RAPPORT D'ORIENTATION BUDGETAIRE 2021 - COMMUNE DE SISTERON - Ville de ...
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Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 COMMUNE DE SISTERON RAPPORT D’ORIENTATION BUDGETAIRE 2021 1
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 1. Introduction ................................................................................................................... 3 2. Synthèse ........................................................................................................................ 5 3. Contexte international .................................................................................................. 7 3.1 Une crise pandémique mondiale dévastatrice ........................................................... 7 3.2 Une récession économique généralisée .................................................................... 7 4. Contexte macro-économique national ........................................................................ 9 4.1 Un choc économique exceptionnel ............................................................................ 9 4.2 Un effet retardé dans le temps sur le chômage ......................................................... 9 4.3 Une inflation durablement faible .............................................................................. 10 4.4 Un déficit public record et le creusement inquiétant de l’endettement ..................... 11 4.5 Les mesures d’urgence et le Plan de Relance......................................................... 11 5. Situation financière des collectivités ........................................................................ 13 5.1 Incidence du Projet de Loi de Finances 2021 pour les collectivités ......................... 13 5.2 Un volet fiscal aux conséquences majeures ............................................................ 14 5.2.1 Finalisation de la réforme de la Taxe d’Habitation ......................................... 14 5.2.2 Suppression de 10 milliards d’euros d’impôts économiques locaux............... 15 5.3 Evolution de la situation financière des collectivités................................................. 16 6. Les finances communales de Sisteron .................................................................... 20 6.1 Situation financière de Sisteron ............................................................................... 20 6.2 Les relations dans le cadre de l’intercommunalité ................................................... 24 6.3 La section de fonctionnement.................................................................................. 26 6.3.1 Les dépenses de fonctionnement .................................................................. 26 6.3.1.1 Les dépenses de personnel et l’état des effectifs ................................... 26 6.3.1.2 Les charges générales ........................................................................... 29 6.3.1.3 Les autres charges de fonctionnement .................................................. 30 6.3.2 Les recettes de fonctionnement .................................................................... 31 6.3.2.1 Les produits fiscaux ............................................................................... 31 6.3.2.2 Les dotations et participations ................................................................ 34 6.3.2.3 Les produits du domaine et des services ............................................... 34 6.3.2.4 Les autres recettes de fonctionnement .................................................. 34 6.4 La section d’investissement .................................................................................... 35 6.4.1 Les dépenses d’investissement ..................................................................... 35 6.4.1.1 Les investissements réalisés en 2020 .................................................... 35 6.4.1.2 Les orientations d’investissement sur la période 2021-2023 .................. 38 6.4.2 Les recettes d’investissement ....................................................................... 39 6.5 La dette communale................................................................................................ 40 6.6 L’équilibre financier : la capacité d’autofinancement ............................................... 42 6.7 Les budgets annexes ............................................................................................. 43 Sources documentaires - Ministère des Finances - Chiffres-clés du Projet de Loi de Finances 2021 - La Banque Postale - Note de conjoncture sur les finances locales - Tendances 2020 par niveaux de collectivités locales (septembre 2020) - La Banque Postale - Territoires et Finances - Principaux ratios financiers des communes et intercommunalités en 2019 (novembre 2020) - Caisse d’Epargne - Support à la préparation du DOB 2021 (novembre 2020) - INSEE - publications trimestrielles sur la croissance économique et le chômage - OCDE - analyses et notes de conjoncture - Commune de Sisteron - Direction des Services Financiers : données comptables communales 2008-2020 - Direction des Services Techniques : crédit photos et plans 2
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 1. INTRODUCTION Le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) est obligatoire pour les collectivités de plus de 3.500 habitants en vertu de l’article L.2312-1 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) introduit par la loi du 6 février 1992. Le DOB a pour but de préciser les choix budgétaires qui détermineront les priorités et l’évolution de la situation financière de la collectivité afin d’assurer une parfaite information de l’assemblée délibérante et des citoyens. Il constitue un acte politique majeur et marque une étape fondamentale du cycle budgétaire. Ce débat doit permettre à l’assemblée délibérante d’appréhender les conditions d’élaboration du budget primitif, afin de pouvoir dégager des priorités budgétaires, sur la base d’éléments d’analyse rétrospective et prospective. L’article 107 de la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République (loi NOTRe) a créé de nouvelles dispositions relatives à la transparence et la responsabilité financières des collectivités territoriales. Elle a modifié l’article L.2132-1 du CGCT en complétant les éléments de forme et de contenu du débat d’orientation budgétaire (notamment des informations supplémentaires pour les collectivités de plus de 10.000 habitants relatives au personnel : structure des effectifs, rémunérations indiciaires et indemnitaires, durée effective du travail). Le décret n°2016-841du 24 juin 2016 a précisé le contenu et les modalités de publication et de transmission du rapport. A ce titre le présent rapport doit être transmis par le Maire au Président de l’établissement public de coopération intercommunale dont la commune est membre (c’est-à-dire la Communauté de Communes du Sisteronais Buëch - CCSB) dans un délai de quinze jours à compter de son examen par l’assemblée délibérante. Enfin l’article 13 de la loi n°2018-32 du 22 janvier 2018 de Programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 a instauré des mesures complémentaires à présenter lors du débat d’orientation budgétaire relatives aux objectifs concernant l’évolution des dépenses de fonctionnement en valeur et l’évolution du besoin de financement annuel (emprunts nouveaux minorés du remboursement de l’annuité en cours du capital de la dette) pour l’ensemble des budgets de la collectivité (budget principal et budgets annexes). Le budget primitif est voté au cours d’une séance ultérieure et distincte, le Débat d’Orientation Budgétaire ne peut intervenir ni le même jour, ni à la même séance que le vote du budget. Toutefois, en raison des circonstances sanitaires particulières, pour l’année 2021, ces délais 3
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 sont suspendus et le Débat d’Orientation Budgétaire peut avoir lieu lors de la séance consacrée à l’adoption du budget primitif (délibération distincte avec antériorité de celle relative au DOB). Au cas particulier de la commune de Sisteron, le Débat d’Orientation Budgétaire est organisé lors de la séance du Conseil municipal du 15 février 2021 et la présentation et le vote du budget primitif sont programmés pour la mi-avril 2021. Le Débat d’Orientation Budgétaire 2021 de la commune de Sisteron se déroulant au mois de février 2021 les données macro-économiques internationales et nationales disponibles sont celles connues et disponibles jusqu’à fin janvier 2021. Les données budgétaires communales 2020 sont définitives telles que retracées dans les comptes administratifs et comptes de gestion qui seront également examinés le 15 février 2021. 4
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 2. SYNTHESE 2020 « annus horribilis » selon l’expression latine pour paraphraser la Reine d’Angleterre, année qui marquera les esprits sur plusieurs générations. Comme l’a dit le Président de la République c’est une guerre, certes pas au sens militaire du terme, mais quand même bien une double guerre à la fois sanitaire et économique. La pandémie du coronavirus COVID-19 a déjà provoqué plusieurs millions de morts, une baisse inouïe de l’espérance de vie et pire récession économique mondiale depuis presque un siècle. Et le bout du tunnel est encore loin même si l’espoir du déploiement massif de la vaccination constitue le premier point positif depuis près d’un an, mais ce sera long, et plus rien ne sera comme avant, des milliards d’individus ayant dû s’adapter tant bien que mal aux mesures cycliques de confinement. Corollaire de cette situation exceptionnelle les indicateurs macro- économiques nationaux sont catastrophiques : un PIB en récession de - 8,7% (contre + 1,5% en 2019) et une prévision de rebond à + 6,0% en 2021 déjà hypothéquée par les 2ème et 3ème vagues de contamination un déficit public abyssal de - 11,3% PIB, supérieur à la moyenne de la zone euro un niveau de chômage de 9% qui devrait durement s’aggraver au cours de l’année 2021 (prévision 11% en fin d’année) avec la cacade des défaillances d’entreprises dans les secteurs sinistrés du tourisme, de la culture, des transports, de l’automobile… un endettement public record de près de 120% du PIB pour financer les mesures de soutien à l’économie une inflation très modeste de + 0,5% Dans ce contexte économique morose la commune de Sisteron a su faire face au défi des dépenses supplémentaires générées par la COVID-19 et la perte exceptionnelle de près du tiers des recettes des services (- 350 k€) tout en continuant à subir la très forte baisse des concours financiers de l’Etat (presque 15 millions d’euros en cumul entre 2010 et 2020 soit l’équivalent de trois années d’investissement). Avec la quasi disparition de la Dotation Globale de Fonctionnement (2,3 millions d’euros en 2013 et seulement 136 k€ en 2020), et le maintien du prélèvement pour le Fonds de Péréquation Intercommunal et Communal (coût de 330 k€ en 2020) la commune de Sisteron devra affronter les prochaines réformes financières et fiscales à enjeu majeur pour les collectivités : réforme de la taxe d’habitation et suppression de 10 milliards d’euros d’impôts économiques de production sur les entreprises. 5
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 Au titre de ce dernier changement les valeurs locatives des bases foncières des locaux industriels vont être diminuées de moitié ce qui aura une forte incidence pour la commune avec la présence d’établissements notables (SANOFI et EDF). Grâce à une gestion très rigoureuse la commune a maintenu ses marges de manœuvre. La capacité d’autofinancement (CAF) brute (recettes de fonctionnement - dépenses de fonctionnement) s’est redressée depuis deux ans. La ville de Sisteron a été en mesure d’assurer le remboursement des annuités de la dette mais le solde positif (CAF nette) pour l’autofinancement des investissements futurs reste fragile au gré de la baisse des concours financiers de l’Etat. Fidèle à sa politique de maîtrise de l’endettement (10,751 millions d’encours au 31/12/2020 sur le budget principal) le recours à l’emprunt en 2021 devrait être limité au plus au montant du remboursement en capital à constater sur l’exercice budgétaire. La ville de Sisteron maintient sa politique d’investissements (6 millions investis en 2020 tous budgets confondus) dans un contexte financier de plus en plus tendu. Les priorités doivent être données aux équipements structurants en matière de sécurité et d’amélioration du cadre de vie et une programmation des orientations sur 3-4 ans se met en place. Pour financer l’ensemble de ces travaux la commune devra poursuivre ses efforts d’économies sur les dépenses de fonctionnement et mobiliser toutes les ressources disponibles notamment en sollicitant tous les potentiels financeurs (Europe, Etat, Région, Département). Pour conclure il faut préciser que depuis 2017 le contexte budgétaire a été particulièrement modifié avec l’évolution du schéma intercommunal induisant le transfert de la fiscalité professionnelle à la Communauté de communes du Sisteronais-Buëch avec versement en contrepartie d’une Attribution de Compensation minorée du coût net des charges transférées. Après le transfert des compétences de l’office du Tourisme et de la gestion de l’Aire d’accueil des gens du voyage en 2017, des zones d’activités en 2018 et le retour de la voirie intercommunautaire, en 2019 le transfert de l’Ecole de musique avec une vingtaine d’emplois de professeurs de musique et agents administratifs à la clef a marqué une nouvelle étape. En 2021 la gestion de la crèche familiale des Mésanges sera transférée du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) à la commune. 6
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 3. CONTEXTE INTERNATIONAL 3.1 Une crise pandémique mondiale dévastatrice L’année 2020 restera marquée pendant longtemps comme une année atypique et extraordinaire, au-delà de toutes les références traditionnelles connues à ce jour dans les domaines économique, social et politique et ce, en raison du contexte sanitaire pandémique généralisé du coronavirus SARS-CoV-2 à tous les pays. Cette crise sanitaire cyclique depuis plus d’un an a engendré la plus terrible récession économique mondiale aux effets dévastateurs dignes des répercussions de la Grande Crise de 1929 et du Second Conflit Mondial. En quatorze mois plus de 105 millions de cas ont été recensés à travers le monde avec une mortalité supérieure à 2% (2,5 millions de morts) frappant particulièrement les personnes âgées et les plus fragiles, mettant à mal tout le secteur hospitalier et sanitaire y compris dans les pays occidentaux. Conséquence directe de cette pandémie l’espérance de vie a baissé pour la première fois en un siècle hors contexte de conflit militaire. La planète entière a assisté incrédule en janvier 2020 aux premiers confinements de métropoles chinoises avant d’être touché à son tour par la pandémie de la COVID-19 au cours des semaines suivantes. Depuis, l’économie mondiale évolue au rythme de la pandémie et des mesures de restrictions imposées pour y faire face. Démunis face à la première vague qui submergea les services hospitaliers au printemps, les gouvernements, cherchant à enrayer la vitesse de propagation de l’épidémie, ont eu largement recours à des mesures de confinement, qui se sont traduites en un double choc d’offre et de demande à l’échelle mondiale. Après une chute record de l’activité au premier semestre, les dé- confinements progressifs au début de l’été se sont traduits mécaniquement par de forts rebonds au 3ème trimestre dans les pays développés, l’activité restant toutefois en retrait par rapport à fin 2019. Suite à l’accélération de la propagation de l’épidémie à partir de la fin de l’été, l’Europe, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud et l’Afrique sont confrontés depuis l’automne à une 2ème vague et même une 3ème vague de contamination avec l’émergence de variants anglais, sud-africain et brésilien L’accès progressif à plusieurs vaccins efficaces constitue une lueur d’espoir pour enrayer la pandémie au gré des aléas de production industrielle de masse de ces produits. 3.2 Une récession économique généralisée Sur l’ensemble de l’année 2020 seule la Chine aura échappé à la récession avec une croissance de + 1,8%, mais très insuffisante au regard des enjeux démographiques et économiques et aspirations géopolitiques du pays. 7
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 Les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, subissent une récession sévère de - 3,7% toutefois de moindre ampleur que les autres pays occidentaux. L’incertitude politique de l’élection présidentielle aura pesé jusqu’à la fin de l’année et le nouveau président élu Joe Biden pourra disposer d’une majorité au sein du Congrès (Sénat et Chambre des Représentants). Le Japon, la Russie et le Brésil décrochent plus durement encore (entre - 4,3% et - 6%) mais c’est surtout l’Inde qui est le plus durement affectée avec une perte de richesse de près 1/10° de sa valeur. Pour la zone euro la chute du PIB (- 7,5%) est vertigineuse, comparée à la crise financière de 2009 (- 4,4%), due aux restrictions et confinements instaurés de mars à mai dans la plupart des pays et depuis l’automne marquant une économie en dents de scie : - 11,8% au 2ème trimestre, + 12,7% au 3ème trimestre. Au final l’activité demeure en net retrait par rapport à fin 2019, les secteurs sources de fortes interactions sociales tels que les services de transports, de restauration et d'hébergement et les autres activités liées au tourisme demeurant durablement affectés. Les pays plus touristiques (Espagne - 11,2%, France - 8,7%, Italie - 9,1%) souffrent ainsi davantage que ceux disposant de secteurs manufacturiers importants (Allemagne - 5,5%). En plus de la crise sanitaire la laborieuse issue des négociations post-Brexit en toute fin d’année entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni (- 11,2%) a été un facteur aggravant de la récession particulièrement pour ce dernier. Pour limiter l’impact de la récession économique en zone euro les institutions européennes ont mis en œuvre un plan de soutien massif. Au-delà des plans d’urgence nationaux, ce plan de soutien devrait atténuer les effets de la pandémie en zone euro et contribuer à relancer l'économie. Au cours de l'été 2020, les États membres de l'Union Européenne se sont mis d'accord sur un important plan de relance de 750 milliards d’euros en prêts et subventions, en plus d’un programme spécifique de 100 milliards d’euros destiné à soutenir les dispositifs nationaux de chômage de courte durée. De son côté, contrairement à 2008, la Banque Centrale Européenne (BCE) a réagi rapidement. Après avoir augmenté son programme d’achats d’actifs, elle a créé un programme ad-hoc initialement doté d’une capacité de 750 milliards d’euros puis portée à 1350 milliards d’euros. Elle a maintenu sa politique monétaire très accommodante, ce qui s'est traduit par des taux d'intérêt très bas, permettant aux gouvernements de financer d'importants plans de relance par déficit public ; de même elle a largement facilité l’alimentation des banques en liquidités. 8
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 4. CONTEXTE NATIONAL 2018 2019 2020 2021 prévision Evolution du PIB 1.7 % 1.5 % - 8.3 % 6.0% Taux de chômage 9.1 % 8.1 % 9.0 % 11.0 % Inflation 1.6 % 1.2 % 0.5 % 0.6 % Déficit public (en % du PIB) - 2.5 % - 3.1 % -11.3 % - 6.7 % Dette publique (en % du PIB) 98.0 % 98.1 % 119.8 % 116.2 % 4.1 Un choc économique exceptionnel L'économie française, en croissance positive de + 1,5% en 2019, a été frappée de plein fouet par la pandémie COVID-19, la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale (- 8,3% selon l’INSEE, - 8,7% selon l’OCDE). Reculant de - 5,9% au 1er trimestre, le PIB a chuté de - 13,7% au 2ème trimestre suite au confinement national instauré au printemps. Si toutes les composantes de la demande ont été affectées, certains secteurs ont été plus particulièrement touchés par la crise sanitaire : l'hébergement et la restauration, la fabrication d’équipements de transport (automobile et aéronautique) et les services de transport. Suite à l'assouplissement des restrictions, l’activité économique française a fortement rebondi à + 18,2% au 3ème trimestre. L’accélération des contaminations depuis la fin de l’été a conduit à un nouveau confinement national le 30 octobre pour une durée de 6 semaines suivi de mesures de couvre-feux. L’activité économique s’est à nouveau contractée de - 1,9% au dernier trimestre. Toutes les composantes des agrégats économiques ont été affectées principalement la consommation des ménages et les exportations. La perspective d’un rebond de + 6% prévu dans la Loi de Finances Initiale 2021 semble d’ores-et-déjà compromise avec l’enchainement de la 3ème vague épidémique et l’apparition de variants sur-contaminants. L’espoir d’une maîtrise sanitaire par un déploiement massif de la vaccination semble illusoire avant le second semestre voire la fin de l’année. Désormais, compte-tenu du contexte économique et social, il est à craindre un décrochage massif des investissements des entreprises couplé à une faiblesse des exportations ; sans une reprise vigoureuse de la consommation il sera difficile de tenir cet objectif de croissance. 4.2 Un effet retardé dans le temps sur le chômage L'impact de la pandémie est d’ores-et-déjà impressionnant sur le marché du travail en générant de très lourdes et néfastes conséquences. Au premier semestre 2020, 715.000 personnes avaient déjà perdu leur emploi salarié. En deux trimestres, l’ampleur des destructions d’emploi a ainsi dépassé les 692.000 créations d’emploi lentement accumulées depuis le second semestre 2017. Cette destruction 9
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 massive d'emploi ne s’est pas immédiatement traduite par une hausse du taux de chômage. En effet, le nombre de chômeurs se déclarant activement à la recherche d'un emploi ayant diminué pendant le confinement, le taux de chômage a nettement diminué au 1er semestre 2020 passant de 8,1% fin 2019 à 7,1% au 2ème trimestre 2020, alors même que la situation sur le marché du travail se détériorait. Cette baisse du chômage en trompe-l’œil se révèle dès le 3ème trimestre et en fin d’année 2020 le taux de chômage s’élevait de nouveau à 9,0%. Les catégories des jeunes de moins de 25 ans et des seniors (plus de 50 ans) ont été particulièrement concernées par cette forte augmentation du chômage. Afin de soutenir les entreprises et limiter la hausse du chômage, le gouvernement a adapté dès le mois de mars le dispositif d’activité partielle, qui a été largement sollicité. Son coût pour 2020 est estimé à près de 35 milliards d’euros. Malgré cela, le taux de chômage devrait culminer à 11% d’ici la fin de l’année 2021 pour lentement diminuer par la suite. Au plan local*, le taux de chômage de la région et du département des Alpes de Haute Provence est sensiblement plus élevé qu’au niveau national (respectivement 10,2% et 10,4%) même si la hausse, en 2020, a été moins forte que celle de la France Métropolitaine ; le bassin d’emploi de Manosque (11%) connaît une situation plus préoccupante que celui de Digne les Bains (9,9%) dont dépend la circonscription de Sisteron. Le département voisin des Hautes-Alpes reste plus privilégié sur le terrain de l’emploi passant de 7,9% à 8,4% de taux de chômage ; le bassin d’emploi de Gap illustre cette situation favorable. * données disponibles : 3ème trimestre 2020 4.3 Une inflation durablement faible Depuis le début de la pandémie mondiale, l'inflation en France a fortement baissé, passant de + 1,5% en glissement annuel en janvier 2020 à 0% en septembre, son plus bas niveau depuis mai 2016. Fin 2020 le taux d’inflation était de + 0,5% ; une perspective comparable est envisagée pour 2021 (+ 0,6%). Cette inflation très modérée est principalement due à l'effondrement des prix de certains biens et services, induit par une forte baisse de la demande mondiale. La chute des prix du pétrole a ainsi largement contribué à la décélération de l'inflation en France (le prix du baril de Brent est passé de 65 dollars fin 2019 à moins de 15 dollars en mars 2020, pour se redresser à 40 dollars du printemps à l’automne et se raffermir à 60 dollars fin janvier 2021). Pour la première fois depuis 10 ans l’indice des prix des collectivités (dit « panier du Maire ») a progressé légèrement moins vite que celui de la consommation des ménages du fait du gel de la valeur du point d’indice de la fonction publique et de la baisse du coût des énergies. 10
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 4.4 Un déficit public record et le creusement inquiétant de l’endettement Sous le double effet de la baisse de l’activité (et son corollaire de moindre recettes fiscales) et d’interventions publiques massives en raison de la crise sanitaire, le déficit public devrait atteindre 11,3% du PIB en 2020 à plus de 200 milliards d’euros, tandis que la dette publique s’élèverait à 120% du PIB selon le 4ème projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2020. Pour 2021, le gouvernement prévoyait, dans le Projet de Loi de Finances (PLF), avant le confinement de l’automne et des mesures restrictives depuis le mois de janvier, une baisse du déficit public à 6,7% du PIB et une dette publique à 116% du PIB. Pour autant, la forte augmentation attendue de la dette publique française ne devrait pas affecter la viabilité de la dette de la France en raison des coûts d’emprunt extrêmement bas liés à la politique très accommodante de la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, compte-tenu du niveau très faible de l'inflation, les taux d'intérêt devraient rester extrêmement bas pendant encore un certain temps. 4.5 Les mesures d’urgence et le Plan de Relance Pour atténuer l'impact économique et social de la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place un vaste ensemble de mesures d'urgence de soutien économique financé en partie par emprunt. Ces mesures ont été conçues pour soutenir les ménages (en préservant leur emploi et la majeure partie de leurs revenus grâce au chômage partiel), soutenir les entreprises (en renforçant leur trésorerie par le biais de facilités de crédit) et soutenir les secteurs d’activité les plus durement touchés par l’épidémie (tels que le tourisme, l’automobile et l’aéronautique). Le coût total de ces mesures est estimé à près de 470 milliards d’euros (environ 20% du PIB). Toutefois, seule une partie des mesures (64,5 milliards d’euros) aura un impact direct sur le solde public, l’impact des mesures de 11
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 trésorerie (76 milliards d’euros) et de garanties de l’Etat (327,5 milliards d’euros) étant à ce stade incertain. Au-delà de ces mesures d’urgence, le gouvernement français a lancé en septembre un plan de relance sur les années 2021-2022 de 100 milliards d’euros financé à hauteur de 40 milliards d’euros par l’Europe. Il vise à soutenir l’activité et minimiser les effets potentiels à long terme de la crise sanitaire. Il se décline autour de trois priorités (écologie, compétitivité et cohésion) : l’économie tournée vers l’écologie : rénovation des bâtiments (les collectivités bénéficieront de 4 milliards d’euros en 2021 dont 1 milliard d’euros de crédits dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments communaux et départementaux), infrastructures de transports, mobilité du futur (stratégie hydrogène), biodiversité, l’amélioration de la compétitivité des entreprises (capital investissement, recherche, relocalisations, soutien à l'export, au secteur culturel, ...) incluant la baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production visant à réduire les impôts économiques payés par les entreprises françaises et notamment le secteur de l’industrie. Ces mesures concernent la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), la Taxe Foncière sur la Bâti (TFB), et le maintien du calendrier initial de la suppression de la taxe d’habitation (TH), la cohésion sociale par le soutien aux plus fragiles (emploi des jeunes, activité partielle, formation…). Outre les mesures de soutien à la compétitivité des entreprises qui vont peser sur la fiscalité des collectivités, le gouvernement assure que les collectivités locales vont avoir un rôle important à jouer dans la mise en place de ce plan et insiste fortement sur sa « territorialisation » estimant que « c’est un gage à la fois d’efficacité, d’adaptabilité, d’équité et de cohésion », les collectivités locales étant invitées à compléter l’action menée, pour en démultiplier l’impact au niveau local. Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2021 prévoit ainsi qu’un tiers du plan de relance soit territorialisé par contractualisation avec les collectivités. Pour les collectivités locales, près d’un tiers de la somme annoncée devrait être consacrée aux missions d’aménagement du territoire et une partie des crédits seront déconcentrés aux préfets de départements et régions. La commune de Sisteron a d’ores-et-déjà présenté plusieurs projets dans ce cadre au titre du programme « Petites villes de demain ». 12
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 5. SITUATION FINANCIERE DES COLLECTIVITES 5.1 Incidence du Projet de Loi de Finances 2021 sur les collectivités Poursuite de la refonte de la fiscalité locale, stabilité des dotations, déclinaison territoriale du plan de relance sont les principales orientations du PLF 2021. Les transferts financiers de l’Etat aux collectivités incluent la totalité des concours financiers de l’Etat majorés des subventions des autres ministères, des contreparties des dégrèvements législatifs, du produit des amendes de police de la circulation et des radars ainsi que la fiscalité transférée et le financement de la formation professionnelle. Ils atteignent 104,4 milliards d’euros dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2021 à périmètre courant, en baisse de - 10% par rapport à la Loi de Finances Initiale 2020. Cette diminution est directement liée à la suppression des dégrèvements de taxe d’habitation puisqu’en 2021, le produit de la taxe d’habitation est affecté au budget de l’Etat (- 13 milliards d’euros €) et le bloc communal est compensé par de nouvelles ressources fiscales. En revanche les concours financiers de l’Etat, d’un montant de 51,9 milliards d’euros, sont en hausse de 2,8 milliards d’euros. Ils totalisent tous les prélèvements sur recettes de l’Etat au profit des collectivités locales ainsi que les crédits du budget général relevant de la mission relations avec les collectivités territoriales (RCT). Il s’agit principalement de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour 26,756 milliards d’euros (dont 18,3 milliards pour le bloc communal), de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) pour 1,046 milliard d’euros et de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) pour 570 millions d’euros. Reportée successivement lors des lois de finances 2019 et 2020, l’auto- matisation du Fonds de Compensation de la TVA (FCTVA), doté de 6,546 milliards d’euros dans le PLF 2021, sera mise en œuvre en 2021. L’objectif est de passer d’une éligibilité selon la nature juridique des dépenses à une logique d’imputation comptable. L’automatisation du FCTVA se fera progressivement sur 3 ans pour les dépenses éligibles réalisées à partir du 1er janvier 2021 : en 2021 pour les collectivités percevant le FCTVA l’année même de la dépense (EPCI) ; en 2022 ou en 2023 respectivement pour les communes en décalage de perception en N+1 ou N+2 de la réalisation des dépenses. Au cas particulier de la commune de Sisteron, décalage en N+1, les dépenses d’investissement réalisées en 2021 seront soumises à cette nouvelle procédure d’automatisation du FCTVA dès l’an prochain. Cette procédure d’automatisation doit se faire à coût neutre pour les finances de l’Etat et un bilan sera dressé à la fin de l’année 2021 pour analyser l’incidence sur le budget de l’Etat. 13
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 5.2 Un volet fiscal aux conséquences majeures 5.2.1 Finalisation de la réforme de la Taxe d’Habitation La Loi de Finances 2020 prévoyait pour le bloc communal à partir de 2021 une suppression du produit de la taxe d’habitation sur les résidences principales et des compensations fiscales afférentes. Au titre des compensations fiscales il est prévu le transfert de la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB) des départements aux communes et d’une fraction de TVA aux départements et EPCI pour compenser la perte de Taxe d’Habitation au 1er janvier 2021. Ainsi va se mettre en place un mécanisme de compensation, les collectivités gagnantes (coefficient correcteur < 1) abondant un fonds national de compensation pour les collectivités perdantes (coefficient correcteur > 1). A ce titre la commune de Sisteron deviendrait contributrice de ce fonds de compensation pour au moins deux millions d’euros le produit départemental de taxe foncière transféré à la commune étant supérieur au montant du produit de la taxe d’habitation sur les résidences principales (pour les données fiscales connues de 2020, la part des résidences secondaires à Sisteron est de 7.1% du parc immobilier pour une moyenne nationale de 9.1%, le nombre total de résidences assujetties étant de 3950 locaux). Les premières analyses et simulations font craindre un nouveau transfert des territoires ruraux supposés « surcompensés », donc « trop riches », comme les Alpes du Sud, le Massif Central ou les Pyrénées vers les territoires défavorisés que sont Paris, la région lyonnaise et les métropoles à l’instar du mécanisme du FPIC ! ATTENTION simulation sur la base de l’ensemble des taxes d’habitation les bases spécifiques aux résidences secondaires n’étant pas connues Ce transfert des départements aux communes va générer une profonde modification dans le mode de calcul du potentiel fiscal et du potentiel financier de chaque collectivité qui servent de base pour l’ensemble des dotations (DGF, dotation de solidarité rurale, DCRTP, FNGIR,…). Il est prévu une neutralisation des effets de la réforme sur les potentiels fiscaux et 14
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 les indicateurs financiers en intégrant la péréquation 2021 afin d’éviter une déstabilisation de la péréquation financière entre collectivités. Depuis 2020 ce sont 80% des ménages qui ne paient plus de taxe d’habitation sur les résidences principales. Les 20% des ménages qui restent assujettis à cet impôt bénéficieront d’un dégrèvement de 30% en 2021, puis de 65% en 2022. En 2023, plus aucun foyer ne paiera cette taxe sur sa résidence principale. La revalorisation forfaitaire des bases de valeurs locatives progresse moins vite (+ 2,2% en 2019, + 0,9% en 2020) ; elle est fixée à + 0,5% dans le PLF 2021 légèrement inférieure au taux d’inflation estimé. 5.2.2 Suppression de 10 milliards d’euros d’impôts écono- miques locaux La Loi de Finances 2021 entérine une baisse importante de plus de 10 milliards d’euros des impôts économiques locaux pesant sur les entreprises au titre de la Contribution Economique Territoriale (CET) dits « impôts de production ». La LFI 2021 prévoit ainsi la suppression de la part régionale de la Contribution à la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) pour 7,25 milliards d’euros compensée par une fraction de TVA. La Contribution à la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) collectée au niveau national l’année N est répartie l’année suivante au profit des collectivités sur le territoire où est implantée l’entreprise. La suppression de la part régionale de CVAE entraîne mécaniquement une nouvelle répartition pour le bloc communal et les départements dès 2021. Par ailleurs la Loi de Finances 2021 prévoit une baisse d’imposition de 3,29 milliards sur les impositions foncières des entreprises. L’Etat, par l'intermédiaire d’un nouveau prélèvement sur recettes (PSR) compense intégralement les communes et les EPCI à fiscalité propre de cette perte de recettes fiscales. 15
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 En premier lieu le plafonnement de la contribution économique territoriale (CET) est abaissé à 2% pour un coût budgétaire de 1,54 milliard d’euros. En 2011 pour ne pas pénaliser les entreprises lors de la réforme de la Taxe Professionnelle, la contribution économique territoriale (CET) avait été plafonnée à 3% de la valeur ajoutée de l’entreprise. Ainsi, si une entreprise dépassait ce plafond, elle pouvait alors demander un dégrèvement de CET, dégrèvement ne s’appliquant que sur la Contribution Foncière des Entreprises (CFE). Parallèlement à la baisse de la Contribution à la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) et pour soulager davantage d’entreprises, le Projet de Loi de Finances (PLF) 2021 abaisse ce plafonnement à 2% de la valeur ajoutée de l’entreprise. Cette diminution de plafond contribue notamment à réduire la CFE, imposition non liée au résultat de l’entreprise mais qui pèse fortement sur les activités. Dans le cadre de cette réforme les EPCI à fiscalité propre sont directement concernés ; à ce titre l’impact sera non négligeable pour la Communauté de communes Sisteronais Buëch. En second lieu est mis en place une baisse des valeurs locatives des établissements industriels. Dans la continuité de la révision des valeurs locatives des locaux professionnels depuis le 1er janvier 2017, et pour réduire davantage les impôts de production, le Projet de Loi de Finances (PLF) 2021 s’attaque à celles des établissements industriels utilisées dans le calcul des bases d’imposition de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Ces valeurs locatives obsolètes datent des années 1970 et ne sont plus adaptés à la réalité économique actuelle. Par ailleurs, elles aboutissent à une imposition plus forte des établissements industriels par rapport à celle des autres locaux professionnels, depuis leur révision de 2017. Cette modification entraîne la division par deux des valeurs locatives des établissements industriels et de fait des cotisations d’impôts fonciers payées par les entreprises pour un montant de 1,75 milliard d’euros qui devrait concerner 32.000 entreprises. Au plan local, pour la commune de Sisteron et la Communauté de communes Sisteronais Buëch, une fraction importante des bases foncières serait concernée avec SANOFI et EDF. La revalorisation annuelle de ces valeurs locatives cadastrales (VLC) serait similaire à celle des locaux professionnels. 5.3 Evolution de la situation financière des collectivités Les résultats financiers satisfaisants atteints en 2019 par les collectivités locales ont démontré leur capacité à absorber en grande partie les différentes réformes survenues au cours de ces dernières années (baisse des dotations, suppression progressive de la taxe d’habitation, dispositif de contractualisation). Les niveaux d’autofinancement et d’investissement se sont redressés. Fortes de ce retour à des marges de 16
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 manœuvres financières, les collectivités du bloc communal pouvaient envisager sereinement le nouveau mandat. La crise sanitaire est venue remettre en cause la pérennité de ces fondamentaux sains. L’année 2020 qui devait être une année de consolidation sera une année de fragilisation, avec en toile de fond une accentuation des disparités, la crise ne touchant pas uniformément tous les secteurs de l’économie et donc tous les territoires. À des dépenses de fonctionnement en hausse malgré les économies réalisées (+ 1,4 % dans l’ensemble, + 1,1% pour les communes) se superposent une baisse inédite des recettes fiscales (- 2,1 % dans l’ensemble, - 0,4% pour les communes) et tarifaires (- 10,4% essentiellement pour le bloc communal), entraînant une contraction sérieuse de l’épargne nette (- 14,7 % dans l’ensemble, - 23,8% pour les communes) et un nouveau recul des dépenses d’équipement (- 5,8 % dans l’ensemble, - 13,7% pour les communes), certes attendu en raison du cycle électoral communal mais dans une moindre proportion. En 2020, la progression des dépenses de fonctionnement des collectivités locales seraient de + 1,4 %, pour atteindre 191,9 milliards d’euros (+1,1% pour les communes), soit un ralentissement un peu en trompe-l’œil par rapport à 2019 (+ 1,7 %) du fait du transfert du financement de l’apprentissage des régions aux branches professionnelles (- 1,6 milliard d’euros de dépenses pour les régions) ; sans cet impact, la progression aurait été de + 2,2 %, soit la hausse la plus élevée depuis 2014. Cependant cette accélération résulte pour l’essentiel des dépenses imprévues engagées par les collectivités locales au titre de la crise sanitaire. Les économies réalisées en raison notamment de la fermeture de certains services ne couvriraient pas l’intégralité des dépenses supplémen- taires. Les frais de personnel, à 67,9 milliards d’euros, enregistreraient un rythme de progression similaire à celui de l’année précédente (+ 1,5 %, après + 1,6 % en 2019), les communes étant en la matière un peu plus vertueuses (+ 0,8% en 2020 après + 0,9% en 2019) que les départements et les régions. La crise ne sera pas sans impact avec le maintien du salaire des fonctionnaires absents à travers le mécanisme d’autorisation spéciale d’absence se cumulant avec la rémunération de personnels venant en remplacement ou en soutien, et le versement de primes exceptionnelles. 17
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 Les charges à caractère général (42,1 milliards d’euros) qui aurait dû enregistrer un net ralentissement en 2020 après une croissance relativement marquée en 2019 (+ 3,2 %), progresseraient encore au rythme élevé de + 2,9 % (+1,6% pour les communes). La majeure partie de cette hausse provient des dépenses d’urgence rendues nécessaires par la crise sanitaire : les achats de matériel de protection aussi bien pour le personnel que les administrés (masques, gel, blouses…), aménagements des établissements recevant du public. Enfin par les effets dévastateurs de la crise sanitaire d’augmentation de la précarité, les dépenses d’action sociale enregistreraient une hausse importante au titre du revenu de solidarité active (RSA) pour les départements et des aides et interventions sociales du bloc communal à travers les centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS). En 2020 il est à noter la baisse inédite des recettes de fonctionnement des collectivités (- 2,0%, - 0,6% pour les communes) principalement des recettes fiscales pour les régions (- 9,7%) et les départements et des produits du domaine (location, droit de place et de stationnement) et des services pour le bloc communal (- 10,6%) avec l’arrêt de nombreux services publics (cantines scolaires, centres de loisirs, médiathèques, centres sportifs…) pendant la période de confinement ; d’un niveau de 15,8 milliards d’euros ils seraient en chute de 1,8 milliard d’euros. La 3ème Loi de Finances Rectificative pour 2020 a mis en place une clause de sauvegarde par attribution d’une dotation au profit du bloc communal confronté à des pertes de recettes fiscales et domaniales du fait de la crise sanitaire. L’article prévoit que les collectivités du bloc communal ne pourront percevoir en 2020 un montant de recettes fiscales et domaniales inférieur à la moyenne 2017-2019 de ces mêmes recettes. Conséquence logique de la contraction des recettes de fonctionnement et de la hausse concomitante des dépenses, l’épargne brute des collectivités locales enregistrerait une chute inédite de - 18,1 % en 2020 (- 10,3% pour les communes). Ce recul, d’un montant de 7 milliards d’euros, ramènerait l’épargne brute des collectivités à son niveau de 2014 effaçant ainsi six années d’efforts patiemment construits. Plus grave encore l’épargne nette (après remboursement de la dette) se contracterait de - 31,1% pour l’ensemble des collectivités (- 19,8% pour les communes) 18
Commune de SISTERON DOB 2021 Mis à jour le 10/02/2021 obérant ainsi dangereusement l’autofinancement nécessaire aux futurs investissements. Cette réduction des marges de manœuvres financières, combinée au décalage du calendrier électoral municipal intervenu au printemps, a un impact sur le niveau des investissements portés par les collectivités locales. Les dépenses d’investissement des collectivités locales s’inscrivent traditionnellement en retrait l’année des élections dans le bloc local, mais les effets de la crise sanitaire ont particulièrement aggravé cette tendance (- 14,7% pour l’ensemble des collectivités, - 23,8% pour les communes). La baisse enregistrée est en effet bien plus prononcée que celle observée lors des précédents cycles électoraux et il faut remonter à la période 1995- 1997 pour enregistrer un tel recul de l’investissement local preuve des effets induits de la crise sanitaire. Le confinement débuté à la mi-mars a mis un coup d’arrêt brutal à l’activité des travaux publics et de la construction. A titre d’illustration, les appels d’offre en matière de marchés publics dans l’activité des travaux publics ont plongé pendant les huit semaines de confinement. 19
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