Réhabilitation socioéconomique d'une poule locale en voie d'extinction
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Manuscrit déposé le 24 marsi 2009 Ann. Méd. Vét., 2009, 153, 178-186 Article original Réhabilitation socioéconomique d’une poule locale en voie d’extinction : la poule Kabyle (Thayazit lekvayel) MOULA N., ANTOINE-MOUSSIAUX N., FARNIR F., DETILLEUX J., LEROY P. Département de Productions animales, Service de Génétique quantitative, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège, Boulevard de Colonster, 20, bâtiment B43, 4000 Liège, Belgique Correspondance : Prof. Pascal Leroy Email : Pascal.Leroy@ulg.ac.be RESUME : Sous la pression du développement rapide de l’aviculture industrielle de par le monde, de nombreuses races locales de poules sont actuellement en voie d’extinction. Or, dans les pays du Sud comme l’Algérie, les races locales constituent un outil important de développement rural et de lutte contre la pauvreté. De manière plus générale encore, la perte de toute biodiversité compromet notre aptitude à relever les défis écologiques et économiques futurs. Dans ce contexte, ce travail se propose de poser les bases d’une réhabilitation de la poule locale Kabyle, dont l’importance socioéconomique et culturelle est primordiale. Cette étude décrit pour la première fois les caractéristiques morphobio- métriques de la poule Kabyle et en évalue les aptitudes de croissance. La grande variabilité observée des caractères permet d'envisager d’importantes possibilités de sélection dans le but d’une améliora- tion de la productivité de l’élevage de volaille dans la région, basée sur les souches locales rustiques, particulièrement adaptées aux conditions d’élevage peu intensives qui y sont pratiquées. Seule cette double exigence de productivité et de rusticité permet en effet d’envisager l’élevage de volaille comme vecteur efficace de développement des activités économiques rurales en Algérie, pays caractérisé par la grande diversité de ses conditions pédoclimatiques. 1- Introduction rés aujourd’hui et potentiellement utiles matériel génétique de base (Commission demain (Commission nationale AnGR, Nationale AnGR, 2003). Second pays d’Afrique en termes de 2003). L’élevage de la volaille est par- superficie avec 2 381 741 km2, caracté- Si peu de données sont disponibles ticulièrement frappé par cette érosion sur les races de poules locales et les risé par la grande diversité de ses condi- génétique, au Maghreb comme dans le systèmes de production de volaille tions pédoclimatiques, l’Algérie dispose reste du monde, en raison de la géné- en Kabylie, quelques points méritent des ressources indispensables pour faire ralisation de l’utilisation des souches cependant d’être mentionnés. Ainsi, face au défi d’un développement agricole hybrides (Bessadok et al., 2003). Ainsi, l’élevage est conduit par des paysans durable. Relever ce défi nécessite toute- en Belgique, où cette problématique a et autres éleveurs sans qualification, le fois une gestion raisonnée, efficiente et fait l’objet d’un recensement et d’une plus souvent autour des habitations, à coordonnée de ces ressources. Dans le quantification, 95 % des races locales de l’image de ce qui se pratique dans de domaine de l’élevage, comme dans les volaille se sont révélées être en danger nombreux pays africains (Missohou autres secteurs agricoles, le souci de dura- d’extinction (Larivière et Leroy, 2005). el al., 2002 ; Akouango et al., 2004 ; bilité et d’efficacité mène à privilégier les En Afrique, où le problème n’est pourtant Hein et al., 2005). Les animaux sont ressources et capacités locales comme pas moins aigu, la faible priorité politique logés soit dans des poulaillers rudi- base du développement rural. La connais- accordée à l’aviculture traditionnelle fait mentaires en matériaux locaux, soit sance et la préservation des races locales que ce type de recensement est actuelle- dans des cases d’habitation. Il arrive d’animaux de production revêtent donc ment indisponible (Guéye, 2005). Ainsi, aussi que l’élevage soit tout simple- un caractère crucial à cet égard, seules ces en Algérie, la mise en œuvre au début des ment laissé en divagation. Aucune dernières présentant les qualités d’adap- années 1980 d’un important programme mangeoire n’est généralement prévue, tation et d’appropriation nécessaires à la de développement du secteur avicole basé les animaux trouvant leur alimenta- réussite de projets d’élevage. Souvent mal sur l’élevage intensif de souches hybrides tion dans le milieu extérieur. Ils peu- connues et peu décrites dans la littéra- (ISA, Tetra…) a eu pour conséquence, vent quelquefois recevoir des aliments ture, ces races locales sont aujourd’hui outre l’érosion génétique, une destruction sous forme de grains de céréales ou de en grande partie menacées d’extinction et des structures de l’aviculture rurale tradi- déchets de cuisine. L’aliment est alors leur disparition continuelle, à un rythme tionnelle (Bessadok et al., 2003) et la forte servi à même le sol. Les flaques d’eau s’accélérant, constitue un désastre pour dépendance actuelle vis-à-vis de l’im- ou de vieux récipients abandonnés le patrimoine génétique universel par la portation des souches commerciales du dans les cours constituent la source perte irrémédiable de caractères igno- fait de l’absence de production locale du d’abreuvement. Les pondoirs sont 178
constitués de paille, de copeaux de bois Dans ce cadre général, où se rejoignent qualitatifs ont été décrits sur la base ou de feuilles de végétaux séchées. Au développement économique et sau- d’observations visuelles. Les données niveau des marchés, la poule locale vegarde de la biodiversité (Akouango ont porté sur le sexe et le poids de est rare et son prix plus élevé que et al., 2004 ; Moula et al., 2009a ; l’animal, les caractéristiques du plu- celui du poulet industriel. Sa chair 2009b), la présente étude a pour but mage (type, couleur, distribution), de rouge, bien que moins tendre (Sarter, de décrire la variabilité phénotypique la crête (type, hauteur, longueur et 2004 ; Gnakari et al., 2007), est très des populations locales de poules en couleur), les dimensions du barbillon, appréciée du consommateur, ce qui Basse Kabylie et d’effectuer une pre- les caractéristiques des pattes (cou- permet d’envisager de réelles possibi- mière évaluation de leurs performan- leur, longueur et diamètre du tarse) et lités de débouché pour le petit produc- ces de production en croissance et de la couleur de la peau. Pour chaque ani- teur. À noter que de manière générale, leur potentiel pour la sélection de ce mal, la longueur du corps et de l’aile et une demande accrue de produits issus caractère. le périmètre thoracique ont également des races locales est enregistrée en été mesurés. Les différentes mesures Afrique, dont les consommateurs pré- 2-Matériel et Méthodes corporelles individuelles (enregistrées fèrent le goût plus intense de la viande sur une fiche de description prépa- et des œufs (Galal, 2006), tel que le 2-1-Sites d’étude rée suivant les recommandations de poulet Beldi au Maroc (Sarter, 2004), l’Organisation des Nations Unies la poule Batéké au Congo-Brazzaville Cette étude a eu lieu en Basse Kabylie, pour l’Alimentation et l’Agriculture (Akouango et al., 2004), le Baladi et la région qui représente plus de la moitié (1981)) ont été effectuées en respec- Fayoumi en Egypte (Galal, 2006). de la Kabylie et couvre en particulier tant les définitions suivantes : Les méthodes d’élevage sont donc le Djurdjura oriental et l’Akfadou aux - longueur corporelle : distance entre rudimentaires et seule une race rusti- pieds duquel on trouve la ville et le le bout de la mandibule supérieure que peut s’y adapter. En effet, eu égard département de Bejaïa. Les villages qui et celui de la queue (sans plume) ; aux conditions climatiques difficiles et ont été choisis pour participer à cette étude sont répartis de façon homogène - périmètre thoracique : circonfé- à la nécessité de la lutte contre la pau- rence de la poitrine prise en dessous vreté rurale, une augmentation de la et dispersée pour former un échan- tillon aussi représentatif que possible des ailes et au niveau de la région productivité ne pourrait pas être obte- saillante du bréchet ; nue par le simple calque des méthodes du département de Bejaïa. Les cantons de production intensives industrielles. concernés sont ceux de Chemini, Beni - longueur de l’aile : longueur de l’aile Seule une amélioration conjointe de la Maouche, Oued Amizour, Tazmalt et étendue depuis la jonction de l’humé- valeur génétique des races locales et Sidi Aich. Dans chacun de ces can- rus à la colonne vertébrale jusqu’au des pratiques d’élevage peut aboutir tons, cinq villages ont été sélection- bout de l’aile (sans plume) ; à un développement économiquement nés, suffisamment éloignés les uns des - longueur du bec : distance entre le et socialement durable. En effet, d’un autres pour que les échanges entre eux bout de la mandibule supérieure et la point de vue sociologique, l’aviculture soient très faibles. Dans le canton de commissure des deux mandibules ; traditionnelle en Kabylie, à l’instar de Beni Maouche, seuls trois villages dis- posaient d’une population suffisante - longueur du tarse : distance entre le nombreux pays africains (Missohou et de poules locales pour être intégrés calcanéum et la cheville. al., 2002 ; Gueye et al., 1998 ; Gueye, 2002 ; 2005 ; 2007 ; Keambou et al., dans l’étude. Au total, ce sont donc 23 villages qui ont servi de support pour 2-2-2- Performances de croissance 2007), est une activité essentiellement pratiquée par les femmes rurales, pre- cette étude. Compte-tenu des faibles Un total de 184 poussins a été élevé au mières concernées par le phénomène effectifs de poules locales encore dis- sol sur un parquet recouvert d’une litière de pauvreté, contrairement à ce qui ponibles, la quasi-totalité des sujets (5 cm d’épaisseur) de sciure de bois, dans est rencontré dans le secteur industria- adultes de ces villages a fait partie de un bâtiment ventilé mais non climatisé. lisé largement dominé par les hommes l’étude : cette population représentait Ils ont été placés sous des lampes chauf- vivant en zone urbaine. Les volailles la plupart du temps une quinzaine de fantes et la température (variant de 28 à jouent en outre un rôle culturel non poules, sauf dans le canton de Beni 34°C les premières semaines puis entre négligeable. Elles sont ainsi offertes Maouche où, même après avoir res- 15 et 28°C par la suite) de la pièce a en cadeau et utilisées lors de sacrifices treint le nombre de villages, il n’était été réglée manuellement en fonction du rituels ou de cérémonies (mariages, pas possible de travailler avec des comportement des poussins. L’éclairage circoncisions…). En Kabylie, deux échantillons dépassant 5 individus. a été maintenu en continu pendant toute plats traditionnels à base de poule 2-2- Collecte et analyse des données la durée de l’élevage. Les poussins ont locale (Ayazidh Lekvayel) et de leurs d’abord été nourris avec un aliment de œufs sont préparés à l’occasion du 2-2-1- Etude morpho-biométrique démarrage. Le régime alimentaire a été nouvel an Berbère (Yennayer) et du ensuite exclusivement basé sur un ali- premier jour de printemps (Thafsuth, Les 315 animaux utilisés pour la ment de croissance. Ces deux nourri- Adharyesse). Avant l’industrialisation caractérisation morpho-biométrique tures, données ad libitum, contiennent de la production avicole en Algérie, sont des poules adultes (toutes âgées du froment, du maïs, du soja, de l’huile tous les foyers kabyles de la campa- de plus de 10 mois) de souches loca- de soja, de la méthionine, de la lysine, gne possédaient des poules. Un pro- les. La collecte des données quanti- des vitamines et de l’antioxydant BHT verbe ancien toujours largement uti- tatives a été réalisée à l’aide d’une ethoxyquine. La composition des ali- lisé en Kabylie dit d’ailleurs du plus balance digitale précise au gramme, ments est présentée dans le tableau I. démuni qu’il « n’a pas même une d’un pied à coulisse précis à 0,01 mm L’aliment de démarrage, qui contient poule ». et d’un mètre ruban. Les caractères 2870 Kcal d’énergie métabolisable 179
Tableau I : composition de l’aliment utilisé durant la croissance Ingrédients Poulet démarrage Poulet élevage « Tradition » Matières premières % % Tourteaux d’extraction de soja cuit 32 30 % Froment 37 31 Maïs 25 33 Huile végétale de soja 2,3 2,0 Phosphate monocalcique 1,5 1,6 Vitamines et oligoéléments 1 1,1 1,0 Carbonate de calcium 1,08 1,20 Méthionine 0,02 0,20 Composition analytique Energie métabolisable 2870 kcal EM/kg 2950 kcal EM/kg Matières grasse 55,13 g/kg 52,18 g/kg Lysine 12,45 g/kg 8,46 g/kg Méthionine 5,39 g/kg 3,45 g/kg Calcium 9,5 g/kg 38,0 g/kg Phosphore 6,03 g/kg 5,62 g/kg Matière sèche 612,9 g/kg 749,6 g/kg Matière azotée totale 220 g/kg 170 g/kg 1 : Vitamine A 13.500 UI/kg, Vitamine D3 3.000 UI/kg, Vitamine E 25 mg/kg, Cuivre (sulfate de cuivre) 15 mg/kg. (EM) par kg et possède une densité de Tous les animaux élevés ont été iden- consommée par les animaux a été 0,732 kg/l, a été distribué du premier au tifiés individuellement par des bagues enregistrée. Cet indice de consomma- 14e jour. De l’aliment de poulet élevage numérotées en plastique. Les animaux tion a été estimé pour tout l’élevage, « tradition » a ensuite progressivement ont été pesés individuellement une en divisant la quantité totale de nour- été incorporé en proportion croissante fois par semaine, approximativement riture consommée par le poids vif total jusqu’au 21e jour. À partir de cet âge, à la même heure. L’identification du de l’élevage. La mortalité a également jusqu’à la fin d’élevage, l’aliment poulet sexe a été réalisée visuellement à la été relevée. tradition leur a été servi (2950 kcal EM/ 9e semaine en évaluant l’importance kg, densité de 0,723 kg/l). de la crête. Pour calculer l’indice de 2-3- Analyse statistique consommation moyen, la nourriture Une étude statistique descriptive a été réalisée sur les données qualitatives, Tableau II : nombres (n) et pourcentages (%) de poules locales en basse Kabylie les données quantitatives étant sou- selon la coloration de plumage. mises à une analyse de la variance Mâles Femelles Population totale (ANOVA) pour tester l’effet du sexe et de l’âge. Les analyses ont été réalisées n % n % n % à l’aide du logiciel SAS (procédure Couleur GLM, Statistical Analysis System, Blanc 31 20,26 19 11,73 50 15,87 2000). L’équation de Gompertz a été Noir 22 14,38 31 19,13 53 16,82 utilisée pour modéliser la courbe de Argenté 21 13,72 13 8,02 34 10,79 croissance des poulets (Hurwitz et al., Doré 30 19,61 11 6,79 41 13,01 1997 ; Mignon-Grasteau et Beaumont, Bleu 4 2,61 9 5,55 13 4,12 2000). Cette équation s’écrit : Gris 1 0,65 6 3,70 7 2,22 Caillouté 4 2,61 2 1,23 6 1,90 Herminé 6 3,92 3 1,85 9 2,86 Rouge 8 5,23 2 1,23 10 3,17 avec Y = poids du poulet en grammes Brun 5 3,27 21 12,96 26 8,25 α = poids asymptotique (poids Acajou 7 4,57 11 6,79 18 5,71 maximum du poulet) en grammes Barré 5 3,27 10 6,17 15 4,76 ß = constante d’intégration Perdrix 0 0 6 3,70 6 1,90 Marron 2 1,31 14 8,64 16 5,08 γ = paramètre de vitesse de crois- Jaune 3 1,96 1 0,62 4 1,27 sance (facteur de maturation) en Saumoné 2 1,31 2 1,23 4 1,27 (journée)-1 Fauve 2 1,31 1 0,62 3 0,95 Les paramètres de la courbe de crois- Total 153 162 315 sance ont été analysés à partir de Distribution l’équation de Gompertz selon une Normal 147 96,08 155 95,67 302 95,87 procédure de régression non linéaire Cou nu 6 3,92 7 4,32 13 4,13 (Proc NLIN) en utilisant la méthode Total 153 162 315 de Marquardt dans SAS (Statistical Analysis System, 2000). 180
Tableau III : nombres (n) et pourcentages (%) de poules locales en basse Kabylie 3-1-4- Mensurations corporelles et selon le type et la coloration de la crête et des barbillons poids vif en conditions villageoises Mâles Femelles Population totale Le poids vif et les mensurations des n % n % n % différentes parties du corps chez les coqs et les poules, tels que collectés en Type de la crête conditions villageoises, sont résumés Simple 141 92,16 153 94,44 294 93,33 dans le tableau VI. Le poids moyen de Double 8 5,22 8 4,93 16 5,08 la poule locale est de 1461 ± 421 g, Triple 4 2,61 1 0,62 5 1,59 le coefficient de variation de 28,8%, Total 153 162 315 le poids variant de 805 à 3241 g. Les Couleur de la crête coqs ont présenté un poids moyen Rouge 138 90,20 126 77,77 264 83,81 de 1646 ± 431 g avec une variation Rose 13 8,50 25 15,43 38 12,06 allant de 1060 à 3241 g. Chez les pou- Pigment noir 2 1,30 11 6,79 13 4,13 les, le poids moyen obtenu était de Total 153 162 315 1286 ± 326 g avec une variation allant Couleur des de 805 à 2754 g. Dans la présente barbillons étude, les mâles sont plus lourds que Rouge 150 98,04 134 82,72 284 90,16 les femelles. Comme le poids, toutes Rose 2 1,31 16 9,88 18 5,71 les autres mensurations corporelles Pigment noir 1 0,65 12 7,40 13 4,12 sont significativement plus élevées Total 153 162 315 (p < 0,05) chez les mâles que chez les femelles. Des variations très importantes ont 3- Résultats respectivement 5 % et 1,5 % des indi- été enregistrées pour les mensurations vidus (tableau III). La coloration de corporelles, les coefficients de varia- 3-1- Caractérisation morpho-biomé- ces crêtes est essentiellement rouge trique tion allant de 7,5 % à 65,3 %. (84 %), mais aussi rose (12 %) et pig- mentée noire (4 %). La crête simple 3-2- Performance de croissance 3-1-1- Couleurs et distribution du rouge est la plus présente chez les plumage Les paramètres de la courbe de crois- mâles et les femelles. sance des poulets ont été estimés Chez la poule de Basse Kabylie, le plu- Le tableau III indique que les barbillons (tableau VII). mage est très varié (tableau II), mais épousent généralement la coloration de L'équation de Gompertz moyenne les colorations les plus fréquentes sont la crête, avec approximativement les pour tout l'élevage est : le noir (17 %), le blanc (16 %), le mêmes pourcentages, soit 90 %, 6 % doré (13 %) et l’argenté (11 %). Les et 4 % respectivement pour les couleurs autres couleurs plus rarement rencon- rouge, rose et pigmentée noire. trées sont le bleu, le gris, le caillouté, avec pour les mâles : l’herminé, le rouge, le brun, l’acajou, 3-1-3- Coloration de la peau et des le barré (photo 1), le perdrix, le mar- pattes ron, le jaune et le saumoné avec des La peau est blanche (44 %), rose fréquences allant de 1 à 8 %. Chez (22 %), jaune (28 %) ou pigmentée et pour les femelles : les mâles, la coloration blanche est la noire (7 %) (tableau IV). Les mêmes plus fréquente (20 %), suivie par ordre couleurs se retrouvent au niveau des de fréquence du doré (20 %), de l’ar- pattes mais avec une fréquence beau- genté et du noir (14 % chacun). Chez coup plus grande de jaune et de blanc, L'évolution du poids moyen des sujets les femelles, on trouve davantage de aussi bien chez les mâles que chez les avec l'âge est présentée dans le tableau V. noir que chez les mâles (19 %) mais femelles (blanc 40 % ; noir 7 % ; jaune Le poids moyen à l'éclosion est de le blanc est par contre presque deux 37 % et pigmenté noir 12 %). Du bleu 37,8 ± 3,9 g, avec des poids respec- fois moins fréquent (12 %). Le brun est également observé (3 %). tifs de 38,5 ± 4,3 g et de 36,9 ± 2,8 g est également bien représenté chez la femelle (13 %) alors qu’il appa- Photo 1 : Poule à plumage barré Photo 2 : coq à cou nu raît beaucoup moins chez les mâles (3,27 %). S’agissant de la distribution des plumes, le plumage est presque exclusivement normal (96 % contre 4 % de cou nu (photo 2)), aussi bien chez les mâles que chez les femelles. 3-1-2-Type et coloration de la crête et coloration des barbillons La crête simple est très fortement représentée (93 %), suivie des formes en double et en triple qui représentent 181
Tableau IV : nombres (n) et pourcentages (%) de poules locales en basse Kabylie pour les mâles et les femelles. Les selon la coloration de la peau et des pattes poids ont évolué pour atteindre à 84 jours 1355,7 ± 269,9 g pour les mâles Mâles Femelles n % n % et 986,4 ± 288,7 g pour les femelles (en moyenne 1138,8 ± 334,4 g pour Couleur de la peau tout l’élevage). À 140 jours l’éle- Blanche 78 50,98 61 37,65 vage avait atteint un poids moyen de Rose 29 18,95 39 24,07 1567,8 ± 384,6 g, 1865,1 ± 306,7 g Jaune 41 26,78 46 28,39 pour les coqs et 1361,7 ± 286,0 g pour Pigmentée 5 3,27 16 9,88 les poules. Total 153 162 Couleur des pattes Le nombre total de mortalité s'élève à Noir 16 10,46 23 14,20 12 sujets (6,5 %), avec 7 sujets au pre- Jaune 65 42,48 53 32,71 mier jour, 2 sujets au 2e, 1 sujet au 3e Rose 12 7,84 9 5,55 jour et enfin 2 sujets au 31e jour. Bleue 4 2,61 6 3,70 L'indice de consommation enregistré Blanche 56 36,60 71 43,83 par les poulets en 140 jours d'élevage Total 153 162 fut de 7,86. Il est à signaler qu'un grand gaspillage d'aliment était observé. Tableau V : performance de croissance de la poule locale en Basse Kabylie Age Sexe Poids Dev Std Max Min CV (%) 4- Discussion (Sem) moyen (g) Mâle 38,50 4,32 49 31 11,22 4-1- Caractérisation morphobiomé- S0 Femelle 36,86 2,80 42 30 10,39 trique de la poule locale de Basse Mâle 74,18 11,74 99 56 15,82 Kabylie en conditions villageoises S1 Femelle 65,91 8,02 85 52 16,02 Mâle 128,24 36,95 198 88 28,81 La forte variabilité phénotypique S2 observée chez la poule locale de Femelle 107,30 28,24 178 72 29,90 Mâle 211,10 81,39 356 120 38,55 Basse Kabylie est à placer dans la S3 perspective dynamique de l'introduc- Femelle 169,55 69,29 323 88 41,87 Mâle 293,90 119,86 519 164 40,78 tion progressive de poules de souches S4 industrielles dans les élevages villa- Femelle 241,26 105,57 464 107 44,06 Mâle 395,69 128,51 678 228 32,48 geois, où des accouplements avec la Mâle S5 souche locale ont lieu soit de façon Femelle 321,58 109,88 544 147 35,55 Mâle 496,49 176,96 871 274 35,64 non-contrôlée, soit dans le but d'amé- S6 liorer rapidement les performances Femelle 396,11 156,01 718 165 39,29 Mâle 614,04 193,28 1013 360 31,48 de croissance des animaux. Ce type S7 d'introduction anarchique de généti- Femelle 491,62 175,72 828 189 35,45 Mâle 763,01 209,41 1195 490 27,44 que étrangère, assortie d'une diver- S8 sification des phénotypes rencontrés, Femelle 587,64 203,79 989 238 33,79 Mâle 883,87 262,86 1383 325 29,74 n'est pas constaté qu'en Algérie et a S9 déjà été souligné dans d'autres pays du Femelle 685,70 244,67 1177 287 35,14 Mâle 1080,44 230,31 1515 740 21,32 Maghreb et d'Afrique sub-saharienne, S10 Femelle 812,72 244,43 1337 365 29,49 en Asie et au Moyen-Orient (Bessadok et al., 2003 ; Benabdeljelil et Bordas, Mâle 1214,54 258,28 1709 845 21,26 S11 2005). La grande variété des couleurs Femelle 914,81 267,77 1507 432 29,04 des plumages est ainsi le résultat du Mâle 1355,69 269,88 1833 952 19,91 S12 hasard des croisements entre les varié- Femelle 986,41 288,73 1659 499 29,36 tés ayant engendré les poules actuelles Mâle 1475,07 260,45 2031 1085 17,66 S13 (Bessadok et al., 2003 ; Benabdeljelil Femelle 986,40 268,02 1755 550 26,56 et Bordas, 2005 ; Keambou et al., Mâle 1581,11 267,08 2199 1105 16,89 S14 2007). La variabilité des couleurs des Femelle 1076,15 290,20 1851 650 26,88 plumages observée au sein des popu- Mâle 1655,69 290,60 2389 960 17,55 S15 lations de Basse Kabylie traduit donc Femelle 1138,84 278,09 1942 695 25,46 probablement une variabilité généti- Mâle 1726,11 299,39 2501 995 17,34 que plus générale, les couleurs étant le S16 Femelle 1216,99 283,92 1998 710 25,33 résultat des interactions entre des gènes Mâle 1766,18 301,19 2541 1035 17,05 initialement dominants (Keambou et S17 Femelle 1297,21 283,78 2031 743 24,90 al., 2007). Les croisements en cause Mâle 1801,14 304,36 2582 1065 16,90 se déroulant depuis plusieurs décen- S18 Femelle 1323,29 286,38 2061 767 24,74 nies, le nombre de combinaisons Mâle 1824,14 304,36 2605 1088 16,68 possibles en est d’autant plus élevé. S19 Femelle 1345,31 286,21 2083 789 24,40 Certaines combinaisons, rapportées ici Mâle 1865,13 306,66 2654 1102 16,44 en très faibles proportions, ne peuvent S20 Femelle 1361,71 286,04 2104 800 24,53 d’ailleurs apparaître qu’après de nom- 182
Tableau VI : poids vif (g) et mensurations corporelles (mm) en fonction du sexe et coefficient de variation de la poule locale en Basse Kabylie Mâle (n=153) Femelle (n=162) Total (n=315) CV (%) Poids 1646,46 ± 431,25 a 1286,48 ± 326,49 b 1461,32 ± 420,90 28,80 Longueur du tarse 87,20 ± 12,37 a 66,66 ± 4,76 b 76,64 ± 13,83 18,06 Longueur de l’aile 156,98 ± 12,37a 144,79 ± 11,85b 150,71 ± 13,43 8,91 Diamètre de tarse 15,39± 1,21a 12,10 ± 1,25b 13,70 ± 2,05 15,00 Périmètre thoracique 403,23 ± 25,23 a 374,95 ± 18,97 b 388,68 ± 26,33 6,77 Longueur corporel 417,04 ± 18,00 a 370,52 ± 17,70 b 393,12 ± 29,31 7,46 Hauteur de la crête 33,25 ± 4,84a 11,87 ± 4,61b 22,26 ± 11,69 52,55 Longueur de bec 34,40 ± 2,84a 31,58 ± 2,06b 32,95 ± 2,84 8,62 Longueur de la crête 69,49 ± 8,29 a 31,46± 3,32 b 49,93 ± 20,03 40,12 Longueur de barbillon 33,90 ± 3,67 a 7,92 ± 2,88 b 20,54 ± 13,41 65,28 a, b :sur une même ligne, une même lettre est attribuée aux valeurs ne présentant pas de différence statistiquement significative entre elles (p < 0,05). breuses générations (Akouango et al., peuvent aussi être noires ou bleues. De compris la poule, où la femelle est plus 2004). Dans certains pays tropicaux, il manière intéressante, la forte présence légère que le mâle, le poids asymptoti- a été mentionné l’existence de variétés de la coloration jaune des pattes et de que (α) est un peu plus faible (Barbato, de poules locales présentant des types la peau pourrait traduire le degré de 1991) et la vitesse de maturation (γ) de plumage permettant une meilleure pénétration des gènes exotiques dans est plus élevée chez la femelle que adaptation à l’ambiance environne- la population de poules locales. chez le mâle (Mignon-Grasteau et mentale locale, tel que le cou nu ou Concernant les mensurations corpo- Beaumont, 2000). Dans cette étude, la le type frisé (Mérat 1990 ; Keambou relles, les valeurs significativement vitesse de maturation était par contre et al., 2007). En Basse Kabylie, où le plus élevées chez les mâles sont en plus élevée chez les mâles que chez climat est de type méditerranéen tem- accord avec les résultats des travaux les femelles. Ceci peut être considéré péré par l’altitude, ce type de plumage de Benabdeljelil et Bordas (2005), comme un effet de la sélection sur le est largement minoritaire, le plumage Keambou et collaborateurs (2007), poids réalisé par certains éleveurs qui dominant étant de type normal. Les Mallia (1998) aisni que Missohou et ont fourni les œufs incubés pour cette conditions en Algérie étant très diver- collaborateurs (1998). Ce dimorphisme étude. En effet, Gous et collaborateurs ses, géographiquement et au cours de en faveur du mâle suggère qu’un pro- (1999) ont montré que la sélection sur l’année, la distribution du plumage gramme de sélection sur les caractères le poids chez les mâles se traduisait rencontrée dans les populations étu- de croissance serait plus avantageux par une augmentation du paramètre γ, diées est ainsi probablement le résultat avec ces derniers qu’avec les femelles plus marquée chez le mâle que chez la de l’interaction entre le génotype et (Keambou et al., 2007). La variabilité femelle. l’environnement. Il serait intéressant L’alimentation équilibrée consommée des poids enregistrés était cependant de compléter cette étude par une ana- ici par les poulets a permis l’obtention très importante, les écarts observés lyse du comportement physiologique de performances meilleures que celles étant en partie explicables par l’intro- de la poule locale dans les conditions enregistrées en milieu villageois. En duction de sujets industriels par les climatiques ambiantes des montagnes effet, les poulets de l’étude ont atteint éleveurs pour améliorer les perfor- kabyles (les montagnes d’Akfadou des poids économiquement exploita- mances pondérales de leurs animaux et du Djurjura). À l’image des pou- (Benabdeljelil et Bordas, 2005). bles, supérieurs par exemple à ceux les locales de plusieurs pays africains enregistrés en Tunisie par Bessadok et (Keambou et al., 2007 ; Missohou et 4-2- Performance de croissance de la collaborateurs (2003). al., 1998 ; Benabdeljelil et Bordas, poule locale en Basse Kabylie 2005), la crête simple de couleur rouge L'indice de consommation obtenu par est ici la plus fréquente. Il en est de La croissance suit des courbes diffé- les poulets locaux est très important. même pour la couleur rouge des bar- rentes selon le sexe. Cette différence Il est supérieur à celui recommandé billons, très fréquente dans cette étude. est classique et correspond aux résul- pour le poulet Label Rouge en France Les couleurs les plus fréquentes pour tats disponibles dans la littérature (2,17 et 2,24 respectivement à 12 et la peau sont le blanc, le jaune et le (Barbato et Vasilatos-Younken, 1991 ; 13 semaines) (Sauveur, 1997). Il est rose. Ces résultats sont également en Gous et al., 1999 ; Mignon-Grasteau même aussi nettement supérieur à accord avec ceux décrits pour les pou- et Beaumont, 2000 ; Pedersen et al., celui de plusieurs races locales fran- les locales dans d’autres pays africains 2003 ; Moula et al., 2009a ; 2009b). Il çaises comme par exemple les races (Missohou et al., 1998 ; Benabdeljelil y est en effet montré que la croissance Gasconne (6,58) et Bresse (4,59) et Bordas, 2005 ; Keambou et al., est affectée dans une proportion de 5 (Tixier-Boichard et al., 2006). Cette 2007). Il en est de même des pattes qui à 10 % par des effets liés au sexe de valeur est sans doute révélatrice du l’animal. Dans toutes les espèces, y grand gaspillage. 183
Tableau VII : paramètres de la courbe de croissance des poulets de Basse Kabylie celui du choix des échantillons de pou- les pour l’amélioration et la conserva- Effectif total Femelle Mâle tion. Pour résoudre ce problème, une Paramètres analyse conjointe des données phéno- n = 172 n = 101 n = 71 typiques et du polymorphisme molé- α (g) 1773,9 1542 2099,2 culaire serait nécessaire. Cette analyse fournirait les moyens de mieux carac- ß 4,13 3,97 4,40 tériser l’origine des races et permet- trait d’établir à la fois une stratégie de γ (j)-1 0,0264 0,0260 0,0271 conservation et d’amélioration. Y = α x exp (-ß x exp (-γ x t)), où y = poids du poulet (g) ; α = poids asymptomatique ; ß = constante Finalement, la poule kabyle s’est révé- d’intégration ; γ = paramètre de vitesse de croissance (facteur de maturation) lée être une race prometteuse sur le plan de la croissance, son potentiel de Enfin, la mortalité globale est impor- locaux. L'introduction anarchique de ponte restant à évaluer. Elle est appré- tante comparée à celle attendue dans gènes exotiques dans les populations ciée localement comme race à double des élevages standardisés de poulets à de races locales n'est dans le cas de fin. Son amélioration par la sélection croissance lente (2,5 % pour le poulet la poule comme dans celui des autres est à envisager conjointement à une Label Rouge) et standard (5,1 % pour animaux d'élevage toutefois pas sou- amélioration des conditions d’élevage le poulet standard) (Sauveur, 1997). haitable. Ce phénomène gagnerait dès afin d’en faire un outil de développe- Elle est par contre largement inférieure lors à être analysé et contrôlé dans un but de sauvegarde de la biodiver- ment rural adapté, possédant les carac- à celle obtenue par ailleurs lors de sité. Nonobstant ces considérations, tères désirés par l’éleveur et offrant au l'évaluation des aptitudes de croissance dans le cadre d'une stratégie visant consommateur des produits appréciés. et de ponte d'une race locale belge, à tirer parti de la situation telle que De plus amples études seraient néces- la Famennoise (15,25 %) (Moula et présentée actuellement, la diversité saires afin d’établir une stratégie de al., 2009). Les performances enregis- observée peut être considérée comme conservation, rendue urgente par l’in- trées ici sont donc considérées comme une opportunité d'amélioration des troduction anarchique de génétique satisfaisantes mais, pour mieux com- performances des poulets locaux par issue de souches industrielles. prendre les raisons de cette mortalité, une étude approfondie des dominantes la sélection. L'amélioration par croise- pathologiques de la volaille dans la ment n'est évidemment pas à exclure Remerciements : zone d'étude serait nécessaire, ainsi mais nécessite d'être contrôlée afin qu'une amélioration continue des d'éviter l'écueil de l'érosion généti- Ce travail a été réalisé grâce au soutien modalités d'élevage local. que au profit des souches industrielles, financier de Docteur Pascal Nicolas. présentant le désavantage de la perte Nous remercions les familles Moula de caractères souhaitables de rusti- (Ath Moussa), Mesbah (Ath Hafed) et 5- Conclusion cité et d'adaptation aux conditions cli- Semar (Ath Tahar) ainsi que toutes les Cette étude est à la connaissance des matiques locales. Tel que signalé en familles qui ont contribué à l’étude. auteurs la première tentative de des- introduction, toute sélection se doit Nous remercions également les doc- cription rigoureuse des poules locales d’être accompagnée d’une améliora- teurs Abdellah Salhi (Département en Algérie. Tenant compte des limi- tion des conditions d’élevage (en par- des Mathématiques, Université d’Es- tations inhérentes aux modes d'éle- ticulier du régime alimentaire). Il est sex, Grande Bretagne), Jugurtha vage prévalant en Kabylie, le pro- à cette condition envisageable d’ac- Redjdal (Cabinet Vétérinaire, Tazmalt, tocole expérimental de cette étude a croître notablement la productivité de Bejaia), Sandrine Vandenput (Faculté été déployé sur une population suffi- la poule locale de Kabylie pour en de Médecine vétérinaire, Université sante et de façon suffisamment stricte faire, particulièrement en milieu rural de Liége) et Pascal Nicolas pour leur pour que des premières conclusions mais également urbain, une source aide, conseils et contribution à la mise soient tirées sur l'état actuel du poten- bon marché de protéines de qualité en place de ce travail. tiel génétique des souches locales en ainsi qu’une voie de diversification Basse Kabylie. des revenus du ménage. À cet égard, il est important de souligner la place Summary La productivité de la poule kabyle centrale tenue par les femmes dans les est évidemment plus faible que celle Due to the rapid expansion of élevages de volailles en milieu rural des souches commerciales. Les éle- en Afrique du Nord (comme dans le industrial poultry breeding across veurs locaux considèrent néanmoins reste de l’Afrique et en Asie) faisant the world, many local poultry que, plus que la productivité, la grande de cet élevage un mode privilégié de breeds are presently endangered. rusticité est un atout important. La développement socialement durable Now, local breeds are an impor- possibilité d'utiliser cette race à la fois et un outil potentiellement efficace de tant tool for rural development comme poulets de chair et comme lutte contre la pauvreté. and poverty alleviation in South poules pondeuses lui donne un avan- tage supplémentaire. Du point de vue de la conservation de countries, as Algeria. In a more la biodiversité, les informations obte- general way, biodiversity loss Paradoxalement, la grande diversité nues dans cette étude restent insuffi- phénotypique qui traduit l'intégration represents a threat to our ability to santes quant au degré de similarité ou dans la poule initiale de gènes exoti- de parenté des différents phénotypes take up future economic and eco- ques est bien perçue par les éleveurs rencontrés. Le problème posé est donc logic challenges. In this context, tout comme par les consommateurs the present study aims at setting 184
the basis for a rehabilitation of the ved here, it would be realistic to be sought if chicken breeding is Kabyle local hen, the socio-eco- consider selection programs as expected to contribute effectively nomic and cultural importance of a tool to increase the productivity to the development of rural eco- which is crucial. This study esta- of chicken breeding in this region, nomic activities in Algeria, where blishes a first description of mor- using rustic breeds that are well- a great variety of agro-climatic pho-biometric characteristics of suited to a less-intensive breeding conditions is encountered. the Kabyle hen and evaluates its management as encountered AKOUANGO F., MOUANGOU F., growth performances. Given the in Basse Kabylie. Indeed, rusti- GANONGO G. Phénotypes et high phenotypic variability obser- city along with productivity must performances d’élevage chez des REFERENCES populations locales de volailles l’Alimentation et l’Agriculture : gnak19060.htm. à Brazzaville. Cah. Agric., 2004, Rome, 1981, 13-15. HEIN O.C., DIARA B., DRABO 13, 257-262. GALAL S. Protéger les ressources Y., BOLY H., SAWADOGO BAHY A. A., MOHAMMED M. M. génétiques de poulets locaux L. Pratiques de l’aviculture A., OSAMA M. A. Relationship dans une situation pandémique traditionnelle par les différents between genetic similarity and d’influenza aviaire en Egypte. groupes ethniques de la région some productive traits in local Bulletin RIDAF, 2006, 16, 63-64. des cascades au Burkina Faso. chicken strains. Afr. J. Biotech. GOUS R.M., MORAN E.T. Jr, Agr. Afric., 2005, 17, 227-239. 2003, 2, 46-47. STILBORN H.R., BRADFORD HURWITZ S., TALPAZ H. Modelling BARBATO G. F., VASILATOS- G.D., EMMANS G.C. Evaluation of growth. In: European YOUNKEN R. Sex-linked and of the parameters needed to Symposium on Poultry Nutrition, maternal effects on growth in describe the overal growth, the Proceeding of the 11th European chickens. Poult. Sci., 1991, 70, chemical growth, and the growth Symposium on Poultry Nutrition, 709-718. of feathers and breast muscle of Faaborg, Denmark. 1997, 148- BARBATO G.F. Genetic architecture broilers. Poult. Sci., 1999, 78, 157. of growth curve parameters in 812-821. KEAMBOU T.C., MANJELI Y., chickens. Theor. Appl. Genet., GUEYE E.F., NDIAYE A., TCHOUMBOUE J., TEGUIA A., 1991, 83, 24-32. BRANCKAERT R.D.S. Prediction IROUME R.N. Caractérisation BENABDELJELIL K., BORDAS A. of body weight on the basis of morpho-biométrique des Prise en compte des préférences body measurement in mature ressources génétiques de poules des éleveurs pour la caractérisation indigenous chickens in Senegal. locales des hautes terres de l’ouest des populations locales de poulets Livest. Res. Rural Dev., 1998, 10, Cameroun. Livest. Res. Rural au Maroc. In : 6e Journées de adresse URL : http://www.lrrd. Dev., 2007, 19, adresse URL : la Recherche Avicole, St Malo, org/lrrd10/3/sene103.htm. http://www.lr rd.org/lr rd19/8/ 30-31 mars 2005. GUEYE E.F. Family poultry research keam19107.htm. BESSADOK A., KHOCHILEF I., El and development in low-income LARIVIERE J.-M., LEROY P. GAZZAH M. Etat des ressources food-deficit countries: approaches Poultry biodiversity in Belgium. génétiques de la population locale and prospects. Outlook Agric., In: World Poultry Science du poulet en Tunisie. Tropicultura, 2002, 31, 13-21. Association, Proceedings of the 2003, 21, 167-172. GUEYE E.F. L’aviculture familiale 4th European Poultry Genetics ne doit plus être une « moisson Symposium, Dubrovnik, Croatia, COMMISSION NAT I O NA L E 6-8 October, 2005, 22. AnGR Rapport national sur les cachée ». Bulletin RIDAF, 2005, ressources génétiques animales : 15, 1-2. MALLIA J.G. The Black Maltese: Algérie, République algérienne GUEYE E.F. Evaluation of the a Mediterranean light breed of démocratique et populaire. impact of HPAI on family poultry poultry. Anim. Genet. Resour. Inf., Ministère de l’Agriculture et de production in Africa. World’s 1999, 24, 41-48. Développement Rural : Alger, Poult. Sci. J., 2007, 63, 391-400. MERAT P. Utilisation des gènes 2003, 46 p. GNAKARI D., BEUGRE GRAH majeurs et des races locales: O r g anisation des A.M., AGBO ADOUKO E. suggestions pour l’aviculture Nations Unies pour Croissance corporelle et qualité des pays de la Méditerranée. In l’ A limentation et organoleptique de la viande options méditerranéennes, série A/ l’Agriculture Descripteurs du poulet de chair et du poulet n°7-L’aviculture en Méditerranée, des espèces avicoles. In : banque africain et leurs croisements en 1990, 15-27. de données des ressources Cote d’Ivoire. Livest. Res. Rural M I G N O N - G R A S T E AU S., génétiques animales. Organisation Dev., 2007, 19, adresse URL : BEAUMONT C. Les courbes de des Nations Unies pour http://www.lr rd.org/lr rd19/5/ croissance chez les oiseaux. Prod. 185
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