Sciences de la vie et de la Terre - SVT - La pédagogie inversée en SVT et l'appropriation de la démarche scientifique par les élèves ...
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Master 2 MEEF Sciences de la vie et de la Terre – SVT Année universitaire 2017 – 2018 Mémoire professionnel La pédagogie inversée en SVT et l’appropriation de la démarche scientifique par les élèves Tocquard Kévin Site ESPE : Université de Cergy-Pontoise
Remerciements Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier l’équipe de formateurs de l’ESPE, M. Christian BREBAN, M. Sébastien CHERRE et Mme Christine PERES, le responsable de la formation M. Christophe GUEGO ainsi qu’au secrétariat du Master MEEF Mme Nora ALLAIN, pour leur soutien, leurs conseils et leur disponibilité tout au long de ces deux années de formation. Je remercie également chaleureusement l’équipe de direction du Lycée International, Mme Isabelle NEGREL, Mme Isabelle MELLET et Mme Barbara CHAPPE-ROBERT pour leur bienveillance à mon égard. J’adresse mes plus grands remerciements à Mme Haude LE BIHAN, pour l’ensemble de ses nombreux conseils ainsi que sa grande disponibilité, pour sa bienveillance et son enthousiasme communicatif. Je souhaite remercier l’ensemble de l’équipe d’enseignants de SVT du lycée international pour leur soutien quotidien et pour avoir rendu cette année de stage si agréable. Nos nombreux échanges m’ont permis de développer un certain recul indispensable à notre pratique. Je remercie enfin, pour le laboratoire de SVT, Mme Christelle LADJIMI et Mme Laëtitia FAURE pour m’avoir permis d’effectuer des travaux pratiques dans les meilleures conditions.
Résumé Résumé La pédagogie inversée est une pratique qui consiste à repenser les temps de travail en classe et en dehors. Les élèves ont alors accès, souvent grâce à des plateformes numériques, à des contenus en ligne à visionner avant la classe, ce qui permet ensuite de travailler certaines compétences pendant la classe. Cependant, en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), l’acquisition des connaissances se fait grâce à des expériences en classe et l’utilisation du réel. Ce mémoire se concentre alors sur l’interaction entre la classe inversée et la démarche scientifique. Pour cela, deux possibilités testées en classe de 3ème sont proposées. Les avis des élèves de cette classe, ainsi que des enseignants de SVT ont été recueillis vis-à-vis de cette pratique pédagogique et montre une augmentation de la motivation des élèves vis-à-vis de l’enseignement.
Abstract Abstract Flipped Classroom is an instructional strategy in which work in classroom and outside are modulated. Students have an access on a digital plateform to online content outside the classroom, and work alternative competence in class. However the construction of knowledge is by experiences and the use of concrete material in sciences. This work focuses on the interaction between flipped classroom and scientific method. In order to do this, two ways of work are presented in the French “3ème” class level. Student’s and science teacher’s opinions were also collected concerning this instructional strategy. It shows an increase of student’s motivation for education.
Liste des figures et tableaux Liste des figures et tableaux Figure 1. Infographie illustrant les objectifs pédagogiques de la classe inversée. Figure 2. La pyramide de Bloom inversée (Lebrun et al., 2015). Figure 3. Les types de classes inversée (Lebrun et al., 2017). Figure 4. Schéma représentant le lien entre la classe inversée et le cycle de Kolb. Figure 5. Modèle de classe inversée proposé par l’université de Queensland, Australie. Figure 6. Projection de pratique de la pédagogie inversée pour les enseignants qui ne pratiquent pas. Figure 7. Durée de pratique de la pédagogie par les enseignants de SVT. Figure 8. Raisons de l’utilisation de la pédagogie inversée par les enseignants de SVT. Figure 9. Champs disciplinaires sur lesquels est appliquée la pédagogie inversée. Figure 10. Les supports utilisés par les enseignants pour la partie hors de la classe. Figure 11. Le ressenti des enseignants sur la motivation des élèves lors de l’arrivée en classe. Figure 12. Schéma de la progression en classe inversée. Figure 13. Graphique présenté aux élèves synthétisant leurs réponses à l’hypothèse de l’étape 1. Figure 14. Grille d’évaluation de l’évaluation sur l’expérience de la greffe réalisée sur une acétabulaire. Figure 15. Résultats des classes de 3ème lors de l’évaluation sur l’expérience de la greffe réalisée sur une acétabulaire. Figure 16. Exemple de réponse d’un élève sur son ressenti de sa motivation. Tableau 1. Pratique de la classe inversée en fonction du type d’établissement. Tableau 2. Proportion d’enseignants pratiquant les différents types de pédagogie inversée.
Sommaire Sommaire Introduction ............................................................................................................................. - 1 - Synthèse bibliographique ......................................................................................................... - 3 - 1. Concept de classe inversée ...................................................................................................... - 3 - 2. De la classe inversée aux classes inversée ............................................................................... - 5 - 3. Limites du concept ................................................................................................................... - 8 - Matériel et méthodes ..............................................................................................................- 10 - 1. Questionnaire adressé aux enseignants de SVT .................................................................... - 10 - 2. Expérimentation en classe de 3ème......................................................................................... - 10 - 2.1. La classe et le programme ............................................................................................. - 10 - 2.2. Les outils numériques à disposition ............................................................................... - 10 - 3. Analyse statistique des questionnaires ................................................................................. - 11 - Résultats et discussion ............................................................................................................- 12 - 1. La pédagogie inversée et les enseignants de SVT.................................................................. - 12 - 1.1. Pratique selon les répondants ....................................................................................... - 12 - 1.2. Types de classes inversées pratiquées par les enseignants en SVT .............................. - 15 - 1.3. Ressenti des enseignants de SVT sur les effets de la classe inversée ........................... - 16 - 2. Mise en pratique de la pédagogie inversée dans une classe de 3ème..................................... - 18 - 2.1. Introduction de la pédagogie inversée aux élèves......................................................... - 18 - 2.2. Première étape .............................................................................................................. - 20 - 2.2.1. Avant la classe ....................................................................................................... - 20 - 2.2.2. Pendant la classe ................................................................................................... - 20 - 2.3. Deuxième étape ............................................................................................................. - 22 - 2.3.1. Avant la classe ....................................................................................................... - 22 - 2.3.2. Pendant la classe ................................................................................................... - 22 - 2.4. Appropriation de la démarche scientifique par les élèves en pédagogie inversée ........ - 23 - 2.5. Ressenti des élèves quant à la pédagogie inversée ....................................................... - 26 - Discussion générale et perspectives .........................................................................................- 28 - 1. La démarche scientifique ....................................................................................................... - 28 - 2. Le ressenti des élèves et des enseignants .............................................................................. - 29 - Conclusion ..............................................................................................................................- 30 - Références bibliographiques ....................................................................................................- 31 - Annexes ..................................................................................................................................- 33 - Annexe 1 : Questionnaire à destination des enseignants de SVT .................................................. - 34 - Annexe 2 : QCM destiné aux élèves lors de l’étape 1 .................................................................... - 39 - Annexe 3 : Activité effectuée en classe lors de l’étape 1 ............................................................... - 41 - Annexe 4 : QCM destiné aux élèves lors de l’étape 2 .................................................................... - 42 - Annexe 5 : Activité effectuée en classe lors de l’étape 2 ............................................................... - 43 - Annexe 6 : Evaluation .................................................................................................................... - 44 - Annexe 7 : Questionnaire adressé aux élèves sur la classe inversée. ............................................ - 45 -
Introduction Introduction Dès le début de mon stage au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye (78) où j’ai en charge des classes de 4ème et de 3ème, je me suis confronté à différentes méthodes pédagogiques aboutissant à un même résultat. Parmi ces méthodes pédagogiques, une pratique récente semblait particulièrement prometteuse : la classe inversée (ou pédagogie inversée). Cependant, dans sa définition première, elle peut sembler contradictoire avec une science expérimentale comme les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) où la découverte des notions se fait au travers de l’utilisation du réel. Voici une définition proposée par l’université de Vanderbilt à Nashville, Tennessee, dans sa version traduite (Lebrun et al., 2015) : « Le concept de classe inversée décrit un renversement de l’enseignement traditionnel. Les étudiants prennent connaissance de la matière en dehors de la classe, principalement au travers de lectures ou de vidéos. Le temps en classe est alors consacré à un travail plus profond d’assimilation de connaissances au travers de méthodes pédagogiques comme la résolution de problèmes, les discussions ou les débats ». Selon cette définition et au sein de discussions avec des collègues, nous nous sommes instinctivement interrogés sur les différences dans l’appropriation des connaissances par les élèves soit au travers des vidéos, soit par des expérimentations en classe. Et c’est ainsi qu’est née l’idée de ce mémoire : Comment concilier la classe inversée avec l’appropriation de la démarche scientifique ? Plusieurs stratégies me sont alors apparues plausibles : - En début de séquence, afin de donner des éléments de réflexion aux élèves pour construire ensuite plusieurs hypothèses à tester en classe. - En milieu de séquence, après avoir réalisé des expériences/observations en classe, pour construire la notion. Cela sera ensuite appliqué en classe pour vérifier à l’aide du professeur l’appropriation des notions. J’ai alors choisi d’appliquer cette pratique pédagogique au sein d’une de mes classes et essayé de l’utiliser pour justement accentuer le travail en classe sur une étape de la démarche scientifique, inhérente à l’enseignement des SVT. Dès les premières recherches concernant cette pratique, je me suis rendu compte qu’il y avait des avis très divergents, et des effets bénéfiques de la classe inversée pas toujours démontrés. Les avis -1-
Introduction des enseignants selon leurs expériences et selon la matière divergeaient. J’ai alors construit un questionnaire, destiné aux enseignants de SVT afin de connaitre leur ressenti sur cette pratique. Après la présentation des données de la littérature concernant le concept de classe inversée, ses avantages et ses limites, je développerai les résultats obtenus lors du sondage des enseignants de SVT. Je présenterai ensuite l’expérimentation que j’ai mise en place dans ma classe sur les effets de la classe inversée pour l’appropriation de la démarche scientifique par les élèves, ainsi que leurs ressentis vis-à-vis de cette pratique. L’ensemble des résultats sera discuté puis remis dans une perspective globale en lien avec la littérature. -2-
Synthèse bibliographique Synthèsè bibliographiquè 1. Concept de classe inversée Les fondamentaux de la classe inversée existent depuis les années 90 avec les travaux d’Alison King ou d’Eric Mazur. La première a mis en avant l’intérêt de considérer le temps en classe comme un temps de construction pour les apprenants (King, 1993) et le second l’intérêt de l’échange et de l’apprentissage entre pairs (Mazur, 1997). Le terme « classe inversée » a été publié en 2000 dans une étude relayant des expériences de l’enseignement dans le supérieur aux USA (Lage et al., 2000). Mais le concept s’est considérablement développé depuis la parution du livre « Flip Your Classroom: Reach Every Student in Every Class Every Day » (Bergmann and Sams, 2012a). Ces deux enseignants du secondaire en chimie à l’école Woodland Park High School, Colorado, ont formalisé ce concept dans ce livre, ce qui provoqua l’émergence du concept en Europe. L’engouement pour les CLIC (CLasses Inversées, le Congrès) en est l’illustration avec un nombre de participant passé de 200 à 800 entre 2015 et 2016 (Lebrun, 2016). Au départ, Bergmann et Sams souhaitaient aider les élèves qui n’avaient pu participer à leur cours, quelle que soit la raison. Pour cela, ils ont tout simplement commencé par filmer les cours d’Aaron Sams, qu’ils rendaient ensuite disponibles pour les élèves absents. Ils ont alors constaté que ces- derniers posaient davantage de questions et qu’ils s’étaient préparés pour la séance suivante. Ils ont alors proposé ces vidéos à l’ensemble des élèves, afin de pouvoir ensuite travailler avec eux sur leur compréhension de l’enseignement proposé. L’intérêt est que tous les élèves partent d’un même niveau car chacun a pu étudier à son rythme chez soi, seul ou à plusieurs, et les questions sont anticipées. Pour Bergmann et Sams, le travail à domicile en aval d’une séquence d’enseignement ne faisait qu’amplifier les écarts déjà existants entre les élèves, d’où la nécessité de modifier les temps hors de la classe et en classe (Nizet and Meyer, 2015). Pour Bergmann et Sams (2012a), la classe inversée permet d’amplifier les relations personnalisées entre pairs ou entre les élèves et l’enseignant. Celui-ci n’est plus le maitre sur l’estrade mais un accompagnateur attentif, qui guide l’apprenant permettant différentes formes de différentiation (Bergmann and Sams, 2012b). Les apprenants peuvent alors prendre la responsabilité de leurs apprentissages. Par conséquent pour ces auteurs, la classe inversée s’inscrit dans la démarche -3-
Synthèse bibliographique constructiviste ou socio-constructiviste de l’apprentissage. La motivation des élèves est alors accrue (Figure 1). Figure 1. Infographie illustrant les objectifs pédagogiques de la classe inversée. Issu du site classeinversee.com (Berthet, 2018) : CC BY-NC-SA Il est à noter que la figure 1 est extraite d’un site web dont le but est de promouvoir la classe inversée. En réalité, nous n’avons pas encore assez de recul pour affirmer scientifiquement des effets de cette pratique sur la motivation des élèves. De plus, la motivation des élèves est globalement évaluée par les enseignants, ce qui constitue un réel biais. Le développement de cette pédagogie peut se généraliser grâce aux technologies de l’ère du numérique où les étudiants sont immergés dans un monde où les informations sont disponibles. Cependant, la mise en place pratique est longue car il y a une nécessité d’investissements en infrastructures et en moyens technologiques. En attendant, la mise en place se fait de façon sporadique, progressivement : sur une ou deux séances, sur une ou deux semaines… Cela permet en -4-
Synthèse bibliographique même temps d’expérimenter cette pratique. Une étude récente a par ailleurs montré qu’il existe différents types de classe inversées et que la motivation des élèves, toujours du point de vue de l’enseignant, est variable selon la pédagogie mise en place (Lebrun et al., 2017). 2. De la classe inversée aux classes inversée Pour moduler la définition donnée en introduction, il est important de cerner l’esprit de la classe inversée (Lebrun et al., 2017). En effet pour ces auteurs, l’intérêt est plutôt de modifier les temps en classe que de donner des apports théoriques en dehors. Pour cela, il ne s’agit plus seulement de voir le travail comme des activités hors de la classe, mais comme des activités menées par l’élève en autonomie. La classe inversée permet alors une modification du travail des élèves en autonomie et en classe. Dans ce cas, les élèves pratiquent les niveaux cognitifs de base de la taxonomie revisitée de Bloom seuls, puis ils vérifient leurs connaissances en appliquant les niveaux supérieurs en classe avec l’aide des pairs et/ou du professeur (Figure 2, Brame, 2013). Figure 2. La pyramide de Bloom inversée (Lebrun et al., 2015). Ainsi, selon le type d’activité que les élèves réalisent en autonomie, Lebrun et al. (2017) définissent dans leur étude plusieurs niveaux de classe inversée (Figure 3). -5-
Synthèse bibliographique Figure 3. Les types de classes inversée (Lebrun et al., 2017). Les rapports aux savoirs et aux rôles dans l’enseignement sont définis et permettent de placer les types de classes inversées par rapport à un cours donné par le professeur. La distinction entre les activités menées au sein ou hors de la classe est également représentée. La classe inversée présentée précédemment correspondrait alors au niveau de base de la classe inversée, appelée Type 1. Les élèves prennent connaissances d’informations hors de la classe, ils peuvent relever les éléments importants voire synthétiser ces éléments avant la classe. En classe, il s’agirait alors de consolider les acquis, de faire fonctionner la théorie étudiée sur des thématiques investiguées en classe ou alors de préparer le transfert par l’approche d’autres situations. Dans le cadre d’une classe inversée appelée Type 2, les élèves en autonomie vont plutôt chercher des informations (individuellement ou en groupe), pour, par exemple, introduire une thématique, ramener en classe les éléments trouvés en les ayant structurés voire préparés sous la forme d’une présentation quelle qu’elle soit. Le temps en classe serait par conséquent consacré à une présentation des recherches individuelles ou de groupe. Les élèves peuvent alors identifier les différences et les points communs entre les recherches, et alors essayer d’expliquer les préconceptions afin de faire émerger les questions et hypothèses qui seront développées dans la suite de la séquence d’enseignement. Les capacités travaillées par les élèves sont très différentes dans les deux cas (Serrano and Lebrun, 2016). Dans la classe inversée de type 1, les élèves travaillent leur méthodologie d’apprentissage, de mémorisation, apprennent à faire des liens à la maison et sont plutôt dans la compréhension, -6-
Synthèse bibliographique l’application et apprennent à transférer à d’autres contexte en classe. L’enseignant est alors disponible pour aider les élèves à travailler ces compétences. Dans le type 2, les élèves travaillent plutôt la recherche d’informations et leur validation, l’analyse et la synthèse à la maison, puis en classe la communication, la réflexivité et l’analyse. Les capacités travaillées sont alors plutôt disciplinaires dans le type 1 et transversales dans le type 2. Bien que présentés séparément, ces différents éléments peuvent s’inclure dans un concept de pédagogie active, c’est-à-dire d’apprentissage par l’expérience. En effet, ces étapes peuvent s’inclure à différents moments dans le cycle de Kolb (Kolb, 1983). Les étapes 1, 2 et 3, 4 correspondraient respectivement à la classe inversée de type 2 et 1 (Figure 4). Cette intégration des deux types de classes inversées dans une séquence d’enseignement constituerait une systémique nommé Type 3 (Lebrun et al., 2017). Cette pédagogie active permet, notamment en sciences, d’augmenter de 55 % les résultats certificatifs des élèves (Freeman et al., 2014). 1. Expérience concrète Vie de tous les jours, contexte, pratique sociale 4. Expérimentation active 2. Observation réfléchie Applications, situations- Confrontation, modélisation, problèmes, limites hypothèses 3. Conceptualisation abstraite Théorisation, recherche de sens, systématisation Figure 4. Schéma représentant le lien entre la classe inversée et le cycle de Kolb. Les étapes 1 et 2 pourraient être travaillées avec une classe inversée de type 2 et les étapes 3 et 4 avec une classe inversée de type 1, respectivement hors de la classe puis en classe. L’université de Queensland a également proposé un cycle semblable (Figure 5) mais qui démarre par l’étude de concepts avant la recherche de sens puis enfin ils appliquent les notions vues. D’après Lebrun et al. (2017), cette différence pourrait se rechercher dans les paradigmes éducatifs qui sous- tendent l’éducation primaire/secondaire (Figure 4) et l’enseignement supérieur comme l’université de Queensland (Figure 5). -7-
Synthèse bibliographique Figure 5. Modèle de classe inversée proposé par l’université de Queensland, Australie. (“What is flipped classroom - The University of Queensland, Australia,” 2017). 3. Limites du concept Nous venons de voir que les essais de théorisation pédagogiques de la classe inversée sont très récents. Ce concept étant nouveau, il peut entrainer diverses dérives qui ne correspondent pas à l’esprit de la pédagogie inversée (Lebrun, 2016). Il est important de préciser que la classe inversée n’est donc pas un remplacement de l’enseignant par des vidéos ; un cours en ligne voire à distance ; des apprenants qui font tout et n’importe quoi de manière non structurée ; des apprenants qui passent le temps de la classe devant un écran ; des apprenants travaillant tout seuls. De plus, il est encore difficile d’analyser concrètement les effets des classes inversées sur la réussite des élèves. Différentes études réalisées montrent pour certaines que la classe inversée améliore significativement les résultats des élèves, d’autres ne montrent aucune différences significatives (Nizet and Meyer, 2015). Ces méta-analyses ont pour l’instant été principalement réalisées en Amérique du Nord. Le problème identifié dans ces études vient du fait que beaucoup ne sont scientifiquement pas probantes (Bissonnette and Gauthier, 2012). Ces chercheurs sont partis du principe que l’éducation subit des modes où des nouvelles pratiques pédagogiques sont présentées comme prometteuses. Ils ont alors remarqué que beaucoup de sites, principalement américains, encensaient cette nouvelle pratique, bien que d’autres expériences partagées sur internet étaient plus nuancées. Ils ont donc recensé l’ensemble des études parlant de la pédagogie inversée et ont montré que peu se basaient sur des fondements expérimentaux fiables (comparaison avec un groupe témoin notamment). Dans cette continuité, Faillet (2015) a réalisé une étude sur une année comparant deux classes de lycée -8-
Synthèse bibliographique suivant un enseignement traditionnel pendant la moitié de l’année et inversé l’autre moitié. Il illustra que les élèves d’un bon niveau diminuaient leur performance en pédagogie inversée alors que cette pédagogie pouvait être une bonne méthode de remédiation pour des élèves en difficulté (Faillet, 2015). Il explique que les bons élèves en pédagogie traditionnelle étaient sélectionnés pour leur méthode de travail, avec une forte concentration et une participation active en classe, et qu’ils ne sont pas toujours adaptés à ce changement de méthode de travail. -9-
Matériel et méthodes Matèrièl èt mèthodès 1. Questionnaire adressé aux enseignants de SVT Un questionnaire a été adressé au travers du réseau social Facebook du 04 au 23 avril 2018 à des enseignants de SVT concernant leur pratique ou non et leur vision de la pédagogie inversée. La construction du questionnaire a suivi les étapes proposées par Rémi Bachelet (Bachelet, 2014). Le contenu du questionnaire est présenté sous la forme d’un tableau présentant le concept, ses dimensions et les composantes de ces dimensions (Annexe 1). Il a été réalisé à l’aide de l’outil en ligne « Google form ». 2. Expérimentation en classe de 3ème 2.1. La classe et le programme La mise en œuvre de l’expérimentation a été réalisée au Lycée International de Saint-Germain-en- Laye (Yvelines). Au sein de cette cité scolaire qui accueille des élèves de la maternelle au lycée, j’ai en charge des classes de 4ème et de 3ème. L’expérimentation est réalisée sur une des deux classes de 3ème que j’ai en charge qui est composée de 29 élèves. Les deux classes de 3ème sont d’un bon niveau avec des moyennes de classe de 15.14 et 15.36 au premier trimestre et de 15.27 et 14.87 au deuxième trimestre. Les élèves sont globalement très actifs et participatifs en classe. La pédagogie inversée a été utilisée sur deux séances consécutives. Ces deux séances étaient les premières du chapitre nommé « Diversité et stabilité génétique des individus ». Le chapitre s’inclut dans le thème « Le vivant et son évolution » du programme de Sciences de la Vie et de la Terre de cycle 4. L’autre classe a suivi le chapitre en pédagogie « classique ». 2.2. Les outils numériques à disposition Enseignant dans l’académie de Versailles, j’ai utilisé pour diffuser du contenu aux élèves la plateforme d’e-éducation académique : ELEA, version 1.0-beta48-alpha. Cette plateforme est - 10 -
Matériel et méthodes ouverte depuis le 11 janvier 2016 à titre expérimental (Lamer, 2016). Elle permet de créer des parcours pédagogiques accessibles par les élèves dans laquelle l’enseignant ajoute des contenus (ressources sous des formes variés, demandes de productions d’élèves déposées en ligne et consultables…). La plateforme doit être connectée à l’établissement afin que les personnels et les élèves puissent s’identifier. L’établissement est connecté depuis cette rentrée scolaire mais les élèves n’avaient pas encore de compte. La classe a donc également servi de test à l’échelle de l’établissement pour l’utilisation de la plateforme. Dans le cadre de l’expérimentation, j’ai déposé sur la plateforme des contenus sous la forme de vidéos. Les vidéos ont été réalisées à l’aide du logiciel Screencast-o-matic version Pro. Elles sont ensuite hébergées sur le portail vidéo académique « ScholaWebTV » (https://scolawebtv.crdp- versailles.fr) afin de pouvoir placer seulement le lien dans ELEA. 3. Analyse statistique des questionnaires Le traitement statistique des données des 2 questionnaires destinés aux enseignants et aux élèves a été réalisé à l’aide de Microsoft Excel (2007). Les analyses uni-variées des variables (correspondant aux différents types de réponses à une question) sont décrites à la fois par des approches numériques et/ou des approches graphiques, présentées indépendamment. Deux questions ont été étudiées par des analyses bi-variées. Pour tester l’indépendance entre le type d’établissement et la pratique d’une pédagogie inversée (questionnaire enseignant, Tableau 1), les données ont été analysées à l’aide d’un test du chi2 (α = 0.01, ddl = 2, H0 : Il n’y a pas d’effet du type d’établissement sur la pratique de la pédagogie inversée). Pour comparer les niveaux de maitrise des élèves des deux classes de 3ème à l’évaluation commune, un test non paramétrique de Wilcoxon- Mann-Whitney a été utilisé (H0 : La distribution des notes est la même pour les deux classes). - 11 -
Résultats et discussion Rèsultats èt discussion 1. La pédagogie inversée et les enseignants de SVT 1.1. Pratique selon les répondants Tout d’abord, les discussions avec des collègues enseignants m’ont amené à observer qu’il y a différents avis quant à la pédagogie inversée et ces avis se retrouvent dans la littérature. Avant d’appliquer cette pédagogie dans ma classe et dans le but d’avoir un avis sur un échantillon plus représentatif, j’ai construit et distribué un questionnaire à destination des enseignants de SVT autour du concept de pédagogie inversée. Ce questionnaire s’attachait dans un premier temps à identifier le type de répondant (académie, ancienneté, établissement) puis s’il pratique ou non la pédagogie inversée. Pour ceux qui ne pratiquaient pas, le questionnaire s’arrêtait ici. Il y a eu un total de 97 réponses au questionnaire. Quarante-trois personnes parmi les enseignants répondants pratiquaient la pédagogie inversée dans leurs classes et cinquante-quatre non. Parmi ces-derniers, une majorité l’envisagent (Figure 6). Que ce soit pour cette réponse, ou pour la suite du questionnaire, il ne semble pas qu’il y ait d’effet sur les réponses de l’académie d’origine de l’enseignant, ni de son ancienneté. Pourcentage d'enseignants prévoyant de pratiquer la pédagogie inversée 35% Oui d'ici 0-2 ans Oui d'ici 2-5 ans 50% Oui dans plus de 5 ans Non 2% 13% Figure 6. Projection de pratique de la pédagogie inversée pour les enseignants qui ne pratiquent pas. (n=54). - 12 -
Résultats et discussion Quant aux enseignants ayant répondu à ce questionnaire et qui utilisent la pédagogie inversée dans leur enseignement, tous l’utilisent depuis moins de 6 ans (Figure 7). Durée depuis laquelle les enseignants pratiquent la pédagogie inversée 12% 9% 0-2 ans 2-4 ans 4-6 ans 79% Figure 7. Durée de pratique de la pédagogie par les enseignants de SVT. (n=43). Ces enseignants ont commencé à utiliser la pédagogie inversée pour différentes raisons mais il semble que l’envie de tester une autre pratique soit la raison principale (Figure 8). Raisons de l'utilisation de la pédagogie inversée 31 20 20 8 J’ai eu envie de tester Je trouvais cette J’ai entendu parler de Autre une autre pratique pratique adaptée aux cette pratique et je SVT voulais expérimenter Figure 8. Raisons de l’utilisation de la pédagogie inversée par les enseignants de SVT. (n=43). Les personnes avaient le choix entre ces 4 réponses et pouvaient en choisir plusieurs. - 13 -
Résultats et discussion Les questions traitant de la pratique de la pédagogie inversée par les enseignants n’ont pas permis d’identifier une application à des niveaux de classe particuliers. Mais il est intéressant de noter une différence significative (α = 0.002) entre collège et lycée (Tableau 1). Cette pratique semble davantage utilisée en lycée. Cela reflète la migration de cette pratique du supérieur vers le secondaire, mais principalement au lycée, puis du lycée vers le collège. De plus, les supports numériques sont plus facilement accessibles au lycée. Pratiquez-vous la pédagogie inversée ? Réponse Oui Non Cité scolaire 6 (50 %) 6 (50 %) Collège 13 (28.08 %) 35 (72.92 %) Lycée 24 (65.86 %) 13 (35.14 %) Tableau 1. Pratique de la classe inversée en fonction du type d’établissement. Les pourcentages représentent la proportion de réponse par rapport au type d’établissement. Les données ont été analysées à l’aide du test du chi2. Hormis 5 des 43 répondants, les enseignants utilisent la pédagogie inversée entre 0 et 30 % de l’année, sans aucune corrélation avec l’ancienneté dans le métier. Un seul enseignant a répondu qu’il pratiquait cette pédagogie 70-80 % de l’année sur la classe de 3ème, seulement en biologie. L’ensemble des résultats présentés ci-dessus, c’est-à-dire que 44,3 % des répondants utilisent la pédagogie inversée depuis moins de 6 ans dans leur enseignement pendant majoritairement 0 à 30 % de l’année scolaire et que 63 % des autres répondants l’envisage dans moins de 5 ans (Figure 6), illustre bien que cette pratique est une pratique récente qui se développe dans l’enseignement. Cependant, aucun enseignant n’utilise cette pédagogie sur l’ensemble de l’année scolaire. Il s’agit alors d’une démarche pédagogique à disposition de l’enseignant parmi la panoplie qui existe. Enfin, les parties de programme de biologie sont favorisés pour cette pédagogie (Figure 9) mais il n’y a pas de corrélation selon l’enseignement en collège ou en lycée. - 14 -
Résultats et discussion Champs disciplinaires sur lesquels est appliquée la pédagogie inversée 2% Biologie 40% Biologie et géologie 58% Géologie Figure 9. Champs disciplinaires sur lesquels est appliquée la pédagogie inversée. (n=43). 1.2. Types de classes inversées pratiquées par les enseignants en SVT Afin d’identifier quel type de pédagogie inversée les enseignants de SVT pratiquaient, j’ai repris les définitions des 3 types de classe s inversées décrits par Lebrun et al. (2017) et utilisé des affirmations correspondant à ces définitions (Annexe 1).J’ai alors demandé le niveau d’accord des enseignants vis- à-vis de ces pratiques (Tableau 2). Dans l’utilisation des enseignants de SVT, la classe inversée correspond plutôt au type 1. Les données obtenues sur cet échantillon sont différentes de celles obtenues par Lebrun et al. (2017) qui ont observé plutôt une utilisation plus importante du type 3 en sciences, le type 1 étant plutôt utilisé par les enseignants de mathématiques. Il serait alors intéressant de réellement mené une étude statistique à grande échelle afin d’obtenir des résultats significatifs. Type 1 Type 2 Type 3 88.37 % 48.84 % 44.19 % Tableau 2. Proportion d’enseignants pratiquant les différents types de pédagogie inversée. Les pourcentage d’accord sont calculés en divisant le nombre de réponses exprimant un accord (« Tout à fait d’accord », « D’accord » et « Plutôt d’accord ») par le nombre total de réponses données (n=43). - 15 -
Résultats et discussion Les enseignants interrogés utilisent différents outils avec les élèves (Figure 10). Les outils majoritairement utilisés sont les vidéos ou des textes disponibles pour les élèves, ce qui correspond bien au fait que 88.37 % des sondés pratiquent plutôt une pédagogie inversée de type 1. Supports disponibles pour les élèves hors de la classe 38 28 15 10 7 6 Vidéos Textes Recherches Schéma Images Autre d’élèves fonctionnel interactives Figure 10. Les supports utilisés par les enseignants pour la partie hors de la classe. (n=43). Les personnes avaient le choix entre ces 6 réponses et pouvaient en choisir plusieurs. Pour les personnes interrogées, 58.1 % n’exigent pas toujours une production de la part des élèves suite à la partie de cours hors de la classe (que ce soit en ligne ou à la maison). Par contre, les moyens utilisés pour tester la compréhension des élèves sont divers : 42 à 52 % des sondés utilisent des questionnaires (en ligne ou en classe) ou des productions à rendre en classe. Seulement 20 % demandent aux élèves des productions déposées en ligne, peut-être à cause d’un environnement numérique insuffisamment développé ou des élèves qui n’y ont pas toujours accès. 1.3. Ressenti des enseignants de SVT sur les effets de la classe inversée La dernière partie du questionnaire concernait les ressentis des enseignants sur les intérêts de la pédagogie inversée. Tout d’abord, j’ai interrogé les enseignants de SVT quant à leur avis sur une augmentation de la motivation des élèves. En effet, les données de la littérature suggèrent globalement que les élèves sont plus motivés pour venir en cours en ayant débuté le questionnement à la maison, bien que certains enseignants estiment ne pas voir de différence. Dans ce sondage, les résultats observés sont également contrastés (Figure 11). - 16 -
Résultats et discussion Ressenti des enseignants sur la motivation des élèves 40% Oui Non 60% Figure 11. Le ressenti des enseignants sur la motivation des élèves lors de l’arrivée en classe. (n=42). La littérature suggère aussi que la pédagogie inversée permet globalement d’augmenter les interactions avec les élèves en diminuant le temps de transmissif dans la classe. Bien qu’une science expérimentale comme les sciences de la vie et de la terre s’inscrive plutôt dans une démarche d’enseignement socio-constructiviste que transmissive, j’ai demandé aux enseignants de SVT s’ils trouvaient que la pédagogie inversée leur permettait d’augmenter les interactions avec les élèves. Parmi les sondés, 81.4 % sont en accord avec cette affirmation. Pour les 18.6 % qui n’estiment pas que la pédagogie inversée permet une augmentation des interactions avec les élèves, il est possible d’envisager qu’il y ait plutôt un changement dans le type d’interaction avec les élèves (basé davantage sur le questionnement vis-à-vis du travail vu hors de la classe). Je me suis enfin intéressé à savoir si les enseignants de SVT estimaient que la démarche scientifique était appliquée en pédagogie inversée et 88.4 % (38 sur 43) des sondés s’estiment en accord avec les affirmations « La pédagogie inversée est compatible avec la démarche scientifique. » et « La pédagogie inversée permet d’accentuer pendant la classe le travail sur une étape de la démarche scientifique ». Il est intéressant de noter que seulement 1 des 5 sondés en désaccord l’est pour les deux affirmations, et c’est d’ailleurs le seul du sondage qui est en accord avec l’affirmation « La pédagogie inversée dénature la démarche scientifique. ». Ce qui signifie que 4 personnes estiment que la démarche scientifique est préservée mais n’est pas accentuée par la pédagogie inversée. Il est - 17 -
Résultats et discussion plus surprenant de voir que pour les 4 autres, la pédagogie inversée leur permet d’accentuer le travail d’une étape de la démarche scientifique en classe au détriment de celle-ci dans la séquence. 2. Mise en pratique de la pédagogie inversée dans une classe de 3ème Les outils numériques sont de réels facilitateurs d’interaction entre les élèves et les enseignants (Tran, 2017), dans le but d’améliorer l’apprentissage des élèves. L’e-education est partie prenante du projet académique 2020 de l’académie de Versailles qui présente 3 objectifs (Fiasson, 2016) : - Rendre l’élève acteur de ses apprentissages. - Redéfinir les temps d’apprentissage. - Repenser les lieux d’apprentissage. L’e-education s’inscrit dans l’axe 1 du projet académique qui est de réussir à tout niveau et dans chaque territoire, mais surtout dans l’objectif 3 « Acquérir les nouveaux langages » de l’axe 2 « Apprendre et agir dans le monde du 21ème siècle », dont le levier 2 est de « s’emparer de la culture numérique ». Pour cela, l’académie développe un Moodle, nommé ELEA, qui permet de créer des parcours d’apprentissage accessibles par les élèves via les Espaces Numériques de Travail (ENT). C’est sur cette plateforme académique que j’ai créé un parcours disponible lors de cette expérimentation. 2.1. Introduction de la pédagogie inversée aux élèves Dans une première séance, à la fin du chapitre précédent, j’ai annoncé aux élèves que nous allions fonctionner d’une autre manière dans le cadre du chapitre suivant. Ce fut l’occasion de leur présenter la plateforme ELEA, son fonctionnement et le mode de connexion. La plateforme venait d’être connectée aux identifiants de l’ENT des élèves. Je leur ai montré le parcours complet (constitué de 2 étapes), puis ensuite un élève s’est identifié afin que la classe puisse voir ce que les élèves verraient de chez eux. En effet, les élèves avaient un accès progressif aux contenus des étapes : l’étape 2 par exemple étant bloquée jusqu’à ce que nous ayons fait la partie en classe de l’étape 1. Les différentes parties du travail de l’élève attendues ont été explicitées à la fin des 2 séances précédant des séances de classe inversée. Ils devaient absolument réaliser le travail demandé hors de la classe pour la veille du jour de présence afin que je puisse analyser leurs réponses. Ils ont alors - 18 -
Résultats et discussion noté dans leur agenda les différentes échéances et le nom donnés aux étapes. Il est très important de baliser avec élèves les démarches du scénario pédagogique (Les cahiers du LLL, 2017). Le contenu des deux séances suivantes est présenté dans la Figure 12. Nous allons détailler ces étapes dans la suite de ce manuscrit. Etape 1 : Les caractères Avant Pendant Après - Présentation des réponses des élèves sur ELEA - Visionnage d’une capsule vidéo sur les caractères - Activité sur la localisation de l’ADN et expérience de - Pas de - QCM de 3 questions transfert de noyau travail après la - Proposition d’une - Hypothèses proposées par les classe hypothèse sur l’origine des élèves caractères héréditaires - Proposition de conséquences vérifiables Etape 2 : ADN et information des caractères héréditaires Avant Pendant Après - Visionnage d’une capsule - Pas de - Analyse de l’expérience de la vidéo présentant une travail vidéo par groupe de 2 ou 3 expérience de transgénèse après la - Extraction de l’ADN de fruits classe - QCM de 2 questions Figure 12. Schéma de la progression en classe inversée. Les 2 étapes correspondent aux 2 séances. Le travail à faire « avant » est réalisé hors de la classe et le travail « pendant » correspond aux activités effectuées en classe. - 19 -
Résultats et discussion 2.2. Première étape 2.2.1. Avant la classe La première étape a permis de débuter le chapitre. Les élèves ont à leur disposition une vidéo à regarder rappelant ou expliquant les notions de phénotype, de caractères communs et individuels, de caractères héréditaires et également l’influence de l’environnement sur le phénotype. La vidéo est disponible sur la ScolaWebTV (http://scolawebtv.crdp-versailles.fr/?id=30232). Une fois la vidéo visionnée, les élèves ont accès à un QCM de 3 questions (Annexe 2). Ils peuvent recommencer autant de fois que nécessaire et peuvent effectuer des allers-retours entre la vidéo et le QCM. L’objectif du fait d’avoir ce QCM à disposition est de permettre à l’élève de vérifier qu’il a compris le sens de la vidéo. Les élèves sont prévenus en amont par l’enseignant que le QCM n’est pas évalué de façon sommative et que c’est un outil à disposition leur permettant de savoir s’ils ont compris. Le contrat est qu’ils doivent recommencer jusqu’à avoir les 3 bonnes réponses ce qui me permet de vérifier qu’ils ont atteint un niveau minimum nécessaire pour continuer la suite de la séquence d’enseignement. Enfin, les élèves remplissent un module d’activité de type devoir. Je leur demande de « Proposer une hypothèse sur l'origine des caractères héréditaires. ». Les élèves avaient jusqu’à la veille au soir pour répondre, afin que je puisse synthétiser leurs réponses avant la séance. La séance en classe commence par la présentation de cette synthèse. 2.2.2. Pendant la classe Les résultats des hypothèses proposées sont projetés au tableau lorsqu’ils rentrent et s’installent dans la salle (Figure 13). Les élèves sont tout de suite en action et échangent entre eux pour savoir où ils se situent. Je propose aux élèves de répondre aux questions s’il y en a sur la vidéo mais aucune n’est posée. Puis je demande à un élève de présenter le graphique. Je leur dit que 85 % de la classe a raison, et que nous allons détailler tout cela dans la suite du chapitre. Je décide de commencer par l’ADN et les élèves élaborent la problématique suivante : Comment illustrer que l’ADN est le support de l’information des caractères héréditaires ? - 20 -
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