RETRAITES : CE QUE VONT PROPOSER LES RÉPUBLICAINS À L'ASSEMBLÉE NATIONALE - NOS PRINCIPAUX AMENDEMENTS EXPLIQUÉS - Bernard Brochand
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RETRAITES : CE QUE VONT PROPOSER LES RÉPUBLICAINS À L’ASSEMBLÉE NATIONALE NOS PRINCIPAUX AMENDEMENTS EXPLIQUÉS
« L’examen du projet de loi sur les retraites constitue assurément LE MOT DU PRÉSIDENT le moment charnière de cette législature. C’est une réforme cruciale qui touche au cœur de la vie de l’ensemble des Français et qui déterminera l’avenir de chacun d’entre nous. Un débat de cette importance engage les législateurs que nous sommes. Nous l’abordons donc avec beaucoup de détermination, et de vigilance, pour faire entendre la voix des Républicains et défendre notre projet de réforme, au service des Français. Conscient de l’importance de l’enjeu, l’examen en commission spéciale, puis en séance publique, nous impose une double exigence, celle de la responsabilité, et celle de la crédibilité. Nous sommes des réformateurs et nous l’avons prouvé en réformant notre système de retraites en 1993, 2003 et 2010. Nous ne contestons donc pas l’absolue nécessité d’une nouvelle réforme pour assurer l’avenir de notre régime par répartition. Toutefois, nous souhaitons nous saisir de cette occasion pour défendre une réforme radicalement différente, plus responsable, et plus juste, que celle que nous propose le Gouvernement. Nous nous appuyons pour cela sur un contre-projet crédible, financé et responsable. Ce contre-projet est le fruit d’un important travail mené collectivement, depuis plusieurs mois, par les députés Les Républicains. Il est guidé par un objectif simple mais crucial : assurer la pérennité de notre système par répartition en préservant les pensions des Français.
Contrairement au Gouvernement, nous assumons de devoir travailler progressivement plus longtemps, pour faire en sorte qu’aucun retraité ne voit sa pension baisser demain. Nous souhaitons défendre en particulier le sort de tous les futurs perdants de la réforme du Gouvernement et notamment les femmes, les salariés qui auraient eu un début de carrière LE MOT DU PRÉSIDENT modeste avant de s’élever par leur travail, les indépendants, les salariés d’un régime complémentaires, les fonctionnaires de catégorie C, les veufs et les veuves… Pour cela, nous abordons cette discussion, guidé par un esprit de responsabilité et soucieux de procéder avec méthode et efficacité. Nous ne chercherons donc pas à parasiter l’examen de ce texte, ou à empêcher le débat, en ayant recours à de l’obstruction législative. Au contraire, nous assumons nos convictions et nous croyons dans la réforme que nous défendons. Nous attendons donc ce débat avec impatience pour combattre ce Gouvernement projet contre-projet, en défendant des amendements clés tout au long de la discussion. Ce livret vous permettra de prendre connaissance de ces amendements charnière et de notre façon de décliner notre contre-projet dans l’intérêt des Françaises et Français. Damien ABAD Président du groupe Les Républicains Député de l’Ain
LA COMMISSION SPÉCIALE Stéphane VIRY Thibaut BAZIN Vice-Président Vice-Président Député des Vosges Député de Meurthe-et-Moselle Marine BRENIER Fabrice BRUN Députée des Alpes-Maritimes Député de l’Ardèche Gilles CARREZ Éric WOERTH Député du Val-de-Marne Député de l’Oise
Marie-Christine Dalloz Julien DIVE LA COMMISSION SPÉCIALE Députée du Jura Député de l’Aisne Jean-Pierre DOOR Constance LE GRIP Député du Loiret Députée des Hauts-de-Seine Emmanuel MAQUET Aurélien PRADIÉ Député de la Somme Député du Lot Gérard CHARPION Député des Vosges
Défendons une réforme des retraites juste, responsable et lisible AMENDEMENT 756 avant l’article 1er Les Députés les Républicains ont déposé collectivement cet amendement pour créer un nouvel article qui présente leur vision commune de la réforme des retraites et ses conditions de succès. « La Nation affirme solennellement le choix de la retraite par répartition au cœur du pacte social qui unit les générations. Le système universel de retraite de base par répartition assure aux retraités le versement de pensions en rapport avec les revenus qu’ils ont tirés de leur PARTIE I activité. Celui-ci est complété, pour les rémunérations supérieures à un plafond annuel de la sécurité sociale, par des régimes complémentaires et autonomes. Les régimes spéciaux seront progressivement intégrés dans le système universel de retraite. Les assurés bénéficient d’un traitement équitable au regard de la durée de la retraite comme du montant de leur pension, quels que soient leur sexe, leurs activités et parcours professionnels passés, leur espérance de vie en bonne santé, et la génération à laquelle ils appartiennent. La Nation assigne également au système de retraite par répartition un objectif de solidarité entre les générations et au sein de chaque génération, notamment par l’égalité entre les femmes et les hommes, par la prise en compte des périodes éventuelles de privation involontaire d’emploi, totale ou partielle, par la compensation des situations de handicap, et par la garantie d’un niveau de vie satisfaisant pour tous les retraités. La Nation assigne en outre l’obligation de pérennité financière du système de retraite par répartition, assurée par l’âge de départ à la retraite comme composante principale, puis par des contributions réparties équitablement entre les générations et, au sein de chaque génération, entre les différents niveaux de revenus et entre les revenus tirés du travail et du capital. Elle suppose de rechercher le plein emploi. Un système universel de pénibilité est instauré, afin que les assurés en situation d’incapacité permanente due à leur situation professionnelle, puissent bénéficier d’un âge de départ avancé. »
Nous nous opposons à la réforme des retraites proposée par le Gouvernement AMENDEMENT 1, qui supprime l’article 1er Par cet amendement, les Députés Les Républicains s’opposent à la réforme des retraites proposée par le Gouvernement pour plusieurs raisons et souhaitent la suppression de l’article 1er de la loi : Cette réforme n’est pas universelle. Elle instaure en réalité cinq régimes et comme le souligne le Conseil d’Etat, tous ces régimes ne seront pas soumis aux mêmes règles : certains salariés des régimes spéciaux continueront à partir à la retraite à un âge moindre que les autres salariés, PARTIE I d’autres continueront à bénéficier de leur régime complémentaire. Cette réforme n’est pas équitable. Les niveaux de cotisation, les dispositifs de solidarité et les départs anticipés en raison de statuts divers continueront de créer des droits différenciés entre les cotisants. Cette réforme est également injuste pour les femmes, les salariés et cadres du privé, les enseignants, les aides-soignants, les infirmiers, les avocats ou encore les professions libérales. Cette réforme n’est pas financée. Selon le Conseil d’Etat, les « projections financières restent lacunaires », le financement est renvoyé à une conférence de financement. Cette réforme est illisible. En dehors des grands principes énoncés par le Gouvernement, personne ne comprend le fonctionnement du futur système. Les cas types proposés par le Gouvernement ne couvrent pas toute la population et les 67 millions de Français. Cette réforme ne respecte pas le Parlement, car le Gouvernement abuse du recours aux ordonnances : 29 ordonnances sur 65 articles. Aucune réforme des retraites passée n’avait eu un tel recours aux ordonnances. Il appartient au Gouvernement de présenter une réforme complète et claire au Parlement, représentant du peuple français.
Nous souhaitons réécrire un système de retraite de base par répartition juste, dont le financement est assuré AMENDEMENT 2, qui réécrit l’article 1er AMENDEMENT 13 174, qui modifie l’article 2 AMENDEMENT 13 383, qui modifie l’article 13 Les Députés Les Républicains souhaitent réécrire les principes du régime universel prévu par le présent projet de loi comme suit : PARTIE I La mise en place d’un régime universel de base qui mette fin aux régimes spéciaux en 15 ans et non pas en 27 ans comme le veut le gouvernement. Les régimes spéciaux, hors services de sécurité (militaires, gendarmes, policiers, pompiers), sont vus par une grande majorité de la population comme injustes. Un régime universel allant jusqu’à un plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). Au-delà de ce seuil, les règles doivent rester distinctes, car elles répondent aux spécificités de chaque profession. Ainsi, nous souhaitons maintenir les régimes complémentaires, qui ne coûtent pas un centime à l’État et à la solidarité nationale, et qui permettent d’adapter le régime des retraites à la vie des Français. La pérennité financière du système doit être assurée. Face à l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé, il nous paraît nécessaire d’augmenter progressivement l’âge de départ à la retraite jusqu’à 65 ans, compensé par un renforcement des dispositifs de pénibilité.
Exigeons l’indexation de la valeur du point sur les salaires AMENDEMENT 397, qui modifie l’article 9 L’article 9 prévoit une « période transitoire » jusqu’en 2044, c’est-à-dire que pendant 24 ans, les valeurs d’acquisition et de service du point ne seront pas indexée sur le niveau des salaires, mais fixées par le Conseil d’administration de la Caisse nationale de retraite universelle. Les Députés Les Républicains souhaitent la suppression de cette période transitoire pour les raisons suivantes : Pendant 22 ans, les Français cotiseront et ne bénéficieront pas PARTIE II de la pleine valeur de leurs cotisations durant leur carrière. Si le système ne peut être à l’équilibre avec une indexation sur les salaires en 2022, alors il ne le sera pas non plus en 2044. Cette période transitoire démontre donc le problème d’équilibre financier de cette réforme. Cette règle d’indexation conduit forcément à une baisse des pensions. Il est logique que la valeur du point, pendant la carrière active, évolue au même rythme que les salaires.
Fixons l’âge de départ à la retraite à 65 ans en 12 ans AMENDEMENT, 400 qui réécrit l’article 10 AMENDEMENT, 406 qui réécrit l’article 23 La pérennité du financement du système est la première des justices. La proposition d’âge pivot est une demi-mesure, faussement présentée comme une mesure d’âge, qui va entraîner une diminution des pensions des nombreux Français qui partiront avant 64 ans. C’est pour cette raison que cet amendement du groupe Les Républicains vise à supprimer l’âge d’équilibre proposé par le Gouvernement au profit d’un âge légal de départ en retraite fixé progressivement à 65 ans. PARTIE II Les réformes menées depuis 2000, en particulier 2010, ont permis de réduire de 30 milliards d’euros le déficit projeté à 2020. Mais selon les dernières projections, le déficit serait entre 7,9 Mds € d’euros et 17,2 Mds € en 2025. Du fait de l’augmentation progressive de l’espérance de vie à la retraite, notre régime de retraite a besoin de garantir que les assurés cotisent suffisamment longtemps pour assurer aux retraités actuels la retraite qui leur est due. Pour ce faire, une augmentation progressive et linéaire doit être retenue : elle permettra que l’âge d’ouverture des droits fixé à 62 ans aujourd’hui atteigne progressivement l’âge de 65 ans. Pour les assurés dont l’âge légal est actuellement de 62 ans, il sera repoussé en douze ans (soit un trimestre par an en moyenne), permettant d’atteindre 63 ans en 2025, 64 ans en 2029, puis 65 ans en 2033.
Protégeons les pensions de retraite en les indexant sur l’évolution du salaire moyen AMENDEMENT 402, qui modifie l’article 10 AMENDEMENT 758, qui rajoute un article AMENDEMENT 12 940, qui supprime un alinéa de l’article 10 Par ces amendements, les Députés Les Républicains proposent que les 1.000 premiers euros des pensions de retraites soient indexés sur l’évolution du salaire moyen, plus important que l’indexation sur l’inflation. Cette proposition de solidarité et de justice sociale permet de PARTIE II revaloriser les petites retraites, et bénéficiera à tous les retraités quelle que soit leur pension. Cette mesure est financée, dans le programme des Républicains, par l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Pour reconnaître la place des retraités dans la société et leur rôle dans la croissance et la richesse nationale.
PARTIE III PARTIE III SUPPRIMER LES REGIMES SPECIAUX DE RETRAITE
Réduisons de 25% la durée de transition pour les régimes spéciaux AMENDEMENT 13 610, qui modifie l’article 19 Les Députés les Républicains veulent réduire de 25% la durée de transition pour les régimes spéciaux, et faire débuter la période de transition à 2021 au lieu de 2025. L’objectif est d’atteindre l’âge de départ à 65 ans en 2036 pour les personnes dont l’âge de départ légal en retraite est actuellement de 52 ans. PARTIE III En raison d’un impératif de justice, une symétrie doit en effet exister avec les fonctionnaires, pour qui la période de transition est limitée à 15 ans. Fixons à 65 ans le droit à la retraite pour tous, y compris pour les assurés des régimes spéciaux AMENDEMENT 408, qui modifie l’article 39 Cet amendement des Députés Les Républicains propose de fixer l’âge d’ouverture du droit à la retraite pour les assurés des régimes spéciaux à 65 ans, comme pour tous les Français, avec une trajectoire de convergence rapide. Les régimes spéciaux coûtent actuellement 6 milliards d’euros par an aux contribuables pour des avantages qui ne se justifient plus.
PARTIE IV PARTIE IV GARANTIR UN MINIMUM RETRAITE POUR TOUS ET DÉFENDRE LA POLITIQUE FAMILIALE
Accordons un minimum retraite à 1 000 euros nets par mois pour l’ensemble des agriculteurs AMENDEMENT 6608, qui exige un rapport sur une retraite minimale de 1000€ pour les retraités agricole Avec cet amendement, les Députés Les Républicains veulent protéger la retraite de l’ensemble des agriculteurs, en leur permettant d’obtenir une retraite minimale de 1 000 euros nets mensuels, qu’ils aient liquidé leur PARTIE IV retraite avant ou à partir du 1er Janvier 2022. Les Députés les Républicains exigent un rapport pour faire la transparence sur l’inégalité de retraite. Le Gouvernement créée 2 catégories de retraités agricoles : la pension annoncée dans la réforme ne s’appliquera que pour les retraites liquidées à compter du 1er janvier 2022, sans considérer les retraités actuels. Aujourd’hui, un retraité agricole touche en moyenne 780 euros pour un homme, et 580 euros pour une femme, alors que le seuil de pauvreté en France est d’environ 1.041 euros par mois selon l’INSEE.
Maintenons la majoration prévue au 3ème enfant et soutenons la natalité française AMENDEMENT 766, qui modifie l’article 44 AMENDEMENT 768, qui modifie l’article 44 Les Députés les Républicains souhaitent mieux défendre la politique familiale dans la réforme des retraites. C’est pourquoi ils demandent : PARTIE IV Un rapport présentant les gagnants et les perdants du nouveau système de majoration. Le système universel proposé est moins avantageux pour les parents de trois enfants. En effet, chaque conjoint ne bénéficierait que d’une majoration de 8,5%, soit un taux inférieur au taux actuel de 10 % pour chaque conjoint. Par cet amendement, les Députés Les Républicains visent à soutenir la natalité française, essentielle non seulement pour la continuité de notre société mais également gage d’équilibre pour notre système de retraite par répartition.
Exigeons une réforme juste et accessible pour la retraite des personnes handicapées AMENDEMENT 399, qui modifie l’article 29 Le Groupe Les Républicains souhaite renforcer le droit de départ à la retraite des personnes en situation de handicap. C’est pourquoi les députés demandent avec cet amendement : Un rapport objectif et précis, qui doit éclairer la représentation PARTIE IV nationale sur les raisons d’un si petit nombre de bénéficiaires de la retraite anticipée pour les personnes handicapées, et les possibilités d’aménagement des critères. En effet, plusieurs questions se posent : Le projet de loi présenté ne fait que transformer le droit existant, sans réfléchir à une transformation en faveur des travailleurs handicapés. Les conditions prévues pour l’accès à la retraite anticipée sont restrictives : en 2018, seules 2.822 personnes ont pu bénéficier de ce dispositif. Dans le système actuel il faut avoir travaillé soit 27 ou 28 ans en situation de handicap pour partir à 55 ans, soit 17 ou 18 ans pour un départ à 59 ans. Cette situation ne permet pas de prendre en compte la survenance d’un handicap au cours de la vie.
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