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Code de la route algerien pdf en arabe

Cet article concerne la capitale de l'Algérie. Pour les autres significations, voir Alger (homonymie). Algerⴷⵣⴰⵢⴻⵔ(ber) (ar) ‫ اﻟﺠﺰاﺋﺮ اﻟﻌﺎﺻﻤﺔ‬De gauche à droite et de haut en bas : côte méditerranéenne, mémorial du Martyr, immeuble Ahmed-Francis, basilique Notre-Dame d'Afrique, Grande Poste, la casbah,
mosquée Ketchaoua. Noms Nom arabe ‫ اﻟﺠﺰاﺋﺮ اﻟﻌﺎﺻﻤﺔ‬Nom berbère ⴷⵣⴰⵢⴻⵔ Dẓayer Administration Pays Algérie Wilaya Alger Daïra Sidi M'HamedBab El OuedHussein DeyBouzareahBir Mourad RaïsCheragaDrariaEl HarrachZeraldaBirtoutaBarakiDar El BeïdaRouiba Code postal 16000 Indicatif 021 / 023
Démographie Gentilé Algérois, Algéroise Population 3 154 792 hab. (2015[1]) Densité 2 651 hab./km2 Population de l'agglomération 7 796 923 hab. Géographie Coordonnées 36° 46′ 34″ nord, 3° 03′ 36″ est Altitude Min. 2 m Max. 424 m Superficie 1 190 km2 Localisation Géolocalisation sur la carte : Algérie
Algerⴷⵣⴰⵢⴻⵔ(ber) Géolocalisation sur la carte : Algérie Algerⴷⵣⴰⵢⴻⵔ(ber) Liens Site de la commune www.wilaya-alger.dz/fr modifier Alger (en arabe : ‫اﻟﺠﺰاﺋﺮ اﻟﻌﺎﺻﻤﺔ‬, Al-Jazāʾir El ʿĀṣima[note 1],[2], en berbère : ⴷⵣⴰⵢⴻⵔ, Dẓayer ou Lezzayer[3]), surnommée El Bahdja (« la joyeuse »), El Mahrussa (« la bien-
gardée ») ou El Beida (« la blanche »), est la capitale de l'Algérie et en est la ville la plus peuplée. Située au bord de la mer Méditerranée, la ville donne son nom à la wilaya dont elle est le chef-lieu. La ville d'Alger est en fait constituée de plusieurs communes et n'a ni personnalité juridique, ni structure
d'administration en propre. L'unité urbaine d'Alger comptait 2 481 788 habitants selon l'Office national des statistiques algérien d'après le dernier recensement de 2008[4]. Avec 4,4 millions d'habitants selon le ministère des Affaires étrangères français[5], tandis que l'agglomération en comptait environ
6 727 806 habitants en 2010 suivant le classement des 100 plus grandes villes du monde par World Gazetteer[6] et 8 000 000 habitants en 2020 selon Population Data[7], Alger est la première agglomération du Maghreb. Fondée au IVe siècle av. J.-C., comme comptoir phénicien en pays berbère, sous le nom
d'Ikosim, elle est occupée par les Romains, les Vandales, les Byzantins et les Arabes puis au début du Moyen Âge par la tribu berbère des Beni-Mezghana. C'est le souverain berbère de la dynastie ziride Bologhine ibn Ziri, au milieu du Xe siècle qui fondera l'Alger actuelle, sous son nom El-Djazaïr ou Lezzayer,
employé encore de nos jours pour la désigner en arabe et en berbère. Elle ne prend son rôle de capitale de l'Algérie qu'à partir de la période de la régence d'Alger en 1515. Elle est alors une des cités les plus importantes de la mer Méditerranée entre le XVIe siècle et le début du XIXe siècle, pratiquant le corso, et
à laquelle les puissances maritimes versent un impôt pour le passage de leur flotte. Son rôle de capitale du pays sera confirmé lors de la colonisation française où elle devient le siège du gouverneur général de l'Algérie. Alger fut la capitale de la France libre de 1942 à 1944. Depuis l'indépendance de l'Algérie, en
1962, devenue capitale de l’État algérien, elle abrite le siège des institutions politiques du pays en plus de tenir un rôle de premier plan économiquement. Géographie Localisation Alger est située dans l'Algérois au nord de l'Algérie. Wilayas limitrophes de la wilaya d'Alger Tipaza (Douaouda) mer Méditerranée
Boumerdès (Boudouaou El Bahri) Tipaza (Koléa) Boumerdès (Boudouaou, Ouled Hedadj) Blida (Ben Khellil, Boufarik) Blida (Chebli, Bougara, Ouled Slama, Larbâa, Meftah) Boumerdès (Khemis El Khechna, Hammadi) Topographie La topographie de la côte algéroise est caractérisée par la succession à partir du
rivage actuel et jusqu'à une altitude de plus de 300 mètres, d'une série de gradins, disposés les uns au-dessus des autres comme les marches d'un escalier. Ces marches interrompent brusquement la continuité des pentes, en général très rapides, qui bordent le littoral algérois. Hydrographie Alger est traversée
par plusieurs fleuves et plusieurs cours d'eau qu'on nomme indifféremment Oued. Tous les fleuves qui la traversent se jettent dans la Méditerranée qui borde toute la côte algéroise. Son système hydrographique est propre au milieu méditerranéen : le débit d’eau est faible mais ses cours d’eau connaissent des
crues importantes en cas de pluies. Le massif de Bouzaréah, connu par ses reliefs accidentés, possède un réseau hydrographique très dense, drainé par huit principaux cours d'eau (Baranès, Sidi Medjber, Frais vallon, jaubert, Scotto Nadal, Chemin du Fort, Birtraria et Oued Koriche ou Oued Atoun (ex-Oued
Mkacel)). La moitié de ses cours d'eau a été artificialisée et canalisée par des collecteurs enterrés. À l'ouest l'Oued Mazafran constitue la frontière entre les wilayas d'Alger et de Tipaza, plus à l'est, entre Chéraga et Aïn Benian, l'embouchure de l'Oued Beni messous. À l'est, les Oueds El Harrach, El Hamiz et
Réghaïa ainsi que la zone dite « le lac de Réghaia », un site d’importance écologique de dimension internationale protégé par la convention de Ramsar, sont particulièrement touchés par la pollution due aux nombreuses usines implantées dans cette zone. L'Oued El Harrach bénéficie depuis ces dernières années
d'un projet d'assainissement et d'aménagement. La surexploitation des nappes d'eau souterraines en saisons sèches provoquerait un rabattement important du niveau piézométrique, une inversion du sens de l’écoulement souterrain et par conséquent des problèmes d’intrusion marine vers l’aquifère côtier[8]. Le
barrage réservoir de Douéra (Skalandji) permet le stockage des eaux des Oueds Mazafran (39 hm3) et El Harrach (71 hm3). La capacité totale de ce réservoir est de 87 hm3 destiné principalement à l’irrigation de 17 200 ha de la plaine de la Mitidja centre et la réalimentation de la nappe par infiltration[9]. Alger est
alimentée en eau potable par les barrages de Bouroumi[10], Keddara[11], Beni Amrane[12] et Taksebt[13] et par la station de dessalement d'El Hamma mise en exploitation en mars 2008. Géologie et relief Vue d'ensemble de la ville d'Alger. L'étude géologique de la région algéroise, peu étendue en surface et
formant un rocher qui s'avance dans la mer, révèle qu'en arrière il est recouvert par un cordon de dunes au-delà duquel on retrouve les terrains sédimentaires[14] de la série tertiaire[15]. Dans une esquisse géologique et topographique du littoral d'Alger datant de 1911, il apparaît que ce littoral comprend
essentiellement toute la région basse qui borde sur plus de 100 kilomètres le pied de l'Atlas, depuis le massif de Sidi-Fredj au nord de Thénia des Béni Aïcha, jusqu'au mont Chenoua à l'ouest de Tipaza[16]. Le relief se caractérise par trois zones longitudinales : le Sahel, le littoral et la Mitidja. Climat Alger bénéficie
d'un climat méditerranéen[17],[18]. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides[19], la neige est rare mais pas impossible. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août[20]. Station de sports d'hiver de
Chréa à 50 km d'Alger. Tableau climatologique d'Alger aéroport international, période 1961-1990 Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) 5,9 6,4 7 9 12 15,6 18,5 19,1 17,1 13,7 9,6 7 11,7 Température moyenne (°C) 11,2 11,9 12,8 14,7 17,7 21,3
24,6 25,2 23,2 19,4 15,2 12,1 17,4 Température maximale moyenne (°C) 16,5 17,3 18,5 20,4 23,5 27 30,6 31,2 29,2 25,1 20,7 17,2 23,1 Record de froid (°C) −11 −8 −5 3,8 3,8 9,4 13,4 13,8 11,6 7,2 −4 −10 −9 Record de chaleur (°C) 24,4 30 36,3 37,2 41,2 44,6 45,2 47,5 44,4 37,7 32,4 29,1 47,2 Précipitations (mm)
80 81,8 73,4 61,1 39,9 16,7 4,6 7,4 34,2 76 96,4 115,2 686,6 Nombre de jours avec précipitations 11,4 10,6 9,7 9,1 7,3 2,5 1,5 2,5 5,3 8,6 11,1 12,1 91,7 Source : NOAA[21] Diagramme climatique
JFMAMJJASOND 16,55,980 17,36,481,8 18,5773,4 20,4961,1 23,51239,9 2715,616,7 30,618,54,6 31,219,17,4 29,217,134,2 25,113,776 20,79,696,4 17,27115,2 Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm Risques naturels Alger est une zone sismique sensible, plusieurs failles sont
détectées dans son territoire (Khaïr al Dine, Zemmouri, Sahel, Chenoua, Blida, Thenia). Ces failles aux potentiels sismiques différents sont susceptibles de générer des séismes[22]. Le plus violent qui ait jamais été recensé est celui du 3 janvier 1365, par suite duquel Alger fut complètement détruite et en partie
inondée[23]. Le dernier séisme important date du 3 février 1716 et coûta la vie à 20 000 personnes. En outre, plusieurs quartiers furent touchés par le séisme de Boumerdès en 2003 (faille Zemmouri). En raison de sa situation géographique, Alger est fortement soumise aux risques d'inondation à cause du
ruissellement des eaux de pluie des hauteurs de la ville jusqu'aux quartiers situés en contrebas. Ce risque est accentué par plusieurs facteurs liés à une évolution urbaine prenant peu en compte les risques. Plusieurs édifices sont construits sur des lits d'oued, comme au val d'Hydra. Le 10 novembre 2001, des
pluies diluviennes s'abattirent sur Alger, transformant les lits d'oueds en torrents de boue. Cette catastrophe causa la mort de plus de 700 personnes, majoritairement à Bab El Oued, un quartier où des immeubles entiers furent détruits[24]. Démographie Article détaillé : Démographie de l'Algérie. La wilaya d'Alger
comptait 3 759 227 habitants. La pyramide des âges met en avant une population jeune relativement importante, presque un tiers de la population a moins de 20 ans. Cependant on observe une diminution des naissances à partir de 1983 et une reprise de natalité sur la période 2004/2008. Pyramide des âges de
la wilaya d'Alger en 2008 en pourcentage[25].HommesClasse d’âgeFemmes0,5 80 ans et +0,58 1,51 70 à 79 ans1,59 2,30 60 à 69 ans2,51 4,16 50 à 59 ans4,05 6,57 40 à 49 ans6,47 8,53 30 à 39 ans8,58 9,29 20 à 29 ans9,39 8,46 10 à 19 ans8,15 8,75 0 à 9 ans 8,32 0,12 nd 0,15 Toponymie Cet article ne
s'appuie pas, ou pas assez, sur des sources secondaires ou tertiaires (novembre 2017). Pour améliorer la vérifiabilité de l'article ainsi que son intérêt encyclopédique, merci de citer les sources primaires à travers l'analyse qu'en ont faite des sources secondaires indiquées par des notes de bas de page (modifier
l'article). Plan d'Alger à la fin du XVIIe siècle. Dans les plus anciens documents cartographiques, Alger s'est écrit de différentes façons : Alguer (1275), Algezira (1300), Zizera (1318), Zizeria (1367) Zizara (1409), Aurger (1339) chez Angelino Dulcert. Cependant, dans ces mêmes documents se trouve le nom
d'Alger (dès le XIVe siècle) qui était prononcé Aldjère, voire « Algir » sur la mappemonde de Martin Béhaïm (à la fin du XVe siècle), et enfin, Alger chez Sébastien Cabot (au milieu du XVIe siècle)[26]. Tous ces noms proviennent de la racine Djezaïr Beni Mezghenna. Le point sur lequel il y a divergence est la
signification du nom Djezaïr Beni Mezghenna[27]. Les premiers à citer Alger furent Ibn Hawqal dans son livre S'urat al Ardh (‫ )ﺻﻮرة اﻻرض‬et Al-Bakri dans Des Routes et des Royaumes (‫ )ﻛﺘﺎب اﻟﻤﺴﺎﻟﻚ واﻟﻤﻤﺎﻟﻚ‬au chapitre sur « La route d'Achir à Djzayer Beni Mezghenna » (vers l'an 1068)[28]. Le premier l'écrit
(‫)ﺟﺰاﺋﺮ ﺑﻨﻲ ﻣﺰﻏﻨ ّﺎي‬, le second (‫)ﺟﺰاﻳﺮ ﺑﻨﻰ ﻣﺰﻏﻨﻰ‬, sans qu'aucun d'eux donne la signification du nom. William Mac Guckin de Slane, en traduisant le livre d'Al-Bakri, ajoute une traduction « îles » pour (30],[29](‫]ﺟﺰاﻳﺮ‬. Au début du XVIe siècle, Hassan al-Wazzan dit Léon l'Africain pense que le nom « gézeir » viendrait
de sa proximité avec les îles Baléares[31]. Diego de Haedo rattache le nom à l'unique île qui faisait face à Alger[32],[33]. En 1843, Louis Adrien Berbrugger explique que le nom d'Alger viendrait des îles qui faisaient, selon lui, face au port d'Alger à l'époque et qui furent plus tard rattachées à sa jetée actuelle ; en
arabe Al-Djaza’ir (‫)اﻟﺠﺰاﺋﺮ‬, « les îlots »[34],[35], en français « les îles des Mezghenna » (‫ﺟﺰاﻳﺮ ﺑﻨﻲ ﻣﺰﻏﻨﺎ‬, Djezaïr Beni Mezghenna)[36]. Le terme d'île pourrait, selon des géographes musulmans du Moyen Âge, également désigner la côte fertile de l’actuelle Algérie[37], coincée entre le vaste Sahara et la
Méditerranée, apparaissant alors comme une île de vie, Al-Jaza’ir. Ibn Hawqal ne cite qu'une île à un jet de flèche de la côte[38],[27] et Al-Bakri aussi[39]. Par ailleurs, le géographe Al-Idrissi mentionne dans « ‫ » ﻧﺰﻫﺔ اﻟﻤﺸﺘﺎق ﻓﻲ اﺧﺘﺮاق اﻵﻓﺎق‬l'existence de la ville qu'il transcrit indifféremment Djézayr beni Mezghena
(40](‫ ]ﺟﺰاﻳﺮ ﺑﻨﻲ ﻣﺰﻏﻨﺎ‬et parfois Al Djézayr (42],[41](‫]اﻟﺠﺰاﺋﺮ‬. Une autre hypothèse existe pour l'origine du mot Djezaïr Beni Mezghenna. Cette hypothèse attribue une origine berbère au nom d'Alger. « Selon Smaïl Medjeber, Alger fut prise par Bologhine ibn Ziri qui lui donne le nom de Ziri pour honorer son père[43] ».
Alger viendrait donc de l'anthroponyme Ziri[43] qui signifie « clair de lune » en berbère. Il faut noter qu'Al-Bakri, repris par Louis Mas Latrie, décrit les habitants d'Alger et de ses alentours (Mitidja) comme des Berbères vivant à la limite du royaume hammadide encore en place[29]. La ville fut dénommée Icosium
durant la période romaine. Selon une légende gréco-romaine, Icosium aurait été fondée par vingt (Eïkosi) compagnons d’Hercule[44]. Selon la légende, vingt des hommes d’Hercule, embarrassés de choisir le lieu de la fondation de la future ville d’Alger, s’accordèrent à sacrifier trois moutons et placer chacun d’eux
sur un emplacement donné (L’Harrach, Pointe-Pescade et l’actuel centre-ville d’Alger) pour constater ensuite lequel des trois moutons demeurera intact. Ils s'aperçoivent que celui du site actuel n'est pas affecté par la décomposition. Ils résolurent de fonder Alger sur cet emplacement en lui attribuant le nom
d’Icosium (dérivé du mot grec Eikosi, qui signifie en grec vingt)[45]. Marmol affirme de son temps qu'une tradition indigène locale attribuait la fondation d’Alger sur les ruines de Sassa, près d'El-Harrach, aux Mosgan (Mezghana), peuple plus basané que blanc et dont les principaux habitats étaient en Libye, d’où,
ayant acquis une certaine puissance, il serait venu dans la province d’Alger et y aurait régné longtemps avant la venue des Romains[46]. Histoire Préhistoire La seule trace de présence humaine, pour le Paléolithique inférieur, se résume en un seul biface qui fut découvert au voisinage de Mahelma et attribué à un
Acheuléen moyen sinon plus vraisemblablement supérieur[47]. Les deux plus importants gisements découverts dans le Sahel d'Alger remontent pour l'un au Paléolithique moyen. Il s'agit de celui découvert lors de la construction, en 1961, de la cité Malki (ex-Allobroges), à Ben Aknoun, et l'autre, celui de la grotte
du Grand Rocher, à Aïn Benian, qui remonte au Néolithique[48]. D’autres gisements ont livré des restes attribués à l’Ibéromaurusien remontent au Néolithique et Néolithique pauvre. Vers 1840, Adrien Berbrugger avait découvert l’une des nécropoles mégalithiques les plus importantes du littoral algérien : les
dolmens de Beni Messous. La nécropole s’étendait sur les deux rives de l’Oued Beni Messous, celui de Beni Messous (rive droite) et celui d’Aïn Kalaa (rive gauche)[49]. Le Sahel d’Alger offre un panel des différentes cultures préhistoriques du Maghreb à l’exception de la hache à talon, de l'âge du bronze,
découverte à Saint-Eugène (Bologhine) et qui représente un cas unique au Maghreb. Antiquité Article détaillé : Histoire de l'Algérie. Une localité appelée à l'origine par les Puniques Ikosim (nom signifiant « l'île aux mouettes » d'après Victor Bérard ou « l'île aux épines » ou « aux hiboux » d'après Joseph Cantineau
et Louis Leschi[50]), lorsqu'elle acquit le statut de comptoir phénicien d'importance, la fondation d'Ikosim est antérieure au IVe siècle av. J.-C. Des débris de vases campiniens datant du IIIe siècle av. J.-C. y furent découverts dans un puits de vingt mètres de profondeur en 1940. Déjà au début du Ier millénaire av.
J.-C., Ikosim était un important comptoir phénicien. En -202, la ville passa sous influence romaine à la suite de l'alliance scellée entre Massinissa et Scipion l'Africain contre Carthage. Le nom d'Ikosim prend sa forme romanisée, Icosium, sous Juba Ier et Ptolémée. Les tribus berbères Maghraouas étaient très
nombreuses dans les environs d'Icosium et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir. Ptolémée de Maurétanie fit transférer une partie des Maghraoua vers le Chlef[51] et il combat les résistants berbères soulevés par Tacfarinas[52], dans cette même période. Après Tibère, Vespasien envoya une colonie à
Icosium pour arrêter les révoltes[53]. Après la révolte de Tacfarinas, Firmus (général maure berbère) détruisit Icosium en mettant le feu avec l'aide de toutes les tribus berbères maures (non romanisés) qui vivaient dans les montagnes des environs au IVe siècle[54]. C'est vers le Ve siècle que le christianisme
s'introduisit à Icosium. En 429, la ville passa sous domination vandale, lors de leur conquête de l'Afrique du Nord. En 442, un traité entre Romains et Vandales permit aux Romains de récupérer Icosium et ce durant les cent ans de présence vandale en Algérie. Après 533, la ville, à peine contrôlée par les
Byzantins, fut attaquée par des tribus berbères. Moyen Âge Bologhine ibn Ziri, fondateur des trois villes : Alger, Miliana et Médéa. La Grande Mosquée de 1097. En 710, la conquête musulmane introduisit l'islam en Afrique du Nord. Le territoire d'Alger appartenait aux Maghraouas, une tribu berbère zénète[51]. Ziri
ibn Menad, vassal des Fatimides, vainquit les Berbères zénètes kharidjites. Après la mort d'Abu Yazid en 947, Ziri ibn Menad s'empara de la région du centre et fonda Achir comme capitale des Zirides. D'après Ibn Khaldoun, la région d'Alger fut occupée par les Sanhadjas avec la dynastie des Zirides[55]. Le fils de
Ziri ibn Menad avec l'autorisation de son père, Bologhine ibn Ziri, fonda trois villes dont Beni Mezghenna (Alger), Médéa et Miliana après avoir chassé les Zénètes[56]. Bologhine ibn Ziri reconstruisit Icosium au milieu du Xe siècle[57],[58] en fortifiant et agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna et la
baptisa « Djezaïr Beni Mezghenna », en 960[59]. Il fonde donc ce qui est aujourd'hui le coeur historique d'Alger, la Casbah d'Alger, comme débouché maritime pour la ville d'Achir. Cette dernière jeune capitale prospère, a besoin d'un port de mer rapproché[60]. La guerre continua entre les Zénètes et les
Sanhadjas. Ziri ibn Menad fut tué en 971[61] dans une bataille contre les Maghraouas, sa tête fut rapportée à Cordoue par les Maghraoua afin d'obtenir de l'aide pour affronter l'armée des Zirides, vassal des Fatimides. Les Zénètes vengèrent ainsi la mort d'Abu Yazid[62]. C'est ainsi que Moez, calife fatimide,
désigna Bologhine ibn Ziri comme calife du Maghreb. Ce dernier continua le combat contre les Zénètes. Ces derniers demandèrent alors l'aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes y compris Alger. Bologhine ibn Ziri s’empare de presque tout le Maghreb en suivant les directives
de Moez[62]. Bologhine possédait toutes les villes du Maghreb, il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes, de ramasser l'impôt des Berbères sous l'emprise de l'épée. Ceci provoqua une marche de contestation de la part des autres tribus. Les Kutama devinrent jaloux des Zirides et la guerre éclata entre les deux
tribus ; Mila et Sétif furent rasées par les Zirides[62]. Les Omeyyades acceptèrent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir leurs territoires, en particulier des Maghraoua[62]. Bologhine ibn Ziri rebroussa chemin en voyant toute l'armée des Zénètes venue d'Andalousie par voie maritime qui s'installa à Ceuta[62]. En
983, Bologhine ibn Ziri mourut. S'ensuivit une longue période de défaite pour les Zirides. Les Maghraouas regagnèrent leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et dans l'Ouest grâce à Ziri Ibn Attia issue des Maghraouas. Toutes les villes du Centre jusqu'à Tanger redevinrent des villes Zénètes,
y compris Alger[62]. Les Fatimides voulaient prendre l'Al-Andalus, mais ils décidèrent d'abandonner ce projet pour garder l'Égypte et les autres provinces. Les Zirides restèrent souverains dans leurs territoires à l'est de l'Algérie ainsi que les Hammadides (tribu des Sanhadja)[62]. Les Almoravides prirent Alger en
1082 grâce à Youssef Ibn Tachfin. Ce dernier défit tous les Zénètes. La première grande mosquée du rite malikite Djamaâ el Kebir ou la Grande Mosquée (de 1097) y fut construite par Youssef Ibn Tachfin. Les Almoravides n'ont jamais fait la guerre contre les Zirides, les deux tribus sont des Sanhadjas[62]. En
1151, Abd al-Mumin (Almohades), un Berbère zénète, reprit Alger ainsi que tout le Maghreb et l'Andalousie aux Almoravides[62]. Par la suite, Alger fut rattachée aux capitales des dynasties Zianides, ainsi que Hafsides et Mérinides pour des courtes périodes. Longtemps la ville fut dépendante de Tlemcen sous les
dynasties Ifrenides, Maghraouides, Almoravides, Almohades et Zianides[62]. Époque moderne Alger au début du XVIe siècle Vue d'Alger, prise sur le bord de mer sud. Alger était alors un port peuplé d'environ 20 000 habitants, dont la population s’était fortement accrue avec l’arrivée des Juifs et des Maures
expulsés d’Andalousie après la chute de Grenade. Elle devint une « petite république municipale »[63]. En 1510, les Espagnols soumirent Alger et bâtirent une forteresse sur un îlot de la baie, le Peñon d'Alger, destinée à défendre et surveiller la ville. À la mort du roi Ferdinand le Catholique en 1516, les habitants
se révoltèrent et imposèrent à l'émir Salim at-Toumi, de faire appel au corsaire turc Barberousse[64]. Ce dernier devint maître de la ville après avoir assassiné Salim at-Toumi[65] qui avait intrigué avec les Espagnols et sa tribu des Tha'alibi pour se débarrasser des corsaires[66], mais les Espagnols conservèrent la
forteresse du Peñon. En 1516 et 1518, Alger fut attaquée par des expéditions espagnoles commandées respectivement par Diego de Vera et Hugo de Moncada, qui échouèrent toutes deux. Par la suite, Khayr ad-Din Barberousse fut évincé d'Alger par le chef kabyle Sidi Ahmed ou el Kadhi, mais s'y rétablit à la fin
des années 1520 avec le soutien du gouvernement ottoman et réussit cette fois à prendre et à détruire la forteresse du Peñon ; il fit construire la jetée Kheir-Eddine, reliant les îlots à la terre ferme et constituant ainsi le premier abri du port d'Alger. Cette date marque le début de la régence d'Alger, qui fit d'Alger la
capitale d'un État vassal de l'Empire ottoman, quoiqu'assez indépendant de facto. En même temps, une double extrapolation se produisit. La ville, El Djazaïr en arabe, donne son nom au pays entier (en arabe, « Alger » et « Algérie » s'écrivent de la même façon : El Djazaïr) tandis que la citadelle perchée en haut
de la ville ancienne, la casbah, donne son nom à la ville. De nos jours encore, « casbah » désigne la ville précoloniale, désormais classée au patrimoine mondial de l'UNESCO[67]. Siège d'Alger par l'empereur Charles Quint Article détaillé : Siège d'Alger (1541). Carte ottomane du XVIIIe siècle illustrant la région
d'Alger. Après la bataille de Tunis en 1535 et dans le but de sécuriser ses positions méditerranéennes, Charles Quint décida en 1541, de s'emparer d'Alger qui était devenue une véritable base « corsaire » (au sens du corso méditerranéen) sous la houlette des frères Arudj puis Khayr ad-Din Barberousse. En
octobre 1541, l'empereur réunit une flotte de guerre. Alger était alors sous l'autorité de Hassan Agha. Hassan Agha renforça les fortifications et les arsenaux de la ville. Lors du siège de la ville, un orage violent éclata. La tempête continua toute la soirée et même la nuit entière. Au petit matin, la pluie ne cessant de
tomber, elle rendit inutilisable la poudre pour les canons et les arquebuses. Les troupes impériales furent alors décimées par les troupes d'Hassan Agha et les irréguliers venus des campagnes environnantes. L'armée impériale battit ensuite en retraite vers le cap Matifou. La retraite fut désastreuse pour les forces
impériales car la route était coupée par une crue de l'Oued El-Harrach tandis que les troupes algéroises et irrégulières les harcelaient, leur occasionnant de grandes pertes. Les survivants arrivèrent à Tamentfoust, puis les troupes de Charles Quint se réfugièrent à Béjaïa, alors toujours aux mains des Espagnols.
Après cette débâcle, la ville devint la plus puissante des villes neuves de la Méditerranée. La régence d'Alger, solidement établie, dura trois siècles, jusqu'en 1830. La régence Article détaillé : Régence d'Alger. Le Peñon d'Alger et le phare. Sous la régence turque, la ville était administrée par un fonctionnaire : le
Cheikh-el-Bled. Celui-ci avait entre autres attributions : celle de lever une contribution hebdomadaire sur les boutiques et sur les corps de métiers ; de fournir par voie de réquisition, les mulets et les chevaux de transport nécessaires aux troupes turques envoyées au dehors ; et de défrayer, pendant leur séjour à
Alger, les envoyés de l'intérieur. Sa résidence était située dans l'actuelle « rue de la Lyre inférieure », sa villa à Birkhadem (« Djenan Cheikh-el-Bled »). Tableau montrant quelques navires en activité en face de la ville d'Alger. Au début du XVIIIe siècle, Laugier de Tassy décrivait la population d'Alger en ces termes
« On ne voit presque dans la ville que les Maures, qui ont été chassés d’Espagne »[68]. Au début du XIXe siècle, on comptait à Alger une centaine d'écoles primaires et quatre collèges supérieurs (pour moins de 20 000 habitants), à savoir celui de la Grande Mosquée, celui de la Quashashiyya, celui des Andalous
et celui de Shaykh al-bilâd[69]. À la veille de la conquête française, Alger était une ville très cosmopolite, la société se composait de Turcs, de Maures mêlés de Berbères et d’Arabes avec un fort apport andalou, de Kouloughlis, de Kabyles, de noirs affranchis, d'esclaves, de Juifs et de Beranis qui se composaient
de minorités régionales : les Biskris, les Laghouatis et les Mozabites[70]. Alger connaissait notamment plusieurs langues et dialectes : l'osmanli parlé par les Turcs, un arabe citadin parlé par les Maures, un hébreu arabisé parlé par les Juifs et les dialectes berbères parlés par chaque communauté berbère[70].
Bombardement d'Alger par une flotte anglo-hollandaise en 1816. La ville fut plusieurs fois bombardée sous la Régence. La marine royale française, sous le commandement de Abraham Duquesne, à la suite de la déclaration de guerre à la France du Dey d'Alger, bombarde Alger en 1682 puis plusieurs autres fois
durant ce conflit. En 1815, la Seconde Guerre barbaresque s'achève par la défaite du dey Omar Agha, Américains et Algériens signent alors dans la baie d'Alger un accord permettant la libre circulation des navires américains en Méditerranée. Puis l'année suivante, en 1816, la ville est bombardée lors d'une
expédition punitive par une flotte anglo-hollandaise menée par Edward Pellew et le dey doit à nouveau négocier. Colonisation française Articles détaillés : Conquête de l'Algérie et Algérie française. Représentation des bombardements d'Alger en 1830. En 1830, après 3 ans d'un blocus qui commence le 16 juin
1827, le roi Charles X prétexta de l'aggravation d'un contentieux commercial entre la France et la régence d'Alger pour envoyer un corps expéditionnaire commandé par le général de Bourmont, ministre de la guerre, afin que celui-ci prît possession de la ville qui tomba le 5 juillet 1830, trois semaines après avoir
débarqué à Sidi-Ferruch situé à 30 km à l'ouest[71]. Les troupes du général de Bourmont s'emparent du trésor d'Alger qui s'élève, selon Pierre Péan, à 500 millions de francs de l’époque (soit 4 milliards d’euros) dont une bonne partie est détournée[72],[73]. Présenté comme simple raid militaire punitif à l'origine,
l'occupation française se prolongea pendant plus de 130 ans, et marqua profondément la cité qui comptait à peine 30 000 habitants à cette époque. La ville, bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'est, s'étendait alors, dans la partie comprise entre les actuels rue Benganif, boulevard
Hahkad, la casbah (la citadelle) et le port, soit 3 200 mètres de remparts avec cinq portes (Bab El Oued, Bab Azzoun, Bab Dzira, Bab El Bhar et Bab Jedid) qui enfermaient environ 12 200 maisons de grandeurs diverses contenant toutes une cour d'une plus ou moins grande étendue, 103 mosquées, une dizaine
de synagogues, 7 grandes casernes de janissaires, 150 fontaines et 60 cafés maures. Les faubourgs constituaient la campagne avec de belles villas enfouies dans un cadre de verdure et de vastes jardins qui faisaient l'admiration des Européens. La ville haute, le Djebel, constituait la vraie ville avec ses
mosquées, ses zaouïas et ses rues étroites. Au lendemain de la colonisation, la ville fut maintenue comme capitale de la nouvelle colonie d'Algérie, où une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont, siégeant en premier lieu à l'hôtel Bacri (aujourd’hui « palais Dar Khedaouedj
Amiya »), rue Socgémah, remplacèrent l’administration turque. Cette assemblée composée de sept Maures et de deux Israélites, était présidée par un Maure marié à une Française, Ahmed Bouderbah qui, avant 1830, avait vécu en qualité de commerçant à Marseille. C’est lui qui, avec Hamdan Khodja, négocia la
reddition de la ville auprès du Dey Hussein. M. Brugière, sous-intendant militaire, agissant en tant que « commissaire du Roi près de la municipalité » le seconda dans sa tâche. La colonisation française commença par le refoulement des indigènes, qui furent chassés de tout le Sahel algérois, puis évolua vers leur
cantonnement qui les obligea pour vivre à vendre leur travail au colon voisin[74]. Puis dès 1848, Alger devint le siège de la préfecture du département du même nom, permettant ainsi un développement rapide[75], grâce à l'arrivée d'émigrants européens au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle,
principalement d'origine française ou méditerranéenne (Espagnols et Italiens), tandis que la population locale se concentre plutôt dans une casbah en voie de taudification (?). Alger en 1830. Afin d'investir la ville, deux ressources s'offrent aux colons : soit celle d'occuper les habitations mauresques, en s'adaptant
à leur architecture ; soit celle d'en démolir quelques-unes pour construire des voies carrossables et des places pouvant servir aux rassemblements de troupes et aux marchés. La topographie de la ville, accidentée dans sa partie ouest, n'offrant qu'une zone basse légèrement plane dans sa partie est, et étant
située en bordure de mer pouvait, grâce au voisinage du port, avoir un plus grand intérêt économique. Ainsi, c'est dans cette dernière zone qu'il y eut le plus de transformations. On commença par quelques démolitions entre Bab-Azoun et la Marine, ainsi que dans la rue des Souks pour permettre aux chariots de
circuler librement. On continua le tracé des rues « Bab-Azoun », « Bab El Oued » et « de la Marine » qui avaient été auparavant simplement élargies. Pour les deux premières, on construisit des rues à arcades et on fit adopter l'établissement de galeries, de façon à lutter contre les rayons du soleil. Aussi l'ouverture
de deux autres rues fut décidée : celles « de Chartres » et « des Consuls », afin d'établir une communication entre les portes Nord et Sud, au cas où les rues Bab-Azoun et Bab El Oued auraient été rendues inutilisables. À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de
défense, le Génie élabora en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédigea en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installa les nouveaux bâtiments publics : hôtel de ville,
palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor, etc. dans les meilleurs emplacements dominant la mer et projeta une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du Nord et du Sud de la ville. Lire le média Visite du quartier européen, puis
du quartier arabe d'Alger, en 1936. Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelque 15 mètres plus haut, de même que les liaisons avec la « place du Gouvernement » au sud. Par étapes successives cette idée aboutira, en 1860, au
projet de Chassériau, architecte de la ville, qui dessina l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prit le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur d'Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III, qui l’inaugura en 1865 (avant son achèvement) et accueillit, au fil
du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le palais des Assemblées, le Casino, l’hôtel de ville, le grand lycée d'Alger (futur lycée Bugeaud), etc. Les Français s'installaient principalement dans les faubourgs, dans des maisons qui se trouvaient le long des remparts, comme le quartier populaire de Bab
El Oued au nord, tandis que l'on poursuivait également l'européanisation de la ville musulmane ; aménager les constructions mauresques semblait être le meilleur programme d'utilisation de la cité. Ainsi, dès 1839, la partie basse de la ville commença à disparaître, démolitions et expropriations contribuèrent à
donner un aspect nouveau à ce quartier. L'immigration d'Européens était importante. Tous les nouveaux venus commençaient d'abord par occuper les maisons mauresques qui sont transformées pour répondre à des exigences nouvelles. Celles-ci devenaient bientôt des bâtisses insalubres et mal aérées. Au
cours de son voyage, Napoléon III fit une enquête personnelle qui eut pour résultat d'arrêter les démolitions de la vieille ville. Le rapport dit que la haute ville devait rester telle quelle. On commença à s'apercevoir qu'il était difficile de greffer une ville européenne sur une ville musulmane. Le temps seul se chargea
alors de modifier l'aspect de la cité. Quartier de Bab El Oued et Saint-Eugène, la basilique Notre-Dame d'Afrique se trouve en haut à gauche de la photo. Ainsi, les quartiers d’Alger ressemblèrent peu à peu à des quartiers parisiens, dignes des travaux haussmanniens, avec les lieux nécessaires à la vie publique
(jardins, églises, mairies, écoles). Les anciennes somptueuses villas ottomanes réquisitionnées, furent utilisées comme maisons secondaires par les grandes familles françaises. La colonisation fit d'Alger une ville à majorité européenne, ceci bien que la population musulmane indigène commençât à s'accroître de
façon exponentielle à partir de la Première Guerre mondiale, du fait tant de l'accroissement naturel que de l'exode rural. En 1871, la ville se proclame Commune d’Alger, avant celle de Paris[76]. À partir de 1903, l’administration française se soucia du respect de la culture indigène, c’est ainsi que le style néo-
mauresque est né (exemple : la Grande Poste d'Alger). L’embellissement de la ville s'accentua pendant les années 1930 (centenaire de la conquête de l’Algérie). C’était un moyen pour justifier la colonisation et de montrer sa réussite. Pour cela, on construisit des musées (musée des beaux-arts d'Alger), des
jardins (jardin d’Essai), des lieux artistiques (villa Abd-el-Tif, avec ses artistes pensionnaires du concours). Les transports modernes furent également installés. Ainsi, en 1892 le chemin de fer fit son apparition par la fondation de la Compagnie des Chemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA), dont une partie du
réseau est centré sur Alger. Il se composait d'une ligne côtière traversant la ville par les boulevards le long du port. La même année, la Société des tramways algériens (TA) fut créée afin de constituer un réseau purement urbain dans Alger. Une longue ligne fut construite, parallèle à celle des CFRA, mais à
l'intérieur de la ville. En complément de la ligne de tramways des TA, une nouvelle ligne de trolleybus fut mise en service. Seconde Guerre mondiale Articles détaillés : Seconde Guerre mondiale et Opération Torch. Attaque aérienne d'Alger par la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale vers 1943. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Alger, resta sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin 1940 du gouvernement de Vichy. Le 8 novembre 1942 seulement, Alger vit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'opération Torch. À Alger, le succès du débarquement est lié à
une opération de résistance de grande ampleur. Quatre cents combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger[77], occupèrent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés par Henri d'Astier de La Vigerie et José Aboulker. Ce putsch permit
d'éviter toute résistance du 19e corps d'armée vichyste, stationné dans la ville sous le commandement du général Juin. Alger devint le siège du commandement allié, chargé de libérer la Tunisie de la tutelle de l'Axe et de préparer le débarquement en Italie sous la direction du général Eisenhower, futur président
des États-Unis. Elle devint surtout la capitale provisoire de la France, lorsque, après un maintien provisoire du régime de Vichy sous l'amiral Darlan et le général Giraud (voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)), elle accueillit le général De Gaulle qui le 3 juin 1943 y forma, avec Giraud, le Comité
français de libération nationale (CFLN), puis convoqua une Assemblée consultative provisoire. Le 3 juin 1944, le CFLN devint le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), qui siégea à Alger jusqu'après la libération de Paris. La ville d'Alger fut décorée, le 29 mai 1949, de la croix de guerre
1939-1945[78] avec palme de bronze[79]. Guerre d'indépendance Articles détaillés : Bataille d'Alger, Zone Autonome d'Alger, Je vous ai compris et Crise de l’été 1962. Alger se constitua en Zone autonome d'Alger, fin de l'année 1956 sous le commandement de Ramdane Abane et ensuite de Yacef Saâdi en
1957, joua aussi un rôle décisif durant la guerre d'Algérie (1954-1962), notamment pendant la bataille d'Alger, durant laquelle la 10e division parachutiste de l'armée française, à partir du 7 janvier 1957, mena la chasse aux indépendantistes algériens, sur ordre du garde des Sceaux François Mitterrand, qui lui
donne tout pouvoir pour « éliminer les insurgés ». La ville comptait alors 884 000 habitants. Un an plus tard, les manifestations du 13 mai lors de la crise de mai 1958 y consacrèrent la chute de la Quatrième République en France, ainsi que le retour du général De Gaulle aux affaires. Alger reste marquée par cet
épisode caractérisé par une lutte sans quartier entre les indépendantistes et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant la torture. Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiques Maurice Audin ou le leader nationaliste Larbi Ben M'hidi sont maintenant honorés
depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. La bataille d'Alger, remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si sur le plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les
aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale. Le 11 décembre 1960, des cortèges formés d’habitants des bidonvilles envahissent les rues des quartiers européens afin de réclamer la fin de la guerre. Charles de Gaulle autorise l’armée à ouvrir le feu sur les
manifestants, tuant au moins 260 personnes[80]. Yacef Saâdi, natif de la casbah, chef de la zone autonome d'Alger durant la bataille d'Alger. Principaux attentats du FLN, attentats des ultras européens et opérations répressives par l'armée française avant et pendant la bataille d'Alger. Semaine des barricades à
Alger en 1960. Par les décrets no 59-321 du 24.02.1959 et no 60-163 du 24.02.1960, l'organisation de la commune d'Alger sera réorganisée : le « Grand Alger » est formée en agglomérant au centre-ville douze anciennes communes de la périphérie. L'ensemble est divisé en dix arrondissements, dont la gestion
est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement. Les communes concernées par cette réforme étaient : Air de France (7e arrondissement) Baraki (10e arrondissement) Birmandreis (8e arrondissement) Bouzarea (6e arrondissement) Dely-
Ibrahim (7e arrondissement) El-Biar (7e arrondissement) Hussein Dey (9e arrondissement) Kouba (8e arrondissement) Maison-Carrée (10e arrondissement) Mustapha (4e arrondissement) Oued Smar (10e arrondissement) Saint-Eugène (6e arrondissement) Mais en avril 1961, Alger revint de nouveau sur le
devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud échouèrent dans leur tentative de soulèvement de l'Armée française contre la politique algérienne du général de Gaulle. Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds-noirs), Alger vit partir sa population d'origine européenne et
juive (350 000 personnes). Après l'indépendance La baie d'Alger depuis le balcon Saint-Raphaël. Les Algériens célébrèrent dans une grande liesse populaire l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962. Le 19 juin 1965, à minuit, les chars de l’armée prirent position autour de la capitale, le président Ben Bella fut
renversé[81]. Accueillant la plupart des révolutionnaires du monde entier et autres figures du tiers monde, ce qui fit dire au chef indépendantiste de Guinée-Bissau Amilcar Cabral : « Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à La Mecque et les révolutionnaires à Alger ». Alger devient une capitale du tiers
monde ainsi qu'une ville phare du Mouvement des non-alignés pendant la guerre froide[82]. Elle accueille le Festival panafricain en 1969. En octobre 1988, soit un an avant la chute du mur de Berlin, Alger fut le théâtre de manifestations réclamant la fin du système de parti unique, une véritable démocratie
baptisées «le Printemps d'Alger». Elles furent réprimées par les autorités (plus de 300 morts), mais constituèrent un tournant dans l'histoire politique de l'Algérie moderne. En 1989, une nouvelle constitution fut adoptée qui mit fin au règne du parti unique et permit la création de plus de cinquante partis politiques,
ainsi qu'officiellement une libération totale de la presse écrite. Crise des années 1990 Article détaillé : Guerre civile algérienne. Place des Martyrs, cette place fut le théâtre d'affrontement entre les services de l'ordre et les partisans du FIS en 1990. Photo prise vers 1899, à l'époque de l'Algérie française, l'endroit
était nommé place du Gouvernement. Au centre la statue équestre du duc d'Orléans (rapatriée à Neuilly-sur-Seine), à droite la mosquée Djemâa Djedid. La ville devint alors jusqu'en 1992 le théâtre de nombreuses manifestations politiques de toutes tendances. En 1991, une formation politique dominée par des
conservateurs religieux, le FIS, engagea un bras de fer politique avec les autorités qui se solda par des élections législatives qu'elle était en passe de remporter en 1992. Le taux de participation fut de 61,01 %[83]. Le FIS rafla 16 sièges dès le premier tour[84] et se plaça en ballotage favorable dans les six
circonscriptions restantes[85]. L'annulation du scrutin par les autorités marqua le début d'une période de violences. XXIe siècle De nos jours, Alger veut redevenir une grande capitale africaine et méditerranéenne, elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et
colloques internationaux. Alger attire ainsi depuis quelques années de grandes multinationales telles que la Société générale ou Siemens. De nombreux grands projets de réalisation d'infrastructures tels que le métro, le tramway ainsi que divers projets de restructuration urbaine, de création de nouveaux centres
urbains satellites, peinent à voir le jour, quoiqu'ils auraient dû être achevés il y a plus de 15 ans : Alger est en pleine expansion urbaine, motivée par un besoin d'affirmation au niveau régional dans sa lutte pour concurrencer les autres villes nord-africaines de Tunisie et du Maroc. Pour l'année 2007, Alger est
capitale de la « culture arabe ». Administration et politique Organisation de la ville d'Alger L'organisation municipale de la ville d'Alger a souvent évolué à travers le temps, aussi bien à l'époque française, qu'après l'indépendance. Elle a d'abord été une simple commune à partir de 1832 avant de devenir une ville en
1959, divisée en 10 arrondissements. À la suite d'une réforme de 1977, les arrondissements deviennent des communes et la ville est gérée par un Conseil Intercommunal appelé le CPVA. Depuis 2000, la ville composée de 28 communes urbaines n'existe plus juridiquement, c'est la wilaya d'Alger et chacune de
ses 57 communes qui ont repris les prérogatives de la ville[86]. Découpages de la ville d'Alger (en rouge) au fil du temps au sein de la Wilaya d'Alger (en blanc). La Ville d'Alger À l'arrivée des Français en 1830, la médina d'Alger était une ville fortifiée qui correspond au territoire de l'actuelle commune de la casbah.
Après quelques années sous régime militaire, la vieille ville et la ville européenne constituèrent la Ville d'Alger. En 1832, la commune d'Alger fut créée. En 1835, 14 communes rurales autour d'Alger furent créées[87]. En 1848, les communes d'El Biar et Mustapha (actuellement Sidi M'Hamed) y furent rattachées
avant d'en être détachées en 1870. En 1904, la commune de Mustapha fut définitivement intégrée à la ville d'Alger qui fut divisée en 12 arrondissements pour une superficie totale de 15,64 km2. Le Grand Alger En 1959, le Grand Alger est créé avec le regroupement de 9 communes (Alger, Saint-Eugène,
Bouzareah, El Biar, Dely Brahim, Birmendreis, Kouba, Hussein-Dey et Maison-Carrée). Cet ensemble était découpé en 10 arrondissements et un territoire de 186 km2, il était dirigé par un administrateur général nommé par décret et un conseil municipal de 75 membres, chaque arrondissement étant dirigé par un
maire-adjoint[88],[89]. Après l'indépendance, l'organisation de ville d'Alger fut maintenue en 1967[90], mais il n'y eut plus d'administrateur général. En 1974, deux arrondissements furent ajoutés (Bouzareah et Bir Mourad Raïs)[91]. En 1977, les arrondissements devinrent des communes de plein exercice, mais il
fut créé le Conseil populaire de la Ville d'Alger (CPVA) regroupant les anciens arrondissements afin de poursuivre les prérogatives de l'ex-commune d'Alger. Il est à noter qu'une nouvelle entité vint s'ajouter au CPVA, il s'agit de Baraki, portant l'ensemble à 13 communes[92]. À la suite du découpage administratif
de 1984, la ville fut une nouvelle fois réorganisée en 1985 en passant à 15 communes mais la superficie fut divisée par trois, passant à 58,5 km2, en se délestant des territoires périphériques, à l'est autour d'El Harrach, à l'ouest (Bouzareah) et au sud (Bir Mourad Raïs). Elle continua à être gérée conjointement par
les communes et le CPVA mais ce dernier est placé sous la tutelle de la wilaya[93]. La wilaya remplace la ville Depuis le report des élections municipales de 1989[94], le CPVA n'existe plus. Il fut d'abord remplacé par un Conseil communal provisoire de l'agglomération urbaine d'Alger (CCPAUA)[95]. Quelques
mois plus tard, en avril 1990, deux nouvelles lois relatives à la commune et la wilaya furent adoptées[96], et les Conseils urbains coordination de la wilaya d'Alger (CUC) furent créés[97], les anciennes communes formant la ville d'Alger ayant été regroupées sous l’appellation Conseil intercommunal d'Alger. À partir
de ce moment-là, l'administration de la wilaya se substitue définitivement à celle de la ville. Ainsi, les directions et services techniques liées au CPVA furent mis sous la tutelle de la wilaya avant de devenir des EPIC. En 1997, après s'être agrandie de 24 nouvelles communes, la wilaya d'Alger fut dotée d'un statut
particulier et devient le Gouvernorat du Grand Alger (GGA), elle serait dirigée un ministre gouverneur, en l’occurrence Cherif Rahmani. Elle serait organisée en 28 communes urbaines, dénommées arrondissements urbains et en 29 communes simples[98]. Ce nouveau statut ne dura pas longtemps, puisqu'en
2000, le Gouvernorat du Grand Alger fut dissous, ayant été jugé inconstitutionnel[99]. Maires d'Alger Liste de quelques maires d'Alger 1830-1831 : Ahmed Bouderba, maire, avec M. Brugière comme commissaire du Roi. 1831-1841 : Charles Branthome, maire, avec Benjamin Cadet de Vaux, commissaire du Roi
(qui était l’une des trois fils du chimiste et pharmacien Antoine-Alexis Cadet-de-Vaux). 1832-1837 : Alexandre Pierre Cottin 1841 - ? : Louis Clément 1841-1842 : Baron Hubert 1842-1848 : François de Lévézou, comte de Vesins, ancien sous-préfet de Saint-Affrique, puis de Millau sous la Restauration, chevalier de
la Légion d'honneur 1848-1853 : M. Lechêne 1853-1858 : Jean-Baptiste Vincent de Guiroye, ancien intendant militaire. Décédé à El-Biar le 30 août 1869 à l'âge de 80 ans. 1858-1867 : Jean-Jules Sarlande 1867-1871 : M. Sarlande 1871-1873 (successivement) : François, Jean François Joseph Gastu, Wuillermoz,
Metinger 1873-1874 : Romuald Vuillermoz (né le 6 février 1820 à Saint-Claude dans le Jura, décédé le 25 décembre 1877 à Alger), avocat, transporté en Algérie à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 1874-1874 : Adolphe Blasselle 1876-1878 : Hippolyte Mongellas 1878-1881 : Dr Jean-Jules Feuillet 1881-
1898 : Auguste Guillemin 1898-1899 : Max Régis (révoqué) 1899-1900 : Edmond Voinot 1900-1901 : Max Régis 1901-1902 : Jean-André-Raphaël Antonini 1902-1908 : Frédéric Altairac 1908-1910 : M. Savignon 1910-1919 : Charles De Galland (1851-1923) 1924-1929 : Alphonse Raffi (1859-1951) 1929-1936 : M.
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