Revue suisse d'apiculture - www.abeilles.ch - ORGANE DE LA SOCIÉTÉ ROMANDE D'APICULTURE
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Revue suisse d’apiculture www.abeilles.ch 140e année n Paraît 10 fois par an n No 1401 No 1-2 / 2019 n Janvier-Février ORGANE DE LA SOCIÉTÉ ROMANDE D’APICULTURE
HOSTETTLERS HOSTETTLERS ®® www.hostettlers.ch Alimentation pour abeilles éprouvée et riche, recommandée par les apiculteurs contenant sucre, fructose et sucre de raisin HOSTETTLERS® Alimentation pour abeilles • sans agents conservateurs • conservation 24 mois NOUVEAU TASSE TRANSPARENTE SIROP alimentaire PÂTE alimentaire Dépôts: voyez: www.hostettlers.ch Idéal pour l’alimentation autom- Idéal pour l’alimentation de Genève Rte. des Jeunes nale, 72-73% matière sèche. stimulation au printemps et 1227 Carouge Prix net Fr./kg l’alimentation intermédiaire. Tél. 022 301 37 12 dès kg Bidon de prêt 27 kg Daillens Planzer Transports SA BagInBox 20 kg Emballage Fr./ kg Zone industrielle Les Graveys 100 1.36 8x 1,5 kg (1) 3.55 1306 Daillens 300 1.35 1x 6 kg (2) 3.35 Tél. 021 863 14 01 400 1.34 (1) = Tasse transparente Lyss Planzer Transport AG 500 1.31 (2) = Carton avec sac en plastique aussi en qualité Industriering 17 600 1.28 BIO 3250 Lyss 800 1.25 sur demande Tél. 032 387 31 11 Rabais de quantité: 1000 1.19 dès 24 kg 10 Rp. / kg Burgdorf Camion Transport AG de 2000 sur demande dès 48 kg 20 Rp. / kg Buchmattstrasse 70 dès 96 kg 30 Rp. / kg 3400 Burgdorf BagInBox 10 kg / 6 kg / 3 kg dès 192 kg 40 Rp. / kg Tél. 034 428 00 28 Bouteille PET 2 kg dès 300 kg sur demande Sion Berthod Transports SA Route de la Drague 56 Prix de base / rabais voir 1950 Sion www.hostettlers.ch Tél. 027 205 66 33 Hostettler-Spezialzucker AG | Karl Roth-Str. 1 Commande/réservation directe: Tél. 0800 825 725 Livraison 2 jours après la commande CH-5600 Lenzburg 1 | Tél. 044 439 10 10 Prix de base, pris à l’usine, TVA incluse / pris dépôts: prix de base, www.hostettlers.ch | GRATUIT-TÉL. 0800 825 725 pris à l’usine + Dépôthandling – voir: www.hostettlers.ch INS 1-2017_F
Revue suisse d’apiculture Fondateur Ed. Bertrand (1878-1903) 140e année n N° 1-2 / 2019 n Janvier-Février 2019 SOMMAIRE Page Editorial 4 Billet de la présidente 5 Conseils aux débutants 6 SAR 9 apisuisse 20 apiservice 22 Formation Suisse d’Apiculteur 31 Courrier des lecteurs 32 Médiathèque 34 Dates à retenir 36 Si le miel m’était conté… 37 Mots croisés 41 Vie des cantons 42 Légende de la couverture : Un coup d’œil particulier – une vision lointaine – une image bizarre, de laquelle émane tout de même une certaine sérénité. Le regard au loin semble arrêter le temps. Un chef-d’œuvre de la nature – de l’art brut au sens propre comme au figuré – une merveille ! MERCI à Sylvie Laurent de partager cette vision avec tous les amoureux des abeilles de la Romandie. Photo : Sylvie Laurent Les articles publiés dans la Revue suisse d’Apiculture sous une signature individuelle n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Néanmoins, comme nous répondons juridiquement de tout ce qui est publié, selon la jurisprudence, nous nous réservons le droit de ne pas publier certains textes, documents, lettres ! Les annonces et articles à publier doivent être adressés à la rédaction : Rose Aubry, Sagne-Eglise 143, 2314 La Sagne (NE), revue.sar@abeilles.ch Délai pour la revue de mars : 29 janvier 2019. REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 3
Editorial Belle et bonne saison apicole 2019 Ma devise de fin 2018 : Paix, tranquillité et repos, s’éloigne au fil des semaines à venir ! La nature va s’éveiller sous peu avec l’épanouisse- ment des premières fleurs et des rayons de soleil qui prendront de la force, nos abeilles vont essayer de tenir le rythme. Avons-nous tout mis en œuvre pour les aider à ce démarrage ? J’espère que vous avez pris un bon départ dans l’an neuf avec des objec- tifs réalisables, tels que le SSA nous enseigne. Dans l’apiculture, comme dans tout métier, il faut réfléchir avant d’agir. Mieux on est préparé, plus facile sera la réalisation du projet. Pour faire court, je vous laisse découvrir les articles de cette revue, vous donnant rendez-vous le 16 mars à Tramelan. Il est temps que je me retire, et me réjouis de confier ma charge à mon successeur Francis Saucy, à qui je souhaite déjà beaucoup de plaisir Couleurs dans son futur mandat. de marquage des reines Bonne lecture et à bientôt, avec mes cordiales salutations. Votre butineuse : Rose Aubry 2014 2015 2016 Impressum 2017 Editeur : Société Romande d’Apiculture (RSA) Rédaction : Rose Aubry, Sagne-Eglise 143, 2314 La Sagne (NE), revue.sar@abeilles.ch 2018 Mise en page et impression : Centre d’impression Le Pays, Allée des Soupirs 2, CP 1116, 2900 Porrentruy Changements d’adresse : 2019 David Gillon, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg, caissier@abeilles.ch 4 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Billet de la présidente Chères apicultrices, chers apiculteurs, L’année rouge laisse la place à l’année verte. Le vert est une couleur secondaire obtenue par le mélange du bleu et du jaune. C’est une couleur froide, sa couleur complémentaire est le rouge. Le vert reflète espérance, chance, stabilité, concentration. Le vert est une couleur apaisante, rafraîchissante, tonifiante. C’est la couleur la plus présente. Nous l’associons, et cela à juste titre, à la nature, au monde végétal qui est son plus digne représentant. La couleur verte est notamment bannie des théâtres : Molière serait mort sur scène en portant un vêtement de cette couleur. L’avenir nous dira de quoi sera composée cette nouvelle année apicole « verte »… Miser sur la réussite demande du courage. Outre la raison et le savoir, l’espoir et les aspirations sont essentiels, aujourd’hui aussi. Depuis début décembre, la SAR et ses membres peuvent bénéficier du nouveau site internet www.abeilles.ch, plateforme commune des associations apicoles suisses. Quelques nouveautés vous seront également proposées dans la revue, notamment : • Reportages-portraits d’apiculteurs ou apicultrices • Articles sur les produits de la ruche avec l’aimable collaboration de Peter Gallmann, ancien directeur du CRA. La 143e assemblée des délégués, organisée par la section du Jura bernois, se déroule le 16 mars 2019 à Tramelan dans les locaux du Centre Interrégional de Perfectionnement – CIP. Vous êtes toutes et tous chaleureusement invités à participer à cette rencontre apicole annuelle romande, moment de partage entre apicultrices et apiculteurs de toutes les régions francophones de Suisse. L’assemblée sera suivie d’une conférence de Jean-Claude Gerber, qui nous parlera des papil- lons, insectes confrontés souvent aux mêmes difficultés que nos abeilles mellifères. Au plaisir de vous rencontrer le 16 mars. Votre présidente SAR, Sonia Burri-Schmassmann REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 5
Conseils aux débutants Janvier-Février Avec l’arrivée de l’hiver et du froid des mois de janvier et février, nous sommes dans l’espoir de l’arrivée de la neige. Même si les jours commencent déjà à rallonger depuis le solstice d’hiver, les journées sont encore courtes et la plu- part sont froides. Lorsque les ruches sont réchauffées par le soleil, les abeilles profitent de cette cha- leur éphémère pour sortir et se délester de leurs excréments. Mis à part quelques hellébores, les fleurs se font rares à cette saison et les abeilles n’ont aucune raison de sortir. De plus, le froid les tuerait si elles s’aventuraient à l’extérieur par des températures trop froides. Parfois la ponte de la reine repart Les noisetiers qui avaient fleuri à la mi-janvier en 2018, seront la première grande source de pol- len pour nos abeilles. Or, dans le monde des abeilles, pollen rime souvent avec ponte. L’observation du trou de vol lors d’un après-midi ensoleillé peut nous montrer que les abeilles ramènent du pollen ce qui nous indique que la reine a repris la ponte et que les abeilles élèvent du couvain. Certainement pas plus gros qu’un poing mais le cycle de renouvellement des abeilles a commencé et ne va cesser de s’accentuer jusqu’à son apogée au mois de juin. Progressivement, les réserves de pain d’abeilles seront aussi consommées par le couvain en développement. La vie au ralenti Comme nous l’avons vu en décembre, les abeilles se regroupent en grappe autour de la reine et du couvain. Un tournus est effectué entre les abeilles du centre et celle de l’extérieur de la grappe afin que les abeilles de l’extérieur se réchauffent. Alors que les températures extérieures peuvent descendre en dessous de zéro, la température au centre de la grappe se maintient à environ 35°C. Lorsque le soleil vient réchauffer les toits et les parois des ruches, la température remonte et la grappe s’anime. Certaines abeilles vont sortir pour se soulager et d’autres vont passer de cadre en cadre à la recherche de nourriture. 6 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Mais si le soleil n’est pas au rendez-vous pour chauffer les ruches, il faut que les colo- nies soient assez fortes pour se chauffer elles-mêmes et ainsi pouvoir aller chercher de la nourriture. Plus elles sont nombreuses, plus la quantité de miel utilisée par chacune des abeilles sera faible pour dégager de la chaleur. On comprend donc pourquoi une colonie popu- leuse aura consommé moins de nourriture qu’une voisine plus faible. Travaux aux ruchers Comme les abeilles, l’apiculteur peut alors se reposer pendant ces mois d’hiver. La surveil- lance est tout de même de mise au rucher, toujours sans déranger, donc uniquement avec les yeux. On ne bousculera pas les ruches et on ne les ouvrira pas, la grappe est fragile ; les abeilles engourdies risquent de ne pas pouvoir se regrouper en cas de chute. On peut dégager les trous de vol encombrés par des feuilles mortes ou la neige. La poudreuse ne pose pas de problème mais attention à la glace qui peut empêcher l’air de passer. Occupées à se réchauffer, les abeilles ne pensent plus à faire le ménage et les cadavres d’abeilles peuvent s’accumuler sur les fonds. Cela peut inquiéter les débutants. A l’aide d’un petit bâton, vous pouvez, très délicatement, faire une partie du ménage à leur place et sortir les cadavres. L’observation des fonds posés sous le fond grillagé peut nous donner des indications sur la taille et la position de la grappe. On profitera de cet examen pour confirmer l’absence de varroa. Surveiller la nourriture Les colonies consomment environ 70 g de miel par jour à cette saison, ce n’est pas énorme me direz-vous et une diminution du poids total des ruches d’environ 2 kg par mois est normale. Si l’état des réserves de vos colonies vous inquiète, vous pouvez leur apporter du sucre cristallisé sous forme de candi et non de sirop, qui serait trop froid à cette saison et qui engourdirait les abeilles. Petit truc mnémotechnique ; l’heure d’été égale le sirop et l’heure d’hiver égale le candi, enfin pendant que le changement d’heure est encore en vigueur ! L’emballage de candi se pose sur le trou du couvre-cadres (ouvert !), proche de la grappe pour que les abeilles puissent y accéder facilement. REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 7
Petit retour sur une fin d’année particulière Les températures clémentes de l’automne passé ont permis aux varroas de continuer à se développer et de nombreux apiculteurs ont remarqué des chutes naturelles anorma- lement élevées pendant les mois d’octobre et novembre. Ce qui les a obligés à effectuer un traitement d’urgence. Le froid n’a pas vraiment été au rendez-vous fin novembre et début décembre, malgré cela les abeilles savaient que le moment de repos était arrivé et la reine a stoppé sa ponte au bon moment si bien que la plupart des colo- nies étaient hors couvain vers la fin du mois de novembre ce qui a permis d’effectuer le traitement d’hiver. Entouré en bleu, on peut voir des ailes déformées et en rouge, un varroa sur l’abeille. Recette au miel Et pour reprendre de l’énergie, voici une petite recette de saison : Salade d’ hiver en brochette Préparation : 20 min. / macération : 1 nuit / Pour 4 personnes • 8 à 12 brochettes • ½ cuillère à café de cannelle • 1 orange • ½ cuillère à café de gingembre • 1 pamplemousse rose • 2 cuillères à soupe de miel • 1 pamplemousse jaune • 1 cuillère à soupe d’eau de fleur d’oranger • 2 mandarines • 8 pruneaux dénoyautés • ½ citron • 8 abricots secs Pelez l’orange, les pamplemousses et les mandarines à vif pour retirer toutes les peaux blanches. Râpez le zeste du citron et pressez son jus. Mettez-les dans une grande terrine, ajoutez les épices, le miel et l’eau de fleur d’oranger et mélangez bien. Dénoyautez les pruneaux, ajoutez-les ainsi que les abricots secs Mettez les quartiers d’agrumes pelés dans la terrine, mélangez bien. Couvrez et gardez toute une nuit au frais. Le lendemain, montez les brochettes en alternant les fruits. Je vous souhaite à tous un bon début d’année et je croise les doigts pour que nos colonies sortent sans encombre de l’hiver. Mélanie Baudet 8 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
SAR Assemblée des délégués SAR du 16 mars 2019 Société d’Apiculture du Jura bernois SAJB Chers amis et amies apiculteurs/trices de Suisse romande, quelques mots pour vous présenter notre société SAJB et vous donner des précisions sur la prochaine assemblée des délégués qui aura lieu au Centre interrégional de perfectionnement (CIP) de Tramelan. La Société d’Apiculture du Jura Bernois résulte de la fusion finale des trois sociétés franco- phones du canton de Berne (Erguel, Prévôté et Pied-du-Chasseral) en date du 29 mai 2009. Forte d’environ 160 membres, la société d’apiculture du Jura bernois se porte bien. Le comité, formé de 8 membres, s’efforce de donner un dynamisme avec des cours de vulga- risation, la mise à disposition de cellules royales provenant de souches sélectionnées et des travaux pratiques au rucher qui remportent un franc succès. En 1980, un rucher d’élevage, avec deux types de ruches, don de la Station Fédérale de recherches de Liebefeld, a été implanté à Loveresse. Il s’agissait de l’ancien rucher de M. Hans Schneider, collaborateur du Liebefeld et éleveur émérite, par ailleurs créateur de la ruche- magasin qui porte son nom et qui est bien utilisée en altitude, en raison de sa taille plus compacte convenant particulièrement aux apicultrices. Le projet de transformation du rucher de la fédération en un rucher-école, est en cours d’étude. ************* A l’occasion de cette assemblée SAR, le comité d’organisation a essayé d’innover. Après la suppression des assemblées programmées sur deux journées, nombre de membres ont regretté l’absence de moments d’échanges. C’est pourquoi nous vous proposons de prolonger le dîner qui suivra l’assemblée en continuant d’occuper la salle qui nous est destinée. Nous aurons encore l’occasion de souper sur place, au restaurant du CIP, et quelques membres du Comité SAJB se feront un plaisir de vous accompagner et passer un moment de fraternité. A cette saison, les abeilles peuvent bien nous attendre ! Réservations pour cette partie récréative jusqu’au mercredi 13 mars, à l’adresse en page suivante. A noter que le CIP est également un hôtel de qualité, en mesure d’accueillir ceux d’entre vous qui souhaiteraient y séjourner une nuit, soit avant, soit après notre réunion officielle. Les occasions d’élargir vos connaissances ne manquent pas que ce soit en visitant une froma- gerie modèle ou le plus grand parc solaire et éolien de Suisse. Nous nous réjouissons de vous accueillir. Le comité SAJB REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 9
Lieu de l’assemblée CIP – Hôtel-Restaurant, Séminaires Chemin des Lovières 13 2720 Tramelan Tél. 032 486 06 06 www.cip-tramelan.ch Un choix de sites à visiter : Centrale éolienne et solaire au Mont-Soleil : au total plus de 90 millions de kWh par an Pour tous les goûts : Fromagerie de Bellelay : Tête de Moine ou Chocolaterie Camille Bloch : Ragusa Pour toute information au sujet des visites et réservations pour le souper du samedi : Eric Marchand, emarchand@sunrise.ch, 076 562 60 02 Conférence publique Samedi 16 mars 2019 à 11 h 30 CIP Centre interrégional de perfectionnement Ch. des Lovières 13 - 2720 Tramelan - www.cip-tramelan.ch Après une approche sur le monde des papillons (morphologie, métamorphose, habitats), Jean-Claude Gerber nous parlera des causes de leur régression et de la manière dont les spé- cialistes travaillent sur le terrain pour les recenser et les protéger. M. Gerber nous montrera également comment aménager son terrain pour favoriser la présence des papillons. Conférencier : Gerber Jean-Claude Né à Moutier, réside actuellement à Court. Diplômé en écologie et en sciences de l’environnement à l’université de Neuchâtel, entomologiste et natu- raliste actif dans différents domaines liés à la protection de la nature. Participe à de nombreux inventaire de la faune et de la flore dans le Jura, à la révision des Listes rouges pour certains groupes d’insectes (papillons, libellules, orthoptères…). Rédacteur de la revue Le Pic noir et auteur de trois livres sur la nature jurassienne : « Faune et flore au cœur du Jura » (1997), « Champignons du Jura » (2011) et « Papillons du Jura » (2016) 10 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Responsable RSA Suite à la mise au concours du poste de responsable de la RSA parue dans la revue d’octobre 2018, le comité central de la SAR a reçu 6 postulations. Le CC remercie vivement ces personnes pour l’intérêt porté à ce poste. Lors de sa séance de comité du 12 novembre 2018, le CC a nommé M. Francis Saucy au poste de responsable de la RSA. Francis Saucy entrera en fonction début mars 2019. Vous trouverez ci-dessous le portait de cet apiculteur. Sonia Burri-Schmassmann, présidente SAR Portrait de Francis Saucy Revue (RSA) : Francis, tu viens d’être nommé rédacteur de la Revue RSA par notre comité à la suite de l’annonce parue dans la revue et du proces- sus de sélection. Peux-tu te présenter à nos lecteurs en quelques mots ? F. Saucy (FS) : Je suis marié, père de 3 enfants adultes. J’ai 61 ans et suis biologiste de formation. J’ai fait mes études à Genève, mon travail de diplôme et ma thèse de doctorat à Changins (aujourd’hui Agroscope) et Neuchâtel dans le domaine de l’écologie des petits mammifères. J’ai ensuite étudié l’écologie de petits marsupiaux en Tasmanie, puis œuvré durant plusieurs années comme chercheur aux universités de Lausanne et Fribourg. Je travaille actuellement depuis 20 ans à l’Office de la statistique à Neuchâtel dans le domaine des statistiques conjoncturelles. RSA : quel rapport avec les abeilles ? FS : j’ai toujours été passionné par les abeilles et l’apiculture. J’ai acheté ma première colonie à Genève avec mon premier salaire de biologiste. Depuis, j’ai toujours eu des abeilles, au Mont- sur-Lausanne, à Yverdon et aujourd’hui en Gruyère où je vis depuis 22 ans. J’ai écrit plusieurs articles dans la Revue RSA, dont une Chronique sur l’aveugle François Huber en 2014 qui a été récompensée par le prix Bertrand en 2015. Je tiens également un blog au journal LeTemps.ch intitulé « et si les abeilles » où je commente l’actualité apicole. Je participe aussi au brevet fédé- ral d’apiculteur où je donne quelques heures de cours. REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 11
RSA : pourquoi devenir rédacteur de la Revue suisse d’apiculture ? FS : je souhaite ralentir progressivement mon activité professionnelle et consacrer plus de temps à l’apiculture. Je suis membre de la sar et lecteur de la revue depuis toujours. Appre- nant que notre chère Rose souhaitait se retirer, j’ai pensé que c’était une opportunité et que je pourrais faire bénéficier la société de mes services et de mes compétences. Je me sens éga- lement honoré de reprendre le flambeau d’une longue série de rédacteurs depuis la fondation de la revue au 19e siècle par Edouard Bertrand. Son manuel « La conduite du rucher » a été mon premier livre d’apiculture pratique et je m’y réfère encore souvent. RSA : comment vois-tu ton action et le futur de la revue RSA ? FS : il s’agira en premier lieu d’assurer la publication régulière et la continuité de la revue. Mais, j’ai aussi des idées de modernisation. Avec la digitalisation, le monde de l’édition change rapidement. Avec le soutien du comité, nous devrons faire évoluer la revue. Je suis membre de diverses associations apicoles, abonné à plusieurs revues et participe régulièrement à des réunions internationales. Cela me permettra d’amener des idées et des nouveautés du monde entier. J’ai aussi le souhait de resserrer les liens avec la Suisse alémanique et avec les diffé- rents courants de l’apiculture de notre pays. Unis, nous serons plus forts et défendrons mieux les intérêts des abeilles et de l’apiculture. Mise au concours Formation Suisse d’Apiculteur met au concours le poste de : Responsable du brevet fédéral, partie francophone Votre mission: Vous assurez et supervisez toutes les tâches inhérentes à la gestion tech- nique, administrative et au bon fonctionnement du brevet fédéral, partie romande. Vous garantissez la liaison entre les responsables de modules, les participants, la direction de l’école suisse d’apiculteur et la commission d’examens. Votre profil : Au bénéfice d’une longue pratique apicole, vous avez une expérience confirmée dans la conduite informatique et gestion de projet. Dans tous les cas vous connaissez les tech- niques liées à la formation continue. Vous savez gérer vos tâches de manière autonome. Vous êtes de langue maternelle française ; de bonnes connaissances en allemand ou en anglais sont un atout pour ce poste. Ce poste est basé sur un travail annuel d’environ 50 heures par classe. Il est rémunéré confor- mément aux tarifs en vigueur votés par le conseil d’administration de l’école. Entrée en fonction : février/mars 2019 (ou à convenir) Les renseignements peuvent être obtenus auprès du chef de projet actuel M. Serge Imboden (Tél. 079 217 06 08, s.i@bluewin.ch) ou sur www.apiformation.ch. Les postulations sont à transmettre avant le 18 février 2019 sous format électronique à M. Gerber directeur de l’école suisse d’apiculteur (hpgerber@gmx.ch). 12 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Compte rendu du comité du 12 novembre 2018 à 18 h à Neuchâtel Personnes présentes : Pour le comité : Rose Aubry, Sonia Burri-Schmassmann, Isabella Moretti, Benoît Droz, Olivier Mooser, David Gillon et Max Huber. Notre présidente Sonia Burri-Schmassmann ouvre la séance à 18 h et aborde les 6 points mis à l’ordre du jour. Auditions des candidats : Madame Claudia Indira D’Souza, Monsieur Francis Saucy et Monsieur Guillaume Kaufmann. Les candidats ont été auditionnés chacun à leur tour, bénéficiant du même temps d’audi- tion, c’est-à-dire une demi-heure, ainsi que des mêmes questions hormis certaines précisions demandées au cours des conversations. Après les nombreuses questions posées aux candidats, le Comité Central s’est réuni pour délibérer puis le comité a décidé de passer au vote. Francis Saucy a reçu les voix de Rose, Isabella, Sonia, David, Olivier et Max. Benoît s’est abs- tenu en raison de son absence lors des auditions. Décision : Francis Saucy est élu à la majorité. En effet, Francis nous a apparu comme un candidat très motivé, mettant en avant l’abeille, avec le désir de partager ses très bonnes connaissances de l’apiculture et scientifiques en s’appuyant sur un réseau francophone riche de nombreux contacts. 1. PV du 5 octobre 2018 Sonia relève qu’à la page 3 du PV il faut remplacer « dont le responsable est Kurt Nobs et depuis cette année Sarah Gerster » remplacer par « dont Kurt Nobs et Sarah Gerster sont les représentants ». De plus à la page 5 du PV, il faut remplacer « le bénéfice du jour a été de CHF 330.- et la somme a été remise à David » par « le bénéfice du jour a été de CHF 330.- et la somme a été virée sur le compte de la SAR ». Décision : Face aux nombreux problèmes que le comité de la SAR a à débattre, il a été décidé de commencer les prochaines réunions plus tôt, soit à 17 h 15. 2. Courrier de l’association l’Abeille en fête, demande à être membre collectif Cette demande devra être mise à l’ordre du jour de l’assemblée des délégués, comme celle d’Espace abeilles. Les 2 associations sont conformes aux statuts de la SAR. 3. Courrier à Andermatt BioVet (courriel d’Aude du 1er octobre 2018) Valider ou modifier le contenu Sonia propose de remplacer : « Nous vous demandons donc, à l’avenir, de faire parvenir un exemplaire de l’encart à publier au responsable de la revue (revue.sar@abeilles.ch) au plus tard 15 jours avant la date d’échéance de livraison des textes à la rédaction », par : « Nous vous demandons donc, à l’avenir, de faire parvenir un exemplaire de l’encart à publier à la pré- REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 13
sidence (presidence@abeilles.ch) au plus tard 30 jours avant la date d’échéance de livraison des textes à la rédaction ». Décision : Le comité approuve le contenu de la lettre adressée à Andermatt BioVet avec la modification proposée par Sonia. 4. Assemblée des délégués SAR 16 mars 2019 Suite à une demande faite par André Pasche, concernant l’organisation de l’Assemblée des déléguées, il est apparu qu’il n’y avait pas un « guide-line » à ce sujet. Aussi Sonia nous pro- pose une liste qui reprend les différents points qui sont importants pour l’Assemblée. Ce document d’organisation, une sorte d’aide-mémoire, a été envoyé à Patrick Zenger le 8 novembre. Sonia propose pour la conférence de l’Assemblée des déléguées, la prestation de Monsieur Gerber un spécialiste des lépidoptères (papillons). Le prix de la prestation est fixé à CHF 200.-. Décisions : Rose va envoyer à Sonia un canevas de l’organisation l’Assemblée des déléguées qui avait été réalisé il y a quelques années. Rose souhaite recevoir tous les documents pour le 20 décembre pour les transmettre à l’impri- merie avant les fêtes de fin d’année. Sonia doit également envoyer le programme de la future Assemblée le 20 décembre. Le comité central accepte le montant de CHF 200.- pour la conférence de Monsieur Gerber. Sonia rencontrera prochainement Patrick Zenger président de la société du Jura Bernois, afin de préparer l’Assemblée des délégués. 5. Dicastères Olivier nous parle de l’élevage. Monsieur Jufer a envoyé une demande de subvention excep- tionnelle à Jürg Glanzmann, Kurt Nobs et Sarah Gerster. Un problème se pose : que va-t-on faire des résultats ? Quelle est la solution envisagée pour la suite ? Benoît demande de cibler ces analyses sur les lignées qui vont produire des mâles l’année d’après et d’avoir un concept total. David : tarifs des annonces, budget 2019 Benoît + David : commandes classeurs cours de bases Tous : décomptes de frais 2018, rapports 2018 pour revue de mars 2019. Sonia se rendra chez Aude le 13 novembre afin de contrôler tous les décomptes des sections et fédérations concernant le label d’or et de finaliser les décomptes et factures pour l’aide financière du programme OQuaDu. Le cours pour les apiculteurs labellisés a eu lieu le 10 novembre 2018 à Courtemelon, 21 par- ticipants y ont pris part. 6. Divers et courriers Prochaine séance le 23 janvier 2019 à 17 h 15 à Neuchâtel. Max Huber, secrétaire 14 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Première victoire sur la Place fédérale La Place fédérale, sous un beau soleil, est vide mais baignée dans un froid glacial à ne pas mettre une abeille dehors. Mais à bien y regarder, il y a un petit attroupement devant une pyramide de cubes où sont col- lées des photos d’insectes, passant de la libellule aux papillons, des abeilles aux coccinelles ainsi que les inscriptions Union suisse des paysans, apisuisse, Dark Sky et enfin les Amis de la Nature à l’origine de cette pétition. Parmi les personnes présentes, je retrouve Sonia Burri-Schmassmann, présidente d’apisuisse, avec des paniers remplis de sachets de bonbons au miel et Mathias Götti, président du Bienen Schweiz (ex VDRB). Arrive un petit groupe de personnes dont deux d’entre elles enfilent une tenue d’abeille et deux autres personnes, une tenue d’apiculteur. Tout est en place pour la remise des signatures récoltées concernant la pétition « Déclin des insectes ». Vers 10 h 30 sortent du Palais Fédéral, un bon nombre de parlementaires dont Isabelle Che- valley, Regula Rytz, Adéle Thorens, Silva Semadeni, Maya Graf, Jacques Bourgeois, Bernard Guhl, Karl Vogler, Benjamin Roduit et Jean-Paul Gschwind, pour en citer quelques-uns. Ils se prêtent aimablement aux photos souvenirs et dispensent des encouragements et des remer- ciements aux personnes présentes. La présidente d’apisuisse en profite pour distribuer des petits pots de miel et des bonbons au miel pour engager la conversation avec les parlementaires. REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 15
Ces derniers retournent à leurs affaires, après nous avoir consacré du temps pour une cause qui leur est chère : le déclin des insectes et ses conséquences. Il est temps pour nous de nous diriger vers la Chancellerie de l’Etat pour remettre aux autorités les cartons remplis de signatures. C’est un véritable succès avec 165’512 signatures recueillies ! On attend avec impatience la suite qui sera donnée à cette pétition, mais une chose est sûre c’est que nous avons maintenant des appuis au sein du Conseil National et au Conseil des Etats ! Bravo et merci amis apiculteurs pour avoir, vous aussi, participé à la récolte des signa- tures ou simplement signé cette pétition. Max HUBER, Secrétaire Information concernant mellifera.ch Chères lectrices, chers lecteurs, Dans la revue de novembre/décembre 2018, figurait page 58, un article parlant de l’abeille noir Suisse, sous le titre : mellifera.ch. Ce texte devait porter un chapeau qui, lui, est resté dans les méandres de la rédaction, j’en suis navrée. Je me dois donc de vous informer que ce texte n’est en aucun cas à considérer comme une annonce, comme certaines personnes l’ont cru. Il arrive régulièrement des demandes de gens qui cherchent des abeilles noire suisse. En Suisse romande il est difficile d’en trouver et les intéressés se rabattent parfois sur les sites étrangers qui en proposent, ce que personne ne souhaite. Dans l’optique de ne pas favoriser ce genre de trafic, le comité SAR a préféré fournir les infos concernant l’association melli- fera CH pour permettre aux amateurs de se servir en Suisse. Par notre action nous ne cherchions en aucun cas à boycotter nos éleveurs de la race carnio- lienne, comme on nous l’a reproché. Comme mentionné ci-dessus, c’est plutôt pour éviter des importations non désirées, qui pourraient être néfastes. Le comité SAR est conscient que la CE-SAR (nos moniteurs éleveurs réunis) fait un super boulot de sélection depuis des dizaines d’années. Il faut en convenir, il y a 50 ans, l’apicul- ture n’était pas ce qu’elle est actuellement, et on ne remercie certainement pas assez les éleveurs pour le magnifique boulot qu’ils fournissent. Donc MERCI pour votre engagement 16 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
durant toutes ces années qui nous ont permis de trouver des abeilles agréables et à notre convenance. Nous savons que chaque détenteur d’abeilles a le droit d’élever la race qui lui convient, mais que par contre, nos éleveurs ont l’obligation d’élever des carnioliennes, puisque c’est la race qui avait été choisie en son temps pour être la plus adaptée à notre pays. Nous souhaitons juste que chacun respecte le choix de son collègue et que cela ne nuise pas aux autres. Nous avons tous le devoir de défendre la cause des abeilles sans en provoquer une guerre de race, car nous devons défendre l’ABEILLE au sens propre et à tous les niveaux. A bon entendeur ! Votre butineuse qui va tirer sa révérence et sera quitte de faire des bourdes… Rose Aubry Groupement des moniteurs éleveurs, à la recherche de l’idéal On me pose souvent la question de savoir si l’élevage et la sélection ont toujours de l’impor- tance à l’heure où la douceur emplit la plupart des ruchers et où les récoltes sont belles. On entend parler nos aïeux d’abeilles méchantes, de récoltes misérables et d’hivers catastro- phiques. Légendes ou réalités d’un passé pas si lointain ? Au cours des années cinquante, les apiculteurs ont importé des reines de tous les horizons en se disant qu’elles seraient meilleures que l’espèce indigène de Suisse. Du fait du mode de fécondation des reines, une hybridation s’est généralisée sur toutes les colonies. Des pro- blèmes de douceur, de résistance aux maladies et aux hivers rigoureux inhérents au brassage génétique non contrôlé sont apparus. Début des années soixante, Robert Bovet, président de la SAR, a demandé de l’aide. La confédération a mandaté un collaborateur du Liebefeld, Monsieur Hans Schneider. Après avoir testé différentes races, il a choisi la carnica comme étant la mieux adaptée à notre pays. Avec l’aide de Robert Bovet, il a créé le groupement des moniteurs éleveurs, puis leur a fourni une lignée par année en leur demandant de les multiplier et de les sélectionner selon les critères qu’il a établis. Ceci afin de conserver la pureté de la race originelle et de préserver les qualités naturellement fixées dans la génétique de celle-ci. Ces règles sont toujours de rigueur au sein du groupement, avec quelques perfectionnements introduits dus aux nouvelles connaissances scientifiques et aux progrès de la technique. Le groupement des moniteurs éleveurs existe donc depuis plus de 55 ans. Ses membres conservent et sélectionnent sans cesse les lignées du registre SAR. Sous la direction tech- nique de Hans Schneider, Charles Maquelin et, depuis 2017, de Mélanie Grandjean, ces sélec- tionneurs de haut vol passent des centaines d’heures chaque année à courir les stations en saison, noter les comportements de chaque colonie afin d’offrir aux apiculteurs de la SAR la meilleure abeille possible. Cette abeille se doit d’être douce, productive, résistante aux maladies, d’avoir une bonne capacité à l’hivernage tout en n’ayant pas le caractère essaimeur. REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 17
De plus, elle ne doit pas être dépensière afin de toujours avoir des réserves en cas de disette. Ce comportement est apprécié par les apiculteurs romands, composé à majorité d’amateurs n’ayant pas toujours la disponibilité d’intervenir au rucher. Le travail des moniteurs éleveurs est certes important, mais la participation de chaque api- culteur à son niveau est également essentielle. Si tous les apiculteurs d’une région travaillent avec la même race, le problème d’hybridation est grandement minimisé et les ruchers reste- ront peuplés d’abeilles de qualité. Le travail que chaque moniteur effectue dans son rucher, le temps qu’il passe sur les routes pour amener ses ruchettes en stations ou encore les nombreuses heures d’hiver où il syn- thétise ses notes prises durant la belle saison et prépare ses plans d’élevage ne sont pas rétribuées. Ainsi, tout ce travail n’est possible que grâce à la passion de la sélection de nos moniteurs, de leurs adjoints ainsi qu’au sérieux des responsables de nos stations. Grâce à ce travail titanesque, quelque sept à huit mille reines sortent de station chaque année. Les ruchers de testages sont, quant à eux, subventionnés par la confédération mais seule une centaine de reines participent à ce programme. La vulgarisation, toutefois, subsidie les cours d’élevage de reines donnés par nos moniteurs éleveurs. Ceci permet aux apiculteurs SAR de se familiariser avec l’élevage, de partager des connaissances avec les collègues du groupe d’élevage et d’obtenir de jeunes reines douces et productives pour l’année suivante. La douceur est un point essentiel au rucher : Si l’apiculteur y trouve déjà du plaisir à travailler ses colonies sans piqûre, cela évite également des ennuis avec le voisinage et les promeneurs. Ainsi, chers amis apiculteurs, je vous encourage à participer aux cours d’élevage organisés par les moniteurs de votre région afin d’y découvrir les nombreux avantages de la sélection SAR et ainsi, de participer à votre niveau au maintien et à l’amélioration de notre merveilleux cheptel. Dans un prochain article, nous parlerons plus en détail de notre travail et des challenges que nous réservent les années à venir. Alain Jufer 18 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Brevet fédéral d’apiculteur L’abeille de A à Z… en passant par C comme cuisine Les 26 et 27 octobre derniers, la deuxième classe s’est réunie à la Fondation rurale interjuras- sienne, près de Delémont, pour la fin du module « Produits api- coles ». Le premier jour a été consacré à la chimie du miel et de la cire et s’est terminé par un laboratoire de cosmé- tique à la cire d’abeille. La seconde journée, outre un cours sur les produits de la ruche, les participants ont pu exercer leur talent culinaire en préparant un repas complet au miel. Après un rappel théorique et différentes discussions de groupe, la classe s’est partagée en trois groupes : un pour l’entrée, un autre pour le plat principal et le dernier pour le dessert. Avec beaucoup d’application, chacun a pu participer à l’élaboration de son plat en sélection- nant le type de miel s’accordant au mieux avec l’aliment. Une fois les assiettes confectionnées, le repas a été partagé tous ensemble. Avec un menu digne d’un grand restaurant : • Entrée : Lamelles de poire et sa mousse de chèvre au miel sur son lit de pain d’épice grillé • Plat principal : Filet de porc rôti au miel et pistaches. Servi avec ses petits cubes de muscade au miel et son riz • Dessert : Parfait glacé au chocolat blanc et miel paré de ses tuiles au chocolat noir au miel L’occasion de se souvenir que le miel ne sert pas qu’aux tartines et peut accompagner avanta- geusement toutes sortes de plats ! Didier Bettens REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 19
apisuisse Coup d’œil rétrospectif sur 4 années de programme OQuaDu Sonia Burri-Schmassmann, présidente SAR et membre de la commission marketing apisuisse (presidence@abeilles.ch) Claudia Bregy-Eyer, présidente de la commission marketing d’apisuisse (bregy-eyer.claudia@bluewin.ch) Anja Ebener, directrice d’apiservice (anja.ebener@apiservice.ch) De 2015 à 2018, la Confédération a sou- tenu financièrement le programme des apiculteurs labellisés d’apisuisse. Un grand nombre de mesures ont été mises en œuvre au cours de ces quatre années. Elles ont contribué à faire mieux connaître le label d’or, à gagner de nouveaux apiculteurs Photo ©apiservice labellisés et à en perfectionner d’anciens. L’Office fédéral de l’agriculture a soutenu le pro- gramme label d’or d’apisuisse pendant quatre ans par le biais du programme OQuaDu (promotion de la qualité et de la durabilité dans le secteur agroalimentaire). La durée maximale de soutien possible a expiré à fin 2018. Les mesures visant à augmenter le nombre d’apiculteurs labellisés étaient diverses et ont quelque peu changé au cours des années du projet. Ont été proposés à des tarifs préférentiels (du moins à certains moments) : - des cours de perfectionnement pour apiculteurs labellisés - des articles d’apiculture (réfractomètres, brosses à abeilles, panneaux publicitaires) - des analyses de miel - les premiers contrôles d’exploitation gratuits pour nouveaux apiculteurs labellisés - des annonces et des contributions rédactionnelles dans les journaux apicoles des associa- tions régionales - des communiqués de presse dans des médias publics ou agricoles - des présentations PowerPoint pour exposer les avantages du programme label d’or - des vidéoclips en allemand - des présences dans des foires où le miel labellisé a été promu - recherche de marché (enquête sur la consommation de miel et suivi de presse) En chiffre, cela signifie pour toute la Suisse : - plus de 1’200 nouveaux apiculteurs labellisés 20 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
- plus de 1’000 participants ayant payé des cours moins chers - plus de 5’000 articles du shop plus avantageux - 450 analyses de miel à prix réduit Malgré ces chiffres impressionnants, la commission marketing d’apisuisse et l’Office fédéral de l’agriculture auraient souhaité voir un nombre encore plus important de nouveaux apiculteurs labellisés. Toutefois, même sans un nouveau soutien du gouvernement fédéral, l’objectif pour l’avenir est clair : convaincre encore plus d’apiculteurs des avantages du programme label d’or ! Swisshoney.ch La représentation de l’apiculture a été renforcée par une nouvelle plateforme informatique. www.swisshoney.ch qui s’adresse en premier lieu aux consommatrices et consommateurs. On y trouve des informations sur le miel, sa formation et les abeilles en général. Les personnes qui prêtent une attention particulière aux abeilles et à leur élevage, trouveront toutes les informations utiles. Les apicultrices et apiculteurs qui participent au programme label d’or apisuisse bénéficient d’un service gratuit de mise en ligne de leur profil personnel. Sur votre profil vous avez la possibilité de vous présenter brièvement, d’informer vos clients potentiels ou d’indiquer quels sont les produits actuellement disponibles. Les personnes inté- ressées arrivent sur votre profil en cliquant sur votre nom dans les résultats de la recherche des apiculteurs labellisés. Pour plus d’information, consulter la page : http://www.apisuisse.ch/themes/apiculteurs-labellises.html Profitez également de consulter notre nouveau site internet abeilles.ch ! Sonia Burri-Schmassmann, responsable SAR pour le label d’or REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 21
BIENENGESUNDHEITSDIENST SERVICE SANITAIRE APICOLE SERVIZIO SANITARIO APISTICO apiservice Planifier la nouvelle saison maintenant Robert Lerch, apiservice/Service sanitaire apicole (SSA), robert.lerch@apiservice.ch La planification de la saison apicole permet de nous préparer de manière optimale aux futures activités avec nos abeilles. De même, préparer le matériel nécessaire nous facilitera les différents travaux à effectuer au moment opportun durant la sai- son apicole. Les abeilles sont toujours en période de repos hivernal. Dans les régions de basse altitude, elles entretiennent déjà de petits nids à couvain. C’est maintenant le bon moment pour pla- nifier la prochaine saison apicole. En tant que nouveaux apiculteurs, nous avons appris qu’en hiver nous devons nous préparer pour la prochaine saison et nous remémorer les activités apicoles. Grâce au concept d’exploitation du SSA, c’est chose aisée pour tous les apiculteurs. Ce document vous permet de visualiser très facilement le déroulement des activités apicoles et de planifier le travail idoine (modèle de concept d’exploitation : www.abeilles.ch/aideme- moire). Les abeilles adaptent leur développement en fonction de la nature. Afin de les accom- pagner dans ce processus, le concept d’exploitation suit également ce principe et organise le travail apicole en conséquence. Vous trouvez des informations concises dans les aide-mémoire du SSA que vous pouvez facilement ouvrir dans le concept d’exploitation en cliquant sur le numéro de l’aide-mémoire correspondant. Ainsi, les activités apicoles sont faciles à planifier et le matériel nécessaire peut être préparé à temps. Ensemble, nous découvrons maintenant ces activités en suivant l’évolution de la nature. 22 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
De la perce-neige à la fleur du saule marsault Les colonies bougent. Nous vérifions que les réserves de nourriture déjà entamées durant le long et chaud automne suffisent encore jusqu’à la première miellée. En cela, l’observation aux trous de vol et le contrôle des déchets sont utiles. Le contrôle printanier nous donne un premier aperçu des colonies. Un clic - et l’aide-mémoire correspondant s’ouvre. Du muscari à la fleur du merisier Lorsque les colonies sont en bonne santé, nous trouvons du couvain à différents stades. C’est maintenant le moment de réunir des jeunes colonies en surnombre. Les abeilles âgées issues de colonies bourdonneuses doivent être soufrées. Elles ne sont plus d’aucune aide pour les colonies qui croissent rapidement. Les jeunes reines font en sorte que les colonies se déve- loppent bien. Le cadre à mâles placé près du nid à couvain s’agrandit à vue d’œil au fur et à mesure que la miellée s’intensifie. Une découpe précoce du couvain de mâles réduit la popu- lation de varroas de manière naturelle – sans chimie. Les dents-de-lion, colzas, sycomores et pommiers sont en fleurs La nature est en pleine floraison. Les différentes plantes mellifères fleurissent souvent très rapidement l’une après l’autre, voire en même temps. Les abeilles vivent maintenant au pays de cocagne. Une époque de l’année où elles peuvent s’occuper parfaitement de leurs descen- REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019 23
dants. C’est le moment idéal pour créer et entretenir facilement des jeunes colonies. Et pour que cela réussisse, je choisis les méthodes de formation de jeunes colonies dans le concept d’exploitation. Quelles sont celles que je connais ? Quelles sont celles que j’applique ? Com- ment traiter les jeunes colonies après leur création ? Je choisis les méthodes que je préfère. Les aide-mémoire me donnent l’assurance que la formation de jeunes colonies réussira. Bien- tôt la première grande période de floraison sera passée et le miel de printemps pourra être centrifugé. Châtaignier, robinier, sapin blanc Il y a de moins en moins de fleurs dans la nature. Les prairies sont fauchées et l’offre en nour- riture diminue. Ici et là s’offre encore une faible miellée. Le fait d’avoir laissé suffisamment de nourriture propre aux abeilles s’avère maintenant payant. Fondamentalement, le miel dans le corps de ruche leur appartient. Il est temps de procéder à l’évaluation des colonies, à l’entretien des jeunes colonies et au contrôle des réserves de nourriture. Dans le cas où la période sans miellée se prolonge, les colonies doivent être nourries avec de la pâte de nourrissement – ou mieux encore avec du miel issu de sa propre exploitation apicole. Seconde partie de l’année Avec la récolte du miel d’été, la période active des abeilles s’achève. Elles se préparent main- tenant pour l’hiver. Dans cette phase aussi, l’apiculteur accompagne et prend soin de ses abeilles. Le nourrissement, la lutte contre le varroa et l’hivernage sont les tâches à effectuer au cours de la seconde partie de l’année. Le concept varroa éprouvé est intégré dans le concept d’exploitation du SSA. Estimer le nombre d’acariens morts à l’aide d’un fond protégé par une grille (installée d’origine ou après-coup) permet d’identifier à temps les colonies en danger. Les mesures mises en œuvre au cours de la première partie de l’année (découpe du couvain de mâles et formation de jeunes colonies) ont déjà permis de ralentir considérablement le développement du varroa. Les colonies sont traitées en été à l’aide des diffuseurs recommandés par le SSA. En guise d’alternative, le premier traitement à l’acide formique peut également être remplacé par l’arrêt de ponte ou la 24 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 1-2 / 2019
Vous pouvez aussi lire