Rethinking disciplines with Television series. An epistemological perspective Repenser les disciplines à travers les séries télévisées ...

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Rethinking disciplines with Television series. An epistemological perspective Repenser les disciplines à travers les séries télévisées ...
Appel à communications / call for papers
Colloque organisé par EMMA (Monica Michlin, Sandrine Sorlin) en partenariat avec le RIRRA 21
(Claire Cornillon, Sarah Hatchuel) :

       Rethinking disciplines with Television series. An epistemological perspective

  Repenser les disciplines à travers les séries télévisées. Perspectives épistémologiques

                                          7-8 avril 2022
                             Université Paul-Valéry – Montpellier 3
                            Site Saint Charles – salle des colloques 2

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Dans leur reflet ou réfraction du monde, les séries télévisées marquent les perceptions de celles et
ceux qui les regardent, qu’elles représentent des événements ultra-contemporains, au plus près de
l’actualité, ou historiques, ouvrant des mondes sociaux fermés ou évoquant des scenarii
catastrophes (sur fond de crise politique et environnementale) dans des mondes dystopiques ou
uchroniques. Contribuant à façonner des imaginaires collectifs, ces fictions peuvent en retour
influer sur le réel, en particulier lorsque les spectateurs-citoyens s’emparent de mouvements socio-
politiques et culturels pour agir dans le monde (défilés de spectatrices en costumes tirés de la série
The Handmaid’s Tale (Hulu, 2017- ) lors des Women’s Marches sur fond de mouvement #MeToo
aux États-Unis).

C’est cette même agentivité de l’objet « série » que l’on entend interroger dans une perspective
épistémologique en faisant un pas de côté disciplinaire. En effet, de nombreux.ses chercheur.e.s
en lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales ont vu dans les séries télévisées un nouveau
terrain d’exploration sur lequel ils/elles ont apporté le regard méthodologique et les outils
conceptuels relevant de leurs champs disciplinaires respectifs. Ce colloque entend interroger les
chercheur.e.s sur un possible « effet de retour » de l’objet à la discipline, c’est-à-dire se demander si
ce nouveau terrain d’étude permet de repenser quelque peu la discipline elle-même. L’objet
« séries » a-t-il catalysé de nouveaux concepts, ouvert de nouveaux horizons, permis des analyses
qui auraient été plus difficiles à envisager, voire inenvisageables sans lui ?

C’est en définitive l’influence réciproque entre objet et disciplines qui nous intéressera dans ce
colloque afin de mesurer l’impact de cet objet culturel, qui connaît un engouement croissant, sur
les approches scientifiques des chercheur.e.s en Humanités. L’objet « séries » reliant texte, langue,
regards, gestes, images, caméra, contexte sur le temps long des saisons, n’invite-t-il pas également,
dans sa multimodalité même, à redessiner les lignes disciplinaires ? En amenant parfois les
chercheur.e.s à lire en dehors de leur champ, ne conduit-il pas à une redéfinition
(inter)disciplinaire ? Si chaque discipline tend à construire ses objets, ses terminologies et ses
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instruments d’analyse, l’objet constitué des « séries » invite-t-il réciproquement à repenser la
souveraineté de son domaine disciplinaire, à adopter un « autre regard », pour reprendre
l’expression de Jean-Paul Resweber (2011 : 179), « sans pour autant renoncer à la logique spécifique
de sa discipline, le chercheur en vient à adopter un autre regard qui subvertit le sien propre et peut
l’amener à se positionner différemment au sein même de sa discipline » ?

C’est ce nouveau regard sur sa propre discipline, cette forme d’ « impensé » disciplinaire, sur
lesquels nous souhaitons interroger les chercheur.e.s dans les divers champs qui se sont emparés
de l’objet, que l’on pense à la philosophie (Laugier 2019), à l’histoire (Faure et Taïeb 2017), à la
science politique (Faure et Taïeb 2015, 2020), à la linguistique (Bednarek 2018, Sorlin 2016), à la
narratologie (Favard et Machinal 2019, Hatchuel 2015, Mittell 2015), aux études culturelles et à la
sociologie (Bacqué et al. 2014, Susca 2015), aux études sur le genre (Lefèvre-Berthelot 2020) et aux
queer studies (Chambers 2009), voire à la musicologie (Carayol et Rossi 2015). Parce que les séries
sont si souvent des adaptations, ou réadaptations (Wells-Lassagne 2017), remakes ou reboots d’œuvres
littéraires (Bronfen 2020), de films, ou de séries plus anciennes, elles n’augmentent pas simplement
le corpus des adaptations mais le renouvellent, interrogeant le cloisonnement entre études
audiovisuelles, cinématographiques, littéraires, et études des médias.

On se demandera ainsi non seulement ce que font les séries aux études cinématographiques
(Hudelet et Crémieux 2021), mais comment elles ont participé à l’élaboration de nouveaux
concepts : si elles n’étaient pas à l’origine du concept de « remédiatisation » (remediation) élaboré par
Bolter et Grusin en 1998, Grusin a bien pensé la « pré-médiatisation » (premediation, Grusin 2010)
en partie autour d’elles. N’obligent-elles pas à repenser aussi, du fait de leur diffusion
contemporaine, l’idée même de série « télévisée » et ne révolutionnent-elles pas les television studies
(Leverette, Ott et Buckley 2008, Lodz 2014), puisque nous les recevons désormais également via
des plateformes de streaming, et sur des écrans de toutes tailles (du home cinéma au téléphone
portable), ce qui oblige à repenser toute l’écologie des médias, dans une convergence culture (Jenkins
2006) impactée par leur prolifération? Peut-on encore imaginer les études transmédia (Cornillon
2018) sans elles ? Si les séries interrogent à la fois les études sécuritaires (Takacs 2012) comme les
surveillance studies (Lefait 2013) dans leur mise en abyme de dispositifs scopiques notamment, ne
sont-elles pas aussi devenues incontournables dans les études de la société de l’écran, du sujet
digital, et du sujet posthumain (Machinal et Michlin 2018, Machinal 2020) ? Peut-on, de fait,
continuer de penser les humanités numériques sans les séries ?

Enfin les séries, trop souvent encore reléguées au statut d’objets populaires « non sérieux »,
donnent pourtant une épaisseur sociale, politique et institutionnelle à ce qui est souvent inaccessible
aux citoyen.ne.s (les coulisses du pouvoir, le fonctionnement des agences de renseignements, des
univers sociaux et professionnels auxquels ils/elles ne sont jamais confronté.e.s, des existences
« incarnées » qui ne sont pas les leurs). A ce titre elles semblent fonctionner comme passeurs de
connaissances à l’endroit de la société civile. Conscient du pont qu’elles incarnent entre
connaissance scientifique et connaissance commune, l’enseignant.e-chercheur.se puise parfois dans
ces mises en scène des réalités sociales complexes pour en nourrir ses enseignements (les rouages
et arrangements cachés derrière le fonctionnement des institutions politiques américaines peuvent-
ils être exposés avec autant de force dans un cours magistral que dans un épisode de The West
Wing ?). L’on pourra également dès lors s’interroger sur ce qu’elles apportent à la transmission des
savoirs.

Nous accueillerons des propositions d’études critiques focalisées sur ce que les séries « font » aux
disciplines, à la constitution des savoirs et la transmission des connaissances.
Merci d’adresser vos propositions d’environ 300 mots accompagnées de 5 lignes de bio-biblio pour
le 30 septembre 2021 à tvseries-discip@sciencesconf.org
Retour des avis aux auteurs : 30 octobre 2021
Langue de la conférence : anglais et français
Une publication est prévue chez un éditeur anglophone à partir d’une sélection des
communications.

Invité.e.s d’honneur :
Elisabeth Bronfen (University of Zurich)
Sam Chambers (Johns Hopkins University, sous réserve)
Ariane Hudelet (Université de Paris)

Comité scientifique
Julien Achemchame (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Marjolaine Boutet (Université de Picardie Jules Verne)
Kristy Beers Fägersten (Södertörn University, Stockholm)
Marianne Celka (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Claire Cornillon (Université de Nîmes)
Camille Debras (Université Paris Nanterre)
Florent Favard (Université de Lorraine)
Sarah Hatchuel (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Sébastien Lefait (Aix-Marseille Université)
Sandrine Oriez (Université Rennes 2)
Hélène Machinal (UBO Brest)
Hervé Mayer (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Monica Michlin (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
David Roche (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Sandrine Sorlin (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Vincenzo Susca (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Emmanuel Taïeb (Sciences po Lyon)
Delphine Texier (Université Rennes 2)

Comité d’organisation
Claire Cornillon (Université Paul-Valéry Montpellier 3, RIRRA21)
Sarah Hatchuel (Université Paul-Valéry Montpellier 3, RIRRA21)
Monica Michlin (Université Paul-Valéry Montpellier 3, EMMA)
Sandrine Sorlin (Université Paul-Valéry Montpellier 3, EMMA)

                                      Call for papers
       Rethinking disciplines with Television series. An epistemological perspective

In their reflection or refraction of the world, television series seem to affect the perceptions of
those who watch them, whether they represent ultra-contemporary ripped-from-the-headline
events or historical events, either opening up closed social worlds or offering dystopian scripts in
uchronic or alternate worlds as in the real world, political and environmental crises loom large. In
their activation of the collective imaginary, these fictions can in turn influence reality, in particular
when spectator-citizens translate their viewing into real-life socio-political and cultural movements
(for instance, demonstrators dressing up in costumes taken from the series The Handmaid's Tale
[Hulu, 2017-] during the Women's Marches in the USA or within the #MeToo movement globally).

It is this agency of series taken as an object that we intend to question from an epistemological
perspective by reversing our disciplinary lens. Indeed, numerous researchers in literature, the arts,
humanities and social sciences have seen in television series new fields to explore, and they have
brought the methodological perspective and the conceptual tools of their respective disciplines to
them. This conference intends to question researchers on a possible “return effect” of the object
on the discipline, i.e., to ask if this new field of study allows to rethink somewhat each discipline
itself. Have series catalyzed new concepts, opened up new horizons, allowed analysis that would
have been more difficult to envision, or that might even be unthinkable without them?

It is ultimately the reciprocal influence between object and disciplines that this conference
will focus on, in order to measure the impact of this increasingly ubiquitous cultural object on the
scientific approaches of researchers in the Humanities. In its multimodality which combines text,
language, camera, musical soundtrack, actors’ performance and a viewer’s gaze over the course of
entire seasons and years of real-life context, does not the very object “series” invite us to redraw
disciplinary boundaries?

By inviting researchers to step outside their field to “decipher” them, do series not lead to forms
of (inter)disciplinary redefinition? If each discipline tends to construct its objects, its terminologies
and its instruments of analysis, this object invites us, in turn, to rethink the sovereignty of the
disciplinary field, and to adopt a “different perspective,” to quote Jean-Paul Resweber (2011: 179):
“without renouncing the specific logic of his discipline, the researcher comes to adopt another
perspective which subverts his own and can lead him to position himself differently within that
discipline”.

It is this turning of one’s gaze upon one's discipline to reveal potential disciplinary blind spots
that this conference invites, in the various fields that have embraced research on series – from
philosophy (Laugier 2019), to history (Faure and Taïeb 2017), political science (Faure and Taïeb
2015, 2020), linguistics (Bednarek 2018, Sorlin 2016), narratology (Favard and Machinal 2019,
Hatchuel 2015, Mittell 2015), cultural studies and sociology (Bacqué et al. 2014), gender studies
(LeFèvre-Berthelot 2020) and queer studies (Chambers 2009), to musicology (Carayol and Rossi
2015). Because series are so often adaptations, or re-adaptations (Wells-Lassagne 2017), remakes
or reboots of literary works (Bronfen 2020), of films or of older series, they do not simply increase
the body of adaptations, but renew it, calling into question the demarcations between film studies,
literary studies, and media studies.

We will therefore wonder not only how series as an object impact film studies (Hudelet and
Crémieux 2021), but how they have participated in the development of new concepts. Although
remediation (Bolter and Grusin 1998) did not emerge conceptually from a corpus of audiovisual
series, Grusin has since elaborated his concept premediation (Grusin 2010) partly around these digital
narratives. Given their contemporary distribution through online platforms, series also incite us to
rethink the very idea of “television”, revolutionizing television studies as a field (Leverette, Ott
and Buckley 2008, Lodz 2014). As content watched (downloaded, streamed) on screens of all sizes
(from widescreen sets to computers and mobile phones), contemporary series may prompt us to
rethink the entire ecology of media, in a convergence culture (Jenkins 2006) affected by their
proliferation. Can we still imagine transmedia studies (Cornillon 2018) without them? If series
interrogate both security studies (Takacs 2012) and surveillance studies (Lefait 2013) in their mise
en abyme of scopic devices in particular, have they not also become essential in screen studies, as
well as in studies of the digital and/or posthuman subject (Machinal and Michlin 2018)? Can we,
in fact, continue to imagine the field of digital humanities without series?

Finally, although they are still too often relegated to the status of “unserious” popular objects,
series nevertheless give social, political and institutional depth to what is often beyond citizens’
actual scrutiny or experience: the backstage of power politics, the secret workings of intelligence
agencies, social and professional universes and embodied lives other than their own. As such, they
seem to convey forms of knowledge to civil society. In their lectures or seminars, academics are
well aware of how series bridge the gap between scientific fact and common knowledge, and they
often draw from series’ staging of complex social realities (can the cogs of the US political system
or backchannel communication be exposed with as much force in a traditional lecture as in an
episode of The West Wing?). How series can facilitate the transfer of knowledge will therefore also
be a focus of the conference.

We will welcome proposals focused on the critical study of what series “do” to established
disciplines; on how series affect the constitution of knowledge; and on how they allow the
transmission of knowledge.

Please send your proposals (approx. 300 words + 5 lines of bio-bibliography), by September
30, 2021 to tvseries-discip@sciencesconf.org
Authors will be notified by October 30, 2021.
Papers can be delivered either in English or French
An international publication will gather a selection of papers given at the conference.

Guest speakers:
Elisabeth Bronfen (University of Zurich)
Sam Chambers (Johns Hopkins University, to be confirmed)
Ariane Hudelet (Université de Paris)

References
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