Revue de presse - GwinZegal

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ouest-france - 12 avril 2019
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Le Télégramme - 25 avril 2019
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Libération - 11 & 12 Mai 2019
28 u                                                                                                                              Libération Samedi 11 et Dimanche 12 Mai 2019

A Guingamp,
«l’Echappée»
du pénitencier
Résidences, ateliers, expos, éditions de livre…
le centre d’art GwinZegal, implanté fin avril dans
l’ancienne prison de la commune des Côtes-d’Armor,
multiplie depuis dix-sept ans les initiatives pour faire
connaître et défendre la photographie. Un parcours
exceptionnel qui fait l’objet d’une exposition où sont
rassemblés les artistes qui ont nourri son histoire.
                                                              Par
                                                              JÉRÉMY PIETTE
                                                              Envoyé spécial à Guingamp

                                                              «C’
                                                                                         est un lieu
                                                                                         de châti-
                                                                                         ment qui
                                                                                         devient lieu
                                                              de création», nous dit l’artiste Ra-
                                                              phaël Dallaporta, à propos du centre
                                                              d’art de GwinZegal qui, depuis fin
                                                              avril, a trouvé, avec le soutien de la
                                                              ville de Guingamp, un bel écrin de
                                                              pierre dans l’ancienne prison de la
                                                              commune des Côtes-d’Armor (l’un
                                                              des premiers pénitenciers cellulai-          Bretonnes (2014), de Charles Fréger. PHOTO CHARLES FRÉGER
                                                              res en France) construite entre 1836
                                                              et 1841. C’est d’ailleurs dans l’obscu-
                                                              rité d’une sombre geôle que l’artiste     par les algorithmes), comme au pro-         tel de ville, qu’elle utilise de manière
                                                              français de 38 ans, qui a connu           fit d’un monde qui irait bien plus          temporaire car ce dernier ne répond
                                                              GwinZegal il y a bien dix ans, nous       vite que lui, et dont il ne saisirait pas   pas à toutes les normes muséales.
                                                              présente une première vidéo (Eclo-        tout à fait la portée imprévisible.         Autant avoir un solide refuge.
                                                              sion) issue de son projet baptisé         Mue se distingue comme le symbole
                                                              Mue, réalisée avec l’aide de quel-        d’un temps à plusieurs directions et        Effervescence
                                                              ques pièges photographiques (façon        surtout comme partie intégrante de          Le chemin parcouru par le centre
                                                              vidéosurveillance carcérale) qui          l’exposition collective «l’Echappée»        d’art GwinZegal forme un «prolon-
                                                              quadrillent, depuis 2017, divers          qui réunit, comme une synthèse du           gement logique de tout ce que nous
                                                              endroits de la prison alors en                   rayonnement de GwinZegal             avons mené jusque-là sur le terri-
                                                              travaux, de la cour intérieure
                                                              au chemin de ronde. «Je joue
                                                              avec la nature d’outils de sur-
                                                                                                 PHOTO         sur plus de quinze ans de ren-
                                                                                                               contres et échanges artisti-
                                                                                                               ques, les œuvres inédites et
                                                                                                                                                    toire», explique Jérôme Sother, l’un
                                                                                                                                                    des codirecteurs de cette associa-
                                                                                                                                                    tion fondée en 2002 par Paul Cottin
                                                              veillance qui deviennent ici outils       plus anciennes d’artistes en tout           (désormais retraité), «c’est-à-dire la
                                                              d’expressions.» La vidéo compresse        genre, de Samuel Gratacap au célè-          création de résidences, d’expositions,
                                                              et regroupe, sur deux ans,                bre Malien Malick Sidibé, en pas-           de livres avec notre propre maison
                                                              20000 images à l’aide de divers al-       sant par Charles Fréger et Alexandra        d’édition [comme celui d’Henk
                                                              gorithmes – non pas sous le dictat        Catière. Dans un même geste, cette          Wildschut, Ville de Calais, qui a reçu
                                                              des jours qui passent, chronolo-          nouvelle exposition inaugure la             le prix du livre d’auteur aux Rencon-
                                                              giques, mais par la similitude d’ins-     prise de possession de la prison ré-        tres d’Arles en 2017, ndlr], ainsi que
                                                              tants capturés : la chute d’une           novée avec sa nouvelle salle de             les nombreuses interventions me-
                                                              feuille, un mur qui tombe, le vif pas-    150 m², pensée par l’architecte             nées dans les écoles avec des ateliers,
                                                              sage d’un oiseau, la pose d’un écha-      Christophe Batard, en plus bien sûr         et notre rayonnement à l’étranger».
                                                              faudage… l’être vivant, bien que          d’autres lieux alentours que l’asso-        Ainsi, GwinZegal n’a eu de cesse de
                                                              présent, s’efface dans la fluidité et     ciation continue d’investir, comme          faire prospérer et de mettre en va-
La prison de Guingamp où GwinZegal s’est installé. PHOTO DR   la rapidité du montage (aussi géré        l’espace François-Miterrand à l’hô-         leur, projet par projet, la photogra-

  Libération - 11 & 12 Mai 2019
Libération Samedi 11 et Dimanche 12 Mai 2019                                         www.liberation.fr f facebook.com/liberation t @libe                                                     u 29

                                                                                              Mark Neville,
                                                 sont de nouveau visibles dans l’ex-                                                                     navale où il a vécu dix-huit mois entre 2004 et 2005.
                                                 position «l’Echappée», comme une                                                                        Fêtes dans de petits pubs, rassemblements, danses
                                                 sorte de symbole des premiers                                                                           de village, le photographe capte alors, avec une

                                                                                              mise En avant
                                                 paris gagnants.                                                                                         grande sensibilité et beaucoup de chaleur, la jeunesse
                                                 C’est en 2010 que l’association                                                                         d’un milieu ouvrier, ses travailleurs, ses familles dans
                                                 GwinZegal, jusque-là portée par des                                                                     une approche oscillant entre documentaire social sur
                                                 bénévoles, arrive définitivement à                                                                      les us et coutumes d’une communauté, et sacralisa-
                                                 Guingamp, créant trois postes de             Pendant trois ans, le photographe                          tion d’un quotidien détouré sous le feu de puissants
                                                 salariés (aujourd’hui, il y en a cinq).                                                                 projecteurs (ou flashs).
                                                 Elle se loge dans un étroit local en
                                                                                              anglais a suivi les supporteurs                            C’est avec ce même regard intimiste qu’il se plonge
                                                 face de la prison et multiple les in-        du club de foot et les habitants de                        dans cette nouvelle résidence au cœur de Guingamp,
                                                 terventions artistiques, en particu-         Guingamp. Un regard où la tendresse                        commune surtout identifiée pour son équipe de
                                                 lier dans les écoles et les Ehpad.           se cache dans les détails.                                 football –cette saison encore en Ligue 1–, l’En avant.
                                                 Plus de 180 ateliers dans quelque                                                                       Premier tour de piste avec les supporteurs du club jus-

                                                                                              «A
                                                 90 structures ont été initiés jus-                        vec pas loin de 6 millions de cochons pour    tement: sur les clichés, un jeune garçon dans les gra-
                                                 que-là. Solange Reboul, codirectrice                      une population de 3,2 millions d’habi-        dins agite son drapeau rouge, noir, blanc (avec tris-
                                                 et compagne de Jérôme Sother: «Ce                         tants, on pourrait penser –c’est une vision   kèle), affichant une posture de simili-Création
                                                 qui m’intéresse le plus ici, c’est la        somme toute orwellienne – qu’un beau jour les porcs        d’Adam. Plus troublant encore, ce joueur junior dans
                                                 configuration géographique, le côté          prendront le contrôle de la Bretagne», plaisante le Bri-   les vestiaires, avec pose de dieu grec en son royaume
                                                 petite ville. Le public que l’on touche      tannique Mark Neville. Derrière lui trône l’une de ses     des crampons. Neville s’attarde sur les moindres dé-
                                                 avec la médiation et les expositions         photographies argentique: on y voit une agricultrice,      tails, même infimes comme les fissures dans un mur,
                                                 est très curieux et n’a pas accès à          Marie-Pierre, pull-over rose fuchsia en écho à cette       ou les traces quelque peu estompées d’un crayon sur
                                                 la photographie contemporaine                légère couperose qui lui colore les joues, confortable-    le visage, détails qu’il ramène à la vie tout comme à
                                                 autant qu’il le pourrait ou le vou-          ment assise sur le capot d’une vieille Peugeot crado,      la surface de l’image. D’autres portraits sont pris à la
                                                 drait. C’est à nous de les conquérir.»       tandis qu’un porcelet, très digne, se tient comme          volée. Les regards s’écarquillent. Les grimaces invo-
                                                 Les dirigeants, nés en 1975, affi-           d’égal à égal à ses côtés, avec ce petit quelque chose     lontaires se figent. Quarante photographies s’exhi-
                                                 chent une sensibilité artistique             de défiance dans le regard. Nous sommes au vernis-         bent sur les grilles de l’allée du stade du Roudourou,
                                                 aiguisée, mûrie lors de leur forma-          sage de l’exposition collective «l’Echappée» dans          tandis que l’autre moitié est montrée à GwinZegal.
                                                 tion commune à l’Ecole de photo-             l’ancienne prison et nouvel écrin du centre d’art
                                                 graphie de Vevey. Jérôme Sother :            GwinZegal, à Guingamp. Mark Neville, Londonien             «Subtilités». Neville découvre, une fois le maillot des
                                                 «Je trouve que ce que je fais ici est        poivre et sel de 53 ans, présente sa dernière série        supporteurs tombé, une plus ample communauté en-
                                                 tout aussi intéressant que ce que je         photo en date intitulée Parade, et fruit d’une rési-       core, majoritairement agricole. Jean-Roc, par exemple,
                                                 menais en tant artiste. Nous partici-        dence de trois ans dans la commune des Côtes-d’Ar-         «une sorte d’homme qui murmure à l’oreille des che-
                                                 pons à une phase de création qui est         mor. L’artiste, passé par le Goldsmiths College à Lon-     vaux […] et qui a passé sa vie à travailler avec des ani-
                                                 la création des autres.»                     dres, puis la Rijksakademie d’Amsterdam, s’est             maux maltraités». Il y a aussi Egan, garçon d’une
                                                                                              notamment fait connaître grâce à sa série «The Hel-        ferme écologique –que l’on retrouve sur une image
                                                 Empreintes                                   mand Work» (2011), dans laquelle il suivait la brigade     phare– près de deux cochons étendus, lascifs même.
                                                 De grands noms se succéderont au             aérienne 16 Air Assault en faction dans la province        Etrange cliché au seuil de la sensualité qui laisse per-
                                                 fil des années: en 2008, GwinZegal           de l’Helmand, en Afghanistan. Il en revint avec un         cer quelque chose de comique et de solennel. Un lien
                                                 reçoit le Danois Jacob Holdt ;               état de stress post-traumatique (ESPT), dont les sé-       tacite et complice relie cet homme aux bêtes qui recon-
                                                 en 2011, ils initient une nouvelle ré-       quelles, les siennes comme celles des soldats, don-        naissent sa voix. Leur destin est pourtant scellé, elles
                                                 sidence avec Charles Fréger, féru de         nent chair à l’ouvrage Battle Against Stigma (2015).       finiront probablement en pâté.
                                                 tenues traditionnelles tous horizons         Mille exemplaires seront distribués gratuitement à         «Selon moi si l’on regarde une image et que l’on com-
                                                 confondus, dont on peut retrouver            des bibliothèques de prison, des vétérans sans domi-       prend exactement ce qui s’y passe, alors ce n’est pas
                                                 à présent les Bretonnes dans la cour         cile et à des associations caritatives.                    une bonne image, affirme Neville. Je déteste le travail
                                                 de la prison. Dans «l’Echappée»,                                                                        de Martin Parr aujourd’hui que je trouve profon-
                                                 on peut également voir les photo-            Dieu grec. La première fois qu’il expose en 2016 à         dément plus cynique que tendre… Je ne parle pas
                                                 graphies de Mathieu Pernot qui               GwinZegal (alors à l’espace François-Mitterrand) aux       de ses premières photos des années 70. J’espère seule-
                                                 transforme des bunkers en camera             côtés de Chris Killip et de l’excellent Tom Wood, Ne-      ment que mon approche contient bien plus de subtilités
                                                 obscura, ou celles, fascinantes,             ville apprend tout juste les résultats du référendum       et de couches de lectures possibles. Je dois prendre
                                                 d’Aurore Bagarry qui se tourne vers          donnant le Brexit gagnant. «J’ai honte», annonce-t-il      mille photos par an. Il doit y en avoir trois à quatre
                                                 les roches, empreintes géologiques           en début de discours, tandis qu’il présente l’une de       chaque fois que je trouve être vraiment, en ce sens-là,
                                                 et gardiennes du canal de La Man-            ses premières séries, intitulée «Port Glasgow», ville      de belles images.»
                                                 che. Samuel Gratacap n’est pas loin,         d’Ecosse et ancien cœur battant de la construction                                             J.Pi. (à Guingamp)
                                                 lui qui s’est approché de la commu-
                                                 nauté des gens du voyage. Puis il y
R                                                a le Britannique Mark Neville (lire
                                                 ci-contre), en majesté et queue de
                                                 comète de la dernière résidence en
      phie contemporaine en Bretagne.            date qui reçoit au vernissage tous
      L’un des premiers exemples phares          les compliments d’une commu-
      de leur engagement, c’est l’invita-        nauté costarmoricaine émue de voir
      tion faite au portraitiste malien Ma-      que l’on s’intéresse à elle –à l’excep-
      lick Sidibé, en 2006. Le photogra-         tion peut-être de cette dame, qui
      phe, disparu il y a trois ans des suites   s’exclame, «Moi, ça m’énerve, ces
      d’un cancer, débarque à l’époque à         photos ! C’est à la mode du P’tit
      Plouha, premier port d’attache de          Quinquin. Mais tout le monde n’est
      GwinZegal, à 20 km de Guingamp,            pas Dumont merde !» tandis que,
      et décide de reformer son fameux           non loin, cet autre monsieur décou-
      petit studio photo de Bamako (le           vre ce soir-là, en grand, un cliché où
      «Studio Malick»), celui-là même qui,       il pose en bleu de travail, un petit
      trente ans plus tôt, avait permis          chat blanc dans les bras. Il médite:
      d’immortaliser l’effervescence d’une       «Cela fait bizarre de se voir là. Je ne
      jeunesse malienne portée par les           me trouve pas très beau [rires], mais
      révoltes panafricaines.                    c’est naturel.» En tout cas, les Guin-
      Donnant donnant : la population            gampais et autres visiteurs de pas-
      bretonne se sensibilise au regard et       sage ne sont pas avares de réactions
      au travail de l’artiste tandis que ce-     face aux images, à croire que leurs
      lui-ci y voit l’aubaine d’immortali-       regards d’esthètes n’attendaient que
      ser le charisme costarmoricain: un         d’être plus ou mieux sollicités.
      homme en maillot de bain noir              GwinZegal s’en est chargé. •
      avec sa serviette sur l’épaule, des
      familles, des pêcheurs, un jeune           L’ECHAPPÉE au Centre d’art
      kayakiste. Les photographies (de-          GwinZegal à Guingamp (22),
      puis acquises par le Frac Bretagne)        jusqu’au 9 juin. Rens.: Gwinzegal.com        Guingamp, entre 2017 et 2019, de Mark Neville. PHOTO MARK NEVILLE

    Libération - 11 & 12 Mai 2019
Mercredi 15 mai 2019 - N°1723

          Centre d’art GwinZegal.

                                                                                                                                        Le centre d’art contemporain, GwinZegal de Guingamp.
                                    CENTRES D’ART
                                    Guingamp reconvertit sa prison
                                    Construite entre 1836 et 1841 sur le modèle « pennsylvanien »,
                                    par l’architecte Louis Lorin, la prison de Guingamp (Côtes-
                                    d’Armor), officiellement désaffectée en 1951, est                                    NOMINATIONS
                                    une construction unique en Europe, qui lui vaut d’être classée                       Lanka
                                    aux monuments historiques depuis 1997. Après deux ans                                Tattersall
                                    de travaux (architecte Christophe Batard), d’un montant                              aux dessins
                                    de 7 millions d’euros, l’ancien centre pénitentiaire a changé                        du MoMA
                                    de vocation pour accueillir, depuis fin avril, un centre d’art
                                    contemporain, GwinZegal, dédié notamment à la photographie.                          Le MoMA de
                                    Le lieu comprend également un centre de ressources sur                               New York vient
                                    l’architecture et le patrimoine, des aménagements pour les                           d’annoncer le
                                    enfants et un parcours sonore immersif en lien avec l’histoire                       retour de Lanka
                                    du lieu (trois cellules ont à cet effet été maintenues en l’état).                   Tattersall, qui
                                    Le chantier de réhabilitation, porté par la commune,                                 avait déjà
                                    se poursuivra en septembre, avec la restauration des murs                            travaillé au
                                    d’enceinte, des cours intérieures et la création d’escaliers.                        musée de 2010 à
                                    FRANÇOISE-ALINE BLAIN                                                                2014 en tant
                                    « L’Échappée »,                                                                      qu’assistante
                                    jusqu’au 9 juin, avec Malick Sidibé, Charles Fréger, Mathieu Pernot, Roman Signer…
                                                                                                                         conservatrice au
                                    gwinzegal.com
                                                                                                                         département
                                                                                                                         des peintures et
                                                                                                                         des sculptures. Elle revient pour occuper, à partir du 1er
                                                                                                                         juillet, le poste de conservatrice des dessins et des
                                    LITTÉRATURE                                                                          estampes, sous l’autorité de Christophe Cherix, chef du
                                    Gérard de Villiers ne fait pas d’étincelles                                          département. Elle arrive du Museum of Contemporary
                                                                                                                         Art de Los Angeles, où elle a assuré le commissariat de
                                    Les tapuscrits et objets personnels du romancier Gérard de Villiers, créateur
                                                                                                                         plusieurs expositions, notamment celles consacrées à
                                    de la série SAS, n’ont pas séduit les acheteurs lors d’enchères lundi soir chez
                                                                                                                         Hito Steyerl (2016), Lauren Halsey (2018) et à Brassaï,
                                    Cornette de Saint Cyr à Paris. Les 180 tapuscrits (textes dactylographiés),
                                                                                                                         Arbus et Goldin (2018). Titulaire d’un BA de la Wesleyan
                                    objets et archives de l’écrivain disparu en octobre 2013 ont rapporté un peu
                                                                                                                         University et d’un MA de Columbia, Lanka Tattersall a un
                                    plus de 50 000 euros. La liste Hariri, le 181e volume de la collection,
                                                                                                                         PhD en cours en histoire de l’art et architecture
                                    a été adjugé pour 1 480 euros, les autres ne dépassant pas en moyenne
                                                                                                                                                                                               Photo Johanna Breiding.

                                                                                                                         à Harvard.
                                    les 400 euros. Le bureau de l’écrivain n’a pas davantage motivé les dévots :
                                                                                                                         RAFAEL PIC
                                    estimé entre 800 et 1 000 euros, il a été adjugé 850 euros.                          moma.org
                                    R.P. (AVEC AFP)
                                    cornettedesaintcyr.fr

                                    6/

Le Quotidien de l'Art - 15 Mai 2019
le monde - 29 mai 2019
Télérama - 29 mai 2019
revue armen - printemps 2019
côtes d'armor magazine - mai/juin 2019
30                                                                      The ArT NewspAper ÉdiTioN FrANçAise                                                                                  Numéro 9, Juin 2019

expositions

guingamp liBère
l’art en prison
Créé il y a une quinzaine d’années, le Centre d’art
                                                                                                                                         Ci-dessus : Mark Neville, série Parade, 2016-2019, photographie.
GwinZegal prend ses nouveaux quartiers dans les locaux                                                                                   © Mark Neville

de l’ancienne maison d’arrêt de la cité bretonne.                                                                                        Ci-dessous : Aurore Bagarry, Plage des Curés, Plestin-les-Grèves,
                                                                                                                                         Côtes-d’Armor, série Roches, 2016-2019, photographie. © Aurore Bagarry

guingamp. Il ne faut pas plus de huit minutes                                                         d’acier, de verre et d’inox encastré dans une         des écoles, des collèges, des hôpitaux, des mai-
pour visionner le film que Raphaël Dallaporta                                                         des cours qui se dédoublera lors d’une seconde        sons d’arrêt de la région comptent, pour nous,
a réalisé sur le chantier du nouveau Centre                                                           tranche de travaux –, cinq autres artistes            autant que les projets d’expositions ou d’édi-
d’art GwinZegal. Il a fallu bien plus de temps                                                        font le mur (Alexandra Catiere, Malick                tion », expliquent les deux directeurs. Ils sont
pour rénover et agrandir le site, puisque les                                                         Sidibé, Mark Neville, Charles Fréger, Roman           en cela largement soutenus par la puissance
travaux ont démarré en 2017 (et ne s’achève-                                                          Signer). Dans le cadre d’une exposition inau-
ront qu’en 2021). Depuis le premier coup de                                                           gurale, cinq artistes encore (Mathieu Pernot,          l’idée est d’inscrire
pioche, l’artiste a placé sur le chantier cinq                                                        Aurore Bagarry, Samuel Gratacap, Pino Musi,
                                                                                                                                                             l’expérimentation
caméras de surveillance, qui ont filmé les lieux                                                      Juraj Lipscher) occupent, non loin, l’espace
24 heures sur 24, puis il a monté en accéléré                                                         François-Mitterrand, qui était jusque-là dédié         photographique au sein
vingt mille images de dallages qui se font et se                                                      aux expositions du centre d’art.                       d’un territoire breton
défont, de murs qui sont abattus puis recons-                                                                                                                à dominante rurale.
truits, de mauvaises herbes qui prolifèrent et                                                        un projet en priSe avec Son territoire
se clairsèment, de cieux qui s’ennuagent et                                                           Car l’aventure de cette plateforme photogra-          publique, puisque sur la première tranche de
s’éclaircissent. En détournant, comme il le dit,                                                      phique n’est pas nouvelle. Elle a démarré il y        travaux de 2,6 millions d’euros (7 millions
« un instrument de surveillance pour en faire                                                         a quinze ans avec Paul Cottin, et se poursuit         pour l’ensemble du projet), l’état a versé près
un outil de création », Raphaël Dallaporta a                                                          depuis 2016 avec Jérôme Sother et Solange             de deux tiers de la somme et la municipalité,
reconduit judicieusement le processus qui est à                                                       Reboul, qui font preuve d’un même esprit              secondée par la Région et le Département,
l’origine même de la commande de son œuvre,                                                           pionnier. L’idée, ambitieuse, est d’inscrire          plus d’un tiers.
puisque le Centre d’art GwinZegal inaugure                                                            l’expérimentation photographique au sein              natacha WolinSki
ses nouveaux espaces au sein de l’ancestrale          Sur les hautes murailles de l’ancien che-       d’un territoire breton à dominante rurale, par
prison de Guingamp, transformant un lieu           min de ronde, dans les cellules étroites, dans     le biais d’un travail pédagogique mené avec           « L’Échappée », 26 avril-9 juin 2019,
d’incarcération en un lieu d’échappée où les       le white cube de la nouvelle extension conçue      toutes les structures locales. « Les résidences       Centre d’art GwinZegal, 3, rue Auguste-Pavie,
images libèrent des horizons nouveaux.             par l’architecte Christophe Batard – un volume     d’artistes, les ateliers menés chaque année dans      22200 Guingamp, gwinzegal.com

Fondation carmignac,
retour à la source
Confiée à la commissaire Chiara Parisi, cette deuxième
exposition déroule avec brio un parcours plus aéré,
où la subtilité le dispute à l’exigence.
porQuerolleS. Pour sa saison 2, la       d’un nu féminin se masturbant            donne le ton. Fabrice Hyber a com-       ment sourd. Succès garanti. En face,        Vue de l’exposition de Sarah Lucas,
Fondation Carmignac a opté pour          d’Egon Schiele, dans une section         posé tout autour une fresque à sa        un zeppelin rose à la silhouette phal-      Villa Carmignac, Porquerolles.
un scénario plus audacieux. Exit la      coquine où se côtoient un Nu de          manière, arborescente, intitulée         lique de Sarah Lucas, Miss Jumbo            Courtesy de l’artiste et Fondation Carmignac
présentation de la collection, sans      Thomas Ruff (2001), un autre de          De l’un l’autre, sorte de synopsis       Savaloy (2004), est suspendu au
grand relief, qui avait fait l’ouver-    Roy Lichtenstein (Reflections on         in situ de l’exposition. Plus avant,     plafond comme un discret indice             De Wain Valentine, tout droit sorti
ture en fanfare l’an passé. Sa nou-      Jessica Helms, 1990), un grand des-      passé One Hundred Fish Fountain          sur la fin du parcours.                     de 2001 : l’Odyssée de l’espace. On
velle exposition, « La Source »,         sin de Pierre Klossowski, ou encore      (2005) de Bruce Nauman, dont le             À l’extérieur, on jurerait que ces       croise ailleurs, entre autres, Valérie
réunit un ensemble nettement plus        un sexe féminin clouté, nettement        pouvoir de fascination reste intact,     deux parasols rouge Coca-Cola et            Belin, Annette Messager, Martial
convaincant, avec un vrai parti pris.    moins affriolant, de Günther Uecker,     on entre dans le vif du sujet avec       jaune Ricard, Cocacollage (2019),           Raysse, George Condo, El Anatsui
Cette signature n’est autre que celle    fondateur du Groupe ZERO.                                                         ont toujours été là, sur la pelouse,        et toujours, dans la chapelle, l’uni-
de la talentueuse Chiara Parisi,            Plus loin, Maurizio Cattelan, tru-     le choix des œuvres,                    encadrés par la fenêtre, s’ils n’étaient    vers aquatique de Miquel Barceló,
qui a longtemps fait merveille à         blion italien que connaît bien Chiara     leur accrochage                         sortis de l’imagination de Bertrand         dont l’Alycastre se dresse en fier gar-
la direction du Centre internatio-       Parisi pour avoir organisé son exposi-    et leur mise en relation                Lavier. Dans la partie souterraine          dien à l’entrée de la villa. Nouveauté,
nal d’art et du paysage de l’île de      tion monographique, la plus grande                                                centrale du bâtiment, les salles            un solo show ambitieux consacré à
                                                                                   parfaitement maîtrisés
Vassivière, près de Limoges, puis à      en Europe, à la Monnaie de Paris                                                  libérées des cloisons bénéficient           la Britannique Sarah Lucas clôt le
la Monnaie de Paris, avant d’assurer     en 2016, a créé un imposant auto-         n’excluent pas le clin d’œil,           désormais pleinement du puits de            parcours en beauté – depuis Charles
aujourd’hui le commissariat de l’art     portrait coiffé de ses propres œuvres.    un soupçon d’humour                     lumière zénithale qui jaillit à travers     Baudelaire, on sait que le beau est
contemporain à la Villa Médicis, à       Cette sculpture immaculée fait face       et de douce provocation.                l’eau du bassin. Ici, dans une sec-         toujours bizarre. Un choix pointu
Rome. Le propos s’en trouve plus         à un grand paysage dans le style                                                  tion abstraite, une suite allemande         qui devrait ravir les amateurs en vil-
affirmé ; le choix des œuvres de la      chinois, Landscape with Scholar’s        Beethoven’s Trumpet (with Ear)           où Gerhard Richter dialogue avec            légiature sur l’île. Et confère un sup-
collection – auquel s’ajoutent des       Rock (1996), signé Roy Lichtenstein.     Opus #133 (2007) de l’incorrigible       Sigmar Polke et Albert Oehlen. Là,          plément d’âme au millésime 2019,
prêts –, leur accrochage et leur mise                                             John Baldessari. Il suffit au visiteur   Sterling Ruby, Ed Ruscha, Theaster          d’une tout autre ampleur.
en relation parfaitement maîtrisés,      déamBulation                             curieux d’avancer la tête dans un        Gates et une très belle pièce de            Stéphane renault
tout en subtilité, n’excluent pas le     Au début du parcours, qui s’effec-       immense sonotone débouchant sur          Louis Cane, figure historique de
clin d’œil, un soupçon d’humour          tue toujours pieds nus, la source.       une oreille tout aussi géante pour       Supports/Surfaces. L’accent est mis         « La Source », 13 avril-
et de douce provocation. Ainsi de        Pierre angulaire de l’exposition,        que se déclenche, au son de la voix,     sur la peinture, dynamisée par la           3 novembre 2019, Villa Carmignac,
cette plume mobile et caressante         la première œuvre acquise par            un morceau de musique classique          présence de sculptures : un godet           île de Porquerolles, La Courtade,
de Rebecca Horn, Le Baiser du cor-       édouard Carmignac, Lewis Carroll’s       – l’un des derniers quartets écrits      de démolition de Cyprien Gaillard           83400 Hyères,
beau (2003), installée au-dessus         Wunderhorn (1970) de Max Ernst,          par le compositeur, devenu partielle-    jouxte un monolithe hiératique de           fondationcarmignac.com

       The Art Newspaper Edition Française - Juin 2019
ouest-france - 3 juin 2019
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