QUESTIONS-RÉPONSES : SEMAINE D'ACTION INTERNATIONALE POUR LA PRÉVENTION DE L'INTOXICATION AU PLOMB 21-27 OCTOBRE 2018

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QUESTIONS-RÉPONSES :

      SEMAINE D’ACTION INTERNATIONALE POUR LA PRÉVENTION DE
                     L’INTOXICATION AU PLOMB
                         21–27 OCTOBRE 2018

1.   Qu’est-ce que le plomb ?

Le plomb est un métal toxique naturellement présent dans l’écorce terrestre. Il a de
nombreux usages (fabrication de batteries plomb-acide pour véhicules motorisés et
stockage d’énergie, pigments et peintures, soudures, munitions, glaçures
céramiques, bijoux, jouets) et on le retrouve dans certains cosmétiques et
médicaments traditionnels. Quelques pays continuent également à l’utiliser dans
l’essence. Son traitement, son utilisation et son élimination peuvent contaminer
l’environnement et entraîner une exposition humaine. Comme le plomb est un
élément chimique, une fois libéré dans l’environnement, il y persiste et devient une
source d’exposition potentielle.

2.   Qu’est-ce que l’intoxication au plomb ?

Chez l’être humain, une exposition excessive au plomb entraîne une intoxication.
Cette exposition peut survenir lors de l’inhalation d’émanations et de particules de
plomb, par exemple dans les fonderies, ou en cas d’ingestion de poussières
contaminées par du plomb (venant, par exemple, d’une peinture au plomb en
décomposition), d’eau transportée dans des conduites en plomb et de nourriture
conservée dans un récipient couvert d’un glaçage plombifère ou soudé au plomb.
L’exposition peut être de courte durée (intoxication aiguë) ou prolongée (intoxication
chronique). On n’a pas encore déterminé de seuil au-dessous duquel l’exposition au
plomb serait sans danger. Par conséquent, certaines autorités sanitaires considèrent
que l’exposition est excessive lorsque la plombémie est supérieure à la valeur de
référence pour l’ensemble de la population. Cette valeur de référence est
généralement la moyenne géométrique des plombémies mesurées chez les 2,5 %
ou les 5 % de la population pour lesquels celles-ci sont les plus élevées, c’est-à-dire
le 97,5e ou le 95e centile respectivement. Ainsi, aux États-Unis d’Amérique, le
97,5e centile de plombémie chez l’enfant de moins de six ans est de 5 µg/dL (1).
Cette même plombémie correspond au 98e centile pour les enfants de moins de sept
ans en France (2).

3.   Quels sont les effets de l’exposition au plomb sur la santé ?

Le plomb n’a aucune fonction biologique dans l’organisme. Il s’accumule dans
l’organisme et touche pratiquement tous les systèmes organiques. Le plomb peut
avoir des effets chroniques et néfastes chez des personnes de tout âge, mais il est
particulièrement nocif pour les enfants. En effet, pendant son développement, le
système nerveux est vulnérable face aux effets toxiques du plomb même à des
niveaux d’exposition qui n’entraînent pas de symptômes et de signes évidents.
L’exposition au plomb au début de l’enfance peut entraîner une diminution des
capacités cognitives, une dyslexie, un déficit de l’attention et des comportements
antisociaux. L’exposition au plomb peut également entraîner une hypertension
artérielle et une insuffisance rénale et être toxique pour le système immunitaire et
l’appareil reproducteur.

L’absorption de grandes quantités de plomb peut entraîner un coma, des convulsions
voire le décès. Les enfants qui survivent à une grave intoxication au plomb en
gardent parfois des séquelles neurologiques définitives qui peuvent se manifester
par une surdité ou un retard mental.

Selon les estimations de l‘Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME),
élaborées à partir des données de 2016, l’exposition au plomb était responsable de
540 000 décès et de 13,9 millions d’années de vie perdues en raison de handicaps
et de décès (années de vie corrigées de l’incapacité (DALY)) dus aux effets à long
terme sur la santé. Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus touchés
par ce phénomène. L’IHME a également estimé que l’exposition au plomb était
responsable de 63,8 % de la charge mondiale des déficiences développementales et
intellectuelles idiopathiques (c’est-à-dire sans cause connue comme, par exemple,
des facteurs génétiques), de 3 % de la charge mondiale des cardiopathies
ischémiques et de 3,1 % de la charge mondiale des accidents vasculaires cérébraux
(3).

4.    Quels sont les coûts engendrés par l’exposition au plomb ?

L’exposition au plomb engendre des coûts économiques directs et indirects : coût du
traitement des intoxications au plomb, coûts sociaux tels que la nécessité de mettre
en place une éducation spécialisée pour combattre les déficiences intellectuelles
induites par le plomb et les pertes de productivité dues à la baisse du quotient
intellectuel (QI). On estime que les coûts économiques imputables aux
conséquences neurodéveloppementales de l’exposition au plomb durant l’enfance
s’élèvent à 1,2 % du produit intérieur brut mondial (PIB) en 2011. En termes de
pertes de PIB au niveau régional, le coût a été estimé à 4,03 % en Afrique, à 2,04 %
en Amérique latine et aux Caraïbes et à 1,88 % en Asie (4).

5.     Quelles sont les sources d’exposition humaine au plomb ?

Le plomb ayant de multiples usages, les sources d’exposition potentielles sont
nombreuses. On peut citer, parmi les plus importantes, la pollution de
l’environnement en raison du recyclage des batteries plomb-acide et du contrôle
insuffisant des opérations d’extraction et de fusion, l’utilisation de remèdes
traditionnels contenant du plomb, les glaçures céramiques au plomb présentes dans
les récipients à usage alimentaire, et les peintures au plomb. L’essence au plomb
était autrefois une source importante d’exposition, mais elle n’est pratiquement plus
utilisée dans aucun pays. Le plomb, cependant, est toujours utilisé pour la fabrication
de certains carburants destinés aux petits avions.

6.    Quel est l’impact des batteries plomb-acide usagées en tant que source
d’exposition au plomb ?

Les batteries plomb-acide sont utilisées pour les véhicules à moteur, pour le
stockage de l’énergie produite par les panneaux solaires et les turbines éoliennes
ainsi que pour les sources d’alimentation de secours. Avec le développement de
sources d’énergie renouvelable qui va de pair avec le besoin de batteries de
stockage, ainsi que la demande grandissante de véhicules automobiles
parallèlement au développement économique des pays, la demande en batteries
plomb-acide va continuer à augmenter. Environ 85 % de la consommation mondiale

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de plomb provient de la production de ces batteries, et plus de la moitié de cette
demande est satisfaite grâce au recyclage (5).

Le plomb, sous forme d’émanations, de particules ou de poussières, peut être rejeté
à toutes les étapes du processus de recyclage, que ce soit lors de la vidange et du
broyage des batteries, ou de la fusion et du raffinage du plomb. La pollution de
l’environnement liée au recyclage peut être considérable et entraîner une exposition
importante pour les travailleurs et les communautés environnantes. Les personnes
impliquées dans le recyclage, qui ne se lavent pas et ne changent pas d’habits avant
de quitter leur travail, peuvent amener des sources de contamination au plomb à leur
domicile et provoquer une exposition des membres de leur foyer.

Pour empêcher la dissémination de plomb, il est nécessaire de procéder aux
contrôles mécaniques appropriés, de bien former les personnels, de fournir des
équipements de protection et de faire appliquer des normes professionnelles et
environnementales. Dans de nombreuses régions du monde où le plomb est recyclé,
ces mesures ne sont pas en vigueur ou pas appliquées. Le recyclage sauvage ou
« d’arrière-cour » est largement pratiqué dans de nombreux pays à revenu faible ou
intermédiaire et a provoqué des intoxications au plomb graves, voire même mortelles
(6,7).

7.   Qu’est-ce que la peinture au plomb ?

Dans le contexte des mesures prises en vue d’éliminer les peintures au plomb, le
terme « peinture » englobe les vernis, les laques, les teintures, les émaux, les
glaçures, les apprêts et les autres revêtements. Une peinture est généralement un
mélange formulé de résines, de pigments, de matières de charge, de solvants et
d’autres additifs. Une peinture au plomb est une peinture à laquelle on a ajouté un ou
plusieurs composés du plomb pour lui conférer des propriétés spécifiques telles que
la couleur, la résistance à la corrosion ou la vitesse de séchage. Des composants du
plomb sont principalement ajoutés à certaines peintures à base de solvant, telles que
les peintures (brillantes) à l’émail. La teneur en plomb d’une peinture peut aller de
moins de 90 ppm (90 mg/kg) à plus de 100 000 ppm (100 000 mg/kg). Les peintures
sans plomb ajouté peuvent contenir du plomb ayant contaminé les matières
premières utilisées pour la fabrication, mais lorsque le fabricant prend soin de se
fournir en matières premières non contaminées la teneur en plomb est généralement
bien inférieure à 90 ppm.

Les données relatives à la peinture au plomb collectées dans l’ensemble du monde
montrent que dans chaque pays où les études ont été conduites, il existe des
entreprises du secteur qui produisent des peintures dont la teneur en plomb est
inférieure à 90 ppm. C’est la preuve que les producteurs locaux sont en mesure
d’éliminer le plomb dans l’ensemble des peintures (8). Par ailleurs, dans la plupart
des pays où il n’y a pas de réglementation en vigueur pour limiter l’utilisation de la
peinture au plomb, les peintures à usage domestique contenant des niveaux
dangereux de plomb sont en règle générale largement présentes sur le marché. Pour
en savoir plus sur les données relatives à la peinture au plomb dans l’ensemble du
monde, cliquer ici.

8.   Pourquoi la peinture au plomb est-elle une source importante
d’exposition humaine ?

La peinture au plomb est encore utilisée dans la majorité des pays et, depuis
l’abandon de l’essence au plomb, c’est l’une des principales sources d’exposition

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domestique des enfants au plomb. Une peinture au plomb intacte ne présente aucun
danger, mais au fur et à mesure qu’elle vieillit, la peinture commence à s’écailler et à
tomber en fragments et en poussière qui contaminent l’environnement domestique.
Ce processus de vieillissement peut être très rapide sous certains climats. Les
fragments de peinture et la poussière sont facilement avalés par les enfants qui
jouent par terre et portent souvent leurs mains à la bouche. Certains enfants
attrapent compulsivement des fragments de peinture sur les murs et les ingèrent. La
suppression de la peinture au plomb, par exemple lors de travaux de rénovation des
logements ou d’entretien de structures peintes, telles que les ponts, peut aussi
entraîner un dégagement de poussières contaminées par du plomb si des mesures
de sécurité ne sont pas prises.

Les peintures au plomb peuvent rester une source d’exposition pendant de
nombreuses années. Même dans les pays qui ont interdit ces peintures il y a
plusieurs décennies, on en trouve encore dans de nombreux logements. Plus tôt les
peintures au plomb seront interdites dans un pays, plus vite cet héritage toxique sera
éliminé.

9.    Quels sont les coûts économiques de la peinture au plomb ?

Dès que la peinture a été appliquée dans l’habitation, elle devient une source
potentielle d’exposition au plomb, en particulier lorsque la peinture commence à
vieillir et à s’écailler. En France, le nombre d’enfants qui présente une plombémie
supérieure à 10 µg/dL est désormais réduit, mais 74 % des cas restent liés à des
logements de mauvaise qualité où il y a de la peinture au plomb (9).

Aux États-Unis d’Amérique, les logements les plus anciens ayant de la peinture au
plomb ont également été identifiés comme un facteur de risque de plombémie élevée
chez les enfants (10).

Le retrait de la peinture au plomb a un coût, en particulier du fait que des mesures
doivent être prises pour éviter la contamination de l’environnement par le plomb lors de
l’enlèvement et de l’élimination. En France, d’après les données de 2008, on a estimé
que le coût de réhabilitation de tous les logements qui comportent de la peinture au
plomb pourrait se chiffrer entre €133,1 millions et €342,5 millions (soit entre
US $193,8 millions et US $498,7 millions au taux de change de 2008) (9). Aux
États-Unis d’Amérique, ces coûts pour des maisons où vivent des jeunes enfants ont
été estimés entre US $1,2 milliard et US $11,0 milliards en 2009 (10).

Des analyses en termes de coûts/avantages ont conclu que l’investissement dans la
réduction de l’usage de la peinture au plomb générait des bénéfices considérables.
En France, selon les estimations, le bénéfice net a été estimé à €3,78 milliards (soit
US $5,5 milliards au taux de change de 2008) (9). Ces bénéfices ont été calculés sur
la base des coûts évités : au niveau de la santé pour la prise en charge de
l’exposition au plomb et sur le plan social, par exemple, les coûts induits par la
réduction du QI, la nécessité d’une éducation spécialisée et la perte irréversible de
revenus. Aux États-Unis d’Amérique, on a estimé que chaque dollar investi dans la
lutte contre les dangers de la peinture au plomb rapportait US $17 à US $221 (10).

Évidemment, du point de vue du rapport coût/efficacité, la meilleure solution est
d’empêcher complètement l’utilisation de la peinture au plomb. L’arrêt de cette
utilisation ne s’accompagne pas forcément de frais importants et plusieurs fabricants
sont déjà parvenus à reformuler leurs produits pour éviter d’y ajouter du plomb (11).

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10. Qu’est-ce que l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au
plomb et quels sont ses objectifs ?

L’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb est dirigée
conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et par le Programme
des Nations Unies pour l’environnement (ONU Environnement), conformément à
leurs mandats respectifs.

Il s’agit d’une initiative de nature volontaire et collaborative destinée à canaliser et à
stimuler les efforts de diverses parties prenantes en vue d’atteindre les objectifs
spécifiques suivants à l’échelle internationale : empêcher l’exposition des enfants
aux peintures au plomb et réduire au maximum l’exposition des travailleurs à ces
peintures. Ces parties prenantes sont des gouvernements, des organisations
intergouvernementales et des acteurs non étatiques, y compris de la société civile,
des organismes régionaux, des organisations philanthropiques, des institutions
universitaires, les médias et le secteur privé. Des particuliers peuvent également
participer. L’objectif plus large de l’Alliance est de promouvoir un arrêt progressif de
la fabrication et de la commercialisation de peintures contenant du plomb afin
d’éliminer les risques dus à ces peintures.

L’Alliance a été créée suite à l’appel lancé, en 2002, par les gouvernements lors du
Sommet mondial pour le développement durable en vue d’éliminer progressivement
les peintures au plomb. En 2009, la deuxième session de la Conférence
internationale sur la gestion des produits chimiques a permis de faire le point des
progrès accomplis à cet égard. Les participants à cette conférence ont noté que le
Partenariat pour des carburants et véhicules propres était parvenu à éliminer
progressivement l’utilisation de l’essence au plomb et ont soutenu la création d’un
partenariat mondial en vue de promouvoir l’élimination progressive des peintures au
plomb. En 2015, l’élimination mondiale des peintures au plomb d’ici à 2020 a été
reconnue à nouveau comme priorité mondiale lors de la quatrième session de la
Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques.

Pour plus d’informations sur l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au
plomb et pour savoir comment en devenir partenaire, cliquer ici.

11. Que peuvent faire les États Membres pour éliminer les peintures au
plomb ?

Les composés du plomb utilisés comme pigments et pour faciliter le séchage
peuvent être remplacés par des substances plus sûres. Des études ont montré que
l’utilisation de ces substances, disponibles depuis plusieurs années, ne fait pas
augmenter sensiblement le coût de la peinture (8). La question du plomb reste,
cependant, mal connue et de nombreux pays ne disposent pas de normes
obligatoires concernant les peintures au plomb.

Dans les pays où les peintures au plomb sont encore disponibles, les pouvoirs
publics devraient instaurer une législation ayant force obligatoire afin d’en interdire
ou d’en limiter l’utilisation. On peut, par exemple, interdire l’utilisation de tous les
composés du plomb dans la peinture ou fixer un seuil, le plus bas possible,
concernant la teneur en plomb autorisée dans les peintures. Pour plus d’informations
sur l’instauration d’une législation ayant force obligatoire, y compris une loi-modèle et
des orientations pour la réglementation des peintures au plomb (actuellement
disponibles en anglais, en espagnol et en russe et bientôt dans d’autres langues),
consulter le site Web de l’ONU Environnement à l’adresse
www.unep.org/noleadinpaint.

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On peut aussi mettre en œuvre d’autres mesures, comme l’obligation d’utiliser des
peintures sans plomb dans les bâtiments publics tels que les écoles et les hôpitaux
et l’information du grand public au sujet des dangers du plomb afin de favoriser
l’achat de peintures sans plomb. Cette pression sur le marché peut encourager les
fabricants de peintures à prendre volontairement des mesures pour cesser d’ajouter
des composés du plomb dans leurs produits.

L’élimination graduelle de l’essence au plomb a montré à quel point de telles
mesures pouvaient porter leurs fruits. Dans de nombreux pays la plombémie
moyenne dans la population a beaucoup baissé grâce à l’interdiction de l’essence au
plomb et à d’autres mesures dans le même sens.

Dans son plan d’activités, l’Alliance mondiale fixe pour tous les pays une cible
consistant à adopter d’ici 2020 des lois, règlements, normes et/ou procédures
juridiquement contraignant(e)s en vue d’encadrer la production, l’importation, la
vente et l’utilisation des peintures au plomb. Cette cible accorde une attention
particulière à l’élimination des peintures décoratives contenant du plomb et des
peintures au plomb destinées à d’autres applications très susceptibles de contribuer
à l’exposition des enfants au plomb. Toutefois l’objectif est d’encadrer l’utilisation du
plomb dans toutes les peintures. Au 31 juillet 2018, 70 pays avaient informé le
secrétariat de l’Alliance mondiale que de telles mesures avaient été adoptées, et
22 autres pays avaient déclaré que de telles mesures étaient prévues ou en cours de
mise au point. Pour plus d’informations sur le statut des mesures juridiquement
contraignantes, cliquer ici.

L’élimination progressive de la peinture au plomb d’ici à 2020 est l’une des mesures
prioritaires à mettre en œuvre par les gouvernements. Elle est inscrite dans la feuille de
route pour accroître la participation du secteur de la santé dans l’Approche stratégique
de la gestion internationale des produits chimiques, dans la perspective de l’objectif fixé
pour 2020 et au-delà, de l’OMS. Dans la décision WHA70(23), la Soixante-Dixième
Assemblée mondiale de la Santé a approuvé cette feuille de route.

12.    Comment l’élimination de la peinture au plomb favorisera-t-elle la
réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ?

L’élimination de la peinture au plomb permettra d’empêcher à l’avenir les expositions
au plomb et les effets toxiques qu’elles provoquent, ainsi que la contamination de
l’environnement causée par l’écaillement ou l’élimination. Ainsi, elle favorisera la
réalisation des ODD suivants :

3.9 : d’ici à 2030, réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des
substances chimiques dangereuses et à la pollution et à la contamination de l’air, de
l’eau et du sol.

12.4 : d’ici à 2020, parvenir à une gestion écologiquement rationnelle des produits
chimiques et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux
principes directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire nettement leur
déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la
santé et l’environnement.

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13. En quoi consiste la semaine d’action internationale pour la prévention de
l’intoxication au plomb ?

La semaine d’action internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb est
une initiative de l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb. Elle
est organisée chaque année, la dernière semaine d’octobre. Son but est d’attirer
l’attention sur la nécessité de prendre des mesures pour lutter contre les effets de
l’exposition au plomb sur la santé, en particulier chez l’enfant. La semaine vise
notamment à amener les gouvernements, l’industrie et les consommateurs à agir
davantage pour éliminer les peintures au plomb.

Les partenaires de cette campagne sont le Programme des Nations Unies pour
l’environnement (ONU Environnement), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS),
les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique,
l’Environmental Protection Agency des États-Unis d’Amérique et l’IPEN, en
partenariat avec l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb afin de
soutenir les activités menées dans le cadre de la campagne, par exemple en mettant
au point des supports de campagne en plusieurs langues qui seront utilisés au
niveau local, régional ou national. Ces supports sont publiés sur le site Web de
l’OMS.

Au cours de la semaine, plusieurs activités auront lieu dans le monde. Celles-ci
seront organisées notamment par des groupes communautaires, des services de
santé publique, des universités et des ministères. Les informations relatives à la
semaine d’action et les supports de campagne sont disponibles ici.

14.    Que puis-je faire ?

L’une des façons de vous protéger et de protéger votre famille de l’exposition au
plomb est d’être attentif. Vous devez essayer d’obtenir des informations sur les
sources d’exposition au plomb dans votre communauté et éviter d’acheter des
produits pouvant contenir du plomb. Par exemple, quand vous achetez de la
peinture, lisez l’étiquette pour voir si le plomb y est mentionné. En cas de doute,
demander à un vendeur ou au fabricant si cette peinture contient éventuellement du
plomb. Si vous savez que la législation de votre pays n’impose pas de contrôle de la
teneur en plomb, faites pression sur les responsables politiques pour qu’ils agissent.

Si vous prévoyez de rénover un bâtiment ou de repeindre des meubles, et si vous
pensez que la peinture d’origine peut contenir du plomb, demandez conseil à un
expert sur les méthodes permettant de décaper la peinture en toute sécurité.

En outre, si vous achetez des cosmétiques ou des médicaments traditionnels,
choisissez uniquement des produits de fabricants reconnus car de fortes teneurs en
plomb ont été signalées dans certains de ces articles.

Lorsque vous achetez une batterie neuve pour votre voiture, rapportez l’ancienne
chez le distributeur ou dans un centre de recyclage agréé. Ne jetez pas la batterie
usagée à la poubelle et ne la faites pas recycler de manière officieuse ou dans un
centre non agréé.

15. Comment l’OMS lutte-t-elle contre le problème du plomb et ses effets sur
la santé ?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère que le plomb est l’une des
10 substances chimiques les plus préoccupantes en termes de santé publique et les

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États Membres doivent donc prendre des mesures pour protéger la santé des
travailleurs, des enfants et des femmes en âge de procréer.

Pour mieux faire connaître les dangers du plomb et la nécessité de les prévenir,
l’OMS a publié sur son site Web plusieurs informations sur le plomb, y compris des
documents à l’intention des décideurs, des orientations techniques et des supports
pour la sensibilisation. Parmi ces informations se trouvent des données sur les
aspects sanitaires du recyclage des batteries plomb-acide usagées (7). Toutes les
informations de l’OMS relatives au plomb sont disponibles ici.

Pour aider les décideurs, les autorités de santé publique et les professionnels de la
santé à mettre en œuvre des mesures pour protéger les enfants et les adultes des
effets de l’exposition au plomb sur la santé, l’OMS met au point des lignes directrices
fondées sur des bases factuelles concernant la prévention et la prise en charge de
l’intoxication au plomb.

Comme les peintures au plomb restent une source d’exposition dans de nombreux
pays, l’OMS s’est associée à l’ONU Environnement afin de créer l’Alliance mondiale
pour l’élimination des peintures au plomb.

La Soixante-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé a reconnu la participation
de l’OMS à l’action de l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb ;
elle a approuvé l’élaboration d’une feuille de route pour le secteur de la santé dans la
perspective d’atteindre l’objectif dans l’Approche stratégique de la gestion
internationale des produits chimiques fixé pour 2020, à savoir une prise en charge
rationnelle des produits chimiques et de tous les déchets, et la réalisation des cibles
correspondantes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030
(résolution WHA69.4). La feuille de route pour accroître la participation du secteur de
la santé dans l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits
chimiques, dans la perspective de l’objectif fixé pour 2020 et au-delà a ensuite été
approuvée par la Soixante-Dixième Assemblée mondiale de la Santé dans la
décision WHA70(23). Dans cette feuille de route l’élimination des peintures au plomb
d’ici à 2020 est considérée comme l’une des mesures prioritaires à mettre en œuvre
par les gouvernements.

Références

1. US CDC Advisory Committee on Childhood Lead Poisoning Prevention. Low
   Level Lead Exposure Harms Children: A Renewed Call for Primary Prevention.
   Atlanta: US Centers for Disease Control and Prevention; 2012
   (http://www.cdc.gov/nceh/lead/acclpp/
   final_document_030712.pdf, consulté le 18 juillet 2018).

2. Détermination de nouveaux objectifs de gestion des expositions au plomb.
   Synthèse et recommandations. Paris : Haut Conseil de la santé publique, 2014
   (http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=444, consulté le 18 juillet
   2018).

3. Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME). GBD Compare. Seattle, WA:
   IHME, University of Washington, 2016. (http://vizhub.healthdata.org/gbd-
   compare, consulté le 18 juillet 2018).

                                           8
4. Attina TM, Trasande L. Economic Costs of Childhood Lead Exposure in Low- and
   Middle-Income Countries. Environ Health Perspect. 2013;121(9): 1097–1102
   (https://ehp.niehs.nih.gov/1206424, consulté le 18 juillet 2018).

5. Leads Facts [site Web]. Londres: International Lead Association, 2018
   (https://www.ila-lead.org/lead-facts, consulté le 18 juillet 2018).

6. Haefliger P, Mathieu-Nolf M, Lociciro S, Ndiaye C, Coly M, Diouf A et al. Mass
   lead intoxication from informal used lead-acid battery recycling in Dakar, Senegal.
   Environmental Health Perspectives. 2009; 117(10):1535–1540
   (https://ehp.niehs.nih.gov/0900696/, consulté le 18 juillet 2018).

7. Recyclage des batteries au plomb usagées : note d’information pour le secteur
   de la santé. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2017
   (http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/259443/WHO-FWC-PHE-EPE-
   17.02-fre.pdf?sequence=1, consulté le 18 juillet 2018).

8. Lead in solvent-based paints for home use global report. Stockholm: IPEN; 2017
   (http://ipen.org/documents/lead-solvent-based-paints-home-use-global-report,
   consulté le 18 juillet 2018).

9. Pichery C, Bellanger M, Zmirou-Navier D, Glorennec P, Hartemann P. Grandjean
   P. Childhood lead exposure in France: benefit estimation and partial cost-benefit
   analysis of lead hazard control. Environmental Health. 2011;10:44
   (https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/1476-069X-10-44, consulté
   le 18 juillet 2018).

10. Gould E. Childhood Lead Poisoning: Conservative Estimates of the Social and
    Economic Benefits of Lead Hazard Control. Environ Health Perspect, 2009;117:
    1162–1167 (http://ehp.niehs.nih.gov/0800408/, consulté le 18 juillet 2018).

11. Brosché S, Denney V, Weinberg J, Calonzo MC, Withanage H, Clark S. Asia
    Regional Paint Report. IPEN; 2014 (http://ipen.org/sites/default/files/documents/
    Asia%20Regional%20Paint%20Report%20final.pdf, consulté le 18 juillet 2018).

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                                          9
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