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A L É CI T SP P OR RBC GESTION DE PATRIMOINE P RA PERSPECTIVES MONDIALES A P E R Ç U 2 0 1 6 Il se peut que les marchés financiers ressentent les effets d’une hausse des taux par la Réserve fédérale, mais l’économie mondiale devrait tenir le coup. Tout un patrimoine à partager.
Perspectives mondiales Aperçu 2016 Perspectives d’avenir L ’an dernier, nous avions constaté à quel point l’économie mondiale était soudainement devenue asynchrone après avoir évolué, pendant cinq ans, au rythme des mouvements d’appétit et d’aversion pour le risque imposés par la crise mondiale. En 2015, des divergences encore plus profondes se sont fait jour ; la Réserve fédérale s’est dite prête à relever les taux d’intérêt tandis que d’autres banques centrales ont accentué la stimulation, les rendements des marchés émergents ont été liés à un engagement (ou à l’absence d’un engagement) envers des réformes structurelles, et les économies productrices de pétrole ont composé avec un effondrement des prix des marchandises qui a été salué par les importateurs de pétrole. Au cours de la deuxième moitié de l’année, toutefois, d’importantes synchronicités sont apparues : les économies développées (Amérique du Nord, Europe et Japon) ont toutes enregistré une croissance positive, et elles semblent vouloir accélérer le pas en 2016. De fait, c’est ce que nous prévoyons. Ces perspectives encourageantes sont sur le point de subir leur premier test, car la Réserve fédérale amorcera un processus de normalisation de la politique qui sera graduel et pluriannuel, selon nous. Parallèlement, de nombreuses autres banques centrales devraient adopter de nouvelles mesures de relance. L’un des résultats possibles serait une instabilité du marché. La question clé est de savoir s’il y aura des répercussions négatives sur la croissance économique. Pour les économies développées, en particulier les États-Unis, nous ne croyons pas. Nous nous attendons à ce que les marchés boursiers et obligataires passent une partie du premier semestre de 2016 à s’ajuster à ce nouveau régime. Toutefois, graduellement, les marchés boursiers se concentreront sur l’amélioration des perspectives de bénéfices qui devrait accompagner une croissance économique modérée. Même dans un contexte de stabilité modeste des marchés de l’énergie, nous croyons que les investisseurs en actions obtiendront de bons résultats durant l’année, et ce n’est pas fini. Les marchés obligataires tiennent compte d’une « croissance modérée ». Une croissance mondiale plus rapide que prévu (qui est une possibilité) poserait des défis plus importants. Rajan Bansi Jim Allworth Coprésident Coprésident Comité des Services-conseils en Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille gestion mondiale de portefeuille Toronto, Canada Vancouver, Canada 2 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Perspectives mondiales Aperçu 2016 Table des matières 4 Des assises pour l’accroissement du patrimoine Les actions de qualité ont tendance à résister à l’épreuve du temps, surtout quand les portefeuilles sont confrontés à des défis ou à de la volatilité. Gage de qualité, les actions à dividendes croissants devraient selon nous être utilisées par les investisseurs comme assises des portefeuilles d’actions. 8 Cycle prolongé Portés par la confiance des consommateurs et la poursuite du cycle du crédit, les États-Unis continueront de mener une reprise de la croissance économique mondiale. Les actions pourraient éprouver des difficultés en début d’année, mais l’optimisme devrait prévaloir à nouveau au deuxième semestre. 13 Lentement et faiblement Oui, une hausse des taux aura (enfin) lieu. Non, vous n’avez pas à vous en inquiéter. Bien qu’il soit habituellement difficile d’interpréter les propos de la Réserve fédérale, cette dernière a clairement indiqué que ce cycle suivra une trajectoire peu prononcée et délibérée au fil du retour progressif à la normale de la politique monétaire. 16 Des marchés (pas si) émergents Après avoir été les favoris des investisseurs, de nombreux grands marchés émergents ont traversé des périodes difficiles dans la foulée du ralentissement en Chine. Des difficultés persisteront en 2016, mais une amélioration devrait finir par se faire jour, surtout pour ceux qui procéderont aux réformes promises. 20 Élection 2016 : prévoyez l’imprévu La route vers la Maison-Blanche a emprunté des détours étonnants. Au vu de l’élection à venir dans un an, nous croyons que les deux partis ont des raisons d’être optimistes – et pessimistes – et que les actions pourraient offrir des rendements supérieurs à la moyenne pour une année d’élection. 24 Position de RBC en matière de placements pour 2016 Nous vous présentons un sommaire des perspectives des analystes et des stratèges des diverses régions de RBC Gestion de patrimoine sur l’économie, le marché boursier, le marché des titres à revenu fixe, les marchandises et les devises. Voir la section Renseignements importants à la page 29. Toutes les valeurs sont en dollars américains et établies au 30 novembre 2015, à la clôture du marché (sauf indication contraire). 3 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Des assises pour l’accroissement du patrimoine L’effet cumulatif du réinvestissement des dividendes est un puissant outil d’élaboration de portefeuilles. Nous croyons qu’une bonne stratégie pour optimiser le potentiel d’un portefeuille consiste à rechercher des sociétés de qualité ayant constamment haussé leurs dividendes dans le passé. A u cours des dernières années, les investisseurs ont eu peine à générer des revenus compte tenu de la faiblesse des taux obligataires et de la volatilité boursière. Les dividendes peuvent aider à apaiser ces deux préoccupations en fournissant des rendements en revenu attrayants et en offrant une composante de rendement boursier plus fiable que l’appréciation des cours. Une croissance soutenue du dividende est un indicateur simple, mais généralement efficace de la qualité d’un placement. Nous pensons que les sociétés qui ont des antécédents de croissance constante des dividendes représentent la clé de voûte des portefeuilles d’actions. L’importance des dividendes Mark Allen La puissance des dividendes découle de l’effet cumulatif du réinvestissement. On Toronto, Canada constate très bien cet effet en comparant le rendement total d’un portefeuille d’actions mark.d.allen@rbc.com (appréciation des cours + dividendes réinvestis) à la simple appréciation des cours. L’écart entre les deux devient très prononcé à long terme. Une somme de 100 000 $ investie dans l’indice composé S&P/TSX il y a 40 ans aurait aujourd’hui une valeur de plus de 4,5 millions de dollars si les dividendes avaient été réinvestis. En revanche, la seule appréciation des cours n’aurait donné au portefeuille qu’une valeur de 1,3 million de dollars. Dans ce scénario, le réinvestissement des dividendes représente 66 % de la valeur actualisée totale du portefeuille, contre 32 % pour l’appréciation des cours et seulement 2 % Peter Dawkins pour le placement initial de 100 000 $. Toronto, Canada peter.dawkins@rbc.com Toutes les valeurs sont en dollars canadiens dans cet article. 4 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Accroissement du patrimoine Rendements totaux du S&P/TSX et appréciation des cours pour un placement de 100 000 $ 6 000 000 $ 4 554 698 $ Réinvestissez vos 5 000 000 $ Rendement total dividendes pour faire fructifier Le réinvestissement 4 000 000 $ votre patrimoine. des dividendes est manifestement un 3 000 000 $ outil puissant... 2 000 000 $ 1 362 901 $ 1 000 000 $ Appréciation du titre 100 000 0 $$ sept. 1975 sept. 1983 sept. 1991 sept. 1999 sept. 2007 sept. 2015 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données du troisième trimestre de 1975 au troisième trimestre de 2015 La puissance des actions à dividendes croissants Le réinvestissement des dividendes est manifestement un outil puissant. Cependant, nous croyons que les investisseurs peuvent optimiser le potentiel d’un portefeuille en choisissant des sociétés de qualité qui ont un dividende durable et croissant. S&P Dow Jones Indices suit le rendement des actions à dividendes croissants au moyen de l’indice de dividendes canadiens Aristocrates S&P/TSX. Cet indice mesure le rendement des sociétés qui figurent dans l’indice S&P de l’ensemble du marché canadien et qui ont constamment haussé leurs dividendes depuis au moins cinq ans. Les données recueillies depuis la création de l’indice (décembre 2001) montrent la puissance d’un placement dans des actions à dividendes croissants ; une somme de 100 000 $ investie à ce moment-là vaudrait 427 990 $ aujourd’hui, contre 249 769 $ pour le même placement dans l’indice composé S&P/TSX. Rendements totaux d’un placement de 100 000 $ 500 000 $ Indice de dividendes Aristocrates S&P/TSX 400 000 $ Rendement total Les actions 427 990 $ à dividendes croissants ont 300 000 $ progressé plus 249 769 $ rapidement que 200 000 $ l’indice général. 100 000 $ Indice S&P/TSX Rendement total 0$ déc. 2001 déc. 2004 déc. 2007 déc. 2010 déc. 2013 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données du quatrième trimestre de 2001 au troisième trimestre de 2015 Quelles actions acheter ? Pour déterminer quelles actions, dans cette optique, offrent une occasion intéressante, nous avons examiné la croissance des dividendes de toutes les actions cotées du S&P/TSX hors du secteur des ressources depuis 15 ans. Nous avons ensuite choisi les sociétés qui ont constamment relevé leurs dividendes au cours de cette période et qui étaient également des recommandations selon notre Liste des actions canadiennes vedettes et le Portefeuille dirigé d’actions axé sur le revenu. 5 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Accroissement du patrimoine Cette approche nous a permis de retenir 16 actions, aux rendements impressionnants. Sur cinq ans, les 16 actions ont offert des rendements annualisés totaux de 5 % ou plus, et 12 des rendements de 10 % ou plus. Sur 15 ans, 15 actions ont offert des rendements annualisés totaux de 5 % ou plus, et 9 des rendements de 10 % ou plus. Soulignons également qu’aucune de ces actions n’a jamais affiché un rendement total négatif sur une période de 5, 10 ou 15 ans. Rendement total – Taux de croissance annuel composé Actions à dividendes croissants choisies du S&P/TSX Les sociétés 25 % TCAC 5 ans à dividendes TCAC 10 ans croissants ont 20 % TCAC 15 ans régulièrement Rend. total (TCAC) 15 % offert des rendements 10 % robustes et stables. 5% 0% CTC.A CNR SAP TD OCX NA BAM.A MRU CIX FTS BMO TIH T SJR.B TRI BNS -5 % Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au troisième trimestre de 2015 Valorisation et perspectives des dividendes Pour déterminer lesquelles de ces 16 actions présentent actuellement les valorisations les plus intéressantes, le graphique ci-dessous montre leurs ratios cours/bénéfice actuels en regard de la moyenne sur 10 ans. Précisons que plusieurs titres du secteur de la finance se trouvent du côté droit du graphique, ce qui indique qu’ils se négocient sous les moyennes historiques. À l’autre extrémité, plusieurs des titres du secteur de la consommation semblent avoir atteint leur pleine valeur d’un point de vue historique. Comme vous pouvez le voir à la page suivante, les titres individuels de notre groupe qui semblent posséder les meilleures perspectives de croissance des dividendes l’an prochain sont : Canadien National (CNR), Brookfield Asset Management (BAM/A), Saputo (SAP) et TELUS (T). Ratios cours-bénéfice Actions à dividendes croissants choisies de l’indice S&P/TSX Les valorisations 30x C/B P2015 des banques 25x C/B moyen – 10 ans canadiennes sont modestes. 20x 15x C/B 10x 5x 0x CTC.A CNR SAP TD NA BAM.A FTS MRU CIX BMO TIH T SJR.B TRI BNS Remarque : Exclut OCX, qu’il est préférable d’estimer au moyen de la valeur de l’actif net. Sources : RBC Gestion de patrimoine, RBC Marchés des Capitaux, estimations consensuelles de Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au troisième trimestre de 2015 6 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Accroissement du patrimoine Croissance des dividendes (P2016/P2015) Actions à dividendes croissants choisies du S&P/TSX Une croissance 25 % continue des 20 % dividendes est Croissance des dividendes prévue pour 15 % toutes les (P2016/P2015) 10 % actions choisies. 5% 0% SAP CIX FTS TIH SJR.B CTC.A TRI CNR BNS TD NA BAM.A MRU BMO T Remarque : Les prévisions consensuelles de Bloomberg en matière de dividendes ne sont pas disponibles pour OCX. Sources : RBC Gestion de patrimoine, estimations consensuelles de Bloomberg ; données prises en compte jusqu’au troisième trimestre de 2015 Conclusion Les sociétés qui ont été capables d’accroître leurs dividendes sur une longue période sont habituellement des entreprises de qualité et bien gérées qui devraient encore offrir des rendements fiables à long terme. Lorsque les bénéfices de ces entreprises augmentent et que les investisseurs réinvestissent les dividendes, nous estimons que l’effet cumulatif de l’accroissement du patrimoine devient attrayant. 7 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Cycle prolongé Notre position à long terme en matière de placements continuera de privilégier les actions jusqu’à ce que les conditions du crédit se resserrent au point de rendre un repli économique inévitable. Pour l’heure, nous croyons que cela ne surviendra pas avant plusieurs années. À court terme, les marchés boursiers pourraient être déstabilisés par la première hausse des taux de la Réserve fédérale, la volatilité des devises et l’instabilité du secteur de l’énergie. On ne sait si la correction/consolidation des derniers mois est terminée. D’ici au deuxième semestre, nous nous attendons à ce que le marché haussier à long terme qui a commencé au début de 2009 reprenne son cours. D epuis quatre ans, notre position à l’égard des placements s’appuie sur la prévision d’un retour graduel de l’économie mondiale à des niveaux plus normaux, sous l’influence des États-Unis. Notre prémisse n’a pas changé. Janet Engels Il reste beaucoup à faire. Le retrait complet des politiques monétaires non orthodoxes New York, États-Unis de nombreuses banques centrales prendra au moins trois à cinq ans, selon nous, tandis janet.engels@rbc.com que le retour de la dette nationale des divers pays aux niveaux d’avant la crise pourrait prendre une génération. Cela dit, l’économie américaine s’est stabilisée à un taux de croissance satisfaisant de 2,0 %-2,5 %, et le secteur privé a crû à un rythme plus dynamique d’au moins 3,0 % à chacune des trois dernières années. Ces résultats ont été obtenus malgré une succession d’importants phénomènes météorologiques (dont l’ouragan Sandy), une grève portuaire sur la côte ouest et un repli du secteur de l’énergie ayant miné la croissance du PIB. Jim Allworth Vancouver, Canada Hors des États-Unis, la croissance économique des pays développés s’améliore dans jim.allworth@rbc.com presque tous les cas. Le rythme d’expansion en Europe a dépassé le seuil de 1 % par année, et un taux plus près de 2 % est prévu en 2016. Le Royaume-Uni surpasse déjà ce niveau. 8 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Cycle prolongé Produit intérieur brut par région É.-U. Canada La croissance 2,4 % 2,5 % 2,5 % 2,4 % 1,9 % 2,0 % du PIB s’enracine 1,5 % 1,0 % de plus en plus profondément 2013 2014 P2015 P2016 2013 2014 P2015 P2016 dans les économies Zone euro R.-U. 2,5 % 2,5 % 2,5 % développées. 2,0 % 1,5 % 1,7 % 0,8 % -0,4 % 2013 2014 P2015 P2016 2013 2014 P2015 P2016 Sources : Comité des stratégies de placement RBC, RBC Marchés des Capitaux, Comité des Services‑conseils en gestion mondiale de portefeuille Le Canada, bien qu’ébranlé par l’effondrement du secteur de l’énergie au premier semestre de 2015, a renoué avec une croissance positive. Entre-temps, la Chine semble tenir bon, grâce à l’assouplissement monétaire et à de nouvelles initiatives budgétaires qui devraient rehausser le tonus en 2016. À notre avis, les conditions sont réunies pour qu’un plus grand nombre de pays renouent avec la croissance d’ici un an ou deux, et que le rythme de la croissance mondiale s’accélère quelque peu. L’élément essentiel qui sous-tend cette perspective positive est une poursuite de L’économie l’expansion économique américaine à un rythme annuel de 2 %-3 %. Autrement dit, une américaine diminution de la croissance américaine à 1,5 % ou moins entraînerait une détérioration des perspectives pour tous les autres pays, mis à part quelques rares exceptions. aura créé près Les arguments en faveur d’une croissance modérée de 2 %-3 % de l’économie de 2,5 millions américaine sont intacts, selon nous, et comprennent des perspectives positives pour d’emplois les actions américaines. en 2015. Tout dépend de la consommation La consommation américaine représente quelque 70 % du PIB des États-Unis. Toute évaluation des perspectives économiques américaines doit débuter par ce secteur très important, dont plusieurs éléments appuient notre point de vue optimiste : Plus d’Américains travaillent. L’économie aura créé près de 2,5 millions d’emplois en 2015 (+1,8 %). De plus, les nouvelles demandes hebdomadaires de prestations de chômage sont plus faibles que jamais en 40 ans. Par ailleurs, le nombre de postes vacants a bondi à presque 6 millions, contre moins de 4 millions il y a un an, et les petites entreprises continuent d’indiquer qu’elles prévoient embaucher davantage de travailleurs au cours de la prochaine année et qu’elles ont de la difficulté à trouver les personnes dont elles ont besoin. Ces facteurs laissent entrevoir des pressions à la hausse sur la croissance des salaires. Les revenus sont en hausse. La croissance du revenu réel des consommateurs a récemment frôlé le taux de 4 % par an. Les dépenses réelles de consommation ont crû un peu plus lentement, car les ménages continuent d’épargner environ 5 % de leur revenu après impôt. Les consommateurs sont confiants. Non seulement le taux de chômage a fléchi de moitié et les nouvelles demandes ont baissé à de nouveaux creux, mais les mesures les plus populaires de la confiance des consommateurs restent élevées. Les ménages ont de solides assises financières. Les Américains disposent de 8 billions de dollars dans leurs comptes d’épargne (45 % du PIB), contre 4 billions de dollars (27 %) 9 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Cycle prolongé à la fin de 2008. Cela ne comprend pas les placements directs dans des fonds du marché monétaire, des bons du Trésor, des obligations, des fonds d’actions ou des actions, dont la somme est encore plus élevée. Les défauts de paiement sur les cartes de crédit ont faibli de 7 % pendant la récession à Un crédit un peu plus de 2 %, le plus bas niveau jamais enregistré. Les défaillances hypothécaires ont diminué de moitié et continuent de décliner. peu onéreux Le service de la dette des ménages en pourcentage du revenu disponible s’approche et accessible de son niveau le plus faible en 35 ans, soit depuis que ces données sont consignées. En signifie outre, cette dette se compose principalement d’obligations hypothécaires à taux fixe de qu’aucune 15 ans et 30 ans, ce qui protège les Américains contre toute remontée des taux d’intérêt. récession ne Le cycle du crédit restera favorable plane à l’horizon. Le cycle du crédit augure de façon convaincante d’une expansion prolongée aux États‑Unis. Les taux sont excessivement bas et les banques cherchent activement à consentir des prêts aux entreprises et aux particuliers solvables. Par conséquent, la Réserve fédérale a conclu que l’économie n’a plus besoin du soutien d’urgence sans précédent en place depuis la crise financière. Dans l’article Lentement et faiblement, nous affirmons que la Réserve fédérale retirera ce soutien de façon lente et délibérée au cours de l’année à venir ou plus. Un « resserrement monétaire » (lorsque les taux sont suffisamment élevés pour décourager la plupart des emprunteurs et rendre les banques plus hésitantes à consentir des prêts) mène ultimement à une récession et à un marché baissier. Même si les taux commenceront sans doute à croître, un resserrement monétaire est encore loin selon nous, et les conditions du crédit pour les emprunteurs et les prêteurs devraient rester favorables tout au long de 2016 et probablement au-delà. Les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse, mais de la récession 10 000 Récession Comme il n’y a pas S&P 500 S&P/TSX de récession en Indice toutes les actions FTSE vue, les marchés MSCI Europe 1 000 boursiers devraient se hisser à de nouveaux sommets. Méfiez-vous des récessions aux États-Unis 100 10 1959 1965 1971 1977 1983 1989 1995 2001 2007 2013 Sources : RBC Marchés des Capitaux, National Bureau of Economic Research, RBC Gestion de patrimoine Comme la quasi-totalité des marchés baissiers a été associée à une récession aux États-Unis et que chaque récession a été provoquée par une détérioration marquée des conditions du crédit, il est primordial pour les investisseurs en actions de déterminer l’étape à laquelle nous nous situons dans le cycle du crédit. Pour l’instant, il faudra attendre 2018 ou au-delà, selon nous, avant que les conditions se resserrent au point de rendre envisageable une récession ou un marché baissier aux États-Unis. Les valorisations ne sont pas un obstacle À 17,5 fois les bénéfices de 2015 et 16,3 fois les estimations générales pour 2016, l’indice S&P 500 se situe seulement légèrement au-dessus de sa moyenne à long terme. 10 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Cycle prolongé En regard des niveaux historiques du marché boursier, les actions américaines ne sont donc ni surévaluées ni sous-évaluées. Cependant, par rapport aux obligations du Trésor, le S&P offre des rendements potentiellement généreux, soit un rendement courant semblable (2,1 %) tiré des dividendes, conjugué à la perspective d’une croissance soutenue des dividendes de plus de 5,0 % par an. En comparant le ratio du marché à celui des obligations de sociétés notées BBB (peut-être un meilleur repère que les titres du Trésor), on constate que le marché boursier dispose d’un potentiel de hausse d’environ deux points pour l’an prochain et au-delà, en plus de la croissance des bénéfices. Les bénéfices reprendront leur envol Après une année de stagnation, attribuable en grande partie à l’effondrement du secteur pétrolier, les bénéfices de l’indice S&P 500 semblent appelés à croître à un rythme de 5 % à 9 % en 2016-2017. Durant ces deux années, une part importante de l’amélioration découlera d’un retour au calme dans le secteur de l’énergie, qui devrait bénéficier de comparaisons trimestrielles plus favorables à compter du milieu de 2016. Taux de croissance du bénéfice d’exploitation par action de l’indice S&P 500 et incidence négative du secteur de l’énergie S&P 500 Incidence négative de l’énergie Les bénéfices 7,0 % reprennent leur 5,9 % envol grâce surtout à la diminution 1,0 % de l’incidence négative du secteur -0,9 % -0,4 % de l’énergie. -7,1 % 2014 P2015 P2016 Sources : RBC Marchés des Capitaux, Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille Un potentiel de consolidation ou de correction en début d’année... La première moitié de 2016 pourrait offrir des défis aux marchés boursiers : Les actions sont habituellement un peu volatiles durant les trois ou quatre mois qui suivent la première hausse des taux de la Réserve fédérale. En outre, les hausses de taux de la Réserve fédérale pourraient coïncider avec un nouvel assouplissement de la BCE et des banques centrales du Japon, de la Chine et de l’Inde, ajoutant une instabilité des devises à l’équation. La campagne présidentielle pourrait susciter une incertitude politique défavorable à certains secteurs. Le secteur de la santé a été touché plus d’une fois. Les assises du secteur de l’énergie restent très instables étant donné que la dette souscrite durant les années d’essor de 2010-2014 commence à échoir en 2016. Les groupes de marchandises restent plombés par des stocks excédentaires, une trop grande capacité de production et un essoufflement de la demande chinoise. La situation géopolitique, dont la crise des migrants en Europe, est une source imprévisible d’instabilité et de préoccupations. Les récents actes terroristes en France, aux États-Unis et au Moyen-Orient continuent de mettre les nerfs à rude épreuve. 11 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Cycle prolongé Les marchés doivent souvent franchir de tels « murs d’inquiétudes ». Toutefois, une nouvelle phase ascendante durable ne pourra débuter, selon nous, sans un regain de confiance des investisseurs sur plusieurs plans : Une nouvelle Stabilité des marchés de l’énergie : Un équilibre durable est plus important que le phase ascendante niveau des prix. Ce n’est qu’alors que la capacité bénéficiaire future de cet important segment du marché pourra être réévaluée avec certitude. durable ne Réaccélération de la croissance mondiale : Cela dépend surtout de la Chine. Le marché pourra débuter, a besoin d’indices prouvant que les stocks ont été rajustés et que les exportations selon nous, sans augmentent de nouveau. Des signes montrant que l’assouplissement monétaire donne un regain de des résultats seraient les bienvenus, à l’instar de nouvelles initiatives budgétaires. confiance des Expansion soutenue dans les pays développés : Pour cela, le marché devra être convaincu que le cycle du crédit reste dans une phase constructive. Nous croyons investisseurs sur que c’est le cas, même si nous nous attendons à ce que les investisseurs demeurent plusieurs plans... incertains, voire parfois sceptiques à cet égard au cours des prochains mois. S&P 500 : correction dans le cadre d’une tendance haussière à long terme 2 300 La première correction 2 100 en quatre ans pourrait 1 900 ne pas être terminée. 1 700 La tendance haussière 1 500 Zone de correction normale. à long terme devrait Le marché cède de 25 % à 35 % des gains précédents. reprendre d’ici le 1 300 deuxième semestre. 1 100 1 060 points sur trois ans et demi. 900 Dernière correction de 10 % ou plus. Crise de la dette européenne en 2011. 700 Le marché chute de 21 %. 500 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 Sources : RBC Marchés des Capitaux, Comité des Services-conseils en gestion mondiale de portefeuille ... et un optimisme à nouveau dominant au deuxième semestre Notre prévision de cycles boursiers et économiques prolongés repose sur le maintien de conditions de crédit favorables au cours des prochaines années. Nous ne pensons pas que les efforts de la Réserve fédérale pour « normaliser » (et non resserrer) les taux menacent cette prévision. Nous sommes optimistes en raison de la situation d’emploi et de la situation financière des consommateurs américains et de l’absence de déséquilibres déstabilisants aux États-Unis et dans la plupart des économies développées. À notre avis, la tendance haussière à long terme des cours boursiers, en place depuis les creux de la crise financière de 2009, s’imposera à nouveau d’ici la deuxième moitié de l’an prochain. 12 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Lentement et faiblement L’ère du crédit très bon marché tire à sa fin. Les investisseurs ne devraient toutefois pas s’inquiéter de la hausse imminente des taux. C’est un signe que l’économie américaine est suffisamment vigoureuse pour voler de ses propres ailes. De plus, la Réserve fédérale veut mener différemment ce cycle de relèvement des taux, soit de façon prudente et graduelle afin de ne pas étouffer la croissance économique. L es marchés financiers sont prêts à ce que la Réserve fédérale (la Fed ou le FOMC) amorce un cycle de hausse des taux d’intérêt lors de sa prochaine rencontre sur la politique le 16 décembre, exactement sept ans après que la banque centrale a adopté sa politique de taux d’intérêt nuls en réaction à la crise financière. Nous prévoyons que les hausses de taux subséquentes en 2016 seront « tributaires des données » et que leur rythme sera lent, car la Réserve fédérale veillera à ne pas compromettre la croissance économique à mesure qu’elle normalise la politique monétaire. Le marché mettra sans doute l’accent sur la cadence des hausses de taux et le plafonnement ultime des taux à court terme. Nous nous attendons à un rythme lent Rajan Bansi et à un plafonnement des taux à un niveau bien inférieur à celui des cycles précédents, Toronto, Canada peut-être à seulement 2 %. rajan.bansi@rbc.com Ne craignez pas la hausse Les marchés financiers sont prêts à clore 2015 sur une hausse des taux de la Réserve fédérale, après une série de faux départ en début d’année. Les attentes du marché à l’égard d’une hausse, qui sont actuellement de plus de 70 %, ont atteint un point d’inflexion lors de la publication du communiqué officiel du FOMC à l’issue de sa rencontre d’octobre. Le comité avait alors déclaré qu’il envisagerait de majorer les taux Craig Bishop « à sa prochaine rencontre » (15-16 décembre), s’engageant ainsi de façon beaucoup Minneapolis, États-Unis plus concrète que dans les communiqués précédents et signalant la possibilité d’une craig.bishop@rbc.com réorientation imminente de la politique. Le graphique à la page suivante montre la position actuelle des attentes quant à un relèvement des taux en décembre et leur évolution au cours des six derniers mois. 13 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Lentement et faiblement Évolution des probabilités d’une hausse des taux en décembre 2015 100 % « Pas de Les attentes à 90 % hausse » Réunion l’égard d’une 80 % du FOMC hausse des taux 70 % en sept. en décembre ont 60 % évolué au cours des 50 % six derniers mois. 40 % Volatilité du marché Solide mondial attribuable rapport sur 30 % l’emploi aux inquiétudes liées « Prochaine en oct. 20 % à la Chine rencontre » 10 % Réunion du FOMC en oct. 0% juin 2015 juill. juil. 2015 août 2015 sept. 2015 oct. 2015 nov. 2015 déc. 2015 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg Les données économiques américaines ont bien résisté malgré les obstacles mondiaux, ce qui permet de penser que les mesures exceptionnelles de soutien ne sont plus À notre avis, le requises et que la normalisation des taux d’intérêt peut commencer. Les statistiques sur l’emploi sont restées robustes ces derniers mois et cette bonne tenue, conjuguée à un prochain cycle raffermissement de l’inflation, fait qu’il devient approprié pour la Réserve fédérale de de resserrement normaliser les taux, en accord avec son double mandat d’emploi maximal et de stabilité des prix. de la Réserve fédérale sera un La croissance de l’emploi et l’inflation justifient une hausse long processus À l’approche de 2016, il est clair, selon nous, que l’économie américaine n’a plus besoin d’un soutien d’urgence. Aucune récession n’est en vue et la croissance restera graduel de vraisemblablement près des niveaux actuels d’environ 2,5 %. La Réserve fédérale devrait normalisation donc pouvoir entreprendre un long processus graduel de normalisation de la politique. de la politique. Depuis quatre ans, l’économie américaine a créé en moyenne plus de 200 000 emplois par mois, et ce dynamisme s’est accru récemment. Le plus récent rapport a fait état d’un gain impressionnant de 211 000 emplois en novembre, dans la foulée du rapport surprise d’octobre qui contenait la hausse la plus élevée de l’année (271 000). Nous croyons que la croissance de l’emploi restera robuste en 2016. En conséquence, le taux de chômage, qui a atteint 10 % en 2009, devrait fléchir à moins de 5 %, un niveau jamais vu depuis le début de 2008. En matière d’inflation, les perspectives sont plus sombres, mais les dirigeants de la Réserve fédérale semblent croire que le contexte est favorable à une hausse des taux. À la rencontre d’octobre, les membres du FOMC ont reconnu que l’inflation est restée résolument faible, mais cela tient selon eux à des problèmes « passagers ». Les membres du comité se sont dits convaincus que l’inflation se hisserait graduellement vers 2 % à moyen terme. L’inflation de base avoisine actuellement 1,5 % sur 12 mois. Le rythme l’emporte sur le moment En 2016, si les conditions financières continuent de s’améliorer aux États-Unis et dans le monde, la Réserve fédérale haussera selon nous les taux de 25 points de base chaque trimestre (une rencontre sur deux) afin de normaliser les taux d’intérêt. Cependant, nous prévoyons également que chaque décision restera tributaire des données, le rythme de la Réserve fédérale étant guidé par l’emploi, l’inflation et le contexte économique. La règle de Taylor est une formule utilisée par les décideurs pour calculer le niveau approprié du taux des fonds fédéraux. À l’heure actuelle, cette règle indique que le taux des fonds fédéraux devrait être de 2,34 %, ce qui est légèrement au-dessus de 14 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Lentement et faiblement notre prévision d’une fin du cycle de la Réserve fédérale à un niveau d’environ 2,00 %. Notre prévision Le graphique ci-dessous montre que la règle de Taylor a été un instrument utile pour déterminer le niveau approprié des taux d’intérêt à court terme. d’un plafonnement Notre prévision d’une fin de cycle survenant lorsque les taux frôleront 2,00 % suppose du taux des fonds que la Réserve fédérale cherche à retirer les mesures d’assouplissement d’urgence et non fédéraux à environ à combattre les pressions inflationnistes au moyen d’un resserrement monétaire. Nous reverrons nos attentes quant au plafonnement du taux des fonds fédéraux si l’inflation 2 % suppose que vient à croître plus rapidement. la Réserve fédérale désire retirer les Selon la règle de Taylor, le taux des fonds fédéraux mesures d’urgence. devrait augmenter 20 % La règle de Taylor 18 % Taux des fonds fédéraux laisse entrevoir 16 % Règle de Taylor un taux des fonds fédéraux de 14 % 2,34 %, ce qui est 12 % un peu supérieur 10 % à notre prévision 8% d’une fin de cycle à environ 2,00 %. 6% 4% 2% ? 0% juil. juill.1954 1954 juil. juill.1962 juil. 1970 1962 juill. juil. 1978 1970 juill. juil. 1986 juill. 1978 juill. juil. 1994 juill. juil. 2002 juil. 2010 2002 juill. 2010 Sources : RBC Gestion de patrimoine, Board of Governors of the Federal Reserve System (É.-U.), Effective Federal Funds Rate (FEDFUNDS), tiré de FRED, Banque fédérale de réserve de St. Louis https://research.stlouisfed.org/fred2/series/FEDFUNDS/, au 3 décembre 2015. Un tel sommet serait inférieur à la cible de 4,0 % utilisée depuis toujours par les décideurs dans le cadre des cycles de resserrement des taux, et inférieur aussi à la propre prévision du FOMC d’un plafond de 3,5 % pour le cycle actuel, selon le plus récent graphique des attentes (« dot plot »). Conclusion Nous prévoyons que les hausses de taux qui suivront le premier relèvement en décembre deviendront la principale préoccupation des investisseurs en 2016. La Réserve fédérale a clairement indiqué, à notre avis, que le cycle de resserrement sera différent cette fois‑ci. Le rythme des hausses sera plus graduel que dans le passé, car la banque centrale est plus sensible à la fragilité de la reprise et à l’effet négatif qu’un resserrement des conditions financières pourrait avoir sur la croissance. 15 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Des marchés (pas si) émergents La plupart des grands marchés émergents ont été tout sauf cela au cours de la dernière année. L’économiste en chef de RBC Gestion mondiale d’actifs examine les enjeux auxquels les marchés émergents auront à faire face en 2016 et au-delà. Les pays qui mettent en œuvre des réformes structurelles difficiles, mais nécessaires, progresseront sans doute plus rapidement que leurs pairs, tant développés qu’en développement, à long terme. Q. La catégorie des « marchés émergents » (ME) fait référence à un groupe disparate d’économies telles que la Chine, l’Inde, la Hongrie et Taiwan. La tendance veut qu’on les regroupe géographiquement, mais y a-t-il un autre moyen plus utile et plus pertinent de structurer notre pensée ? R. Nous avons tendance à envisager les « marchés émergents » de façon assez approximative, apposant cette étiquette, grosso modo, à tout pays n’affichant pas le degré de productivité le plus élevé qui soit. C’est pourquoi des pays relativement prospères comme la Corée (PIB annuel par habitant de 26 000 $) se retrouvent aux côtés de pays beaucoup plus pauvres comme le Nigeria (PIB annuel par habitant de seulement 3 000 $). Bien entendu, il y a plusieurs autres moyens plus nuancés de classer ces pays. Sur le plan géographique, le rendement historique et les perspectives des ME varient considérablement selon qu’ils se situent en Asie, en Amérique latine, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Europe de l’Est. En matière de revenu, le terme « marché émergent » est souvent utilisé dans un sens plus Eric Lascelles restrictif pour représenter seulement les plus prospères des pays en développement, Toronto, Canada tandis que l’expression « marché frontière » est utilisée pour décrire le palier inférieur, eric.lascelles@rbc.com c’est-à-dire un groupe formé de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient, et des pays les plus pauvres d’Europe et d’Asie. 16 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Des marchés (pas si) émergents Il est également possible de classifier les ME en fonction de critères plus précis, par exemple selon que les pays sont des importateurs ou des exportateurs de marchandises ou selon qu’ils engagent ou non des réformes structurelles. Ces stratégies se sont récemment avérées très fructueuses. Q. Nous nous sommes habitués à l’idée selon laquelle les marchés émergents connaîtraient toujours une croissance plus rapide que celle des pays développés. Et pendant un certain temps, la « dissociation » (l’idée selon laquelle la croissance des ME ne dépend pas d’une expansion continue dans le monde développé) était à la mode. Ces deux points de vue étaient-ils erronés ? R. Les principaux pays émergents (où sont réalisés la plupart des placements en titres de ME) ont constamment surpassé les pays développés, et continuent de le faire malgré une décélération économique depuis quelques années. Il est peu probable que ces pays soient en mesure de continuer à surpasser les pays développés de façon aussi remarquable qu’au cours de la première décennie du millénaire, mais il y a encore des raisons pour lesquelles ils devraient enregistrer une croissance un peu plus rapide que celle des nations développées. Croissance des marchés émergents et développés 1980-2020 10 Les marchés PIB réel (variation annuelle en %) 8 Marchés émergents émergents 6 devraient maintenir 4 une croissance un peu plus rapide que 2 celle des nations 0 développées. -2 Marchés développés -4 Prévisions du FMI -6 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Sources : Fonds monétaire international (FMI), Haver Analytics, RBC Gestion mondiale d’actifs, RBC Gestion de patrimoine Quant à la deuxième question, les marchés émergents ne se sont pas véritablement dissociés du monde développé. Ils comptent encore passablement sur la demande étrangère pour alimenter leur secteur manufacturier, et ils ne sont pas moins vulnérables aux chocs financiers, comme la baisse des prix des marchandises, l’appréciation du dollar américain et la possibilité d’une hausse des taux d’intérêt. Q. Quel effet la remontée du dollar depuis deux ans a-t-elle eu sur les flux de capitaux et les perspectives économiques de ces pays ? R. La vigueur du dollar pose un problème aux marchés émergents sur deux fronts. Tout d’abord, le raffermissement de la devise encourage les investisseurs à délaisser les titres de ME en faveur de la devise relativement plus forte des États-Unis. Les sorties de capitaux ont été considérables cette année, bien qu’elles ne se mesurent pas encore aux niveaux observés lors de la crise causée par la réduction des mesures de relance en 2013. De plus, la robustesse du dollar rend la dette extérieure libellée en dollars américains (un moyen d’emprunt populaire au sein des marchés émergents) beaucoup plus coûteuse en monnaie locale. 17 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Des marchés (pas si) émergents Bien entendu, nous ne devons pas oublier que les économies émergentes pourront bénéficier d’une compétitivité accrue grâce à leur taux de change plus bas. Ce facteur n’est habituellement qu’une mince consolation, mais il se révèle un contrepoids particulièrement utile cette fois-ci. Q. Quelle est la place des prix du pétrole dans les perspectives des ME ? Quels sont les pays émergents qui profitent de la faiblesse des prix des marchandises, et quels sont ceux qui en souffrent ? R. Le ralentissement des ME explique en grande partie le déclin des prix des métaux de base, et dans une moindre mesure celui des prix du pétrole. Pour ce qui est de l’incidence du choc des prix des marchandises, ce dernier crée une scission entre les pays émergents. Certains pays, dans une proportion excessive ceux d’Amérique latine et du Moyen-Orient, abhorrent ce choc lié aux prix des marchandises puisqu’ils exportent des ressources. D’autres, toutefois, se réjouissent de cette situation, car ils doivent importer des matières premières. La Chine et l’Inde figurent en tête de cette deuxième liste. Faibles prix du pétrole : on apprécie, on n’apprécie pas Corée du Sud -6,3 La plupart des Afrique du Sud -6,3 ME apprécient la Inde -5,2 faiblesse des cours Pays-Bas -3,6 pétroliers, car ils Japon -3,4 Turquie -3,3 importent des Indonésie -3,2 matières premières. Espagne -3,1 Chine -2,4 Allemagne -2,2 Union européenne -2,2 France -2,1 Italie -1,8 É.-U. Essor -1,5 Brésil grâce au -1,4 pétrole R.-U. -0,8 Mexique 2,4 Ralentissement Canada 3,9 à cause du pétrole Colombie 6,5 Russie 14,8 Part nette du pétrole, 2014 (en % du PIB) Sources : Revue statistique sur l’énergie mondiale 2015 de BP, Haver Analytics, RBC Gestion mondiale d’actifs, RBC Gestion de patrimoine Q. Y a-t-il des ME prometteurs qui se démarquent ? R. Parmi les principaux ME, nous continuons de croire que l’Inde, la Pologne, le Mexique et la Corée devraient connaître une assez bonne croissance ; ils profitent de la faiblesse des prix des marchandises, évitent de se mêler à un trop grand nombre d’intrigues géopolitiques, esquivent les excès de crédit et adoptent des réformes. D’autres, comme la Chine et l’Indonésie, présentent quelques lacunes, mais semblent également engagés à mener des réformes structurelles et devraient donc avoir des perspectives à long terme raisonnablement positives, peu importe leurs difficultés à court terme. 18 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
Des marchés (pas si) émergents Feuille de pointage économique des marchés émergents Pays Réformes Crédit Ressources Aspects Nous continuons de géopolitiques PERSPECTIVES croire que l’Inde, MEILLEURES Inde – la Pologne, le Pologne – Mexique et la Corée Mexique – – devraient connaître Corée – – une assez bonne Chine X croissance. Indonésie – X Turquie X X – Brésil – – X – Nigéria – – X – PERSPECTIVES Afrique du Sud – – X – PIRES Ukraine – X – X Russie X X X X Remarque : Sous Crédit, « X » désigne un resserrement du crédit ou un risque important. Sous Ressources, « X » désigne un exportateur de marchandises. Sources : RBC Gestion mondiale d’actifs, RBC Gestion de patrimoine Q. Si vous étiez plus pessimiste, qu’est-ce qui vous empêcherait de dormir la nuit ? Quels éléments pourraient vraiment mal tourner au sein des ME ? R. Quelques éléments sont susceptibles de mal tourner pour les ME. Comme il n’y a toujours pas de signal clair indiquant que leur croissance a touché un creux, il est concevable que leur décélération se poursuive encore. Les ME ont une vulnérabilité à la dette évidente, et plusieurs catalyseurs menacent de semer le désordre dans ce secteur. À ce chapitre, la situation de la Chine est particulièrement préoccupante. Enfin, il y a un risque que les pays émergents succombent à de récents facteurs de stress et portent au pouvoir des gouvernements populistes plutôt que de relever le défi et d’adopter des réformes structurelles. Les perspectives à court terme des ME restent très incertaines, mais les perspectives à long terme me semblent encore très bonnes. 19 PERSPECTIVES MONDIALES | Aperçu 2016
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