Rapport de Conférence - PROCEDURE DE COMMUNICATION - Optional Protocol on a ...
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Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 0 7 CONFERENCE REGIONALE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE SUR LE TROISIEME PROTOCOLE FACULTATIF A LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT SUR UNE PROCEDURE DE COMMUNICATION Rapport de Conférence 14 – 15 Novembre 2016 Dakar, Sénégal 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 1 Accès à la justice pour les enfants en Afrique Publication : Plan International www.plan-international.org Novembre 2016 Rapport et Conception: Anastasie Ablavi Koudoh Crédits photos: Page d'accueil: Plan International Photos de conférence: Anastasie Ablavi Koudoh Email : kanastasie@yahoo.fr Tel. : +221 774262681 +228 90026434 InCO www.i-co.org Principaux contributeurs : Paul Fagnon Laure Abado Ce matériel est cofinancé par le SIDA, l'Agence Suédoise de Coopération Internationale au Développement. SIDA ne partage pas nécessairement les opinions exprimées ici. La responsabilité exclusive du contenu appartient aux auteurs 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 2 Sommaire 1. ACRONYMES ............................................................................................................................................................... 3 2. RESUME ...................................................................................................................................................................... 4 3. JOUR 1 : INTRODUCTION AU 3ÈPF CDE, SA PERTINENCE POUR L’AFRIQUE ET COMMENT IL CONTRIBUE À LA PROTECTION DES ENFANTS ET L’ACCÈS À LA JUSTICE .......................................................................................................... 5 3.1 CONTEXTE ET OBJECTIFS DE LA CONFÉRENCE .................................................................................................................. 5 3.2 CÉRÉMONIE D’OUVERTURE ........................................................................................................................................ 5 3.3 MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL ...................................................................................................................................... 6 3.4 MESSAGE VIDÉO DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DE L’ONU AUPRÈS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, SUR LA VIOLENCE FAITE AUX ENFANTS ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..6 3.5 SESSION 1- VUE D’ENSEMBLE DU TROISIÈME PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT ÉTABLISSANT UNE PROCÉDURE DE PRÉSENTATION DE COMMUNICATIONS (3ÈPF CDE) ET SON RÔLE DANS LA PROTECTION DES ENFANTS .......... 7 3.6 SESSION 2 - COMMENT FONCTIONNE LE NOUVEAU MÉCANISME DE PLAINTES INTERNATIONALES EN PRATIQUE ET COMMENT IL COMPLÈTE LES PROCÉDURES DE PLAINTES NATIONALES, RÉGIONALES ET INTERNATIONALES DES DROITS DE L’HOMME .................................. 8 3.7 SESSION 3 - TABLE RONDE : PARTAGE D’EXPÉRIENCES PRATIQUES DE FONCTIONNEMENT DE LA PROCÉDURE DE COMMUNICATIONS / PLAINTES AU DU NIVEAU NATIONAL, RÉGIONAL ET INTERNATIONAL .................................................................................................. 9 3.8 SESSION 4 : COMMENT LA RATIFICATION DU 3ÈPF PEUT AMÉLIORER LA PROTECTION DE L’ENFANT ET L’ACCÈS À LA JUSTICE POUR LES ENFANTS AUX NIVEAUX NATIONAL ET LOCAL ? ........................................................................................................................... 14 3.9 ACCÈS À LA JUSTICE ET À LA DISPONIBILITÉ DES VOIES DE RECOURS POUR LES ENFANTS EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE………15 TRAVAUX DE GROUPE: ANALYSER LE CONTEXTE NATIONAL DE L’ACCÈS DES ENFANTS À LA JUSTICE ET VOIE DE RECOURS POUR DÉPOSER UNE PROCÉDURE DE COMMUNICATIONS INDIVIDUELLES ..................................................................................................................... 16 4. JOUR 2-MEILLEURES PRATIQUES VERS LE PLAIDOYER POUR LA RATIFICATION DU 3ÈPF CDE ET L’ACCÈS À LA JUSTICE POUR LES ENFANTS ........................................................................................................................................................... 17 4.1 SESSION 5 - TABLE RONDE : UTILISATION DES OPPORTUNITÉS NATIONALES POUR LE PLAIDOYER : ÉTUDES NATIONALES DE CAS ET LES LEÇONS APPRISES SUR LA CRÉATION DE SYNERGIES NATIONALES ET DE COOPÉRATION AUX FINS DE LA RATIFICATION ................................... 17 4.2 SESSION 6 - TABLE RONDE : UTILISATION DES OPPORTUNITÉS ET RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES ET RÉGIONALES .............. 20 4.3 SESSION 7 - TRAVAUX DE GROUPE SUR LA CONCEPTION DE STRATÉGIES DE PLAIDOYER ADAPTÉES AU CONTEXTE NATIONAL POUR LA RATIFICATION DU 3ÈPF CDE ................................................................................................................................................. 22 5. MOTS DE FIN ............................................................................................................................................................. 22 6. ANNEXES ................................................................................................................................................................... 23 7. PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE ............................................................................................................................ 23 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 3 1. 3èPF CDE : Troisième Protocole Facultatif à la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant CADBE : Charte Africaine des Droits et du Bien-être des Enfants CAEDBE: Comité Africain d'Experts sur les Droits et le Bien-être des Enfants CAT : Committee Against Torture (Comité Contre la Torture) CDE : Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant CED: Committee on Enforced Disappearances CEDEAO : Comité Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CERD: Committee on the Elimination of Racial Discrimination CNDH : Commission Nationale des Droits de l’Homme CONAFE : Coalition Nationale des Associations et ONG en faveur de l’Enfance EPU : Examen Périodique Universel HCDH: Haut- Commissariat aux Droits de l’Homme (ONU) IHRDA: Institute for Human Rights and Development in Africa INDH : Institution Nationale de Défense des Droits Humains MAEJT : Mouvement Africain des Enfants et Jeunes travailleurs MCPE : Mécanismes Communautaires de Protection des Enfants NIHRD: National Institution for the Human Rights Defence ODD : Objectifs de Développement Durable ONG : Organisation Non Gouvernementale OSC : Organisation de la Société Civile OSIWA: Open Society Initiative for West Africa 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 4 Le Troisième Protocole Facultatif à la Convention des - approfondi leur compréhension du 3èPF CDE, Nations Unies relative aux Droits de L’Enfant sur la son rôle et son importance pour la protection des procédure de communication (ci-après dénommé enfants; 2- pu faire le lien entre le 3èPF et les 3èPF CDE) a été adopté par l'Assemblée générale autres procédures de plainte au niveau de l’ONU, des Nations Unies le 19 décembre 2011 et est entrée de l’UA, de la CEDEAO et les systèmes de en vigueur le 14 avril 2014. protection nationaux et communautaires ; Jusqu'à présent, 29 pays ont ratifié le 3èPF CDE dont - ont pris connaissance des barrières limitant un seul Etat Africain, le Gabon. Le 3èPF CDE a été l’accès à la justice pour les enfants en Afrique de adopté pour permettre aux enfants d'accéder à la l’Ouest et du Centre et les solutions à y justice au niveau international lorsque toutes les voies apporter ; de recours au niveau national sont épuisées. - montré clairement leur engagement pour la Toutefois, ils ne peuvent le faire que si leur pays ratification du 3èPF afin que les enfants de tous ratifie le 3èPF CDE, acceptant ainsi la compétence les pays de la sous-région puissent bénéficier du du Comité des Nations Unies pour les Droits de Protocole ; l'Enfant ci-après dénommé «Comité de Genève» pour - échangé sur les opportunités, les outils politiques recevoir des communications ou des plaintes. et juridiques pouvant appuyer leur plaidoyer pour En dehors des 29 ratifications, 50 pays l’ont signé la ratification ainsi que discuter l’intégration des parmi lesquels seulement sept (7) pays d'Afrique activités de plaidoyer pour la ratification du 3èPF Centrale et Occidentale.1 dans leurs projets existants; - pris connaissance du rôle des enfants et jeunes Du 14 au 15 novembre 2016, la Coalition dans les activités de plaidoyer pour la ratification Internationale pour le Protocole Facultatif 3 «Ratify du 3èPF ; OP3 CRC», Plan International et IHRDA ont invité à - ont développé des plans de plaidoyer (pour la Dakar, au Sénégal, des représentants de dix-huit (18) ratification du 3èPF) dont les versions finales pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre à une seront partagées après consultations en interne Conférence pour réfléchir sur la ratification du 3èPF. en février 2017 pour amener les Etats à ratifier le Protocole. Ont participé à cette conférence près de 51 représentants des Organisations de la Société Civile (OSC), les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et associations ; des Commissions Nationales des Droits de l’Homme (CNDH), des Institutions de l’ONU et d’un Expert du Comité de Genève et la Représentante Spéciale auprès du Secrétaire General des Nations Unies sur la violence faite aux enfants à travers son message vidéo. Cofinancée par Kindernothilfe et les Bureaux de Plan International Suède et Allemagne, elle a été une occasion pour les participants de mieux comprendre le 3èPF dans sa globalité. Au bout des deux jours de la conférence, les participants ont: Table ronde sur les MCPEs et l’accès à la justice par les enfants 1 http://tbinternet.ohchr.org/_layouts/TreatyBodyExternal/Treaty.aspx 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 5 . 3. 3.1 Contexte et objectifs de la Unies relative aux Droits de l'Enfant dans les deux sous-régions. conférence En 2012, un groupe d'ONG a formé la Coalition 3.2 Cérémonie d’ouverture Internationale « Ratifier le 3èPF CDE » pour soutenir Souhaitant la bienvenue aux participants au nom des la société civile dans les pays du monde entier dans organisateurs, Mme Alice Behrendt, Directrice leurs activités de plaidoyer, visant à promouvoir la Régionale des Programmes au Bureau de Plan ratification du Troisième Protocole Facultatif se International pour l’Afrique de l’Ouest (WARO) a rapportant à la Convention des Nations Unies relative introduit la conférence en soulignant quelques aux Droits de l'Enfant (CDE).Plan International est éléments de contexte qui justifient sa pertinence. Elle membre de cette coalition. note pour le regretter que le Troisième Protocol La Coalition avait organisé une conférence similaire Facultatif a été signé par 29 pays et seul un pays, le pour les pays d'Afrique de l'Est et du Sud en 2014, Gabon, l’a ratifié en Afrique mais à ce jour aucune amélioration n’a été constatée Elle a en outre salué la présence du grand nombre dans le nombre de ratifications dans ces Etats. de représentants d’ONG, des Commissions Compte tenu du nombre limité de ratifications (seul le Nationales de Droits de l’Homme ainsi que d’Experts Gabon) et de signatures (seulement 7 Etats) dans la en Droits de l’Enfant dans la conférence pour sous-région, Plan International, en collaboration avec discuter des voies et moyens pour améliorer la mise Kindernothilfe et IHRDA, a organisé du 14 au 15 en œuvre de la Convention des droits de l'enfant. novembre 2016 à Dakar, une conférence sur ledit Leur présence témoigne de l’engagement de chacun protocole pour les Organisations de la Société Civile pour la réalisation des droits de l’enfant. de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique Centrale afin de Plan International, de par ses activités de plaidoyer réfléchir ensemble sur comment augmenter sa dans ses bureaux pays, nationaux et bureaux de ratification dans la sous-région. liaison, travaille avec les acteurs à tous les niveaux pour changer les lois, les politiques, les attitudes et Les objectifs de la conférence étaient : les pratiques. L’engagement de Plan International 1. Contribuer à identifier les défis actuels dans la avec la coalition pour la ratification du 3èPF fait partie mise en œuvre des droits de l’enfant, en de cette approche globale pour créer des particulier dans le domaine de l’accès à la justice changements durables dans la vie des enfants. pour les enfants en Afrique occidentale et Le Protocole Facultatif sur la procédure de centrale. communication est un outil important et utile pour les 2. Contribuer à accroître la sensibilisation et les États dans l’amélioration et la création de cadres et connaissances sur le mécanisme de plaintes services nationaux efficaces pour la protection des individuelles de la Convention des Nations Unies enfants. des droits des enfants aussi bien parmi la société Elle a ensuite exprimé son souhait de voir les OSC civile que parmi les CNDH, présentes s’allier à la coalition Ratify OP3 CRC et 3. Augmenter le nombre de ratifications en Afrique. utiliser la présente conférence comme un cadre de réflexion sur les opportunités à utiliser pour Elle sera le point de départ de futures activités de promouvoir et faire ratifier le protocole dans leur lobbying et de plaidoyer pour promotion, la pays. ratification et la mise en œuvre du Troisième Elle a terminé en émettant le vœu de voir plus de Protocole Facultatif à la Convention des Nations progrès sur la ratification du 3èPF dans les pays Africains au cours des mois et années à venir. 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 6 3.3 Méthodologie de travail intervenir avant que le Comité des droits de l'enfant puisse intervenir. La méthodologie utilisée est composée de Le protocole est maintenant en vigueur dans 29 pays communications faites par des experts en droits de et c’est l’occasion pour demander à tous les Etats de l’enfant, Institutions de défense de Droits de l’Homme promouvoir et de ratifier cet important traité. Avec la et représentants d’ONG, de travaux en groupe ainsi ratification du Troisième Protocole Facultatif, un saut que de discussions en plénière. important pourra être réalisé dans la promotion et la La première journée des travaux a été consacrée aux protection des droits de l’enfant! échanges sur la pertinence de l’organisation de la Il encourage et rappelle aux États leur obligation conférence ; aux discussions sur le contenu du d'assurer l'accès à la justice et aux procédures Protocole Facultatif 3, son fonctionnement, son rôle adaptées aux enfants et ouvre des voies pour dans la protection des enfants ; et au partage promouvoir un système national de protection solide, d’expériences. flexible pour protéger les victimes. Les mécanismes La seconde journée a été consacrée aux discussions nationaux pour accéder à la justice doivent donc être sur les opportunités, le partage de meilleures mis en place. A cet égard, la fonction d'ombudsman pratiques et l’élaboration de plans et stratégies de pour les enfants et d’institutions nationales plaidoyer en vue de vulgariser le Protocole et indépendantes de Droits de l’Homme jouent un rôle d’amener les pays à le ratifier. décisif. Si le leadership et l'engagement politique des Etats 3.4 Message Vidéo de la membres sont un facteur fondamental de réussite, la Représentante Spéciale de société civile est particulièrement bien placée pour partager des informations sur les mécanismes l’ONU auprès du Secrétaire nationaux et sous-nationaux. Elles doivent partager Général, sur la Violence également les expériences prometteuses pour mettre faite aux enfants2 en lumière la situation des enfants sans voix et difficiles à atteindre; et pour anticiper les moyens de les soutenir efficacement afin qu’ils accèdent à la La présente conférence est une composante justice et à des recours efficaces essentielle de la campagne mondiale pour la ratification universelle du Troisième Protocole Le Protocole prévoit des mesures importantes: Facultatif à la CDE. - Une procédure de communications qui permet à chaque enfant victime de soumettre des plaintes Le Troisième Protocole Facultatif est très particulier: au Comité des Droits de l'Enfant; - Premièrement, les plaintes sont traitées par un - Un mécanisme d'enquête pour que le Comité Comité d'Experts, (le Comité des Droits de puisse initier d'office les procédures contre les l'Enfant), qui est un organe indépendant violations graves et systématiques des Droits de d'Experts ayant une compréhension et une l'Enfant; responsabilité uniques pour la protection des - Un système de communications permettant à un Droits des Enfants; Etat de porter plainte contre un autre Etat pour - Deuxièmement, le Protocole reconnaît la capacité violation systématique des droits de l'enfant. En juridique des enfants à demander réparation pour permettant aux enfants de porter plainte pour la violation de leurs droits - soit directement, soit violation de leurs droits au Comité, le 3è PF par l'intermédiaire d'un représentant; renforce la reconnaissance que les enfants sont - Troisièmement, et surtout, le Protocole exige des titulaires de droits et ont la capacité de États qu'ils établissent des mécanismes et des promouvoir le respect de la primauté du droit. procédures au niveau national car ils auront la responsabilité première d’apporter des réponses La ratification du Protocole est un processus aux violations des droits de l'enfant et devront important qui requiert des étapes spécifiques: 2 https://youtu.be/Od23-Vo1rLI - La ratification requiert des formalités spécifiques à chaque pays. Une fois que le Protocole est ratifié, un document confirmant la ratification doit 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 7 être formellement déposé auprès des Nations pleine conformité avec les dispositions du Unies. Protocole. - La traduction du Protocole dans les langues Par exemple, il sera important de mettre au point des nationales et sa large diffusion dans le pays. Les procédures adaptées aux enfants pour leur permettre Organisations de la Société Civile s peuvent jouer d'avoir accès à la justice, des mécanismes de un rôle clé, en informant le public, les travailleurs conseil, de signalement et de réclamation en toute sociaux, et, surtout, en la faisant connaître aux sécurité. enfants eux-mêmes. - La mise en place des Institutions Nationales Les ODD 2030, visent particulièrement un monde indépendantes sur les droits des enfants. Ces libre de peur et de toutes formes de violence envers institutions sont des alliés stratégiques dans le les enfants. Ils visent l’accès à plus de justice de la processus national de mise en œuvre: elles sont part des institutions responsables. La promotion de la moins formelles, facilement accessibles, primauté du droit aidera à réduire le risque de sensibles aux enfants et dotées de l'expertise violence dans la vie des enfants et à fournir des nécessaire pour conseiller et soutenir les enfants réponses efficaces aux victimes. Le Troisième à risque. Protocole Facultatif est une composante essentielle - La législation nationale doit être réexaminée et, pour ces efforts. dans certains cas, promulguée pour garantir la 3.5 Session 1- Vue d’ensemble du Troisième Protocole Facultatif à la Convention relative aux Droits de l’Enfant établissant une procédure de présentation de communications (3èPF CDE) et son rôle dans la protection des enfants Par Oulèye DEME, Save the Children Suite à l'examen des plaintes ou communications, le International, Sénégal Comité des Droits de l’Enfant fait des recommandations aux Etats. Suite aux plaintes La discussion sur une procédure de communication reçues, le Comité peut être amené à organiser des CRC remonte à la fin des années 1980. La question a missions d’enquête dans les Etats concernés afin de été soulevée à nouveau en 1999 au cours du 10è mieux pouvoir statuer sur les cas. anniversaire de la CDE. L’entrée en vigueur du 3èPF, le 14 avril 2014, permet Le 3èPF est divisé en quatre parties : aux enfants de porter plainte auprès du Comité des - La première partie concerne les Dispositions droits de L’Enfant des Nations Unies pour la violation Générales. de leurs droits en l’absence d’un système juridique national apportant des réponses à ces violations. - La deuxième partie fait cas entre autres des Cependant cette démarche n’est possible que dans procédures de présentation de les pays ayant ratifié le 3èPF. Il complète le cadre communication/plainte et de qui peut présenter international de protection des droits des enfants, des communications (Communications encourage les Etats à améliorer leurs systèmes individuelles par exemple). nationaux de justice et contribue à leur mise en - La troisième partie fait mention des procédures œuvre. Le 3èPF CDE permet aux enfants victimes de d’enquête, surtout pour les violations graves et se faire entendre au niveau international et renforcer systématiques, ainsi que le suivi de la procédure. la responsabilité des Etats. - La quatrième partie enfin explique entre autres les dispositions finales. Le mécanisme ne peut être utilisé que dans les cas où le système national de protection est inexistant ou Il est important de noter cependant que pour tout Etat inefficace. Il renforce ainsi le système national de ayant ratifié le 3èPF, le Protocole lui sera applicable protection. trois mois après la date de la ratification. 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 8 3.6 Session 2 - Comment fonctionne le nouveau mécanisme de plaintes internationales en pratique et comment il complète les procédures de plaintes nationales, régionales et internationales des Droits de l’Homme Par Peter Guran, membre du Comité des pour refléter sa position sur le bien-fondé de la Droits de l’Enfant communication. Le 3èPF prévoit un format de communication pour les Cette procédure de communication offre la possibilité adultes3, cependant il n’est pas exigé des enfants de pour les enfants d'exprimer leur point de vue sur la suivre ce format. réalisation de leurs droits est importante pour créer L’intérêt supérieur de l'enfant (CDE, art 3) et l’opinion un système complet sur la protection de l'enfance. de l’enfant (CDE, art 12), sont les principes clés qui guident les travaux du Comité afin de veiller à la Le 3èPF ne garantit que la procédure d'accessibilité protection des personnes qui soumettent les des droits ; il n’ajoute pas de nouveaux droits. communications. Si les principes et l’idée soutenant la Convention des Droits de l’Enfant ont été bien compris, il n’était pas Le Troisième Protocole Facultatif ne confère pas de de même pour le Troisième Protocole Facultatif. Au droits nouveaux ou substantiels, mais renforce les cours du processus de rédaction, le Comité s’est droits procéduraux déjà énoncés dans la Convention penché sur plusieurs questions notamment et dans les deux précédents Protocoles Facultatifs. concernant l'objectif et les obstacles qu’il peut y avoir En ratifiant le 3èPF, le gouvernement met en œuvre pour son application. Entre autres questions, il y avait l'engagement déjà pris au moment où il ratifiait la celle de la difficulté pour un enfant d'être auteur de CDE pour fournir ainsi aux enfants un outil disponible communications et sa responsabilité juridique. pour exercer leurs droits. De même, il renforce la crédibilité internationale des Etats vis-à-vis des Droits Une fois que le 3èPF a été adopté, le Comité a de l’Homme. développé ses règles de procédures et les méthodes de travail. La première méthode était la mise en place Depuis l’entrée en vigueur du Protocole, le Comité a d'un groupe de travail pour l'examen des reçu à ce jour 45 plaintes parmi lesquels 40 non communications (7 experts du Comité des Droits de recevables du fait de la non ratification du protocole l’Enfant). par leur pays de provenance. Les règles de procédures clarifient les mesures à prendre pour examiner une communication individuelle reçue par le Comité avant de prendre une Questions et Réponses décision. Suite aux deux présentations, plusieurs questions Le 3èPF CDE offre des mesures de protection ont été posées concernant la sécurité de la société spéciales aux personnes qui présentent des civile et des enfants qui présentent des communications au Comité. Pendant l’examen des communications ; comment le Comité s’assure-t-il de plaintes, le Comité demande aux Etats concernés de la mise en œuvre des observations formulées à mettre en place des mesures provisoires afin de l’endroit des pays et qu’advienne-t-il de ces protéger les plaignants. observations si les Etats décident de les ignorer. Lorsqu'une communication est recevable à sa valeur D’autres questions étaient en lien avec la nominale, l'Etat partie intéressé peut exprimer son démonstration de l’épuisement des voies de recours avis sur sa recevabilité dans un délai de deux mois. Si un État présente son avis dans un délai de deux 3 https://www.dropbox.com/s/6g8z7mzz1d5kmj2/FormulaireplainteOP3- mois, il disposera de quatre mois supplémentaires Fr%281%29.docx?dl=0 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 9 internes avant de porter plainte auprès du Comité et Ils ont ensuite expliqué que le 3èPF offre aux si l’Etat doit être informé avant l’envoi de la Organisations de la Société Civile l'occasion de faire communication au Comité ? entendre la voix des enfants, mais il est important de Peut-on qualifier le caractère systématique d’une se rappeler qu'il faut d'abord saisir les mécanismes violation de droits comme psychique. Est-ce que le nationaux de protection que le 3èPF ne saurait Comité a la possibilité de saisir un Etat lorsqu’il remplacer. constate des violations graves des droits de l'enfant? Une décision du Comité sur une communication peut avoir pour conséquence de faire améliorer le système Les panélistes ont d'abord expliqué qu'il y a toujours national de protection. un risque au plaidoyer, donc l’on doit se préparer, En ce qui concerne la sécurité des plaignants, les faire une analyse des risques et décider s'il y a lieu procédures du 3èPF en tiennent compte. Le nom d’agir ou non. d'un plaignant/e ne peut être divulgué à l'État que lorsqu'il/elle autorise le comité à le faire . Peter Guran, Member of the Child Right Committee Oulèye DEME, Save the Children International Senegal 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 10 3.7 Session 3 - Table ronde : partage d’expériences pratiques de fonctionnement de la procédure de communications et de plaintes au du niveau national, régional et international Expérience de soumission de concernant les enfants auprès du Comité Africain communications au niveau régional – d'Experts sur les Droits et le Bien-être de l'Enfant5. études de cas de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peules Les communications peuvent venir de toutes les (CADHP) et du Comité Africain d’Experts régions du continent africain. Cependant, à ce jour, aucune communication concernant des enfants n'a sur Les Droits et Le Bien-Etre de été portée à l'attention de la Commission en vertu de l’Enfant(CAEDBE) l'article 18. Par Nicole Ismène Zarifis- IHRDA Créé en 1990, le CAEDBE est l'organe africain de traité expert en matière de protection de l'enfance, avec un mandat de suivi et de conseil concernant la La Commission Africaine des Droits de l’Homme et mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits et du des Peuples4 a été créée en 1987 et sa compétence Bien-Etre de l'Enfant (CADBE). La Charte est ratifiée s'étend à tous les Etats parties à la Charte Africaine par tous les Etats africains sauf 6 (y compris la des Droits de l’Homme et des Peuples (1986) et a Somalie, le Sud-Soudan, DRC, Tunisie et la pour mission de faire le suivi de la mise en œuvre de République Centrafricaine) la Charte par les Etats-paries. Tous les États On note trois niveaux de décision concernant les Africains, à l'exception du Maroc et du Sud-Soudan, plaintes ou communications individuelles: la saisie, la sont parties. recevabilité et le mérite. La saisie - toute personne ou ONG a qualité pour La charte a un mandat de promotion et de protection agir, il n'est pas exigé d’être victime directe pour des droits : mandat de protection signifie qu’elle déposer une plainte. La violation du droit doit avoir contient une procédure de communication ou de lieu après la ratification de la Charte par l'Etat partie. plainte. Les plaintes peuvent être individuelles ou/et Recevabilité - lorsque le Comité reçoit officiellement la plainte et procède à l'analyse des allégations sur interétatiques. son mérite. • Principales conditions de recevabilité: épuisement La Charte Africaine s’étend à tous les individus, des recours internes et dépôt dans un délai adultes comme enfants. Même si la charte n’est pas raisonnable. spécifique aux enfants, il y a cependant une •Autres conditions : L’identité de l'auteur de la disposition spécifique aux enfants dans le communication doit être mentionnée ; Pas de paragraphe 3 de l'article 18: « L'Etat veille à langage offensant ; Ne doit pas reposer uniquement l'élimination de toute discrimination à l'égard des sur des rapportages, il faut des preuves ; La plainte ne doit pas être soumise à un autre organe femmes et veille également à la protection des droits juridictionnel international similaire. des femmes et des enfants conformément aux Le mérite: La communication doit citer les déclarations et conventions internationales ». dispositions de la Charte Africaine; En ce qui Même si la charte s'adresse généralement aux concerne les enfants, elle devra citer la violation en adultes, cet article est celui qui peut être utilisé lien avec l'art. 18 (3). Des preuves doivent être lorsque les OSC veulent déposer une plainte présentées pour appuyer les allégations (témoignages, photos, rapports de police ou rapports 5 http://www.ihrda.org/fr/le-comite-africain-d%E2%80%99experts-sur- 4 http://www.achpr.org/fr/ les-droits-et-le-bien-etre-de-l%E2%80%99enfant-caedbe/ 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 11 médicaux, jugements des tribunaux, rapports de situation des organes de l'UA ou de l’ONU peuvent également être convaincants) Soumission de communications au niveau des Nations Unies - Expérience • Décision du Comité (ou la Commission): le comité de l’introduction d’une plainte fait des recommandations sur ce que l'Etat doit faire pour corriger le tort (enquête étatique, poursuites, punition des auteurs, indemnisation de la victime, Par Sidi Gasama, Représentant Amnesty International autres réformes juridiques / administratives Amnesty International, quand bien même participe à pertinentes pour prévenir la répétition des violations). la production des rapports périodiques de l’Etat, Les décisions sont rendues publiques pour permettre soumet régulièrement des rapports ou des aux parties et à la société civile de faire le suivi de informations détaillées au Comité des droits de leur application. l’enfant pour lui permettre d’avoir une vue globale de la situation des droits de l’enfant au Sénégal. Il fait de Cas emblématique du Malawi : Le cas de l’âge de même pour tous les organes internationaux et l’enfant par rapport à la CADBE africains. Dans le cadre de sa mission de veiller au respect des Une plainte a été déposée en 2014 contestant les droits humains, Amnesty International a eu à appuyer dispositions de la Constitution du Malawi relative à la un cas de violation soumis au Comité des droits humains le 5 décembre 1989: M. Famara Koné définition de l'enfant qui était contradictoire par contre l’Etat sénégalais, un cas de torture et d’atteinte rapport aux obligations de la Charte vis-à-vis des à la liberté d’expression. Cette plainte a duré enfants. plusieurs années avant d’aboutir: soit du 5 décembre Plus précisément, l'article 23 (5) de la Constitution du 1989 au 21 octobre 1994. Malawi définit un enfant comme toute personne de Amnesty International a produit des informations moins de 16 ans, tandis que l'article 2 de la CADBE détaillées sur les allégations et a demandé que la définit un enfant comme toute personne de moins de torture cesse et que des réparations soient faites au sieur Farama. 18 ans. Dans ses observations, le Comité a demandé à l’Etat sénégalais de faire cesser toute violation et La plainte a été déclarée recevable en 2015 et d’accorder une indemnisation au sieur Famara. appelée à être entendue sur le fond en octobre 2016. Juste avant l'audience, l'Etat a exprimé l'intérêt de Au Sénégal, avant les années 2000, la torture était régler l'affaire à l'amiable conformément aux règles une pratique courante mais mal définie; on parlait de procédure et aux lignes directrices du Comité. Le plutôt de coups et blessures volontaires. Suite aux Malawi a pris des dispositions visant à modifier la observations du Comité et de l’affaire Issa Nabré, la législation nationale pour se conformer à la CADBE. Il torture a été clairement définie et incriminée dans le code pénal. a été convenu d'un calendrier de deux ans pour achever le processus de réforme de la Constitution et On constate de ce cas pratique, qu’il est possible de de toutes les autres lois pertinentes. Un règlement à porter plainte auprès des Comités des droits de l’amiable a été conclu et signé le 27 octobre à Banjul. l’enfant et de l’homme et obtenir des réparations Il est le premier du genre dans l'histoire de la CADBE. auprès des Etats. Cependant il faut retenir que, les Comités font leurs L'application de l’accord aura de profondes recommandations, mais il revient aux états de les répercussions sur la protection des enfants au Malawi appliquer. Sans leur bonne volonté les décisions des Comités peuvent rester lettres mortes. et établira un «meilleur» exemple / pratique sur les La Société Civile, les organisations de défenses des mesures proactives que les Etats africains pourraient Droits de l’Homme ainsi que les media doivent donc prendre pour respecter leurs obligations se mobiliser pour amener les états à respecter leurs internationales. engagements. 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 12 Expérience du HCDH sur l'examen de être à nouveau portée à l’attention du comité des Droits de l’Homme ou du comité des disparitions communications adressées aux Comités forcées (mais pas des autres comités) de l'ONU Le Troisième Protocole Optionnel prévoit un Par Racky Ndiaye, Représentant le Haut- mécanisme de plaintes individuelles pour des Commissariat des Nations Unies aux Droits violations de la Convention ou de ses Protocoles de l’Homme (HCDH) substantifs. Il prévoit une procédure d’enquête, des Il existe 9 principaux traités des NU sur les Droits de règlements à l’amiable et des mesures de protection l’Homme. Chaque traité établit un organe de (représailles), selon les conditions de recevabilité surveillance appelé Organe des traités ou Comité. après avoir épuisé les voies de recours internes sur Ces Comités examinent les rapports des Etats et une période d’un an. L’intérêt supérieur de l’enfant adoptent des observations finales et générales. Ils est le principe qui le guide. examinent également des plaintes individuelles et adoptent des décisions sur ces plaintes. Il y a déjà eu des cas de communications impliquant La compétence spécifique attribuée aux comités de des enfants examinés par d'autres Comités de l'ONU recevoir et d’examiner des plaintes leur est donnée comme le Comité Contre la Torture. Or l'intérêt du par les Etats au moment où ceux-ci ratifient un 3èPF est qu'il est à la charge d'un Comité spécialisé protocole facultatif à un traité ou en faisant une en droits des enfants. déclaration sous un article du traité (CERD –art 14-, CAT –art 22- et CED –art31-) Avant de déposer des plaintes (individuelles) l’auteur doit d’abord s’assurer que: Expérience dans l’utilisation des procédures relatives aux plaintes - son Etat a reconnu la compétence du Comité pour examiner des plaintes individuelles ; concernant les violations des Droits de - les violations ont eu lieu après la ratification; l’Homme/Enfant au sein de la CEDEAO - les voies de recours internes (judiciaires ou administratives) sont épuisées. Par Ibrahima KANE représentant d’OSIWA Toute plainte doit être écrite. Elle doit identifier le L’objectif de la communication est de présenter les Comité concerné, raconter les faits, identifier les mécanismes africains existants afin de donner plus violations, annexer des documents importants et d’opportunité aux pays de présenter les cas de demander des mesures provisoires. violation à l’organe de préférence. La CEDEAO a été créée en 1975 suite aux Les victimes ou leur représentant autorisé peuvent nombreuses violations des droits de la personne déposer une plainte. Les plaintes doivent être humaine constatées sur le continent africain par les déposées dans des délais de 5 ans pour le Comité Présidents Gnassingbé Eyadema du Togo et Yakubu aux Droits de l’Homme, 1 an pour le Comité des Gowon du Nigeria. La CEDEAO est juridiquement Droits de l’Enfant, 1 an pour CESC6 et 6 mois pour présentée par l’Acte de Lagos comme la deuxième CERD7. communauté économique régionale après la Cependant, il n’est pas possible de porter plainte en Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. même temps auprès du Comité aux Droits de l’Homme ou à un autre mécanisme régional. Après la Des mécanismes étaient aussi mis en place pour délibération des tribunaux régionaux une plainte peut protéger les droits des personnes. Mais avec le temps, ces mécanismes se sont avérés assez 6 http://www.ohchr.org/Documents/ProfessionalInterest/cescr.pdf inefficaces pour régler les problèmes de violations des droits humains. Exemple des guerres de la Sierra-Léone et du Liberia. 7 http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CERD/Pages/CERDIndex.aspx Suite au rebondissement des problèmes de violation sur le continent, le traité instituant la CEDEAO a été révisé en 1993 pour apporter des solutions aux 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 13 ont été jugés par la cour et dans plusieurs pays autre que le Nigeria. Certes l’efficacité de la cour de Justice de la CEDEAO n’est plus à démontrer, mais seul le Comité des Droits de l’Enfant a une expertise unique en matière de droits de l’enfant. . Laure Abado présentant les opportunités de plaidoyer problèmes des droits humains les plus importants sur le continent. Le traité de la CEDEAO fait référence à plusieurs reprises à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est un des éléments de valeurs sur lequel reposent les actions de la CEDEAO. Elle est également considérée comme un des objectifs et un des principes de Alice Behrendt pendant la ceremonie d’ouverture fonctionnement de la CEDEAO. Question et Réponse Le Protocole relatif à la Cour de Justice a été adopté en 1982 et la Cour de Justice installée en 2000. La Les présentations ont été suivies par une discussion Cour de Justice a été mise en place pour répondre en plénière. Une série de questions ont été posées à aux questions de violation des droits et instaurer la savoir la possibilité de faire appel des jugements de citoyenneté internationale. Elle est constituée de 7 la cour de Justice de la CEDEAO ou les autres voies Juges sélectionnés parmi les meilleurs de différents de recours que les plaignants ont en cas de non Etats et à son siège à Abuja. satisfaction des jugements. Des questions ont été Entre 2000 et 2005, la Cour n’avait reçu qu’une seule aussi posées concernant le délai trop court pour plainte qui n’a d’ailleurs pas été jugée, car le juger les cas. plaignant n’avait pas la possibilité d’être assisté par un avocat. En réponse à ces questions, les panelistes ont eu à Des procédures ont été dès lors mises en place pour expliquer que tous les 15 Etats de la CEDEAO ont simplifier et répondre aux besoins de chaque accepté la juridiction de la cour et donc elle a le droit personne. Ainsi un plaignant n’a plus besoin et la légitimité de se déplacer dans les pays pour les d’épuiser les recours internes avant de présenter des jugements. Au cas où les plaignants ne sont pas plaintes à la cour de Justice. Cependant les plaintes satisfaits, ils pourront porter l’affaire auprès de la ne doivent pas être anonymes et être présentée Commission des Droits de l’Homme et des Peuples. auparavant à une autre juridiction internationale avant La seule obligation qu’à la cour est celle de travailler la cour de Justice. en collaboration avec la haute cour du pays où elle s’est déplacée, afin de trouver l’endroit propice pour En matière de garantie, il faut noter que la cour peut les jugements. Certainement que les discussions en siéger dans n’importe quel pays du continent à la cours concernant la révision du Protocole verra demande des victimes. La durée des plaintes devant l’installation d’une cour d’appel et augmenter le la cour varie entre 9 et 12 mois. Depuis, plusieurs cas nombre des juges de 7 à 15. Cette augmentation permettra d’avoir des chambres basses et une chambre d’appel. 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 14 3.8 Session 4 : Comment la ratification du 3èPF peut améliorer la protection de l’enfant et l’accès à la justice pour les enfants aux niveaux national et local ? Accès à la justice au niveau Les MCPE appuient les enfants victimes et leurs familles pour accéder aux services de santé, communautaire - Mécanismes juridiques, psychologiques au besoin. Ils offrent des Communautaires de Protection de espaces sûrs pour les enfants, surtout en situation d’urgence en identifiant les enfants vulnérables ou à l'Enfant en Afrique de l'Ouest et du risque et prendre des mesures pour réduire les Centre - l'expérience de Plan risques. Enfin ils représentent les communautés dans les discussions des gouvernements locaux sur la International protection. Par Paul Fagnon, Spécialiste Régional pour la Protection des enfants au bureau de Plan Les MCPE répondent à 9 critères de bonnes International Afrique de l’Ouest pratiques pour exister pour permettre aux Organisation de la Société Civile et aux Les Mécanismes Communautaires de Protection des gouvernements de mieux les comprendre. Enfants (MCPE) sont un réseau ou un groupe de personnes au niveau de la communauté et travaillent Les MCPE constituent un socle pour la mise en place de manière coordonnée à la protection des enfants du 3èPF CDE au niveau communautaire, voir contre toutes les formes de violence. Ils peuvent être national. endogènes ou initiés et soutenus par des entités C’est un mécanisme par lequel les enfants et/ou leurs externes ; formels ou informels dans leur structure et représentants pourront rapporter des violations des fonctionnement. Les MCPE sont liés entre eux et droits de l'enfant au Comité des Nations Unies sur les contribuent aux systèmes de protection de l’enfant au droits de l'enfant dans les cas où le système juridique niveau communautaire dans un village, un quartier national ne répare pas ces violations. urbain ou une autre communauté telle qu’un camp de Toutefois son efficacité dépendra de la prise de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre conscience des communautés ainsi que des enfants pays. eux-mêmes des problèmes de violence et de l’importance de la dénonciation. Il est donc important Grâce aux systèmes de protection de l'enfant, les que chaque institution et chaque organisation fasse pays visent à élaborer une approche globale et une place au 3èPF ainsi qu’aux CBCPM dans leurs durable de prévention et de lutte contre la violence à activités, puisque ces derniers sont également liés l’encontre des enfants. C’est en ce sens que les par les législations nationales. MCPE deviennent une composante importante et incontournable des systèmes de protection des enfants. Accès à la justice au niveau Pour être efficaces au niveau communautaire, les communautaire - Mécanismes MCPE doivent être liés, soutenus et acceptés par les Communautaires de Protection de leaders communautaires et s’appuient sur des l'Enfant en Afrique de l'Ouest et du ressources existantes. Ils doivent promouvoir la Centre - l'expérience de MAEJT participation des enfants, la diversité, l’inclusion et gérer les questions de pouvoir en leur sein. Par James Torh, Child Protection Officer, Les MCPE sensibilisent et renforcent les MAEJT compétences des parents pour protéger leurs enfants et procurent à ces derniers les MAEJT depuis sa création met l’accent sur l’écoute connaissances et compétences nécessaires pour se attentive aux enfants, un élément capital dans protéger. Ils font le suivi et identifient les problèmes l’apport de solutions efficaces et durables aux de protection de l’enfant ; résolvent des problèmes problèmes de violation des droits des enfants. La de protection en fonction de leur rôle et compétence. plupart du temps les adultes pensent que les enfants 14 – 15 novembre, 2016
Accès à la Justice pour les enfants en Afrique 15 ne sont pas capables de parler de leurs problèmes apporter des solutions à long-terme ; les actions dans les communautés. Ceci n’est pas tout à fait vrai politiques qui sont des moyens de sensibilisation, le d’autant plus que la vidéo qui a été présentée a été renforcement de capacités sur la communication, la produite par les enfants eux-mêmes montrant les prévention et la promotion des droits de l’enfant sont problèmes auxquels ils font face tous les jours et les les tous autant des stratégies utilisées. possibles solutions à y apporter. La ratification du 3èPF CDE offrira des opportunités Dans l’apport de solutions aux problèmes de violation aux communautés de prêter attention et d’être plus à auxquels les enfants sont exposés, la mobilisation l’écoute des enfants ainsi que faire la promotion de la communautaire est une stratégie utilisée pour protection de leurs droits 3.9 Accès à la justice et à la disponibilité des voies de recours pour les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre Par Louise de Brisson, CRIN Le rapport global de CRIN sur l’état de l’accès des affaires d’abus sexuels. Un petit groupe de pays a enfants à la justice donne un aperçu des quand même commencé à rejeter les limites rigides mécanismes développés dans les pays du monde d’âge et à introduire des normes qui reconnaissent pour protéger les droits de l’enfant et garantir des que les capacités varient d’un enfant à l’autre, et que recours en cas de violation. Il cherche à souligner certains des moyens innovants et certains des certains enfants sont capables de témoigner à un moyens dommageables dont les systèmes juridiques âge plus jeune que d’autres. nationaux disposent pour gérer les questions de Pour que les droits aient du sens pour les enfants, il violations des droits. est indispensable qu’ils disposent de moyens de recours efficaces afin de remédier à leurs atteintes. Ce rapport montre que les organisations non- Le 3èPF CDE est important pour les pays. Du fait qu’il gouvernementales sont souvent bien placées pour faut épuiser tous les recours internes avant l’accès au contester les violations des droits de l’enfant, ou mécanisme de plainte de l’ONU, il est important déjà simplement pour soutenir un enfant dans sa que les mécanismes internes soient alignés sur les demande de réparation. Cependant les procédures conventions internationales. nationales les autorisant à le faire sont loin d’être Le Protocole Facultatif 3 de par son existence montre universelles. La recherche montre également une aux Etats qu’il faut avoir un système accessible aux augmentation du contrôle des gouvernements sur les enfants par le fait qu’il insiste sur le droit des enfants ONG habilitées à agir en justice au nom des enfants. à s’exprimer. Un contrôle qui risque d’assujettir l’accès à la justice aux enfants. Le Comité, en même temps qu’il étudie, et apporte un Même lorsque les plaintes des enfants parviennent recours à des violations qui n’en n’ont pas trouvé au aux tribunaux, les obstacles procéduriers privent niveau national, révélera les failles de l’accès des souvent les enfants d’une réelle participation et les enfants à la justice au niveau national. Il montre empêcher de défendre leur cause. Les Etats également aux Etats qu’il est possible d’accorder une imposent un âge minimum pour comparaître comme certaine capacité juridique à un enfant. La grande témoin ou bien accordent un poids moindre au diversité de juridiction en Afrique, surtout en Afrique témoignage des enfants et/ou exige une autorisation de l’Ouest, offre quand même des opportunités pour parentale avant qu’il puisse témoigner dans des la ratification du 3èPF CDE. 14 – 15 novembre, 2016
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