Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail

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Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

                                    Swiss Issues Branches
                                    Janvier 2015

                                    Retail Outlook 2015
                                    L’essor de l’e-commerce change la face du commerce de détail

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 1                                                               22.12.14 10:39
Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

                                    Impressum
                                    Editeur
                                    Giles Keating
                                    Head of Research and Deputy Global CIO
                                    +41 44 332 22 33
                                    giles.keating@credit-suisse.com

                                    Oliver Adler
                                    Head Economic Research
                                    +41 44 333 09 61
                                    oliver.adler@credit-suisse.com

                                    Page de couverture
                                    www.qrgenerator.ch

                                    Impression
                                    Effingerhof AG
                                    Storchengasse 15
                                    5201 Brugg

                                    Clôture de rédaction
                                    18 décembre 2014

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                                    Patricia Feubli
                                    +41 44 333 68 71
                                    patricia.feubli@credit-suisse.com

                                    Maxime Botteron
                                    Nicole Brändle Schlegel
                                    Daniel Steffen

                                    Auteurs Fuhrer & Hotz − Excellence in Retailing
                                    Marco Fuhrer
                                    +41 44 766 14 18
                                    m.fuhrer@fuhrer-hotz.ch

                                    Martin Hotz
                                    +41 44 766 14 14
                                    hotz@fuhrer-hotz.ch

                                                                                                                      Swiss Issues Branches   2

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 2                                                                                                                 22.12.14 10:39
Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

                                    Sommaire

                                    Editorial                                              4

                                    Synthèse                                               5

                                    Conjoncture de la branche en 2014: la demande          7

                                    Chiffres d’affaires réels du commerce de détail        7
                                    Facteurs d’influence                                   7
                                    Gros plan sur les sous-indices du climat de
                                    consommation                                           8
                                    Chiffres d’affaires réels par groupes de produits     10
                                    Tourisme d’achat                                      12

                                    Conjoncture de la branche en 2014: l’offre            14

                                    Segment alimentaire                                   14
                                    Segment non-alimentaire                               15

                                    Mutations structurelles sous l’effet du commerce
                                    en ligne                                              18

                                    Commerce en ligne − Evolution dans les différents
                                    segments                                              18
                                    Le commerce en ligne modifie les structures du
                                    commerce de détail                                    20
                                    Comparaison internationale                            25
                                    Scénario à l’horizon 2020 par segment                 28
                                    Synthèse                                              32

                                    Perspectives du commerce de détail en 2015            33

                                    Top-down                                              33
                                    Bottom-up                                             35

                                                                                        Swiss Issues Branches   3

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Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

             Editorial

                                    Chères lectrices, chers lecteurs,

                                    De luxueux appartements en propriété au lieu de commerces à la Bahnhofstrasse de Zurich,
                                    des bâtiments logistiques à la place de centres commerciaux dans les agglomérations et des
                                    centres communaux paisibles au lieu de magasins de village comme points de rencontre? De
                                    tels scénarios deviendront-ils réalité dans un avenir pas si lointain sous l’effet du formidable
                                    essor du commerce en ligne? Nous sommes convaincus que le commerce stationnaire existera
                                    toujours dans 50 ans et que le scénario esquissé ci-dessus a très peu de chances de se con-
                                    crétiser. Les consommateurs veulent toucher, sentir, essayer certains produits et bénéficier de
                                    conseils sur place. Mais, c’est une certitude, l’e-commerce influera durablement sur les struc-
                                    tures du commerce de détail – pour ne pas dire qu’il les révolutionnera.

                                    Le commerce en ligne de type «business to consumer» (B2C) ne constitue pour le moment
                                    qu’un phénomène marginal, du moins en Suisse, où sa part de marché s’inscrit à environ 5%.
                                    Au regard de la croissance fulgurante, cette situation devrait toutefois rapidement changer.
                                    Dans cette septième édition de notre «Retail Outlook», nous analysons les différences en
                                    termes de pénétration de l’e-commerce sur les principaux segments du commerce de détail
                                    ainsi que ses répercussions sur diverses caractéristiques de la branche. Nous montrons en
                                    outre que la Suisse est plutôt à la traîne en comparaison internationale et présentons un scéna-
                                    rio relatif à l’importance du commerce en ligne en 2020. Le chapitre est enrichi d’une paren-
                                    thèse sur les facteurs de succès dans la mise en œuvre d’une stratégie multi-/cross-channel,
                                    élaborée par les consultants en commerce de détail Fuhrer & Hotz – Excellence in Retailing.

                                    Le commerce de détail étant encore majoritairement stationnaire de nos jours, l’enjeu est donc
                                    d’attirer les consommateurs dans les magasins, ce à quoi les commerçants ne sont parvenus
                                    que dans une mesure limitée en 2014. Au plan conjoncturel, l’exercice 2014 n’a pas tenu ses
                                    promesses en dépit de conditions favorables. Les chiffres d’affaires de la branche n’ont guère
                                    évolué en termes nominaux et ont augmenté d’un peu plus de 1% en termes réels. Deux rai-
                                    sons semblent expliquer cette évolution. D’une part, l’immigration a été quelque peu moins sou-
                                    tenue qu’anticipé du fait du ralentissement de l’économie nationale. D’autre part, l’embellie at-
                                    tendue du climat de consommation ne s’est pas concrétisée, ceci notamment en raison de la
                                    stagnation conjoncturelle en Europe, qui s’est répercutée sur la Suisse. A cela s’est ajoutée la
                                    mauvaise météo – en particulier durant la saison estivale. Cela étant, et malgré toutes les
                                    sombres prévisions, le tourisme d’achat ne devrait pas avoir poursuivi sa progression, mais
                                    s’être stabilisé à un niveau élevé.

                                    Que réserve l’année au commerce de détail? Sous l’angle macro-économique, tout parle en fa-
                                    veur d’une année 2015 pas mauvaise, mais pas sensationnelle non plus. L’économie mondiale
                                    se redressera certes quelque peu, mais la conjoncture nationale poursuivra sa tendance modé-
                                    rée à l’affaiblissement, ce qui ne devrait pas vraiment stimuler le désir de consommation. En
                                    outre, l’immigration va encore légèrement fléchir, apportant moins de nouveaux clients au com-
                                    merce de détail. Les décideurs de la branche, de nouveau interrogés par Fuhrer & Hotz cette
                                    année, sont plus prudents que l’année précédente s’agissant de leurs prévisions de chiffres
                                    d’affaires et de bénéfices. Les parts du gâteau, à peine un peu plus gros, seront de nouveau
                                    âprement disputées. Cela nécessite un engagement de tous les instants des détaillants – autant
                                    d’efforts qui profiteront au final surtout aux clients.

                                    Nous vous souhaitons une lecture aussi agréable que passionnante.

                                    Albert Angehrn                                               Oliver Adler
                                    Responsable Large Swiss Corporates                           Responsable Economic Research

                                                                                                                 Swiss Issues Branches   4

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Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

             Synthèse

             Chiffres d’affaires 2014:        L’année 2014 a été mitigée pour le commerce de détail. La demande a connu une évolution
             alimentaire robuste,             modérée sur fond de léger tassement de l’immigration, de nette dégradation du climat de con-
             non-alimentaire inférieur        sommation en cours d’année et de météo capricieuse en janvier et juillet. La Coupe du monde
             à la moyenne                     s’est soldée par un match nul. Grâce à une solide hausse des prix, les chiffres d’affaires nomi-
             Conjoncture de la branche        naux du segment alimentaire ont néanmoins progressé dans la moyenne à long terme. Les prix
             en 2014 (p. 7-17)                ont en revanche de nouveau reculé dans le non-alimentaire sous l’effet des intempéries et de la
                                              concurrence, d’où une stagnation des chiffres d’affaires nominaux au niveau de l’année précé-
                                              dente.

             Chiffres d’affaires 2015:        Nous anticipons au plus une amélioration marginale des chiffres d’affaires nominaux du com-
             pas d’amélioration               merce de détail en 2015. Certes, un léger mieux est attendu sur le front du revenu disponible et
             significative en vue             du pouvoir d’achat en raison de la stabilité de la croissance suisse. La population devrait aussi
             Perspectives en 2015 –           continuer de croître, bien qu’à une cadence quelque peu ralentie par rapport à 2014 du fait du
             top-down (p. 33-34)              léger affaiblissement de l’immigration. Le climat de consommation devrait enregistrer une évolu-
                                              tion modérée. En 2015, il devrait se redresser de son creux du 4e trimestre 2014, mais sans
                                              afficher d’embellie sensible, étant donné l’absence probable de signes de forte croissance en
                                              provenance de Suisse et de l’UE.

             Prévisions de chiffres           Selon l’enquête menée par Fuhrer & Hotz, les détaillants ont majoritairement atteint leurs objec-
             d’affaires et de bénéfices       tifs de chiffre d’affaires et de bénéfices en 2014. Leurs prévisions dans ce domaine sont en
             plus prudentes pour 2015         revanche plus prudentes pour 2015, bien que plus de 50% anticipent une croissance positive
             Perspectives en 2015 –           de leur chiffre d’affaires et la moitié une progression de leurs bénéfices. Dès lors, ils prévoient
             bottom-up (p. 35-39)             d’axer de nouveau leur approche marketing principalement sur la promotion des ventes.
                                              Presque 60% d’entre eux envisagent en outre d’étendre leur surface de vente en 2015, de
                                              préférence dans les centres-villes et grands centres commerciaux.

             Sous-indices du climat de        Le climat de consommation en Suisse est un indicateur utile pour estimer les chiffres d’affaires
             consommation: de bons            réels du commerce de détail. Notre analyse montre cependant que certains de ses sous-indices
             indicateurs de la demande        affichent une corrélation encore plus étroite avec les chiffres d’affaires réels de la branche.
             Gros plan sur les sous-indices   L’estimation de la sécurité de l’emploi se révèle ainsi le meilleur indicateur de l’évolution de la
             du climat de consommation        demande dans le secteur. De même, l’évaluation de la conjoncture des 12 mois passés, le taux
             (p. 8-10)                        de chômage attendu et l’appréciation de la propre situation financière au cours des 12 derniers
                                              mois reflètent l’évolution de la demande de manière plus fiable que le climat de consommation
                                              en général.

             Tourisme d’achat:                Le tourisme d’achat stationnaire devrait s’être stabilisé à un niveau élevé en 2014. Les recettes
             stabilisation à un niveau        de TVA issues du trafic touristique privé en Suisse ont stagné pour la troisième année consécu-
             élevé en 2014 et 2015            tive. L’écart de prix entre la Suisse et les pays voisins s’est de nouveau réduit en 2014 et le
             Tourisme d’achat (p. 12-13)      franc suisse ne s’est que modérément apprécié face à l’euro. Seul le nombre de certificats
                                              d’exportation présentés aux postes de douane allemands par les Suisses afin d’obtenir le rem-
                                              boursement de la TVA s’est nettement accru en comparaison annuelle. Au vu des recettes de
                                              TVA stables sur l’ensemble de la frontière suisse, cette hausse devrait s’expliquer par
                                              l’intensification du recours au remboursement de la TVA. La situation différait quelque peu pour
                                              la version en ligne du tourisme d’achat en 2014. Les achats en ligne à l’étranger devraient avoir
                                              sensiblement progressé par rapport à l’année précédente pour des motifs d’ordre structurel. Au
                                              vu de la faible part dans le chiffre d’affaires global du commerce de détail (2014: environ 1%),
                                              cette croissance assez soutenue ne pèse cependant que très peu dans la balance. De notre
                                              avis, le tourisme d’achat stationnaire va se maintenir en 2015 à un niveau élevé relativement
                                              stable. Le tourisme d’achat en ligne devrait quant à lui de nouveau considérablement augmenter
                                              en 2015.

                                                                                                                             Swiss Issues Branches   5

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Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

             Commerce en ligne:              L’e-commerce est devenu incontournable dans le commerce de détail suisse. En 2013, les
             électronique grand public       détaillants ont réalisé 4,7% de leur chiffre d’affaires via le commerce en ligne de type B2C.
             en tête des ventes, alimen-     L’importance de l’e-commerce varie cependant très fortement d’un segment à l’autre. Dans
             taire balbutiant                l’électronique grand public, le commerce en ligne représentait déjà 23% du chiffre d’affaires en
             Commerce en ligne – Evolution   2013, cette part élevée s’expliquant principalement par le fait que la qualité des produits peut ici
             dans les différents segments    être décrite de manière simple et fiable en quelques chiffres. En 2013, l’habillement affichait
             (p. 18-20)                      une part de 12,4% de ventes en ligne. La possibilité que des vêtements commandés ne con-
                                             viennent pas et doivent être retournés constitue un défi pour l’e-commerce dans ce segment.
                                             La gamme plus vaste, l’essayage sans stress à domicile et la possibilité de comparer avec la
                                             garde-robe existante confèrent toutefois une grande popularité au commerce en ligne d’articles
                                             d’habillement. La part de la vente en ligne de produits alimentaires s’établissait à 1,5% du
                                             chiffre d’affaires en 2013. L’énorme potentiel de l’e-commerce en relation avec les denrées de
                                             base non réfrigérées et de longue conservation est difficile à exploiter. Ce type d’aliment est en
                                             effet fréquemment acheté de concert avec des produits frais, pour lesquels les consommateurs
                                             privilégient généralement le commerce stationnaire afin d’en examiner la qualité de visu, d’où un
                                             chiffre d’affaires comparativement modeste du commerce en ligne de denrées alimentaires.

             Le commerce en ligne            L’essor du commerce en ligne entraîne une forte mutation des structures du commerce de
             exerce une pression sur         détail. Notre analyse empirique suggère que la progression de l’emploi ralentit avec
             l’emploi et les prix, mais      l’accroissement de la part de l’e-commerce dans les chiffres d’affaires du commerce de détail –
             accroît les dépenses infor-     les e-commerçants purs tendant à employer moins de collaborateurs parce qu’ils peuvent les
             matiques et le taux d’entrée    remplacer par des logiciels dans certains domaines (gestion de la gamme, traitement des paie-
             Le commerce en ligne modifie    ments ou conseil). L’augmentation de la part en ligne exerce aussi une pression sur la crois-
             les structures du commerce de   sance des prix. Grâce aux économies réalisées sur les loyers et équipements de surfaces de
             détail (p. 20-24)               vente et le personnel, les e-commerçants disposent probablement d’une plus grande marge de
                                             manœuvre dans la fixation des prix. L’expansion continue de l’e-commerce abaisse en outre les
                                             barrières à l’entrée pour les négociants étrangers, qui peuvent souvent proposer leurs produits à
                                             des prix plus bas. La part grandissante de chiffre d’affaires réalisé en ligne par le commerce de
                                             détail accroît en revanche les dépenses informatiques. D’une part, les infrastructures informa-
                                             tiques existantes doivent bien souvent être adaptées et renforcées avant le lancement en ligne.
                                             D’autre part, du fait des adresses de livraison toujours changeantes et très différentes des
                                             clients, la logistique devient plus complexe et nécessite des solutions informatiques sophisti-
                                             quées. Un autre effet positif s’observe sur le taux d’entrée (nombre d’entreprises créées divisé
                                             par le nombre de sociétés inscrites au registre du commerce), confortant l’argument précité,
                                             selon lequel l’essor de l’e-commerce facilite l’entrée sur le marché dans le commerce de détail.

             E-commerce faiblement           En termes de pénétration de l’e-commerce sur le marché, la Suisse figure en bas du classe-
             représenté en Suisse            ment des pays présentant des structures comparables de commerce de détail et en ligne. Avec
             Comparaison internationale      la Suède, la France et les Pays-Bas, la Suisse affiche un taux de pénétration de l’e-commerce
             (p. 25-28)                      inférieur à l’Allemagne, la Norvège, l’Autriche et – surtout – l’Angleterre.

             Selon le segment, la part       Dans notre scénario d’avenir pour l’e-commerce en Suisse, la part du chiffre d’affaires total
             du chiffre d’affaires réalisé   réalisé en ligne passe d’aujourd’hui 5% à près de 11% en 2020. Au regard des tendances en
             en ligne devrait atteindre de   matière d’activité professionnelle et de démographie ainsi que de la familiarisation, notre scéna-
             3,5 à 38% en 2020               rio principal anticipe que la part du chiffre d’affaires en ligne aura plus que doublé en 2020 dans
             Scénario à l’horizon 2020 par   le segment alimentaire, d’environ 1,6% à près de 3,5%. Elle passera de quelque 26% à envi-
             segment (p. 28-32)              ron 38% pour l’électronique grand public, la progression perdant ici en dynamique. S’agissant
                                             des vêtements et chaussures, notre scénario principal table sur une «course de rattrapage» en
                                             raison du succès des e-commerçants et de la pression en résultant sur les autres détaillants: la
                                             part en ligne devrait atteindre près de 27% en 2020.

                                                                                                                            Swiss Issues Branches   6

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 6                                                                                                                       22.12.14 10:39
Retail Outlook 2015 L'essor de l'e-commerce change la face du commerce de détail
Economic Research

             Conjoncture de la branche en 2014: la demande

                                         Chiffres d’affaires réels du commerce de détail

             Evolution modérée de        L’année 2014 a été mitigée pour la branche, dont les chiffres d’affaires réels ont augmenté de
             la demande en 2014          1,2% en comparaison annuelle, soit une progression nettement plus faible qu’escompté. Le
                                         modeste tassement de l’immigration et la nette dégradation du climat de consommation en
                                         cours d'année semblent être à l’origine de cette évolution (cf. p. 8). La météo capricieuse, avec
                                         le neuvième mois de janvier le plus chaud depuis le début du recensement et un juillet marqué
                                         par des précipitations record, a également pesé sur la demande. En juin, la Coupe du monde de
                                         football a en revanche légèrement dopé les chiffres d’affaires réels. De telles impulsions de
                                         croissance ont toutefois fait défaut à l’automne.

                                           Figure 1
                                           Chiffre d’affaires du commerce de détail et prix
                                           Variation en comparaison annuelle, en %

                                             5%

                                             4%

                                             3%

                                             2%

                                             1%

                                             0%

                                            -1%
                                                        Prix dans le commerce de détail
                                            -2%         Chiffres d'affaires nominaux du commerce de détail
                                                        Chiffres d'affaires réels du commerce de détail
                                            -3%
                                                      2003     2004      2005     2006      2007      2008      2009      2010     2011      2012      2013    2014*
                                           Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

                                         Facteurs d’influence

                                         Revenu disponible

             Légère augmentation du      En 2014, le revenu disponible des ménages suisses – à savoir le revenu brut moins les cotisa-
             revenu disponible en 2014   tions sociales, les impôts et les primes de caisse-maladie pour l’assurance de base – a légère-
                                         ment progressé. Certes, les primes de caisse-maladie se sont renchéries de 2,2%, mais la
                                         hausse moyenne de 0,8% du revenu brut a plus que compensé ces coûts supplémentaires en
                                         termes absolus, sur fond de charges sociales et fiscales relativement identiques. Une part signi-
                                         ficative (en moyenne 20%) du revenu disponible est consacrée au poste logement (loyer, frais
                                         annexes et intérêts hypothécaires). Si les loyers ont quelque peu augmenté par rapport à
                                         l’année précédente, les consommateurs propriétaires de leur logement ont continué de profiter
                                         des très faibles taux hypothécaires. Le taux de référence – moyenne arrondie des taux d’intérêt
                                         de la quasi-totalité des hypothèques en Suisse – a de nouveau baissé en 2014. Globalement, le
                                         revenu disponible après déduction des frais de logement et le pouvoir d’achat se sont ainsi mo-
                                         dérément accrus, ce dernier en raison de prix à la consommation demeurés constants pour les
                                         biens et les services.

                                                                                                                                                  Swiss Issues Branches   7

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Economic Research

                                          Croissance démographique

             Le fléchissement de          Les dépenses de consommation réelles par habitant ayant peu augmenté en Suisse ces der-
             l’immigration constitue      nières années, la croissance des chiffres d’affaires du commerce de détail dépend fortement de
             un risque pour le            l’évolution démographique, dont l’immigration est le premier moteur. En 2014, l’immigration
             commerce de détail           nette s’est légèrement affaiblie par rapport à 2013 (environ -4,5%), freinant la progression des
                                          chiffres d’affaires de la branche. Acceptée en février 2014, l’initiative contre l’immigration de
                                          masse, qui exige un contingentement de l’immigration et la préférence nationale sur le marché
                                          du travail, représente un risque pour les détaillants dans le futur. Pour l’heure, les modalités de
                                          mise en œuvre de cette initiative sont toutefois encore inconnues. A la mi-2014, la Commission
                                          européenne a refusé d’ouvrir des négociations sur les contingents et le principe de la préfé-
                                          rence nationale. Mais même dans l’hypothèse de négociations, les propositions de la Suisse au-
                                          raient bien du mal à convaincre l’UE. Il reste à voir quelles voies alternatives notre pays emprun-
                                          tera et dans quelle mesure l’immigration en sera affectée dans son rôle de moteur de la crois-
                                          sance des chiffres d’affaires du commerce de détail.

                                          Climat de consommation

             Inversion de tendance pour   En 2014, suite à une phase prolongée de redressement, le climat de consommation s’est de
             le climat de consommation    nouveau dégradé (cf. fig. 2): meilleur qu’en moyenne à long terme sur les trois premiers tri-
             à la fin 2014                mestres de l’année, il est passé nettement en deçà au 4e trimestre. Après avoir enregistré un
                                          léger mieux au printemps et en été, l’évaluation de la sécurité de l’emploi et du taux de chô-
                                          mage futur s’est sensiblement détériorée au 4e trimestre 2014 – et ce, en dépit de chiffres du
                                          chômage moins élevés en fin d’année qu’en début. Le regard moins optimiste porté sur le mar-
                                          ché du travail s’inscrit dans la droite ligne de l’évaluation de l’évolution économique future, en
                                          déclin continu depuis le début 2014. La dégradation de ces deux indicateurs s’explique sans
                                          doute par la conjoncture au ralenti en Europe et modérée en Suisse, les crises géopolitiques et
                                          les incertitudes politiques.

                                            Figure 2

                                            Chiffres d’affaires réels du commerce de détail et climat de consommation
                                            Climat de consommation: indice, 0 = moyenne à long terme; chiffres d’affaires du commerce de détail: variation en compa-
                                            raison annuelle, en %

                                             4           Climat de consommation: ancien indice (standardisé)                                                7,5%
                                                         Climat de consommation: nouvel indice (standardisé)
                                             3           CA réels du comm. de détail (moyenne sur 3 trimestres, échelle de droite)                          6%

                                             2                                                                                                              4,5%

                                             1                                                                                                              3%

                                             0                                                                                                              1,5%

                                            -1                                                                                                              0%

                                            -2                                                                                                              -1,5%

                                            -3                                                                                                              -3%
                                                 2004               2006                2008                2010                 2012         2014

                                            Source: Office fédéral de la statistique, Secrétariat d’Etat à l’économie, Credit Suisse

                                          Gros plan sur les sous-indices du climat de consommation

             Le climat de consomma-       Le climat de consommation est généralement un bon indicateur de l’évolution des chiffres
             tion, un bon indicateur      d’affaires réels du commerce de détail. Il est établi par le Secrétariat d’Etat à l’économie sur la
             des chiffres d’affaires      base des réponses apportées par plus de 1000 ménages à neuf questions concernant le passé

                                                                                                                                             Swiss Issues Branches     8

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Economic Research

                                                           et l’avenir et portant sur l’évolution conjoncturelle, les prix, la situation financière, l’épargne,
                                                           l’endettement ainsi que le marché du travail.

             Des sous-indices potentiel-                   Il est cependant envisageable que la situation financière personnelle influe davantage sur le
             lement plus probants que                      comportement d’achat actuel que, p. ex., l’évaluation de l’évolution future de la conjoncture en
             l’indice général                              Suisse. D’où la question de savoir si les questions individuelles constituent de meilleurs indica-
                                                           teurs des chiffres d’affaires réels du commerce de détail que l’indice général qu’elles compo-
                                                           sent, à savoir le climat de consommation.

             Estimation de la sécurité de                  Pour examiner cette éventualité, nous calculons et comparons les corrélations entre les sous-
             l’emploi et de la conjonc-                    indices et le taux de croissance des chiffres d’affaires réels du commerce de détail (par rapport
             ture: les meilleurs indica-                   à l’année précédente).1 Les résultats de notre analyse sont sans équivoque (cf. fig. 3):
             teurs des chiffres d’affaires                 l’estimation de la sécurité de l’emploi actuelle constitue le meilleur indicateur de l’évolution pré-
                                                           sente des chiffres d’affaires réels, la croissance des seconds s’intensifiant lorsque la première
                                                           s’améliore. L’évaluation de la conjoncture sur les 12 derniers mois est également un bon indica-
                                                           teur. Le taux de chômage attendu et l’appréciation de la propre situation financière au cours des
                                                           12 derniers mois affichent aussi une corrélation plus étroite que le climat de consommation avec
                                                           les chiffres d’affaires réels du commerce de détail. Plus l’évaluation du futur nombre de chô-
                                                           meurs est élevée, plus la croissance des chiffres d’affaires ralentit. L’estimation de la situation
                                                           financière future présente une corrélation significative, mais un peu moins importante que le
                                                           climat de consommation. L’évolution passée et future des prix ainsi que l’appréciation des pos-
                                                           sibilités d’épargne et d’endettement ne sont en revanche pas des indicateurs fiables pour les
                                                           chiffres d'affaires du commerce de détail.

                                                               Figure 3

                                                               Coefficients de corrélation
                                                               Plus la valeur absolue des coefficients de corrélation est élevée, plus la corrélation avec la croissance des chiffres d’affaires
                                                               réels du commerce de détail est forte; signe négatif: la hausse du sous-indice s’accompagne d’un ralentissement de la
                                                               croissance des chiffres d’affaires réels du commerce de détail

                                                                                                                                                            Coefficient de corrélation
                                                                                  Sécurité de l’emploi                                                               0,7026
                                                                                  Conjoncture des 12 derniers mois                                                   0,6449
                                                                                  Futur taux de chômage                                                              -0,5579
                                                                                  Situation financière personnelle au cours des 12 derniers mois                     0,5146
                                                                                  Climat de consommation (indice général)                                            0,4147
                                                                                  Situation financière attendue sur les 12 prochains mois                            0,3777

                                                               Source: Secrétariat d’Etat à l’économie, Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

             La sécurité de l’emploi n’a                   A compter de l’automne 2010 environ, les indices présentés dans la figure 3 et la croissance
             pas été un indicateur fiable                  des chiffres d’affaires réels progressent cependant de façon nettement moins synchrone
             entre la fin 2010 et 2014                     qu’auparavant (cf. fig. 4). Entre la mi-2012 et la mi-2013 notamment, l’écart entre l’évolution
                                                           des chiffres d’affaires et les divers indices est important. Notre analyse révèle en effet que, sur
                                                           la période comprise entre la fin 2010 et la mi-2104, la sécurité de l’emploi, l’évaluation de la
                                                           conjoncture et de la situation financière personnelle des 12 derniers mois ainsi que le taux de
                                                           chômage attendu n’étaient pas des indicateurs fiables des chiffres d’affaires réels du commerce
                                                           de détail.

             1   Etant donné que les valeurs standardisées des indices individuels et la croissance annuelle des chiffres d’affaires réels du commerce de détail sont à peu près équidistri-
                 buées et qu’une relation quasi-linéaire existe entre indices et chiffres d’affaires, nous utilisons les coefficients de corrélation de Pearson. Le calcul des corrélations croisées
                 fait apparaître que la corrélation entre les séries temporelles examinées sans décalage temporel est la plus significative.

                                                                                                                                                                        Swiss Issues Branches      9

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 9                                                                                                                                                                      22.12.14 10:39
Economic Research

             La méthode de calcul                           La raison à cette distorsion pourrait résider dans la méthode de calcul des chiffres d’affaires
             des chiffres d’affaires réels                  réels, lesquels, à l’inverse de leurs pendants nominaux, ne sont pas relevés directement auprès
             conduit à une surévaluation                    des détaillants, mais sont extrapolés à partir des chiffres nominaux à l’aide de l’indice des prix à
             de la demande en phase                         la consommation. En cas de forte volatilité des prix et de saturation de la demande (comme
             de forte baisse des prix                       majoritairement en Suisse), cette méthode conduit à une surévaluation de la demande effective.
                                                            Un exemple illustratif: une famille achète chaque semaine un plein chariot de tous les produits
                                                            alimentaires dont elle a besoin et le paye 100 CHF. Les prix de certaines denrées enregistrent
                                                            une baisse marquée. La demande étant saturée, la famille continue d’acheter chaque semaine
                                                            un plein chariot, mais le paye désormais moins de 100 CHF. L’indice des prix à la consomma-
                                                            tion repose sur le concept que la famille n’épargne pas, mais dépense les 100 CHF et achète
                                                            davantage qu’un plein chariot. En cas de forte baisse des prix, il peut en résulter une considé-
                                                            rable surestimation de la demande réelle. Entre la mi-2010 et la mi-2013, la demande effective
                                                            a ainsi vraisemblablement évolué bien plus en phase avec les sous-indices du climat de con-
                                                            sommation que le suggèrent les chiffres d’affaires réels du commerce de détail.

               Figure 4
               Corrélation entre chiffres d’affaires réels du commerce de détail et sous-indices du climat de consommation
               Climat de consommation et sous-indices: indice standardisé; CA réels du commerce de détail: variation en comparaison annuelle standardisée, en %

                   3,0      Chiffres d’affaires réels du commerce de détail   Climat de consommation        2,5      Chiffres d’affaires réels du commerce de détail   Sécurité de l’emploi
                   2,4                                                                                      2,0
                   1,8                                                                                      1,5
                   1,2                                                                                      1,0
                   0,6                                                                                      0,5
                    0                                                                                         0
                  -0,6                                                                                      -0,5
                  -1,2                                                                                      -1,0
                  -1,8                                                                                      -1,5
                  -2,4                                                                                      -2,0
                  -3,0                                                                                      -2,5
                         2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014                                    2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

                   2,5                                    Chiffres d’affaires réels du commerce de détail   2,5                                    Chiffres d’affaires réels du commerce de détail
                                                          Conjoncture des 12 derniers mois                                                         Futur taux de chômage (évaluation négative)
                   2,0                                                                                      2,0
                   1,5                                                                                      1,5
                   1,0                                                                                      1,0
                   0,5                                                                                      0,5
                    0                                                                                         0
                  -0,5                                                                                      -0,5
                  -1,0                                                                                      -1,0
                  -1,5                                                                                      -1,5
                  -2,0                                                                                      -2,0
                  -2,5                                                                                      -2,5
                         2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014                                    2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

               Source: Office fédéral de la statistique, Secrétariat d’Etat à l’économie, Credit Suisse

                                                            Chiffres d’affaires réels par groupes de produits

             Boom de la demande dans                        L’examen des chiffres d’affaires réels montre qu’outre la conjoncture, les tendances à long
             le segment de                                  terme influent aussi fortement sur l’évolution de la demande dans les divers segments du com-
             l’électronique                                 merce de détail (cf. fig. 5). L’électronique a connu un boom de la demande extraordinaire et a
                                                            vu ses chiffres d’affaires réels tripler entre 2003 et 2014. Ce bond de la demande est proba-
                                                            blement attribuable à l’arrivée sur le marché de nouveautés technologiques, p. ex. la télévision
                                                            HD, l’iPhone et l’iPad en 2007, 2008 et 2010 respectivement. En 2013 et 2014, une certaine
                                                            saturation du marché s’est faite jour sous la forme d’un tassement de la croissance de la de-

                                                                                                                                                                        Swiss Issues Branches    10

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 10                                                                                                                                                                    22.12.14 10:39
Economic Research

                                                        mande. Cela étant, d'autres produits novateurs sont aujourd’hui déjà prêts à être introduits sur
                                                        le marché (smartwatch d’Apple p. ex.), qui devraient relancer la demande d’électronique.

             Demande en constante                       Le segment santé, beauté et soins du corps a également enregistré une demande en constante
             progression de produits                    progression ces dernières années, bien que dans une moindre mesure. La demande de produits
             et prestations de santé                    médicaux semble être pour beaucoup dans cette évolution: la consommation de médicaments
                                                        par habitant a augmenté ces dernières années, ce dont ont bénéficié les cabinets médicaux,
                                                        mais aussi les pharmacies et drogueries. Le segment a en outre profité de la prise de cons-
                                                        cience accrue de la population en matière de santé.

                                                           Figure 5
                                                           Chiffres d’affaires du commerce de détail par groupes de produits
                                                           Réels, indice 2003 = 100

                                                            300           Alimentation, tabac
                                                                          Vêtements, chaussures
                                                                          Montres, bijoux
                                                            250
                                                                          Electronique
                                                                          Santé, soins du corps, beauté
                                                            200           Meubles
                                                                          Culture
                                                                          Total
                                                            150

                                                            100

                                                             50
                                                                      2003    2004       2005     2006      2007      2008      2009     2010      2011      2012       2013     2014*
                                                           Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse

             Repli de la demande                        La demande de biens culturels, qui englobe entre autres les livres, les magazines et les sup-
             de livres, magazines et                    ports sonores, a en revanche connu une évolution opposée. La tendance aux contenus électro-
             supports sonores                           niques bon marché ou partiellement gratuits se fait ressentir ici depuis quelque temps déjà.

             Recul des dépenses réelles                 Les dépenses réelles en vêtements et chaussures par ménage diminuent depuis des années.2
             en vêtements et chaus-                     Comme dans d’autres pays hautement industrialisés, la «penderie moyenne» des Suisses est
             sures par ménage                           bien remplie et optimisée. En termes de quantité et de couverture des diverses catégories de
                                                        prix, elle ne devrait guère avoir changé ces dernières années.3 La demande de vêtements et
                                                        chaussures progresse donc principalement en parallèle avec la population et a connu une évolu-
                                                        tion relativement faible au cours des 10 dernières années.

             Coupe du monde: match                      La Coupe du monde de football, organisée en juin et juillet au Brésil, a été l’un des événements
             nul sur le front des biens                 phares de l’année 2014. La demande de produits dérivés et autres articles sportifs ainsi que
             durables                                   d’appareils électroniques (télévisions, projecteurs) a été dopée non seulement par la perspective
                                                        de matchs passionnants, mais aussi par les campagnes, actions et rabais à l’échelle nationale.
                                                        Sur le front des produits électroniques notamment, la Coupe du monde s’est cependant vrai-
                                                        semblablement soldée par un match nul. Le 2e semestre ne devrait avoir été que moyen en rai-
                                                        son des achats anticipés effectués avant et durant le championnat.

             2   Cette évolution ne résulte pas de la modification de la taille moyenne des ménages (nombre de personnes par ménage) en Suisse, laquelle n’a que peu changé ces
                 10 dernières années selon l’Office de la statistique.
             3   Weidenhausen (2010): «Globalisierungsprozesse in der Textilwirtschaft, insbesondere in der ökologisch ausgerichteten Branche». Dissertation, Université de Stuttgart

                                                                                                                                                                  Swiss Issues Branches   11

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Economic Research

                                                         Tourisme d’achat

             Stabilisation du tourisme                   Le tourisme d’achat stationnaire devrait s’être stabilisé à un niveau élevé en 2014. Le nombre
             d’achat stationnaire                        de certificats d’exportation présentés aux postes de douane allemands par les Suisses afin
                                                         d’obtenir le remboursement de la TVA a certes augmenté de 16% en comparaison annuelle en
                                                         2014 (estimation – cf. fig. 6). Mais les recettes de TVA issues du trafic touristique privé vers la
                                                         Suisse ont stagné pour la troisième année consécutive (cf. fig. 7, fig. 8 et fig. 9).4 Le niveau
                                                         des prix à l’échelle internationale et le taux de change s’opposent à un nouvel essor du tourisme
                                                         d’achat. L’écart de prix entre la Suisse et les pays voisins s’est encore réduit en 2014 et le
                                                         franc suisse ne s’est que modérément apprécié face à l'euro.

                                                            Le franc pris entre deux feux
                                                            En instaurant le cours plancher EUR/CHF, la Banque nationale suisse (BNS) a de facto
                                                            couplé sa politique monétaire à celle de la Banque centrale européenne (BCE). La reprise
                                                            conjoncturelle toujours extrêmement fragile dans la zone euro incite la BCE à assouplir sa
                                                            politique monétaire, d’où des taux d’intérêt qui se maintiendront à un niveau proche de zéro
                                                            sur une période prolongée dans la région. Pour la Suisse, cela signifie également des taux
                                                            historiquement bas aussi longtemps que le cours plancher restera en vigueur. En l’absence
                                                            de pression inflationniste dans notre pays, la BNS devrait conserver le cours plancher
                                                            jusqu’à la fin 2015 au moins. En conséquence, le franc suisse ne pourra pas s’apprécier
                                                            en deçà de 1.20 face à l’euro. La BNS a souligné à maintes reprises sa détermination à
                                                            défendre le cours plancher EUR/CHF. Simultanément, nous ne décelons toutefois pas de
                                                            potentiel de dépréciation sensible du franc malgré la récente introduction d'un taux d'intérêt
                                                            négatif. Selon nos estimations, le franc suisse n’est d’une part plus surévalué par rapport à
                                                            l’euro. La faible croissance des exportations suisses destinées à la zone euro est davan-
                                                            tage imputable à la conjoncture en berne chez nos voisins qu’à une (éventuelle) surévalua-
                                                            tion. De même, la diminution progressive du déficit commercial de la Suisse avec la zone
                                                            euro parle en défaveur d’une surévaluation. D’autre part, les taux d’intérêt des placements
                                                            en euros ne sont que marginalement plus élevés que ceux des investissements en francs
                                                            suisses, ce qui limite l’attrait de l'euro. Seule une embellie notable des perspectives éco-
                                                            nomiques dans la zone euro pourrait engendrer des sorties massives de capitaux de
                                                            Suisse, ce qui affaiblirait le franc. Le franc, pris en étau entre le cours plancher et le diffé-
                                                            rentiel d’intérêt très réduit, devrait ainsi évoluer latéralement.

             Achats plus «profession-                    Le fait que l’évolution des certificats d’exportation allemands diffère de celle des recettes de
             nels» à l’étranger                          TVA à la frontière suisse signale une certaine «professionnalisation» du tourisme d’achat sta-
                                                         tionnaire. Plus le tourisme d’achat gagne en importance pour la région frontalière à l’étranger,
                                                         plus l’expérience des consommateurs en la matière s’accroît, et plus le remboursement de la
                                                         TVA devrait devenir routinier et aisé. D’une part, les détaillants étrangers devraient, pour des
                                                         raisons commerciales, contribuer à la simplification du processus de traitement. Une telle simpli-
                                                         fication par les autorités est aussi envisageable. En Allemagne p. ex., l’administration des
                                                         douanes propose l'introduction d'une carte à puce pour l’enregistrement des acheteurs et
                                                         achats afin d’alléger sa charge de travail. D’autre part, les consommateurs devraient acquérir de
                                                         l’expérience à chaque achat. La hausse des certificats d’exportation en 2014 semble ainsi
                                                         s’expliquer davantage par l’intensification du recours au remboursement de la TVA que par une
                                                         progression du tourisme d’achat.

             4   Les nouvelles dispositions douanières entrées en vigueur au 1er juillet 2014 prévoient des quotas exempts de droits de douane plus élevés, mais maintiennent le montant
                 exonéré de TVA de 300 CHF. Il n’est pas exclu que les quotas exempts de droits de douane plus élevés entraînent une diminution des dédouanements et donc des re-
                 cettes de TVA – en dépit d’un montant exonéré inchangé. Le recul des recettes de TVA issues de l’importation de marchandises en 2014 pourrait par conséquent être en
                 partie imputable aux nouvelles dispositions douanières.

                                                                                                                                                            Swiss Issues Branches   12

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Economic Research

               Figure 6                                                                               Figure 7
               Certificats d’exportation Allemagne-Suisse                                             Recettes de TVA issues de l’importation de biens
               Nombre de certificats d’exportation tamponnés, en millions                             Recettes de TVA issues du trafic touristique privé en Suisse, en mio. CHF;
                                                                                                      variation en comparaison annuelle, en %
                18    Office principal des douanes de Singen (de Bad Säckingen à Constance)

                16    Office principal des douanes de Lörrach (de Lörrach à Rheinfelden)              35   Variation en comparaison                                              40%
                                                                                                           annuelle (éch. de droite)
                14                                                                                    33   Recettes de TVA en mio. CHF                                           35%
                                                                                                      31                                                                         30%
                12
                                                                                              10,4    29                                                                         25%
                10
                                                                             8,8      9,1             27                                                                         20%
                 8
                                                                    7,1                               25                                                                         15%
                 6
                                                           5,0                                        23                                                                         10%
                                                  4,9
                 4    3,8          4,0    4,1
                                                                                                      21                                                                         5%
                 2                                                           4,7      4,6      5,0
                                                                    3,9                               19                                                                         0%
                      2,4          2,4    2,3     2,5      3,0
                 0                                                                                    17                                                                         -5%
                     2006          2007   2008   2009     2010     2011     2012     2013     2014*
                                                                                                      15                                                                         -10%
                                                                                                            2008        2009     2010     2011      2012      2013     2014*
               Source: Bureaux principaux des douanes de Singen et Lörrach, Credit Suisse;
               *valeurs 2014 estimées par le Credit Suisse sur la base des chiffres des trois         Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs 2014 esti-
               premiers trimestres 2014                                                               mées par le Credit Suisse

             Stabilisation généralisée                       La stabilisation des recettes de TVA repose sur une large assise géographique. Sur la période
             des recettes de TVA                             2012-2014, les recettes de TVA ont stagné dans la quasi-totalité des régions gardes-frontière,
                                                             et tout particulièrement dans la région bâloise (regroupant les postes-frontières avec la France
                                                             et l’Allemagne – cf. fig. 8 et fig. 9), où elles avaient enregistré une croissance annuelle fulgu-
                                                             rante de 92% en 2010 et de 33% en 2011. Cette progression s’est cependant interrompue
                                                             net en 2012 et les recettes de TVA ont stagné à 8,5 mio. CHF.

               Figure 8                                                                               Figure 9

               Régions gardes-frontière suisses                                                       Recettes de TVA par région
               Etat: 2014                                                                             Recettes de TVA issues du trafic touristique privé en Suisse, en mio. CHF

                      Bâle                                                                            10         Bâle
                      Schaffhouse                                                                                Schaffhouse
                      Coire                                                                            9
                                                                                                                 Coire
                      Lugano
                      Lausanne                                                                         8         Lugano
                      Genève
                                                                                                       7         Lausanne
                      Porrentruy
                                                                                                                 Genève
                                                                                                       6         Porrentruy
                                                                                                       5
                                                                                                       4
                                                                                                       3
                                                                                                       2
                                                                                                       1
                                                                                                       0
                                                                                                             2008         2009     2010      2011          2012      2013      2014*

               Source: Administration fédérale des douanes, Geostat, Credit Suisse                    Source: Administration fédérale des douanes, Credit Suisse; *valeurs 2014 esti-
                                                                                                      mées par le Credit Suisse

             Pas de stabilisation sur le                     La situation devrait quelque peu différer pour la version en ligne du tourisme d’achat. Selon une
             front des achats en ligne à                     enquête menée par GfK, les Suisses ont acheté en devises étrangères pour une valeur de 0,8 à
             l’étranger                                      1,2 mrd CHF de marchandises en ligne en 2013, soit environ 10% du total des dépenses à
                                                             l’étranger. Les achats en ligne à l’étranger ne devraient pas s’être stabilisés en 2014. D’après
                                                             les chiffres de GfK, le tourisme d’achat sur Internet a progressé plus fortement que le chiffre
                                                             d’affaires en ligne du commerce de détail suisse ces dernières années. Selon notre scénario
                                                             pour l’e-commerce, que nous développons au chapitre «Mutations structurelles sous l’effet du
                                                             commerce en ligne», le chiffre d’affaires en ligne en Suisse a augmenté de plus de 8% en
                                                             rythme annuel en 2014. Les achats en ligne à l’étranger devraient ainsi, pour des motifs d’ordre
                                                             structurel, avoir enregistré une hausse au moins aussi marquée.

                                                                                                                                                              Swiss Issues Branches    13

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 13                                                                                                                                                          22.12.14 10:39
Economic Research

             Conjoncture de la branche en 2014: l’offre

                                                           Segment alimentaire

             En 2014, les détaillants                      En 2014, les détaillants alimentaires ont réalisé un chiffre d’affaires plus élevé de 1,5% que
             alimentaires ont gagné                        l’année précédente (cf. fig. 10). La croissance des chiffres d’affaires nominaux s'est certes
             1,5% de plus qu’en 2013                       inscrite dans la moyenne à long terme des années 2003-2014, mais est restée nettement infé-
                                                           rieure à la moyenne des années d’avant la crise financière (2003-2008: 2,0%), ceci en raison
                                                           de la faible progression des prix alimentaires. Cela étant, avec +1,0% en comparaison annuelle,
                                                           les prix des denrées alimentaires ont globalement pu augmenter plus fortement que l’indice des
                                                           prix à la consommation (0,0%) en 2014.

               Figure 10                                                                         Figure 11
               Chiffres d’affaires et prix du segment alimentaire                                CA des entreprises* du segment alimentaire
               Variation en comparaison annuelle, en %                                           En mrd CHF

                 7%        Prix alimentaire   CA nominaux alimentaire   CA réels alimentaire     14     2005     2013
                 6%                                                                              12
                                                                                                 10
                 5%
                                                                                                  8
                 4%
                                                                                                  6
                 3%                                                                               4
                 2%                                                                               2
                 1%                                                                               0
                                                                                                        Migros

                                                                                                                        Denner (y c. satellites)

                                                                                                                                                                        Lidl Suisse

                                                                                                                                                                                                               Autres détaillants
                                                                                                                 Coop

                                                                                                                                                                 Volg
                                                                                                                                                   Aldi Suisse

                                                                                                                                                                                                 PAM / Proxi
                                                                                                                                                                                        Spar

                                                                                                                                                                                                                indépendants
                 0%
                -1%
                -2%
                -3%
                      2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014*

               Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *valeurs 2014 estimées   Source: GfK, Credit Suisse; *Coop et Migros: seuls les supermarchés et hyper-
               par le Credit Suisse                                                              marchés pour le commerce de détail alimentaire sont pris en compte. Les grands
                                                                                                 surfaces et magasins non alimentaires spécialisés ne sont pas recensés.

             Nouvel équilibre chez                         Dans le commerce de détail alimentaire, un nouvel équilibre s’est établi entre grands distribu-
             les grands détaillants                        teurs et discounteurs. Après que les grands distributeurs ont continuellement perdu des parts de
             alimentaires                                  marché au profit des seconds, Coop et Migros sont parvenus à maintenir leurs parts à niveau
                                                           constant en 2013. Les discounteurs n’ont que modérément accru leur part de marché au dé-
                                                           triment des détaillants indépendants et des filiales par rapport aux années précédentes (2,4%
                                                           en comparaison annuelle). La perte de parts de marché s’est en revanche nettement accélérée
                                                           pour les détaillants indépendants et les filiales, mais principalement en raison de la faillite du
                                                           groupe Magro et de problèmes de livraison chez Distribution Suisse, qui ont entraîné les chiffres
                                                           de Pam et Proxi à la baisse. Volg, Denner (satellites) et Spar ont légèrement augmenté leurs
                                                           parts de marché par rapport à l’année passée.

             Productivité des surfaces                     Le nouvel équilibre se reflète aussi dans la stabilisation de la productivité des surfaces chez les
             maintenue pour les grands                     grands distributeurs. En 2013, Coop a ainsi pu maintenir la productivité de ses surfaces à un
             distributeurs                                 niveau constant par rapport à l’année passée, Migros n’enregistrant qu’un léger recul de 0,6%.

             Coop a placé l’accent sur                     Les deux grands distributeurs ont également opté pour la diversification en 2014. Après avoir
             la restauration, Migros sur                   repris les Marché-Restaurants, Coop compte parmi les principaux groupes de restauration
             les magasins de village                       suisses. Le nombre de magasins Voi Migros Partner est passé à 30 en 2014, soit une hausse
                                                           de 58% en rythme annuel, permettant à Migros de développer sa présence sur le marché des
                                                           magasins de village et de quartier, qu’il a intégré en 2007. Bien que ce format perde des parts
                                                           de marché, certaines enseignes tirent très bien leur épingle du jeu. Volg a accru son chiffre
                                                           d’affaires de 13% entre 2007 et 2013 (total commerce alimentaire: 10%) et le nombre de ses
                                                           implantations (sans station-service) de 11%. Grâce à l’approvisionnement des magasins Pam et

                                                                                                                                                                                      Swiss Issues Branches                         14

CS-Studie_RetailOutlook_FR.indd 14                                                                                                                                                                                                       22.12.14 10:39
Economic Research

                                                          Proxi, Volg a en outre connu une croissance exponentielle en Suisse romande à l’automne
                                                          2014. Entre 2007 et 2013, Spar a vu son chiffre d’affaires augmenter de 18% et son nombre
                                                          de sites de 19%. Aux emplacements bien situés, le concept des magasins de village – de
                                                          petites surfaces proposant les produits du quotidien – devrait bien fonctionner, du fait de la
                                                          proximité du domicile des clients notamment. Il permet en outre de répondre de manière ciblée
                                                          aux besoins spécifiques de la clientèle (p. ex. produits provenant de l’exploitation agricole du
                                                          village) et de l'endroit (p. ex. fêtes patronales, kermesses). La condition est toutefois d'avoir des
                                                          dispositions liées à la gamme laissant une confortable marge de manœuvre. Grâce aux achats
                                                          groupés, les filiales renforcent leur pouvoir de négociation et peuvent organiser le stockage, le
                                                          transport et le marketing de manière centralisée, d’où des coûts d’approvisionnement moins
                                                          élevés que pour les détaillants indépendants. Les magasins de village et de quartier profitent
                                                          également de loyers moins élevés que ceux situés dans les centres très fréquentés.

             Le convenience reste un                      Le format convenience enregistre toujours une forte croissance. Les stations-service Agrola/
             marché en croissance                         Topshop du groupe fenaco notamment (auquel appartiennent aussi Landi et Volg) se sont
                                                          considérablement développées: le nombre de points de vente est passé à 103 en 2014, soit
                                                          une hausse de 18,4% en rythme annuel. Avec +3,0% par rapport à l’année précédente, le ré-
                                                          seau relativement dense de Coop Pronto a également progressé, bien qu’à un rythme moins
                                                          soutenu (2014: 269 sites). Le nombre de Migrolino et Migrolshops s’est accru de 2,0% en
                                                          2014 à 307.

             Discounteurs: ralentisse-                    Le ralentissement relatif de l’augmentation de la part de marché d’Aldi et de Lidl s’est accom-
             ment de l’expansion, ac-                     pagné d’un net tassement de l’expansion des points de vente. En 2014, Aldi a étendu son ré-
             cent de plus en plus placé                   seau de 2,4% à 172 filiales, après l’avoir accru de 6,6% en 2012 et de 3,7% en 2013. Une
             sur la promotion de l’image                  perte de dynamique, moins marquée, a aussi été observable pour Lidl, avec une progression du
                                                          nombre de points de vente de 17,3% en 2012, 3,4% en 2013 et 7,7% en 2014 (2014:
                                                          98 sites). Les deux discounteurs semblent actuellement se concentrer sur la promotion de leur
                                                          image – du moins vers l’extérieur – et sur la diversification de leurs gammes de produits.5 A
                                                          l’approche des votations sur l’Initiative 1:12 et l’Initiative sur les salaires minimums, Lidl et Aldi
                                                          ont ainsi beaucoup investi dans l’amélioration de leur image en tant qu’employeur. En 2013,
                                                          Lidl a relevé le salaire minimum dans la convention collective de travail de 200 CHF pour le por-
                                                          ter à 4000 CHF, et Aldi a procédé à une augmentation de 2% du salaire minimum. Outre
                                                          l’acquisition de clients, la redéfinition de la gamme devrait également viser à promouvoir l’image.
                                                          Les deux entreprises misent certes depuis le début sur le Swiss made, la fraîcheur et la durabili-
                                                          té. Cependant, Aldi tente depuis peu de s’imposer sur le marché du bio via des labels de qualité
                                                          reconnus. Le détaillant a cherché à collaborer avec Bio Suisse afin de pouvoir utiliser le label
                                                          «Bourgeon», rapprochement qui n’a pas encore abouti à ce jour.

                                                          Segment non-alimentaire

             Non-alimentaire:                             Le segment non-alimentaire a connu une évolution nettement plus faible que l’alimentaire en
             évolution atone en 2014                      2014, avec des chiffres d’affaires nominaux restés quasi-inchangés (-0,2%) par rapport à
                                                          l’année précédente et donc une croissance nominale très inférieure à la moyenne à long terme
                                                          (1,1%). Des dynamiques disparates étaient néanmoins observables parmi les différents sous-
                                                          secteurs.

             Electronique, vêtements                      L’électronique a de nouveau essuyé des pertes en 2014: malgré une demande en hausse de
             et chaussures: les grands                    près de 5% en rythme annuel (cf. fig. 5), les chiffres d’affaires nominaux ont reculé d’environ
             perdants                                     1% en 2014 pour s’inscrire à un niveau supérieur de 7% seulement à celui de 2003
                                                          (cf. fig. 12). Ce repli s’explique par les baisses de prix comparativement plus marquées dans le
                                                          segment (cf. fig. 13), qui prennent un caractère chronique en raison du rapide progrès techno-
                                                          logique. Dans l’habillement également, les caisses ne se sont guère remplies en dépit d’une
                                                          progression d’environ 3% de la demande: le chiffre d’affaires nominal a ici enregistré une crois-
                                                          sance de 0,7% par rapport à l’année précédente sous l’effet du recul des prix principalement lié
                                                          aux caprices de la météo hivernale et estivale ainsi qu’à la forte concurrence.

             5   Avec la construction d’un nouveau centre logistique à Sévaz, Lidl investit également beaucoup dans la logistique.

                                                                                                                                         Swiss Issues Branches   15

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