DÉPART COMMUNITY LES JEUNES NAGEURS SAUVETEURS SONT DANS LA COURSE APROPOS DOMINIQUE GISIN: "J'AIME LES NOUVEAUX DÉPARTS"
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* LE MAGAZINE DE LA JEUNESSE DE LA CROIX-ROUGE SUISSE #3/2015 D ÉPA RT COMMUNIT Y LES JEUNES NAGEURS SAUVETEURS SONT DANS LA COURSE APROPOS DOMINIQUE GISIN: «J’AIME LES NOUVEAUX DÉPARTS» INTERNATIONAL CONTRAINTS À UN NOUVEAU DÉPART
Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse É D I T E U R Jeunesse de la Croix-Rouge suisse CO N TA C T Croix-Rouge suisse Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne youth@redcross.ch, www.redcross.ch/youth R É D A C T I O N Julia Zurfluh Parution 3 × par année Pour ce numéro: Stefanie Bertschi, Nadine Bosshard, Nathalie Carter, Nadine Dinkelacker, Corina Futter, Julia Ebner, Mélina Gadi, Natalia Luque, Delphine Marbach, Virginie Moro, Stella Nüssli, Sonja Wenger, Anna Wolf, Galà Pankratova, Lara Zedi, Julia Zurfluh CO N C E P T G R A P H I Q U E SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch L AYO U T E T G R A P H I S M E SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch P H OTO CRS, CRS Remo Nägeli, ASS, SSS, IFRC, Ibrahim Malla I M P R E S S I O N Schlaefli & Maurer AG, Uetendorf T I R A G E 1400 ex. F, 4700 ex. A Cette publication paraît aussi en allemand. soutenu par *« R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Croix-Rouge suisse (CRS) écrit par des jeunes et pour des jeunes. Ce sont des bénévoles de toutes les organisations de jeunesse de la CRS qui choisissent les thèmes abordés, rédigent les articles et prennent les photos. Si toi aussi, tu souhaites participer à l’équipe de rédaction de «Ready», renseigne-toi auprès de Julia via l’adresse youth@redcross.ch Tu aimerais toujours être au courant de ce qui se passe à la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse? Alors deviens fan de notre groupe Facebook et échange avec des jeunes du monde entier! www.facebook.com/SwissRedCrossYouth « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Jeunesse des Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société Suisse des Troupes Sanitaires. Coming soon! En ligne dès le 15 novembre.
—3— SOM M A I R E CO M M U N I T Y —4— Les jeunes nageurs sauveteurs sont dans la course —6— CARINE FLEURY BIQUE Renaissance d’une tradition RESPONSABLE DU CENTRE D E CO M P É T E N C E S J E U N E S S E D E L A C R S —8— Décollage imminent! APROPOS — 10 — CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR Zigzaguer vers une nouvelle place Souvent un nouveau départ est synonyme d’opportuni- — 12 — «J’aime les nouveaux départs» té et de joie, même s’il est souvent accompagné d’une petite appréhension face au changement. Il l’est moins — 14 — lorsque celui-ci est contraint. Imagine-toi devoir fuir «Les montagnes sont fantastiques!» ton pays en guerre, traverser des mers et des terri- — 18 — toires hostiles dans des situations parfois périlleuses Formation continue et joyeux échanges en neuf langues et devoir tout recommencer à zéro, ailleurs. L’Europe — 26 — est secouée par un drame humain et la Croix-Rouge Un camp d’été pour jeter des ponts suisse agit, en Suisse et à l’étranger, pour tenter d’adoucir la vie de personnes traumatisées par la INSIDE CRS guerre et l’exil. Les Croix-Rouge Jeunesse des cantons — 16 — d’Argovie, Bâle et Zürich y ont pris part activement Albin Seïté – Digital Marketing Manager durant l’été et toutes les Croix-Rouge Jeunesse conti- TRUC nuent à le faire, avec enthousiasme, chaque mois. — 20 — Dans ce numéro du «Ready for Red Cross», tu pourras aussi Comment monter un projet? découvrir comment la Croix-Rouge fribourgeoise aide des personnes sans emploi à prendre un nouveau départ ou NEWS comment Dominique Gisin est toujours parvenue à — 21 — rebondir! Toujours sur le thème, des débuts relevons la DÉLÉGUÉS JEUNESSE création d’une Croix-Rouge Jeunesse en Thurgovie. — 22 — Souhaites-tu aussi prendre un nouveau départ? «Nous sommes prêts!» J’espère que ce nouveau numéro du «Ready for Red M Y S TO R Y Cross» t’en donnera l’envie! Tu peux le faire tout près de chez toi en allant t’adresser aux organisations de — 24 — Fabian Blätter jeunesse de la CRS. P R E M I E R S S E CO U R S – P E T I T S CO N S E I L S — 25 — Quand ça chauffe I N T E R N AT I O N A L — 27 — Nouveau départ après un séisme dévastateur — 29 — Force et courage face à la désolation — 30 — Contraints à un nouveau départ READY #3/2015
—4— COMMUNITY LES JEUNES NAGEURS SAUVETEURS SONT DANS LA COURSE Encore nageur ou déjà sauveteur? Voilà ce qu’on pouvait lire sur les t-shirts d’un groupe de jeunes qui participaient cette année aux Championnats suisses Jeunesse de natation de sauvetage, à Emmen. Pour Ready, Lara s’est rendue sur place et a suivi la compétition depuis le bord du bassin. PA R L A R A Z E D I * W W W. S S S - J E U N E S S E . C H Normalement, par un temps aussi plu- pionnats suisses. Néanmoins, on découvrent la teneur que peu de temps vieux, le Mooshüslibad d’Emmen devrait constate une volonté d’inclure aussi les avant le début des championnats. Cette être pratiquement désert. Mais pas ce disciplines en eaux libres. fois-ci, ils doivent sauver des otaries en week-end. En effet, 850 nageurs sauve- plastique déposées sur le fond de la pis- teurs, actifs dans 53 sections, y sont réu- Au secours des otaries cine. Il leur faut donc aller chercher les fi- nis pour se mesurer dans différentes dis- Outre les disciplines de compétition (voir gurines et les rapporter à leur chef de ciplines. Le concours, dont l’objectif est encadré), une épreuve ludique est groupe, qui les amène ensuite, sur un d’allier sauvetage et compétition, dure chaque année mise sur pied par la sec- plateau, à l’autre extrémité du bassin. deux jours. tion organisatrice. Les participants n’en Evidemment, sans rien perdre du pré- Le sauvetage, un sport de compétition L’idée d’introduire la compétition dans le monde du sauvetage n’est pas nou- velle et serait née en Australie, où la dis- cipline figure parmi les sports les plus ap- préciés après le rugby. En Suisse, la So- ciété Suisse de Sauvetage (SSS) organise tous les deux ans les Championnats suisses Jeunesse, et, chaque année, les Championnats suisses, destinés aux adultes. Les équipes sont composées de quatre à six personnes et alignent quatre sauveteurs dans chacune des épreuves. Ces dernières se répartissent en deux ca- tégories, celles qui se disputent en pis- cine et celles qui se déroulent en eaux libres. Jusqu’à présent, seules les pre- mières étaient au programme des Cham- En Australie, le sauvetage de compétition fait partie d'une des disciplines sportives les plus appréciées après le Rugby. READY #3/2015
—5— COMMUNITY LES DISCIPLINES DES CHAMPION- N AT S S U I S S E S J E U N E S S E D E N ATAT I O N D E S A U V E TA G E Voici les différentes épreuves dans lesquelles concourent les jeunes nageurs sauveteurs: 4 x 25 m relais avec mannequin Le but est de tracter un mannequin en main- tenant sa bouche et son nez hors de l’eau et de le passer au nageur suivant dans la zone de changement. La course se termine lorsque le dernier relayeur touche le mur avec une partie de son corps. 4 x 25 m relais avec corde de sauvetage Une compétition variée: lors des championnats suisses de jeunesse, les jeunes concourent dans cinq disciplines. Muni d’un harnais et d’une corde de sauve- tage, le premier nageur parcourt 25 m en nage libre. Dès qu’il a touché le mur, il est tiré cieux chargement! Grâce à la musique et sauveteurs de la SSS sont en pleine sur toute la longueur de la piscine par les aux encouragements du public, il règne forme et ils savent parfaitement com- membres de son équipe restés de l’autre côté. une ambiance détendue et bon enfant. ment réagir si un jour je devais me re- Le sauveteur suivant prend alors sa place et trouver en difficulté dans l’eau. • part à son tour. Le chronomètre s’arrête Plus qu’une simple compétition lorsque les quatre membres de l’équipe ont «C’était génial, nous avons eu beaucoup nagé. de plaisir», s’enthousiasment Eliane et Joana, de la section d’Olten. Elles font 4 x 50 m relais d’obstacles depuis longtemps partie de l’équipe et L’un après l’autre, les quatre membres de ont déjà disputé ensemble quelques l’équipe nagent 50 m en libre en passant des compétitions. Elles ont dormi sous tente. obstacles immergés. Ils doivent remonter Mais la nuit a été courte, car la section à la surface au moins une fois avant chaque d’Emmen a organisé une fête samedi obstacle. soir. «Avec le temps, nous connaissons 4 x 50 m relais avec ceinture de sauvetage aussi les membres des autres sections. Chacun des membres de l’équipe accomplit L’an dernier, nous avons participé à un une tâche différente. Le premier sauveteur camp d’entraînement à Tenero. C’est part pour 50 m en libre, le deuxième parcourt chouette de recroiser ici les gens que la même distance en palmes, le troisième nous avons rencontrés là-bas», ajoute nageur effectue les 50 m avec une ceinture de Eliane. On peut également deviner qu’ici sauvetage, qu’il transmet au dernier relayeur. «esprit d’équipe» n’est pas un concept Celui-ci doit remorquer sur 50 m le troisième vide de sens: outre les numéros de dos- équipier à l’aide de la ceinture de sauvetage. sard, les corps des nageurs sont ornés de dédicaces et autres œuvres d’art. Lancer de la balle de sauvetage La balle est lancée depuis un podium. Selon Alors que je quitte la piscine, un t-shirt les catégories, la cible, composée de cercles attire mon attention: Sans vouloir me *L A R A de 2 m, 4 m et 6 m de diamètre, se trouve à vanter, je nage déjà sans manchons. Je S O U H A I T E R A I T A S S I S T E R À U N E CO M P É T I T I O N 12 m ou à 10 m. L’équipe dispose de 2 x 2 min EN EAUX LIBRES! rentre chez moi rassurée: les nageurs pour le lancer. READY #3/2015
—6— COMMUNITY RENAISSANCE D’UNE TRADITION Comment fête-t-on dignement son 125 e anniversaire? En organisant une grande fête pour la population et une course d’or ientation! La section de samar itains de Langnau a saisi cette occasion pour f aire revivre une tradition ancienne. PA R S T E L L A N Ü S S L I * W W W. S A M A R I TA I N S . C H → J E U N E S S E «C’est l’homme qui figure sur la médaille faire revivre», explique Rolf Imhof, res- térale de sécurité, le traitement de pe- commémorative que mamie a reçue, ponsable Jeunesse de l’association ber- tites plaies ou la pose de bandages. Le comment s’appelle-t-il déjà?» Grâce à noise des sections de samaritains. Avec divertissement n’était pas en reste. Ainsi, cette question et à leur bonne réponse, succès! Plus de 300 participants venus certains postes techniques intégraient les groupes Help et leurs accompa- des quatre coins de la Suisse ont répon- des composantes ludiques. Les partici- gnants ont remporté un premier point du à l’appel et se sont réunis dans la pit- pants ont dû par exemple tester la résis- au poste de la Croix-Rouge suisse. Il toresque vallée de l’Emmental. tance d’un bandage sur un parcours s’agissait bien sûr de Henry Dunant, fon- d’obstacles. D’autres postes avaient une dateur du Mouvement international de Une course d’orientation vocation purement ludique, à l’instar de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. dans le village celui de la Croix-Rouge suisse. En l’es- Par une belle journée de juin, 62 groupes Trois catégories figuraient au choix à pace de cinq minutes, il fallait assembler ont répondu à des questions épineuses l’inscription. La première s’adressait aux et accompli différentes tâches lors d’une familles, pour lesquelles seuls les points «Samjuta», une rencontre dédiée à la des missions réussies ont été comptabili- jeunesse samaritaine. sés. La deuxième s’adressait aux enfants et aux adolescents désireux de mettre à Une tradition remise l’épreuve leurs connaissances en matière au goût du jour de secourisme, tout en s’amusant et en Lors de ces rencontres, des groupes Help se dépensant. Leur parcours s’étendait venus de toute la Suisse se réunissaient sur une distance d’environ 4 km. Ceux pour s’affronter dans une course d’orien- qui le souhaitaient pouvaient faire chro- tation et s’amuser. Issu d’une longue tra- nométrer leur temps. La dernière caté- dition au sein de l’Alliance suisse des sa- gorie était réservée aux samaritains bien maritains, ce rendez-vous avait dû être entraînés, invités à accomplir un par- suspendu en 2012 faute d’un nombre cours chronométré de 6 km. Disséminés suffisant de participants. «Nous voulions dans le village de Langnau, les postes restaurer cette tradition, et avons saisi proposaient différents défis à relever. Il l’occasion offerte par le 125e anniver- s’agissait dans la plupart des cas de tech- saire de la section de Langnau pour la nique samaritaine comme la position la- Ce bandage tient-il durant la course d'obstacle? READY #3/2015
—7— COMMUNITY Lors des postes, des connaissances de premiers secours étaient nécessaires, mais toujours de façon ludique. les sept pièces d’un puzzle pour former fort appréciés des jeunes samaritains. une croix ou un croissant rouge. Pas si Parmi les autres animations très prisées simple! Le jeu de Memory s’est révélé figuraient le rodéo à dos de taureau et la plus facile, et tous les groupes ont réussi construction d’une tour en harasses. à obtenir le maximum de points à cet Munis d’un baudrier et encordés, les exercice. participants devaient empiler les caisses pour construire la plus haute tour pos- La Société Suisse de Sauvetage était elle sible. Quant au château gonflable instal- aussi présente avec un poste à la piscine. lé dans la halle de gymnastique, il a été Sous l’œil attentif de nageurs-sauve- pris d’assaut par les plus petits. teurs, les jeunes samaritains ont mis à l’épreuve leurs compétences en nata- Après quelques années de pause, cet tion, plongée et nage avec palmes. Un événement a donc retrouvé un second ultime défi consistait à réanimer une vic- souffle. A la question de savoir si la jour- time de noyade. née lui avait plu, un enfant a répondu par un «oui» franc et vigoureux! Les mo- Une fête pour petits et grands niteurs Jeunesse et les accompagnants Un grand chapiteau permettait d’assou- des enfants ont eux aussi trouvé l’événe- vir soif et petites faims, tandis qu’un or- ment très réussi. Un moniteur a dressé chestre a assuré l’ambiance musicale. Di- un bilan des plus positifs et déclaré que verses attractions attendaient les parti- son groupe Help se réjouissait d’ores et cipants sur le terrain de l’école, où se déjà de la prochaine rencontre. • trouvait aussi Globi. Le sympathique personnage à plumes arpentait l’aire de la fête en saluant chacun. L’amusement était aussi garanti en de- *S T E L L A hors des courses d’orientation. La ludo- A AN I M É LE POST E D E LA CR O IX- R O U G E ET P EU T D É SOR M AI S FAI R E LE PUZZ L E D E L A C R O IX thèque avait mis des jeux à disposition, OU D U CR OI SSAN T L E S Y EU X F ER M ÉS . READY #3/2015
—8— COMMUNITY DÉCOLLAGE IMMINENT! Maintenance: accomplie. Cabine: rutilante. Bagages: en soute. Ceintures passagers: attachées. Equipage et pilotes: prêts à l’envol. Croix-Rouge Jeunesse de Thurgovie: parée au décollage elle aussi! PA R N A D I N E D I N K E L A C K E R * W W W. S R K-T H U R G A U. C H / J R K-TG / Enfin, ça y est! Depuis quelques mois, souvent lié à beaucoup d’idées reçues et prise au long cours, nous aurons besoin notre groupe – formé de huit jeunes de peurs, nous avons décidé de nous li- de bénévoles motivés pour nous épau- femmes aussi créatives que motivées –, a vrer au préalable à un vaste travail d’in- ler. été intronisé «comité Jeunesse de la vestigation. Croix-Rouge thurgovienne». Cette dé- Premières expériences nomination indique qu’on nous a confié Une fois que nous aurons étudié le par- Outre nos deux projets, dont nous espé- la tâche de rechercher des idées de pro- cours suivi par les demandeurs d’asile en rons un développement rapide, le pre- jets, puis de planifier et de mettre sur Suisse, nous comptons nous rendre à la mier semestre 2015 a été marqué par pied ceux qui seront retenus. Nous Fondation Peregrina, à Frauenfeld. Pour quelques événements particuliers, aux- constituons en quelque sorte l’équipage la plupart d’entre nous, la visite d’une quels l’une ou l’autre d’entre nous a eu la de ce nouvel avion prêt à s’envoler. Tout institution pour requérants sera une ex- chance de participer. Nous avons ainsi est encore tout frais pour nous, la phase périence inédite. Nous espérons en pro- pu récolter de premières expériences au de planification venant à peine de dé- fiter pour obtenir des réponses à nos sein de la Croix-Rouge. A l’occasion de la marrer. Mais le décollage est imminent! questions et pour clarifier certains points Journée des malades, Julidé a distribué avant d’attaquer les deux projets que des orchidées. Cette opération lui a per- Projets en vue dans le domaine nous envisageons de réaliser. Le premier mis de constater à quel point ce geste et de l’asile porte sur l’organisation d’une après-mi- sa visite ont contribué à égayer quelque Nos premières réunions nous ont permis di de rencontre entre des requérants et peu la vie des bénéficiaires. Elle n’est pas de lier connaissance et d’échanger nos la population suisse. Nous souhaitons prête d’oublier les rencontres faites ce impressions sur la Croix-Rouge Jeunesse. créer un espace d’échanges convivial et jour-là: «C’était très impressionnant, sur- Au fil du temps, nos rencontres ont aussi propice à un dialogue libre et passion- tout pour mon petit frère qui m’accom- mis en lumière notre intérêt commun nant. Le second projet consiste à mettre pagnait. Pour éviter de rappeler leurs pour le domaine de l’asile. En raison de la sur pied une après-midi d’activités au souffrances aux malades, nous leur situation géographique de notre canton profit d’enfants se trouvant dans un avons dit que nous venions fêter avec et du fait qu’un centre d’enregistrement centre d’hébergement. L’idée est de leur eux l’arrivée du printemps.» Le 8 mai, pour requérants se trouve dans la ville permettre de s’évader quelques heures lors de la Journée mondiale de la Croix- frontière de Kreuzlingen, le sujet s’est de leur quotidien à travers le jeu, le bri- Rouge, Gabriela et moi avons distribué presque imposé de lui-même. Dans la colage, la musique, etc. La mise en œuvre des pommes à un stand d’information à mesure où il s’agit d’un thème sensible, de ce projet s’apparentant à une entre- Weinfelden afin d’attirer l’attention des READY #3/2015
—9— COMMUNITY La Croix-Rouge Jeunesse de Thrugovie a distribué pendant la journée des malades des orchidées. passants sur la Croix-Rouge suisse. Enfin, avec Maja, nous avons participé à la fête de bienvenue organisée à l’intention des nouveaux membres de la Croix-Rouge Jeunesse de Zurich. Une manifestation de ce type n’existant malheureusement pas (encore) en Thurgovie, nos cama- rades zurichois ont eu la gentillesse de nous y inviter. Cette matinée nous a don- né l’occasion de retourner aux origines de la Croix-Rouge, notamment en nous penchant de façon approfondie sur ses Principes fondamentaux. • *N A D I N E A HÂTE D’ASSI ST E R À L’E SSOR DE LA CROIX-ROU GE JEUN ESSE T H U RGOVIE NNE . PA RT ICIPE R À Une photo presque complète de la Croix-Rouge Jeunesse de Thurgovie, UN TEL P ROJET D E PU IS SA CRÉ AT ION CONST IT U E depuis la gauche, Maja, Jael, Nadine, Nadine, Michelle. UN E EXPÉ RIE NCE PA SSIONNA NT E . READY #3/2015
— 10 — APROPOS ZIGZAGUER VERS UNE NOUVELLE PLACE Le service textile de la Croix-Rouge fr ibourgeoise permet aux ménages modestes du canton de pouvoir se vêtir à moindre frais mais également à des demandeurs d’emploi de trouver un chemin vers la réinsertion. Enquête au cœur de cette activité prospère. PA R M É L I N A G A D I * W W W. B O U T I Q U E S - Z I G Z A G . C H Dans le canton de Fribourg, la Croix- insertion professionnelle. Que ce soit au Rouge fribourgeoise met à disposition Rouge est très active dans le domaine du niveau du centre de tri ou dans les bou- une salle informatique. Deux jours et de- textile. Partout dans le canton, de nom- tiques, une grande partie du personnel mi par semaine, la collaboratrice, spécia- breux containers permettent aux parti- engagé est envoyé par le Service public liste pour les recherches d’emploi est culiers de faire don de leurs anciens vête- de l’emploi du Canton (SPE). présente pour apporter son aide aux bé- ments. Suite à la collecte, ces vêtements néficiaires. Les stagiaires y viennent en sont envoyés au centre de tri à Rosé puis Ce partenariat avec l’Etat de Fribourg est général une journée par semaine pour revendus à petits prix dans les quatre bénéfique pour la Croix-Rouge, qui peut mettre à jour leur dossier de candidature boutiques de seconde main à Fribourg, ainsi trouver du personnel et pour le et se consacrer pleinement aux re- Bulle, Châtel-Saint-Denis et depuis peu à Canton, qui peut proposer aux deman- cherches d’emploi. Bösingen. Les invendus de ces boutiques deurs d’emploi un programme d’emploi ne sont pas perdus puisqu’ils atterrissent temporaire (PET). Cette mesure de réin- Aline Schaer s’occupait jusqu’à peu d’ai- à la Friperie de Praroman où ils sont ven- sertion dure trois mois et peut être pro- der ces employés à faire leur dossier et dus à des prix encore plus modestes. longée pour la même durée. Tout au les conseillait dans leurs recherches. long de leur stage, les demandeurs «C’est une expérience très enrichissante De la collecte de vêtements à la revente d’emploi sont suivis et encadrés par des et variée puisque les profils sont très di- dans les boutiques Zig-Zag, de nom- professionnels de la Croix-Rouge fri- vers: du jeune avec peu d’expérience au breux employés sont nécessaires pour bourgeoise. cinquantenaire licencié après de nom- permettre aux divers foyers du canton breuses années dans la même entreprise de bénéficier de ces vêtements de se- En parallèle de leur travail dans les bou- et pour qui l’utilisation de l’informatique conde main. tiques et au centre de tri, dont l’encadre- peut parfois être problématique», ment est assuré par les vendeuses, les confirme Aline. «Cette expérience a été La Croix-Rouge a décidé en plus de faire gérantes et les responsables du centre, très valorisante surtout grâce au contact de ce service un tremplin pour les de- les stagiaires sont également coachés humain et aux échanges. Une des mandeurs d’emploi. Avec le soutien du par une collaboratrice Croix-Rouge pour grandes difficultés que j’ai rencontrée a Service public de l’emploi, la Croix- leurs recherches d’emploi. été de réussir à instaurer un rapport de Rouge permet ainsi à des personnes au confiance avec ces bénéficiaires qui ne chômage de retrouver une occupation, Afin de leur faciliter un retour à la vie ac- sont pas toujours disposés à ce qu’on les un encadrement et un chemin vers la ré- tive et grâce à l’aide du SPE, la Croix- aide. Mais, lorsque le contact était établi, READY #3/2015
— 11 — APROPOS La boutique Zig-Zag est bien située dans la ville de Fribourg. ce fut une grande satisfaction de voir qu’en changeant de petites choses cela pouvait faire une grande différence.» Alice Castella a repris ce poste en juin 2015. «J’ai aussi rencontré des pro- blèmes face au manque de motivation de certains participants qui, souvent, ne Alice (à gauche) et Aline (à droite) vivent dans le cadre de leur travail avec des personnes en recherches d'emploi de très beaux moments. voyaient pas immédiatement l’intérêt d’un tel encadrement. Cependant, ce qui fait de ce travail une expérience très en- richissante est la rencontre avec des per- sonnes très motivées. Je me souviens par exemple, d’une femme qui initialement ne voulait pas retravailler son Curriculum Vitae car elle le détestait. Mais, en chan- geant quelques éléments, en faisant par exemple une nouvelle photo ou en mo- difiant la couleur de la police, elle a redé- couvert ce document avec beaucoup d’enthousiasme et a fini par l’adorer. Le simple fait de refaire son dossier lui a alors redonné une grande motivation pour retrouver un emploi», se souvient Alice. A travers son programme, la Croix- Rouge fribourgeoise offre donc un nou- veau départ et un soutien précieux pour les demandeurs d'emploi de tout le can- *M É L I N A ton. • E ST AD M I R AT I V E D E L'OR G A N IS AT IO N D U SE R V I CE T E X T IL E. READY #3/2015
— 12 — APROPOS «J’AIME LES NOUVEAUX DÉPARTS» La skieuse Dominique Gisin vient de mettre un terme à sa carr ière de sportive d’élite. Jamais à cours de projets, la sportive se réjouit de la nouvelle vie qui s’offre à elle. Fortes de milliers de départs en haut des pistes mais aussi de recommencements suite à ses nombreuses blessures, la nouvelle ambassadr ice de la Croix-Rouge suisse en connaît un rayon sur les «starts». PA R D E L P H I N E M A R B A C H * W W W. D O M I N I Q U E G I S I N . C H La nouvelle ambassadrice de la Croix-Rouge suisse, Dominique Gisin, a visité un projet en Bolivie. READY #3/2015
— 13 — APROPOS Qu’est-ce qui t’a décidé à commencer Est-ce que c’était une décision As-tu des conseils à donner aux une carrière de skieuse d’élite? difficile de mettre un point final à ta jeunes (et moins jeunes) qui se carrière? trouvent à des moments de leur vie Dominique: C’est la passion! J’adore le ski. où ils doivent «recommencer»? C’est dans la famille, d’ailleurs. On passait Dominique: J’étais sereine. C’était plus facile nos week-ends sur les pistes. Quand j’ai pour moi à cause de toutes mes blessures. A Dominique: Il faut se fixer des petits buts pour compris que je pourrais en faire mon métier, 15 ans déjà, les médecins m’avaient prévenue atteindre l’objectif final et les mettre par écrit j’ai foncé. Lors de mes premières courses, qu’avec mes genoux, le sport d’élite serait sur une feuille, affichée bien en évidence. Il j’allais vite et… voilà! Un pas après l’autre! compliqué. J’avais alors toujours un plan B, un faut aussi accepter qu’il y ait des mauvais plan C. Ça m’a aidé. Mais c’est quand même jours et se réjouir des bons jours. Et ne pas Tu as souvent été blessée. Comment un grand changement, une nouvelle vie. Ce oublier de se récompenser lorsqu’on passe as-tu réussi à recommencer après ces n’est pas facile. une étape. Au fond, je pense que le plus longues périodes de doutes? important est de toujours savoir pourquoi on Quels sont tes plans? se bat. Seules la passion et la motivation Dominique: J’aime les nouveaux départs! comptent. Avec elles, plus rien n’est difficile! • Même si c’était dur, j’ai tout de suite considé- Dominique: J’ai commencé un Bachelor de ré les nouveaux départs comme une opportu- physique à l’EPFZ en septembre 2015 et je nité pour s’améliorer. Comme c’est dans mon suis aussi une formation pour devenir pilote caractère, ce n’était pas très difficile. J’étais d’avion. Par ailleurs, on me propose toujours motivée pour le ski. Concrètement, je me de nouveaux projets. Je n’ai pas le temps de fixais des petits objectifs chaque jour. Et je m’ennuyer! suivais le planning. Plus jeune, je voulais sauter les étapes, j’ai dû apprendre la pa- Tu es la nouvelle ambassadrice de la tience. Croix-Rouge suisse (CRS). Pourquoi avoir accepté cette nouvelle mis- Au départ de la descente à Sotchi, en sion? haut de la piste juste avant de t’élancer, à quoi as-tu pensé? Dominique: La CRS m’avait déjà approchée il y a deux ou trois ans mais je ne pouvais pas Dominique: J’étais très tendue; je savais que accepter à ce moment-là car je voulais c’était ma dernière chance pour réussir dans m’investir vraiment. On est resté en contact. une grande course. Je voulais absolument Je savais que si je voulais m’engager dans saisir cette chance! Mais je me souviens aussi l’humanitaire, ça serait pour la CRS car c’est avoir pensé «Ah non, c’est trop dur!» A la fin une société qui me tient à cœur pour son de ma carrière, à cause de toutes les bles- histoire, ses traditions et ses valeurs. Elle me sures, me mettre dans un état d’esprit qui me correspond. permettrait d’aller vite me demandait beau- coup d’énergie. Oublier les soucis, prendre Il y a peu, je suis partie en Bolivie avec la CRS des risques pour se lancer «plein gaz», il faut pour rendre visite à des projets qu’elle mène de la force pour ça. Même si j’adorais le ski, sur place. Ce fut inoubliable! J’ai été boule- mon corps m’avertissait qu’il ne pourrait plus versée par les problèmes quotidiens des continuer longtemps. C’était une vraie indigènes. Des choses simples pour nous mais bataille. Mais j’ai réussi à Sotchi. C’était très qui, à 3500 m d’altitude, s’avèrent très spécial. compliquées. Les maisons n’ont pas de chauffage, se laver chaque jour est impossible à cause du froid. Les distances sont grandes entre les villages, sans parler de l’état des routes! Il est difficile de consulter un médecin et de s’approvisionner en nourriture. La motivation des jeunes Boliviens m’a impres- sionnée; ils veulent réellement faire bouger les choses sur place! Et j’ai ressenti que la CRS *D E L P H I N E s’efforçait au quotidien d’améliorer la situa- AD M I R E LA T É N ACI T É E T L’AT T I T UD E TO U J O U R S P O S IT IVE D E D OM I N I QUE G IS IN . tion des indigènes. READY #3/2015
— 14 — APROPOS «LES MONTAGNES SONT FANTASTIQUES!» La f ondation swisscor a invité des enf ants issus d’une région comptant parmi les plus pauvres d’Europe de l’Est pour la der nière édition d’un camp médicalisé de deux semaines en Suisse. De jeunes bénévoles de la Croix-Rouge suisse (CRS) leur ont proposé un programme de loisirs var ié. Galà a visité le camp pour «Ready» et nous livre ses impressions. PA R G A L À PA N K R ATO VA * W W W. S W I S S CO R . C H J’arrive au camp le matin, peu après 9 h. n’avait encore jamais pris l’avion. Son lit leurs foyers, où le personnel d’encadre- Réveillés depuis longtemps, les enfants est également un objet d’émerveille- ment s’attache à rendre leur vie la plus sont tous à leurs jeux. Cette année, la ment: «Les draps sont si propres et douce possible. fondation swisscor a invité 69 enfants doux!» moldaves à Mels, dans le canton de Vasile enseigne le français depuis 28 ans Saint-Gall. Dans leur pays, ces enfants Ces enfants vivent dans la précarité, et ils dans un foyer à Hîncești, une petite ville âgés de 9 à 13 ans vivent dans la pauvre- n’ont pas l’habitude de porter des habits située à 33 km de Chisinau. Au camp, il té, et nombre d’entre eux souffrent en neufs. Certains ont été abandonnés par assure l’encadrement de onze enfants. outre de problèmes de santé. Ils sont is- leurs parents ou sont orphelins. Ils ont «En Moldavie, peu de jeunes sont dispo- sus de huit foyers répartis aux quatre ainsi trouvé une nouvelle famille dans sés à travailler dans une école ou un or- coins de la Moldavie. Des accompa- gnants et des interprètes moldaves les entourent. Au camp swisscor, chaque enfant bénéficie d’une visite médicale et d’un examen dentaire avant de recevoir les soins dont il a besoin. Parlant le russe, j’ai pu m’entretenir avec ces petits va- canciers et leurs accompagnants. Pour la première fois en Suisse Krina est originaire de Kozhushna, un vil- lage situé à 16 km de Chisinau, la capi- tale moldave. Elle aime faire de la pein- ture, chanter et danser, ou encore réciter des poèmes en anglais. «Au camp, tout me plaît, s’enthousiasme-t-elle, j’ai ado- ré les excursions à la montagne et au zoo!» Ce séjour à l’étranger constitue une première pour cette fillette, qui L'activité préférée des enfants pendant leurs loisirs: faire la course avec les tracteurs. READY #3/2015
— 15 — APROPOS Les jeunes bénévoles de la Croix-Rouge suisse ont organisé le programme d'activités pour les enfants moldaves. phelinat. Outre l’absence de moyens fi- des disputes, l’ambiance est dans l’en- nanciers, nos foyers manquent de per- semble joyeuse et amicale. sonnel jeune. Que deviendront les enfants si les centres d’accueil ferment?», Le repas terminé, les enfants répètent les s’inquiète-t-il. numéros du spectacle qui sera présenté aux donatrices et donateurs de swisscor Joie et enthousiasme trans- le jour de leur visite. Ces deux semaines cendent la barrière des langues de vacances en Suisse resteront sans au- Les jeunes bénévoles de la Croix-Rouge cun doute longtemps gravées dans leur mettent tout en œuvre pour permettre mémoire, tout comme dans celle des bé- aux enfants de s’évader de leur quoti- névoles qui ont participé à ce camp riche dien et leur offrir un séjour mémorable. en expériences et émotions. • Le repas de midi me fournit l’occasion de leur parler. «Le défilé de mode a rem- porté un vif succès. Ils ont confectionné des vêtements avec du papier journal, et les garçons ont participé avec autant d’enthousiasme que les filles!», té- moigne Claudia. Mais comment commu- nique-t-on avec des enfants dont on ne parle pas la langue? Pour Hala, aucun souci: «On arrive toujours à se com- prendre! En dépit de la barrière linguis- tique, les enfants se sont dès le début in- vestis à fond dans toutes les activités.» Quant à son collègue Arthur, c’est en plein air qu’il préfère jouer avec les en- fants. Il observe avec intérêt leur com- portement en groupe et, s’il y a parfois READY #3/2015
— 16 — INSIDE CRS ALBIN SEÏTÉ DIGITAL MARKETING MANAGER Les premiers pas de la Croix-Rouge suisse dans le domaine du Marketing digital, ont aussi été les premiers d’Albin Seïté en Helvétie. Cette opportunité a été le début d’une belle expér ience commune de co-création. Rencontre avec Albin, manager du marketing digital, qui nous ouvre les portes de son monde – presque – sans limites. R A P P O R T PA R N ATA L I A L U Q U E * W W W. R E D C R O S S . C H Au commencement d’un parcours de vie non lucratif. Nouveau coup de pouce du destin: à la recherche Lorsque j’avais une vingtaine d’années, j’étais en pleine remise d’une opportunité de travail, l’ouverture de poste en tant que en question. Ma passion pour l’informatique a alors été une Digital Marketing Manager à la Croix-Rouge suisse est parue évidence pour moi. En effet, depuis très jeune, j’ai commencé à au bon moment! Mon arrivée en Suisse a alors été synonyme créer des blogs et sites internet, animer des communautés et à de beaucoup de bouleversements: changement de pays, de être actif sur la toile. Je me suis alors renseigné sur les possibili- langue, de marché du travail et d’environnement social. De tés de formation dans le domaine. C’est ainsi qu’un peu par grandes nouveautés qui ont été très bénéfiques pour moi. chance, j’ai intégré la 2ème volée du Bachelor Référenceur et Ré- dacteur web au sein de l’IUT de Mulhouse. A partir de là, j’ai di- Mon arrivée en Suisse rectement été employé par une des entreprises fondatrices du Au début, j’avais un peu peur de ce changement d’environne- Bachelor et ma carrière dans le marketing digital était lancée! ment. Mais arrivé à Berne, je me suis vite rendu compte que Voilà maintenant 6 ans que je vis ma passion au quotidien. c’est une ville dynamique et très ouverte qui offre une grande proximité avec la nature. Je trouve super qu’on m’ait si bien ac- Cette carrière est un perpétuel renouvellement. Il y a toujours cueilli, aidé et permis de m‘intégrer. Le challenge linguistique de nouveaux terrains d’exploration. Dès 2010, en plus du tra- n’était pas gagné d’avance. Après des cours intensifs d’alle- vail de référencement fait au sein de l’entreprise, j’ai élargi mand, une pratique assidue et un grand soutien de mes col- mon terrain de jeu vers l’éducation. Je suis alors devenu profes- lègues – une super équipe, patiente et prête à me faire seur intervenant pour cette même formation que j’avais suivie confiance – j’ai amplement amélioré mon expression et com- quelques années auparavant. C’est une expérience formi- préhension. dable. Un deuxième tournant dans ma découverte de nou- veaux territoires a été il y a deux ans, lorsque j’ai décidé de re- En gardant le cap après des moments difficiles j’ai réussi à trou- joindre ma fiancée en Suisse à Berne et que j’ai commencé à ver ma voie. Je fais maintenant un métier que je sais faire, dans travailler à la Croix-Rouge suisse (CRS). un environnement qui me procure une grande satisfaction personnelle, tout en apportant mon aide. Un nouveau départ Sur le plan professionnel, je voulais changer, ne plus être en Un domaine en pleine expansion agence où tout était toujours et uniquement axé sur la renta- Le webmarketing, c’est-à-dire la visibilité et promotion faite bilité, donner un nouveau sens à mon travail. J’ai alors cherché par le biais d’internet, est relativement récent. Au départ, dans ce qui existait dans le domaine des ONG et organisations à but les années 2000, il fallait tout inventer. Mais durant les 10 der- READY #3/2015
— 17 — INSIDE CRS Albin Seïté a fait de sa passion son travail. nières années, l’activité a pris une importance phénoménale, compétences variées et pour cela, j’aime ce métier. C’est tous secteurs confondus. Toutefois, selon les régions géogra- comme être face à une toile blanche sans cadre ni limites. Il phiques, la place consacrée au marketing digital est encore re- faut dessiner, faire quelque chose de cohérent sans toujours lativement variable. connaître l’étendue des possibilités. A la Croix-Rouge suisse, il s’agit d’aider les différents départe- Je ne changerais pour rien au monde ma super expérience au ments à trouver leurs marques sur internet et à tirer profit des sein de la CRS! • canaux disponibles. On prend le temps de faire les choses cor- rectement, avec une vision plus à long terme que dans une so- ciété purement commerciale. Mes objectifs et responsabilités sont de faire en sorte que la CRS soit le mieux représentée pos- sible en ligne. Je suis également sollicité pour la gestion de données et l’apparence des différentes newsletters que nous envoyons. La CRS est une institution reconnue, et ça joue clai- rement en notre faveur. Mais, avec les nouvelles technologies, rien n’est acquis. L’enjeu principal est de se placer en tant que pionniers sur les canaux digitaux et de profiter d’une visibilité que les autres organismes à but non lucratif n’ont pas encore. Il y a de belles choses à faire! C’est un métier où il faut allier des READY #3/2015
— 18 — APROPOS FORMATION CONTINUE ET JOYEUX ÉCHANGES EN NEUF LANGUES Femmes-Tische permet à des f emmes de se rencontrer dans un cadre pr ivé pour discuter entre elles dans leur langue mater nelle et poursuivre ainsi leur f ormation en toute simplicité. Pour «Ready», Cor ina s’est entretenue avec Ana Pellegr ino, responsable du centre Femmes-Tische à la Croix-Rouge zur ichoise. PA R CO R I N A F U T T E R * W W W. F E M M E S T I S C H E . C H / Autonomisation des femmes Rouge zurichoise et s’occupe des dis- l’éducation. Les principaux sujets abor- «Rien de tel que de pouvoir converser tricts d’Affoltern, Andelfingen, Dietikon, dés pendant ces tables rondes sont par avec d’autres femmes dans sa langue Horgen et Winterthour. Femmes-Tische, exemple «Prêt pour l’école enfantine», maternelle», remarque Ana Pellegrino littéralement «tables de femmes», est un «L’école dans le canton de Zurich» ou «La en m’expliquant le concept de Femmes- programme national d’intégration et de puberté». Une rencontre dure 2 à 3 Tische. Coordinatrice et responsable ré- santé auquel différents prix ont été dé- heures et est suivie d’un moment convi- gionale Femmes-Tische pour le canton cernés. S’articulant autour de trois axes vial avec café et petits gâteaux, où sou- de Zurich, elle travaille pour la Croix- principaux – la santé, la prévention et vent les conversations reprennent de l’éducation –, il compte 24 centres régio- plus belle. Les femmes se familiarisent naux répartis dans toute la Suisse et diri- ainsi avec l’échange, la discussion et gés par des organisations de soutien li- l’écoute active. «D’abord l’effort, puis le cenciées. S’il s’adresse principalement réconfort», dit Ana Pellegrino en riant. aux migrantes, les Suissesses y sont éga- lement les bienvenues. En effet, outre les Ce sont les participantes qui organisent tables rondes qui se déroulent dans une les tables rondes: elles décident entre des langues d’origine, Femmes-Tische elles quand et chez qui elles se rencon- organise aussi des rencontres intercultu- treront. Les enfants sont toujours les relles. Celles-ci ont lieu en allemand, en bienvenus, tout comme les messieurs, français et en anglais. «Femmes-Tische du reste. «Mais ces derniers ne se bous- renforce le pouvoir des femmes en favo- culent pas au portillon», explique Ana risant leur autonomie», souligne Ana Pellegrino. D’autant plus que, parallèle- Pellegrino. ment à Femmes-Tische, il existe un pro- gramme similaire qui s’adresse aux Education, café et petits gâteaux hommes: le «Forum des Pères». Préci- Dans le canton de Zurich, les rencontres sons que toutes les réunions se font en Femmes-Tische remplissent un mandat présence d’une animatrice spécialement éducatif du département cantonal de la formée. C’est elle qui est responsable de Ana Pellegrino est la coordinatrice de Femmes-Tische au formation et de la jeunesse – pas éton- mener les débats et d’apporter le maté- sein de l'Association cantonale de Zurich. nant dès lors que l’accent soit mis sur riel nécessaire. READY #3/2015
— 19 — APROPOS Femmes-Tische est un programme de préven- tion et de santé national licencié, créé par l’atelier pour la communication Wirth & Weiss Durant les rencontres Femmes-Tische, les mères et les pères peuvent échanger sur des questions Schweiz en 1996. Plus de 9000 femmes éducatives ou de santé. participent chaque année aux tables rondes Femmes-Tische en Suisse et au Liechtenstein. Animatrice – un trait d’union A ce jour, la Croix-Rouge zurichoise Le programme est devenu une association entre deux cultures compte 22 animatrices Femmes-Tische. indépendante en mars 2015 sous le nom de «L’animatrice n’est pas une spécialiste», Les discussions se déroulent en neuf «Femmes-Tische et Forum des Pères». Deux précise Ana Pellegrino. Elle est formée langues différentes: allemand, espagnol, des 29 centres régionaux sont gérés par exclusivement pour animer les débats et portugais, albanais, bosniaque, russe, les Croix-Rouge soleuroise et zurichoise. créer une ambiance sympathique entre tigrigna (Erythrée), turc et tamoul. Ana Depuis peu, le Siège de la CRS est également les participantes. «Pour cela, il faut Pellegrino recherche toujours active- représenté au sein du comité de l’association. qu’elle sache éveiller leur intérêt dès le ment de nouvelles animatrices motivées. début.» Elle doit notamment poser les Les femmes intéressées peuvent s’an- WWW.FEMMESTISCHE.CH bonnes questions et s’assurer que noncer en écrivant à youth@redcross.ch. chaque participante puisse prendre la «Ready» fera suivre. • parole, étant entendu qu’il n’y a pas de mauvaise réponse. «Chaque contribu- tion est importante, car il s’agit de trou- ver une solution ensemble», insiste Ana Pellegrino. L’animatrice doit être impar- tiale et connaître les deux cultures en présence. Autrement dit, elle parle la langue des participantes, ainsi que le français ou l’allemand, elle est bien inté- grée en Suisse et y possède un bon ré- seau. A même de conseiller les femmes, elle les encourage à prendre des initia- tives personnelles. En outre, elle peut leur donner les adresses de spécialistes et de services ad hoc. L’animatrice s’ef- *CO R I N A force surtout de faire en sorte que les C H E Z F E M M E S -T I S C H E , CO R I N A A A P P R I S Q U E L A F O R M AT I O N CO N T I N U E N E CO N N A I S S A I T PA S femmes se sentent bien et aient envie de DE BARRIÈRE LINGUISTIQUE. revenir participer à une table ronde. READY #3/2015
— 20 — TRUC COMMENT MONTER UN PROJET? Le lancement d’un projet s’apparente à un long voyage en mer: seule une préparation minutieuse permet d’éviter le naufrage. Dino Beerli, Senior Project Manager à la Croix-Rouge suisse, indique les points à respecter pour éviter les écueils et arr iver à bon port. PA R A N N A W O L F Tenir le cap Navigation Avant d’entamer un voyage, il convient de se fixer une Avant de larguer les amarres, il importe d’établir une planifica- destination précise. Il faut aussi savoir ce qu’on veut et si le but tion rigoureuse. Réalisez une feuille de route, que vous suivrez en vaut la peine. Si vous envisagez de lancer un nouveau projet au plus près. Répartissez les tâches et procédez à une évalua- au sein de votre Croix-Rouge Jeunesse, il faut donc réfléchir tion des coûts. Estimez le temps que vous pourrez consacrer au avec soin aux tenants et aboutissants. Que souhaitez-vous projet dans le cadre de votre engagement bénévole. Et grâce réaliser? Pensez toujours aux bénéficiaires de votre projet: qu’il au Mouvement Croix-Rouge, profitez des expériences d’autres s’agisse de seniors, de requérants d’asile ou d’enfants, tous ont bénévoles: cernez les difficultés potentielles et les points dont il leurs propres attentes. En les associant à la planification et en faut tenir compte. Peut-être un projet similaire existe-t-il dans notant leurs idées, il vous sera facile de les intégrer dès le début votre région? à votre projet. Equipage Toutes voiles dehors En dépit des contraintes imposées par une planification Mettre un navire à l’eau requiert une énergie considérable. Il minutieuse, n’oubliez pas l’essentiel: prenez du plaisir! Voguer est essentiel d’instaurer une collaboration constructive au sein de conserve pour réaliser quelque chose d’unique constitue de votre équipe, afin que tous tirent à la même corde. Si une expérience mémorable pour tous les participants. Si vous chacun est motivé, la mise à l’eau se fera avec succès. La êtes animés par les mêmes aspirations, vous saurez transfor- communication revêt une importance de premier plan. mer les obstacles en défis et triompher de n’importe quel Consultez-vous et jouez la carte de l’ouverture. Vous aiguiserez monstre marin! ainsi l’intérêt autour de vos futures activités. READY #3/2015
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