l’envi-
ronnement n’est plus aujourd’hui l’apanage des « bobos » ; cela devient un credo récurrent dans
la plupart des classes sociales.

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Entretenir un jardin individuel constitue la meilleure manière de s’impliquer personnellement dans la
protection de l’environnement, tout en répondant aux difficultés économiques. Cette perspective
prend tout son sens dès lors que la confiance dans les institutions en général et les pouvoirs pu-
blics en particulier, s’érode continuellement : « nous sommes impuissants face à la dégradation
économique », « nos enfants vont devoir nous aider ».

L’enjeu environnemental est souvent pensé en relation avec l’enfant : « quand on explique aux en-
fants ce que l’on plante et comment, on en fait des acteurs responsables ».

Le fait de transmettre aux générations futures un environnement propre débarrassé de la pollution
qu’a générée l’ère industrielle, préoccupe de nombreuses personnes. Aux craintes d’une dégra-
dation de l’environnement : « trop de constructions, trop de bâtiments, on étouffe », « on manque
d’oxygène », « on va vers la destruction de toutes nos forêts », répond la vision du jardin individuel
comme un véritable poumon : « dans le jardin, on respire, c’est un bol d’oxygène », « une terrasse,
un balcon fleuri, dans les villes, ça permet d’oxygéner ».

La notion de biodiversité, très médiatisée, trouve aussi un écho dans le grand public, sans qu’il soit
vraiment capable d’en définir la teneur. En revanche, le jardin apparaît comme un élément positif à
ce sujet : « le jardin, c’est l’assurance d’une grande biodiversité ».

NB. Il est temps que le jardin soit mis en exergue comme un élément majeur et positif dans la pré-
servation de l’environnement. Le futur développement du marché passe certainement par là.

Une évolution créative pour le jardin
Persuadé qu’il est investi d’une responsabilité envers l’environnement et les générations futures, le
jardinier de 2020 intègre pleinement l’objectif esthétique.

Le jardin est un vecteur de beauté, aux vertus rédemptrices dans un univers inquiétant : « un jardin
permet un rapprochement avec la nature, c’est beau, c’est l’harmonie », « les fleurs, les arbres,
c’est ce qui rend les villes plus jolies », « lorsqu’on se promène, c’est beau de regarder la verdure
et les fleurs dans les jardins », « les pelouses sont des écrins dans la ville ».

Jean-Luc Charruault, Directeur général de Terrena grand public, imagine pour sa part : « une ten-
dance du futur serait la déclinaison de jardins à thèmes. Cette tendance existe déjà à l’intérieur des
maisons, comme en témoignent les décorations mises en valeur dans les grandes enseignes de
bricolage comme Leroy Marlin ou Castorama. Ainsi pourrait apparaître le jardin - ou la terrasse -
méditerranéen, le jardin zen, le jardin anglais… Selon l’habitat urbain ou rural, moderne ou clas-
sique, on se verra proposer des choix de thèmes qui correspondront à nos goûts. »

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NB. On observe une modification comportementale majeure chez les jardiniers de demain. L’aspect
décoratif du jardin reste induit (il est beau de fait), mais on lui donne de nouveaux objectifs, de nou-
velles valeurs, de nouvelles fonctions.

Conclusions
Face à un monde qui suscite l’appréhension, le jardin de 2020 est investi de nombreux objectifs. D’un
simple espace extérieur à la fonction ornementale passive, il devient alternativement ou simultané-
ment : refuge individuel, lieu de vie familial, espace de développement social, vecteur d’expression
artistique, source d’oxygène, réserve de légumes et de fruits, accueil pour la biodiversité, espace
de nature en liaison avec le milieu urbain, etc.
Cet investissement multiforme s’opère sur une base affective forte. En tant qu’espace privé, le jar-
din apparaît comme l’un des derniers bastions inattaquables d’une individualité menacée.

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LA STRUCTURE DU JARDIN EN 2020
Analyse

Urbanisme, habitat et jardin
Le jardin de 2020 est fortement conditionné par les perspectives en matière d’urbanisme et d’ha-
bitat. La prochaine décennie devrait être marquée par deux phénomènes contradictoires.

        • L’urbanisation devrait se poursuivre en France, à travers le développement des aires ur-
baines. On observera une tendance renforcée au « cluster » de villes (multiplication des « grappes »
de villes et de bourgs) et un étalement de l’habitat urbain vers les territoires ruraux (à l’exclusion des
plus isolés). 80 % des Français vivront en ville en 2025 (75 % aujourd’hui).

        • Plus marginalement, certains territoires ruraux devraient également se développer, sous
l’impulsion d’une population de retraités, française ou européenne, et d’une population urbaine ma-
nifestant un actif « désir de campagne ». Ces habitants devraient générer une économie résiden-
tielle importante, rendue possible par le développement des NTIC (nouvelles technologies de
l’information et de la communication) et par des systèmes de transports innovants.

Globalement, la résultante sera négative, ce qui implique, vu la démographie projetée (63 millions
de Français en 2010, 66 millions en 2020, 72 millions en 2050), une poursuite de l’urbanisation et
une diminution certaine des espaces individuels.

Cependant, ces effets seront tempérés par une meilleure valorisation de l’espace. Tandis que les pe-
tites villes chercheront à valoriser leur identité, les grandes métropoles verront émerger de nou-
velles centralités.

NB. La situation se présente comme un enjeu pour les jardins et les espaces verts. La superficie des
propriétés individuelles va se resserrer d’où la nécessité d’imaginer de nouveaux outils, de nouveaux
conditionnements, des végétaux plus compacts, etc. Par ailleurs, les espaces verts publics vont de-
venir plus que jamais des zones privilégiées d’importance majeure pour le bien-être des habitants.

Le plébiscite du jardin individuel
À l’horizon 2020, toutes les conditions semblent réunies en faveur des jardins de type collectif : pour-
suite de l’urbanisation, diminution de l’espace privé, recherche de lien social, valorisation politique
de la démarche, etc. Et pourtant, ce scénario ne fait pas l’unanimité…

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Le jardin collectif, plus couramment appelé aujourd’hui « jardin partagé », est un espace extérieur
public ou privé, mis à la disposition de plusieurs particuliers pour une gestion communautaire. Il peut
être acheté, loué ou prêté. Le nombre de jardiniers qui l’entretiennent est variable. L’adhésion au pro-
jet peut être volontaire, voire militante, ou bien automatique si l’espace est lié à la possession d’un
appartement dans une résidence.

La finalité peut être nourricière, dans la lignée des jardins familiaux (ex-jardins ouvriers), ou purement
décorative comme c’est souvent le cas au cœur des villes. La gestion, les règles de fonctionnement
et la gouvernance de l’ensemble peuvent varier considérablement.

Du coté des urbanistes, il existe un consensus global en faveur du jardin partagé. Cet espace cu-
mule plusieurs fonctions indispensables à l’horizon 2020 : rafraîchir les villes que le réchauffement
climatique rend inhospitalières sous leur forme purement minérale, développer les relations de proxi-
mité, créer des espaces de détente, améliorer esthétiquement le cadre de vie…

Benoît Lanusse, urbaniste au Grand Toulouse, auteur et animateur du blog dédié à l’urbanisme :
« rendre la ville à nouveau attractive », explique que : « ces évolutions socio-économiques auront
un impact sur les jardins, les balcons et les terrasses, tant dans leur fonction que dans leurs amé-
nagements, avec un rôle plus important et plus positif. On découvre ainsi le rôle de tampon ther-
mique que créé le balcon… »

« Les évolutions sont à chercher dans le domaine de la qualité et non de la quantité. Dans les pro-
jets immobiliers, où l’on peut créer des ambiances désirables et des espaces restreints. »

« Les espaces collectifs viendront élargir les lieux extérieurs accessibles. Ce sont des espaces de
transition, partagés, sur lesquels on installe des barbecues, des tables pour déjeuner dehors… »

Qu’en pense le grand public ? Pour les personnes interrogées dans le cadre de l’étude, le jardin par-
tagé est réservé aux citadins qui ne disposent pas d’espaces extérieurs.

Paraphrasant Sartre pour qui : « l’Enfer, c’est les autres », le public ne manque pas de souligner les
inconvénients de la promiscuité dans le cadre du jardin : « il faut que ce soit avec des gens avec
qui on s’entend bien, sinon c’est l’horreur ».

Les Français restent individualistes et recherchent dans le jardin privatif intimité et personnalisation.
« Un jardin partagé ne me plairait pas, je veux être chez moi », « cela manque d’intimité », « il fau-
drait que ce soit clos et que l’on puisse faire tout ce qu’on veut dedans », « ce n’est pas un vrai
jardin », « les jardins familiaux sont tous identiques ».

Pour les personnes interrogées, ce type de jardin est dévalorisant. Dès lors, ils le réservent aux classes
les plus populaires, et le cantonnent à un rôle exclusivement nourricier : « c’est un potager pour ceux
qui ne peuvent pas se payer de légumes ».

NB. L’aménagement du territoire devra tenir compte de l’aspiration des Français à la propriété indi-
viduelle. Elle se projette chez la majorité des familles avec l’image d’un jardin. Dans ce contexte
structurel, le développement économique du jardin est nettement perfectible.

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Vers une contraction de l’espace
La notion d’espace est éminemment subjective. D’un point de vue factuel, la taille moyenne des jar-
dins avait progressé depuis une quinzaine d’années, car les COS (coefficients d’occupation des
sols), qui déterminent la densité de construction admise étaient faibles (0,10 à 0,20). Mais les PLU
(Plans locaux d’urbanisme) ont tendance à opter pour la préservation des zones agricoles et des
espaces naturels, d’où l’acceptation de la réduction des surfaces de parcelles constructibles.

La superficie moyenne des jardins va donc diminuer régulièrement sous la pression de la densifi-
cation de la population, accentuée par la poursuite de l’urbanisation. Parmi les personnes interro-
gées lors de la phase qualitative de l’étude, certaines partagent ce constat : « il y a trop de
constructions, trop de bâtiments, on étouffe ».

Lorsqu’il s’agit pour le public d’imaginer son propre jardin en 2020, la contrainte d’espace semble
être totalement oubliée. 65 % des personnes interrogées pensent que leur espace extérieur sera
plus grand, 27 % qu’il sera de même taille, et seulement 8 % prévoient qu’il sera plus petit. L’oppo-
sition entre le principe de plaisir et le principe de réalité…

NB. La notion économique semble aussi déterminante dans la prospective du jardin 2020. Le prix
du terrain à construire sera sans doute un des éléments d’arbitrage les plus importants. Reste aussi
à prendre en compte le vieillissement de la population, l’entretien d’une grande propriété étant peu
en accord avec les capacités physiques du troisième ou quatrième âge.

De belles perspectives pour les balcons et les terrasses
Dans le contexte d’urbanisation, les balcons et les terrasses semblent voués à un bel avenir.

Cet avenir est d’autant plus prometteur que l’idée de végétaliser la ville devient un véritable impé-
ratif. En témoignent les propos des personnes interrogées lors de la phase qualitative : « dans
10 ans, ils construiront des terrasses plus grandes, sur des immeubles plus nombreux, mais moins
élevés », « les balcons seront forcément plus spacieux », « au rez-de-chaussée il y aura un jardin,
au milieu des balcons, en haut des terrasses ».

On voit nettement se dessiner l’image optimisée de l’habitat collectif : toute construction s’accom-
pagne obligatoirement d’espaces jardinés à tous les niveaux.

Les personnes interrogées lors de la phase quantitative anticipent ce développement. Elles sont
63 % à penser que : « plus de gens disposeront d’un espace extérieur ». Dans le détail, si 66 % pen-
sent qu’il y aura davantage de jardins, 84 % pronostiquent une augmentation du nombre de ter-
rasses et de balcons.

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NB. Il semble évident que le secteur des balcons et terrasses, déjà bien développé par les actions
menées antérieurement par Promojardin, représente un relais de croissance très important pour le
marché du jardin amateur.

La miniaturisation de l’espace jardiné
L’évolution prévisible de l’habitat mène au syllogisme suivant :

        • L’espace consacré au jardin tend à diminuer.
        • Les attentes liées au jardin sont de plus en plus importantes et diversifiées.
En conséquence, la superficie disponible doit être découpée et spécialisée pour conserver toutes les
fonctions souhaitées dans un espace réduit.

Lors de la phase quantitative, toutes les personnes appelées à dessiner la projection de leur jardin
en 2020, ont élaboré un plan très structuré, avec des parties bien délimitées (voir annexe 4). Cha-
cune de ces parties correspond à l’une des fonctions affectées au jardin.

NB. On voit nettement se profiler une double évolution des jardins. D’un côté le jardin privé qui amé-
liore le cadre de vie et est dévolu aux activités ludiques en famille et entre amis (réception, jeu, repas)
et le jardin collectif (public) qui jouera, du fait de sa superficie plus importante, un rôle de lien avec
la nature, tout en servant de lieu de détente et de promenade.

La fonctionnalisation des parcelles
Conséquence logique de ce qui est exprimé dans le chapitre précédent : le jardin de 2020 tel que
les Français se le représentent, identifie clairement trois zones fonctionnelles bien délimitées et sys-
tématiquement présentes dans leurs projections :

        • La terrasse avec un espace repas.
        • La zone de loisirs, essentiellement consacrée aux enfants.
        • Le potager.
Si la superficie totale du jardin est vouée à se restreindre, l’espace consacré à ces zones privilégiées,
est au contraire préservé, voire augmenté. En d’autres termes, les zones dénuées d’une fonction
précise sont réduites au profit des lieux plus fonctionnels. Cette fonctionnalisation de l’espace est
la conséquence directe d’un investissement croissant du jardin.

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NB. Plus que jamais le jardin s’affiche comme un lieu de vie. Le temps du « jardin tableau » consti-
tué principalement dans un esprit de valorisation sociale avec la mise en valeur d’une propriété de
prestige est révolu. Le jardin s’est définitivement démocratisé. En perdant son côté privilège, il ef-
fectue un retour aux sources dans la symbolique du « jardin d’Éden ».

La constitution d’un monde vivant
Un axe d’évolution prometteur pour l’activité jardin de demain concerne l’intégration du jardin dans
un concept global d’écosystème. Cette volonté se porte tout naturellement sur la diversité et l’im-
portance du végétal, mais aussi, et c’est nouveau, sur la présence d’animaux.

Les attentes liées au végétal seront traitées dans un chapitre spécifique (voir p. 28).

La problématique de l’animal reste très maîtrisée. Les Français sélectionnent leurs invités et si pos-
sible, ils les domestiquent. Hormis les oiseaux sauvages, toujours bienvenus dans les jardins (sur-
tout les petits passereaux du type mésange, rouge-gorge, gobe-mouches, troglodyte mignon, etc.),
les personnes interrogées, parlent peu de la faune sauvage qui leur est dans sa grande majorité in-
connue et leur inspire une certaine méfiance.

Les représentations graphiques des groupes créatifs comprennent pratiquement toutes une pré-
sence animale : bassin ou mare avec poissons, mais aussi poulailler, ruches, chat et chien…

Même dans la projection que l’on se fait de la terrasse en 2020, le monde animal est présent. Il s’in-
tègre sous la forme très créative d’un aquarium d’extérieur, permettant de profiter visuellement de
la présence de poissons (voir les reproductions en annexe 4).

Il est évident que l’actuelle médiatisation du thème de la biodiversité trouve un fort écho dans le
grand public. Gageons que cette mise en avant ne fait que réactiver une forte attirance de notre in-
conscient collectif vers l’animal, élément majeur du monde vivant, source de nourriture et de reve-
nus depuis l’origine de l’homme, mais également source de beauté (papillons, oiseaux), ce qui
s’accorde bien avec le jardin.

NB. La perception du jardin comme un monde vivant est générale, mais on lui impose des limites.
La nature sauvage est exclue du jardin ou tout du moins ses composantes indésirables. La fibre éco-
logique des Français reste assez théorique, en raison d’un manque de proximité avec le monde ani-
mal due à une méfiance atavique. On aime les papillons, mais on déteste les chenilles, on veut
protéger le hérisson mais pas ses puces.

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L’eau omniprésente et animée
La présence de l’eau dans le jardin est une tendance forte dans les projections des Français inter-
rogés. Incontournable, le milieu liquide cumule des fonctions de bien-être et de convivialité : « on
a plus d’amis l’été quand on possède une piscine », « comme on ne pourra plus partir en va-
cances, il faut prévoir de quoi se baigner dans son jardin ».

L’évocation de l’eau dans le jardin prend la plupart du temps une forme proche de la nature : « il y
a une mare, ou un petit étang, avec des poissons dedans », « une petite rivière coule, alimentée
avec l’eau de pluie récupérée,ce qui produit un joli son ».

On imagine surtout la présence d’un bassin de baignade à filtration naturelle : « en 2020, tout le
monde aura une piscine naturelle », « les prix des bassins naturels vont baisser, cela va se dé-
mocratiser ».
Des installations astucieuses ajoutent la fonctionnalité au plaisir. Une douche est ainsi placée à
proximité de la piscine, tandis que le toit du pool house est connecté à un récupérateur d’eau.

L’enquête quantitative confirme cette attirance. Si 14 % des personnes interrogées déclarent pos-
séder une piscine, elles sont 28 % à penser qu’elles en disposeront en 2020 (naturelle ou non). On
peut y voir une conséquence indirecte de la mobilisation autour du réchauffement climatique.

NB.   Ce besoin d’une présence aquatique s’est traduit de manière presque généralisée auprès
des personnes sondées pour cette étude. Il s’intègre dans la réflexion globale autour de la prise de
conscience environnementale dont le jardin constitue un des acteurs incontournables. De réelles
opportunités économiques s’ouvrent sur le développement du secteur bassin aquatique (de bai-
gnade ou d’ornement) et toutes les activités périphériques qu’il peut générer.

Végétal et minéral en harmonie
Dans le jardin de 2020, le minéral a sa place, mais il reste largement en retrait du végétal.

Sous forme de blocs rocheux, le minéral développe une relation quasi symbiotique avec les végé-
taux, mais dans une volonté d’esthétique inspirée du Japon. Cette tendance beaucoup plus pro-
noncée dans les milieux urbains pourrait sembler paradoxale, mais elle marque l’attachement des
Français à la pérennité du jardin et à des interventions d’entretien limitées.

Si le pas japonais est le plus fréquemment cité, on observe également un développement du goût
pour des compositions minérales de type « jardin zen » (sur les terrasses et en ville). Cette tendance
reste néanmoins marginale et ne semble pas devoir être concrétisée par plus de 5 % du public.

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Il est fait aussi mention du minéral comme élément de couverture du sol (paillis de pouzzolane, de
schiste ou de pétales d’ardoise). Le but est tout autant esthétique que pratique. On cherche avec
cette technique à réduire les opérations d’entretien, notamment le désherbage.

NB. La minéralité que l’on trouve prédominante dans un grand nombre de compositions paysa-
gères contemporaines, commence à toucher le grand public. Il s’agit toutefois d’un épiphénomène
dont l’impact culturel reste limité. Pour les Français, le jardin reste avant tout un univers végétal, le
minéral ayant une vocation fonctionnelle.

Conclusions
Le jardin de 2020 se dessine en réaction aux contraintes externes : poursuite de l’urbanisation, di-
minution des surfaces disponibles, mais aussi aux obligations internes : des attentes qui se multi-
plient, et un investissement affectif qui s’enracine.
Les conséquences devraient être positives pour notre marché. En effet, même si le jardin va tendre
à se miniaturiser, il va se densifier. Plus d’éléments de structure, plus d’équipements pour faciliter
le confort et l’entretien, plus de végétaux pour obtenir un écosystème, intégration de l’animal et de
l’eau. La demande devrait progresser sur les plans quantitatifs (plus d’achats) et qualitatifs (plus de
choix, plus de produits durables, plus de haut de gamme).

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AMÉNAGEMENT DU JARDIN
Analyse

Véranda ou terrasse ?
Dans les représentations émanant des groupes interrogés, la terrasse s’impose comme un élément
incontournable. Multiforme, elle se prête à tous les scénarios possibles en matière d’habitat.

        • Dans l’habitat individuel, la terrasse remplit systématiquement une fonction de sas entre l’in-
           térieur et l’extérieur. Elle représente l’élément de base du mode de vie « dedans/dehors ».

        • C’est le lieu de convivialité par excellence. On y installe un salon de jardin, un barbecue,
           un luminaire, éventuellement un parasol chauffant pour en profiter plus longtemps.

        • En milieu urbain, la terrasse est pressentie comme une véritable alternative au jardin. Elle
           concentre dans un espace réduit toutes les fonctions assignées à un jardin : barbecue et
           herbes aromatiques assument la fonction nourricière, associés à un espace repas.

Dans la projection prospective réalisée par les groupes de travail, la terrasse est prolongée par un
espace engazonné. Il est agrémenté d’un mur végétal, d’un bassin/aquarium, de chaises longues
et d’arbustes, qui concentrent les fonctions de décoration, de personnalisation, de convivialité, de
détente, d’oxygénation et de créativité.

Le matériau privilégié est le bois, pour sa proximité avec le végétal et pour sa chaleur.

Il est à noter que dans les représentations spontanées des Français interrogés dans cette étude,
la véranda est totalement absente. En revanche, à partir d’un questionnaire assisté, 20 % des per-
sonnes projettent la présence d’une véranda dans leur jardin en 2020 (contre 10 % de possesseurs
actuels). Cette apparente contradiction met en évidence un souhait de renouvellement.

Dans les projections, ce n’est pas la véranda mais la terrasse qui est chargée de la transition dedans-
dehors. De la véranda, il ressort surtout la luminosité intérieure car toutes les représentations com-
prennent de larges baies vitrées ouvrant sur la terrasse.

La véranda est considérée comme un espace intégré à la maison et non une projection vers le jar-
din. D’ailleurs, le végétal y est très peu présent. Lorsque la véranda est associée à l’image d’une
serre (ce qui est très minoritaire chez les Français), elle joue un rôle de conservatoire pour héber-
ger des plantes d’intérieur (non indigènes et non rustiques) ou elle sert à hiverner des méditerra-
néennes et autres plantes frileuses (géraniums, fuchsias). La notion de jardin d’hiver paraît assez
désuète ou réservée aux passionnés et aux collectionneurs.

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NB. Par la présence systématique d’une terrasse, la prise en compte de l’espace extérieur est de-
   venue primordiale dans toute construction individuelle. Le marché des caillebotis et des lames de ter-
   rasses en bois, complété par les produits d’entretien, doit pouvoir être capté par les spécialistes du
   jardin. On peut augurer aussi le développement du mobilier d’extérieur, des poteries, barbecues,
   jeux de plein air, luminaires de terrasse, parasols chauffants, etc.

   Tonnelle et pergola à l’honneur
   Construction légère qui contribue au bien-être à l’extérieur, la tonnelle ou la pergola montre une
   forte dynamique. 27 % des personnes interrogées plébiscitent ce type d’aménagement, bien que
   le taux de possession actuel reste beaucoup plus bas (13 %).

   Ce fort différentiel bénéficie certainement d’un transfert affectif opéré de la véranda vers la tonnelle.

   Tonnelle et pergola présentent le mérite d’associer structurellement le végétal et de participer au
   décor même du jardin. Ce n’est pas le cas de la véranda qui constitue un agrandissement de la mai-
   son et devient partie intégrante de son architecture.

   Tonnelle et pergola évoluent au rythme des saisons grâce au végétal. Elles font partie du « pro-
   gramme de convivialité » que l’on projette dans le jardin de demain, avec la notion idéalisée de la
   treille généreuse sous laquelle on s’ombrage pour partager un repas, tout en ayant l’impression
   d’être à la fois abrité et en plein air.

   Tonnelle et pergola s’habillent de plantes grimpantes rustiques à la végétation foisonnante, ce qui
   répond à la notion de développement de la biodiversité.

   Ces constructions mettent en œuvre un principe simple de construction bioclimatique : les grim-
   pantes caduques laissent passer la lumière en hiver,ce qui réchauffe le sol et permet à une végé-
   tation basse de se développer (bulbes, vivaces, couvre-sol). Lorsqu’elles sont couvertes de leur
   feuillage, elle offrent un ombrage naturel aux propriétés rafraîchissantes en été.

   NB. Des motivations très en vogue et un investissement raisonnable, associés au besoin de re-
   nouvellement et de mise en scène du jardin, devraient alimenter le phénomène de transfert de la vé-
   randa vers le couple terrasse/tonnelle ou terrasse/pergola.

   Garage et abri de jardin, une nouvelle vision
   La présence d’un garage intégré au jardin amorce un léger retrait, avec 27 % de possession prévi-
   sionnelle contre 30 % de possession actuelle.

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À l’opposé, l’abri de jardin semble bénéficier d’un regain d’intérêt. Si 26 % des personnes interrogées
déclarent en posséder un, elles sont 38 % à souhaiter sa présence. Les souhaits s’orientent majo-
ritairement vers des constructions en bois.

Dans la notion « abri de jardin », il faut aussi inclure celle de « cabane » ou de « cabanon ». L’abri
de jardin n’est plus un fourre-tout dans lequel s’entassent outils, produits, matériels et accessoires,
mais une construction accueillante (souvent avec une mini terrasse) d’où l’on peut contempler son
jardin, tout en se reposant ou en devisant.

La cabane dans un arbre est plébiscitée, mais elle reste associée au domaine du rêve car la ma-
jorité des Français ont conscience qu’il s’agit d’un investissement coûteux et rarement réalisable
dans le contexte de leur jardin.

La poussée de l’abri de jardin est à rapprocher du transfert véranda/tonnelle - pergola. Dans leur
vision de l’avenir, les Français semblent privilégier des solutions plus légères que le bâti traditionnel,
tout en continuant à déplacer leur cœur de vie de l’intérieur vers l’extérieur.

La valeur positive que notre époque accorde au concept de nomadisme n’est sans doute pas étran-
gère à l’élan enregistré pour les cabanons de jardins. La mobilité n’a jamais été aussi forte dans
notre société, ni la visibilité si courte, d’autant que les familles recomposées représentent une part
importante de la société française.

NB. Une grande part de la génération des 20/40 ans actuels parvient difficilement à se projeter à
l’échelle de dix ans. Dès lors, il est logique de s’éloigner des programmes lourds et définitifs en ma-
tière d’aménagement, pour privilégier des solutions plus souples et surtout modulaires.

Le mobilier de plein air, toujours plus cosy
En 2020, le jardin sera plus que jamais une pièce à vivre. Les évolutions en matière de design du mo-
bilier ne se cantonnent pas à l’intérieur de la maison. On peut distinguer les tendances suivantes :

        • Mobilité et modularité
        • Multiplication des styles et des matières
        • Des formes inspirées de la nature
        • Humour et poésie répondent à la fonction du jardin créatif
        • Le jardin, une pièce à cuisiner

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