RAPPORT DU SEMINAIRE SUR LA CONTRIBUTION DES SCIENCES HUMAINES LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU RWANDA. ET - SOCIALES DANS

 
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RAPPORT DU SEMINAIRE SUR LA CONTRIBUTION DES SCIENCES HUMAINES LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU RWANDA. ET - SOCIALES DANS
REPUBLIQUE DU RWANDA

                   MINISTERE DE L’EDUCATION

         COMMISSION NATIONALE RWANDAISE POUR L’UNESCO

                            (CNRU)

                        B.P.2502 KIGALI

RAPPORT DU SEMINAIRE SUR LA CONTRIBUTION DES
SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES DANS LE
DEVELOPPEMENT DURABLE AU RWANDA.

                                                    Kigali, le 29 juin 2010
RAPPORT DU SEMINAIRE SUR LA CONTRIBUTION DES SCIENCES HUMAINES LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU RWANDA. ET - SOCIALES DANS
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Sommaire                                                                                            page

1. Cadre du séminaire …………………………………………………………………………………………………………………….                                  3

2. Les cérémonies d’ouverture ………………………………………………………………………………………………………..                              3

3. Les exposés …………………………………………………………………………………………………………………………………                                      3

4. Les débats et les recommandations …………………………………………………………………………………………….                             6

5. Clôture du séminaire …………………………………………………………………………………………………………………..                                 7

Annexe 1 discours de bienvenue par le Secrétaire Permanent de la CNRU …………………………………….                 8

Annexe 2 : les communications ……………………………………………………………………………………………………… 11

2.1. Social relations as an engine of sustainable development ……………………………………………………….. 11

2.2. Littérature comme reflet de la société : un atout pour le développement concret ………………….. 13

2.3. Philosophie et critique pour un changement qualitatif ……………………………………………………………. 18

2.4. Résultats d’une enquête sommaire effectuée dans quelques institutions de recherche ………….. 27

2.5. Expérience de l’institut de recherche pour la paix ……………………………………………………………………. 29

2.6. Expérience et perspectives de la commission nationale pour l’unité et la réconciliation ………….. 43

2.7. Une recherche appliquée: le cas de la commission nationale de lutte contre le génocide ………..    63

2.8. Les réalisations de RALGA …………………………………………………………………………………………………………. 74

2.9. Aspects pratiques de la communication dans le domaine des sciences sociales ………………………… 78

Annexe 3: programme du jour ………………………………………………………………………………………………………….. 96

Annexe 4 :     liste des participants ……………………………………………………………………………………………… 98
RAPPORT DU SEMINAIRE SUR LA CONTRIBUTION DES SCIENCES HUMAINES LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU RWANDA. ET - SOCIALES DANS
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1. CADRE DU SEMINAIRE

Le 29/06/2010 à l’Hôtel NINZI HILL, à Kigali, la Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO (CNRU)
a organisé un séminaire d’une journée ayant pour thème « La contribution des Sciences Humaines et
Sociales dans le développement durable du Rwanda ». S’inscrivait dans le cadre du programme MOST
(Management of Social Transformations) de l’UNESCO, ce séminaire a réuni une trentaine d’experts
provenant des institutions académiques, spécialement des chercheurs dans le domaine des sciences
humaines et sociales ainsi que d’autres personnalités travaillant dans les institutions tant publiques que
privées ayant les relations sociales dans leurs attributions.

2. LES CEREMONIES D’OUVERTURE

C’est le Secrétaire Permanent de la CNRU qui a adressé un mot de bienvenue aux participants. A cette
occasion il a souligné l’importance capitale que revêtent les sciences humaines et sociales. Après avoir
rappelé la récente déclaration de Mme Irina BOKOVA, Directrice générale de l`UNESCO, selon laquelle
“les spécialistes des sciences sociales produisent un travail d`une qualité remarquable et d`une valeur
pratique considérable, mais c`est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les
connaissances en sciences sociales sont le moins développées », il a précisé l’objectif du séminaire qui
est de réfléchir sur la contribution des sciences humaines et sociales dans le développement durable du
Rwanda. Les participants ont ensuite exprimé leurs attentes pour ce séminaire, chacun suivant son
profil académique et ses préoccupations professionnelles.

3. LES EXPOSES

Thème I : Rôle des sciences humaines et sociales dans le processus du développement durable.

Sous-thème 1 : Les relations sociales comme moteur d’un développement durable, par Dr KARAMBIZI
Vénuste, doyen de la faculté des sciences sociales à l’Université Libre de Kigali (ULK).

Après avoir passé en revue les considérations générales et les définitions des termes -clés, le
présentateur a expliqué aux participants comment les relations sociales positives constituent
indéniablement un moteur du développement alors que relations négativement entretenues
constituent un obstacle, un frein au développement.

Partant du cas spécifique du Rwanda, il a montré comment les relations sociales dans le passé ont été
un obstacle au développement alors que l’harmonie actuelle commence à produire des effets
désirables. Il a conclu en affirmant que la réhabilitation de la stabilité sociale et de l’harmonie
constituent un facteur-clé du développement.
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Sous-thème 2 : Littérature comme reflet de la société : un atout pour le développement concret, par
Dr RUDACOGORA Augustin, vice-doyen FAMSS à l’Université Nationale du Rwanda (UNR) .

Après avoir montré comment la littérature joue un rôle très important dans la vie de toutes les
communautés, l’orateur a souligné la contribution de la littérature au développement de notre pays, en
prenant comme exemples les programmes URUNANA et MUSEKEWEYA qui ne cessent d’influencer
positivement les auditeurs.

Cependant, il a été déploré la tendance actuelle à penser que seules les sciences exacte et naturelles
ainsi que les technologies doivent accaparer les préoccupations du secteur éducatif.

 Sous -thème 3 : Philosophie et construction des institutions de développement, par Dr Nzeyimana
Isaïe, Senior Lecturer à l’Université Nationale du Rwanda

Ce sous-thème visait à montrer l’origine des sciences humaines ainsi que la façon dont les modifications
sont vécues par les hommes. Les sciences humaines œuvrent pour le changement positif car elles sont
des visions, des finalités ;elles sont des sciences de commandement d’utilisation des sciences et des
techniques aux fins voulues par les populations. Les sciences humaines utilisent les autres sciences pour
leurs propres fins , elles sont architectoniques, elles orientent les autres sciences et techniques.

Thème II : Recherche en sciences humaines et sociales

Sous-thème 4: Résultats d’une enquête sommaire effectuée dans quelques institutions de recherche,
par MUREKUMBANZE Gratien, Directeur du Département Culture, Sciences Sociales et Humaines à la
Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO

Cet exposé a présenté les résultats d’une enquête sommaire effectuée dans quelques institutions de
recherche. Ces enquêtes visaient à déterminer quels sont les domaines de recherche privilégiés par
différentes institutions de recherche, et dans quelle mesure elles peuvent intéresser le programme
MOST de l’UNESCO. Les résultats de cette enquête menée dans 10 institutions montrent que les
grandes préoccupations sont la lutte contre le SIDA, le génocide, et par voie de conséquence GACACA,
la gestion des conflits, l’aménagement du territoire, la gouvernance locale (décentralisation), les
problèmes urbains, la guerre, l’histoire du Rwanda et sa littérature.

Sous-thème 5: Expérience de l’Institut de Recherche pour le Développement et la Paix (IRDP), par Dr
MUNYANDAMUTSA Naasson, directeur-adjoint de Institut.

L’exposé visait à montrer la stratégie prônée par l’IRDP dans sa recherche sociologique. Pour l’IRDP, la
recherche s’inscrit dans l’objectif de comprendre et d’analyser les défis de la société, déceler les
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symptômes annonciateurs de disfonctionnements ainsi que les signes témoignant des opportunités pour
l’équilibre de la société.

Les questions de recherche aussi bien que les réponses à ces questions émanent de la société elle-
même. Elles aboutissent à des recommandations opérationnelles dont l’IRDP assure le suivi.

Sous -thème 6: Expérience et perspectives de la commission nationale pour l’unité et la réconciliation
(CNUR ), par Mr RUGEMINTWAZA Népomuscène, Directeur de

L’exposé a porté sur les valeurs dans la société rwandaise ainsi que le programme d’ITORERO. Dans le
Rwanda ancien, l’ITORERO était une institution sociale qui jouait un rôle très important dans la
préservation des valeurs telles que la bravoure, le patriotisme, etc. L’orateur s ‘est étendu suffisamment
sur l’organisation et les attentes de l’ITORERO actuel, les différentes catégories de personnes (INTORE )
qui le composent ainsi que sur les attitudes incompatibles avec l’INTORE digne de ce nom. A titre
d’exemple, un vrai INTORE ne doit pas garder un comportement passif et plaintif mais doit plutôt
trouver des solutions aux défis auxquels il fait face : « Intore ntiganya ishaka ibisubizo »

Thème III: Mise en place d’un cadre de concertation entre les recherches en sciences humaines et

          Sociales

Sous-thème 7 : Une recherche appliquée: le cas de la commission nationale de lutte contre le génocide
(CNLG), par KARENGERA Ildephonse, Directeur des Sites Mémoriaux et la Prévention du Génocide à la
CNLG.

Cette présentation portait sur les réalisations de la CNLG d’avril 2008 à juin 2010. La mission assignée à
la CNLG est de mettre en place un cadre permanent d’échange d’idée sur le génocide, ses
conséquences, ainsi que les stratégies de prévention et d’éradication du génocide ; d’initier la création
d’un centre de recherche et de documentation sur le génocide ; de planifier et coordonner les activités
de commémoration.

Les réalisations de la CNLG s’inscrivent dans le même cadre que ses principaux objectifs à savoir la
prévention et la lutte contre le génocide et l’idéologie qui lui est associée , combattre le négationnisme
et la révisionnisme du génocide perpétré contre les Tutsi et éradiquer la culture de l’impunité.

En ce qui concerne les perspectives d’avenir, la commission s’efforcera de renforcer sa capacité,
organiser des conférences et débats sur la lutte contre le génocide, encourager les Rwandais et les
étrangers à écrire sur le génocide, etc.

Au cours des échanges qui ont suivi la présentation, il a été souhaité qu’il y ait une plus large
collaboration entre la CNLG et la CNRU.
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Sous-thème 8: Les réalisations de RALGA, par KARAKE Théogène,Secrétaire Exécutif de RALGA

La RALGA (Rwandese Association of Local Govrnment Authorities) doit être envisagé comme une
réponse aux défis posés par la décentralisation. Les membres de RALGA sont les 30 districts et la Ville
de Kigali. L’association représente les autorités des entités de base décentralisées qu’elle appuie par le
plaidoyer et le renforcement des capacités. Elle mène aussi des recherches sur les sujets tels que les
lois, les procédures et les ressources. Dans leurs activités, les cadres du RALGA recourent aux enquêtes,
évaluation et consultations.

Sous-thème 9 : Aspects pratiques de la communication dans le domaine des sciences sociales, par Mr
MUSANGABATWARE Clément, Directeur du Département Communication, Information et
Documentation à la CNRU

Après un bref aperçu sur la CNRU, le présentateur a expliqué aux participants le mandat de la CNRU qui
est principalement de promouvoir les idées de paix et de compréhension mutuelle dans le pays, d’y
encourager les initiatives de solidarité intellectuelle et morale en intéressant l’opinion publique aux
buts, au programme et à l’œuvre de l’UNESCO.

Dans le cadre de promouvoir la recherche sur les sciences humaines et sociales, l’UNESCO a mis en place
une série de prix : Prix Ethique des sciences, Prix UNESCO/Bilbao pour la culture des droits humains, Prix
José Marti, Prix Madanjeet Singh pour la tolérance et la non violence, Prix Juan Bosch sur le
renforcement des liens entre la recherche et les pouvoir publics et le prix pour l’Education de la paix.

Quatre outils de communication en sciences humaines et sociales mis en place par l’UNESCO ont été
expliqués aux participants.

4. LES DEBATS ET LES RECOMMANDATIONS

Les présentations ont été suivies d’ un débat riche en idées, au cours duquel les participants ont donné
des suggestions très pertinentes et émis des recommandations jugées nécessaires pour que les sciences
humaines et sociales puissent contribuer au développement durable au Rwanda. Ces recommandations
sont reprises ci-après.

RECOMMANDATIONS

Après plus de six heures       d’échanges d’idées enrichissants, les participants ont émis les
recommandations suivantes afin de permettre aux sciences humaines et sociales de contribuer de façon
optimale au développement durable du Rwanda ;
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a) Que l’Etat accorde une importance accrue aux sciences humaines et sociales tant au niveau politique
qu’au niveau budgétaire pour une appropriation de la culture du développement à partir de notre fond
culturel ;

b) Que la Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO initie une base de données concernant
toutes les    informations nécessaires relatives aux recherches en sciences sociales et humaines
effectuées au Rwanda ;

c) Qu’un mécanisme de coordination entre les institutions de recherche en sciences sociales et les
institutions utilisatrices de la recherche sur le terrain soit mis en place pour faciliter le partage
d’informations ;

d) Que les recherches en sciences sociales et humaines soient davantage effectuées dans les milieux
ruraux, que plus de considération soit accordée aux chercheurs locaux et que les résultats des
recherches soient publiés dans toutes les langues officielles du Rwanda afin qu’ils soient mieux
exploités par les destinataires ;

e) Que les efforts soutenus soient consacrés à la reconstruction sociale car les relations sociales se sont
effondrées suite à la mauvaise politique du passé ;

f) Qu’un plus grand nombre de bourses soient accordées dans le domaine des sciences humaines et
sociales pour promouvoir les recherches visant à réhabiliter les sciences humaines et sociales, afin
qu’elles remplissent leur mission principale qui est de réaliser la cohabitation harmonieuse et solidaire
pour un développement durable ;

g) Qu’une Ecole Nationale d’Administration (ENA) soit créée afin de doter l’administration rwandaise de
cadres hautement compétentes ;

h) Que les partenaires œuvrant dans les secteurs du développement humain et social au Rwanda
prennent des initiatives tant individuelles que collectives visant à épauler le gouvernement dans la
promotion des sciences sociales et humaines en vue d’assurer une bonne gestion des transformations
sociales ;

i) Que l’UNESCO inscrive les sites mémoriaux du génocide des Tutsi sur la Liste du Patrimoine Mondial.

5. CLOTURE DU SEMINAIRE

A la fin du séminaire, le Dr Rose Gasibirege, présidente de la Commission Nationale Rwandaise pour
l’UNESCO, a remercié les participants pour leur immense contribution et leur a assuré la disponibilité et
la franche collaboration de la CNRU.
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ANNEXE 1. DISCOURS D’OUVERTURE

(Par le Secrétaire Permanent de la CNRU)

Madame la Présidente de la CNRU et Vice Recteur Académique de l’ULK,

Mesdames/Messieurs les Doyens

Mesdames/Messieurs les Professeurs,

Mesdames,

Messieurs,

 A l`occasion de l`ouverture du séminaire sur la contribution des sciences humaines et sociales dans le
développement durable, au nom de la CNRU, je vous adresse mes chaleureuses salutations et mes
sincères remerciements pour avoir répondu nombreux à notre invitation.

Le présent séminaire s`inscrit dans le cadre du Programme MOST de l`UNESCO. Le Programme MOST
(management of social transformations), un des cinq grands programmes scientifiques de l`UNESCO,
s`occupe des sciences sociales.

Les défis posés par la crise financière et économique mondiale et leurs incidences sur la situation sociale
dans le monde rendent plus nécessaire un recentrage des sciences sociales et humaines sur les
complexités de la situation. Il faut renforcer les capacités des sociologues et des systèmes nationaux de
recherche pour leur permettre d’anticiper les défis, d’analyser les effets et les transformations sociales
potentielles et de mettre au point les réponses possibles.

De même, il faut renforcer les capacités des planificateurs ainsi que les services consultatifs pour lutter
contre la pauvreté et l’exclusion. Mettre la science, notamment les sciences sociales et humaines, au
service de la paix et du développement exige une prise en compte de l’ensemble des préoccupations et
intérêts sociaux et leur intégration dans le processus de production, d’utilisation et d’échange des
connaissances. Il est essentiel d’instaurer un dialogue entre les chercheurs et les responsables de
l’élaboration des politiques ainsi qu’entre les décideurs et les acteurs de la société civile pour que
s’établisse une boucle de rétroaction nécessaire à la mise au point de politiques sociales. Il s’agira
également de prendre des initiatives visant à offrir aux jeunes des possibilités, des ressources et des
qualifications leur permettant de participer activement aux processus nationaux de développement.
Alors que les effets de la crise actuelle continuent de se faire sentir, le respect des droits de l'homme
dans les domaines de compétence de l'UNESCO, notamment les droits des femmes et l’égalité entre les
sexes, est indispensable pour protéger les individus et les sociétés contre les vulnérabilités et la
discrimination. Le programme de l'UNESCO pour 2010-2011 a clairement mis l’accent sur la prise en
compte des droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes tout en abordant les problèmes éthiques
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émergeants, tels que les questions intéressant les femmes, l’éthique du développement scientifique et
technologique et les dimensions éthiques du changement climatique, des sujets dont on se demande
actuellement s’il faudrait leur consacrer une déclaration internationale. L’accent est également mis sur
la migration, y compris l’intégration sociale des migrants, les politiques régionales de migration et les
effets du changement climatique sur la migration ; l’édification de villes durables qui privilégient
l’inclusion sociale, la cohésion et autres dimensions sociales de l’urbanisation ; et le rôle du sport
comme outil de développement et de paix.

Les travaux du programme MOST favorisent donc l`application de la recherche en sciences sociales à
l`élaboration des politiques et au développement d`outils méthodologiques pour évaluer l`impact des
politiques de développement social et économique issues des grandes conférences des Nations Unies.
Son principal but est de développer une base de connaissances pour l`étude des transformations
sociales et d`aider à la formulation des politiques dans ce domaine en analysant les processus des
bouleversements sociaux.

Comme le révèle Mme Irina BOKOVA, Directrice générale de l`UNESCO, “les spécialistes des sciences
sociales produisent un travail d`une qualité remarquable et d`une valeur pratique considérable, mais
c`est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les connaissances en sciences
sociales sont le moins développées ». Elle reconnait que “les efforts consentis dans le domaine des
sciences sociales sont également moindres parce qu`ils sont concentrés sur les pays anglophones
industrialisés. Ceci limite l`exploration des perspectives de paradigmes ancrées dans d`autres traditions
culturelles et linguistiques».

Le rapport mondial sur les sciences sociales en 2010 publié par Conseil International des Sciences
Sociales et l`UNESCO indique que le monde a plus que jamais besoin des sciences sociales pour parvenir
à relever les défis majeurs auxquels l`humanité est confrontée, tels que la pauvreté, les épidémies et les
changements climatiques. Cependant en raison des inégalités considérables en matière de capacité de
recherche, les sciences sociales ne contribuent pas autant qu`elles le pourraient à cet effort de
compréhension. Dans le rapport précité, l’UNESCO réaffirme son engagement dans le domaine des
sciences sociales, ainsi que sa volonté d`établir un nouvel agenda mondial en vue de leur promotion en
tant qu`outil inestimable pour progresser vers la réalisation des objectifs de développement convenus
au niveau international.

Le présent séminaire s`inscrit dans cette perspective. Son objectif est de réfléchir sur la contribution des
sciences humaines et sociales dans le développement durable au Rwanda. Pour ce faire, trois sous-
thèmes vous sont proposés.

Le premier, relatif au «rôle des sciences humaines et sociales dans le développement durable», vous
entretiendra sur trois domaines, à savoir les relations sociales, la littérature et la philosophie. Le
deuxième sous-thème exposera l`état des lieux des sciences sociales et humaines au Rwanda en
recourant à des exemples pratiques nationalement reconnus pour la pertinence de leurs résultats. Enfin
une série de trois autres exposés, basés essentiellement sur la recherche appliquée et la communication,
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vous permettront de cheminer vers des recommandations pertinentes relatives à la mise en place d`un
cadre de concertation entre les chercheurs en sciences sociales.

Je ne doute pas que vous tous ici présents, riches de votre expérience, de vos connaissances et de
l`intérêt pour le pays, présenterez de propositions concrètes réalistes et enrichissantes.

Pour conclure mon allocution, permettez-moi de vous remercier encore une fois pour votre précieux
apport et de vous souhaiter, de tous mes vœux, plein succès dans vos travaux.

                                         Je vous remercie
11

ANNEXE 2 : LES COMMUNICATIONS

ANNEXE 2.1. SOCIAL RELATIONS AS AN ENGINE OF SUSTAINABLE DEVELOPMENT.

                                          BY DR. KARAMBIZI VENUSTE

                                   DEAN, FACULTY OF SOCIAL SCIENCES, ULK

                                             KIGALI, JUNE 29TH 2010

    I.         INTRODUCTION

General considerations on the topic
        Since the second half of the 20th century development conquered a core place in speech
           and action related to human societies’ management.
        Unfortunately, results remain below expectations
        Most of countries in the world are non-developed today
        There is a room for improvement in terms of approach in order to meet development
           effectiveness
        This presentation dedicates a reflection to the specific case of Rwanda

1.2. Definition of concepts

         Social Relations
         Every human society works as a system: a set of interactions which may produce positive or
          negative results according to their orientation. These interactions social relations.
      Engine
     -In its physical and primary sense the term “Engine” refers to the main part of a machine which
     moves the rest of the machine

     -In its derivative sense the term “engine” refers to every key mobilized within a given phenomenon.

          Sustainable development
         Development is a positive change for a given social group, from a problematic state of living
         towards a better way of living.

         Development may be punctual or long-lasting i.e. Sustainable
12

    II.     CORRELATION BETWEEN SOCIAL RELATIONS AND DEVELOPMENT

   Positive social relations results in development while the negative ones results in non-
development
      Positive social relations refer to mutual understanding social solidarity, social harmony,
        common interest in current and future life of the society, common involvement in the fight
        against factors which undermine the society
      Negative social relations refer to internal conflict, struggle… which lead the society to its self-
        destruction.

    Lessons learnt from experience
         There is a correlation between positive social relations and development.
         Social stability and harmony lead to development
         This is noticeable through the life of social groups and human societies of the past, of today
           and will certainly mark human entities in the future.
         There is an evident correlation between social disorder social conflicts, lack of social
           harmony, civil war and underdevelopment or even non-development. An empirical travel
           across the evolution of social groups confirms this assertion.

    III.    THE SPECIFIC CASE OF RWANDA

    The past
     Social relations in Rwanda were often disturbed and sometimes destroyed. The effect of this on
      development was negative

    The present
    Efforts are being provided to improve social relations in Rwanda. The positive effect of this on
    development is evident.

    The future
    The process of improving social relations in Rwanda needs to be enhanced. This is a basic condition
    for development

    IV. Conclusion

    The correlation between positive social relations and development is evident.

    Development countries need to assure social harmony in order to get developed. As for as Rwanda
    is concerned the rehabilitation of social stability and harmony is a key factor of development
13

2.2.   LITERATURE AS A REFLECTION OF THE SOCIETY: A TRUMP FOR A CONCRETE DEVELOPMENT /

LITTERATURE COMME REFLET DE LA SOCIETE : UN ATOUT POUR LE DEVELOPPEMENT CONCRET, /
UBUVANGANZO NK’INDORERWAMO YA SOSIYETE : IMWE MU NKINGI Y’AMAJYAMBERE NYAYO.

Par Dr RUDACOGORA Augustin, Senior lecturer /UNR, Vice-Dean FAMSS

Ubuvanganzo n’umuco

Ubuvanganzo « littérature/literature » buva ku jambo ry’ikilatini « littera » rivuga inyuguti na
« litteratura » byavugaga culture - umuco. Abaromani bo bari bazi kwandika, mu Rwanda twabimenye
nyuma, nyamara twari dufite ubuvanganzo bwihariye, buvugwa, bukagira n’akamaro (littérature orale et
fonctionnelle) kuko bwajyanaga n’ibikorerwa mu gihugu : bwaba ubusizi nyabami cyangwa ubusanzwe,
amazina y’inka, ibyivugo, n’izindi ngeri byose byari bifite akamaro mu Rwanda rwo hambere. Amazina
y’inka no bihe byubu ngubu nta bukwe bwataha atavuzwe, niyo abantu bahanye inka cyangwa muri
gahunda ya girinka amazina y’inka aravugwa. Ni kimwe mu mico ya kera yagarukanye ingufu. Ni
ubuvanganzo bugira uko buvugwa, bukanakinwa kuko bujyana n’umwiyereko.

Aho kwandika bigereye mu Rwanda, abanyarwanda ntibasigaye inyuma, batangiye kwandika ku bintu
bitandukanye1. Ariko ubuvanganzo bwose bugira intego, bukarasa ku ntego (littérature engagée) nubwo
bwaba ari n’ubwo kwishimisha (loisir) nkuko Jean Paul Sartre yabivuze :

        « Ubuvanganzo bukujugunya mu mirwano, kwandika ni uburyo bwo gushakisha ubwigenge ; iyo
        wabutangiye, wanze ukunze uba wiyemeje imihigo » = [« La littérature vous jette dans la
        bataille ; écrire, c'est une certaine façon de vouloir la liberté ; si vous avez commencé, de gré ou
        de force vous êtes engagé », Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?)].

Ahera ku ihame ryuko buri muntu afite uruhare mu biba aho ari, igihe cyose (responsabilité
permanente), niyo yaba ntacyo abikozeho nk’indorerezi, ubwo rero ubyandikaho (umwanditsi) we aba
afite uburyo abyumva ashaka kugeza kubandi kuko – nkuko Sartre abishimangira – ubuvanganzo
butangira iyo bugeze ku musomyi. Igitabo cyanditse neza ariko kitigeze gisomwa si ubuvanganzo, kandi
iyo dusomye byanze bikunze hari icyo biduhinduraho mu mitekerereze, mu myitwarire, mu mibanire,
mu mikorere, aribyo bigenga umuco ndetse n’amajyambere. Njye nagereranya ubuvanganzo n’ibyapa

1
 Wabisoma nko muri Anthologie de la littérature rwandaise moderne, Editions de l’UNR, 2009 yanditswe na
Nkejabahizi Jean Chrysostome, Kayishema Jean Marie na Rudacogora Augustin ; igaterwa inkunga na Research
Commission NUR na CNRU.
14

byo ku muhanda, abasomyi bakaba ari abashoferi, ariko hakaba hari n’abandi nakwita abagenzi ariyo
société igize igihugu. Umuhanda utagira ibyapa n’ibindi bimenyetso ni kimwe n’igihugu kitagira
ubuvanganzo, byose bitera inkeke.

Ubuvanganzo nk’intwaro y’iterambere n’impinduka

Ubuvanganzo n’iterambere rirambye ni amateka maremare. Duhereye kuri « littérature engagée »
navuze haruguru, twakwibuka mu Bufaransa RABELAIS yandika muri kinyajana cya 16 agira ngo ahwiture
imico yicyo gihe nk’ubusambo, mu cya 17 ho abantu bibuka amakinamico (kuko yakinaga imico koko) ya
MOLIERE nka Tartuffe yasekaga ingeso yo kubeshya n’izindi, hanyuma haje abanditsi biswe « Les
Lumières » (bivuga « Urumuri » mbese ababoneshereza abandi mu kinyejana cya 18, VOLTAIRE aza
yibasiye imitekerereze ishingiye ku kwemera (foi – faith) guhumye arwanya na kiliziya, MONTESQUIEU
aza arwanya ubucakara (esclavagisme), ROUSSEAU azana indi myumvire y’amategeko ; noneho mu cya
19 haza ingeri nyinshi z’ubuhanzi ariko bose bakagira intego barwanira. Nibwo VICTOR HUGO yandikiye
uwagombaga gucapisha no gutangaza (éditeur – publisher) igitabo cye agira ati :

         « Iki gitabo kizaba gikarishye. Imivugo yanjye ivugisha ukuri ariko ntiyoshya ibintu. Nahamya ko
         udukoni tworoheje tudahana rubanda. Wenda nzarakaza abaherwe, hari icyo bitwaye
         ninshobora gukangura abaturage ? Ntiwibagirwe ibikurikira : nshaka kuzagira uburenganzira
         bwo guhagarika ukwihorera, no kubuza, niba bishoboka, imivo y’amaraso no kubuza gucibwa
         kw’imitwe yewe n’uwa Louis Bonaparte. Guhera ubu, nkumunyapolitiki, nshaka kubiba mu
         mitima, nkoresheje amagambo atanyuze, igitekerezo cy’igihano kindi kitari ubwicanyi. Intego
         yanjye nyamukuru muyimenye : imbabazi zitarangira »2

Si we mwanditsi wenyine uvuga intego yifuza kugeraho iyo yandika, hafi yo bose babanza kuvuga
ikibateye kwandika hari abarwanya ingengabitekerezo mbi (lutte contre les préjugés), abandi
bakarwanya ubutegetsi bubi cyangwa bakanegura imyanzuro y’inkiko itanoze (aha twakwibuka J’accuse
ya EMILE ZOLA avuganira umusirikare DREYFUS wari warenganijwe). Ubwo 20ème siècle yo ndafata

2
      « Ce      livre-ci    sera      violent.     Ma      poésie      est     honnête      mais      pas      modérée.
J’ajoute que ce n’est pas avec de petits coups qu’on agit sur les masses. J’effaroucherai le bourgeois peut-être,
qu’est-ce que cela me fait si je réveille le peuple ? Enfin n’oubliez pas ceci : je veux avoir un jour le droit d’arrêter
les représailles, de me mettre en travers des vengeances, d’empêcher, s’il se peut, le sang de couler, et de sauver
toutes les têtes, même celle de Louis Bonaparte. Dès à présent, comme homme politique, je veux semer dans les
cœurs, au milieu de mes paroles indignées, l’idée d’un châtiment autre que le carnage. Ayez mon but présent à
l’esprit : clémence implacable. »
15

ingero za mouvement littéraire nka Négritude n’abanditsi nka AIME CESAIRE ; LEOPOLD SEDAR
SENGHOR bibukwa cyane ku ntambara y’amagambo barwanye ngo Afurika yigenge babinyujije mu
bitabo banditse. Abo ba nyakwigendera ntabwo tubibuka cyane nk’abanyapolitiki nubwo bose bayikoze
igihe kirekire ahubwo bibukirwa kurushaho ku nyandiko zabo n’akamaro zagize3.

Umwanditsi n’umuhanzi muri rusange rero afite ububasha bwihariye akoresheje amagambo [words – les
mots]. « Littérature » igizwe n’amagambo yandikwa, agasomwa, akavugwa, akumvwa, kandi nubwo
bavuga mu mahanga bati « les paroles s’envolent, les écrits restent » [amagambo arayoyoka, inyandiko
zikaramba], umunyarwanda yarabasubije (ese yarazi ko babivuze ?) ati « ararekwa ntashira » ubundi ati
« aryoha asubiwemo ». Niba hari ikintu kiramba ijambo ni irya mbere, rirenga imisozi, rikarenga ibihe,
niwo murage utabora. Bati « utaganiriye na se ntamenya ibyo sekuru yasize avuze », kandi nibyo kuko
na bihugu byateye imbere abantu bose ntibasiga banditse ibitabo bigenewe ababakomokaho,
byandikwa na bake.

Amajyambere arambye n’ubuvanganzo ?

Tugarutse rero ku majyambere arambye reka ; dukoresheje amagambo nanone, tubanze tuyasobanure.

             « Amajyambere akemura ibibazo by’imibereho ku bantu bariho ubu atabangamiye ubushobozi
             bw’abejo hazaza mu kwikemurira ibibazo. »[« Un développement qui répond aux besoins des
             générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
             leurs. »] niko Commission mondiale sur l’environnement et le développement yarisobanuye
             muri 1987.

Amajyambere arambye rero akenera amagambo yo kuyigisha, kuyacengeza mu bo agenewe cyane
cyane abazaza, abejo. Harimo rero ikintu cy’umurage, cy’uruhererekane « transmission » kiba gikenewe
cyane. Muti abandika amateka (les historiens – historians) n’abandi bashakashatsi babikora. Yego kandi
sibo bonyine babikora. Witegereje neza amajyambere arambye areba inzego zose z’ubushakashatsi,
kandi izo nzego zose zifashisha « littérature » (niyo mpamvu bavuga literature review baba bavuze
ibyanditswe mbere mu rwego barimo). Nyamara abantu bose ntibasoma amateka, cyangwa
ubushakashatsi muri « sociologie », « économie » n’ibindi bigize ubumenyi bwihariye (spécialités) ;
ahubwo abantu bose, nabo bari mu zindi nzego bose bahurira ku buvanganzo nk’abasomyi, bamwe

3
    Urugero rw’ibyo banditse ; Aimé Césaire , Cahier d’un retour au pays natal na L.S. Senghor, Ethiopiques.
16

baranandika. Ubuvanganzo nk’ikintu gisangiwe ni inzira idashobora gukwepwa, buba hose kandi
bukoreshejwe neza bwageza abantu ku majyambere afatika.

Ingero zo mu Rwanda

Ngarutse mu Rwanda rero no ku birebana n’ibyanditswe kugeza ubu, usanga hari ubuvanganzo bwinshi
bwigisha bukajyana n’ibihe tugezemo. Simvuze URUNANA, MUSEKE WEYA cg film bakunze kwita
KANYOMBYA gusa, hari n’ibitabo cyane cyane imfashanyigisho ku burere mboneragihugu, n’ibindi
bikwirakwiza inyigisho zitandukanye. Ku cyumweru 27/06/2010 nakurikiye URUNANA, nuko numva
rugeze ku Gikombe cy’isi cy’umupira w’amaguru mu tubare tw’i Nyarurembo, ariko numvamo
n’inyigisho zirwanya ba « Sugar Daddy » na ba « Sugar Mamy ».

Iyo ikiganiro kirangiye umunyamakuru asoma ibitekerezo by’abumva ibiganiro, nta mufana numvishe
wanditse, ahubwo abantu banditse kuri ibyo bibazo nyine bikomereye igihugu bigezweho. Bakagira
inama abakinnyi nkaho ari abantu basanzwe, nkaho ibyo bintu biri kuba nyine (icyo bise ‘illusion du
réel’), bati Ngarambe (umukinnyi wo mu Runana) nareke gukundira umwana kuri nyina ; bati abantu
bose bakundanye nka Bushombe na Kankwanzi u Rwanda rwaba paradizo, n’izindi nama nkizo.

Hambere aha ariko abanyarwanda banditse kuri Génocide, navuga nka Benjamin Sehene uba mu
bufaransa, Le feu sous la soutane (2005) kuri génocide yakorewe abatutsi kuri Paruwasi Sainte Famille
aho avuga kuri padiri wahungiye mu Bufaransa akaba ari mu baregwa génocide no guhohotera cyane
abagore n’abakobwa bari barahungiye muri iriya kiliziya. Hari na Le chapelet ou la machette cya
Karangwa Camille (2003) yandikiye i Pretoria (Afurika y’epfo) ajora imyitwarire ya kiliziya gatolika muri
jenoside, n’bandi benshi banditse ubuhamya kubyababayeho mu bihe bya jenoside4.

Ubu rero uwakwandika yakwandika ku byo kurwanya ingengabitekerezo ya jenoside, kandi bisanzwe
binakorwa mu mivugo n’indirimbo byo kwibuka bikorwa kuva mu kwezi kwa kane kwa buri mwaka.

4
 Kayimahe, Vénuste, France – Rwanda : Les coulisses d’un génocide. Témoignage d’un rescapé, Paris, Dagorno,
2002, 361 p.
Kayitesi, Annick, Nous existons encore, Neuilly-sur-Seine, éditions Michel Lafon, 2004, 248 p.
Mujawayo Esther et Belhaddad, Souâd, Survivantes, Rwanda, dix ans après, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube,
2004, 300 p.
Mukagasana, Yolande, La mort ne veut pas de moi, Paris, Fixot, 1997, 268 p.
Mukagasana, Yolande, N’aie pas peur de savoir, Paris, Robert Laffont, "J’ai lu", 1999, 349 p.
Musayidire, Eugénie, Ma pierre qui parle, Villeurbanne, Golias, 2004, 120 p
17

Nuko kandi mu Rwanda bajya kwandika ku moko ntibavuge amoko y’abantu kuko byaciwe bakabita
« abanyampumuro n’abanyabumanzi » mu kinamico MUSEKE WEYA yigisha ubumwe n’ubwiyunge ;
bakabita « amasata n’injuru » mu nkuru ndende Giraso (2002) yanditswe nuwitwa Itangirubuntu Jean
Pierre igatangazwa n’IBARWA ; n’andi mazina nyamara abtega amatwi bakamenya ibyihishe inyuma
y’ayo magambo mashya.

Nta muntu utazi uko kwamamaza ibikorwa bya leta bigenda kuri radiyo : habanza agakinamico kagufi
ariko kavuga ingingo z’ingenzi z’ikigamijwe, nuko hagaheruka itangazo rimenyesha igikorwa nyirizina,
aho kizabera igihe kizamara n’ibindi. Aho amatangazo asamzwe yananiwe ubuvanganzo buritabazwa.

Ubuvanganzo bunoze rero bugendana n’ibihe bugezemo kandi niko byahoze, ni ihame ry’isesengura
ridhingiye kuri sosiyete [sociocritique/sociocriticism], umwanditsi ni nk’indorerwamo y’abaturage bagize
sosiyete, abaheraho yandika yarangiza akabaha nko kwisoma mu byo yanditse. Uretse abandika
“Science-fiction”   bateganya ibyaba ejo, abandi bandika kubyanone. Nyamara mu rwego
rw’amajyambere arambye n’abo bandika ku bishobora kuba [anticipation] kenshi baba baburira abubu.
Hari abanditsi bitangira kwandika ku biza, ku mihindukire y’isi n’ubushyuhe bwayo, ku bidukikije kandi
bakabicisha mu buvanganzo icyiswe “éco-science-fiction” kuko “éco-littérature” irasanzwe.

Umwanzuro

Nakwanzura nibaza impamvu ubuvanganzo, ubumenyi nyamuntu n’ubumenyi mboneza mubano
bigenda bikendera mu Rwanda kandi twemera ko ibintu ari magirirane.

Iterambere rirambye rishoboka rite nta kirivuzweho, kiryanditsweho ngo gisomwe cyumvwe, kirebwe
aribyo byitwa ubuvanganzo? None ko iterambere rirambye rireba urubyiruko (Rwanda rw’ejo) kuki
hatakwandikwa inkuru ndende (roman/novel), amakinamico (théâtre/drama), ibisigo (poetry/poésie),
n’ibindi bijyanye nabyo bikajya mu murage rusange? Hakorwa iki ngo ubuvanganzo buganisha kuri iryo
terambere rirambye bujye ahagaragara niba buhari? Niba ubuvanganzo bufite akamaro mu iterambere
ese buhabwa umwanya n’agaciro bukwiye?

Ibi bibazo byasubizwa n’inzego zifata ibyemezo mubirebana n’uburezi, n’umuco, n’ubushakashatsi ariko
abanyabwenge b’ingeri zose nabo bakagombye gubihagurukira.

Murakoze.
18

ANNEXE 2.3.

                  Philosophie et contruction
              des Institutions de développement

       Filozofiya mu kubaka Inzego z’Iterambere

                      Isaïe Nzeyimana

         « Philos- Sophia » et les sages de tout temps

    Philos-Sophia, « amour de la sagesse ». L’homme, un
      philosophe ne méritant pas le titre de sagesse, est
      l’ami de la sagesse / du Vrai.

    Dans la sagesse antique de toute les cultures humaines
       on retrouve les hommes « sages ». Ils sont reconnus
       pour leur bon jugement et leur autorité morale:

    parmi eux:
    Les parents, les enseignants, les conseillers, les chefs
        coutumiers, les sorciers, les guérisseurs, les prêtres,
        les devins, les scribes, les gardiens des codes et des
        secrets « Abiru », les rois.
19

            « Homme connais-toi toi-même »
-Les SH, au sens du discours rationnel,                 commencent
     précisément avec « les Sophistes » et Socrate.
-Vers le 4e siècle av.JC, les sophistes étaient des professeurs
     voyageant de cités en cités;
- Ils ont compris que les savoirs « Cosmologiques » ne sont
     aptes à poser et résoudre les problèmes fondamentaux de
     l’existence humaine et sociale.
- Ils s’intéressent plutôt aux questions humaines et politiques,
     ils enseignent l’art de la discussion et la rhétorique.

-Les SH sont nées avec ce grand commandement de Socrate:
    « Homme connais toi toi-même ».
-Avec les Sophistes et Socrate, l’Education, la Politique et
    l’Histoire sortent des cadres des gardiens des codes
    ésotériques et deviennent des sujets des débats publics.

Créer des espaces publics des discussions ouverts « le
              se sentir dans la liberté »

Il y a des avantages sociaux à ouvrir des espaces de discussions
     publics sur des sujets publics:
1. Se sentir comme des libertés, des libertés pour tous.
2. Se protéger contre ce qui peut empêcher d’être une
     liberté: les illusions et les opinion (amalgames ou mélange
     du vrai et du faux).
3. Acquérir une sérénité intellectuelle et une maîtrise de soi
     qui permet d’affronter l’adversité.
4. Acquérir l’esprit d’indépendance, le franc-parler.
5. Se retirer de la vie mondaine et naïve.
20

                   Esprit des « Lumières »

Tous les temps ont été marqués par « les hommes moyens »,
  mais qui ont le commandement des autres. Les pionniers
  des SH, les penseurs de tous les temps, les philosophes des
  «Lumières » se sont rappelé que Socrate avait laissé cette
  leçon: « Qu’il ne convienne jamais de confier les grandes choses,
  comme le gouvernement des hommes libres, aux hommes moyens,
  parce que pour commander, il faut avoir appris à obéir ». De tels
   hommes moyens sont imprévisibles et ne mesurent jamais
   le risque…
Il faut aussi une une mise ensemble des connaissances
     disponibles pour l’instruction des hommes, car nul ne fait
     le mal volontairement, et tout pécheur est un ignorant. Les
     Encyclopédies ».

               Modification ou changement

Les hommes vivent leurs libertés dans les Institutions. Les
   Institutions sont changeants, selon les appels du moment.
   Les SH ont toujours été présentes au cœur des
   changements, en précisant ceci:
 Le changement n’est pas une simple modification de
   surface, le contenu restant le même.
Les exemples existent dans plusieurs institutions où les
   acteurs « activistes » croient œuvrer pour le changement
   alors qu’ils conduisent les mêmes attitudes, pratiques et
   comportements de l’ordre ancien dans l’ordre nouveau.
Pour cela, les SH doivent:
Formuler les contradictions, les oppositions, les poussent
   bout, entre l’ordre ancien et l’ordre nouveau.
21

                 Changement et non brutalité

Les changements provoquent deux sentiments opposés:

1)De fierté et confidence de soi du côté de ceux qui les initient et
   les mènent. Chez eux le temps des changements peut même:
   –   Réveillent l’instinct de possession et d’usurpation des droits
       des autres;
   –   Créent des espaces d’essaie des idées non encore vérifiés.
       d’incertitude et d’angoisse pour ceux qui semblent les subir.

2)D’incertitude et d’angoisse pour ceux qui semblent les subir.

Seules les SH sont capables de sentir les pressentiments des uns,
    mais aussi des autres.

            Politique et Pédagogie par intérêts,
                    et dans la patience
La patience n’est pas la paresse.

SH interviennent pour:
1. Être à l’écoute de ceux qui sont dans des situations
    d’incertitude, en traduisant leurs cris;
2. Les SH Exigent alors au Pouvoir Exécutif de la patience, de
    la pédagogie par intérêt dans les changements, parce que:
   –     Tout le monde n’a pas le même rythme, Ni les mêmes moyens, Ni
         les mêmes aptitudes intellectuelles, psychologiques et physiques,
         Ni les mêmes âges.
   Les sciences et le techniques peuvent autre chose, sauf exprimer la
   fierté et l’angoisse
22

            Le changement n’est pas synonyme
                  de brutaliser les faibles

1. Ne jamais précipiter les changements qui se feront
   d’eux-mêmes, mais leur donner des conditions
   favorables:
   « Il n’y a pas plus dangereux que de vouloir ressoude
   les problèmes humains trop vite, dans la
   précipitation, l’imprudence et la maladresse ».
1. Corriger les incohérences et éviter les sauts,
2. Montrer les préalables,
3. Gérer les moments de transition dans les
   changements, de l’ordre ancien à l’ordre nouveau
   sans brutaliser les faibles qui font aussi partie de la
   société.

         Donner des contenus aux nouveaux structures
                   et nouvelles institutions
Nos exemples:
 « Imidugudu », Bonne gouvernance, Décentralisation, Unité et
    réconciliation, Réduction de la pauvreté, « Imihigo », Ouverture
    régionale et continentale, Education pour tous …

Toutes ces grandes politiques de changement sont comme des très
    bons symboles, des structures, des temples que le gouvernement
    a dressé pour la Vision du pays. Les SH ont la tâche de:
1. Interpréter fidèlement les grandes politiques
2. De donner des contenus à ces structures. Chacune des SH
   venant y déposer sa fleur, son ornement, son chef d’œuvre.
3. Fermer les voies aux interprétations partielles des
   pouvoirs locaux qui sont chargés de les mettre en exécution.
Les exemples existent où les pouvoirs intermédiaires interpetent mal
les politiques gouvernementaux
23

            Refuser des voies aux opportunistes

Si les SH ne le font pas, les grandes politiques ouvrent à de
    multiples perspectives et laissent des voies ouvertes aux
    opportunistes. « Les hommes moyens » à qui la philosophie
    avait refusé le commandement des grandes choses agissent
    sur certains registres:
1. Ils utilisent les institutions pour des intérêts et des passions
   égoïstes
2. Ils masquent les vrais problèmes
3. N’ayant pas la maitrise des vrais problèmes, ils offrent des
   solutions partielles.
1. Celui qui occupe une structure sans contenus, exposé à
   l’oisiveté, en crée un, au moins pour s’occuper le plus
   unutile

    Les exemples en Afrique, pour le Rwanda aussi
Les bonnes structures
De la colonisation (aider l’autre à franchir un pas) ont facilité
     l’esclavagisme
Des indépendances ont aussi facilité la dépendance intellectuelle des
     nouveaux « maitres » qui reviennent en Afrique, sur nos propres
     invitations et escortes
D’ajustement structurel et de « politique de la ceinture » ont aussi
   facilité la réduction des dépenses dans les secteurs vitaux: éducation,
   santé, …. au profit des armements et de la multiplication des dépenses
   des gouvernements
De la réduction de la pauvreté, de la privatisation, du libéralisme ont
   aussi facilité la protection des intérêts des particuliers
De la démocratie des partis politiques ont aussi facilité
    La politique de la majorité numérique ethnique, régionale,
    religieuse…, et non rationnelle et éthique
24

  Proposer des nouvelles tables des valeurs adaptées
           aux types de société naissantes
Ces structures naissantes sont des appels. Les SH formulent les
  nouvelles tables et échelles des valeurs adaptés aux
  transformations sociales.
Par exemple, le passage:
    – De « l’esclavagisme» à la liberté … nouvelle table des valeurs
      adaptées
    – D’une éducation élitiste à une éducation pour tous, … Nouvelle table
      des valeurs adaptées, … nouvelle table des valeurs adaptées
    – D’une économie artisanale à une économie industrielle,
      commerciale, libérale et régionale, …nouvelle table des valeurs
      adaptées
    – Des Etats et Nations isolés à la géopolitique et aux ouvertures
      régionales et continentales, …nouvelle table des valeurs adaptées
    – Du monopolitisme des partis uniques au multipartisme, …nouvelle
      table des valeurs adaptées

                         Effort intellectuel
Le développement est perceptible dans les pratiques.
Mais le développement n’est une simple accumulation monotone des
     pratiques sectorielles. Il est un tout, en vertu que le TOUT a des
     propriétés que les parties n’ont pas (est plus grand que les parties).
Le développement dépasse les individualités, se fait dans un temps long,
     voire des siècles.
Les SH font un effort intellectuel d’élévation des pratiques sectorielles
    aux grandes idéologies qui porteront le développement très loin
    pour « les siècles des siècles ».
Une politique sectorielle concerne une période limitée et une partie de
    la population et d’une génération.
Une Institution/une idéologie est inépuisable dans le temps et dans
     l’espace. Elle est une Vision. Elle a un contenu rationnelle et
     émotionnelle qui dépasse les faits extérieurs.
Le dévelopement dit les Actions et les moyens pédagogiques utilisés
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