Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim

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Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
Numéro 1 • 2015

Rare Diseases

Coopération SSMI / SSMG

Guidelines et Choosing wisely

ACP Smart Medicine
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
Spon s o rs Bu l l e t i n de l a S S MI 1/ 2015:
L es s p o n s o r s suivants ont soutenu l e s a r ticl e s
c on s a cr és a ux maladies rares de ce n u m é ro .

Q u’ i ls s o i en t vivement remerciés.

S po n s o r s o r

S po n s o r s a r gent
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
So m m a i re
E di t o r i a l . ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .............................. 2
R a r e D i s ea ses
     Lis t e d e s m a l a d i e s r a r e s. . . . . . . . . . . . . . .............................. 6
     Ma la d ie s R a re s e t M é d e c i n e I n te rn e :
     q u e l e s t le l i e n ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................. 8
     D ia g n o s t ic e t pr i s e e n c h a r ge d e l a t hromboc y t op é nie
     im m u n e p r im a i r e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................ 1 2
     Le s m a la d ie s ra r e s ? Pa s s i ra r e s que ç a...................... 1 4
     Q u e lq u e s m o ts s u r l e qu o ti d i e n d e s p e rsonne s
     c o n ce r n é e s e t l e u r a s s o c i a ti o n .. . . . . . ............................ 1 5
     P o s s ib ilit é s qu e l e mé d e c i n d e f a m i l l e doit e nvisag e r....... 1 6
S GI M - Fo u n dation
     P a r t icip e z à l a re c h e r c h e , d e v e n e z donat e ur
     d e la S G IM- F o u n d a ti o n !. . . . . . . . . . . . . . . . ............................ 1 8
A s s em blées
     As s e m b lé e a n n u e l l e 2 0 1 5 d e l a S S M I.......................... 2 2
     G r e a t U p d ate 2 0 1 5. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 2 4
     C o n g r è s d e mé d e c i n e i n te r n e à M a nn h e im 2 0 1 5............ 3 8
F or ma t i o n postgraduée
Ex a m e n d e s p é c i a l i s te s M é d e c i n e I n te rn e Gé n é ral e :
ré t r o s p e ct iv e e t pe rs pe c ti v e s. . . . . . . . . . . . . ........................... 2 6

A s s o ci a t i o n s professionnelles/
Po li t i qu e p r ofessionnelle
     C o o p é r a t io n S S M I / S S M G. . . . . . . . . . . . . . ............................ 2 0
Qu a li t é
     Sw is s D R G. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 3 0
     Q u a lit é o b lige .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................ 3 4
     St r u ct u r e t a ri f a i r e TA R M E D – ré v i s i on g l obal e . . .............. 3 5
C a m p a g n es
     G u id e lin e s e t C h o o s i n g w i s l e y : to d o 's an n ot t o do' s....... 2 8
S er vi ce
     m yAIM e n li gn e d è s s e pte mb r e 2 0 1 5.. ......................... 3 2
     Min iC EX e t D O PS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 3 3
     N o u v e l a ccè s gra tu i t à A CP S m a r t M e dic ine.................. 4 1
E v en t s o f E uropean School of int e rn a l Me dicin e
     ESIM W in t e r S c h o o l , R i ga 2 0 1 4. . . . . . ........................... 3 7
Imp r es s u m ................................................................40
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
ÉDITORIAL

  La médecine interne générale traverse
  toutes les frontières

  D e qu elle évo lution s'agit-il ? D'abo rd, du f u tu r de n o tre s o c ié té e t de n o tre
  a m bi t i o n d e créer, avec nos par tena ire s de l a S o cié té S u is s e de Mé de c in e
  G én ér a le (S S MG) , en 2016, une so cié té de dis cip l in e m é dic a l e u n iq u e
  r eg ro u p a n t p lus de 8 000 médecin s s u is s e s p o r te u rs du titre de s p é cia l is te
  en méd eci n e interne générale, q u' il s p ra tiq u e n t e n m il ie u a m bu l a to ire o u
  h os p i t a li er.

                                         «Achtung! Morgenstraich! Vorwärts, marsch!» C’est ainsi que débute officiellement la
                                         célèbre Fasnacht bâloise. Mais quel est le rapport entre la Fasnacht de Bâle et la SSMI?
                                         L’engouement très affirmé pour le carnaval, que ce soit à Bâle ou en Rhénanie – une
                                         tradition fortement ancrée et qui est même considérée comme héritage culturel par
                                         l’Unesco dans le cas de la Suisse –, tout comme la Médecine Interne Générale dite
                                         «Traditionnelle et vivante» caractérisent autant la Suisse que l’Allemagne, où la SSMI
                                         a été invitée pour représenter la Suisse à l’occasion du grand Congrès DGIM 2015, à
                                         Mannheim.
                                            Cette invitation officielle à représenter la Suisse à ce Congrès, qui se tiendra à Mann-
                                         heim du 18 au 21 avril, constitue pour la Société Suisse de Médecine Interne Générale
                                         (SSMI) un privilège et un honneur exceptionnels que nous apprécions comme il se
                                         doit.
                                            De nombreux parallèles, parfois surprenants, réunissent la Société Suisse de Méde-
                                         cine Interne Générale (SSMI) et la Deutsche Gesellschaft für Innere Medizin (DGIM)
                                         mais aussi la Suisse et l’Allemagne depuis de nombreuses années:
                                         – la passion pour un développement aux multiples facettes et passionnant de la
                                           Médecine Interne Générale (MIG);
  Prof. Dr méd Jean-Michel Gaspoz
  Médecine communautaire de              – l’engagement en faveur de la recherche dans le cadre de la Médecine Interne
  premier recours et des urgences, HUG     Générale (MIG): notamment par le biais de fondations propres telles que la
                                           SGIM-Foundation en Suisse ou des fondations poursuivant des objectifs
                                           équivalents en Allemagne;
                                         – l’engagement affirmé des deux sociétés pour le bien des patients et une
                                           assurance-qualité durable du système de santé.

                                         On pourrait même dire depuis le début, puisque le premier président de la DGIM,
                                         Theodor von Frerichs (1819 – 1885), professeur à la Charité, ne fut rien d’autre que le
                                         bâtisseur du palais situé à l’Otto-von-Bismarck-Allee 4A à Berlin, palais devenu de-
                                         puis 1920 l’ambassade de Suisse en Allemagne. L’ambassade de Suisse à Berlin fait
                                         partie des rares ambassades à Berlin à avoir conservé leur emplacement d’origine pen-
                                         dant plus d’un siècle malgré des périodes historiques difficiles et agitées. Theodor von
                                         Frerichs était une sommité mondialement connue; en 1874, il a traité entre autres le
                                         célèbre poète et écrivain russe Fiodor Dostojevski.
                                           Qu’allons-nous faire à Mannheim ? Prof. Dr méd. Edouard Battegay, Prof. Dr méd.
                                         Stephano Bassetti, membres du comité du directeur de la SSMI et moi-même allons
                                         porter haut les couleurs de la Suisse et informer nos amis allemands de l’évolution de
                                         notre société. De quelle évolution s’agit-il ? D’abord, du futur de notre société et de
                                         notre ambition de créer, avec nos partenaires de la Société Suisse de Médecine Géné-
                                         rale (SSMG), en 2016, une société de discipline médicale unique regroupant plus de
                                         8 000 médecins suisses porteurs du titre de spécialiste en médecine interne générale,
                                         qu’ils pratiquent en milieu ambulatoire ou hospitalier.

2 BULLETIN SSMI       1 • 2015
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
Un monde plus heureux commence
par un monde en meilleure santé.
Les solutions apportées par Siemens améliorent la qualité de vie
grâce à des avancées dans le domaine de l’imagerie, du diagnostic
de laboratoire, de la thérapie et de l’informatique médicale.

www.siemens.ch/healthcare

Tous les êtres humains aspirent à être heureux. Le bonheur    personnes rien qu’en combattant les six maladies les plus
dépend de la santé, c’est pourquoi Siemens innove constam-    mortelles au monde. Nous sommes présents à la fois dans
ment en vue d’améliorer la santé humaine. Nous aidons         les villes en plein essor et dans les villages reculés, œuvrant
les hôpitaux à être plus efficaces en donnant aux cliniciens   à allonger l’espérance de vie des individus et à améliorer
les moyens de prendre des décisions plus éclairées pour       la qualité de vie de chacun. Et ce, afin que de plus en plus
plus de 170 000 patients par heure. Chaque année, nous        d’êtres humains puissent jouir d’une vie plus longue, plus
améliorons la qualité de vie de pas moins de 70 millions de   riche et plus heureuse.

                                                                                                  Answers for life.
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
ÉDITORIAL

                                          Ensuite, nous allons leur communiquer nos thèmes de réflexion. Principalement ceux
                                        concernant notre initiative pionnière «Smarter Medicine», ceci d’autant que nos collè-
                                        gues allemands lanceront lors du congrès de Mannheim une initiative similaire dénom-
                                        mée «Klug entscheiden – Choosing Wisely». Nous allons également leur expliquer le
                                        soutien que notre société et notre fondation, la SGIM Foundation, apportons à cette
                                                                                réflexion, en primant des projets novateurs.
      D e B â l e à Berlin en passan t par Mannhe im –                          Nous leur parlerons aussi de notre prochain
                                                                                congrès annuel de la SSMI, qui se déroulera
      l a Mé d e c i ne Interne G énérale fa it parle r
                                                                                sur le thème «Healthy Medicine» du 20 au 22
      d ’ e l l e d a n s le mon de en tier.                                    mai 2015 à Bâle et de notre congrès Great Up-
                                                                                date du 24 au 25 septembre 2015 à Interlaken.
                                        Nous mentionnerons également my-AIM, le site internet créé par nos jeunes médecins,
                                        pour nos jeunes médecins.
                                        Ce numéro traite de ces thèmes et comporte également une nouveauté. Celui d’un par-
                                        tenariat avec un sponsor, auteur compétente et l’organisation d’entraide Proraris pour
                                        la publication d’un cahier spécial sur le thème des maladies orphelines. Le Prof.
                                        Philippe Jaeger a bien voulu accepté de le diriger informatif et passionnant.

                                           Je vous souhaite une bonne lecture de ce Bulletin de la SSMI et vous adresse mes cor-
                                           diaux messages.

                                                                                               Prof. Dr. med. Jean-Michel Gaspoz

                                                                                      L’ambassade de Suisse à Berlin, Allemagne
                                                                                      avec Theodor von Frerichs, maître d'ouvrage
                                                                                      du palais.

4 BULLETIN SSMI     1 • 2015
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
ULTIBRO BREEZHALER
                                                                          ®                                                                                                 ®

                Ouvrez un nouveau chapitre dans le traitement de la BPCO.1, 2

                                                                                                                                                                                      NOUVEAU

                Le premier bronchodilatateur dual
                à administrer 1x par jour.                                          1

1. Information professionelle ULTIBRO® BREEZHALER®, www.swissmedicinfo.ch (mise à jour juin 2014).
2. Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD). Global Strategy for Diagnosis, Management and prevention of COPD. 2014.

ULTIBRO® BREEZHALER® est indiqué dans le traitement bronchodilatateur d‘entretien chez les patients symptomatiques avec une broncho-
pneumopathie chronique obstructive (BPCO) chez qui un traitement en monothérapie par LAMA ou LABA à faible dose n‘est pas suffisant.1
Information professionnelle abrégée Ultibro® Breezhaler ®: C: Gélules contenant 143 µg de maléate d‘indacatérol, correspondant à 110 µg d‘indacatérol, et de 63 µg de bromure de glycopyrronium
correspondant à 50 µg de glycopyrronium I: Ultibro Breezhaler est indiqué dans le traitement bronchodilatateur d’entretien chez les patients symptomatiques avec une bronchopneumopathie chronique
obstructive (BPCO) chez qui un traitement en monothérapie par LAMA ou LABA à faible dose n’est pas suffisant. P: Adultes: Inhalation du contenu d‘une gélule d‘Ultibro Breezhaler une fois par jour à l‘aide
de l‘inhalateur Ultibro Breezhaler. Groupes de patients particuliers: Peut être utilisé à la dose recommandée chez les patients avec insuffisance rénale modérée; ne doit être utilisé que si le bénéfice attendu
dépasse le risque potentiel chez les patients avec insuffisance rénale sévère et chez les patients dialysés en insuffisance rénale terminale. Peut être utilisé à la dose recommandée chez les patients avec
insuffisance hépatique légère à modérée. Aucune étude n‘a été menée chez les patients atteints d‘insuffisance hépatique sévère. Ne doit pas être administré aux patients de moins de 18 ans. Inhalation orale
des gélules Ultibro Breezhaler uniquement à l‘aide de l‘inhalateur Ultibro Breezhaler. Ne pas avaler les gélules et les inhaler chaque jour à la même heure. En cas d‘oubli d‘une dose, prendre la dose omise
le plus rapidement possible. Ne pas prendre plus d‘une dose par jour. Plus d‘informations disponibles sur le site www.swissmedicinfo.ch CI: Hypersensibilité à l’indacatérol, au lactose ou à l’un des autres
excipients. PE: Ne pas utiliser simultanément Ultibro Breezhaler et des préparations contenant d‘autres agonistes bêta-adrénergiques à longue durée d‘action ou des antagonistes muscariniques à longue
durée d‘action. Ne pas utiliser en cas d’asthme. Lorsqu‘ils sont utilisés dans le traitement de l‘asthme, lesagonistes bêta 2 -adrénergiques à longue durée d‘action peuvent augmenter le risque d‘effets in-
désirables sévères liés à l‘asthme, y compris le décès lié à l‘asthme. N‘est pas destiné au traitement urgent d‘épisodes de bronchospasmes. Des réactions d‘hypersensibilité de type immédiat ont été rapportées
après administration d‘indacatérol. Son utilisation peut donner lieu à un bronchospasme paradoxal fatal. En cas d‘apparition de signes correspondants, interrompre immédiatement le traitement par Ultibro
Breezhaler et engager une thérapie alternative. En raison de l‘effet anticholinergique, la prudence est de mise chez les patients atteints de glaucome à angle fermé, d‘insuffisance rénale sévère, de maladies
cardiovasculaires sévères préexistantes ou présentant un risque élevé de rétention urinaire. Ne doit être utilisé chez les patients avec insuffisance rénale sévère que si les bénéfices escomptés dépassent
les risques potentiels. Doit être utilisé avec prudence chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires, en particulier chez les patients souffrant d‘insuffisance coronarienne, d‘infarctus aigu du myocarde,
de troubles du rythme cardiaque et d‘hypertension artérielle, chez les patients épileptiques ou présentant une thyrotoxicose et chez les patients répondant de façon inhabituelle aux agonistes bêta2 -adrénergiques.
Ne doit pas être utilisé plus souvent ou à des doses supérieures aux doses recommandées. En raison de l‘effet des agonistes bêta-adrénergiques sur le système cardio vasculaire, les patients atteints de
BPCO doivent être examinés avant l‘instauration d‘un traitement de longue durée pour vérifier l‘absence de maladie cardiovasculaire concomitante (ECG recommandé pour évaluer l‘éventuel allongement de
l‘intervalle QTc). La prudence est particulièrement recommandée chez les patients atteints de maladies coronariennes instables, d‘insuffisance cardiaque gauche, d‘infarctus du myocarde récent, d‘arythmies
(sauf fibrillation auriculaire) et d‘allongement de l‘intervalle QTc (Fridericia) ou ceux traités concomitamment par des médicaments pouvant causer l‘allongement de l‘intervalle QTc. Chez les patients avec
BPCO sévèreles agonistes bêta peuvent induire une hypokaliémie significative, avec des conséquences éventuelles sous forme d‘effets indésirables cardiovasculaires. L‘inhalation de fortes doses peut
entraîner l‘élévation du glucose plasmatique, il convient donc d‘observer les valeurs du glucose plasmatique chez les diabétiques au début du traitement. Ne doit pas être utilisé chez les patients atteints
d‘un déficit sévère en lactase ou d‘une galactosémie. Plus d‘informations disponibles sur le site www.swissmedicinfo.ch IA: Les interactions lors de l‘utilisation d‘Ultibro Breezhaler reposent sur l‘apparition possible
d‘interférences entre ses deux composants. Les bêta-bloquants adrénergiques peuvent affaiblir ou antagoniser l‘effet des agonistes bêta 2 -adrénergiques. La prudence est de mise lors de l‘utilisation
d‘Ultibro Breezhaler chez des patients traités par inhibiteurs de la monoamine oxydase, antidépresseurs tricycliques ou médicaments. L‘administration concomitante de sympathomimétiques pourrait
renforcer les effets indésirables de l‘indacatérol. L‘administration simultanée de dérivés méthylés de la xanthine, de stéroïdes ou de diurétiques non-épargnants du potassium pourrait renforcer une
hypokaliémie induite. Les interactions médicamenteuses, métaboliques et liées aux transporteurs (inhibiteurs du CYP3A4 et de la glycoprotéine P), ont conduit à l‘augmentation des valeurs de l‘ASC ainsi
qu‘à l‘élévation de la Cmax. L‘utilisation concomitante de préparations à inhaler contenant des anti-cholinergiques n‘est pas recommandée. Aucune interaction médicamenteuse significative au niveau
clinique avec la cimétidine ou un autre inhibiteur du transport des cations organiques n‘est à attendre. N‘est pas recommandé au cours de la grossesse et de l‘allaitement et ne devrait être utilisé que si les
bénéfices escomptés justifient le risque potentiel pour le fœtus ou le nourrisson. D‘autres interactions sur www.swissmedicinfo.ch. EI: Très fréquent: Infections des voies respiratoires supérieures. Fréquent:
                                                      Rhinopharyngite, infection des voies urinaires, sinusite, rhinite, sensations de vertiges, céphalées, toux, douleurs bucco-pharyngées, y compris irritations
                                                                                                                                                                                                                             27085/08-2014

                                                      de la gorge, dyspepsie, caries dentaires, douleurs de l’appareil locomoteur, pyrexie, douleurs thoraciques. Occasionnels: Hypersensibilité, diabète, hyperglycémie,
                                                      insomnie, paresthésie, glaucome, cardiopathie ischémique, fibrillation auriculaire, tachycardie, palpitations, épistaxis, sécheresse buccale, prurit/éruption
                                                      cutanée, spasmes musculaires, myalgie, obstruction vésicale, rétention urinaire, œdème périphérique, fatigue. Rare, très rare et données sur les substances
                                                      pures sur www.swissmedicinfo.ch Pr: Ultibro Breezhaler indacatérol/glycopyrronium 110/50 µg, poudre pour inhalation en gélules: emballage de 30
                                                      gélules avec 1 inhalateur et emballage grand format de 90 (3x30) gélules avec 3x 1 inhalateur. Catégorie de vente: B. Plus d‘informations disponibles sur www.
                                                      swissmedicinfo.ch. Novartis Pharma Schweiz AG, Risch; adresse: Suurstoffi 14, 6343 Rotkreuz, tél. 041/763 71 11. Mise à jour de l’information 15.07.2014, V1.
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
RARE DISEASES

  Ap er ç u d e s
  malad ie s ra re s

  L a l i s t e ci - a p rès récapitule les mala die s ra re s p o u r l e s q u e l l e s il e x is te a u
  m in i mu m u n e option thérapeutiq ue a ya n t l e s ta tu t de m é dic a m e n t o rp h e l in
  po ur S w i s s m e dic et q ui, ty piq ueme n t, n e s e m a n if e s te n t p a s ch e z l e
  no ur r i s s o n o u l’enfant, de sor te q u’e l l e s p o u rra ie n t ê tre dia g n o s tiq u é e s
  po ur la p r em i è re fois dans le cadre de l a p ra tiq u e in te rn is te g é n é ra l e .

  La Loi suisse sur les produits thérapeutiques prévoit que les mé-                  de cinq personnes sur 10 000 en Suisse. Swissmedic, l’autorité
  dicaments importants pour des maladies rares peuvent faire                         d’autorisation des produits thérapeutiques, confère aux médica-
  l’objet d’une procédure simplifiée d’autorisation de mise sur le                   ments concernés le statut de médicaments orphelins. Ne fi-
  marché dès lors qu’il est établi que ces médicaments permettent                    gurent pas dans cette liste les affections oncologiques classiques
  de diagnostiquer, prévenir ou traiter des maladies potentielle-                    comme l’adénocarcinome du rein ou les leucémies, qui sont
  ment mortelles ou chroniquement invalidantes affectant moins                       également des maladies rares.

   Maladie                         Etiologie                             Symptomatologie de la forme                 Test / diagnostic
                                                                         adulte
   Mastocytose systémique          Idiopathique, inconnue                Infiltration mastocytaire dans différents   Examen histologique et cytologique de la
   agressive                                                             tissus, le plus souvent extracutanée,       moelle osseuse
                                                                         troubles fonctionnels des organes inter-
                                                                         nes, troubles de l’hématopoïèse
   Acromégalie                     Tumeur neuroendocrine                 Gigantisme, après fermeture du carti-       Test de suppression de la somatotropine
                                                                         lage de conjugaison: hypertrophie des
                                                                         parties distales du corps, intolérance
                                                                         au glucose, hypertension
   Carence de l’inhibiteur de la   Transmission autosomique              Emphysème pulmonaire, cirrhose du           Taux sériques diminués d’alpha 1-antitryp-
   protéase alpha 1                récessive (ZPI, SPI)                  foie, manifestations cutanées (panniculi-   sine (AAT)
                                                                         te) dans de rares cas, intensité clinique
                                                                         variable
   Amyloïdoses                     Cause inexpliquée; dépôts             Symptômes non spécifiques et multisys-      Histologie
                                   protéiques insolubles dans les        témiques: cardiomyopathie, neuropa-
                                   tissus                                thie, hépatomégalie, myélome multiple,
                                                                         protéinurie
   Sclérose latérale amyotro-      Transmission autosomique              Maladie neurodégénérative, dégéné-          Tests électrodiagnostiques, IRM, biopsie
   phique                          dominante                             ration des neurones moteurs avec            des tissus musculaires ou nerveux
                                                                         paralysie musculaire évolutive
   Angiœdème acquis/héré-          Transmission autosomique              Œdèmes sous-cutanés et/ou sous-mu-          Dosage de la fraction C4, dosage du
   ditaire                         dominante ou hérédité, déficit        queux transitoires et récidivants avec      C1-INH
                                   quantitatif ou fonctionnel en C1      gonflements localisés et/ou douleurs
                                   inhibiteur (C-INH) ou mutations       abdominales
                                   du facteur de coagulation XII
   Purpura thrombopénique          Autoimmune, inconnue                  Souvent asymptomatique, hémorragies         Aucun test disponible, diagnostic par
   chronique (idiopathique)                                              muco-cutanées en cas de numérations         exclusion
                                                                         plaquettaires basses
   Hypertension pulmonaire         Idiopathique, inconnue                Persistance de thrombus sous forme          Angiographie pulmonaire avec cathétéris-
   thromboembolique chro-                                                d’un tissu organisé, obstruant les          me cardiaque droit et TDM
   nique                                                                 artères pulmonaires, dyspnée d’effort
                                                                         progressive, signes d’insuffisance cardi-
                                                                         aque droite
   Syndrome de Churg et            Idiopathique, héréditaire chez        Maladie systémique avec asthme, infilt-     Critères cliniques
   Strauss                         les patients asthmatiques,            rats pulmonaires transitoires, hyperéo-
                                   possiblement autoimmune               sinophilie et vascularite systémique
   Myosite à corps d’inclusion     Idiopathique, myosite primitive       Faiblesse musculaire très évolutive,        Biopsie musculaire
                                                                         distribution asymétrique, déficit moteur
                                                                         myogène
   Défaut de synthèse des          Trouble métabolique, anomalie         Cholestase, troubles neurologiques          Dosage des enzymes hépatiques et de la
   acides biliaires                des enzymes de SAB                    fréquents chez l’adulte                     bilirubine, analyse des urines, du sérum
                                                                                                                     et des acides biliaires
   Maladie de Gaucher              Transmission autosomique              Tableau hétérogène, formes neurolo-         Analyse de l’activité de la glucocéréb-
                                   récessive, déficit d’activité de la   giques et non neurologiques                 rosidase dans les leucocytes du sang
                                   beta-glucocérébrosidase                                                           périphérique

6 BULLETIN SSMI           1 • 2015
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
RARE DISEASES

 Hémoglobinurie paroxys-        Mutation idiopathique du gène     Urines foncées le matin, pancytopénie,      Cytométrie en flux
 tique nocturne (maladie de     PIG-A des cellules souches        aplasie médullaire, survenue fréquente
 Marchiafava-Michelli)          hématopoïétiques entraînant       de thromboses
                                des poussées d’hémolyse
 Syndrome hémolytique et        Idiopathique, trouble de de la    Anémie hémolytique, thrombocytopénie        Hémogramme
 urémique, forme atypique       régulation du complément          et insuffisance rénale
 Neuropathie optique hérédi-    Transmission héréditaire mito-    Perte rapide et indolore de la vision       Aucun test disponible, examens ophtal-
 taire de Leber                 chondriale                        centrale                                    mologiques
 Maladie de Huntington          Transmission autosomique do-      Mouvements choréiques, troubles du          Analyse génétique (gène de l’huntingtine
                                minante, affection dégénérative   comportement, troubles psychiatriques       HTT)
                                du système nerveux central
 Syndrome hyperéosinophi-       Idiopathique, mutation spo-       Eosinophilie persistante du sang péri-    Clinique, laboratoire, ponction de moelle
 lique                          radique de cellules souches       phérique et signes d’atteintes éosinophi- osseuse
                                hématopoïétiques                  liques des organes
 Hypophosphatasie               Transmission autosomique          Déficit de la minéralisation osseuse et     Analyse génétique éventuellement préna-
                                dominante ou récessive, déficit   dentaire, chondrocalcinose et ostéoar-      tale (gène ALPL)
                                d’activité de la phosphatase      thropathie sévère
                                alcaline
 Fibrose pulmonaire idiopa-     Idiopathique, inconnue, non       Essoufflement, toux sèche, craque-          TDM, biopsie, critères cliniques
 thique (maladie pulmonaire     néoplasique                       ments inspiratoires précoces, hippo-
 interstitielle)                                                  cratisme
 Syndrome myasthénique de       Autoimmune, paranéoplasique       Faiblesse musculaire caractéristique        Electromyogramme et paramètres de
 Lambert-Eaton                  ou idiopathique                   déclenchée par une réaction croisée         laboratoire
                                                                  entre des antigènes et une réponse
                                                                  auto-immune dirigée contre une tumeur
                                                                  pulmonaire à petites cellules
 Glomerulonéphrite membra- Idiopathique ou secondaire,            Baisse de la concentration du complé-       Histopathologie, clinique, paramètres de
 noproliférative           syndrome néphrotique                   ment sanguin, hypertension artérielle,      laboratoire
                                                                  protéinurie et insuffisance rénale en
                                                                  phase terminale
 Maladie de Cushing (adéno-     Tumeur hypophysaire               Accumulation de graisse au niveau du        Mesure du taux de cortisol nocturne,
 me hypophysaire)                                                 tronc et du visage, hypercatabolisme,       mesure de l’ACTH, test à la CRH, test à
                                                                  hyperpigmentation, complications            la dexaméthasone
                                                                  neurologiques
 Maladie de Pompe (déficit      Transmission autosomique ré-      Myopathie des ceintures progressive,        Diagnostic moléculaire de la glycogenèse
 en alpha-1,4-glucosidase       cessive, maladie de surcharge     notamment de la musculature respi-          (gène GAA)
 acide)                         lysosomale                        ratoire
 Syndromes myélodyspla-         Le plus souvent idiopathique,     Tableau clinique d’une anémie, souvent      Diagnostic différentiel
 siques                         trouble de l’hématopoïèse         asymptomatique, entraîne typiquement
                                                                  une leucémie myéloïde aiguë (LMA)
 Naevomatose basocellulaire Transmission autosomique              Présence de nombreux carcinomes             Analyse moléculaire
 (syndrome de Gorlin)       dominante, mutations du gène          basocellulaires (CBC), kératokystes
                            PTCH1, prédisposition à déve-         odontogéniques des mâchoires, hyper-
                            lopper différents cancers             kératose palmo-plantaire, anomalies
                                                                  du squelette, calcifications ectopiques
                                                                  intracrâniennes et dysmorphie faciale
 Maladie de Niemann-Pick        Transmission autosomique          Troubles psychiatriques évolutifs, sym-     Examens approfondis du transport du
 type C                         récessive, mutation du gène       ptômes ophtalmologiques. Hépatosplé-        cholestérol (p. ex. test à la filipine)
                                NPC1 ou NPC2, lipidose lysoso-    nomégalie caractéristique, mais non
                                male atypique neuroviscérale      systématique
 Pemphigus bénin chronique      Transmission autosomique do-    Rhagades apparaissant notamment               Analyse génétique (ATP2C1)
 familial (maladie de Hailey-   minante, anomalie de l’adhésion sur les aisselles, aux plis inguinaux et
 Hailey)                        des kératinocytes épidermiques périnéaux; entraîne une acantholyse
                                                                suprabasale des cellules épidermiques
 Polycythaemia vera             Erythrocytose idiopathique        Erythrose cutanée (visage, paumes, lit      Hémogramme selon les critères de diag-
                                                                  des ongles), muqueuse et conjonctivale,     nostic de l’OMS, le cas échéant mise en
                                                                  démangeaisons; céphalées soudaines,         évidence d’une mutation du gène JAK2
                                                                  vertiges, acouphènes, troubles visuels
 Dystonie cervicale primaire    Transmission autosomique          Contractions musculaires persistantes,      Analyse génétique (DYTI1 ou DYTI6)
                                dominante, troubles moteurs       torticolis ou posture non naturelle; sou-
                                d’origine neurologique            vent présentée comme un tremblement
 Myélofibrose primitive (chro- Néoplasie myéloproliférative       Le plus souvent asymptomatique au        Critères de diagnostic selon l’OMS; histo-
 nique idiopathique)           chronique                          départ, changements hématologiques,      logie de la moelle osseuse
                                                                  puis signes d’hématopoïèse inefficace et
                                                                  symptômes généraux, organomégalie
 Hypertension artérielle        Idiopathique, inconnue            Troubles circulatoires, angine de           Echocardiographie, radio du thorax,
 pulmonaire primaire                                              poitrine, fatigue, dyspnée, œdèmes          cathétérisme cardiaque (cathéter de
                                                                  périphériques, cyanose, syndrome de         Swan-Ganz), tests de laboratoire
                                                                  Raynaud

Swissmedic: médicaments importants contre les maladies rares (médicaments orphelins à usage humain)
Orphanet Journal of Rare Diseases (OJRD), www.orpha.net
Gene Reviews® University of Washington, Seattle (www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK1116)

Liste établie par: Csilla Priest, impulze GmbH

                                                                                                                     BULLETIN SSMI           1 • 2015 7
Rare Diseases Coopération SSMI / SSMG Guidelines et Choosing wisely ACP Smart Medicine - Numéro 1 2015 - sgaim
RARE DISEASES

  M alad ie s Ra re s et                                                                           cas de maladies de la catégorie 1–5 pour
                                                                                                   10 000 habitants, 12 059 cas pour la caté-
                                                                                                   gorie 6–9 pour10 000 habitants, 142 693
  M éd eci n e I n t e rn e :                                                                      cas pour la catégorie 1–9 pour 100 000
                                                                                                   habitants, 8 923 cas pour la catégorie 1–9
  qu el est l e l i e n ?                                                                          par million d’habitants, et 8 783 cas pour
                                                                                                   la catégorie
RARE DISEASES

médecin de premier recours et le centre      Un exemple en vrai grandeur
de référence en question, cassure sou-       Pour illustrer ce propos, les éditeurs du
vent définitive entre les deux parte-        Bulletin ont choisi de donner la parole à
naires. Le cas de figure est classique, et   quelques groupes de cliniciens qui
pourtant il se répète encore, bien sou-      concentrent leurs efforts sur l’étude et le
vent par manque de vigilance au niveau       traitement de maladies rares en médecine
de l’un des multiples maillons de la         interne. L’auteur de cet éditorial1 lui aussi
chaîne de soins hospitalo-universitaires.    vous livre en quelques mots son expé-
Inattention coupable qui pénalise le pa-     rience dans ce domaine. Car mandaté par
tient donné, mais indirectement aussi        l’Université de Genève comme conseiller
les autres patients connectables audit       scientifique en matière de lithiase rénale
centre. Donc inattention très regret-        dans le Service de Néphrologie du Dé­
table. D’où cette remarque de prudence       parte­ment des Spécialités de la Médecine
que se permet l’auteur de cet éditorial1     Interne (Prof. Pierre-Yves Martin), il a
en âge d’être aguerri par la pratique de     abordé sa mission en faisant naître une
la recherche clinique où l’implication       Con­ sul­tation Spécialisée dans les
du partenaire de soin de premier recours     Néphrolithiases Rares (ou orphelines) : la
dans les projets scientifiques est la clef   cystinurie (dont il préside lui-même au
du succès à ne jamais laisser tomber de      développement du programme), les hype-
sa blouse ! Les patients atteints de mala-   roxaluries primaires (confiées à un Mé­
dies rares se présentent à la consultation   decin Adjoint, Mme le Dr Catherine
spécialisée armés d’informations multi-      Stoermann), la déficience en adénine-ry-
ples collectées dans la presse ou sur la     bosyltransférase et la maladie de Dent
toile, et sont demandeurs à maints           (confiées à un Chef de Clinique Scienti­
égards : leurs proches et eux attendent      fique, le Dr Thomas Ernandez) en consti-
beaucoup de cette recherche dont l’im-       tuent le programme au stade actuel.              Figure 1 : Calcul rénal de cystine (vue ma-
                                                                                              croscopique). Cliché gracieusement mis à
portance est capitale pour l’avenir de       Comme un orchestre de chambre, ces                     disposition par Mme le Dr Christine
leur collectivité, une recherche qu’il       musiciens répètent et transmettent leur          Deffert, Laboratoire Central des Hôpitaux
convient d’encourager au niveau natio-       savoir en parfaite harmonie, conduits par                         Universitaires de Genève.
nal et international par tous les moyens     l’archet du premier-violon. Les consulta-
parallèles possibles : les associations de   tions d’équipes parfois pluridisciplinaires
patients sont l’un des partenaires qui       s’enchaînent au profit de patients référés
conduisent au développement de re-           par leur médecin de premier recours ou          La cystinurie
gistres et de projets pratiques. L’argent    par un spécialiste hospitalier, le diagnos-     La cystinurie est une maladie caractéri-
étant cependant le nerf de la guerre et      tic est posé, les propositions thérapeu-        sée par un défaut génétique des transpor-
ses sources potentielles étant sollicitées   tiques exprimées par écrit et le patient        teurs tubulaires rénaux et intestinaux de
sans relâche, les fonds dédiés à la re-      confié en retour à son médecin traitant.        la cystine et des acides aminés diba-
cherche sur les maladies rares sont          Ceci a permis de colliger des cas rare-         siques. Il s’ensuit biochimiquement une
constamment menacés de tarir. Un peu         ment rencontrés et d’homogénéiser la            excrétion urinaire exagérée de cystine,
comme les sources d’or noir ou d’or          prise en charge de ces patients, de récolter    d’ornithine, de lysine et d’arginine dont
jaune qui s’épuisent et dont il faut re-     le matériel génétique du propositus et de       seule la première est cliniquement mani-
nouveler les gisements. Nouvelles cam-       ses parents permettant de découvrir la re-      feste sous la forme d’une néphrolithiase,
pagnes de dons, téléthons, marathons ou      lation entre le phénotype et le génotype,       en raison de la très faible solubilité de la
cyclothons, dîners ou concerts de bien-      de s’intéresser à des phénotypes insoup-        cystine dans l’urine. La prévalence
faisance (indication 1) doublés de           çonnés sur la seule base de l’isolement de      moyenne de ce désordre est d’un cas
ventes aux enchères, émissions ou            mutations nouvelles et d’en dériver des         pour 7 000 naissances, mais va jusqu’à 1
tables rondes de sensibilisation ;           prises en charge encore plus spécifiques,       cas pour 100 000 naissances en Suède,
jusqu’aux envois non ciblés tous-mé-         enfin, d’aider au conseil génétique. Mais       par exemple. Ceci la rend toutefois res-
nages, la liste d’idées est infinie, mais    il fallait un généreux donateur : dans ce       ponsable de 1 à 2 % de tous les cas de
c’est le nombre des petites mains et de      cas une fondation privée, l’Association         néphrolithiases chez l’adulte, et de 6 à
leurs valences de temps libre bénévole       Enfance & Maladies Orphelines (voir in-         8% des lithiases rénales de l’enfant 6. La
qui est limité. Dès lors qui d’autre que     dication 2). Celle-ci nous a permis à ce        cystinurie s’accompagne classiquement
les personnes concernées en première         jour d’aborder spécifiquement l’étude de        de plusieurs comorbidités dont l’hy-
ligne peuvent le mieux mener ces cam-        la cystinurie, l’une des toutes premières       pertension artérielle et l’insuffisance ré-
pagnes au succès. Cependant il faut dis-     erreurs congénitales du métabolisme dé-         nale chronique qui sont toutes deux à
poser de moyens préalables pour amor-        crites par Archibald Garrod en 1908             rechercher systématiquement.7
cer ces actions, d’où la nécessité d’un      déjà.5                                             Le diagnostic de la maladie se pose par
concept national définissant le rôle de                                                      l’analyse spectrophotométrique du calcul
chacun des partenaires.                                                                      révélant la présence de cystine dans le
                                                                                             matériel récolté, (fig. 1), l’examen

                                                                                                      BULLETIN SSMI          1 • 2015 9
RARE DISEASES

                                                                                                   encode une protéine qui préside au tra-
                                                                                                   fic de la cystine à travers la cellule, et
                                                                                                   SLC7A9 qui encode le transporteur
                                                                                                   transmembranaire spécifique de la cys-
                                                                                                   tine et des acides aminés dibasiques.
                                                                                                   S’en est suivi la découverte que les pa-
                                                                                                   rents hétérozygotes atteints d’un défaut
                                                                                                   de la protéine vectrice n’avaient pas
                                                                                                   d’aminoacidurie décelable et qu’ils
                                                                                                   étaient exempts de néphrolithiase, tan-
                                                                                                   dis que les parents atteints d’un défaut
                                                                                                   du transporteur spécifique présentaient
                                                                                                   presque tous une aminoacidurie de de-
                                                                                                   gré variable qui pouvait les conduire à
                                                                                                   la néphrolithiase : d’où la rupture du
                                                                                                   dogme initial selon lequel la maladie se
                                                                                                   transmet sur un mode autosomique ré-
                                                                                                   cessif, pour laisser la place à des cas à
                                                                                                   transmission autosomique dominante
                                                                                                   avec pénétrance variable : une connais-
                                                                                                   sance importante pour le conseil géné-
                                                                                                   tique.
                                                                                                      Mais comment savoir si l’on a à faire
                                                                                                   à une cystinurie du transporteur ou une
                                                                                                   cystinurie du vecteur, si non par le gé-
                                                                                                   notypage qui n’est pas encore une pres-
                                                                                                   tation prise en compte par les assu-
                                                                                                   rances sociales. Eh bien c’est là où
                                                         Et finalement on a compris que pour       interviennent les partenariats avec les
         Figure 2 : Cristaux hexagonaux de cystine
               (vue microscopique, grossissement
                                                      les patients réfractaires à ces interven-    organisations qui acceptent de soutenir
               400 x). Cliché gracieusement mis à     tions, l’administration d’agents contenant   la recherche sur les maladies rares.
               disposition par Mme le Dr Christine    un radical SH tels que la D-pennicilla-      Notre exemple illustre donc bien les
         Deffert, Laboratoire Central des Hôpitaux    mine ou l’α-mercaptopropionylglycine,        événements qui précèdent la naissance
                          Universitaires de Genève.
                                                      permettait de cliver dans l’urine le pont    d’un centre de référence, les motifs qui
                                                      disulfure de la cystine et de lier chacune   sous-tendent une telle entreprise, et
       microscopique des urines révélant la pré-      de ses moitiés de cystéine ainsi libérées    l’importance de la contribution de ces
       sence de cristaux hexagonaux typiques          au radical SH d’une molécule de ces          organisations au sort de ces patients
       de la cystine (fig. 2), et par la mesure se-   produits : le complexe ainsi formé de la     dans des domaines souvent délaissés par
       mi-quantitative puis quantitative de la        cystéine et du médicament étant 50 fois      les ténors de l’industrie pharmaceu-
       cystine dans les urines.                       plus soluble dans l’urine que la cystine,    tique.
          L’augmentation de la solubilité de la       un avenir (toutefois non exempt d’effets
       cystine étant la clef de la prévention de la   secondaires à documenter et à surveiller)
       cristallisation urinaire de cet acide aminé,   a commencé à s’offrir à ces patients.        1. Le Prof. Philippe Jaeger est Titulaire
       la consigne d’hydratation abondante            Mais on est encore loin de la guérison.         de la Chaire Honoraire de
       (pour atteindre un volume urinaire de 3 à         Alors que nous a apporté la concentra-       Néphrologie au University College
       4 l/j) est rapidement devenue la pierre an-    tion des cas de cystinurie dans quelques        of London, Royal Free Hospital,
       gulaire de la prophylaxie de la récidive de    centres de référence? De réaliser d’abord,      Centre for Nephrology, London, UK;
       cette néphrolithiase puisque, ce faisant, on   et ce fut notre première contribution, que      il est Professeur Invité et Conseiller
       arrive à abaisser la concentration urinaire    la cystinurie pouvait se parer de diffé-        Scientifique à l’Université de Genève
       de la cystine au-dessous de 1 mmol/l (≈        rents phénotypes : par exemple, les cysti-      au sein du Département des
       250 mg/l) tout en rendant cliniquement         nuries qui dépendent des apports sodés et       Spécialités de la Médecine Interne,
       tolérable une excrétion urinaire pouvant       celles qui n’en dépendent pas8, ce qui          dans le Service du Prof. Pierre-Yves
       atteindre 1 g de cystine par 24h.              ouvre à cette maladie des perspectives          Martin aux Hôpitaux Universitaires
          Puis on a compris que la solubilité de      diététiques nouvelles sans qu’on en com-        de Genève. Il est Vice-Président de la
       la cystine dépendait du pH urinaire et         prenne encore vraiment les mécanismes           Fondation pour le Développement de
       qu’au-delà d’un pH à 7,5 la solubilité de      sous-jacents.                                   la Médecine Interne en Europe, an-
       la cystine passait à 2 mmol/l. D’où l’in-         Puis on a trouvé que deux gènes et           cien Directeur de la Policlinique
       troduction de conseils d’hydratation avec      non un seul comme on le pensait au dé-          Médicale Universitaire de Berne, et
       eau alcaline, voire la supplémentation en      part, pouvaient être impliqués dans la          ancien Président de la Société Suisse
       alcalins par du citrate de potassium.          genèse d’une cystinurie : SLC3A1 qui            de Médecine Interne.

10 B
   SGU ILM
         L -EBTU
               I NL LSEST M
                          I NI   1 • 2015
                                        4
RARE DISEASES

2. Association Suisse des Sciences          7. Prot-Bertoye, C. et al. CKD and its          Indication 2
   Médicales « Maladies Rares » :              risk factors among patients with             Association Enfance & Maladies
   Domaine d’application d’un concept          cystinuria. Clin. J. Am. Soc. Nephrol.       Orphelines
   national et conditions cadres pour la       10:000-000, 2015 doi:10.2215/                Président : M. Olivier Meyer
   création et la mise en œuvre de cen-        CJN.06680714                                 Vice-Présidente et Directrice :
   tres de référence. 2014                  8. Jaeger, Ph., Portmann, L., Saunders,         Mme Bhira Meyer
3. Office Fédéral de la Santé Publique :       A., Rosenberg, L. E. , Thier, S. O. :        CP 487, Rue de Venise 3A
   Concept national maladies rares.            Anticystinuric effects of glutamine          CH-1870 Monthey
   Document du 26.09.2014 téléchar-            and of dietary sodium. N. Engl. J.           Tél. 024 473 20 10
   geable de http://www.bag.admin.ch/          Med. 315: 1120–1123, 1986                    Fax 024 473 20 19
   themen/medizin/13248/index.                                                              info@aemo.ch
   html?lang=fr                                                                             www.aemo.ch
                                            Indication 1
4. Bochud, M., Paccaud F.: Estimating                                                       CCP 17-767495-6
                                            4 mars 2016 à 20h30 au Victoria Hall de
   the prevalence and the burden of rare    Genève                                          IBAN CH05 0900 0000 1776 7495 6
   diseases in Switzerland: a short re-     Concert par l’Orchestre Symphonique
   port, Institute of Social and            Genevois pour permettre à la Fondation
   Preventive Medicine. 2014                pour le Développement de la Médecine
5. Garrod, A. E. : Inborn errors of         Interne en Europe de soutenir la re-
   metabolism (lectures I–IV).              cherche sur les maladies rares en
   The Lancet 2:1–214, 1908                 Médecine Interne.
6. Chillaron, J., Font-Llitjos, M., Fort,   L’Association Enfance et Maladies
   J., Zorzano, A., Goldfarb, D.S.,         Orphelines a rendu possible cet événe-
   Nunes, V., Palacin, M.:                  ment. Informations sur www.FDIME.org
   Pathophysiology and treatment of         et sur www.AEMO.ch
   cystinuria. Nat. Rev. Nephrol. 6:424–
                                                                  Prof. Philippe Jaeger
   434, 2010

                                                 Prof. Philippe Jaeger est Titulaire de la Chaire Honoraire de Néphrologie au University
                                                            College of London, Royal Free Hospital, Centre for Nephrology, London, UK ;
                                                                                                               Photo : F. Reinhart, Paris

                                                                                                      BULLETIN SSMI          1 • 2015 11
RARE DISEASES

   Diag n o s t i c e t p ri se en
   char g e d e l a t h ro mboc ytop éni e
   i mm u n e p ri m a i re (TP I)

   L’ a br évi a t i o n T IP provient du terme l o n g te m p s e m p l o yé p u rp u ra
   th r omb o cyt o p é niq ue idiopathiq ue. De n o s j o u rs , o n u til is e l a dé n o m in a tio n
   th r omb o cyt o p é nie immune primaire (T PI ).

   La TPI est une affection auto-immune ca-         vent affectées que les hommes. L’inci­       l’OMS) et l’anamnèse. Ainsi, un cas de
   ractérisée par une diminution des pla-           dence s’accroît avec l’âge. L’âge moyen      TPI, notamment une thrombocytopénie
   quettes d’abord dans la rate et le foie, ainsi   des sujets touchés par la maladie est de     très grave avec une tendance hémorra-
   que par un ralentissement de la maturation       55 à 60 ans. Chez les sujets adultes, une    gique de stade I selon l’OMS et sans trai-
   mégacaryocytaire. La TPI est définie par         rémission spontanée de la TPI est obser-     tement inhibiteur d’agrégation plaquet-
   une thrombocytopénie d’origine immuno-           vée dans 10% des cas environ. Le risque      taire, est la plupart du temps très bien
   logique isolée, avec un nombre de pla-           d’hémorragies graves s’accroît avec          déterminé et pris en charge en soins am-
   quettes inférieur à 100 G/l sans maladie         l’âge. Il est de 0,4% par an chez les pa-    bulatoires.
   secondaire concomitante. Elle est souvent        tients âgés de moins de 40 ans présentant
   accompagnée de diathèse hémorragique.            une affection TPI grave. Le risque aug-      Aperçu des causes
   Si l’affection dure plus de 12 mois, on          mente à 1,2% par an chez les sujets âgés     secondaires
   parle alors de TPI chronique.                    de 40 à 60 ans, et à 13% par an après 60     L’anamnèse donne des indications sur les
      Les patients présentent typiquement           ans. Des mesures élémentaires générales      causes médicamenteuses (telles que les
   des pétéchies et des ecchymoses sur les          de prévention sont donc primordiales,        analogues de la pyrimidine, les sulfano-
   bras et les jambes (fig. 1a). La TPI se ma-      notamment :                                  mides, pénicillines, héparines), la gros-
   nifeste également par des saignements des        1. Contrôle de la pression artérielle        sesse, les infections virales éventuelles
   muqueuses (fig. 1b) ainsi que des hémor-                                                      (VIH, HCV, HBV, CMV, EBV), sur les
                                                    2. Arrêt du traitement inhibiteur
   ragies conjonctivales ou des ménorragies.                                                     causes toxiques (alcool), ainsi que des in-
                                                       de l’agrégation plaquettaire à
   Des symptômes tels que des saignements                                                        dications de maladie auto-immune sous-
                                                       Tc 1 selon        cause secondaire de thrombocytopénie,

12 BULLETIN SSMI          1 • 2015
RARE DISEASES

une TPI primaire est alors une forte proba-tement ne dure que 4 semaines, tandis
bilité de diagnostic et il conviendra de   que les agonistes TPO doivent être admi-
procéder à une ponction de moelle os-      nistrés sur une longue durée. L’in­con­
seuse uniquement dans le cas d’une hy-     vénient du rituximab est que la réponse
pertrophie de la rate, de lympho-adénopa-  thérapeutique ultérieure (env. 50 % après
thies palpables ou chez les patients âgés  2 ans) est nettement plus faible et plus
de plus de 60 ans, en vue d’examiner la    lente que celle des agonistes TPO. C’est
possibilité d’une lymphoprolifération ou   pourquoi le traitement de la PTI par ritu-
d’un MDS (syndrome myélodysplasique).      ximab n’est pas une prestation prise en
                                           charge par les caisses. Les effets secon-
L’indication thérapeutique                 daires du rituximab sont pour la plupart
est orientée selon les signes              des réactions à la perfusion ou plus rare-
hémorragiques primaires                    ment des infections. La tolérance des
définis par l’OMS                          agonistes TPO est le plus souvent très
Si la tendance hémorragique persiste, un   bonne. Les risques à long terme des ago-
traitement est le plus souvent indiqué.    nistes TPO font l’objet d’études appro-
Un cas d’urgence est caractérisé par les   fondies. Des doutes ont été soulevés
stades II à IV de l’OMS ou par le stade I  concernant surtout le risque accru de
avec un traitement inhibiteur d’agréga-    thrombose ainsi que l’augmentation de la
tion plaquettaire. En situation d’urgence,                                                                  Figure 1a
                                           production de réticuline dans la moelle
des immunoglobulines                                       osseuse. En l’absence de
ainsi que des concentrés L ors de la                       réponse thérapeutique au-
thrombocytaires sont ad-                                   delà de 12 mois, il con­
ministrés en intravei- clarification ,                     vient alors de considérer
                                                                                                            Figure 1b
neuses, suivis de sté- il s’agit de                        la possibilité d’une splé-
roïdes. En dehors des                                      nectomie (taux de réponse
                               reconn aître
situations d’urgence, on                                   d’environ 65%). Les autres
commence par un traite- rapidement                         options thérapeutiques
ment de première inten- les causes                         ont de toute évidence fait
tion composé de stéroïdes,                                 l’objet d’études bien moins
de dexaméthasone ou pre- secondaires                       approfondies et doivent
dnisone. Si le sujet ne ré- de la T P I.                   souvent être mises en
pond pas à ce traitement                                   œuvre sur plusieurs mois
sous 3 mois, il convient en cas de persis- avant de pouvoir évaluer leur efficacité
tance symptomatique de considérer la       (danazol, azathioprine, cyclosporine, cy-
possibilité d’un traitement de deuxième    clophosphamide, métho­trexate, myco-
intention. Celui-ci contient les agonistes phénolate).
des récepteurs de la thrombopoïétine ro-
miplostim (Nplate®) et eltrombopag                           Dr. med. Jeroen S. Goede
(Revolade®), ou l’anticorps monoclonal       Leitender Arzt a.i., Klinik für Hämatologie
                                             Facharzt für Innere Medizin, Hämatologie
anti-CD20 rituximab (Mabthera®) qui est
                                                     und Medizinische Onkologie FMH
dirigé     contre     les    lymphocytes         Spezialist für hämatologische Analytik
B-l’avantage du rituximab est que le trai-             FAMH UniversitätsSpital Zürich

                                                                                           BULLETIN SSMI   1 • 2015 13
RARE DISEASES

   L es m a l a d i e s ra re s?
   Pas s i ra re s q u e ç a...

   En tant qu’association faîtière, ProRaris,    donnée sont nombreuses, moins on connaît     L’Office fédéral de la santé
   l’Alliance Maladies Rares – Suisse,           les causes, les symptômes et les possibi-    publique a fait de ProRaris le
   s’engage avec ses organisations mem-          lités de traitement de ces affections.       relais entre les patients atteints
   bres pour un accès équitable aux presta-         Comptent parmi les spécificités des       de MR et l’ensemble des acteurs
   tions de soins de santé pour les personnes    MR le petit nombre de patients touchés,      du système de santé suisse
   atteintes de maladies rares, tout en effec-   mais aussi le nombre restreint d’experts     Depuis l’adoption du concept national
   tuant un travail de sensibilisation auprès    qui les connaissent, ce qui complique à la   maladies rares par le Conseil fédéral en
   du public, des milieux politiques, des au-    fois le diagnostic, le traitement et la réa- octobre 2014, ProRaris et ses organisa-
   torités et des institutions. Le Conseil       lisation d’études. Les                                      tions membres s’engagent
                                                 moyens pour traiter et                                      ensemble pour une mise en
                                                 prendre en charge les pa- Le s patie nts                    œuvre rapide et efficace.
                                                 tients de manière appro-                                    Le rôle de l’alliance est dé-
                                                 priée ne sont pas tou- se se nte nt                         cisif à cet égard. L’Office
                                                 jours évidents à trouver abandonné s.                       fédéral de la santé publique
                                                 et les personnes concer-                                    a fait d’elle le relais entre
                                                 nées se sentent seules                                      les patients atteints de MR
                                                 face à leur maladie. En                                     et l’ensemble des acteurs
                                                 Suisse, les patients atteints de MR sont     du système de santé suisse. ProRaris
                                                 souvent défavorisés en termes de rem-        identifie les besoins et les attentes des
                                                 boursement des coûts par les assurances      patients et traite ces informations de telle
                                                 sociales.                                    sorte qu’elles puissent servir de réfé-
                                                    L’alliance ProRaris, constituée en        rences pour prendre des mesures appro-
                                                 2010, entend créer un collectif fort pour    priées. C’est une méthode efficace pour
                                                 faire connaître et reconnaître par le pu-    aboutir à de bonnes solutions.
                                                 blic et les pouvoirs publics les probléma-
                                                 tiques des patients, de leurs proches et     L’implication de ProRaris dans
                                                 des associations qui défendent leurs inté-   l’élabo­ra­tion et la mise en œuvre
                                                 rêts. Le comité de ProRaris se compose       du concept national maladies
                                                 d’une équipe majoritairement concernée       rares est dans la droite ligne
                                                 par les MR et dotée de solides com-          de sa mission de base
                                                 pétences en médecine, pharmacie, droit       La reconnaissance du problème à
   fédéral a reconnu que ces patients se         et gestion des associations. ProRaris mi-    l’échelon national est un premier pas
   heurtent à des difficultés particulières      lite en faveur de l’accès au diagnostic, au  dans la bonne direction. ProRaris,
   dans le système de santé suisse. Il a donc    traitement et à la prise en charge.c’est     l’Alliance Maladies Rares – Suisse, se
   adopté le 15 octobre 2014 un concept na-      très répétitif par rapport au 1er para-      réjouit de la collaboration avec l’OFSP
   tional maladies rares.                        graphe                                       pour trouver des solutions. ProRaris s’in­
   En Suisse, quelque 500 000 personnes                                                       quiète toutefois de ne disposer d’aucun
   sont atteintes d’une maladie rare (MR).                                                    moyen ni soutien pour remplir sa mis-
   Ces maladies rares – entre 7 000 et 8 000                                                  sion, il faut espérer qu’il sera bientôt re-
   pathologies – sont si nombreuses qu’elles                                                  médié à cette situation.
   représentent un quart des pathologies                                                                                  Esther Neiditsch
   identifiées dans le monde. Or moins les                                                                          Directrice de ProRaris
   personnes souffrant d’une pathologie                                                                                   www.proraris.ch

14 BULLETIN SSMI        1 • 2015
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